Je pris une grande inspiration, les bras toujours croisés sur ma poitrine, les bandages ensanglantés flottants dans le vent salé. Un soupir évasa mes narines. Effectivement, je n'avais eu d'autres choix que de rester auprès des médecins, au moins un petit jour. Mais je n'avais qu'une hâte, déguerpir d'ici, pour des raisons évidentes, je ne pouvais pas rester. Couvrant ma poitrine de mon bras gauche, je dégainai ma baguette de l'autre main, observant les alentours pour m'assurer que personne ne pouvait nous voir. Puis, en l'écoutant, je pointe ma baguette sur le bandage.

- Tergeo.

J'enroulai les bandages autour de mon avant-bras d'un air distrait, sans me soucier du fait que ma poitrine se retrouvait désormais à l'air libre. J'inspirai profondément avant de jeter un regard à Annaëlle.

- Ok.

Bizarrement, je n'eus pas la volonté d'en dire davantage. J'attendis l'effet du sort, puis mon visage se crispa violemment sous la douleur lorsque je sentis mes tissus se refermer. Je retins un cri de douleur en fermant les yeux, inspirant et expirant profondément, un grognement de douleur raclant le fond de ma gorge. Une goutte de sueur roula sur mon front, puis, lorsque ce fut fini, la respiration courte, je passai ma main sur mes épaules et le bas de mon haut. Délicatement au cas où, mais je ne sentis que des plaies relativement bien fermées. Je claquai de la langue en remettant mes bandages propres, je sentais qu'elles n'étaient pas parfaitement refermées.

- Tsk... J'ai déjà mon lot de cicatrices, mais celles-là...

Je secouai la tête en pouffant de rire, avant de me tourner vers elle une fois les bandages remis. Un sourire aux lèvres, je renfilai ma chemise, après l'avoir nettoyée également. Enfin, je laissai échapper un soupir de soulagement, la douleur avait bien diminuée.

- Bon, plus qu'à oublietter tout le personnel que j'ai croisé. Roh, flemme, sérieux...

Je fis craquer mes cervicales, avant de pouffer de rire. Puis, je plongeai mon regard dans celui d'Annaëlle. J'avais eu beaucoup de chance de tomber sur elle, c'était évident. Mais les remerciements et moi... Bon, ça faisait deux. Mais tout de même, je n'étais pas une sauvage. Je rougis légèrement en baissant les yeux, les mains sur ma ceinture.

- Hrm, dans tous les cas... Merci à toi... Si, si jamais t'as besoin de quelque chose, n'hésite pas.

Lorsque l'accord de la jeune femme parvint à ses oreilles, la rousse observa les alentours un moment. Depuis le début de leur conversation, il n'y avait eu personne d'autre dans les environs, mais il valait mieux faire une double vérification que de laisser planer un doute. La plage était toujours aussi déserte. *Parfait* Ou pas, un vent d'incertitude plana dans l'esprit de la rouquine. Elle n'était pas particulièrement douée en sortilège de guérison et les plaies de Lilith étaient tout sauf facile. Mais elle se devait de l'aider, la laisser au soin de la médecine moldu était hors de question. Alors après un instant de concentration, sa baguette s'agite et la formule quitte sa bouche. Après quelques secondes d'attentes, les plaies se referment doucement sur le dos de la femme et la jeune adulte ne peut retenir une grimace. C'était douloureux, elle pouvait bien voir le corps crispé de Lilith, mais s'était un mal pour un bien. Ainsi, elle n'allait pas avoir à rester encore plusieurs semaines avec leur voisin non magique.

Ses bandages remis, la femme se tourna vers elle et la rousse ne put retenir un rire à sa deuxième remarque. Elle n'y avait pas pensé, mais effectivement, elle ne pouvait pas laisser de traces chez les moldus, surtout si elle revenait aujourd'hui avec un dos presque guéri. La rousse aurait bien aimé voir les visages étonnés des médecins, mais ce serait trop risqué. Alors elle se contenterait de son imagination. Un sourire sincère se peint sur son visage à l'écoute des remerciements.

-Y'a pas de quoi, répondit-elle simplement. Bonne chance pour l'oubliettage en tout cas ! L'anglaise commença à se relever, elle avait une balade à continuer et si elle avait apprécié sa rencontrer avec Lilith, elle était en Italie pour visiter après tout. Ravie d'avoir fait ta rencontre, peut-être que nos chemins se croiseront à nouveau un jour ! Et après un salut de la main, la rousse était reparti. Elle était heureuse d'avoir rencontré une autre sorcière en voyage, qui sait, peut-être allait-elle en croiser d'autre en cours de route.