Alice ne se souvenait pas avoir été aussi proche physiquement de Wilson. Ils n’avaient jamais été ami. Beaucoup trop de choses les séparaient. Le sang de Wilson, tout d’abord. Leurs années d’écart, ensuite.
Et puis, Rufus Williams.
L’irrévérencieux Rufus Williams.
Alice chassa ses souvenirs liés au garçon d’une oscillation de la tête.

Wilson l’attendrait, disait-il dans un sourire. Et Alice compterait chaque jour les séparant de ce moment, de cette revanche sur le Conseil. Elle ignorait comment ils parviendraient à faire tomber Malfoy et les siens… mais ils y arriveraient.
Pendant un instant, Alice songea à Jacob. Lui même était dans la Résistance depuis de nombreuses années à présent, aux côtés d’oncle Kenneth. Et pourtant… rien n’avait changé. Pourquoi ? Étaient-ils trop faible ? Étaient-ils trop peu nombreux ? Étaient-ils… morts ?
Alice avait baissé les yeux, elle s’en rendit compte lorsqu’elle voulu chercher des réponses dans le regard de Wilson, mais se retrouvait a contemplé les chaussures du sorcier.

Alice prit une grande inspiration en relevant la tête. Elle adressa à Wilson un sourire sans joie. Il fallait qu’elle sache. Et Wilson, par ses mots, avaient à demi avouer à Alice qu’il n’avait pas abandonner le combat. Bien au contraire.
Du moins, osait-elle le croire.

« Est-ce cavalier de t’inviter à manger en ville, après ton travail ? » demanda t-elle sans crainte. Elle glissa une boucle derrière son oreille, sans se déparaître de son sourire, ses yeux fixés sur ceux de Wilson. « Loin de moi l’idée de t’accaparer après une éprouvante journée de travail… mais j’ai à cœur de parler avec toi des années qui se sont écoulées… et des années qui nous séparent de notre prochaine rencontre. »

Le sourire d’Alice fondit comme neige au Soleil pour adopter une mine plus sérieuse. Son coeur tambourinait dans sa poitrine.
Il fallait qu’elle lui demande
Il fallait qu’elle sache si, par une succession d’événements, Wilson avait pu croiser la route de son résistant de frère.

Wilson se prépara à recommencer à travailler, mais pas trop vite non plus. Cela lui faisait tellement plaisir de discuter avec sa camarade de toujours. Alice et Wilson n’avaient pas fini leur travail au MERLIN, même si la graines qu’ils avaient laissé à Poudlard était sans doute en train de créer des vocations chez les plus jeunes. Le Conseil des Sorciers doit tomber, mais de la bonne manière et surtout, il est important pour Alice et Wilson que cela ne se retourne pas contre eux.

Alice invita à Wilson à venir manger en ville après son travail. Puis elle s’excusa presque de lui prendre sa soirée. Wilson ne s’attendait à cette proposition mais maintenant qu’il a pu passer du temps avec Alice, cela ne lui déplairait pas d’en passer d’avantages. L’agent de sécurité pourra aussi avoir une excuse pour écourter poliment cet échange, puisqu’elle ne sera que suspendu jusqu’à ce soir. Wilson hocha la tête et dit :

« Je termine à 20h00 ce soir. A la fermeture de la banque, je te retrouve au Chaudron Baveur ? Effectivement, il s’en est passé des choses depuis ton départ de l’école. Pleins de trucs à se raconter. »

Wilson profitera égoïstement de cet échange, le soir, pour se remémorer ses souvenirs d’école. Et passer du bon temps avec son ancienne camarade de classe, camarade de rébellion dans l’école. Il avait donc accepté avec plaisir cette proposition.

Quelques minutes plus tard, qui laissa Alice apprécier la réponse et lui répondre si besoin, Wilson vit que son supérieur hiérarchique apparu dans la pièce, le jeune agent de sécurité savait que sa présence n’était jamais dû à un hasard, il y avait sans doute quelque chose.

« Je dois te laisser… le devoir m’appelle. A ce soir, 20h00 ! »

Wilson tendit un clin d’œil à son ancienne camarade et s’éloigna d’Alice pour recevoir les consignes de son supérieur.

Ce sera mon dernier post RP. Merci, c'était très chouette

Le coeur battant un rythme soutenu, Alice attendait la réponse du Né-Moldu. Elle souffrirait d’essuyer un refus, et le prendrait personnellement. Il n’y avait rien de plus désagréable que voir quelqu’un refuser une proposition, quel qu’elle soit.

Alice s’étonna de voir que Wilson accepta sans hésitation. Elle sentit ses lèvres s’étirer en un sourire, sans qu’elle ne le désire. Un sourire venant du coeur, en somme. Ceux que l’on ne cherche pas à façonner de toutes pièces. Un vrai sourire.

« Parfait », dit-elle seulement sans se débarrasser de ce sourire.

Le Chaudron Baveur. S’agissait-il bien de ce… singulier établissement dans lequel Alice avait toujours refusé de poser ne serait-ce qu’un orteil tant il était fréquenté et, il fallait le dire, repoussant ?
Mais Alice ne refuserait pas ce rendez-vous.
De toute manière, elle n’en avait plus l’occasion : Wilson devait repartir travailler.
Et ce fut sur un clin d’oeil qu’il abandonna Alice et son sourire. « A ce soir », lui glissa la française dans une légère révérence. Une habitude qui sonnait creux face à quelqu’un comme Wilson.

Elle laissa son regard traîner un instant sur la démarche du garçon en revenant à Thomas et Damiano.
Les deux hommes la regardèrent avec intérêt. Quelles commères.
Alice leur tourna le dos, et adopta à nouveau une posture droite.

« Alors ? » susurra Thomas de sa voix de velours. « Avez-vous bien discuté ?
— Pas assez, aussi nous retrouvons nous au Chaudron Baveur à vingt heure ce soir, lui répondit Alice sans lui accorder un regard, ses intonations marquées par sa précédente conversation en anglais. Tu m’y déposeras dix minutes avant. »

Alice entendit la voix de Thomas se couper, avant qu’il ne lâche un rire amusé.
Damiano, lui, ne riait pas. Il se pencha pour capturer le regard d’Alice, ses sourcils légèrement froncés.
Alice, elle, souriait.

Merci pour ce RP ! Et à bientôt