Sarah écoutait avec attention ses élèves, notant mentalement quelques informations. Non pas qu'elle espérait se souvenir des caractéristiques de chacun d'entre eux, mais certains comportements vis-à-vis du catalyseur pouvaient être plutôt révélateur. Elle ne fit cependant aucun commentaire pour ne déstabiliser personne dans l'immédiat et attendit que tout le monde fasse sa description pour reprendre la parole.

" Comme vous pouvez le remarquer, toutes les baguettes sont différentes. Ce sont les baguettes qui choisissent leur sorcier. La magie qu'elles contiennent les dirigent vers un type de personne ou plutôt vers une personne en particulier en ressentant ce qu'elle est au plus profond d'elle même. Si votre baguette vous a choisi c'est que, pour le moment, elle est celle qui vous convient le mieux. Vous devez donc en prendre particulièrement soin. Le premier point important pour faire de la magie, n'est pas la formule ou la gestuelle, loin de là. Il s'agit de créer un lien avec la magie. Pour se faire, pour invoquer notre propre magie et la rendre active, nous avons donc, en Europe et dans d'autres régions du monde mis au point les baguettes. Ces catalyseurs vont vous permettre de laisser votre magie s'exprimer de façon puissante et maîtrisée. "

La professeure fit une petite pause, laissant les élèves prendre des notes.

" Pour commencer donc, nous allons apprendre à nous connecter à notre catalyseur. Pour se faire, nous allons pratiquer un petit exercice simple. Monsieur Sharp... Il va falloir que vous filiez chercher votre baguette, dès que j'aurais donné la consigne. Vous allez tous prendre votre baguette dans votre main forte, celle avec laquelle vous écrivez, fermer les yeux et chercher à sentir votre baguette. D'abord, avec vos doigts, vous aller enregistrer chaque partie du manche, les imprégner dans la paume de votre main. Ensuite, vous imaginerez que vous voulez pousser votre esprit à la pointe de votre baguette en passant par les points de contact avec votre peau. Normalement, vous devriez ressentir une sorte de picotement, un frisson. C'est parfois un exercice complexe au départ, n'hésitez pas à demander des conseils ou à essayer plusieurs fois. "

D'un geste de sa propre baguette, elle fit se fermer les rideaux, plongeant la classe dans la pénombre, juste assez pour se voir sans être vu. Ne pas voir le regard des autres aidait souvent à se concentrer sur soi-même.

Sarah continue le cours et invite les élèves à réaliser un petit exercice. @Lukas Sharp doit aller chercher sa baguette.
Vous pouvez poster autant de fois que vous le souhaitez pour développer votre temps de pratique.

Sarah passait dans les rangs, réajustant la prise de certains, prodigeant des conseils aux autres. Croisant le regard du jeune Coyle, elle reprit la parole plus fort.

" Il n'y a rien à visualiser, laissez-vous aller, écoutez vos émotions. Même un sentiment d'agacement ou de colère peut vous aider pour ses premiers contacts. Votre baguette va le ressentir et vous répondre à sa manière. Ne placez pas votre main trop haut sur la poignée. Pour un contact optimal, votre paume doit se trouver au niveau du point d'attache élémentaire, la base du cœur magique, caché dans le bois. Si vous êtes trop haut, il y aura un peu d'espace entre le bois et le cœur ce qui complexifie un peu l'échange. "

En vérité, pour des sorciers aguerris, ça ne changeait pas grand chose mais aurant prendre de bonnes habitudes dès le départ.

Sarah prodigue quelques conseils en passant dans les rangs.

Dans la pénombre, Louie balaya la classe du regard. Il n'était pas habitué à produire un travail scolaire dans le noir. Après un court instant de réflexion, il se dit qu'il n'était pas non plus habitué à devoir se concentre sur une baguette magique. Il n'était plus à l'école moldue : des choses inhabituelles, il allait en expérimenter tout au long de l'année.

Il posa son regard brun sur sa baguette et la saisit dans main gauche, ne la quittant pas des yeux. Son cœur s'accéléra. Il sentit la fraîcheur du bois contre sa peau. Peut-être était-ce son imagination, mais il trouva qu'il s'y était habitué particulièrement vite.

Il se concentra, visiblement surexcité, son cœur battant à toute vitesse.

Rapidement, il eut comme un léger vertige, et soudain, un horrible frisson le secoua, lui faisant s'échapper un râle d'entre ses dents, qu'il essaya d'étouffer pour ne pas déranger. Ses cheveux s'étaient dressés sur sa tête, comme soulevés par un coup de jus. Que s'était-il passé ?

Ce qu'il s'était très certainement passé (et qu'il ignorait), c'était que sa baguette avait réagit négativement à son excitation. Comme l'avait dit Ollivander, cette baguette demandait une certaine maîtrise de soi. Il était très probable qu'elle ait réagit ainsi pour cette raison : Louie devrait recommencer avec plus de contenance. Il lança un regard légèrement perdu autour de lui.

Louie tente de se connecter à sa baguette mais ressent un frisson désagréable, sûrement trop excité pour le bois de cerisier. Il affiche une mine un peu perdue, ne comprenant pas trop ce qu'il s'est passé.

A la mention de mon nom et de la tâche incombée, je m'efforçai de ravaler le soupire qui soulignait mon absence d'envie d'aller récupérer ma baguette. Toutefois, sans montrer une once d'agacement, je m'exécutai et sortis de la salle pour partir à sa recherche.

Le temps de parcourir les cent cinquante escaliers et d'atteindre mon lit, j'allais bien perdre vingt minutes du cours. Il fallait donc que je me dépêche. La tête penchée sous le lit, je retrouvais l'objet convoité et devais faire un choix : faire croire à une perte et revenir tout penaud, ou la prendre et devoir l'utiliser. Le soupire m'ayant retrouvé, je décidai tout de même de la saisir et de repartir en cours, essayant de ne pas être si mal perçu dès le début. En la saisissant, je ressentais cette légère vibration que j'avais eue lors de ma visite chez Ollivanders et cela eut le don de m'agacer. Je la jetai dans ma poche et repris ma course vers la salle de cours.

Une fois arrivé, la respiration haletante, je brandissais légèrement ma baguette pour montrer que j'étais de bonne foi, et retournai à ma place, la déposant sur mon pupitre. Je repensais à la sensation éprouvée lors du contact de ma main à la baguette et je sentais quelque chose en moi qui en redemandais. Toutefois, mes émotions négatives prenant le dessus, je décidai de ne pas l'écouter. Reprenant peu à peu mon souffle, j'observais mes camarades qui s'essayaient à l'exercice. Je souriais de découvrir ce monde auquel je m'interdisais de faire partie, et regardais ma baguette. Je la défiais du regard, elle qui ne demandait qu'à être utilisée, et je lui criais mentalement un "non". Non, je ne voulais pas te tester, non, je ne voulais pas t'apprivoiser. Non, tu ne m'entraîneras pas dans ton monde.

Lukas est parti chercher sa baguette, observe les autres, mais se refuse à l'utiliser.

Alors comme ça, n'importe quelle émotion pouvait fonctionner ? Il eut un petit sourire satisfait en vérifiant sa prise, et ô joie ! Petite victoire pour Narcisse, sa baguette s'était instinctivement logée exactement comme elle le recommandait. De quoi renforcer sa motivation. Il prit une grande inspiration en fermant les yeux, la bloqua quelques secondes avant d'expirer lentement. Ollivander lui avait dit que sa baguette demandait une grande force mentale ? Et bien, elle en voir de toutes les couleurs !

Il rigidifia son esprit, le laissant toutefois ouvert pour permettre une sensation retour, avant de déverser sa conscience dans sa baguette. Il ressentit immédiatement une grande chaleur, puis un frisson lui parcouru le corps, partant du bout de ses doigts. Sa baguette semblait entourer sa main d'un champ invisible. Il avait l'impression qu'elle avait toujours fait partie intégrante de lui, et il ne se voyait pas sans elle désormais. Affermissant sa prise, il ne relâcha pas son attention, combinant toutes les émotions qui lui passait pour apprivoiser sa baguette.

Cette dernière lui répondit au bout de plusieurs dizaines de secondes, par une sensation de chaleur douce et protectrice, il avait l'impression qu'elle vibrait puissamment dans sa main. Narcisse ne put contenir sa joie, et un grand sourire apparu sur ses lèvres. Il nota rapidement le processus qui lui avait permis d'arriver à ce résultat, avant de s'essayer à d'autres méthodes...

Alors que je prend des notes, ce qui est difficile vu qu'étant gaucher, mon encre bave sur mon parchemin, Miss Priddy marque une courte pause et annonce les consignes d'un nouvel exercice.
Après qu'elle ait fermée les rideaux d'un coup de baguette magique, je prend la mienne, jusque là posée sur la table. Je la tiens dans ma main gauche. Je ne la serre pas trop fort, mais la tiens plutôt avec délicatesse. Je n'ai pas envie de l'abîmer.

Je ferme les yeux. Même si ça ne sers pas à grand-chose vu la pénombre, ça m'aide à me concentrer. Comme nous l'a demandé Miss Priddy, j'essaie de m'imprégner de la forme du manche de la baguette, qui est parcouru d'asperités. On dirait que le bois de la baguette n'a pas été travaillé, qu'il provient directement de l'arbre. Et pourtant, c'est bien plus qu'une simple branche.
Je me concentre sur les points de contact entre ma baguette et ma peau, et essaie de visualiser mon esprit entrer dans ma baguette. Du moins, c'est ce que je faisais jusqu'à ce que j'entende Miss Priddy, circulant dans les rangs, dire qu'il ne faut rien visualiser, mais plutôt se concentrer sur les émotions.
D'accord. Quelles émotions m'animent, aujourd'hui ?
De l'appréhension ? Oui, ça c'est une évidence. Je ne suis pas sûr que ça va m'aider, mais autant essayer.

J'essaie de transmettre mes sentiments à ma baguette. Déjà que c'est difficile de faire ça avec une vraie personne, alors avec un bout de bois !
Mais comme si cette chose mystérieuse que j'ai entre les mains m'a entendu et m'adresse sa réponse, je sens un léger picotement se propager du bout de mes doigts jusqu'à ma paume.
J'esquisse une grimace et lâche, dans un soupir : Aïe !
Je regarde autour de moi. J'espère que personne ne m'a entendu !

Alexis entre pour la 1ere fois en contact avec sa baguette, mais celle-ci lui transmet des picotements dans la main. Ça fait mal ! Est-ce qu'il a utilisé les bons sentiments ?

Le soupir fut ma seule rétorque lorsque, buste en avant, ma voisine de derrière vient me provoquer. Quand Cerbère aboie, le balai passe, pensais-je alors que le cours reprenait de plus belle dans une ambiance plus qu'obscure puisque les rideaux avaient été tirés.

Puis sous les consignes de miss Priddy, baguette en main, je fermais les yeux et sans grande surprise, dans cette pièce inhabituellement sombre, je rejoignais peu à peu les bras de Morphée. Un sommeil malheureusement de très courte durée puisqu'un semblable de décharge me ramena à la réalité : celle dont la baguette reposait toujours dans ma main droite. Je la regardais légèrement perplexe.
M'avait-elle envoyé un signe... De contrariété ?
N'était-elle donc pas contente de l'attitude de son possesseur ?
Ou de son possesseur tout court ?
Me connaissant, je ne pouvais pas lui en vouloir.

Nowan s'endort avant d'être réveillé par le picotement de la baguette reposant dans sa main.

La seule réaction de Nowan fut un soupir, il croyait sûrement qu'elle avait cherché à le provoquer, ce qui n'était peut-être pas entièrement faux.
S'investissant dans l'exercice donné par la professeure, Merinda prit sa baguette dans sa main droite et ferma les yeux, se concentrant sur le contact de sa paume avec le bois. Elle se souvenait très précisément de ce qu'elle avait ressenti la première fois qu'elle avait tenu la baguette, chez Ollivander, mais pourquoi ce ressentiment n'arrivait-il plus depuis ? Elle se promit de poser la question à Miss Priddy lorsqu'elle aurait fini l'exercice.
Ses doigts palpèrent le bois dur et froid qui lui semblait presque étranger, sa paume se resserra autour de la poignée, tentant d'y infuser un peu de chaleur. Après avoir enregistré les différents reliefs de sa baguette, Merinda tenta de s'imaginer en train de pousser son esprit dans la baguette... mais rien ne se passa.
Quelle émotion pouvait-elle bien ressentir en ce moment afin de la propager dans sa baguette ? L'espoir ? La frustration ? De l'excitation due à cette première manipulation de la magie ? La sorcière choisit l'excitation - qui était amplifiée par sa course dans les escaliers, par cette impression de renouveau et de liberté.
Mais Merinda était trop excitée, donc pas assez concentrée. Ouvrant grands les yeux, elle posa sa question à Miss Priddy en se disant qu'elle réessayerait plus tard.
"Miss, pourquoi lorsque la baguette m'a choisi j'ai clairement ressenti quelque chose se passer alors que je ne faisais rien, et maintenant que j'essaye il ne se passe plus rien ?"

Merinda examine sa baguette au touché, tente de pousser son esprit dedans mais n'y arrrive pas, et pose une question à Miss Priddy.

Louie regarda autour de lui, toujours un peu perdu. Impossible de voir si ses camarades réussissaient ou non, s'ils avaient des résultats similaires au sien : la pénombre de la classe avait été savamment amenée par Miss Priddy pour éviter cela.

Cela signifiait cependant que Louie n'avait toujours aucune idée de ce qui s'était passé. Était-ce un échec ? Il avait certes eu une réaction de sa baguette, mais elle avait été bien désagréable. Lancer des sorts doit-il être systématiquement éprouvant à ce point ou a-t-il fait quelque chose d'incorrect ?

Lorsqu'elle fut à portée, Louie s'adressa à t-elle à voix basse, sceptique.

" Miss, je crois que ma baguette m'a envoyé un gros frisson horrible quand j'ai essayé d'établir un contact. C'est une bonne chose ? J'ai réussi ? Est-ce qu'il y a un moyen de rendre la chose moins désagréable ? "

Louie fait part de ses doutes à voix basse à Miss Pridy lorsqu'elle est à portée.