Le souafle avait formé une courbe simple mais efficace jusqu'à Deryn, laquelle n'avais pas attendu une seconde de trop pour profiter de son avantage et tirer dans l'anneau le plus proche, craignant certainement une intervention inopportune du batteur des Ailes d'Airain. La jeune fille n'était cependant pas la seule à se sentir ainsi menacée. Étaient-ce les trois derniers buts des Hel's, précédés de coups de batte particulièrement violents qui la mettait dans cet état ? Difficile à dire. Toujours était-il que Fournier, de sa zone de but, n'esquissa pas le moindre geste pour s'interposer entre ses chers anneaux et la poursuiveuse jaune, comme noyée dans ses pensées. S'était-elle tellement habituée à subir le cognard à chaque tir qu'arrêter celui-ci ne lui était pas même venu à l'esprit ? À moins que prise d'une crise de paranoïa à l'idée de se faire encore cogner lors d'un tir elle n'avait même pas vu le souafle passer ses anneaux ?

Était-ce ce qu'on appelait un "syndrôme de stress post-traumatique" ?

Alors que la balle rouge franchissait fièrement l'anneau de dix-sept mètres que visait son amie, Edmund commençait à culpabiliser un peu de l'état de la gardienne adverse — si les cognards l'avaient réellement traumatisée, n'était-il pas fautif, lui qui l'avait frappée plus tôt dans le match ? cela comptait-il comme du harcèlement scolaire ? si elle venait à arrêter sa carrière sportive à cause des séquelles pourrait-il être incriminé ? — aussi bien qu'il faillit en oublier de se réjouir des trente points qui s'ajoutaient au compteur et creusaient l'écart avec leurs adversaires — comment pourrait-il se regarder dans le miroir tous les matins en sachant qu'il avait participé à traumatiser une élève de l'école au-delà du point de non-retour ?

Un coup de sifflet strident interrompit brutalement le fil de ses pensées ineptes : un peu plus loin, l'arbitre avait prit la décision de siffler un penalty en faveur des Hel's. Edmund n'entendait pas tout, mais cela semblait être une histoire de cognard ainsi que de... commentateurs ? Pourquoi les commentateurs ? Et Sinnegan paraissait affecté aussi ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire ?

Sinnegan n'aurait quand même pas été assez stupide pour tenter d'envoyer le cognard sur les commentateurs... si ?

Edmund n'était pas tout à fait certain de comprendre ce qui se passait — il était impensable d'imaginer qu'un joueur pourrait attaquer les commentateurs tout de même ! — mais le temps n'était pas aux affabulations : après une courte concertation, il s'était décidé qu'il serait celui qui s'occuperait de jouer le penalty. S'autorisant uniquement un petit coup d'œil et un geste encourageant à la gardienne des Ailes d'Airain — qui heureusement semblait un peu plus dans son assiette que quelques instants plus tôt — le jeune garçon attendit patiemment que le souafle soit lancé, avant de s'élancer vers les anneaux.

J'ai fait une erreur idiote. J'ai commencé mon action trop tard. J'ai probablement sous estimé le temps qui me serait nécessaire pour réagir et atteindre mon anneau. Oui, j'ai dû bouger trop lentement.
Dans tous les cas, je me suis deplacée trop tard. Conséquence, je me suis trop approchée de l'anneau. Mais évidemment, cela ne s'arrête pas là. En passant ma main devant ce dernier pour intercepter le tir, je n'ai pas bien évalué le recul que la balle allait faire prendre a mon bras.
Conclusion, pour faire simple, mon bras est passé dans l'anneau.
But. Et penalty.
Ca faisait longtemps, ca. Je n'ai pas fait de penalty depuis un moment malheureusement. Ou heureusement, mais la tout de suite, je me sens rouillée, mais en plus je me sens incroyablement coupable. Je n'ose pas regarder le tableau de score. Ni même le public. Surtout pas mes coéquipiers. J'ai honte d'avoir fait une erreur aussi bête qui peut nous coûter 30 points. Encore heureux pour moi, il semble que mes oreilles font grève, et je n'arrive pas a entendre les commentaires, plus bas. Tant mieux, le nouveaux commentateur, Narcisse il me semble ? En tout cas, c'est un novice et probablement un première année. Malgré cela, il a déjà une langue bien pendue.
J'inspire un bon coup et me mets face a Edmund avec la ferme intentionde l'arrêter. Merlin, pitié, laisse moi réparer mon erreur !

Action Arrêter le tir

Ohlala… un autre but, puis un penalty… je vois les chiffres du score danser devant mes yeux. 150 à 30, ce n’est pas glorieux. Il me semble bien loin, le but marqué en début de match. Je jette un œil à mes coéquipiers, essayant de voir s’ils sont dans le même état d’esprit que moi ou s’ils parviennent à garder un peu d’espoir. Même si notre attrapeur réussissait à avoir le Vif, on perdrait. Il ne nous reste plus qu’une manière de gagner : marquer deux… non, trois ? Enfin, marquer plein de buts. Et ça, c’est mon rôle.
Célia a le Souafle (elle doit en avoir marre de le voir dans ses buts…) et elle est prête pour le relancer. Je m’éloigne sur le terrain, sans aller trop vite, et en soupirant un peu. Ah ça, c’est certain, je n’aurais jamais pu être cheerleader. Je me décourage bien trop facilement. La seule chose qui me redonne du baume au cœur, c’est de penser à l’après match, quand je pourrai me poser et analyser ce qui a fonctionné et ce qui a raté. Surtout ce qui a raté, du coup.
Je suis en place et je l’indique du bras à Célia. Allez, si j’arrivais à rattraper le Souafle, ce serait déjà un bon début… Surtout que le buts adverses ne sont pas très loin derrière moi.

Action
Déplacement en A6

Eoin avait frappé de toute ses forces dans le cognard et ce dernier avait été propulsé avec succès vers la cabine des commentateurs, malheureusement, le cognard avait loupé de peu cette dernière, Eoin se retourna pour voir que le souafle venait de traverser les anneaux des Ailes d'Airain. Décidément, les saisons se suivaient et se ressemblaient bien plus que ce que le capitaine souhaitait. Pour couronner le tout, un pénalty venait d'être sifflé pour les Hel's à cause de son éloignement de cognard un peu dangereux. Eoin se dirigea, en colère, vers l'arbitre pour lui dire que ce n'était pas fait exprès et que c'était juste un manque de chance, que siffler un pénalty pour ça était un peu abusé mais l'arbitre ne voulait rien entendre et confirma le pénalty, que les jaunes transformèrent pour porter le score à 140-30. Une addition plus que salé pour les aigles qui n'était vraisemblablement pas dans leur match ce jour-là. Il était temps de remettre un coup de fouet à l'équipe pour qu'elle puisse revenir au score. Il porta ses mains à sa bouche et les plaça comme pour faire un mégaphone pour amplifier sa voix. Il prononça ainsi quelques petits mots pour remotiver son équipe et leur permettre de revenir au score.

"Allez les Ailes d'Airain ! Montrons leur pourquoi les aigles sont les rois des cieux et revenons dans ce match par la meilleure des manières !"

Mobiliser

On était pas encore en hiver et pourtant le froid arrivait déjà. Volant à travers les gouttes froide, la fillette essayait de voir quelques chose sur le terrain, au milieu de ces nombreuses actions. Elle avait confiance en son équipe et pourtant elle une peur terrible de perdre. Les jaunes étaient trop actifs. Trop avide de gagner ? Ou trop entrainés ? Et pourtant, eux même s'étaient entrainés pendant de longues heures. Elle avait toute confiance en son équipe, ils pouvaient gagner. Et il fallait que la blondinette s'active car ne s'était pas en rêvassant que la balle irait tout droit dans les anneaux adverses.

La troisième année se demandait qui la regardait et ce qu'ils pensaient de son jeu. Canelle, Erza, Eridan... Sans doute allaient-ils la réconforter s'ils perdaient. Mais alors elle serait terriblement triste et honteuse. Pas une seule action réussie de son fait. Pourquoi ne pouvait-elle pas attraper le souaffle ? Est-ce qu'elle était nulle ? Est-ce que son balai n'était pas assez rapide ? "Fait comme à l'entrainement" pensa la préfète. Et elle tenta d'occulter les autres joueurs et le public. Il était temps de montrer de quoi elle était capable. Sinon la bleu et bronze serait frustré et qui sait si elle parviendrait à jouer lors du prochain match. Pour le moment, la pluie tombait doucement mais cela réveillait la joueuse et serait à l'affut lors du prochain coup.

Edmund avait attrapé le souafle au vol, visé un anneau et... Fournier s'était jetée sur un autre !

C'était un but !

Laissant éclater sa joie, Edmund laissa s'échapper un « YEAAAH ! » retentissant en levant le poing en l'air, un sourire extatique s'étirant de part et d'autre de son visage : marquer, même lors d'un penalty, était toujours un sentiment exceptionnel.

Les Hel's ne pouvaient cependant pas se permettre de se reposer sur leurs lauriers : certes, vingt points s'étaient ajoutés au compteur, mais le match n'était pas fini. Edmund doutait sincèrement que les Ailes d'Airain puissent encore revenir au score — cent dix points d'écart lui paraissaient pratiquement impossible à rattraper — mais simplement gagner n'était pas suffisant et il le savait. Comme le disait si souvent la Capitaine, gagner c'est bien, un gros différentiel c'est mieux.

C'était pourquoi, voyant la gardienne des Serdaigle revenir à son post souafle en mains, il avait d'abord eu le réflexe de vouloir s'éloigner — observer les déplacements des poursuiveuses bleues pour prédire laquelle serait la plus à même de recevoir la relance de leur gardienne, mais aussi échanger un regard avec Deryn afin de communiquer sommairement sur ce qui allait venir ensuite. Alors que les secondes passaient, dizaine par dizaine, que les poursuiveuses adverses se démarquaient et se positionnaient sur le terrain de façon avantageuse dans l'espoir d'entamer une contre-offensive, Edmund se retourna une dernière fois avant de changer de position, dans l'espoir de trouver dans les yeux de Fournier un quelque chose qui leur permettrait de mieux anticiper ce qu'elle avait en tête.

Quelle ne fut pas sa surprise quand en lieu et place d'une gardienne en position de tir, ce fut une adolescente aux mains vides qui lui fit face, à quelque distance d'une balle rouge qui tombait vers le sol en-dessous d'elle !

Comme quelques minutes plus tôt lorsque le penalty avait été sifflé, Edmund ne comprit rien à ce qui se passait. Pourquoi... comment Fournier avait-elle laissé le souafle échapper de ses mains ? Est-ce que... est-ce qu'elle s'était fait mal ? Fallait-il demander de l'aide ?

Le temps ne lui permettait malheureusement pas de s'attarder beaucoup plus sur le sujet : certes il pouvait se poser toutes les questions du monde, aller voir l'arbitre ou même suggérer à Sinnegan que sa gardienne semblait mal en point et bénéficierait certainement d'un remplacement, mais ce serait gâcher une occasion en or de tenter un nouveau tir. Et puis il y avait aussi le fait qu'il n'était même pas sûr que la fille aille réellement si mal que ça : pour autant qu'il sache, elle pouvait tout bêtement avoir laissé glisser le souafle à cause d'une mauvaise prise.

Dans tous les cas, la décision était prise. Edmund s'élança sous la joueuse pour récupérer le souafle et, l'espérait-il, en faire bon usage.

Misère, j'ai changé d'anneau au dernier moment, laissant celui visé par Edmund sans garde au profit de celui d'à côté. Misère, misère, misère.
Je suis incapable de rattraper mes propres anneries, et voilà que toute l'équipe doit payer pour ça. Je suis vraiment irrécupérable. Et inutile pour l'équipe. Non, je suis carrément un boulet, là maintenant, je les traine en arrière. Cela devrait faire au moins 100 points d'écart entre eux et nous. Quelle honte. Je n'ose pas regarder le tableau de scores. Je sais déjà que nous sommes bien bas, et que remonter sera bien dur. Ca devrait être possible, le vif n'est pas sorti, et le match n'est pas très avancé, malgré tout. A peine 30 minutes. Quand on compare aux records, ce n'est rien du tout comme durée.
Je bouge toujours au ralenti. J'ai l'impression d'être très très lente. Peut-être que ma honte me ralentit, tel un boulet, comme ce que je suis que je suis pour l'équipe actuellement ? Possible. Probable même
Lorsque je reviens au match, le souafle est en chute libre, un peu plus loin. Combien de temps ai-je passé à culpabiliser ? 30secondes ? 45 peut-être ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il qu'Edmund se précipite vers la balle de cuir, probablement pour retenter un tir. Je vois Zoey foncer vers lui pour lui attraper le balai. Je sens mes oreilles devenir écarlate. Elle met sa réputation en jeu pour réparer ma bourde ! Je ne dois pas rendre cela vain ! Je dois a tout prix arrêter ce souafle !

Action : Tenter un rembarrage

Le score continuait de grimper et ce n'était pas le leur. Juché sur son balai, la blonde continuait de sillonner le terrain prête à attraper le souafle. Mais les tentatives s'avéraient vaines et elle ne savait plus que faire. Ni elle ni Norma n'avaient marqué d'autres but et la lassitude pointait le bout de son nez. Déjà tant d'écart ! Jamais ils ne parviendraient à remonter, jamais ils ne pourraient gagner ! Les jaunes enchainaient et la préfète avait beau tendre les bras, elle ne parvenait pas à avoir la balle. Soufflant de désespoir, ses yeux se promenaient sur son équipe et elle se reconcentra. Voilà que les Poufsouffle venaient de tirer un penalty et avaient encore marqué. S'ils continuaient ainsi, ils ne seraient jamais capable d'égaliser. C'était un désastre complet. Une fois de plus, ils ne pourraient gagner contre la maison de sa sœur et elle se sentit abattu comme lors du précédent match.

Puis la voix de leur capitaine se fit entendre et elle l'entendit les encourager. Voilà qui faisait plaisir à entendre et cela remotivait la troisième année qui se remobilisa. Il fallait s'y remettre ! Le match n'était pas encore finit ! Et cette fois, le pénalty serait pour eux. Avisant sa collègue, elle prit le parti de tirer. S'avançant donc vers la balle, elle regarda longuement les anneaux et tira. Il n'y avait pas le droit à l'erreur !