J'attends d'avoir la confirmation de Monsieur Pegas pour les remplacements, vérifie que les deux coéquipières dans les airs concernées aient bien pris note du changement, puis pars rapidement chercher batte et Comète 260 laissés près du banc, avant de retourner en bordure de terrain.

Juste avant de décoller, j'adresse encore un sourire encourageant à Britanny, puis je m'envole dans le ciel hivernal un peu grisâtre. C'est une toute nouvelle batteuse qui me fasse, Skyls. J'ai appris qu'il valait mieux se méfier des nouveaux joueurs - je dis juste Clifford -, mais je l'ai observée pendant un moment depuis le banc... elle a présenté une belle déviation peu après être entrée, mais depuis, plus grand chose. Et surtout, elle vient de se prendre le cognard.

Bon, de toute manière, elle va bien remarquer toute seule qu'il va falloir s'activer si elle ne veut pas voir les rangs bleus entièrement décimés par les batteuses des Griffes Ardentes. Juste pour le plaisir, je passe près d'elle en faisant tournoyer négligemment ma batte entre me mains, un petit sourire aux lèvres. J'ai le temps pour ça, après tout, ce n'est en tout cas pas elle qui va me devancer sur le cognard, pas dans cet état !

Oh ! Le plaisir aura été de courte durée : Sinnegan va la faire sortir.

Bon, de mon côté, je peux profiter du cognard qu'Onyx a envoyé loin en dehors des limites du terrain pour adresser deux-trois mots à mes coéquipiers. D'ailleurs je n'ai même pas tellement besoin de lever la voix pour ça, parce que...

"Bon les gars, qu'est-ce qu'on fait tous de ce côté du terrain !? Allez, on reprend possession de la surface de jeu et on file de l'autre côté pour marquer !"

Toujours aux aguets, tous me sens sont alerte. Je vois Holling retrouver ses esprits après s’être fait frapper par le cognard et… toujours pas de vif. Flûte. J’aurais bien aimé pouvoir le laisser sur place en allant choper le vif. Là je l’ai dans les pattes maintenant. Et il y a fort à parier que cette petit balle va se pointer juste maintenant, pas au meilleur moment donc. Le vif nous nargue. Redressée sur mon balais, mon regard dévie sur les autres joueurs, Ony vient notamment d’envoyer le cognard paître derrière les tribunes. La même action que moi quelques minutes plus tôt, bien joué ! Ne plus avoir momentannément le cognard qui nous embête, c’est tout de même un sacré soulagement. Et surtour cela permet à Leo de venir prendre sa place sans soucis. Bien vu.

De mon côté, toujours rien, et tandis que je commence à m’impatienter, me demandant presque si je ne serai pas plus utile à les aider avec le souafle pour le moment, je le vois. ENFIN ! Il est là, je n’ai plus qu’à bouger un peu en essayant d’éviter que James me soupçonne de quoi que soit, même si je sais que ce sera compliqué, mais surtout, je ne le quitteplus des yeux. A quelques mètres, je tente le tout pour le tout et fonce. Main tendue en avant, je n’ai pas le droit à l’erreur, je ne peux pas le rater.

Onyx a envoyé le cognard bien loin et les deux équipes semblent en avoir profité pour faire un changement de batteurs. Coucou Sinnegan, c'est encore nous !

Je sais que ça ne sert à rien de partir à la recherche de la balle de fer parce que de toute manière, elle reviendra fatalement d'elle-même, mais mettant une main en visière, je lève tout de même le regard. Je suppose que le capitaine batteur adverse doit en faire de même. L'instant d'absence de la balle folle a beau avoir un côté reposant pour tous les joueurs, il l'est un peu moins pour les batteurs, généralement. Ce sera probablement la course : celui qui va repérer le cognard en premier, celui qui s'élancera en premier dans sa direction, celui aura l'avantage d'en être plus proche dès le début, et surtout : celui qui placera la première frappe.

J'ai bien l'intention d'être celle qui fera tout cela. Surtout la première qui enverra sa batte contre la balle de fer. D'ailleurs voilà que le cognard réapparaît. Par réflexe, je glisse un regard en direction de mon adversaire mais je me suis déjà élancée à la rencontre de la balle folle.

Pile à temps, je freine pour pouvoir me redresser et placer ma frappe avec plus de puissance et de précision. On est deux batteurs fraîchement reposés, maintenant, il s'agit de montrer qui ici mène le jeu. Holling, je pense que tu vas en payer les frais - du moins je l'espère-, navrée.

Alors qu'il était en train de se reposer après avoir couru tout partout pendant son temps sur le terrain, Eoin aperçut quelques friandises volant vers le banc. Il se leva donc, ayant récupéré quelques forces et se dirigea vers le banc ou l'attendait une patacitrouille et une mandragore au chocolat. Ce brave Krobley avait entendu sa demande et lui avait fait parvenir ces quelques friandises qui lui redonnèrent un coup de peps une fois les avoir ingurgités. Il avait prit son temps pour les manger, après tout il allait devoir se reposer encore un peu plus pour revenir sur le terrain plus dangereux que jamais. Il observa donc le match devant lui se passer et une chose était sûre en voyant ce match. Aucune des deux équipes ne semblaient réussir à prendre l'avantage sur l'autre. Si bien que lorsqu'une des deux équipes arrivaient à faire 3 pas en avant, elle était forcée dans faire le double en arrière par l'équipe adverse. Le score était toujours inchangé, 30 points de chaque côté et pas un de plus. Il était donc grand temps d'intervenir. Il se leva du banc et fit signe à l'arbitre qu'un changement aller intervenir. Il fallait maintenant donner ses dernières forces dans la bataille pour faire basculer le score en faveur des Ailes d'Airain. Le choc des deux capitaines à la batte allait reprendre et il ne faisait aucun doute que celui qui gagnerait ce combat allait sûrement donner un avantage capital.

Devier vers Britanny Huggins

Lyam avait réussi à récupérer le souafle devant les anneaux des Griffes Ardentes, profitant d'une mauvaise manipulation d'une des poursuiveuses adverses. Il avait ensuite rapidement aperçu Britanny qui était démarquée, prête à recevoir une passe. Depuis le début de la partie, son rôle avait principalement consister à distribuer le jeu à ses coéquipiers, que ce soit Ennis ou Britanny. Ces dernières avaient plus d'expérience que lui au Quidditch et savaient pertinemment que faire de la balle rouge en arrivant devant les trois anneaux protégés par Gates.

La capitaine de l'équipe de Gryffondor était revenue sur le terrain, après s'être un peu reposé sur le banc des remplaçants. Sinnegan, le meneur des Ailes d'Airain, avait lui aussi reprit sa place dans l'équipe active. La bataille pour le cognard allait donc opposer ces deux batteurs, chacun voulant protéger au mieux son équipe de la balle folle.

Le blond n'aurait pas refusé un peu de repos, son corps commençant à protester contre la durée de la partie, mais Lyam savait qu'il n'était pas le seul dans ce cas et il avait tout de même la force de continuer. Ils s'entraînaient toujours à l'endurance qu'il fallait avoir dans un match, mais du fait de la pression, celui-ci était toujours plus éprouvant qu'un entraînement.

Il vit avec satisfaction Britanny récupérer le souafle qu'il lui avait envoyé. Il n'y avait pas de temps à perdre, comme l'avait dit Leo, il fallait se diriger vers les anneaux adverses.

Alexander se redressa brusquement sur son balai et frotta ses mains sur son pantalon blanc. À force de serrer le manche de son Brossdur, il avait les mains moites et ses doigts commençaient à glisser. Il était toujours en état d’alerte depuis le but de Serdaigle et ne comptait pas relâcher sa vigilance. Il n'était habituellement pas rare de voir le gardien sortir de sa zone pour permettre à son équipe de jouer vite, mais il n'était pas autant en confiance que lors de ses précédents matchs. S'il sortait, peut-être n'arriverait-il pas à revenir à temps pour arrêter un éventuel tir ? L'anglais secoua la tête. Il n'était pas du genre à se laisser assaillir par le doute. Encore moins au beau milieu d'un match dont l'enjeu était important. Mais tout de même, il allait jouer la sécurité et rester à proximité des anneaux qu'il se devait de défendre corps et âme. Même s'il devait encaisser quinze cognards, il tiendrait bon. Alors, Alexander commença à voler en faisant de petits huits dans sa zone. S'il était déjà en mouvement, il serait plus efficace pour accélérer en cas de besoin. Et même si la menace n'était pas là dans l'immédiat, il devait continuer à faire bonne figure et à montrer, tant à son équipe qu'à ses adversaires, qu'il était mentalement solide. Et cette fois-ci, c'était à Brit qu'il voulait apporter son soutien.

Mes gesticulations pour gêner la passe devaient être risibles, mais j'aimais bien me rendre ridicule... Enfin, c'était évidemment ce que je me disais pour éviter que je me sente trop honteuse.

Et alors que je tentais de gêner la passe, j'entendis des paroles pas très sympathiques provenant encore une fois de la bouche d'Alexander. À présent, il visait ma coéquipière, Élina. Franchement, je me demandais si c'était fair-play de tenter de déstabiliser les adversaires ainsi. Exaspérée, je lui criai :

- Alexander ? Mais tais-toi, bon sang !

Ah ça, j'en avais de la répartie ! Disons que l'unique intérêt de ma phrase bien nulle pouvait être que Lyam loupe sa passe, en nous entendant nous disputer. Juste le détourner de son attention une demi-seconde...

Malheureusement, tous ces efforts avaient été vains : je n'avais pas réussi à gêner Murphy qui avait fait une passe magistrale jusqu'à Huggins. Il fallait que j'affine ma gêne. Que je m'impose plus, probablement. Mais j'étais plus fine que lui, bien que plus grande. C'était ça mon atout : il fallait que j'utilise ma taille !

Bien évidemment, après avoir passé le souafle à sa coéquipière, le petit blondinet fonça devant nos buts. C'était le moment de retenter une gêne, mais cette fois sur la passe qu'allait sûrement faire Brittany. Je fonçai sur elle à la vitesse de l'éclair, et arrivai juste à temps pour lui crier :

- Hey Brittany, regarde là-bas si j'y suis !!!

Ok, ce n'était pas une tentative très fair-play, mais Alexander m'avait donné des idées avec ses déstabilisations à répétition. En criant, je tentais également de faire obstacle entre elle et Lyam, levant mon bras gauche le plus haut possible pendant que je m'accrochais à mon balai avec mon bras droit.

La relance d'Irene avait été quasiment parfaite, malgré la longueur traversée, et le souafle avait traversé le terrain pour parfaitement atterrir dans les mains d'Elina, qui avança vers les buts adverses. C'est là que tout était parti à volo : la poursuiveuse bleue venait à nouveau de lâcher le souafle. Que se passait-il à la fin, elle n'était pourtant pas particulièrement gauche habituellement... Irene fronça les sourcils, soupçonnant plus sérieusement un sabotage. Et Shanna qui n'avait rien tenté sur le cognard, avait-elle subit un sortilège de confusion ? Alors qu'Eoin demandait à reprendre sa place sur le terrain, la jeune Irlandaise observa la suite avec attention : Lyam avait récupéré le souafle perdu d'Elina, pour l'envoyer gracieusement vers Britanny, évitant aisément la tentative de gêne d'Elya. Lyam s'était alors précipité en avant, pénétrant à nouveau dans la moitié de terrain la plus proche des anneaux d'Irene. Déjà ? ne manqua de soupirer intérieurement la gardienne. Qu'à cela ne tienne, elle ne se laisserait pas faire. Alors que Britanny amorçait un mouvement pour passer la balle de cuir vers son coéquipier, la rousse Serdaigle cria à l'attention du garçon :
- Attention chaton, tu serais pas le premier qu'Ennis et Britanny font virer de l'équipe parce qu'il peut leur faire de l'ombre ! Conseil d'amie !
Mensonge éhonté, du moins à la connaissance de la jeune fille, appuyé d'un grand clin d'oeil complice et un sourire insolent. Irene n'en savait pas assez sur le deuxième année pour l'attaquer plus personnellement, il fallait donc espérer au moins le confondre avec ces fausses accusations, que ce soit en piquant son orgueil ou, encore mieux, lui faire peur.