Répétition (Deuxième année)

Voilà, tu avais enfilé ton déguisement ridicule. Tu l'avais finalement confectionné avec une camarade de ta maison, dans la grande salle il y a quelques jours. Non mais sérieux, tu allais passer pour une déterrée à côté des jeunes hommes costumés et des jeunes filles en robe de soie. Voilà comment s'annonçait ta soirée. Et en plus, parce que sans cela ce n'est pas drôle, la fille qui t'avait convaincue de venir à cette fête avait un cavalier, donc elle allait te laisser tomber pour dire les choses sans hésitation.

La salle de bain était bien remplie, mais tu avais réussi à te faufiler à travers les filles pour pouvoir te maquiller tranquillement. Devant le miroir, tu regardais ta dégaine. Ton costume ne ressemblait à rien, enfin si à un dessin d'enfant de trois ans. Mais bon maintenant, il n'était plus question d'abandonner. L'autre t'avait convaincue, tu avais fait un costume et ce n'était pas pour passer la soirée dans le dortoir finalement. Tu irais comme tout le monde au Bal des Sorcières.

Un crayon noir et de la poudre blanche dans tes mains, tu commenças à tartiner ton visage, avec la même délicatesse, ou presque, que lorsque tu étalais la marmelade sur ton pain le matin.
Deux ronds noirs autour des yeux, la peau toute blanche et des traits en perpendiculaire de la bouche, en bref un carnage. Tu faisais peur, non pas car tu ressemblais à un squelette, mais bien car on aurait dit une folle tout droit sortie de l'asile. Tes cheveux tombaient de la même manière que d'habitude sur tes épaules, et ça ne changerait pas. Enfin, tu regardas tes pieds. Des baskets bleu-ciel et des chaussettes rouges, non tu n'avais vraiment pas mieux.

Enfin bon, tant pis pour le look Harriet, tu n'étais pas dans une émission de télé-réalité. Il était maintenant l'heure de retrouver ta camarade.



En chemin, tu n'avais pas dit mot. Tu marchais simplement au côté du pirate-en-violet. Et maintenant te voilà dans la Salle de Bal. Les élèves tout comme les professeurs discutaient, plus effrayants les uns que les autres. Sans réfléchir tu suivis ton pirate, en reconnaissant quelques visages familiers derrière les maquillages horrifiants. *T'ain, ça va être l'horreur.*
Puis tu t'adressas à la Princesse Leia déguisée en pirate version rousse (Rebecca) :

"Sérieux, j'aurais mieux fait de jamais t'écouter."

Précédent post de ma chère partenaire, mon dernier.

Rufus essayait de ne pas trop parler, il ne voulait pas être aussi soporifique que les cours de miss Montmort. Il avait l'habitude de perdre le fil quand quelqu'un parlait trop, que ce soit avec Jane qui racontait sa journée ou Briggs qui vantait la merveilleuse Jupiterre. Ennuyer l'autre c'était un cauchemar. 
En plus elle ne semblait pas à l'aise. Que ce soit dans son costume ou dans la soirée. 

Un compliment et elle rougit. Rufus se rapproche et elle sourit. Déjà plus à l'aise je décide de ne rien tenter. Beaucoup trop tôt dans la soirée. Il préfère l'amadouer en continuant de de complimnter sa personne avec ce minuscule sourire en coin qui a l'air de pouvoir s'envoler. 

Tu es sûre que ce n'est pas "belle" ? Je peux en trouver d'autres si tu veux mais ça restera toujours le même sens. Tu es éclatante, resplendissante et vraiment charmante. Il lui lança un regard coquin.

Amiante ?   Pourquoi la musique ne commençait t'elle pas à raisonner ? Rufus avait quitté le feu de camp pour danser et là son temps était clairement gaspillé. Qui était-donc intéressé par le cœur des crapauds ?  Il n'avait envie que d'une chose, prendre sa main - ou plutôt sa taille- hormones   et aller danser. 

C'est pas vraiment le cœur des crapauds qui m'a motivé à venir. Mais il doit bientôt être l'heure de l'ouverture de la piste de danse.  

Il agrandit un peu son sourire l'espace de quelque secondes avant de reporter un regard vitreux vers la scène.

@Maggy Thompson

Blaze venait tout juste d'arriver dans la salle de bal. Son déguisement de citrouille lui donnait un peu chaud. Il avait l'air parfaitement ringard, là-dedans, mais ce n'était pas comme s'il avait eu le choix. Il avait harcelé sa maman de lettres jusqu'à ce que cette dernière lui envoie enfin son costume pour le bal. Pas de vampire trop stylé, ni de dragon, ni de mort-vivant. Elle lui avait fabriqué un costume de citrouille. Et comme un malheur n'arrivait jamais seul, il était aussi venu tout seul au bal. Ses meilleurs amis Eliott et Herschel n'étaient plus ses meilleurs amis, et Fiss semblait s'être trouvé de nouveaux copains. Le garçonnet, après être entré dans la salle de bal, s'était donc positionné dans un coin et n'osait pas aller vers les autres de peur que l'on ne se moque de sa citrouille. Le costume bouffant et épais était plutôt encombrant, il ressemblait à une petite boule orange. 

Il attrapa un verre de jus de citrouille -voilà qui allait bien avec son costume, et se concentra sur la performance du chœur des crapauds afin d'oublier sa propre solitude. Les autres élèves avaient des costumes trop classes. La vie était vraiment injuste. Heureusement, la décoration était sympathique. C'était une consolation de plus. Blaze préférait largement un bal d'Halloween, avec des toiles d'araignée et des citrouilles volantes ainsi que des costumes bien effrayants -que l'on soit bien d'accord : le sien ne l'était absolument pas, plutôt que l'ambiance un peu trop chaleureuse de Noël. Il lui manquait juste un peu de compagnie pour profiter pleinement de la fête.

Analyse du terrain.

À première vue, aucun signe de l'ennemi. Cependant...

« Ah ! Une poupée maléfique par-là ! »

En même temps, il fallait être vachement doué pour ne pas remarquer l'immense tignasse flamboyante de ce maudit rat de bibliothèque nommé Jeneva.. Ou un truc aussi moche que ça.

Heureusement, il n'y avait aucun signe d'autres êtres maléfiques dans les environs du buffet ! Enfin.. Si on passait outre les déguisements d'êtres maléfiques des élèves.. Quoique..

« Nan mais je rêve ou il lui manque vraiment une bouche ?! »

Un haut-le-cœur traversa la fillette tandis qu'elle se cherchait machinalement les lèvres.. Ouf, elles étaient toujours à leur place ! .. Du moins la partie gauche : la partie droite étant couverte par le masque, cela devrait être ardu de les rechercher en cet instant, surtout pour quelqu'un qui voulait passer incognito !

Elle baissa vivement les yeux lorsque la démone sans bouche fusilla ses admirateurs du regard : elle était terrifiante, ce n'était pas possible !

- Quelque chose ne va pas ?

- Hein ? Oui ? Quoi ?, paniqua-t-elle avant de reprendre ses esprits lorsque son amie fit mention de Phierah : Baah.. Nan. Ça va, oui !

Avouer qu'elle risquerait de danser en compagnie de l'une des plus horribles élèves de toute l'école ? Nan, sans façon.

Hestia esquissa tout de même un geste en direction de l'animal - semblant vouloir caresser celui-ci afin de prouver la véracité de ses dires - puis..

- Hé ! Phierah !

Mais pourquoi ce rat commençait-il à imiter les grenouilles ?!

Lexie, elle, ne se posa cependant pas de question et se lança à la poursuite de son rat.. En renversant le buffet et toutes les précieuses sucreries qui s'y trouvaient.

Précedemment
@Eileen Shelby

Jeffrey commençait lentement mais surement à regretter d'être venu au bal. Certes il commençait à y avoir de l'animation avec le Chœur des Crapauds mais Jeffrey préférait de loin un bon rock. Malgré tout il reconnaissait aux différents chanteurs leur talent. Si le Poufsouffle s'était joint à eux tout le monde aurait pu constater que son chant était aussi mélodieux que le Charme du Cridurut... Il savait très bien danser et jouer quelques instruments de musique correctement mais pour le chant il n'y avait rien à faire, c'était la catastrophe. Le Poufsouffle admirait donc le courage de ces élèves qui chantaient devant tant de monde. Affronter des cognards devant toute l'école ne lui posait pas de problèmes en revanche. A chacun ses points forts et ses faiblesses...

Toujours assis, Jeffrey regardait les différents élèves autour de lui. Il reconnut le déguisement de Chems avec sa cavalière Emily. Le garçon se demanda vaguement si ses camarades de Poufsouffle étaient là en amis à la soirée ou s'il y avait un peu plus dans l'air. Il vit aussi Minie, toute belle dans son déguisement, passer visiblement un bon moment en compagnie de Gray. Le jeune anglais se renfrogna, un peu jaloux. Le même genre de jalousie qu'un frère pouvait ressentir en voyant sa petite sœur se faire approcher d'un peu trop près par un garçon... A cette pensée il chercha du regard dans la foule dense sa véritable petite soeur, Olydia, mais ne la trouva pas. Tout ce qu'il voyait c'était des visages radieux et enthousiastes pour la plupart et cela accentuait la solitude que ressentait le garçon.

L'adolescent poussa un soupir, continuant de balayer la salle du regard et évitant de s'attarder sur les couples dégoulinants d'affection. A cet instant il comprenait un peu mieux les regards de reproches qu'avaient parfois eu certains camarades quand Maddie et lui en faisait de même. Le regard de Jeffrey s'arrêta ensuite sur une élève de sixième ou septième année, de Serpentard si ses souvenirs étaient exacts, qui semblait le regarder avec insistance. Le garçon capta son regard un instant, sentant un léger trouble l'envahir. "Quoi, j'ai un truc sur le visage ? De la salade entre les dents ?" pensa-t-il gêné avant de se rappeler que oui, il avait plein de faux morceaux de chair putréfié sur la moitié du visage, de morsures, griffures et ossements. Oui, c'était sûrement ça, la fille ne devait le regarder que pour son déguisement. Sinon pourquoi une élève bien plus âgée s'intéresserait à lui ?

Plongé dans ses pensées Jeffrey n'entendit pas que quelqu'un s'était glissé vers lui dans son dos. Il fut légèrement surpris par le petit cri et tandis qu'il tournait toujours le dos à la fille qui lui avait fait ça Jeffrey ferma les yeux, pensant "Toi ma grande c'est pas l'soir à m'faire flic." Mais le jeune anglais se ravisa bien vite, penaud, en constatant qu'il s'agissait d'Eileen Shelby.

« Oh salut. Je t'ai pas reconnue tout de suite. Comment tu vas Selina ? » dit Jeffrey en tentant en vain de faire comme s'il passait une soirée des plus divertissantes. « Si j'avais su j'aurai réutilisé mon costume du Joker de l'an dernier, ça aurait pu être marrant. »

Jeffrey se leva de sa chaise, profitant de la venue de son amie pour essayer de sortir de sa torpeur. Sans quoi il sentait qu'il repartirait dans son dortoir sous peu, laissant à son tour Maddie en plan quand celle-ci viendrait enfin. Le joueur des Hel's tenta de sourire mais c'était difficile entre son maquillage sur la droite de son visage et son état d'esprit qui crispait de toute façon son visage. Mais il voulait se montrer aimable avec son binôme, surnom hérité du cours sur les Epouvantards où ils s'étaient soutenus. Il tenait à montrer qu'il appréciait le fait qu'elle soit venue au moins lui dire bonjour.

« Ton déguisement te va bien en tout cas. Dommage qu'Erwan soit pas remis, il était dégouté de pas pouvoir venir. Du coup c'est quoi ton programme ce soir ? Tu rejoins des copines ? Moi j'vais certainement regarder les concours et flâner. Et normalement Maddie arrive à 21h, 'fin si elle compte réellement me rejoindre. »

Ça avait été plus fort que lui. Jeffrey se montrait pour une fois vulnérable sentimentalement à son amie et il était assailli par le doute. Lui qui pourtant était plutôt sûr de lui sur ce point là. Et si en fait Maddie s'était lassé de lui, au point de préférer festoyer avec des morts qu'avec lui ?

Précédemment
@Emelyne O'Brien

La salle était déja bien remplie lorsque Gabryel suivit Emelyne. Il leva les yeux pour admirer les citrouilles lumineuses voler au-dessus de leurs têtes. Les murs étaient couverts de squelettes suspendus et de toiles d’araignées. Le Choeur des Crapauds n’avait pas encore débuté son récital. Tout autour d’eux, les autres camarades discutaient en buvant ou en dégustant les innombrables bonbons mis à disposition. Gabryel reconnut Mike en clown, accompagné de la fille étrange avec laquelle il avait pêché, Cassandre. Il sourit à Jules, en charmante compagnie, et fit un signe de la main à Aelle dont la tenue était incroyable. Certains professeurs étaient déjà présents. Monsieur Penwyn était impressionnant avec son maquillage et ses crânes d’oiseaux autour de son chapeau. Le jeune Gryffon n’osait pas trop le regarder tandis qu’il parlait avec les professeurs Perkins et O’Sullivan. L’Écossais était lui aussi très fier du costume que son amie avait eu la gentillesse de lui créer. S’il avait été obligé de coudre lui-même, il aurait surement eu honte au milieu de tous ces merveilleux et terrifiants déguisements.

- « Emelyne, au fait... J’ai oublié de tttte dire que... je ne sais pas trop danser... »

L’enfant espérait que sa camarade ne le prenne pas pour un minable. En vérité, le rouge et or avait un peu peur d’être ridicule s’il fallait se trémousser devant tout le monde. De nature discrète, il n’aimait guère se faire remarquer.

- « Si tu préfères danser avvvec un autre, je ne t’en voudrai pas... après, si tu veux m’apprendre, je ne dirai pas nnnon... »

Il rougit un peu et préféra détourner la conversation :

- « Veux tu que je t’apporte un jus de citrouille ou autre chose Emy ? »

Quand il fit son entrée dans la salle de bal, de nombreux élèves étaient déjà présents. Les costumes se mélangeaient, les conversations couvraient à peine le cœur de... crapauds qui se produisait sur l'estrade. Original. Des chaises posées contre le mur accueillait déjà quelques élèves. Ceux venus seul, devina-t-il Puisque les danses n'avaient pas encore commencé, il ne pouvait pas s'agir de réfractaire au déhanchement en public. En balayant des yeux les visages non masqué, Rey reconnut Jeffrey. Il le cocha sur sa liste mental comme "à éviter absolument". Il ne pouvait plus encadrer le garçon depuis leur dernière altercation. Déjà qu'il ne supportait plus personne depuis la rentrée, là c'était encore pire avec lui. De toute façon, il était rejoint par une autre joueuse des Hel's ce qui tombait très bien. Il ne viendrait pas lui chercher des noises comme ça. En pensant aux Hel's, il pensa inévitablement à elle mais il ne la vit nulle part ce qui l'arrangea également au plus haut point. Elle faisait peut-être même partie de ces élèves qui selon les rumeurs, auraient eu le droit de rejoindre la fête des fantômes. Si c'était le cas, la chose était encore mieux. 

Rassuré, le garçon, dont les cheveux étaient teints en noir pour l'occasion - merci le bois calciné - chercha de son unique œil  sa directrice de maison. S'il était présent ce soir, c'était uniquement pour qu'elle le laisse tranquille et qu'elle ne lui pose pas mille questions auxquelles il n'avait aucune envie de répondre. Et s'il voulait qu'elle sache qu'il était là, il se devait de le signaler. Le garçon avait en effet miser sur un déguisement qui lui permettait aux premiers abords de cacher son identité. Cheveux noirs, un cache œil et une tenue de pirate lui assuraient un tout relatif camouflage . Il repéra sa marraine auprès de deux autres professeurs. Si il reconnut Miss Perkins, il devina seulement l'identité de l'homme, n'ayant jamais suivis de cours avec lui. Il s'approcha du trio.

- Bonsoir professeurs, les salua-t-il, plus poli que chaleureux et qui en son for intérieur disait "T'es contente ? Tu m'as gâché ma soirée avec ce bal". 

Un semi regard ambré plus tard, il repartait se fondre parmi les élèves. Tandis qu'il s'approchait du buffet, un rat passa son sous nez et la fille qui le poursuivait renversa des friandises. Peut pas faire attention celle là, ronchonna-t-il en se décalant vers le bout de la table. C'est alors qu'il entendit la voix de sa préfète et que le nom qu'elle prononça attira irrémédiablement son regard. Aelle était finalement venue. Un sourire froid, qui collait parfaitement à son personnage de pirate, étira ses lèvres. Elle n'était donc réellement pas si différente de toutes les autres filles et était bien accompagnée de Gil'Sayan, comme il l'avait supposé. Un bal et tout le monde s'emballe. Il fit mine de se servir une mixture verte et de la porter à sa bouche tout en s'approchant discrètement pour entendre ce que la fillette répondrait à cette intrusion qui se voulait pour le moins amicale. 

Première partie @Arwen O'Sullivan, @Eleanor Perkins, @Edward Penwyn

Le contenu de ce post n'a pas pu exister, considérer les mots qui suivent comme la trace d'une distorsion temporelle qui n'impacte que l'intéressée, heureusement.

             -Ce qui se passe dehors est assurément très préoccupant cependant il me semble que ce genre d'événement n'as pour d'autre but que de nous permettre de penser à autre chose, l'espace d'un soir en tout cas.  C'est pourquoi... Ajouta Mike en lui subtilisant son gobelet. Je propose que nous fassions honneur au chœur des crapauds et donc, il posa les verres sur le buffet, que nous montrions à tous la définition du verbe s'amuser.


       Il lui demanda demanda sa main, puis l'entraîna alors que les premières notes grave d'une musique un peu Folk, qui tendait sur du rock, retentirent dans toute la salle. Les cavaliers se retrouvèrent alors devant la scène. Un Poufsouffle ouvrait le concert accompagné de son batracien, un gros crapaud. Les paroles étaient Dark et le rythme entraînant.  
Mike applaudissait et sifflait pour l'encourager. Il avait toujours aimé s'amuser et  savourait ces petits moments de détente. 


             Il hochait la tête et bougeait son torse au rythme de la musique. Courageux le gars d'être monté sur scène devant autant de personne, pensa Mike. Pourtant il n'était pas du genre timide mais une performance artistique c'était toujours un peu différent. Il se retourna vers Cassandre, se demandant si elle ne l'avait trouvé trop cavalier et si elle appréciait le moment.
-Tu le connais? Il se débrouille bien il a du courage.

Mon regard qui se balade tombe sur lui. Tout au bout de la salle, entouré de monstres, perdu au milieu des Autres, il me regarde. Son visage est tourné vers moi, mais je ne peux découvrir rien d’autre de lui. Son masque de loup m’empêche de connaître son identité. Je me serais rapidement détournée de lui s’il n’avait pas levé la main pour me faire un vague salut. *C’est p’t-être pour quelqu’un d’autre ?*. Mais il n’y a personne derrière moi, seulement la table, et Thalia à mes côtés. Et je sais. Je sais que ce geste m’est destiné. Je fronce les sourcils et me penche, curieuse. Qui cela peut-il bien être ? Il est accompagné d’une fille, son déguisement ne ressemble à rien qui me soit connu et…
*Fleurdelys !*. La pensée s'impose.
Mon coeur sursaute, j’ouvre de grands yeux et pose sur le garçon un regard neuf. Il s’est déjà détourné, mais j’ai toujours une vue sur lui. C’est évident que c’est lui, je le sais sans réellement savoir pourquoi. Je regrette tout à coup d’avoir été si lente à comprendre. J’aurais aimé lui rendre son salut. C’est idiot, n’est-ce pas ? Mais j’aurais aimé qu’il me voit.
*De toute façon, il est accompagné*.
C’est vrai. Il y a cette fille près de lui. A-t-elle accepté de l'accompagner après mon refus de venir au bal avec lui ? Je rejette ces pensées en bloc, c’est bien trop gênant de me rappeler du moment où le garçon est venu me faire sa proposition idiote. Bien trop gênant. Puis de toute façon, c’est inutile de penser au garçon ce soir. Il ne viendra pas me voir, j’en suis persuadée. Je suis destinée à rester seule avec Thalia toute la soirée. Mon coeur se serre à cette pensée. C’est vraiment trop étrange, je déteste ce bal. Je déteste ceux qui l'ont organisé.

Je soupire légèrement et bois une gorgée de mon verre. Le silence est insoutenable. J’ai l’impression qu’il pèse une tonne et qu’il m’attire dans les profondeurs abyssales du malaise. J’ai la sensation que tous les regards sont tournés vers moi, même celui de Thalia, alors je cherche Gabryel dans la foule pour m’occuper, mais ne le retrouve pas.

« Aelle ? »

La voix me surprend. Ce n’est pas Thalia. Non, c’est une Autre. Je pose mes yeux sur elle ;  c'est la statue. Elle se dresse devant moi, je devine une paire d'ailes dans son dos. J’ouvre la bouche, surprise, puis mon regard rencontre le sien. *Peers !*. Mon coeur sursaute dans ma poitrine. Je ne sais pas si c’est la surprise de la voir près de moi ou le souvenir de ce que nous avons partagé qui le fait s'emballer.

« Je voulais te dire que je trouve ce costume absolument magnifique. Il fait rêver. »

J’ouvre la bouche, mais aucun son n’en sort. Je me sens rougir. Le regard de Peers est aussi doux que la première fois que je l’ai croisé. Il y a quelque chose qui se cache dans ces yeux-là, mais je ne saurais dire quoi. Dès que je le croise, je sens que quelque chose change en moi. Je ne sais pas pourquoi. Je crois que je l’aime bien, Peers. Enfin, non, peut-être pas. Je ne sais pas.
Son compliment fait chavirer mon coeur. Si fort que je dois baisser les yeux. Je la regarde à peine quand elle s’adresse à Thalia et moins encore lorsqu’elle nous présente le garçon qui l’accompagne. Je me souviens de lui à présent, Haros, il est à Poufsouffle.

Mes yeux osent frôler la silhouette sombre de Thalia. Alors que ces Autres *c’est pas une Autre, Peers* occupe notre silence, je me sens déjà mieux. Je plonge dans le regard de Peers, observe son déguisement, essaie de retrouver ses traits sous la peinture qui habille son visage. Je me sens sourire. Non pas d’un sourire forcé, ni même d’un sourire qui dévoile les dents. Seulement un étirement des lèvres qui, peut-être, est destiné à parler de mon coeur qui semble si heureux de la présence de la fille près de moi. J’ouvre la bouche pour parler, mais détourne les yeux pour les perdre dans la foule.

« C’est… Ma… » *Maman* ; si Peers avait été seule, je l’aurais peut-être dit. Mais elle n’est pas seule. « Ma mère qui m’la offert. »

Je ne sais pas pourquoi je dis cela. Peut-être parce que c'est comme si Peers la connaissait à présent qu'elle sait à quoi elle ressemble. Peut-être parce que j’ai l’impression qu’elle comprendra ce que je ne dis pas. Que la Maison me manque, que je ne me sens pas à ma place ici, que… Je ne sais pas tellement, finalement. Je tripote le verre que j’ai gardé en main. J’ai chaud face à ces Autres, mais je me sens plus à l’aise que lorsque j’étais seule avec Thalia.
Peut-être qu’ils pourraient rester ?
L’idée, folle, naît dans mon coeur et s’impose à ma tête.
*S’ils restaient, les Autres nous r’gard’raient plus*.

Je prends une rapide inspiration, regarde Peers puis son cavalier. Surtout, je ne regarde pas Thalia. Mes mains sont moites autour de mon verre.

« Je… Vous… » Je fais un geste pour les désigner dans leur entièreté, englobant leur déguisement et peut-être bien leur présence ici. « C’est bien.. »

Je grimace un vague sourire, le coeur battant à toute allure dans ma poitrine. Oui, c’est bien. C’est bien que tu sois là, c’est que bien que tu sois déguisée ainsi, Peers. Cela te va à ravir. Cela fait ressortir tes yeux. Cela te va bien. Je veux que tu restes ici. Mais je ne sais pas dire tout cela, moi. Alors je dis ce que je peux et j’espère, encore et toujours, qu’ils sauront comprendre. Une petite voix dans mon coeur me chuchote que la seule personne qui est capable de comprendre quelque chose ici c’est bien Thalia.



@Thalia Gil'Sayan, @Herminie Peers, @Gray Haros.