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14 août 2021, 23:51
 RP++  Est-ce raisonnable ?
Envahie par le doute, j'attends ta réponse avec une appréhension certaine. Tu parles peu, du moins avec moi, tu es incapable de me dire plus de quatre mots à la fois, et pourtant je suis en quête d'une explication et j'espère sincèrement que tu vas prendre le temps de m'expliquer, de me rassurer. Je sens que c'est perdu d'avance, et pourtant j'aimerais m'être trompée. Que tout ne soit qu'une erreur de compréhension de ma part. Que tu aies autant apprécié que moi.

Tu ne laisses pas à mon esprit le temps de tergiverser, bien vite tu prends la parole et prononces des mots. Deux mots. Pas plus, pas moins. Comme je l'avais prévu. Deux mots qui... attends un instant, cerveau, t'as compris la même chose que moi ? On r'commence, t'as dit, Aelle ? Du verbe "recommencer" ? Autrement dit, refaire la même chose que ce qu'on vient de faire, et donc s'embrasser à nouveau ? Mais alors... Ça veut dire que tu as aimé ? Je jette un coup d’œil à droite, à gauche, et ne vois personne. Ce n'était pas un pari non plus ? Oh chic chic, quelle heureuse nouvelle !

« Oui, bien sûr ! Mais cette fois, c'est moi qui te fais le bisou en premier ! »

Timidement, je sèche mes larmes du revers de la main et t'adresse un petit sourire. Je sautille de trois micro-bonds jusqu'à toi et dépose mes lèvres sur le bout des tiennes. Cela dure une demi-seconde à peine, le temps pour moi de te murmurer quelques phrases très simples à l'oreille.

« J'aime beaucoup qu'on passe du temps ensemble ! Merci d'être toi. Et d'avoir accepté de t'ouvrir à moi. »

Et un autre bisou suit les deux précédents...


- ° - ° - ° -


Le soir, dans mon lit, je repense à tout ça. A ce tumulte d'émotions qui m'a submergée. A ta présence, tes lèvres, tes gestes et tes mots. A la chaleur doucereuse dans laquelle nous avons été plongées. A ta violence, tes exclamations, ton lâcher-prise impressionnant. J'y repense en m'endormant, Chaussette allongé sur mon ventre, ma main le caressant.

C'est fou comme les choses n'ont cessé d'évoluer entre nous, avant, nous ne pouvions nous tolérer et voilà que l'on vient de passer de très longues minutes à nous embrasser, comme des adultes l'auraient fait. Tu me fais grandir, à côté de toi je me sens forte ; même si toujours moins que toi. J'ai conscience du contrôle que tu as sur moi, mais il ne m'inquiète pas plus que ça étant donné qu'il semble nous convenir à toutes les deux. Je tente de m'interroger sur la suite, sur ce que tout ça voudra dire pour nous. Sur la façon dont Eileen va réagir à tout ça. Je l'aime très très fort, je crois que je vous aime toutes les deux. Mais... différemment. Avec Lee, c'est évident, logique, doux. Avec toi, c'est surprenant, violent et irréfléchi. Les deux me font vibrer, mais clairement pas de la même façon. Je ne sais comment je vais évoluer de mon côté. Si j'aurai tendance à m'assagir ou au contraire m'insurger. Cependant, pour l'heure, je suis très bien comme ça, avec deux filles très chouettes que tout oppose. Et c'est merveilleux comme ça ! J'ai deux amoureuses et en ce moment je t'adore toi très très fort, et comme je suis justement avec toi, là, c'est parfait.

Je dois dire que ces derniers temps, j'ai un peu délaissé Lee et je m'en veux. Elle traverse des choses vraiment pas simples, et ce tournoi du Doréminion, mes pensées incessantes te concernant, toutes ces choses ont accaparé mon esprit, m'empêchant d'être présente comme je l'aurais dû. Je vais me rattraper, il le faut... Simplement, pas maintenant. Maintenant je profite de toi, Aelle, et de ce brasier qui me consume douloureusement. Que toi sois là ou pas, je ne pense qu'à toi. Et c'est diablement beau, comme histoire.

« Viens Chaussette, je vais te raconter une histoire. Fais pas de bruit, les filles dorment à côté de moi, faudrait pas que Rosie ou Eileen se réveillent ! Un jour, je te présenterai Alma, enfin, son prénom c'est Aelle, et c'est mon amoureuse. Oui, pas Lee, l'autre ! Elle est géniale, et je suis sûre que toi tu t'entendrais bien avec son renard bleu ! Elle est très jolie, honnête, directe, stratège, réfléchie, et impulsive. Je me demande ce qu'elle fait chez les Poufsouffle d'ailleurs... C'est peut-être une sans-maison, comme moi. Tu te souviens de ce film que je t'ai montré un soir, Divergente ? Bah voilà, on est pareilles. Alma et moi, on est différentes des autres, des sans-faction. Et on va super bien ensemble. [...] »

Un sourire béat marque mon visage. C'est en fixant le plafond et en déblatérant toutes sortes de pensées positives à ton sujet que je m'endors.

« Dors bien Chaussette ! »

Une fin tout en douceur et en candeur. Merci encore pour ce RP plus que merveilleux, ça a été un réel plaisir d'écrire avec toi <3 J'arrive en DM très bientôt pour te proposer une idée d'une suite possible ! Bisous.

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

24 août 2021, 12:13
 RP++  Est-ce raisonnable ?
Le soulagement qui m’envahit est si puissant que je me sens tanguer. Elle accepte ! Je n’avais pas conscience de ma peur de recevoir une réponse négative. Elle se lève, elle s’approche de moi et avant qu’elle ne dépose ses lèvres sur les miennes, j’ai le temps de penser que c’est foutrement rassurant que tout se passe comme je le désire. Je lui ai demandé de recommencer et nous recommençons. En fait, tout est très simple. Je suis contente d’avoir eu ce que je voulais, contente qu’elle ne parle pas, qu’elle ne me pose pas de questions, qu’elle ne choisisse pas de réfléchir au lieu d’agir. C’est de cela dont j’ai besoin, moi. D’action. À trop vouloir réfléchir, on se perd totalement. Ce n’est pourtant pas dans mon habitude de ne pas penser, de ne pas chercher des réponses à tout, mais pour une fois je n’en ai rien à faire de ne pas savoir ce qui est en train d’arriver. Ça arrive, c’est tout, et ça arrive parce que j’ai envie que ça arrive. C’est comme ça que la vie devrait fonctionner, c’est comme ça que ça devrait toujours être.

Et je l’embrasse encore, et encore, pour essayer de ne pas penser à mon coeur qui a bondit quand elle m’a remercié d’être moi. C’est la première fois que l’on me dit ça. La première fois de ma vie qu’une personne est heureuse que je sois moi. Cela ne m’était jamais arrivé. C’est étrange. J’ai l’impression d’être à ma place. J’ai l’impression d’avoir le droit d’être moi avec Elowen, complètement moi, sans limites, sans chercher à me retenir, à faire attention à mes comportements et à mes mots. Parce que c’est ce qu’elle me dit en me remerciant d’être moi, n’est-ce pas ? Qu’elle accepte tout de moi, absolument tout.
Le bon comme le mauvais.
Tout.
Et bien moi, cela me convient.

Après l’avoir quittée, j’erre un bon moment dans les couloirs du château, sans but. Je ne sais même plus ce que je voulais faire avant de la croiser mais cela n’a guère d’importance. Je ne réfléchis pas à mon coeur qui bat trop vite ni à mon corps qui frissonne. Je me contente de ressentir et d’imaginer. D’imaginer tout un tas de choses. Des choses délirantes. Des choses auxquelles je n’avais jamais trop pensé, avant ça. Je revis le baiser en boucle. C’est comme avoir la fièvre mais sans douleur. J’ai chaud puis j’ai froid et j’ai encore chaud. Et j’ai la tête tellement lourde d’images que j’ai l’impression qu’elle va exploser. Il m’est impossible de les calmer, ces images, impossible d’arrêter de penser Elowen, de voir Elowen, de sentir Elowen — contre moi, son souffle contre mon oreille, ses lèvres contre les miennes et

j’ai enfin trouvé le chemin de la bibliothèque. Ça m’a pris comme ça, d’un coup. Je suis entrée dans la pièce, j’ai ouvert mes bouquins, déroulé mes parchemins et je me suis plongée toute entière dans mes devoirs. J’ai eu peur, pendant un instant, d’être incapable de me concentrer mais c’est tout le contraire qui est arrivé. Le regard vrillé sur les mots que je rédige du bout de ma plume, tout se tait dans ma tête et dans mon corps. Absolument tout. Et j’aime croire que tout s’apaise également dans mon coeur. Cela aussi, c’est rassurant. De savoir que je ne suis victime ni de mes émotions ni mes sensations. Je me sens surpuissante. J’ai le contrôle. C’est à ce moment-là que je me dit que c’est possible de continuer à voir Elowen dans ces conditions, j’en suis capable : l’embrasser, ne pas parler, puis tout oublier en travaillant.

Finalement, j’ai peut-être trouvé le secret, le grand secret de l’univers. Les Autres sont sans cesse victimes de leurs émotions, moi-même l’ai été. À subir les douleurs et les peines, à pleurer sans retenue, à me battre pour tout repousser au fond de moi. Mais avec Elowen, c’est différent. Avec Elowen, je ne subis rien.

Tout à l’heure dans le hall j’ai eu l’impression de tenir les rênes.
Tout ira bien tant que je ne les lâcherais pas.

- Fin -


Pardon, que disais-tu, déjà ? Une fin tout en douceur et en candeur ? Oui, tout à fait, tout à fait. Je t'assure qu'il y a de la douceur et de la candeur tout au fond du coeur de mon Aelle, il suffit juste de creuser un peu — ne perdons pas espoir.
Je suis très heureuse d'avoir écrit cette petite merveille avec toi, et plus heureuse (et impatiente) encore d'écrire la suite. J'ai bien envie de traumatiser une Sildnir, moi...