Un beau lancer en cloche, il n'y avait pas de doute.

Mais au même moment, la gardienne des rouges s'empressa de s'adresser à la cible de sa relance et Edmund perdit le contact avec la balle. Trop déconcentré et touché par les mots de la jeune fille, le capitaine des Crochets d'Argent s'en alla vers le banc et Yesenia Cooper le remplaça en vitesse. Le seul souci, c'est que le Souafle continuait de tomber, tomber et tomber...

Eileen écarquilla les yeux de stupeur. Si les rouges le récupéraient...

La poursuiveuse des Gryffondor s'en empara en moins de temps qu'il en fallait pour le dire et le lança vers leur attrapeuse. Misère. La petite blonde fonça vers les anneaux pour les garder sous sa protection et se retourna alors même que Lauren Walker fonçait pour récupérer le Souafle perdu.

"Allez, allez... Tu peux le faire, j'en suis sûre."

Elle se mordit la lèvre et s'apprêta à toutes éventualités. Le soleil continuait à taper dans sa nuque et cela la faisait suer. Du revers de sa manche, elle essuya une goutte de transpiration sur son front et déglutit à nouveau de dégout. La transpiration, ce n'était vraiment pas sa tasse de thé. Elle reposa sa main sur son balai en regardant la balle pourpre s'échanger au ralenti. Elle l'aurait juré, à ce moment, les secondes s'écoulaient comme des heures.

Elle n'en pouvait plus d'attendre.

Elle regarda autour d'elle et ses yeux se perdirent sur leur batteuse. Elle avait l'air bien trop à l'aise sur son balai, même après avoir que le Cognard se soit fait volé sous son nez par Alaska. Sans hésiter, Eileen délia sa langue :

- Hé ! Toi ! Léo nan ? T'es toute palotte, j'espère que tu vas pas tomber de ton balai !

Alors, oui, Eileen adorait parler mais parfois, vu ce qui sortait de sa bouche, il aurait parfois mieux valu qu'elle se taise...

Tut tut tut non, Herminie: Ginger ne tente pas de mobiliser son équipe, Ginger le fait. D'ailleurs, dommage pour les chocogrenouilles, ça aurait été l'occasion de refaire un stock. Et puis très honnêtement... une Poufsouffle qui n'arrive pas à dénicher quelques chocolats? Je lève les yeux et secoue légèrement la tête tout en souriant. Mouais, j'y crois très moyen à vrai dire.

En revanche, je crois totalement qu'un certain Dale vient d'esquiver mon cognard pourtant parfaitement envoyé. Ma langue claque contre mon palais, traduisant mon agacement. D'ailleurs, il fait quoi là? Direction banc, déjà? Je lève la tête. Oh, peut-être qu'Ennis en est la raison. Elle est préfète et très certainement un peu intimidante... mais cette capacité qu'elle a à toujours trouver les bons mots à lancer à l'adversaire m'impressionne toujours à nouveau. J'aimerais bien savoir ce qu'elle dit... Finalement, je me détourne le regard pour me reconcentrer sur le jeu.

Œillade à gauche, œillade à droite. Dans le coin de mon champ de vision, je distingue une tâche rouge chuter... le souafle? J'espère que Britanny saura s'en charger. Oui, elle le fera. Aussi certainement que son prénom s'écrit avec un seul "t" et deux "n". Je suis peut-être une bouse de dragon en orthographe, mais ça je sais l'écrire. Aussi surement que le ciel est bleu et les dragées surprises verdâtre sont douteuses.

Batte sur l'épaule, surveillant le cognard du coin de l'oeil, je vole en direction de Britanny. Juste au cas où la balle folle en ferait à sa tête en prenant ma coéquipière pour cible, je préfère être prête à m'interposer si nécessaire. Finalement, je profite de la proximité pour lui lancer quelques mots encourageants:

"Allez Brit', tu gères. Tu es si flamboyante que la moitié des tribunes doit avoir flashé sur toi!"

Sans vraiment s'inquiéter de voir si sa phrase avait piqué sa cible, Eileen se retourna pour voir Lauren Walker avec le Souafle en mains. C'était le moment pour elle d'essayer d'attraper le Souafle au vol. Cramponnant son balai à deux mains, elle s'éloigna de ses anneaux et tendit le bras vers elle tandis qu'elle s'élançait en sa direction. Le Souafle quitta ses mains et le lancé, il fallait le dire, était parfait parce que la petite blonde l'attrapa sans peine.

Évitant les autres joueurs, elle fonça vers les anneaux de son équipe pour reprendre du terrain et laisser le temps à ses coéquipières de se repositionner. Le vent lui fit du bien dans sa course, rafraichissant son visage et sa nuque qui brûlait sous le soleil. Pourquoi n'avait-elle pas mis de crème solaire ? Bonne question mais c'était une grave erreur. Après ce match, il était certain qu'elle aurait un beau coup de soleil dans la nuque ou bien même encore sur le visage.

Finalement devant les buts, elle observa les joueuses vertes en essayant de repérer celle qui serait la plus apte à tirer dans les goals. Yesenia venait d'éviter un Cognard de près et elle paraissait un peu chamboulée. En même temps, quand une balle folle vous court après... Ses yeux dérivèrent sur la nouvelle joueuse qui lui avait fait probablement un des plus beaux lancers que la terre ait connu. Eileen, exagérer ? Jamais. Néanmoins, avec un lancé pareil, il était certain qu'elle pourrait tirer avec tout autant d'adresse. C'était son moment.

- Vas-y, Lauren, c'est pour toi !, s'époumona-t-elle, pour essayer de l'inciter à venir chercher le Souafle.

Une passe à cette distance, ça n'allait pas être évident mais avec un peu de précision et de volonté, ça pouvait le faire, c'était sûr. Avec une force qu'elle ne se connaissait pas, la petite blonde projeta la balle pourpre en priant Merlin pour qu'elle arrive à bon port.

C'était ce qu'on appelait faire mouche. Elle y avait été tellement fort que l'attraper des Serpentard avait été remplacé. Et la préfète de regrettait pas du tout ses paroles. C'était le jeu, si on n'était pas assez costaud pour encaissé, on déglutissait et on y retournait. Elle avait été aussi à cette place et à part rester concentrer et se blinder, il n'y avait pas grand chose à faire. Sa deuxième cible pour ce match avait aussi été touchée par ses paroles. Décidément, elle semblait les interpeler sur des thèmes particulièrement sensibles. Avait-elle de la chance ou était-ce eux qui se laissait déstabiliser par la moindre parole piquante? Ennis pinça les lèvres et fronça les sourcils comme pour y réfléchir avant de se secouer - littéralement. Pas question de se laisser distraire. Surtout avec Leo qui semblait désorientée non loin de là. Et ce cognard qui allait droit vers Britanny. Une catastrophe. Elle ne pouvait rien faire pour le souafle qui venait de quitter les mains de son homologue vert et argent. Mais par contre elle pouvait encore influencer le court de la partie. Elle s'éloigna donc de ses anneaux tout en préparant une ou deux répliques salées. Elle n'avait pas encore choisi sa victime. A gauche ou à droite? Le plus proche ou le plus éloigné. Son esprit étudiait les possibles au mieux. Question oculaire à Leo. Pas de réponse. Son choix était fait.

Déstabiliser. Cross. Réputation.

Elle ronchonne, elle a du mal à contrôler le cognard depuis le début du match ce qui la met facilement en colère, et Ennis n'hésite pas à lui faire remarquer. Alaska a du mal à garder son sang froid, elle est partagée entre : ce n'est que le commencement, ça va venir, et ce n'est que le commencement mais c'est déjà la catastrophe... Ce n'est pas son jour. Pourtant c'est aujourd'hui que tout se joue, la coupe de Quidditch va être remise à une équipe de Poudlard, peut-être même aux Crochets d'Argent alors il ne doit pas être question de mauvais jour.

Difficile de se ressaisir, mais puisque la batteuse ne fait pas de miracle avec sa batte, peut-être qu'avec ses mots elle parviendra à encourager un des ses coéquipiers, comme avec Lauren. Elle prend de la hauteur, survole le stade et l'ensemble des joueurs puis revient à la charge lorsqu'elle a trouvé sa cible, Alaska s'approche des anneaux. Devant eux il y a Eileen, elle se met à bonne distance et lui fait un clin d'oeil, accompagné d'un pouce. Elle ignore si ce sera suffisant pour lui donner de la force, mais pour l'instant, elle n'est pas dans son assiette et n'a pas envie de crier quelque chose bêtement, comme à son habitude.

La quatrième année regarde ensuite le cognard foncer vers Britanny, elle a hâte de voir comment elle se débrouille face à lui puis détourne son regard vers les tribunes. En bas les Crocheers éblouissent la foule, et dans ce petit aparté du match qu'elle s'est permise, elle entend au loin un supporter qui l'encourage à coup de : « Allez Alaska ! ». Elle n'arrive pas à déterminer sa voix, ni à qui elle pourrait appartenir, mais ce petit geste lui fait un bien fou, elle a rechargé ses batteries.

Au cours de cette année, j’ai été confrontée à des sujets et des événements m’ayant profondément bouleversée, d’une manière que je ne me connaissais pas et que je n’aurai nullement soupçonné un an plus tôt. Je m’étais prise pour inébranlable et intouchable, avais jusqu’à là ignoré ou évité tout problème. Et là, j’ai trouvé presque effrayant la facilité avec laquelle certains événements m’ont heurté et su se frayer un passage pour mettre à nu ma vulnérabilité. La clé, l’urne, le Dominion... tout ça m’a frappé, pile dans le mille. Même si j’arrive plus ou moins à mettre tout cela de côté le temps du match, Merlin sait qu’il y a des points sur lesquels je suis attaquable. Ainsi, je suis tout à fait stupéfaite face au choix d’Adams. Je lui lance un regard d’incompréhension, secouant la tête quoiqu’avec un sourire exaspéré. Mon teint. De la morve de troll. Sérieusement, mon teint. C’est pas du tout comme si je vis au beau milieu de l’Ecosse où il fait moche deux tiers de l’année, et que le jour présent est l’un des premiers où nous pouvons goûter à quelques rayons de soleil. Bien évidement que mon teint est plus proche du fantôme que du centaure bronzé.

Pfff. Je décide de voleter vers Elfie qui se trouve non-loin de moi et qui n’a pas encore eu l’occasion de montrer ses talents depuis le début du match. Bien que toujours sidérée, je lui lance un sourire et quelques mots:
« Courage Elfie, ton instant viendra! »

Le Viffet d'argent vient de faire son apparition près de la tribune nord ! COOPER et CHASSIN peuvent s'en emparer. Le Viffet d'argent octroie 20 points à l'équipe qui parvient à l'attraper et retire immédiatement le statut déséquilibré, déstabilisé ou sonné du joueur désigné par l'attrapeur.

Les Griffes ardentes utilisent leur Philtre de Célérité ^(niv.10)
(Le premier post de ce tour leur est automatiquement réservé.)

Là-haut dans les airs, Yesenia ne semblait pas ressentir le balai qui supportait son poids entre ses jambes. Elle avait l’impression qu’il n’existait pas, qu’il n’était pas là. Pourtant, son Brossdur 6 était toujours présent, fidèle à lui-même. Elle caressa doucement le manche de celui-ci, sentant les petites imperfections qui ne partaient pas, malgré les nombreux entretiens qu’il avait subit. Quelques mois auparavant, jamais la jeune Serpentard n’aurait pensé intégrer le polissage de son balai dans sa « Morning Routine » et pourtant, aujourd’hui, la deuxième année se réveillait chaque matin avec la vue de son beau balai, posé sur le mur de pierres de son dortoir. Elle adorait entretenir son matériel de Quidditch, avec le plus grand soin. Elle ne pouvait s’empêcher de s’observer dans sa cape verte, devant le miroir de la salle de bain, un latte machiatto à la main, comme les plus grandes influenceuses du monde Moldu. Oui, elle avait carrément la classe. Cet équipement lui donnait confiance en elle, et cela se remarquait sur le terrain de Quidditch.

Avec des airs de Capitaine de Quidditch qui ne lui allaient absolument pas - c’est-à-dire un regard perçant, le menton haut et un air presque dédaigneux pour les joueurs adverses -, la fillette entreprit de faire le tour du terrain pour mieux observer les actions sur le match. Il fallait qu’elle s’échauffe un peu si elle ne voulait pas rater la moindre action, alors, tenant son balai fermement à une main, elle commença à étirer sa main droite - celle qui était destinée à attraper - en se remémorant la technique qu’elle avait mis au point. « Tu plonges sur un endroit lambda, tu repiques vers le viffet et tu remontes au dernier moment. » Un geste technique qu’elle s’était entrainée à faire durant ses entrainements solo, parce qu’elle, c’était une pro, comme un certain joueur moldu qui portait le même chiffre qu’elle dans un sport qui se jouait sur du gazon. 



Pour le dernier match de la saison, la quatrième année avait retrouvé son poste de titulaire. Elle ne l’avait été qu’une fois cette saison, mais cela voulait donc dire que Leo avait confiance en elle, qu’elle lui avait montré que l’équipe pouvait compter sur elle. Elle comptait bien assurer l’image qu’on lui donnait et faire de son mieux. Il y avait une double pression sur ce match, concernant son adversaire direct, Edmund Dale. La jeune fille s’était moqué ouvertement de lui comme quoi il était maladroit. C’est vrai qu’il avait été maladroit sur son premier match, au poste de batteur, mais il fallait ce le dire, c’était un bon attrapeur. Il était rapide, vif et ne s’épuisait pas. Il fallait qu’Elfie soit à sa hauteur.

Les deux équipes s’élevèrent au niveau du centre du terrain, chacun à son poste, prêt à commencer. Coup de sifflet de l’arbitre. Les joueurs partir rapidement dans le vent. Elfie fit de même, après s’être essuyer le nez d’un coup de manche. Elle avait en effet attraper un rhume avant le match. Mais il ne fallait pas que cela la gêne, elle rattrapa son manche de balai de ses deux mains, pour commencer à s’élancer. Elle retrouvait la sensation de voler, pour un but précis. Il y avait une sensation qu’elle ne pouvait avoir durant les entraînements ou un vol pour le plaisir. Il allait qu’elle attrape les petites balles brillantes avant Dale. Elle était concentrée sur sa vision, pour être sûr de ne pas le louper.

En passant devant les tribunes, la jeunes fille entendit deux jeunes filles de sa maison, l'encourager. Les encouragements, faisaient toujours plaisirs, c'était aussi pour les membres de sa maison, que l'équipe se battait. Elle leurs souri, avant de continuer son chemin. D'après