Ennis serait donc une mauvaise joueuse tricheuse ! Bouuuuuuuuh !

D'ordinaire, je ne suis que très peu les commentateurs, puisque ça me sert à pas grand chose d'entre les actions que je fais. Mais là, entendre une fille d'une maison qui n'est même pas sur le terrain, - j'aurais compris que n'importe quel Poufsouffle soit jaloux de notre talent et veuille salir notre réputation - dire des bêtises sur ma coéquipière, me fait froncer les sourcils et je me retourne vers la tribunes des commentateurs pour m'assurer que j'ai bien entendu. Eeet, il semblerait que oui, Kelly a réellement accusé Ennis de triche.
Je lève les yeux au ciel, face à cette piètre tentative de détournement l'attention, surtout que faire porter le mauvais rôle à notre gardienne avait déjà été tenté au dernier match comme Poufsouffle. Surtout que là, Ennis était bien trop loin du souafle et de Arya pour faire quoique ce soit avec. M'accuser moi, bien que ce fut tout autant absurde et diffamatoire quand à mon égard, aurait fait plus de sens parce que j'étais juste à côté du souafle mais j'aurais pu pointer du doigt que Arya avait rattrapé le souafle un peu trop vite à ce dont elle avait l'habitude de faire.

Me reconcentrant sur le match, je rattrape la relance d'Ennis qui m'était adressée. Me voilà enfin avec la balle rouge entre les mains, dont je tâte les reliures afin de m'assurer que c'est bien le vrai et l'unique souafle. Mon arme sous le bras, prête à affronter Shelby et lui montrer que peut importe ses paroles venimeuses qui tentent de déstabiliser les championnes du tournoi, je m'avance à distance de tir. Et le fait que tu ne soit pas capable de détacher tes yeux de mon magnifique vol n'y ferra rien, Shelby.

Maintenant que j'avais tenté mon analyse du terrain, il fallait que je commence ma traque du vif d'or. Pour moi, l'organisation dans la recherche me semblait un des éléments essentiels pour une réussite, bien que la chance jouait aussi. Il me fallait quadriller le terrain, l'arpenter en suivant une certaine logique afin d'être sur de ne pas louper le moindre recoin. Pour cela, je devais me décider par quel côté du terrain j'allais débuter ma recherche.

S'offrait à moi plusieurs choix, commencer par la tribune est, là où le soleil se levait et apportait sa douce lumière réconfortante et encourageante ou bien par la tribune ouest, là où il se couchait, après une dure et efficace journée de labeur. Je pouvais aussi chercher vers nos buts, les buts nord. Peut être comme la boussole indique le Nord, c'est ici que je trouverais ma voie. Ou alors tenter ma chance vers les tribunes adverses, le Sud. Serait-ce là bas que je trouverais peut-être la possibilité d'une victoire éclatante. Il restait aussi le centre du terrain, là où tout avait commencé et pourrait se terminer. Après tout le vif d'or était quand même un élément central du jeu du quidditch, il serait logique qu'il apparaisse donc au centre du terrain.

*Non mais Lys, tu déconnes grave. T'as fini de te perdre dans des idées farfelues. Mets ton fichu balai en action et cherche ce vif d'or, patate !* pensais-je après avoir perdu un temps sûrement précieux dans mes élucubrations. Ni une ni deux, je mis mon friselune en action et commença ma recherche du précieux espérant le détecter avant Swann, l'attrapeuse qui avait remplacé Elfie.

Action : Repérer le vif d'or
Nombre de secteurs : 3 zones

Ennis se demandait sincèrement si elle devait ou non se réjouir des quelques derniers instants. Sa passe avait réussi et Phoebe avait foncé vers les buts. Mais de loin, elle avait l'impression que la gardienne des jaunes avait réussi à anticiper... Par le dieu du Quidditch, faites qu'elle n'y arrive pas et que les Griffes Ardentes remonte au score pour atteindre l'égalité. Déjà, le cognard avait mis une poursuiveuse adverse sur la touche, il ne fallait pas trop se plaindre sans doute.

La tête de la châtain se tourna vers le box des commentateurs. Elle avait bien entendu? Elle tricher? Mais elle avait pris une potion de confusion pour dire des bêtises pareille celle là? Ou alors quelqu'un venait de lui lancer un sort! L'adolescente secoua la tête. Se rconcentrer sur le terrain. Elle n'avait pas grandes options pour agir alors elle se dirigea vers sa coéquipière qui débarquait du banc de touche pour aller lui parler.

- "Écoute pas ça, ils ne savent juste plus quoi inventer. Ils ont juste peur qu'on mette une raclée à l'équipe de Poufsouffle. Les attaques pareilles, c'est facile. Mais on va leur prouver que magie ou pas, ils vont mordre le cognard!" Ah ça l'avait mis en colère l'irlandaise, répandre des rumeurs comme ça, c'était vraiment une technique de couards. De couards jaloux qui tentent de salir une réputation pour camoufler leurs propres échecs.

Encourager Rym.

D’un tour de main, j’attrape mon Manchevif, dont le bois, tout neuf, est encore brillant. Toujours pareil. La même boule au ventre, l’angoisse qui monte, peu à peu, puis qui contracte les muscles de ma gorge, bloqués, noués. Je serre le manche du balai, coincé entre mes doigts, dont le pli des articulations pâlit peu à peu. Le souvenir de Papa occupe mes idées –une situation devenue habituelle à chaque fois que j’enfourche l’appareil–. Lui, qui me tend le cadeau des deux mains, d’un regard faussement éclatants, d’un sourire feint… Bref. Et puis moi, qui remet le masque, suppliant toute mon âme qu’il ne s’effrite pas. Ce rôle ne m’a jamais plu, mais j’aime encore moins être insolente, comme il dit. Jouons la comédie, ça vaut mieux.

Ouais…

Un seul désir... brûlant. Dresser un voile sur cet épisode et me concentrer sur le match.

T’façon, rien de mieux à faire.



Le ciel est beau et silencieux, contrairement aux tribunes, bondées, grouillantes, écrasantes. Chacun brise à son tour le calme apaisant de l’automne, comme une chaîne, un concours, pour savoir qui braillera le plus fort. Plus les matchs s’enchaînent et plus je comprends qu’au fond –ou plutôt là-haut– leurs cris ne sont pas vraiment perceptibles. Et aujourd’hui encore, les acclamations des supporters jaunes et rouges se mêleront en un unique souffle de bruit, déposé sur nos oreilles rougies par le froid. Je salue Jacob qui passe devant moi, d’un faible sourire tracé sur mes lèvres, puis m’installe sur le banc. Le vent m’enveloppe comme une bulle éphémère, caressant mes cheveux bruns, attachés sur le haut de mon crâne. Le coup de sifflet résonne dans mes tempes, puis les yeux plissés, j’analyse la situation. Je m’attarde surtout sur la trajectoire du Souafle, qui traverse le terrain de mains en mains, comme un ricochet sur l’écume des vagues. Mais étrangement, la vision de la balle traversant nos anneaux brise mes pensées qui retombent en cascade.

QUOI ? SHADO !

Les dents enfoncées dans le rose de mes lèvres, je m’envole dans les airs, en croisant le regard d’Elfie me léguant sa mission : trouver le vif d’or.

M’enfin, pas aussi simple que ça en a l’air, hein ?

Le cœur battant, je m’élance sur le terrain, voltigeant à l’opposé de Lightwood. Mon regard chasse le terrain, en quête de la petite balle volante tant convoitée.

Aliénor fila à toute vitesse une fois son regard fixe sur le cognard, elle avait l’impression de l’avoir vu se diriger vers Deryn et une fois qu’il avait sa cible, ce n’était plus très complexe de le contrer. Du moins en théorie. Aliénor savait que le match pouvait prendre une nouvelle tournure lors de ce tour, il y avait beaucoup en jeu, les Griffes étaient juste devant les anneaux mais Eileen semblait particulièrement concentrée ce qui allait leur compliquer la tâche. Du coin de l’œil elle avait aperçu Alystair filer dans un coin du terrain certainement après avoir aperçu un potentiel vif d’or. Le match était rapide et les joueurs devaient rester vifs.

Mais la jeune Delphillia savait ce qu’elle avait à faire, Elle approcha de Deryn, manquant de percuter Phoebe la poursuiveuse rouge. Evitons de faire une faute même si, un coup de coude comme ça en passant, ça ne fait pas de mal non ? Oui Aliénor et la concentration ce n’est pas trop ça. Elle arriva aux côtés de Deryn et après lui avoir lancé un sourire qu’elle n’avait peut-être même pas remarqué, Aliénor s’arrêta net pour stopper le cognard dans sa course. Son but ? Envoyer la balle folle en orbite le temps que tout ce calme pour les Hel’s. Ce n’était pas bien compliqué, de la force pur et Aliénor, elle en avait de la force. Cependant vu comment elle était positionnée, si son action venait à échouer, Deryn se retrouverait avec le cognard aux fesses et ça n’arrangeait pas vraiment la batteuse. Alors elle devait réussir.

La balle fila droit, suivant une trajectoire parfaite. C'était beau à voir une telle maîtrise de la situation. Deryn se demanda soudain si on pouvait aussi ensorceler les balles. Après tout, si cette fille pouvait contrôler l'esprit des gens, elle pouvait tout aussi bien lancer des sorts aux ballons non ? Le cognard surtout, il avait sa volonté propre donc, il pouvait peut-être se faire influencer.

En tout cas, Deryn ne pourrait rien faire pour récupérer le souafle sur ce tour, c'était certain. Avec une pointe de déception, la Poufsouffle vit les doigts de la rouge se refermer autour de la précieuse balle dans un geste sûr. Cela dit, sa petite réflexion lui avait donné une idée. Si le cognard avait ses propres envies, peut-être qu'on pouvait le dresser ou au moins se jouer de lui ? C'était une idée un peu folle il fallait l'admettre mais après tout, pourquoi pas ? La jeune Poufsouffle se vit en un instant charmeuse de cognards fous et cette idée lui plu. Un sourire malicieux apparut sur son visage et des yeux, elle chercha la balle d'Alienor et justement, il était là, à quelques mètres seulement.

L'irlandaise lui lança un regard moqueur avant de se mettre à murmurer en volant doucement : "Allez viens, viens voir Tata Deryn"

Dès qu'il serait assez proche, il faudrait qu'elle le berne pour qu'il aille s'écraser à tout vitesse sur la batteuse adverse. Encore un peu, encore un peu, il ne fallait pas partir trop tôt sans quoi, il irait voir ailleurs et resterait à ses trousses jusqu'à la frapper sans merci.

Virant sur mon balai, je m’apprête à rejoindre Deryn vers notre côté du terrain, bien consciente que je ne sers plus à rien devant les buts, quand j’aperçois Leo non loin.

Vlam. Je suis convaincue que jouer au Quidditch est le meilleur moyen de s’habituer à la douleur. Peut-être que les aurors devraient nous recruter spécialement pour ça.

Je me frotte légèrement la hanche, estompant la douleur résiduelle, avant de reprendre progressivement mon déplacement.

Le souafle a déjà quitté les mains de la gardienne adverse, et c’est une des poursuiveuses adverses qui l’a récupéré, juste devant nos buts.
Heureusement, Eileen semble la voir venir, et s’apprête visiblement à réussir un arrêt magnifique, enfin, j’espère.

Non loin, Lys semble concentré sur son propre truc, sans doute le vif d’or. Pour le moment, notre match entier repose sur lui. Notre saison aussi, d’ailleurs.

J’observe la position de Deryn avant de prendre une décision. Les deux poursuiveuses adverses sont là bas, c’est peut-être le bon moment pour prévoir une attaque rapide. Avec un peu de chance, ça nous donnera 60 points d’avance.

Je reste donc non loin du but adverse, comptant sur mes équipiers pour faire leurs possible de l’autre côté, guettant le souafle qui arrivera peut-être.

En attendant, il me faut éviter la gardienne à tout pris, sans quoi elle recommencera à me balancer des trucs, je le sais.