Le pauvre petit Edmund avait attendu l’arrivée de sa professeure pendant qu’elle s’occupait du cas de son amie et de l’autre fille, la préfète, qui ne semblait pas être une amie. Enfin, il avait pu expliquer son problème. Avant de prendre la parole il avait quand même fait les choses intelligemment et avait utilisé ses plus belles paroles pour complimenter sa professeure.

Il rassura rapidement Sixtine en lui expliquant qu’il n’avait pas de problème. Quel soulagement ! Elle craignait que son élève se retrouve dans un pétrin monstre ou qu’il ait fait une bêtise ou pire encore… Elle effaça rapidement toutes ces théories de sa tête et remercia Merlin pour ça.

Il voulait savoir si, d’après elle, il était capable de lancer un sortilège ou, plus précisément, un enchantement qui ne s’apprenait qu’en sixième année. Il n’en fallut pas plus à Sixtine pour deviner de quel sortilège il s’agissait. Il voulait bien sûr parler du fameux sortilège du Patronus. Un sortilège très difficile à exécuter mais son niveau de compétence, elle pensait qu’il serait peut-être capable d’y arriver avec beaucoup d’entraînement dès la cinquième année, pourquoi pas.

- Mister Dale, vous parlez du sortilège de Patronus j’imagine. Je pense, vu vos compétences en ma matière que vous en êtes capable avec beaucoup d’entraînement. Bien sûr vous n’allez pas y arriver en quelques mois et je pense qu’en un an, vous pouvez y arriver donc en cinquième année. J’ai répondu à votre question ?

@Edmund Dale

Qu'est-ce que je disais ? Cramé.

Au moins, le nom de l'enchantement est sorti de sa bouche, non de la mienne. Cela me rassure un peu, en un sens : je me voyais fort mal sortir un « Suis-je assez fort et doué pour réaliser un sortilège si noble de si haut niveau ? ». Surtout après avoir tant bien que mal essayé de feindre le caractère humble depuis qu'elle est ma professeure.

Or, la suite de son discours me laisse tout simplement sans voix. Je m'attendais à devoir argumenter en revenant sur le cours d'aujourd'hui, sur les précédents cours, sur mes résultats en cours de sortilèges, sur mes résultats qui ont globalement toujours été excellents, si ce n'est pas parfaits, les années précédentes, sur le fait que Harry Potter ait su le lancer à l'âge de seulement treize ans mais... Non. Rien de tout cela. Elle croit en moi. Elle croit en mes capacités. Elle ne laisse pas guider ses croyances concernant mes capacités sur mon âge mais sur mes réelles capacités. Elle ne s'appelle pas Miss Priddy. Fichtre !

Je ne sais par où commencer pour exprimer l'étendue de ma reconnaissance et de mon respect envers une telle professeure.

— Je...

Commençons par répondre à sa question :

— Ou- Oui. Cela y répond même bien mieux que je l'espérais. Merci ! Quand est-ce qu'on com... ?

Ah, euh. Je suis peut-être allé un peu loin dans ma pensée : elle a dit que j'en étais capable mais elle n'a jamais dit qu'elle voulait m'aider.

— Eeuh... Pensez-vous que je puisse atteindre cet objectif en autodidacte ? Sinon, seriez-vous tentée à l'idée de m'y aider... ?

Le jeune Dale était pris d'une sorte de timidité que la professeure ne lui connaissait pas. Il était, en temps normal, toujours le premier à répondre, le premier à se lancer dans un exercice mais là, il n'avait pas la langue aussi pendue qu'à l'accoutumé. Sixtine le regardait, elle essayait de le rassurer par la pensée pour qu'il se calme un peu.

Finalement, elle compris très vite que ce n'était pas de la timidité mais de l'excitation qui rendait l'adolescent aussi étrange. La professeure de défense contre les forces du mal trouvait se comportement mignon et adorable. Voir une personne aussi impatiente d'apprendre un nouveau sort, ça ne pouvait que la ravir.

- Apprendre en autodidacte, non ! Et puis, ce n'est pas un sortilège que l'on peut apprendre sans enseignement. Je suis, bien évidemment, disposée à vous aider mais je préfère vous prévenir que le chemin risque d'être loin et je ne supporterais pas que vous baissiez les bras.

Sixtine était prête à donner beaucoup pour ses élèves mais elle souhaitait qu'en retour, ils donnent tout autant. Elle était persuadée que ce petit là avait des capacités et qu'il pourrait apprendre ce sortilège avant la sixième année mais l'acharnement allait être la clé de sa réussite.

- Si vous vous engagez à vous donner au maximum dans votre objectif alors dans ce cas, il se peut que vous receviez très rapidement un hibou de ma part.

Elle faisait bien entendu référence à son club qu'elle était en train de préparer dans le plus grand des secrets. Elle avait déjà quelques noms en tête et ce quatrième année faisait déjà parti de sa liste avec la petite Macbeth.


@Edmund Dale

Pfiouf, elle n'a pas relevé.

Je laisse finalement l'immense sourire de gamin surexcité que j'essaye de contenir depuis le début de notre conversation s'emparer de mon expression. Je ne sais pas pourquoi j'ai tant essayé de le retenir mais je n'en ai définitivement plus envie : c'est un oui. Un oui profond pur et dur. Oui, j'ai les capacités pour apprendre cet enchantement. Et oui, elle va m'y aider.

Je secoue négligemment la tête, sourire amusé aux lèvres, lorsqu'elle me suggère la possibilité que je puisse "baisser les bras". Miss, enfin, vous me prenez pour qui ? Je ne suis pas à Serpentard pour rien. Ce n'est pas comme si deux des trois valeurs principales de cette maison étaient "détermination" et "ambition". Je ferais un bien piètre honneur à Salazar s'il était dans mon caractère d'abandonner un objectif. Surtout un objectif aussi noble que celui-ci.

— Vous me connaissez. Me croyez-vous vraiment capable de baisser les bras ?

... Et qu'il ne lui vienne pas l'idée de dire oui !

Mon sourire ne s'élargit que plus lorsqu'elle concrétise le projet en mentionnant le futur envoi d'un hibou. Je vais avoir des cours particuliers de défense contre les forces du mal. Je vais prendre de l'avance sur le programme. Je vais des cours à la hauteur de mes capacités. Je vais réussir à lancer le sortilège du Patronus avant ma sixième année, fichtre ! Rien que ça !

— Comptez sur moi !

Il avait laissé un large sourire prendre une belle place sur son visage. Il était soudainement plus radieux et semblait presque plus paisible. Sixtine était satisfaite de voir que sa matière pouvait faire ce genre de miracle. Satisfaite et fière.

Il secoua la tête lorsque la professeure lui demanda de ne pas baisser les bras. Et avait répondu à sa professeure par une question qui n’attendait pas vraiment de réponse. Évidemment qu’il n’allait pas abandonner c’était une opposition en or qu’elle lui offrait la. C’était maintenant à lui de la saisir et d’en faire bon usage.

- Très bien, vous aurez donc rapidement de mes nouvelles. En attendant, vous devriez apprendre à votre amie Cobain comment se comporter en société.

Puis, voyant qu’il était l’heure pour elle de ranger la salle et de s’affairer à de la paperasse, elle tourna les talons à Edmund pour ramasser sa petite valise et monter à l’étage. L’étage où se trouvait son bureau.

- Mister Dale, laissez la porte de la classe ouverte en partant s’il vous plaît, merci.

Parfois certains élèves venaient la voir avant le dîner, elle l’avait vite remarqué. Alors, après chaque cours depuis la rentrée de janvier, au lieu de s’enfermer à clé de son bureau elle laissait la porte de sa salle ouverte avec une petite pancarte « Je suis dans mon bureau, à l’étage. ». Ainsi, ils savaient qu’en cas de besoin, ils pouvaient venir la voir.

@Edmund Dale vous gagnez +4PR.
@Jenna Cobain vous perdez -5PR.