Alors Je la fatigue s'empare de moi, j'essaye de comprendre ce qu'il se passe sur le terrain. Ce n'est pas évident avec les dizaines d'actions à la seconde. Si seulement je pouvais avoir une vision plus claire. Mais avec la météo impossible.
Je n'ai même pas vu si mon cognement a porté ses fruits. Tant pis, je n'ai pas le temps. Je fais quelques tours de terrains, me demandant ce que je peux bien faire.

Les joueurs sur le banc le regardent t'ils ? Eileen me juge t'elle du haut de son statut de capitaine ? Peut-être pense t'elle que je n'en fais pas assez, peut-être même qu'elle pense à le retirer de l'équipe après ce match. Et bien tant pis.
J'arrive petit à petit à ne plus me soucier du froid. Je veux prouver mes compétences, prouver que je ne suis pas nul. Je sens la motivation revenir petit à petit, je me précipite dans le froid à la recherche du cognard. 

Comme toujours, c'est le sifflement qui m'alerte. Je le vois après quelques temps. Il file à toute vitesse, je file alors plus vite que lui.
J'ai ma batte dans ma main. Bien en main. Je la serre du mieux que je peux. Elle ne doit surtout pas m'échapper, c'est une erreur que je ne peux pas faire. À côté du cognard, je tente alors l'impossible.

Le souafle en main, Eider avait tiré de toutes ses forces en direction de l'anneau des 19m. Bien que petite et mince, la fillette avait toujours été une grande sportive et se donnait corps et âme dans ce qu'elle entreprenait. Comme elle l'avait espéré, Solal avait été quelque peu pris de court avec l'arrivée du cognard et, au lieu de tenter un arrêt, il préféra s'adresser à Irisia. Intérieurement, Eider le remercia de ne pas s'être acharné sur elle. Un peu plus tôt, l'encouragement de Vanellia avait réussi à lui faire oublier les paroles blessantes du gardien ; une tentative de plus et elle n'aurait peut-être pas eu la même chance. Ces actions permirent néanmoins un but et l'ajout de trente points à leur compteur !

Malheureusement pour les Crochets, la déstabilisation fit mouche sur leur poursuiveuse et Phœbe reçut un nouveau cognard.
La deuxième année regarda en direction du banc des remplaçants. Eileen allait devoir prendre sa place d'attrapeuse sur le terrain. Eider piqua en direction de l'endroit pour faire un rapide échange de matériel et se mettre dans la peau du gardien. Il n'était plus question pour elle de s'occuper des viffets ou de mettre des buts mais au contraire d'arrêter les tirs et déstabiliser les adversaires. Le poste de gardien n'avait rien à voir avec celui d'attrapeur. Eider espérait pouvoir s'en sortir et être aussi bonne que Phœbe.
Juste avant d'effectuer ce petit changement, la jeune Dawkins eut le temps d'entendre William lui glisser quelques mots. Connaissant un minimum le batteur des Crochets, elle fut d'abord surprise puis lui adressa un sourire franc. Malgré le froid mordant, il était agréable de jouer avec une équipe soudée.

La nouvelle gardienne vit le souafle devenir libre après l’échec d’une passe ; ni une ni deux, elle fonça droit dessus pour tenter de le rattraper et le relancer à sa coéquipière.

Être sur le banc des remplacements n'était pas chose aisée pour Eileen. Il fallait être honnête, elle se rongeait les sangs à ne pas pouvoir agir et pourtant, ses coéquipiers s'en sortaient super bien. Mieux que lorsqu'elle était avec eux - disait sa petite voix interne, celle qui prouvait le peu de confiance qu'elle avait en elle. Et pourtant, elle voulait en découdre et prouvait ce dont elle était capable. Particulièrement à la peste qui servait de capitaine à l'équipe adverse. Sautillant sur place pour ne pas se laisser atteindre par le froid et la neige, elle regardait avec attention le match. La formation durement répétée à l'entraînement s'était bien déroulée mais n'avait pas eu l'effet escompté et voilà que Phœbe venait d'être durement touché. Aïe, ça faisait mal. La rousse fit aussitôt signe à l'arbitre pour effectuer les derniers changements qu'elle pourrait effectuer dans ce match...

Et elle remonta sur son balai, vérifiant qu'Eider avait bien pris en note son changement de rôle. Eileen devait se remettre rapidement dans le match, elle sillonna donc le ciel, ouvrant les yeux à la recherche d'un viffet. Ce match, elle voulait le gagner et pour ça, il était impératif d'agrandir l'écart au score pour être à l'abri quand le vif d'or apparaîtrait. Malgré sa curiosité, elle ne pouvait donc pas regarder ce que faisaient ses coéquipiers. Elle avait un rôle à jouer et espérait bien réussir à prendre Christopher de cours comme elle avait réussi à le faire avec Celo. Et là.. mais oui, elle ne rêvait pas. Cette petite lueur qu'elle venait d'apercevoir, c'était un viffet. Sans réfléchir, elle piqua donc, la main en avant, espérant refermer ses doigts la première sur la petite balle.

Action : saisir le viffet.

EASTWOOD retire le statut déstabilisé de MACLYNN.

Tout s'était enchaîné un peu trop vite au goût du Serdaigle. Il avait tout d'abord lamentablement raté son blocage, le Souafle était passé proche de lui avec un bruit qui lui glaça le cœur. Le gardien inutile, c'était bien lui. Il eut une pensée pour Lyn qui devait le maudire dans ses pensées, même si elle affichait toujours le même sourire optimiste. Les Serpentard menaient à présent largement et le gardien ne put s'empêcher de penser avec une pointe d'amertume que c'était de sa faute. Il regretta d'être un boulet pour son équipe mais n'avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort. Le match continuait, avec ou sans les états d'âmes du brun.
Pour couronner le tout, Eileen Eastwood venait d'attraper le viffet. Solal se sentit mal pour son ami attrapeur, lui qui connaissait bien la déception de se faire coiffer aux poteaux par l'attrapeur adverse. Quand allaient-ils réussir à faire pencher la balance en leur faveur ? C'était visiblement mal parti et le Serdaigle essaya de retrouver du réconfort en cherchant la chevelure d'Elian dans les tribunes mais il ne rencontra qu'un mur de déception. Il soupira avant de se surélever dans les airs pour avoir un aperçu plus global de la disposition de chaque joueur sur le terrain. Les précédentes vociférations puériles qu'il avait prononcé plus tôt semblaient l'avoir lancé dans une attitude plus virulente et, comme s'il ne voyait plus ce qu'il pouvait faire d'autre, s'approcha d'Eileen pour lui lancer une remarque qui ne volait pas beaucoup plus haut que les autres.

Les Ailes d'airain venaient de reprendre un peu de confiance. Il s'en était fallu de peu. Les Crochets étaient passés à deux doigts de leur faire prendre toute la maigre confiance en eux que les bleus avaient amassé durant le match. Ils avaient même profité de cette baisse de régime pour assommer à l'aide du souafle (oui oui, la balle de cuir normalement inoffensive) Shaylee et Solal… le salut de l'équipe des Ailes d'Airain n'avait été possible que part le geste habile de la batteuse… ou la chance de celle-ci. Son courroux avait mené le cognard droit sur sa cible : Phœbe Swan. Toujours celle-ci. Tally ne semblait pas vouloir la laisser tranquille. Elle ne demandait parfois si ses actions étaient aussi stratégiques qu’elle le voulait ou bien si s’en était devenu un acharnement personnel. Elle leva les yeux au ciel. Elle frappait pour le bien de son équipe. Ses sentiments personnels n’entraient pas en compte… enfin… Elle fronça les sourcils. Ces pensées étaient largement indignes d’une capitaine de sa stature.

Finalement, ce moment de réflexion aussi intense qu’inutile permit aux Crochets de prendre à nouveau l’avantage. Au cas où ceux-ci ne l’avaient pas encore. William vira sur le Cognard et le frappa habilement. Mauvais présage pour eux. Eileen entra à nouveau sur le terrain à la place d’Eider qui seconda Phœbe. Un instant, Jenkins papillonna en direction de la gardienne adverse qui s’en allait sur le banc. Un instant de trop étant donné qu’Eileen attrapa le Viffet, Christopher sur ses talons. 110 à 40. Cela lui fit serrer les dents. Avec un rapide calcul, le vif d’or leur permettait d’égaliser. Mais celui-ci était introuvable. Celo encore plus. Et même si Christopher se démenait pour chopper les billes brillantes celles-ci lui échappaient pour le moment.

La trajectoire du cognard était déjà trop entamée pour l’arrêter. Tally se résigna en s’approchant de Christopher, qui donnait tout.

« _ Continue, Chris ! La victoire est encore à portée de main. Derrière, c’est la gloire, la reconnaissance et la renommée. Le championnat est à nous. Je compte sur toi. »

C’était vraiment bon ! Tourbillonnant sur son balai, un immense sourire zébrant et barrant son visage, Irisia avait le cœur qui explosait de joie alors que le score du match était en leur faveur ! Certes, l’écart n’était pas si grand que cela entre eux mais il était là quand même et ce bonheur gommait peu à peu l’amertume violente du précédent match avec les rouge. Le souffle court par l’adrénaline et le cœur battant par la fierté, la rousse continuait de voler dans les airs, slalomant et savourant la sensation du vent sec et froid sur son visage, les lèvres bleu mais non tremblante de froid. Le match la tenait bien au chaud.

Maintenant qu’ils avaient monté dans le score, il devait continuer comme ça et elle allait tout faire pour ! La détermination tranchant son regard, l’irlandaise serrait de toutes ses forces la balle de cuir rouge dans ses bras pour la protéger de ses adversaires. L’opportunité lui avait permis de récupérer adroitement le souaffle, il était donc temps de rajouter des points pour les verts. Un bref coup d’œil à Celo qui devait grelotter sur le banc de touche, Irisia se coucha sur son balai et vola vers les anneaux adverses.

Défiant le gardien du regard, la rousse feinta avant de lever et propulser violemment son bras, croisant les doigts et les orteils pour avoir eu suffisamment de force et de précision pour marquer de nouveau. Son souffle s’arrêtant alors qu’elle suivit la trajectoire de la balle en cuir, rouge, l’irlandaise espérait de toutes ses forces avoir réussi, le corps crispé alors qu’elle la voyait se rapprocher peu à peu des anneaux.

Action : tirer

Wowowow... Depuis que Lyn avait quitté le terrain, laissant sa place à Solal, la situation n'avait fait que se dégrader. Aucun lien de cause à effet, bien entendu, mais c'était un véritable constat. Le plus dur avait été de voir sortir Celo, bien trop mal en point pour continuer le match. Aïe... Et les buts et viffets s'enchaînèrent, si bien qu'on en arriva au score critique de 110 à 40 pour les verts. Dur dur ! C'est qu'ils jouaient bien, les bougres. Et les Aiglons avaient l'air complètement paumés. Lyn comprise.
De temps en temps, elle échangeait silencieusement quelques regards et signes avec Tally lorsque celles-ci la sollicitait. Elle adressait également des petits signes d'encouragement à ses coéquipiers, en particulier Solal qui la remplaçait au poste de gardien. Mais là, immobile, en train de se geler, elle se sentait terriblement inutile.

Aussi, lorsque Solal remplaça Shaylee et que cette dernière vint s'asseoir sur le banc des remplaçants, Lyn see redressa vivement, lui adressa un sourire et un rapide signe de la main, avant de prendre son envol, déterminée à participer au rattrapage du score. Les Ailes d'Airain ne s'avoueraient pas vaincus si vite. La petite gardienne haussa les épaules. Et quand bien même ils perdraient, le match aurait au moins été beau. Malgré les embrouillages qui leur avaient parfois coûté cher.

Et la reprise du match commençait fort pour Lyn. Après une relance bien précise de la gardienne adverse, la poursuiveuse verte se retrouva souafle en main, non loin des anneaux. Eh bien, l'aiglonne n'avait même pas cinq secondes pour se remettre dedans ? D'un autre côté, ça lui plaisait, de reprendre comme ça. Il fallait juste qu'elle ne fasse pas n'importe quoi. Qu'elle ne se goure pas complètement dans son déplacement.
Toujours arborant un fin sourire, malgré la situation douloureuse, Lyn plaça ses mains devant elle, suivit des yeux le mouvement rapide de la balle de cuir, et pria intérieurement pour que celle-ci vienne à la rencontre de ses gants.

Enfin, voir les deux se prendre le cognard m'est d'une satisfaction immense. Je ressens quelque chose de très malsain, la joie de la douleur ou un truc du genre. Je n'arrive pas à ressentir de la pitié, pas dans le feu de l'action. J'imagine qu'il doit en être de même pour les autres joueurs alors je ne culpabilise pas, je n'ai aucuns remords. 

Bon, j'ai peut-être réussit un exploit en en cognant deux d'un coup, mais il ne faut pas que je me repose sur mes lauriers. Je dois faire mon possible pour les mettre hors d'état de nuire. Depuis tout à l'heure c'est Jenkins qui me met des bâtons dans les roues. Je dois donc m'acharner sur elle, histoire qu'elle ne m'embête plus pendant un certain temps. Si je lui renvoie le cognard dans les côtes, je pense qu'elle ira directement sur le banc des remplaçants. Personne n'est indestructible, même les batteur avec une certaine renommée. 

Je fonce donc droit sur le cognard qui se balade tranquillement sur le terrain ,et je verrouille mon regard sur la batteuse bleu et bronze. Je dois vérifier qu'elle ne reprenne pas conscience tout de suite, et qu'elle ne me file pas entre les doigts. Je dois continuer sur ma lancée, ne rien lâcher. Si je continues comme ça jusqu'à la fin du match, alors nous avons de grandes chances de gagner.

C'est sur ces pensées que j'arme ma batte pour frapper ce cognard une énième fois avec la ferme intention de voir Jenkins disparaître du terrain.