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10 janv. 2017, 19:09
Table de O. Peters et M. Primard
« Eh bien... Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de visiter un autre pays que l'Angleterre ou la France. Ma famille habite dans un petit village du Sud de la France. Mais, j'aimerais beaucoup découvrir d'autres endroits et c'est d'ailleurs dans mes projets.  »

La discussion semblait enfin engagée, Octavia commença à parler un peu de sa vie, de ses expériences, de ses voyages surtout. C'était incroyable le nombre de choses qu'elle avait l'air d'avoir faites. Bon aussi, il fallait dire qu'à 27 ans on avait normalement vu plus de choses qu'à 19. Meilla avait très envie de voir comment les sorciers vivaient dans d'autres pays que l'Angleterre ou la France. En fait, son rêve était d'aller en Nouvelle Zélande, en Afrique ou en Amérique Latine pour voir différentes formes de magie. Mais pour le moment, elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de le faire, ni l'argent pour le faire. Peut-être qu'avec son salaire elle aurait de quoi se payer un voyage dans les prochaines années, avec June, elles en avaient beaucoup parlé et elles avaient prévu de le faire quand elles seraient plus âgées.

« Vous avez beaucoup de chance d'avoir pu faire ça.  »

La rouquine trouvait cela vraiment admirable de se rendre dans des pays étrangers seule, sans savoir quand on aurait assez d'argent pour repartir. Elle n'aurait jamais osé faire cela. Elle était certes devenue indépendante dès sa majorité et avait plus ou moins réussi à s'assumer seule, mais vivre dans un pays étranger, avec des coutumes et habitudes différentes lui faisait un petit peu peur en réalité. Evidemment, elle ne l'avouerait jamais à personne, même pas à June et encore moins à Octavia. Elle avait beau avoir changé d'avis sur elle au cours du dîner, il était hors de question qu'elle lui avoue une quelconque faiblesse. Elles n'étaient pas encore devenues meilleures amies et pour le moment, cela paraissait impossible. Comment pourraient-elles devenir meilleures amies? C'était absurde, elles se toléraient en tant que collègue, pouvaient entretenir une relation cordiale propre à deux collègues, mais il n'y aurait jamais rien de plus. Après une courte pause, pour prendre une bouchée de la bûche de Noël qui venait d'arriver sur la table, la jeune femme continua, très curieuse de pouvoir en apprendre un peu plus sur d'autres civilisations.

« J'imagine qu'avec tous les voyages que vous avez faits vous avez eu l'occasion de voir beaucoup de choses! Vous ne voulez pas me raconter?  »

La rouquine espérait qu'Octavia ne pensait pas qu'elle en faisait trop. Elle était vraiment intéressée par ce sujet, ce n'était pas du tout feint. En réalité, elle n'avait pas été aussi honnête avec quelqu'un depuis un certain temps. Ces dernières semaines, la seule personne avec qui elle était honnête dans ses propos était June dans la limite de ce que Meilla s'avouait bien à elle-même. Même si elle se fichait éperdument de ce que la plupart des gens pouvaient bien penser, il y avait des gens à qui elle n'avait pas envie de faire de peine et c'est à ce moment-là qu'elle arrivait à se persuader de dire la vérité, comme avec Cory.

~En voyage autour du monde et en couple avec la fille la plus extraordinaire du monde ~
Attention, apparition de carottes hallucinogènes dans le secteur des ornithorynques.
13 janv. 2017, 16:43
Table de O. Peters et M. Primard
Dans le monde, il existe des tas de gens qui aiment parler d'eux. Ils adorent raconter leur dernière partie de Scrabble, parler de ce qu'ils ont mangé durant la semaine, affirmer qu'ils aiment ceci et n'aiment pas cela, donner leur avis sur tout, sur rien, sur la politique, sur le consumérisme, et j'en passe. À l'inverse, il existe des gens plus silencieux, qui préfèrent écouter, qui n'osent pas trop donner leur avis, qui ne veulent pas raconter leur passé, leurs souvenirs. Certains sont muets comme des tombes parce que cela leur plaît, d'autres le sont par peur ou par timidité. Octavia ne savait pas trop dans quelle catégorie pouvait se trouver Meilla, mais d'instinct, elle l'aurait plutôt placée parmi ceux qui sont discrets parce qu'ils en ont envie.

C'est pour cela qu'elle s'étonna lorsque sa cavalière lui donna quelques détails sur sa vie, au lieu de répondre simplement « je n'ai vu que le Royaume-Uni et la France  ». Ainsi, Octavia apprit que la famille de sa collègue vivait loin d'elle. Il y avait quelques minutes, Meilla lui avait expliqué que sa famille et elle avaient déménagé en Angleterre dix ans plus tôt. Et maintenant, elle lui apprenait qu'ils étaient tous repartis. Pourquoi ? Était-ce par nécessité ou par choix ? Octavia n'osa rien demander, estimant que si sa cavalière n'en avait pas dit plus, c'était parce qu'elle n'avait pas envie d'en dire plus.

Sa cavalière lui dit ensuite qu'elle avait beaucoup de chance, ce que le professeur de Sortilèges approuva d'un léger signe de tête. Elle avait conscience que ce genre de voyage semi-improvisé n'était pas à la portée de tout le monde, et elle s'estimait heureuse d'être complètement indépendante. Beaucoup de personnes devaient organiser leurs voyages des mois à l'avance, car il fallait qu'ils fassent garder le chien, qu'ils appellent toute la famille pour les prévenir, qu'ils fassent cela pendant leurs vacances. Auparavant, la seule contrainte d'Octavia était l'argent – désormais, c'était le travail.

Lorsque Meilla lui demanda de lui raconter des choses sur tous ces voyages, Octavia fut prise au dépourvu. Elle n'avait pas prévu de s'étendre sur le sujet, mais elle décida d'accéder à la requête de sa cavalière. Pourquoi pas, après tout ? C'était un sujet comme un autre.


« Il y a une ville qui m'a particulièrement marquée. Riomaggiore, en Italie. Toutes les maisons sont colorées, j'avais adoré l'endroit. »

Octavia, un brin nostalgique, raconta qu'elle avait également été à Barcelone et qu'elle avait appris des tas de choses sur l'histoire de l'Espagne. Elle lui parla également du petit garçon de sept ans qu'elle avait rencontré en Pologne. En fait, les parents de l'enfant avaient loué le même hôtel qu'Octavia. Lors des repas, le garçon – qui était anglais et qui s'appelait James – venait de temps en temps à la table d'Octavia pour discuter avec elle. Il lui parlait souvent de son école (d'ailleurs, il n'aimait pas du tout l'école, il trouvait que c'était nul et ennuyeux, même s'il adorait son enseignante de mathématiques parce qu'elle leur donnait toujours des bonbons). James s'était passionné par les cheveux d'Octavia, qui les portait violets à cette époque. Cet enfant dynamique et joyeux avait égayé le voyage de la jeune femme, et parfois, Octavia se demandait où il en était, aujourd'hui.

Après cette séance souvenirs, les deux jeunes femmes avaient fini leur assiette. Elles auraient pu passer au dessert, mais Octavia décida de proposer une danse à sa cavalière. Après tout, elles étaient à un bal, et lors d'un bal, il était coutumier de danser. Avec un petit sourire, elle demanda donc :


« Voudriez-vous danser ? »

Sur le ciel de nos blessures je te peindrai un idéal,
Et si nous sommes cernés de murs, moi j'en ferai des cathédrales.
18 janv. 2017, 18:48
Table de O. Peters et M. Primard
Ce post fait suite aux événements qui se sont déroulés sur la piste de danse.
***


Octavia quitta la piste d'un pas tranquille, tentant de masquer l'incompréhension et l'inquiétude qui la gagnaient. Une fois qu'elle eut rejoint sa table, elle observa pendant quelques secondes les deux cadeaux qui reposaient toujours dessus. Le dessert passerait à la trappe. C'était dommage de s'en priver, puisque tous les mets que préparaient les elfes étaient succulents, mais justement ; puisque toutes leurs préparations étaient délicieuses, elle aurait l'occasion de se rattraper lors des repas du lendemain.

Pour la seconde fois de la soirée, Octavia lâcha un petit soupir las, et elle se retint de justesse de lever les yeux au ciel. Elle avait l'habitude de faire cela lorsqu'une situation la dérangeait, mais elle savait que c'était une manie arrogante qui pouvait être très mal interprétée. Elle levait les yeux au ciel depuis qu'elle était enfant et qu'elle avait commencé à se sentir supérieure aux autres. Ce trait de caractère s'était estompé au fil du temps, mais elle avait malgré tout gardé cette manie exaspérante. Elle tentait de ne jamais lever les yeux au ciel en public, cependant, car elle savait que c'était impoli et vexant pour ses interlocuteurs.

D'abord, Octavia s'empara de la fiole que Meilla lui avait offerte, puis elle prit la carte qu'elle avait elle-même achetée pour sa cavalière, et que cette dernière n'avait pas pris la peine d'emporter avec elle. Elle vérifia d'un dernier coup d’œil qu'elle n'avait rien oublié, puis elle se dirigea vers la sortie, tenant les deux présents dans sa main droite. Juste avant de quitter la salle de bal, elle intercepta le regard d'Amy Holloway et la salua d'un sourire. Elle aurait voulu lui souhaiter une bonne soirée, mais elle était trop loin pour que sa cousine puisse l'entendre.

Lorsqu'elle fut hors de la salle, elle eut l'impression d'être tombée dans un gouffre assommant de silence. Le couloir était parfaitement calme, comme vidé de toute présence humaine depuis des siècles. Rien à voir avec le brouhaha de la salle de bal, dont les différents bruits lui parvenaient encore. Elle n'avait pas encore pris conscience que ce lieu, rempli de rires, de musiques et discussions, était si bruyant. Octavia ne s'attarda pas et s'éloigna, tournant à droite pour retrouver le Grand Escalier.

Le silence sembla bourdonner dans son oreille pendant plusieurs minutes. Elle descendait les marches inlassablement, puis elle arriva enfin aux sous-sols. Elle prit la direction du bureau du professeur de Potions, et lorsqu'elle fut en face de cette pièce, elle frappa à la porte. Elle ne reçut aucune réponse, comme elle s'y attendait. Elle ne se gêna donc pas pour entrer. Comme si elle était dans son bon droit le plus complet, Octavia se dirigea jusqu'au bureau de sa collègue, sur lequel elle déposa la carte magique qu'elle lui avait offerte. Ensuite, elle quitta les lieux et se dirigea vers la salle commune de Serpentard.


Fin

Sur le ciel de nos blessures je te peindrai un idéal,
Et si nous sommes cernés de murs, moi j'en ferai des cathédrales.