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02 nov. 2017, 23:44
Le nouvel habitant  PV 
Tyr entra dans le bureau d’Isabel Almeida. Pas un soupçon d’inquiétude ne traînait en son for intérieur, car il savait qu’il allait réussir à la convaincre de prendre acte par rapport au Bukavac. D’ailleurs, une partie de lui savait déjà comment tirer son épingle du jeu. Il avait tout prévu, dans les moindres détails. Il s’avança près de sa professeure, qu’il avait prévenu de sa venue quelques jours auparavant.

Nous étions au mois de mai, et l’été se rapprochait à grand pas. Or, le cœur de Tyr le poussait à agir vite. Nous approchions bientôt l’année complète depuis sa rencontre avec le Bukavac : et la pauvre créature était toujours confinée à Hyde Park depuis tout ce temps. Dès que le Gryffon avait un peu de libertés, il fonçait en cachette à Londres, s’assurer qu’elle était toujours là. Et c’était très étrange. Le Bukavac s’était intégralement remis de ses blessures, et survivait de ses propres moyens – il était suffisamment en forme pour chasser ses propres proies – mais restait terré dans la caverne, sous la petite cabane. Comme s’il attendait quelque chose. Ou quelqu’un.

Revenons à l’entretien. Tyr aperçut Miss Almeida installée confortablement dans son fauteuil, derrière son bureau. Il la salua d’un signe de tête, mais resta silencieux. Le teint grave, il s’avança jusqu’au meuble de bois. Il plongea la main dans sa poche. Attrapa l’objet qu’il gardait près de lui depuis si longtemps. Et le jeta sur le bureau d’un geste désinvolte.


« Voici, Miss. Le couteau que j’ai trouvé planté dans le Bukavac la première fois que je l’ai rencontré. Il y a encore des… traces, dessus. »

Par trace, le Gryffon entendait naturellement croûtes de sang séchées. Des choses peu agréables à voir.

« Si je suis venu vous voir, c’est parce que j’ai eu une idée, et que le temps presse. Actuellement, la créature est confinée dans une caverne sous Hyde Park. Elle y survit, pour le moment, mais j’ai peur que quelqu’un ne finisse pas tomber dessus. Et tout le monde n’a pas notre… talent avec les animaux magiques. » dit-il d’un coup d’œil appuyé.

Flatter sa professeure – et lui-même, tant qu’il en avait l’occasion – ne semblait pas être une mauvaise technique.


« L’autre jour, je me promenais autour du lac, et j’ai remarqué une petite enclave, près des montagnes, où il pourrait y vivre. Je pense qu’il serait judicieux que nous amenions le Bukavac jusqu’ici. Pour sa propre sécurité. Presque aucun élève ne se rend là-bas – si je dis presque, c’est parce que je suis le seul à y aller, et je pense que je peux, à défaut de le contrôler, m’en occuper sérieusement. Je me risquerai même à dire que je pense qu’il est possible que je le dresse. »

Il prit une grande inspiration, puis se laissa tomber dans la chaise qui était réservée aux invités.


« Je sais que cela demande beaucoup de confiance, mais vous pouvez me croire, sur mon honneur de Gryffon. Qu’en dites-vous ? »

Tyr réalisa alors qu’il ne l’avait pas laissée s’exprimer une seule seconde, et il douta soudain de l’issue d’un tel entretien. Il baissa les yeux, honteux.

________



[right][/right]

Le vent soufflait avec une vigueur rare sur la colline où se trouvait Tyr. De là-haut, il avait vue sur les deux versants dégagés. A sa droite se trouvait la cabane, et la caverne où se trouvait le Bukavac. A sa gauche, un petit groupe de cinq personnes en longues robes noires de sorcier s’avançaient dans sa direction. Menée par sa professeure de Soins aux Créatures Magiques, une délégation du Ministère était là, pour s’assurer du bon déroulement du transfert de l’animal magique. Chose non nécessaire, aux yeux du Gryffon, mais il n’avait pas été de son ressort de décider d’une telle chose ; il ne s’était même pas tenté à dissuader l’action. Il attendit que la petite troupe le rejoigne en haut de la colline.


« Bonjour. » dit Tyr d’un ton maussade.

Si son humeur s’était soudainement assombrie, c’était parce que l’un des membres du ministère tenait dans sa main droite une petite cage qui, étrangement, semblait pouvoir être agrandie pour accueillir le Bukavac dans sa taille intégrale. Tyr remit son cache-œil en place et, après un signe de tête plus poli envers Isabel Almeida, il commença à descendre la colline, pour arriver dans la petite cabane.

« C’est par ici ! » cria-t-il à la dérobée. « Mais vous devriez cacher cette cage. Je crois qu’elle risquera de nous compliquer la tâche. »

L’employé grommela quelque chose d’inaudible, sûrement surpris, et offensé, de se faire reprendre par un jeune garçon d’à peine treize ans avec un cache-œil et une arrogance aussi grosse qu'un Norvégien à Crête. Tyr retint un petit sourire, et commença à descendre dans la petite caverne. Et il y retrouva Arador.

Tyr, à peine remis de la perte de son œil, avait passé l’été à prendre soin du Bukavac. Et, conformément à ce qu’il avait dit à la sous-directrice de Poudlard pendant le mois de mai, il avait réussi à développer un lien plus fort avec le Bukavac. De simple humain à animal sauvage, les deux avaient passé le cap de la confiance et entretenaient à présent une drôle de relation mi-domestique, mi-curieuse. A un tel point que Tyr avait décidé de donner un nom à l’animal, qu’il considérait, il devait le dire, presque comme le sien.

La créature était posée sur un rocher, tranquille, l’un des deux yeux clos. Lorsqu’elle aperçut Tyr, elle dressa la tête, et renifla.

Mais lorsqu’elle aperçut les gens derrière lui, elle poussa un rugissement méfiant.


« Arador, non ! On est là pour te tirer d’ici, promis. »

Mais allez expliquer à une créature sauvage, même dotée de capacités d’affection, que vous alliez la mettre en cage pour son bien, alors qu’un an plus tôt, vous la tiriez des griffes de la mort en retirant un couteau planté dans son corps.

Tyr décida de ne pas avancer pour le moment. Il attendait de voir ce que les employés du ministères s'apprêtaient à faire. Prêt à les reprendre à la moindre occasion.

Maïka Cooper : « La question c'est pas de garder Gryffondor pour sauver Poudlard, mais de virer Serpentard pour ne pas avoir à sauver Poudlard.»

10 déc. 2017, 11:37
Le nouvel habitant  PV 
Mai 2042

L'heure de son rendez-vous avec Tyr approchant, Isabel Almeida rangea la préparation des BUSE de sa matière pour le mois suivant. La jeune femme avait rarement été aussi impatiente de recevoir un élève dans son bureau. Bien que pour être honnête, ce n'était pas l'élève en lui-même qu'elle attendait, mais plutôt les informations qu'il lui apportait. Elle avait fait beaucoup de recherches sur le Bukavac depuis que le Gryffondor lui en avait parlé. La réputation dangereuse et pour le moins inquiétante de la bête ne l'avait pas rebutée, bien au contraire, d'autant plus que le jeune adolescent lui avait certifié avoir crée un certain lien avec. Avec un certain recul, Isabel ne savait pas si elle devait le croire sur parole, mais l'espoir d'une telle rencontre ne pouvait l'empêcher d'accepter son histoire.

Lorsque Tyr Uynauge entra dans son bureau, Isabel n'eut pas le temps de répondre à son signe de tête que le jeune garçon balança nonchalamment un couteau sale sur la surface de son bureau. L'enseignante fronça les sourcils devant ce manque de manières et lança un regard empli de reproches au garçon qui se sembla pas s'en formaliser. Satanés Gryffondor.
A l'évocation des traces qui recouvraient le couteau, Isabel se redressa sur son siège et observa le couteau d'un œil, prenant connaissance du sang séché qui maculaient l'arme. Du bout des doigts, elle rapprocha le couteau et le fit glisser sur le bord de son bureau. Elle ne manquerait pas d'étudier ses traces plus tard afin de s'assurer de leur origine et ainsi confirmer la véracité des paroles du garçon.
Elle reporta son attention sur l'élève et sur le discours qu'il lui tint. A la fois agacée par son attitude et amusée par ses paroles, la jeune femme ne l'interrompit pas. Lorsqu'il finit pas s'asseoir, elle garda le silence encore un temps, réfléchissant à ce qu'elle allait faire. Il n'y avait néanmoins nul doute que sa curiosité et son excitation à l'idée de rencontrer cette créature, et même mieux, de la ramener ici, prenaient le dessus sur ses doutes quant à cette histoire.

« De la confiance, mais aussi beaucoup de préparation. Nous ne pouvons ramener un telle créature comme bon nous semble. Laissez-moi le temps d'étudier ce sang, dit-elle en désignant le couteau. Si son origine est avérée, cela prouvera que votre histoire est vraie. Ce n'est qu'à ce moment que je pourrai lancer les démarches nécessaires. »



Septembre 2042

Debout dans un des nombreux couloirs du Département de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques, Isabel Almeida attendait avec un employé que trois autres professionnels désignés pour l'occasion la rejoignent afin de se rendre à Hyde Park. C'était un grand jour, et Isabel ne tenait plus en place. L’effervescence se faisait également sentir autour d'elle, la nouvelle des retrouvailles du Bukavac perdu de vue par le service et surtout de son déplacement à Poudlard ayant fait le tour du service.

« Les voilà, nous allons pouvoir y aller », annonça Franck Pins.

L'homme était le sous-secrétaire du Directeur du département, chargé pour l'occasion de surveiller que tout se passe dans les règles administratives établies et d'effectuer à son supérieur le rapport détaillé de la manœuvre.

« Je vous présente Amanda Grey et Richard Monson, chargés des transports et maîtrise des animaux dangereux au sein de notre service. Et voici Stan Fisher du Bureau des Aurors qui nous assurera une sécurité supplémentaire »

Isabel salua un par un les employés, puis suivit le groupe jusqu'à la salle des Portoloin de l'étage. Tous posèrent leur main autour d'une roue de vélo usagée avant de disparaître.


Tyr Uyauge était déjà sur place. Elle le salua poliment, un air un peu attristé sur le visage en voyant le cache noir qui couvrait l’œil du garçon. Elle était évidemment au courant de l'altercation que l'adolescent avait eu avec un autre élève de l'école, et du terrible accident qui en avait découlé. Mais ce cache-œil représentait de façon très explicite les conséquences que cela avait eu. Pauvre garçon...

Le groupe le suivit jusqu'à la cabane miteuse visiblement incartable pour les moldus. Son intérieur était dans un sale état, et l'odeur de moisissure et de bois pourri vint prendre à la gorge la jeune femme qui fronça le nez. Le Gryffondor les conduisit à un escalier qui s'enfonçait dans les profondeurs du sol.
Après une longue descente, Isabel et le groupe d'employés du Ministère se retrouvèrent dans une vaste salle souterraine où le froid saisissant n'était qu'accentué par l'eau stagnante qui recouvrait le sol sur quelques centimètres de haut. Plus loin devant eux, Tyr semblait parler à quelque chose qu'Isabel ne percevait pas. Le groupe alluma rapidement quelques lumières, baignant l'endroit d'un halo blanc. C'est ainsi que la jeune femme pu découvrir le Bukavac.
Les tentacules couvertes de cornes de la créature semblaient s'agiter avec nervosité. La peau grisâtre luisait sous les lumière magiques, et la professeure de soins semblaient percevoir à quelques endroits des croûtes violettes qui signaient là la présence de vieilles blessures. Sans voix devant le spectacle de cette créature mythique, Isabel avait stoppé son avancée. Mais ce qui la marqua bien plus que l'impressionnante envergure de l'animal et son apparente dangerosité, ce fut les deux yeux bleus qu'elle perçu au milieu de cet amas tentaculaire.

« Bon... Il faudrait le pétrifier, ce serait plus simple pour le mettre en cage.» déclara l'Auror à voix basse.

Le regard désapprobateur qu'il reçu des deux employés du Département de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques ainsi que du professeur de Poudlard le firent froncer les sourcils.

« C'est une solution, mais nous risquons d'avoir de mauvaises surprises à l'arrivée si nous lui faisons un coup bas dès le départ sans essayer la manière douce, répliqua Amanda Grey. Regardez donc cet enfant et comment le Bukavac se comporte avec. Il y a forcément un moyen de le faire entrer dans la cage sans utiliser de sorts trop intrusifs. Nous sommes aujourd'hui face à un cas très particulier. »

Stan Fisher tiqua, mais ne répondit rien. De son avis, un bon Stupefix était le moyen le plus simple et le plus efficace de boucler cette affaire. Mais face à ces satanés amoureux de la nature, il savait que son avis ne serait que minoritaire.
Silencieuse face à cet échange, Isabel s'approcha un peu plus de Tyr, gardant tout de même une distance raisonnable avec la créature malgré son irrépressible envie de l'inspecter sous tous les angles.

« Votre coopération et votre aide seront des plus importantes si nous voulons que tout se passe en douceur, M. Uynauge, annonça-t-elle d'une voix calme. La cage sera malheureusement une étape obligatoire dans le protocole ministériel. Dites-nous lorsque vous penserez que le moment opportun sera arrivé. »

Isabel jeta un coup d’œil derrière elle et croisa le regard de Franck Pins qui approuva d'un mouvement de la tête. Tout le monde cependant ignora les yeux au ciel de l'Auror qui se semblait pas apprécier d'effectuer son métier aux dépends d'un enfant.

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15 déc. 2017, 10:49
Le nouvel habitant  PV 
Dès lors qu’il y avait un facteur humain dans une expérience, quelle qu’elle soit, il y avait une possibilité de provoquer des erreurs. Mais avec un facteur humain ayant le quotient intellectuel d’une huitre comme cet Auror qui venait de proposer de pétrifier l’animal, vous pouviez être sûrs que la mise en cage d’Arador allait très mal se passer.

Tyr s’était retourné, horrifié par le seul fait qu’un sorcier puisse proposer cela. Lorsque sa collègue avait renchéri en commençant sa phrase par « c’est une solution », le Gryffon avait blêmi, et avait compris que faire cette proposition au professeur Almeida avait sûrement condamné le Bukavac. Décidément, on pouvait aussi trouver quelques animaux au Ministère de la Magie. Il avait regardé le professeur avec désarroi qui était ensuite venue le trouver. Pour le rassurer ? Non. Pour lui donner sa chance.

Enfin, il allait pouvoir se montrer utile. Il ne laisserait pas passer cette occasion.

Après avoir lancé un dernier regard meurtrier à l’homme-qui-voulait-stupéfixer-tout-ce-qui-bougeait, le garçon délaissa son groupe et s’approcha d’Arador.

Si, au début de ses curieux rendez-vous avec le Bukavac, il avait ressenti une once de frousse, ce sentiment avait aujourd’hui disparu. Tout d’abord parce que Tyr avait grandi, notamment en maturité, et qu’il commençait réellement à comprendre ce qu’être un Gryffondor signifiait réellement ; mais aussi parce qu’il avait appris à connaître la bête, qu’il considérait aujourd’hui comme la sienne, et qu’il savait qu’il n’avait rien à craindre tant qu’il n’était pas empli de mauvaises intentions. Le Bukavac avait des capacités fortes pour percevoir ce qu’il se passait autour de lui : il était très vulnérable au bruit et à l’agitation, par exemple. Malheureusement pour Tyr, l’emmener dans la salle commune de Gryffondor serait une véritable condamnation de l’animal : il devrait se contenter d’aller le voir de temps en temps, de l’autre côté du lac.

Il allait indéniablement y avoir une discussion avec Isabel Almeida quant aux termes de leur accord. Tyr avait fait cela pour le Bukavac, bien sûr, pour qu’il puisse disposer d’un endroit plus sûr que cette pauvre petite caverne qui menaçait de s’effondrer à tout moment ; mais d’un autre côté, il s’attendait tout de même à pouvoir s’occuper de l’animal comme il l’avait fait ces derniers mois. Il espérait seulement que sa professeure l’autoriserait à aller voir Arador dès que l’envie de Tyr le prenait à la gorge : c’était tout ce qu’il demandait.

Elle serait bien entendue plus encline à faire une chose pareille si Tyr réussissait à envoyer la bête dans la cage du premier coup.

Le temps de ses réflexions, il était arrivé devant le Bukavac.

L’animal le regardait de ses yeux bleus étrangement profonds. Tyr n’avait vraiment oublié l’expression de douleur qu’il avait vu lorsqu’avec deux autres élèves, il avait retiré le couteau de la plaie. Si le Bukavac n’avait pas été aussi faible à ce moment précis, il se serait sûrement déchaîné, et les pauvres enfants ne seraient peut-être pas dans l’état où ils étaient actuellement. Le garçon tendit la main.

Et espérait de tout son cœur que les adultes derrière lui le voyaient faire.

Le Bukavac déplia deux de ses tentacules et vint les enrouler sinueusement autour du membre du Gryffon. On aurait pu se méprendre sur les intentions de l’animal, croire qu’il fonctionnait à la manière d’un boa constrictor ; mais, en réalité, si vous aviez un tant soit peu de savoir sur cette rare beauté, vous saviez que c’était pour le Bukavac une manière de montrer qu’il n’était pas agressif. Voyant que le rituel pacifique était exécuté, Tyr s’approcha plus franchement et commença à examiner l’animal, les tentacules toujours enroulées autour de son bras. Il commença à lui parler.


« Okey. Arador, tu vois la cage là-bas ? » demanda le garçon à l’oreille de l’animal en pointant l’objet du doigt.

Les tentacules se serrèrent. Il la voyait.


« Il va falloir que tu rentres dedans. »

L’animal ne comprit sûrement pas cette phrase car Tyr n’avait pas fait de geste pour accompagner ses paroles. Et il ne se voyait pas comment il allait déplacer de lui-même l’animal jusqu’à la cage. Peut-être que…


« Miss ? Peut-être voudriez-vous venir le voir avant qu’il ne soit trop apeuré par la cage ? » proposa le garçon à sa professeure.

Sous cette proposition généreuse, Tyr voulait en réalité qu’elle l’aide à amener le Bukavac jusqu’à sa prison temporaire. Il ne se sentait pas capable de le faire seul. L'animal respira bruyamment, comme pour dire qu'il n'était pas vraiment d'accord, mais il relâcha quelque peu son étreinte. Tout allait bien se passer.

Maïka Cooper : « La question c'est pas de garder Gryffondor pour sauver Poudlard, mais de virer Serpentard pour ne pas avoir à sauver Poudlard.»

06 mars 2018, 15:42
Le nouvel habitant  PV 
Vraiment pardon pour cette longue attente
D'un œil intrigué, Isabel observa le manège du jeune garçon. La main sur sa baguette, elle sentit ses doigts se serrer un peu plus autour de l'objet lorsqu'un tentacule s'enroula autour du bras du Gryffondor. Néanmoins, la jeune femme garda ses bras le long du corps, ne souhaitant faire aucun geste brusque qui aurait pu effrayer la créature. Un peu en retrait, elle gardait les yeux fixés sur cette scène étrange. L'animal ne semblait pas agressif, au contraire. Ce qui fascinait Isabel qui se demandait encore comment un tel lien avait bien pu naître entre le Bukavac et le sorcier.

« Miss ? Peut-être voudriez-vous venir le voir avant qu’il ne soit trop apeuré par la cage ? »

Inutile de le répéter une deuxième fois. L'enseignante hocha la tête, gardant un air sérieux sur le visage tandis que son esprit virevoltait d'une information à une autre, dressait déjà les schémas de son inspection et organisait à toute vitesse la façon la plus productive de retenir un maximum de choses. 
Un pas après l'autre, Isabel s'approcha. Tout en s'assurant que le Bukavac n'effectuait aucun mouvement agressif, elle arriva finalement à auteur de son élève. Elle imita alors les mouvements qu'elle l'avait vu faire, et tendit lentement son bras gauche, celui qui ne tenait pas sa baguette, vers l'animal. Quelques secondes passèrent sans que rien ne se passe. Puis un tentacule vint frôler la peau de la jeune femme avant de se reculer précipitamment. Le Bukavac répéta ce manège trois ou quatre fois, avant de glisser le tentacule le long de la main de la sorcière et de l'y laisser plus longtemps. Ce contact était étrange, mais Isabel se retint de tout mouvement. Le souffle court, elle essaya de se détendre.

« C'est bien mon grand » murmura-t-elle pour l'animal.

S'autorisant un ou deux pas de côté, la professeure de Soins observa de plus près le corps de la créature, essayant de déterminer si aucune blessure grave n'était à déplorer. De nombreuses cicatrices parcouraient son corps, plus ou moins anciennes, mais aucune ne semblait encore saigner, ce qui rassura Isabel qui constatait malgré tout qu'il devait manquer de sang.  Quelques plis de peau par endroit indiquait à la jeune femme que le Bukavac avait perdu du poids, probable résultat de son isolement en ces lieux et sa non-activité. Il ne semblait cependant pas en trop mauvaise santé. Le Gryffondor s'était bien occupé de lui, à la hauteur de ses moyens. Isabel afficha un léger sourire de satisfaction avant de continuer son inspection.
Elle finit par capter le regard saphir de la créature. Tout en le contemplant, elle adresse la parole à Tyr qui se tenait toujours à côté d'elle.

« Monsieur Uynauge, pensez-vous pouvoir le faire avancer ? J'attendrai votre signal de départ pour vous suivre. D'une voix un peu plus élevée, sans pour autant lâcher le regard de l'animal, la jeune femme s'adressa au groupe derrière elle. Le Bukavac est affaibli. Perte de sang et de poids. Mais rien d’alarmant. Il devrait remplir les conditions de voyage. »

Elle entendit derrière elle Frank Pins gratter quelques lignes sur ses parchemins. Le reste du personnel garda le silence à l'exception d'Amanda Grey.

« Bien, professeur. Nous nous chargeons d'adapter les caractéristiques de la cage et de préparer l'entrée du Bukavac. Cela va nous demander l'utilisation de quelques sorts sur la cage, au risque d'agiter la créature. Faites attention. Fisher… pas  de sorts qui ne soient indispensables, s'il vous plaît. »

L'Auror marmonna mais se mis en place de son côté. Isabel quant à elle lâcha le regard de l'animal pour se tourner vers celui de son élève. Un sourire encourageant sur le visage, elle attendit qu'il prenne la suite, le bras toujours en contact avec le tentacule de ce fameux Arador.

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05 avr. 2018, 15:48
Le nouvel habitant  PV 
« J'ignore si je pourrais le faire rentrer dans la cage, Miss, mais on va de toutes façons devoir essayer. »

Tyr ne souhaitait pas donner de faux espoirs à sa professeure. Il était clair qu'avec la présence de ce crétin d'Auror, la tâche allait être plus ardue que si le garçon avait été seul. Cela étant, seul, il n'aurait jamais pu ramener Arador à Poudlard... 

L'Auror se mit à agrandir la cage par magie, comme il avait été prévu de le faire. Le garçon le regardait de son oeil d'un air mauvais. Tout comme la directrice de Poudlard Kristen Loewy dans une exploitation de choux de Bruxelles, Fisher n'était pas à sa place ici. Heureusement, il semblait malgré tout y mettre un peu du sien : il parlait en chuchotant, tournant le dos à l'animal comme s'il ne voulait pas que celui-ci voit ses actions, et la cage grandissait petit à petit. Le bec de la créature claqua de curiosité lorsque les barreaux de métal dépassèrent la taille de l'Auror. Arador ne semblait pas comprendre que cette prison était justement faite pour lui.

Que comprenait-il d'ailleurs ? Tyr n'avait jamais cherché à savoir précisément où l'intelligence du Bukavac posait ses limites. Il avait su comprendre que le borgne ne lui voulait pas de mal, il avait su comprendre qu'il pouvait devenir son ami. Il avait su rester dans l'endroit où les enfants l'avaient trouvé blessé : mais était-ce par incapacité physique ou par instinct de survie ? Pouvait-il communiquer avec d'autres membres de son espèce, pouvait-il essayer de faire passer des messages ? Le Bukavac était une créature dangereuse, classifiée avec au moins trois ou quatre étoiles : mais d'où pouvait provenir le danger, Tyr l'ignorait.

Et il n'en avait cure. 

Lorsque la cage fut prête, Fisher s'écarta à une distance plus que respectable, sans toutefois perdre le monstre de vue. Tyr claqua des doigts, plutôt comme un signal à lui-même :

« On y va ! »

Et il partit devant. Il entendit la masse gluante du Bukavac se secouer derrière lui, et se mouvoir lourdement sur le sol, lâchant sûrement au passage la main de la professeure Almeida. Tyr sentit l'animal le suivre de très près, comme s'il était prêt à lui attraper le mollet. Il ne le fit pas.

Le Borgne et la Bête s’arrêtèrent devant la cage. Tyr essaya de faire comprendre à Arador que son rôle était de pénétrer dans la cage. Ce qu'il refusa catégoriquement de faire. Après une minute à essayer de se faire comprendre, Tyr décida de passer à la vitesse supérieure. Il rentra lui-même dans la cage - et Arador le suivit. Il en ressortit : Arador en ressortit également, non sans le bousculer quelque peu.

« Cela vous dérange si vous avez un passager de plus à transporter ? » demanda Tyr avec un sourire aux lèvres.

Maïka Cooper : « La question c'est pas de garder Gryffondor pour sauver Poudlard, mais de virer Serpentard pour ne pas avoir à sauver Poudlard.»