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23 juil. 2018, 23:21
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
MAISON FAMILIALE
LETTERKENNY

Initialement écrit dans l'ordre chronologique, les circonstances font que j'ai besoin de revenir un peu en arrière. Faire un décalage serait une tâche trop lourde compte tenu de ce qui existe déjà, ce premier post devient donc un sommaire qui lui, retracera la chronologie.

Sur ce, je retourne aux aventures de la famille O'Belt au sein de leur maison familiale dans la ville de Letterkenny, dans le Donegal, en toute humilité bien entendu. En espérant que cela plaise à quelques uns d'entre-vous.

Pour ceux qui se posent la question, Ennis, Domhall, Diarmuid et leur père Briac parlent couramment irlandais. Lorsqu'ils sont entre eux, sans la présence de Cathleen, il parlent donc en gaélique. Lorsque Cathleen O'Belt est présente, tout le monde parle en anglais.

SOMMAIRE
AVRIL 2019 - BRIAC & CATHLEEN
AVRIL 2023 - BRIAC & CATHLEEN
MAI 2023 - BRIAC & CATHLEEN
DÉCEMBRE 2023 - BRIAC, CATHLEEN & DIARMUID
AVRIL 2030 - BRIAC & CATHLEEN
JANVIER 2035 - ENNIS
DECEMBRE 2035 - CATHLEEN & ENNIS
AOÛT 2038 - BRIAC & ENNIS
DÉCEMBRE 2041 - DIARMUID, DOMHALL & ENNIS
AOÛT 2042 - ENNIS
DÉCEMBRE 2042 - BRIAC, CATHLEEN, DIARMUID, DOMHALL & ENNIS
DÉCEMBRE 2042 - BRIAC, CATHLEEN, DIARMUID, DOMHALL & ENNIS
JUILLET 2043 - ENNIS
AOÛT 2043 - BRIAC, CATHLEEN, DOMHALL & ENNIS
JUIN 2044 - ENNIS
JUILLET 2044 - ENNIS
AOÛT 2046 - BRIAC, CATHLEEN & ENNIS
AOÛT 2046 - BRIAC, CATHLEEN, DIARMUID, DOMHALL & ENNIS
NOVEMBRE 2046 - BRIAC
JANVIER 2047 - BRIAC, DIARMUID, DOMHALL & ENNIS
JANVIER 2047 - CATHLEEN & DOMHALL
JANVIER 2047 - BRIAC
JANVIER 2047 - BRIAC & CATHLEEN
JUILLET 2047 - BRIAC & ENNIS
JUIN 2048 - BRIAC & ENNIS

LEGENDE
RP sans avertissement
RP avec avertissement traitant d'un sujet sensible évoqué en début de post
Dernière modification par Ennis O'Belt le 13 sept. 2018, 23:10, modifié 1 fois.

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et à partir du 05/01/48- Avatar par A. Davis

24 juil. 2018, 00:51
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
DÉBUT AVRIL 2030

La grande demeure familiale se trouvait être au beau milieu de la campagne environnante de Letterkenny. Il y vivait une famille sorcière issue de la petite aristocratie irlandaise. La société sorcière était ainsi faite. Les titres de noblesse - comme dans le reste des îles britanniques - étaient toujours en vigueur et les O'Belt tenaient à ce que leur rang soit reconnu. Ils participaient donc à des soirées mondaines régulièrement. Leur fortune personnelle, développée par leurs familles respectives aurait pu leur permettre de vivre rentiers mais ils avaient choisi - l'un et l'autre - d'avoir une activité professionnelle. Briac O'Belt, vingt-neuf ans, était briseur de sort ce qui le tenait loin de sa famille plusieurs jours - parfois semaines - de suite en fonction des missions. Cathleen O'Belt, vingt-huit ans, était apothicaire. Ses deux enfants étant encore très jeunes, elle dirigeait sa boutique en y passant régulièrement. Elle préférait rester chez elle pour éduquer ses deux garçons selon leur rang, et elle était exigeante concernant leurs manières et leur instruction.

Depuis trois ans, le couple avait engagé un précepteur afin de faire cours à Diarmuid, leur aîné âgé maintenant de six ans. Domhall - trois ans - avait rejoint son frère depuis le mois de janvier. Et la mère de famille était plus que satisfaite des progrès de ses deux garçons avec leur professeur Mr. Lynch. Le brave homme lui faisait des compte-rendus quotidien de leurs avancées respectives et il n'était pas compliqué de constater la vivacité d'esprit des deux enfants.
Du point de vue des règles sociétales, elle n'avait pas trop à se plaindre. Le plus âgé avait bien intégré la bienséance et se comportait toujours parfaitement devant les adultes quand elle l'emmenait à la boutique. Quand au second, il était encore trop jeune pour ce genre d'excursion. Mais il faisait des efforts, tentant d'imiter son aîné quand ils recevaient de la visite ou quand leur père rentrait. Bien entendu c'était difficile, mais il était important que ses enfants comprennent que leurs émotions étaient une arme que les autres n'auraient aucune pitié à utiliser contre eux. Il leur fallait donc les maîtriser et les cacher en public. C'était pour cela que les deux adultes mettaient un point d'honneur à les habituer même en privé à l'absence de démonstrations affectives effusives.

Ce jour là, ses enfants étaient en cours depuis deux heures déjà. Elle pouvait parfois percevoir la voix du professeur expliquer à l'un ou l'autre des garçons une notion adaptée à leur âge. Son mari lui était en déplacement depuis prêt de quinze jours et il devait rentrer dans la mâtinée. Pour combien de temps, c'était encore quelque chose d'incertain. Tout dépendrait des gobelins et des missions qu'ils pourraient avoir besoin de lui confier. Elle le saurait sans aucun doute bien assez vite. Pour le moment, elle faisait les cents pas devant la cheminée du salon où Briac ne devrait plus tarder à apparaître. Il était rare que ses sentiments la dépassent à ce point mais elle se trouvait être dans un état de stress particulièrement important. Regardant une fois de plus l'horloge qui indiquait dix heures et six minutes, soit deux minutes de plus à peine que la dernière fois que ses yeux s'étaient posés dessus, Cathleen réajusta une épingle dans ses cheveux. Un tic nerveux qu'elle n'avait que dans les situations les plus tendues. Alors qu'elle allait repartir pour un énième aller-retour, la cheminée crépita et son mari sortit des flemme verte. La femme se redressa aussitôt, droite comme un i pour accueillir son époux:

-"
Bonjour Briac." La phrase avait été légèrement précipitée par la jeune femme, trahissant son état de stress. L'homme l'observa. Il connaissait bien Cathleen et savait dors et déjà, alors même qu'elle n'avait prononcé que deux mots, que quelque chose clochait. Après tout, il se connaissait depuis maintenant quinze ans et malgré tous les masques qu'ils utilisaient, l'un et l'autre savait parfaitement passer au delà de ça.

- "
Cathleen." La salua-t-il avant de l'embrasser. Peu d'effusion comme à l'habitude mais, alors que son épouse allait parler il la coupa, lui demandant quel était le problème qui la travaillait autant. Il était lasse après ces quinze jours de travail intense et préférerait pouvoir lire tranquillement son journal avant le repas de midi où il retrouverait ses deux garçons. Ce temps s'annoncerait particulièrement épique puisque comme à l'habitude, Diarmuid et Domhall seraient bien trop excités de le revoir pour faire particulièrement attention à leurs manières. Il savait dors et déjà qu'il faudrait sévir et ça ne l'enchantait pas plus que cela. Et l'inquiétude dans les yeux de la femme juste en face de lui ne lui annonçait rien de bon. Qu'était-il donc arrivé pendant son absence au juste?

Elle prit une grande inspiration afin de trouver la manière la plus adéquate de lui annoncer ce qui la travaillait depuis plusieurs jours. Elle lui avait pourtant déjà par trois fois annoncé ce type de nouvelle. Mais la dernière expérience avait été pour le moins traumatisante pour la jeune femme qui s'était juré que cela n'arriverait plus jamais. Mais la nature et la magie en avait voulu autrement malgré toutes les précautions que le couple avait pu prendre. Elle se jeta pourtant à l'eau et formula sa phrase de la manière la plus concise et claire possible:

- "
J'attends un enfant. La naissance est prévue en novembre." Briac O'Belt ne put s'empêcher de hausser un sourcil. Ça n'était donc que ça qui rendait sa femme nerveuse? Il savait bien qu'elle avait été affectée par la perte de leur petite fille quelques jours à peine après sa naissance. Mais il pensait, puisqu'ils en avaient reparlé plusieurs fois depuis, et qu'elle lui avait dit que tout allait, que c'était une affaire close. "Une merveilleuse nouvelle!" Se réjouit-il sans réellement voir l'éclat de tristesse dans les yeux de sa femme. "Il nous faudra l'annoncer aux garçons et à nos parents sans tarder. Une naissance est une fête!" Ajouta-t-il avant de prendre le chemin de l'aile de repos. "Quitte donc cette mine inquiète."



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06 août 2018, 20:04
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
DÉBUT JANVIER 2035

La petite Ennis - 4 ans - n'était pas ravie, ce matin-là, de devoir se rendre dans la salle d'étude de la maison. Sa mère lui avait annoncée la veille, qu'elle devrait maintenant assister à des classes, tous les matins, comme ses grands frères. La petite fille n'était pas certaine d'avoir bien compris de quoi il s'agissait. Jusqu'à présent, elle n'avait jamais eu le droit de pénétrer dans cette pièce ou ses frères devaient aller quatre heures par jour avec Mr. Lynch. Le professeur était celui que Cathleen O'Belt avait choisi lorsque son aîné - Diarmuid - avait eu 4 ans, pour lui apprendre tout ce qu'un petit sorcier doit savoir: lire, écrire, compter, l'histoire des sorciers, et des bases dans toutes les matières étudiées à Poudlard. Il n'était pas question pour elle que ses enfants ne soient pas les meilleurs une fois là-bas.

En se levant, elle avait d'ailleurs oublié cette obligation et c'est sa mère qui l'avait rappelée à l'ordre dès le petit déjeuner alors qu'elle expliquait à ses frères ses plans pour la matinée: Jouer dans la neige fraîchement tombée dans la nuit. La réplique sèche de sa mère avait littéralement refroidi la gamine qui avait dû retenir des larmes. Elle n'aimait pas cette façon qu'avait sa mère de lui parler, toujours sèche, froide, autoritaire. La petite fille ne pouvait pas le savoir mais la mère de famille ne savait pas faire autrement avec ses enfants, surtout avec sa fille. Elle voulait de leur part une attitude irréprochable et une tête bien faite. Le reste lui importait peu.

Mais pour une enfant de quatre ans il était compliqué de comprendre ce qui se passait dans la tête de sa mère et c'est la mine contrariée et en traînant les pieds qu'elle se rendit – à la suite de ses aînés – dans la petite salle de cours aménagée pour eux. Leur professeur venait d'arriver dans la demeure irlandaise et ne tarderait pas à pénétrer dans la pièce à leur suite. Si ses deux frères avaient maintenant l'habitude de ces cours particuliers, ce n'était pas le cas de la châtain qui observait les lieux mi-curieuse, mi-inquiète. Quatre tables toutes munies d'une chaise. Sur la plus grande, des livres, des parchemins, des plumes et plusieurs encriers, sur les trois autres plus petite, des parchemins vierges et de quoi écrire. Ses frères venaient de s'installer sur les deux plus hautes, il en restait une, plus basse qui lui était sûrement destinée. Diarmuid, en frère aîné prévenant, lui fit signe de s'installer. Et il eut bien fait, tout juste assise que M. Lynch pénétrait dans la salle suivit de leur mère. Ennis eut la présence d'esprit de suivre les mouvements de ses frères et de se relever. Ça valait bien la peine de s'asseoir, pensa-t-elle. Mais elle se garda bien de l'exprimer tout haut. Après la réprimande du matin, il n'était pas question de provoquer une nouvelle fois sa mère. Elle n'était déjà pas bien patiente, il ne fallait pas repousser ses limites. Le regard glaçant et autoritaire de sa mère chassa la contrariété qu'elle ressentait par une espèce d'inquiétude et un nœud dans le ventre. La petite déglutit et posa son regard sur elle pour l'écouter.

La femme prit le soin d'expliquer à sa cadette et de réexpliquer à ses deux garçons, comment se passerait les cours avec leur professeur. Ennis se concentra pour tout retenir mais au vu du nombre de règles à respecter elle se demandait vraiment si elle allait s'en sortir. Elle voulut regarder ses frères mais le regard de Cathleen était fixé sur elle. Il ne fallait pas détourner les yeux quand un adulte lui parlait, c'était ainsi. Mais difficile, elle trouvait chacun des mots de sa mère dur et froid. Comme d'habitude. Puis, la liste de règle et de recommandation prit fin, la petite fille avait un peu mal aux jambes. Elle n'avait pas l'habitude de rester ainsi debout et immobile de longues minutes. C'est donc en essayant de dissimuler son soulagement qu'elle s'asseyait après le départ de sa mère et en avoir reçu l'autorisation de leur précepteur. L'homme paraissait être vieux à Ennis. Mais moins que son père. Mais en même temps, à cet âge tout adulte est vieux non? Il donna à ses frères de quoi travailler pendant un temps avant de se tourner vers la petite fille qui posa sur lui ses yeux marrons grands ouverts. Il prit alors sa chaise pour venir s'installer à ses côtés. La leçon démarrait et ça serait de l'écriture.




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11 sept. 2018, 01:03
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
DÉCEMBRE 2035

Ce matin-là, les deux plus jeunes enfants O'Belt étaient dans le laboratoire de potion de la maison avec leur tuteur. Chacun avait un exercice différent, adapté à son âge.
Domhall, de quatre ans son aîné, s'appliquait à découper des racines de marguerites qui serviraient à la potion qu'il faisait avec M. Lynch. Ennis avait devant elle différents ingrédients. La petite devait inscrire leurs sur un morceau de parchemin attaché à chaque ingrédient. La fillette s'était appliquée à tracer une à une les lettres avec sa plume, sans trop faire de taches. C'était toujours difficile pour elle qui était gauchère. Son professeur lui avait expliqué très tôt qu'il était mieux que chaque personne taille sa plume elle-même. Cela permettait de lui donner le meilleur biseau possible pour correspondre à sa main et sa façon d'écrire. Mais à cinq ans, on est bien trop jeune pour manier un couteau. C'était donc toujours l'un de ses parents ou son précepteur qui le faisait et le résultat sur son écriture était toujours assez mitigé pour le moment. Toutefois, la châtain prenait toujours énormément de temps pour écrire et s'équipait consciencieusement de son buvard pour que son parchemin soit le plus propre possible. C'est qu'elle ne voulait pour rien au monde subir des réprimandes et de son professeur et de sa mère, voire de son père une nouvelle fois à ce sujet. Alors elle faisant extrêmement attention et s'il le fallait recommençait. Elle préférait toujours voir les adultes grommeler sur sa lenteur que sur la forme de ses travaux.

Elle avait fini son exercice depuis un moment et s'ennuyait ferme. Dom' aussi semblait oisif, Ennis remarqua que l'ensemble de ses racines avaient été tranchées. Ils attendaient donc que leur tuteur ne vienne voir leur travail. Celui-ci sembla plutôt satisfait des enfants, content même, elle était certaine d'avoir vu un petit sourire se dessiner sur ses lèvres. Il les emmena en salle d'étude et, pour les récompenser – en quelques sorte – leur parla de l'histoire des sorciers irlandais. Pour une fois, ils n'auraient qu'à écouter. Ennis aimait toujours quand on lui parlait d'histoire. Les faits des sorciers d'un autre temps la fascinaient toujours et elle se plaisait à s'imaginer à leur place, lançant des sorts ou concoctant des potions. Et, elle s'était aperçue que ce stratagème lui permettait de bien retenir ce que disait l'homme qui les instruisait. Parfois mieux que ses frères – mais parfois seulement – et cela lui tirait toujours une mine fière. Après tout elle était bien plus jeune qu'eux.

Ce jour-là, la mère de famille fut satisfaite du travail de ses deux enfants. Des trois mêmes, elle venait de recevoir le dernier bulletin de son aîné avant les examens de Noël et de jolis O le remplissait. Même sa fille eut le droit à un compliment ce qui était plutôt rare. Généralement, elle avait toujours quelque chose à redire à la fillette. Mais là rien, ni sur son attitude – puisqu'elle questionnait toujours le professeur – ni sur son travail – qui avait été particulièrement appliqué – ni sur son comportement à l'issue du cours. La mère hocha la tête, apparemment, même s'il y avait encore besoin de nombreux rappels – presque tous les jours – sa fille semblait enfin intégrer ce qu'on attendait d'elle. Le calme en toute circonstance, le maintien irréprochable, la politesse et des capacités de réflexion. A tout bien réfléchir elle en tirerait bien quelque chose de correct. Le tuteur repartit, elle se dirigea vers le salon d'hiver où elle trouva ses deux plus jeunes enfants assis sur le canapé. Le benjamin lisait un livre à voix basse à la petite. Elle savait lire mais aimait encore que l'un de ses frères lui narre des histoires. Cathleen O'Belt s'autorisa un instant à les regarder, elle fut presque attendrie puis songea à cette enfant perdue et mura ses sentiments profondément. Y repenser ne faisait que rouvrir une plaie déjà bien béante. Elle ferma les yeux un instant pour reprendre contenance puis reposa le regard sur les deux enfants avant de les interpeller pour qu'ils se rendent dans la salle à manger. Son garçon parti tout de suite alors que sa fille descendait un peu plus péniblement du fauteuil, froissant sa jupe:

- "
Faites donc attention Ennis." Fut le seul commentaire de la mère de famille avant de suivre la petite, qui avait baissé la tête, dans la pièce où les elfes servaient le repas.



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14 déc. 2018, 15:19
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
AOÛT 2038

Son deuxième grand frère avait reçu peu de temps auparavant, sa lettre pour Poudlard. Elle ne voulait pas vraiment que lui aussi parte aussi longtemps. Jusqu'à fin décembre. C'était si long... Et en plus elle serait seule avec ses parents. Seule avec leur tuteur qui était désormais son tuteur. Parfois même, elle serait seule avec leur mère qui mettait un point d'honneur à être la plus distante possible, de son point de vue. Mais la petite fille de sept ans et demi subissait les préparatifs comme une punition. Avait-elle fait quelque chose de mal?

Cette question, elle se la posait tous les jours. Et ne trouvait pas toujours de réponse. Et surtout, certaines attentions qu'elle avait pour ses parents – notamment sa mère – n'avaient pas l'effet escompté. Comme hier, pourquoi avait-elle été puni lorsqu'elle lui avait offert ces tulipes cueillies dans le jardin? La petite fille ne comprenait pas et elle n'avait pas eu plus de réponse en se tournant vers son père qui avait hoché la tête et indiqué sa chambre où elle devait y réfléchir. Mais à quoi? Deux heures plus tard, elle n'avait pas réellement de réponse. Elle avait formulé d'une voix atone que sa faute avait été de cueillir ces fleurs sans grande conviction et sa mère semblait s'en être contenté. Elle n'avait pas osé allée voir ses frères par la suite qui était bien trop occupé à parler de Poudlard et c'était rendu à la bibliothèque pour y faire l'une de ses activités favorite et autorisée pour "une jeune fille de son rang"; la lecture. Elle avait pris un livre pour enfants sur la mythologie nordique dont s'inspiraient plusieurs des rites sorciers et l'avait parcouru jusqu'au repas du soir où elle mit un point d'honneur à ne pas se faire remarquer.

Le lendemain, l'épisode de la rose oublié, elle fut embarquée dans les préparatifs des deux malles pour ses frères. Elle fit donc tout ce que sa mère lui demandait le plus consciencieusement possible afin de lui faire oublier ce qui c'était passé la veille. Mais le retour de leur père en plein milieu de l'après-midi mit du sable dans l'engrenage comportemental d'Ennis. En le voyant alors qu'elle descendait les marches de l'escalier menant à l'étage après avoir été donner à Diarmuid deux de ses robes d'école, elle courut pour réduire le plus vite possible la distance entre elle et Briac puis s'exclama en irlandais:

- "
Père, je suis…" Mais le dit père la coupa brusquement dans la même langue:

- "
Il me semblait qu'avec votre mère, nous avions été clair sur le comportement que vous deviez tenir Ennis. Quand comprendrez-vous? Remontez donc cet escalier pour vous y prendre convenablement. La petite, sous le ton sec de son père, fit alors demi-tour et remonta les marches avant de les descendre une nouvelle fois en prenant son temps. Un temps qui lui sembla incommensurablement long et alors qu'elle posa le pied sur la dernière marche, son père qui s'était approché lui dit:

- "
Voilà qui est bien mieux. Bonjour Ennis."

- "
Bonjour Père. Comment allez-vous?" Questionna la fillette d'une voix triste. Le retour de leur père était toujours une source de joie, joie bien vite mise de côté avec ce protocole. Et la petite fille était triste, triste de ne pas pouvoir serrer ses parents dans ses bras, triste de ne pas réussir à avoir quelques moments de tendresse, triste de savoir que le retour de Briac annonçait fatalement un départ plus ou moins proche. Et tout juste sa question posée qu'elle baissait la tête pour cacher ce sentiment qui la prenait.

- "
Bien, bien. Sachez que c'est la dernière fois que je vous reprends à ce sujet, puis-je vous faire confiance? Il lui redressa la tête d'un doigt pour pouvoir regarder sa fille. Cette dernière acquiesça et c'est sur cet entrefaite que sa mère arriva, suivie par ses deux frères. Tous saluèrent le nouvel arrivant avant que celui-ci ne s'excuse pour aller prendre quelques repos. Le lendemain, 31 août, ils se rendaient à Londres pour faire les courses des deux aînés puis les déposer à la gare le lendemain, avant cela, il avait encore quelques détails à régler.



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08 janv. 2019, 18:42
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
FIN D'APRÈS-MIDI DU PREMIER JOUR DES VACANCES DE NOËL 2041

Ennis était ravie. Ses frères étaient revenus de Poudlard la veille au soir et voilà que toute la fratrie se trouvait réunie dans la demeure familiale. Bien sûr, pour que la famille soit au complet, il manquait leur père. Mais d'après Cathleen O'Belt, celui-ci rentrerait de sa mission de travail pour le repas de Yule et c'est encore ce qu'Ennis trouvait de plus important. Depuis le temps, elle avait l'habitude de voir son père partir plusieurs jours de suite pour remplir une quelconque mission pour les gobelins. Cela ne changeait pas trop de d'habitude. Par contre, le retour de ses frères, ça c'était un changement. Avec l'école, elle ne les voyait plus tant que ça et même si Diarmuid préparait avec ardeur ses ASPIC, ils partageaient quelques moments par paires ou en trio au moins quelques minutes dans la journée. Ce qui n'était pas pour lui déplaire. Et c'est exactement ce qu'il se passait à ce moment là dans la bibliothèque de la maisonnée. Tous les enfants étaient présents. Ennis lisait un livre donné par Domhall à son retour de Poudlard et était absorbée par sa lecture. Les deux aînées eux, discutaient des derniers évènements qui avaient chamboulé Poudlard, ce qui tira leur benjamine de sa lecture. Ses parents en avaient parlé, elle le savait mais elle n'avait pas réellement pu poser plus de questions. Les enfants ne se mêlent pas des conversations des adultes. Elle n'avait ainsi aucune idée précise de ce qui s'était réellement passé et des conséquences que ça pouvait bien avoir sur l'école de sorcellerie britannique ou ses frères. Mais ses aînés se turent bien vite, ils semblait avoir réglé la question. Finalement, non, elle ne saurait pas le fin mot de cette histoire. Devait-elle mettre les pieds dans le plat et poser franchement la question? C'était peut être le mieux pour comprendre. C'est donc ce qu'elle fit, regardant dans les yeux le septième et le quatrième année qui furent alors bien embêtés pour lui répondre. Mais le plus vieux se lança. La petite fille appris donc qu'il était question de l'indépendance administrative de l'école. Des mots qu'elle connaissait mais qui restaient flou. Elle dû donc demander des précisions sur ce que cela pouvait bien signifier et c'est Domhall qui apporta cette fois-ci une réponse:

- "
C'est juste que maintenant, personne au Ministère de la Magie ne peut venir se mêler de la gestion de l'école. La directrice est la seule à décider si tu préfères."

- "
Ça veut dire que personne du Ministère ne peut venir dire qu'il faut changer de professeur ou..." La fillette laissa sa phrase en suspend parce qu'elle n'était pas certaine de bien se souvenir de ces faits historiques

- "
Ou renvoyer les nés-moldus?" Les deux garçons acquiescèrent. Exactement ça oui, ils virent dans les yeux de leur sœur qu'elle avait saisi. Puis Diarmuid releva une lueur interrogatrice. Merlin qu'Ennis pouvait être curieuse! Et surtout, oser demander. Ce qui agaçait profondément leur mère. Moins leur père... Tant qu'elle posait les questions en privé, ce qui était moins évident pour elle.

- "
Tu penses à quoi?" la questionna-t-il pour éviter qu'elle ne se lance plus tard, à un moment moins approprié et dans un endroit moins privé que la bibliothèque familiale.

- "
Mais mère dit que les nés-moldus ne méritent pas d'aller à Poudlard." Domhall grimaça et Diarmuid soupira. Avant d'entrer à Poudlard, ils auraient dit cette phrase de la même façon très certainement. Il fallait dire que leur mère n'aimait pas spécialement les nés-moldus qui - forcément - n'avaient pas la même éducation qu'elle. Et Cathleen O'Belt n'aimait pas que tout ne fonctionne pas partout comme elle l'entendait. Maniaque du contrôle de de la représentation, il fallait que tout soit toujours parfait et conforme à une société noblio-bourgeoise. Quelque chose de très proche de la mentalité t de la façon de vivre sang-pures. Sauf que la plupart des nés-moldus ne vivaient pas ainsi. Ils l'avaient appris. Domhall lui expliqua alors que les nés-moldus n'avaient juste pas la même éducation, que ça ne faisait pas d'eux des sorciers moins bons ou moins méritant. Il enchaîna avec un exemple concret:

- "
J'ai rencontré un première année dont les parents sont moldus dans le train. Il nous avait vu sur le quai, la façon dont on agissait. Très différente de la sienne. Et on en a discuté, de pourquoi on faisait ainsi, lui de pourquoi il procédait autrement. On a parlé des deu mondes et on a appris plein de choses qu'on ne savait pas. Ce n'est pas parce que les gens ne font pas tout à notre manière qu'ils sont moins méritant ou moins bons sorciers." A la fin de sa tirade, il observa sa sœur qui semblait en profonde réflexion.

- "
C'est bien s'il s'est intéressé à nous. Son monde c'est le nôtre."

- "
Et celui des modlus Sio'. C'est pour ça qu'on doit aussi s'y intéresser." ajouta Diarmuid. Ce qui tira une mine interrogatrice à sa sœur, mais aussi à son frère. Tout le monde avait du chemin à parcourir dans cette histoire et si Dom était plus loin que Siofra sur celui de la vie avec les nés-moldus, tout n'était de toute évidence pas acquis après des années à entendre leur mère rabaisser les enfants de non-sorciers.

- "
Je veux dire, il appartient aux deux mondes. Ils sont beaucoup, il faut aussi les comprendre pour pouvoir tous vivre ensemble. On a pas le choix, on est tous sorciers." Les deux plus jeunes regardèrent leur aîné avec intérêt, songeurs. Cet instant dura un moment, jsuqu'à ce qu'un elfe apparaisse pour les informer que le repas allait bientôt être servi. Qu'il fallait être prêt. Chacun se leva alors, vérifiant sa tenue avant de faire le nécessaire et partir retrouver leur mère dans la salle-à-manger. Pour une fois, Ennis ne dit presque rien du repas, restant droite - ou du moins suffisamment pour que sa mère ne relève pas - et mangeant sans poser de question. Elle avait bien trop à réfléchir sur la question.



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08 janv. 2019, 18:43
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AOÛT 2042

Elle aussi avait reçu sa lettre pour Poudlard. Elle allait enfin quitter cette maison où elle ne se sentait bien que quand les membres masculins étaient présents. Autant dire que les quatre dernières années où ses frères partaient du premier septembre à fin décembre puis de début janvier à juin avaient été particulièrement éprouvantes pour la gamine. Elle avait toujours cette impression que sa mère ne l'aimait pas. Qu'elle ne voulait pas d'elle. Quoi qu'elle fasse, quelque soient ses efforts, quelques soient ses paroles ou attention. Elle ne voyait dans son regard qu'une sorte d'indifférence qui se teintait de colère quand elle faisait quelque chose de travers. Sauf que les travers, parfois, elle ne comprenait pas vraiment ce qu'ils étaient ou ce qui les déclenchaient. Comme si sa seule présence était un affront.Alors elle avait redoublé d'efforts pour lui convenir dès qu'elle avait compris le fonctionnement de Cathleen. Respectant à la lettre ses obligations, travaillant d’arrache-pied avec Mr. Flynch pour être la meilleure possible. Le climat ne s'adoucissait que lorsque son père était à la maison.

Bien sûr, lui aussi était exigeant sur sa tenue, sa façon d'être et de parler, son comportement, ses résultats. Mais avec son père, elle réussissait à partager quelques moments complices à propos d'une lecture ou d'un sujet particulier. Il était d'ailleurs ravi de sa curiosité et répondait à la plupart de ses questions. Même sur son travail. Il s'étonnait de voir autant d'intérêt de la part de sa cadette mais lui transmettait ce qu'il pouvait. Elle était une éponge à connaissance, et en demandait toujours énormément. Alors Briac O'Belt en profitait, ses garçons aussi s'intéressaient, mais moins vivement. Et puis, cela lui permettait d'échanger avec sa petite dernière, sa seule fille. Il ne lui montrait jamais – rigueur aristocratique exige – mais il appréciait ces moments de partage qui lui permettait de mieux la connaître et la comprendre. Il avait ainsi déduit des paroles qu'ils échangeaient qu'elle ne comprenait pas toute cette discipline qu'on lui imposait ou encore qu'elle se passionnait pour les potions et leurs ingrédients. Il décelait même une certaine passion générale pour tout ce qui avait attrait aux sciences. Peut être aux langues anciennes? Il allait falloir qu'il s'en assure.

Mais quelque chose chagrinait sa fille, il le voyait bien. Et il peinait à mettre le doigt dessus. Et Ennis le voyait bien. Mais elle ne lui dirait rien, pour le moment en tout cas. Elle tâchait surtout de faire bonne figure et attendait Poudlard avec impatience. Encore quelques jours et elle y serait. Loin de cette mère qui agissait si étrangement. Exigeante, sèche et froide lorsqu'elles étaient seules; exigeante et particulièrement distante quand son mari rentrait. Elle s'effaçait et n'intervenait plus dans la vie de sa fille que pour les études ou quelques élans du comportement. Et depuis quelque mois, la cadette de la famille s'en était aperçue. Mais à qui pouvait-elle bien en parler? Diarmuid habitait maintenant à Londres pour étudier la médicomagie. Domhall n'était pas celui de ses frères qui était d'une grande aide dans ces moments-là, il se contentait toujours d'un, 'Ca ira mieux plus tard…'. Restait son père, mais elle n'osait pas. Que dirait-il si elle venait la voir en lui expliquant qu'elle pensait que s amère ne l'aimait pas, qu'elle avait sûrement fait quelque chose mais qu'elle ne savait pas quoi ni comment se corriger. Qu'elle faisait énormément d'efforts mais ne comprenait pas ce qu'elle faisait de mal. Pur sûr, au mieux, il en rirait, au pire… Elle serait bonne pour une remontrance de plus. Et, forcément, elle n'envisageait pas une seule seconde d'en parler à sa mère. Autant se pendre haut et court dans l'instant, ça serait bien plus rapide.

Telles étaient les pensées de la plus jeune des cinq membres des O'Belt. Pas tous les jours bien entendu, mais régulièrement. Mais heureusement, deux jours avant la rentrée des classes, elle n'y pensait pas. Pour une fois, le remue-ménage qui agitait la demeure irlandaise la concernait autant que son frère. Bientôt, elle serait sur le Chemin de Traverse; bientôt, elle prendrait le Poudlard Express; bientôt, elle serait dans cet immense château dont elle avait tant entendu parler; bientôt, elle serait à Poudlard.




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08 janv. 2019, 18:43
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
VACANCES DE NOËL 2042

Sur le quai de la gare, deux hommes étaient en pleine discussion. Le plus âgé des deux était Briac O'Belt et le plus jeune son fils aîné, Diarmuid, diplômé de Poudlard et apprenti médicomage. Ils attendaient l'arrivée du Poudlard Express qui transportait les deux plus jeunes membres de la famille.

Le train ne tarda pas et les deux jeunes gens descendirent chacun d'un wagon différent. Leurs deux visages s'illuminèrent, ils ne devaient pas s'attendre à les voir. D'ordinaire c'était toujours la mère de famille qui faisait le déplacement leur père. Les salutations furent sobres, éducation oblige, mais tous étaient heureux et détendus. La fillette était ravie de passer du temps avec eux trois. Poudlard l'avait séparé de ses frères dès que ceux-ci avait été en âge d'y aller. Et leur père était si souvent en déplacement...
Ils partirent sur le Chemin de Traverse, le père de famille souhaitant profiter de cet instant où ses trois enfants n'étaient qu'avec lui. Pas qu'il n'aimait pas les moments en famille mais il passait déjà tellement peu de temps chez lui...

Tout en sa baladant, ce dernier s'enquit de leur vie à Poudlard, glissant ça et là quelques anecdotes de sa propre vie étudiante. La plus jeune resta évasive. Comment expliquer à son père et ses frères qu'elle n'avait pas vraiment d'amis car elle passait son temps à travailler pour avoir de bonnes notes et faire plaisir à sa mère? Pour détourner le sujet, elle questionna le plus vieux de la fratrie et Dia' raconta à sa sœur, morceaux choisis, la vie d'un futur médicomage.

Malheureusement pour la jeune Gryffondor, cela ne dura pas. A peine rentrée, sa ma mère l'attendait dans le salon, parchemin en main. C'était son bulletin. D'un geste, Cathleen congédia ses deux frères. Elle tendit le dit bulletin à Briac qui le parcourut rapidement. La fillette resta stoïque, attendant l'orage. Elle en était sûr, le E en botanique ne passerait pas pour sa mère. Son père avait toujours été plus conciliant sur les résultats. Pas qu'il ne dirait jamais rien. Mais avec un peu de chance, un seul E passerait sans problème.
- "
Ennis, serait-il possible de m'expliquer?" La petite fille déglutit, cherchant le regard de son père. Mais celui-ci lisait toujours son bulletin. S'artardait-il sur les appréciations?

- "
Je..." Devant le regard noir de sa mère, elle s’interrompit tout net. " Ce genre de résultat n'est pas admissible tu m'entends!"

La petite acquiesça, et sur un signe de tête de son père, sorti de la pièce. La porte se referma et elle se laissa tomber le long du mur pour pleurer, de toute façon, aucun de ses parents ne le verrait alors elle pouvait bien se laisser aller. Elle ne l'avait pas prévu mais elle put entendre ce que ses parents se disaient.
- "
Cathleen, Serait-il possible de relativiser?!" En effet, si Briac O'Belt était aussi intransigeant que son épouse sur la tenue en public de ses enfants, il l'était moins sur les résultats scolaires. Quelques E dans le bulletin ne le choquait pas. Tant que les O étaient majoritaires cela lui convenait.

- "
Relativiser quoi? Ce n'est pas à la hauteur de ce qu'elle peut faire." Ennis n'entendit pas si son père répondait ou non à l'injonction de sa femme. De toute façon, sur ce point, ils s'étaient mis d'accord. C'était sa femme qui gérait la scolarité de leurs enfants. Et elle allait le lui rappeler quoiqu'il dise, ou pas.

- "
Que je sache, nous nous étions mis d'accord, JE m'occupe de l'éducation des enfants pendant que tu parcours le monde pour travailler. Ce n'est pas toi qui a dû les gérer et je te rappelle que je ne voulais pas de cette..." La petite fille n'entendit pas la fin de la phrase car Diarmuid venait de s'agenouiller devant elle:

- "
Tu ne devrais pas rester là tu sais, allez viens." Il lui tendit la main pour l'aider à se relever puis l'emmener à l'étage. Sa sœur avait sécher ses larmes mais il en voyait encore les traces. Il se devait de la consoler avant le repas du soir. Si elle restait dans cet état, cela ne ferait qu'aggraver les choses. Il la conduisit jusqu'à sa chambre et ils s'installèrent sur le lit de la fillette, il ouvrit les bras et elle s'y blottit:

- "
Raconte." dit-il en irlandais, sachant pertinemment que sa sœur était plus à l'aise dans cette langue, au plus grand damne de leur mère.

Alors la châtain lui raconta, entre quelques hoquets qu'elle tâchait de ne pas transformer en sanglots, ce qu'elle avait sur le cœur. Tout y passa, sa mère qui vraisemblablement ne l'aimait pas, ses efforts pour y remédier qui ne servaient à rien preuve en était ce soir là. Qu'elle n'arrivait pas à nouer de vrais contacts à Poudlard... Le plus grand, assez désemparé devant la détresse de sa cadette, ne savait pas quoi lui répondre. Il la serra un peu plus fort dans ses bras quand leur frère, Domhall, entra dans la pièce. Il s'assit de l'autre côté d'Ennis et posa sa main sur son épaule. La gamine se redressa et les regarda à tour de rôle:

- "
Qu'a voulu dire mère par: Je te rappelle que je ne voulais pas de cette...?" La question surpris les deux aînés. Ils se regardèrent. Bien sûr, ils n'en gardaient pas énormément de souvenirs mais ils se souvenaient des disputes de leur parents au sujet de leur sœur quand elle était bébé. Mais pouvaient-ils réellement lui dire que leur mère ne souhaitait pas de troisième enfant? car c'était bien là le cœur du problème.

- "
Je sais pas Siofra, chuchotta Dom', je sais pas... "

-"
Il va être l'heure de descendre", dit le plus âgé en se levant. "Change toi rapidement et passe toi un coup d'eau sur le visage. Mère va se calmer." Ennis fit la moue, elle savait que sa mère remettrait ça bientôt sur le tapis. Le second embrassa sa sœur sur le front avant de la laisser. Les deux frères sortir de la chambre pour se rendre dans la chambre du premier. Il fallait qu'ils discutent de tout ça, de ce qu'ils pouvaient faire...



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12 janv. 2019, 22:30
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VACANCES DE NOËL 2042
QUELQUES JOURS PLUS TARD

Les vacances avaient commencé depuis 2 jours seulement et déjà, Ennis voulait repartir au plus vite à Poudlard. Alors que la veillée de Noël avait lieu le soir même, les deux cadets O'Belt se trouvaient dans la salle d'étude pour y travailler. Leur mère leur avait concocté des révisions intenses pour repartir à l'école fin prêts. Ce qui signifiait pour le plus vieux des deux, en avance sur son programme et pour la plus jeune, rattraper ses "lacunes" dans les quelques matières où elle avait obtenu un E ET prendre de l'avance dans l'ensemble des matières pour la suite de sa première année.

Si la petite fille aimait apprendre et ne rechignait que rarement à travailler, elle manquait cruellement de motivation ce jour-là. Elle enviait clairement leur aîné à tous les deux, libéré de cette obligation depuis qu'il étudiait et habitait à Londres; il devait les rejoindre le soir même pour les fêtes. Elle leva le nez de son livre de DCFM où elle cherchait une information pour refaire le devoir prétendument raté, elle avait pourtant obtenu un O à ceui-là... Et une fois celui-ci terminé, celui que son frère avait fait quelques années plus tôt l'attendait patiemment pour enfoncer le clou sur le sort
Gonflus. Elle chercha le regard de son frère qui semblait plongé corps et âme dans son propre travail; mais, se sentant observé, il releva la tête pour croiser les yeux marrons de sa sœur. Devant son air déconfit il lui chuchota:

- "
Je serai toi, je me dépêcherai de terminer. Plus vite c'est fait, plus vite tu es libre pour la journée."
- "
Mais, et si c'est pas assez bien? se désespérait la petite sur le même ton.
- "
Tu l'as déjà fait et tu es maligne, ça ira. Lui souffla le cinquième année avec un clin d’œil avant de reprendre le cours de son parchemin.

Tel un miroir, elle se remit au travail. De longues minutes devenues une bonnes paires d'heure, les deux enfants avaient terminés leurs œuvres. Alors que, d'un commun accord, ils sortirent de la pièce pour aller au rez-de-chaussé mais des cris en provenance du salon les interrompirent au milieu de l'escalier.

- "
Non Briac non. Tu ne peux pas tout remettre en cause." C'était leur mère qui haussait le ton. La réponse de leur père n'était pas audible. A l'habitude, il était bien plus calme et posé que sa femme. En ce sens, Ennis ressemblait beaucoup à Briac O'Belt. Seul le goût des potions rapprochait mère et fille et c'était bien le seul domaine où la première notait les efforts de la seconde. "Mais enfin, tu ne peux pas oser défendre une pareille position? Elle doit faire plus d'efforts. Je ne peux pas accepter plus que ce que j'ai déjà fait!" Contrairement à sa sœur, Domhall compris rapidement ce qu'il se passait et attrapa l'épaule d'Ennis pour lui faire remonter les marches:

- "
Viens, c'est pas la peine de rester là."
- "
Mais c'est de moi qu'ils parlent. Qu'est ce que j'ai fait encore?" Lui demanda-t-elle en sentant les larmes lui monter aux yeux.

Le deuxième enfant O'Belt pouvait difficilement nier ce que venait d'affirmer sa sœur puisqu'il s'agissait de la vérité. Les disputes de leurs parents tournaient généralement autour d'Ennis. C'est Diarmuid qui lui avait expliquer les tenants et aboutissants. Cathleen avait été enceinte peut de temps après la naissance de Dom' et la petite fille n'avait pas survécu. Un traumatisme pour la jeune mère qui avait ensuite refusé tout net un autre enfant. Mais son mari avait insister et plusieurs années plus tard, Ennis était venue agrandir la famille. Mais Cathleen ne supportait pas d'avoir une fille après son expérience passée et tentait de modeler la petite fille à ses attentes encore plus qu'elle ne le faisait avec ses fils. L'histoire n'était pas simple et ce n'était clairement pas à lui d'en parler à sa sœur. Moins doué que Diarmuid pour cela, il lui répondit du mieux qu'il pu:

- "
Oui, mais ce n'est pas de ta faute, c'est compliqué tu sais. Ce sont des histoires de grands." Il la tira ensuite franchement par l'épaule quand il entendit les voix s'éteindre et des pas se diriger vers l'escalier. Ils avaient encore le temps de retourner dans la salle d'étude pour ne pas être surpris à "écouter aux portes". Pendant le trajet, Ennis repensait à ce qu'ils avaient entendu et à la dernière sortie de son frère, des histoires de grands. C'était bien facile de dire ça. Certes elle était encore jeune mais si ça la concernait pourquoi n'était-elle pas au courant. A peine assis sur leurs chaises, leur mère entra dans la dite salle de travail pour contrôler leurs travaux. Elle hocha la tête sans faire de commentaire et leur désigna la porte de la tête. Sans demander leur reste, tous deux sortir pour vaquer à d'autres occupations et aucun ne pu voir le regard triste de leur mère, ni les larmes qui montaient à ses yeux. Elle ressassait son passé et les mots durs que venait de lui dire son mari. Cette situation était beaucoup trop difficile pour elle.

Ennis avait rejoint sa chambre. Allongée sur son lit, elle réfléchissait à comment elle pourrait convaincre ses parents de lui raconter ce qui la concernait mais semblait être un grand secret. Elle voulait demander conseil mais pour une fois, pas à Dia'. Il devait lui aussi être au courant et puis, elle l'embêtait déjà bien trop avec ses histoires. Mais à qui? Elle n'avait pas tant d'amis à Poudlard, bien quelques personnes avec qui elle avait commencer à se lier mais de là à raconter tout ça. Voilà encore quelque chose de bien compliqué pour quelqu'un de 12 ans. Elle fut tirée de ses pensées par quelques coups à sa porte. Elle alla ouvrir et découvrit Diarmuid et Domhall avec trois balais dans les bras. Elle leur sauta dans les bras. Ils avaient le chic pour la détourner de pensées difficiles. Ils prirent tous la direction du jardin pour une petite course. Avant de franchir le seuil de la porte, elle cherche du regard l'approbation de sa mère qui se trouvait dans la cuisine, il ne fallait pas une raison de la froisser plus le jour de Noël. Cette dernière acquiesça en levant son index et son majeur à la verticale. Deux heures, pas plus. La petite lui sourit en retour. C'était entendu.




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23 mai 2019, 13:24
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DÉBUT DE LA DEUXIÈME SEMAINE DE JUILLET 2043
CHAMBRE D'ENNIS

La fillette était allongée sur son lit, la tête dans son oreiller pour tenter d'étouffer un cri de rage. Elle venait de se disputer encore une fois avec sa mère depuis le début des vacances. Il y avait eu plusieurs sujets mais ils pouvaient tous se ranger dans le grand thème "Poudlard".

Il y avait d'abord eu ses notes avec un retour insidieux de sa maison. Le vénérable artefact avait choisi d'envoyer la fillette chez les rouges et ors. Mais cela n'avait pas vraiment été au goût de qui que ce soit chez les O'Belt. Elle-même avait eu d'énormes difficultés à s'y faire et l
es premiers mois furent les plus difficiles. Chacun s'y fit à son rythme, les plus rapides furent sans trop de surprise son père qui n'avait pas dit grand chose, et son plus vieux frère; le second avait même cherché à la rassurer au mieux. Son deuxième frère avait presque semblé soulagé mais n'avait pas fait de commentaire particulier. Il avait, comme promis, vu sa sœur une fois par mois à Poudlard. Mais leur mère avait été une toute histoire, sa première lettre semblait la sermonner sur son choix de maison. Mais elle n'avait rien choisit, c'était le Choixpeau. Il lui avait dit qu'elle se trouverait bien mieux chez les courageux que chez les studieux et avec crié le nom du fondateur plutôt que celui de la fondatrice pour le plus grand désarroi de l'irlandaise. Elle avait ensuite entendu ou lut le couplet de manière assez régulière, parfois très clairement, parfois discrètement. Mais il apparaissait toujours à un moment ou un autre.

Au début des grandes vacances donc il avait été habillement glissé pendant une lecture détaillée et commentée de son bulletin ou tous les enfants se devaient d'assister. Cathleen O'Belt avait bien choisit son moment puisqu'elle avait fait en sorte que l'aîné soit présent. Mais elle sembla se contenter des relevés des deux puînés, les seuls pour lesquels elle pouvait avoir accès aux résultats. Autant dire que la plus jeune en avait entendu dans toutes les matières, même celles où elle excellait sa mère trouvait à y redire sur un commentaire du professeur. Une remarque qui aurait due être perçue comme un encouragement ou une félicitation devenait un indice flagrant de manque de travail aux yeux de Cathleen. Ne parlons donc pas des matières où un ou deux E avaient fait une apparition fortuite. Et l'appréciation élogieuse de son directeur de maison ne toucha pas plus la mère de famille.

Le deuxième sujet de discorde avait été ses amis. Au début de l'année 2043, Ennis s'était lié d'amitié avec deux jeunes sorciers. Son meilleur ami et celle qui aurait pu devenir sa meilleure amie - une née-moldue. Comme si cela faisait d'elle une mauvaise personne par définition. Nausicaä était une personne très intéressante, fonceuse et déterminée dans tout ce qu'elle entreprend. Et surtout, c'est une redoutable sorcière qu'Ennis ne voudrait au grand jamais voire dans le camp adverse. Ah ça non! Mais sans que la châtain ne sache vraiment pourquoi, la fillette aux cheveux blancs n'avait pas gardé plus que cela le contact, restant une bonne connaissance. Mais malgré tout, Madame O'Belt avait repris sa jeune fille sur ses fréquentation. Heureusement - d'après la matriarche - le second était un sorcier pur souche. La benjamine de la fratrie n'eut donc aucune remarque sur le jeune homme. Du moins, il n'y en avait pas pour le moment. Mais qui sait, il ne suffisait pas de grand chose pour que cela ne change.

Le troisième grand pôle étaient les révisions estivales quotidiennes. Pour Cathleen O'Belt sa fille n'en faisait pas assez; se contentant de se reposer sur ses acquis. Elle menaçait de faire revenir Mr. Flynch, le professeur qui avait enseigné aux enfants jusqu'à leur rentrée à Poudlard. Ennis ne savait pas si sa mère avait dit ça sérieusement alors elle s'était remise plus consciencieusement au travail selon les critères maternelles. Mais malgré tout, cela semblait insuffisant pour Cathleen qui surveillait chacune de ses productions. Toute révision ou approfondissement devait avoir une trace écrite pour que la vérification soit possible. Même Domhall avait lancé un regard désolée à sa petite sœur.

Et enfin, le sujet du jour avait été le quidditch. La jeune fille avait émis le souhait de se présenter aux sélection de septembre car une des joueuses quittait son poste de titulaire. Elle avait peu être une chance d'intégrer l'équipe, au moins en tant que remplaçante. Et cela déplaisait fortement à sa mère puisque, par définition, quidditch signifiait entraînement. Donc moins de travail. La fillette avait protesté que c'était faux. Qu'elle travaillerait encore plus - en même temps avec ses amis ils révisaient et faisaient toujours leurs devoirs ensemble, se relisant, se donnant des détails supplémentaires, se corrigeant parfois. Mais de toute évidence, rétorquer n'avait pas du tout été une bonne idée. Elle avait été envoyée presto dans sa chambre pour réfléchir à la manière dont une jeune fille devait prêter attention à ses paroles. Surtout lorsqu'elle s'adressait à sa mère et qu'elle avait tord.

Ennis grogna rageusement dans son oreiller et tapa du poing sur son matelas. Elle se leva brusquement et rejoignit son bureau. Il fallait qu'elle écrive à quelqu'un. Oui mais qui? L'irlandaise fouilla pour trouver un morceau de parchemin conséquent et s'installa. Pour une fois, elle ne voulait pas écrire à son père ou son frère. De toute façon, même s'ils la comprenaient généralement bien, le premier ne pouvait toujours se mettre entre sa femme et sa fille et le second l'avait prévenu qu'il ne serait pas très disponible cet été car il travaillait à Sainte Mangouste avec des horaires particuliers. Qui pourrait comprendre ce qui la travaillait en ce moment. Pourquoi devait-elle être modelée pour être la parfaite petite sorcière, excellente à l'école, qui ne s'exprime pas trop, et qui ne fait rien d'inconvenant? A sa connaissance, une seule personne pouvait l'aider. Et cette personne avait une situation semblable à la sienne.

Trempant sa plume dans son encrier elle ressorti alors la lettre reçue ce matin là pour la relire et y répondre. Elle débuta une longue lettre que Clément recevrait quelques jours plus tard - le temps que le hibou ne parcours les longs kilomètres séparant l'Irlande de l'Angleterre. La châtain commença par rebondir sur les propos du garçon puis lui expliqua brièvement la situation avant d'enchaîner avec son incompréhension face à des exigences qui lui semblaient désuètes. Sa mère voulait-elle faire d'elle une simple greluche à marier à un bon petit né-sorcier? Encore mieux, à un sang-pur?

Les deux enfants ne le savaient pas encore, mais ils échangeraient de nombreuses lettres cet été là. Se racontant autant leurs petits bonheurs que leurs grands malheurs de futur adolescents.




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