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16 févr. 2022, 16:30
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
* Propos homophobes.

MERCREDI 23 JANVIER 2047

Domhall était venu jusque chez ses parents parce que sa mère lui avait écrit quelques jours plus tôt. Elle qui avait été silencieuse depuis leur dernière entrevue au début des vacances d'hiver d'Ennis. Cathleen O'Belt disait vouloir lui parler, s'expliquer. Le jeune homme ne savait pas trop quoi faire de ce qui était écrit. Sa mère n'était pas vraiment du genre à dire pourquoi elle faisait telle ou telle chose, pourquoi ce choix et pas un autre. Par contre, il avait conscience que des trois enfants, il était celui pour lequel tout était toujours mieux passé. Un caractère plus souple que ses frère et soeur... non, il s'était littéralement effacé sous la présence de sa mère. Il n'avait pas fait de vague, suivi les consignes, jamais posé de questions ou demandé d'explications, ni même flirté avec la limite de l'acceptation selon les codes qu'on leur avait enseigné. Il avait laissé à Diarmuid le soin de ne jamais passer la ligne tout en mettant tout le monde dans sa poche et à Ennis de tout questionner, tout vouloir comprendre, s'attirent les foudres maternelles mais aussi l'attention des visiteurs sur une certaines vivacité. Lui avait tenu le rôle du deuxième, qui seconde son aîné et revient sa benjamine. Visible mais pas trop. Remarqué pour sa présence d'esprit et ses bonnes analyses mais guère plus. Ce qu'on lui demandait. Que voulait-elle donc lui demander ou lui faire avaler... a dire vrai il craignait que cela concerne cette histoire de mariage. Les dernières nouvelles venant de leur père disaient que rien n'avait vraiment évolué. Mais il ne pouvait savoir comment l'homme qui l'avait plus ou moins élevé s'y prenait. A le croire la santé mentale de sa femme était fragile. Certainement qu'il prenait des précautions.

Cathleen l'attendait dans un des petits salons privés de la maison, il y avait été conduit par Muffin qui tenait toujours a l'accueillir, même quand elle était avec lui à Dublin au moment de son départ. La petite elfe était d'une dévotion sans nom pour lui. Une fois dans sa pièce, la petite créature se volatilisa et Dom put saluer sa mère qui l'invita à s'asseoir en face d'elle. Chacun dans un fauteuil, séparés par une table basse où se trouvait thé et quelques gâteaux secs, le fils attendait que sa mère débute la discussion. Après tout, c'était elle qui avait des choses à dire. Ce qu'elle ne manqua pas de faire après quelques questions basiques sur comment il allait et comment ses études se passaient. Elle survola la question de Rosin, il s'y attendait, apportant de vagues excuses et explications. Mais ce n'était pas lui qui en avait le plus besoin. Il prit sur lui de le lui faire faire remarquer, pour éviter une confrontation directe. Pour combien de temps?

- "
Je savais que vous pourriez comprendre Domhall. Merci." Fut la conclusion de la mère de famille à ce triste sujet, de bien des points de vue.

- "
Je ne me souviens pas vraiment, mère." Apporta l'irlandais en réponse. Elle y entendrait ce qu'elle voudrait bien y entendre. Au regard qu'elle lui lanca, une confirmation que le sujet serait clos avec lui. Il vit ensuite sa mère se lever et aller prendre, sur un guéridon placé entre les deux fenêtres, une liasse d'une dizaine de parchemin.

- "
J'ai aussi à vous parler de quelque chose de plus important. Vous êtes celui qui comprenez le plus les intérêts de notre famille, Domhall. Et en âge de les accomplir." On y était. Ce tas de vélin devait être un engagement avec une jeune femme. Auatnt dire qu'il n'était pas vraiment emballé par la question. Il ne quitta pas sa mère des yeux alors qu'elle revenait à sa place. "Il n'est pas forcément évident de trouver des jeunes femmes dont les âges correspondent à tous les deux. Alicia Wexon termine actuellement sa septième année à Poudlard." Elle lui tendit les parchemins et il ne put que lire la première page des yeux. Un an de plus que sa sœur à peine. Trois ans de moins que lui. La différence d'âge aurait pu être de dix ans que ça n'aurait pas changé grand chose de toute manière.

- "
Mère, je..." Commença le fils en relevant les yeux vers elle. Comment allait-il pouvoir faire comprendre à sa mère que non, rien de tout ceci n'allait être possible. "Père a du vous dire que nous préférerions que... vous n'interféreriez pas dans nos choix amoureux."

- "
Domhall, j'ai entendu votre père et les argument de Diarmuid et Ennis à travers lui. Je sais que cela peut paraître directif mais croyez moi c'est pour le mieux. Cette jeune fille est très bien née, va dans le sens du projet que votre père n'a pas encore abouti auprès du Conseil. Si vous pouvez prendre sa suite cela sera parfait." Le fils fit non de la tête ce qui fit froncer les sourcils de sa mère.

- "
Vous n'avez pas bien compris mère. Je ne le souhaite pas non plus." Voyant que la femme allait parler il enchaîna, "Je n'ai pas besoin de mes frère et sœur pour m'opposer à... ça." Il éleva la main qui tenait les parchemins. Le visage de Cathleen s'assombrit. Elle toisa son fils.

- "
Vous avez déjà quelqu'un. Peut être que cette jeune personne pourrait correspondre aux critères..." Domhall sentait que la femme qui l'avait mis au monde tentait par tout les moyens à le raccrocher à son projet.

- "
Non mère ça ne sera pas possible. Je ne vois pas comment vous pourriez l'accepter." Elle soupira.

- "
Bon... Si elle est née sorcière je ne vois pas de soucis majeur. Diarmuid reste l'aîné et..." L'étudiant se redressa, la situation l'agaçait. Elle n'écoutait pas.

- "
Stop mère. J'ai dit non. Vous pourrez me proposer toutes les solutions qui vous passerons par la tête, ça ne sera pas possible." Jamais il n'avait parlé ainsi à aucun de ses parents. Il était toujours le diplomate. Pas cette fois-ci.

- "
Mais enfin, Domhall que vous arrive-t-il?" Il sentit la tension monter d'un cran autant qu'il put lire l'incompréhension dans les prunelles De la châtain. Il se sentait arriver dans une impasse.

- "
Je ne pourrais pas, accepter aucune de ces propositions. Quoi que vous fassiez, ça ne pourra pas se réaliser." Il ne pouvait pas faire mieux dans ses explications. Il fixait sa mère dans les yeux, s'il parvenait encore a garder un visage dénué d'expression il sentit que cela pouvait basculer à tout instant.

- "
Que voulez-vous dire par là. Aucun compromis possible. Je ne pensais pas que ce genre de difficultés viendrait de vous. Votre sœur... une évidence Votre frère... cela aurait pu. Mais vous avez la tête sur les épaules, nous trouverons un moyen pour que la jeune femme" S'en était trop pour lui. Il se leva brutalement sa mère le fit en réponse. Serrant les parchemins toujours dans sa mains. Une impasse, voilà où il se trouvait. Acculé dans une impasse. S'opposer sans argument ne ferait que donner de l'eau au moulin des compromis de sa mère. Il ferma les yeux:

- "
Le problème est là mère. Vous refuser d'écouter quand je vous dis que ça ne pourra se faire avec cette jeune femme, ni aucune autre." Il ouvrit les yeux pour capter les prunelles maternelles. Il ne pouvait pas le faire en évitant son regard. "Aucune jeune femme ne me conviendra. Jamais." Une douleur cuisante apparue sur sa joue. Il serra les dents. Sa mère venait de le gifler. Jamais elle n'avait levé la main sur eux. Des remontrances, des violences verbales parfois. Mais jamais physique.

- "
Sortez. De. Chez. Moi." La voix de Cathleen était blanche. Son index droit montrait la porte.

- "
Mère" Domhall fut coupé net dans sa volonté d'expliquer qu'il n'avait rien choisit.

- "
Je n'ai pas de fils de votre... genre. Je n'ai qu'un fils Sortez." Les mots était durs. Plus durs encore que le plat de la main qui avait frappé son visage. Les yeux de sa mère l'auraient tué s'ils le pouvaient. Hébété, il finit toutefois par sortir de la pièce. Muffin apparu aussitôt. Il ne put que lui dire d'interdire l'accès à sa chambre à quiconque. Un ordre direct comme il ne lui en avais jamais donné. Suivi immédiatement par un autre. Dire à Brownie et Cookie d'en faire autant avec les chambres de leurs propriétaires respectifs. Meme si cela venait de lui, les petits elfes devraient suivre la recommandation. Jusqu'à confirmation d'Ennis et Diarmuid. Lui il devait se hâter de partir. Il gererait son père, si lui se considérait encore comme tel, une autre fois.

L'aire de transplanage ne lui avait jamais parut aussi aussi loin. Il marchait pourtant d'un bon pas et avait dévaler les escaliers comme rarement il l'avait fait. Et l'endroit qu'il souhaitait rejoindre était proche de l'entrée. Enfin. Enfin elle était là. A peine les deux pieds posés sur la dalle de marbre qu'il transplanait dans l'entrée de son appartement. Leur appartement. A son frère et lui. A Owen et lui. Sa main qui s'était fermement refermée sur les parchemins contenant des information sur la jeune fille et sa famille mais aussi le projet de mariage se relâcha. Les feuilles s'éparpillèrent au sol. Il n'en avait pas grand chose à faire. Il se réfugia dans sa chambre, se mettant derrière son atelier. Il ne voulait pas craquer, il devait s'occuper l'esprit.




7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et de 01/48 à 04/49- Avatar par A. Davis

26 nov. 2022, 16:42
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
VENDREDI 25 JANVIER 2047

Il était presque seize heures quand Briac O'Belt put, enfin, poser le pied chez lui. Parti le lundi matin en mission pour les gobelins, il avait travaillé plusieurs jours durant sur des artefacts magiques dont le fonctionnement dépassait la magie des créatures mais aussi des nouveaux propriétaires. Rendre leur utilisation sécuritaire ou bien procéder à une destruction si jamais l'objet était trop dangereux. Le temps d'analyser, de contourner les magies en place. C’était long. Stimulant intellectuellement mais long.

La veille, assez tôt, il venait de se lever et allait prendre un café dans le pub attenant à son hôtel dans la petite bourgade du Sud de l'Irlande, quand le hibou de son second fils avait frappé à la fenêtre. Le pauvre Falcere lui semblait épuisé. Il avait dû chercher sa trace... mais depuis quand? Il ouvrit au rapace qui se posa sur le dossier de la chaise et lui tendit sa patte pour qu'il en retire le parchemin roulé qui s'y trouvait. Briac avait froncé les sourcils. Pourquoi Domhall le contactait. Il leur avait toujours dit que ce n'était pas la peine d'essayer de le joindre pour éviter tout accident pendant ses heures de travail. S'il y en avait bien un qui devait maintenant comprendre à quel point c'était bien le plus jeune de ses fils qui allait devenir artisan magique. La réponse était venue bien vite. Il était resté flou mais l'étudiant voulait absolument le voir avant qu'il ne rentre à son domicile. Il avait insisté plusieurs fois. Briac avait donc appelé Pepsi pour qu'il transmette le message à son deuxième enfant. Le hibou allait se reposer et repartirait le soir. Lui devait aller travailler.

Actuellement assis dans son bureau, sa femme encore dans sa boutique, le chef de famille était particulièrement pensif. L'heure qu'il venait de passer avec son cadet... Autant dire qu'il ne s'attendait pas à ça. Rien qu'en transplanant dans l'entrée il avait senti, ou pressenti, quelque chose. Les runes de transplanage avait été modifiées. Assez habillement, mais pour lui qui en était plutôt bon spécialiste et surtout qui les avait conçues et gravées, sa magie avait bondi. Pourquoi ses deux garçons avaient-ils pris le risque de faire cela sans lui en parler? La réponse était venue plus tard dans la discussion.

Une discussion qui avait débuté par Domhall, le calme et posé Domhall qui lui avait demandé des explications en lui tendant une liasse de parchemin. Jamais son fils ne l'avait regardé ainsi. Ce genre de regard était plutôt l'apanage de sa benjamine, envers leur mère. Enfin jusqu'à l'été dernier. Mais passons. Sa question méritait réponse, ila vaut donc parcouru les yeux les parchemins. Des lignes qu'il découvrait devant son puîné. Mais ce qu'il découvrait encore plus c'était sa signature. Sa femme était allée jusque là?

Briac prit une gorgée de whisky pur feu. Le vin rouge qu'il affetionnait tant n'était pas suffisant. Si seulement ce contrat de mariage falsifié était la seule chose. Non. Domhall voulait lui parler de la conversation qu'il avait eu avec sa mère a propos de ces papiers. Il ne perdait pas souvent la maîtrise de lui même, mais ce jour la, avec l'accumulation, Briac avait eu besoin de s'asseoir. Cela faisait beaucoup. Sa femme qui outrepasser ses droits, levait la main sur leur fils et avait des propos violents - après Ennis, ça devenait trop - même si la raison était un choc. Car lui aussi était choqué. Il ne s'attendait pas à découvrir que Domhall n'avait que faire des femmes. Et qu'il fréquentait quelqu'un depuis près d'un an. Un quelqu'un qui vivait ici.

Il but un nouvelle gorgée qui vint lui brûler l'œsophage. Par Merlin... Il avait du mal a tout intégrer. Il était mal a l'aise avec les préférences de son fils. Mais que pouvait il y faire. Et surtout, il le lui avait répété, il ne voulait plus être absent. Alors même si l'idée déplaisait, il ferait avec. Il demandait juste du temps. Et pour digérer. Et pour gérer sa mère qui, il avait insisté, n'avait aucun pouvoir pour l'exclure de leur famille. La discussion avait été courte. Il n'avait pas posé plus de questions. Il avait pris congé en disant à Domhall qu'il le recontacterait passé le week-end. Après avoir parlé à Cathleen. Il prit un autre verre. Cela allait être houleux. Au bas mot.

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12 janv. 2023, 21:15
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
* Propos homophobes et mention non explicite de dépression.

Briac n'avait pas attendu bien longtemps pour confronter Cathleen. Le soir même, après le retour de sa femme, il l'avait salué puis elle était montée dans leur chambre. Lui même avait terminé de siroter son verre de spiritueux avant de la rejoindre. Composée de deux pièces et d'une garde robes, leur chambre était spacieuse. Sa femme se trouvait dans le premier espace, assise devant une coiffeuse où elle était en train de démêler consciencieusement ses cheveux, un sacré atout beauté dont elle savait user. Un compétence transmise à leur fille quelque soit l'état de leurs relations. Appuyant son épaule gauche contre le montant de la porte, Briac observa ses gestes sûrs, admiratif, attendri par sa manière de faire... mais non moins en colère par ce qu'il avait appris ce matin là. Oui il l'aimait, mais non, il ne pouvait pas laisser passer. "J'ai eu une discussion... disons instructive avec Domhall ce matin." L'informa-t-il lorsque leurs regards se croisèrent au travers du miroir installé devant son épouse. Il vit, dès leur prénom de leur puîné prononcé, l'expression de Cathleen se durcir juste avant qu'elle ne fasse volte face sur sa chaise et n'assène d'une voix encore plus dur que le marbre qui recouvrait le sol de la pièce de réception; "Ne me parlez plus jamais," elle appuya encore plus sur ce mot, allant jusqu'à le répéter, "jamais, de lui. Je ne sais pas ce qu'il vous a raconté mais il méritait ce qui s'est passé. Nous ne pouvons tolérer pareille... chose." L'homme soutint son regard rempli de colère un instant, patientant de savoir si elle allait ou non ajouter quelques mots. Mais il n'en fut rien. Il se redressa donc et s'approcha de quelques pas.

- "
Ce que je ne peux, moi, tolérer, ce sont les libertés que vous avez prises dans vos tractations pour marier nos enfants." Posa-t-il très calmement. "Il n'aurait plus manqué que vous falsifiez mon sceau. Aussi, vous allez contacter la famille de cette jeune femme pour tout annuler. Et contacter la famille Downing pour faire de même. Et stopper toute démarche en lien avec un potentiel mariage d'un seul de nos trois enfants. C'est sans appel possible." Ce qui souleva l'indignation de son épouse qui se leva pour manifester son mécontentement. "Mais enfin Briac! Vous perdez la raison?" Perdait-il la raison? Non. Bien sûr que non. "Non. Je me suis tenu bien trop longtemps à l'écart des affaires quotidiennes de notre famille. Il est plus que temps que j'y remédie." Annonça-t-il, provoquant un rire nerveux chez celle qui avait troqué le nom de Sweeny pour O'Belt.

- "
A la bonne heure. Depuis quand votre famille et vos enfants vous préoccupent?" Mari et femme se toisaient, lui encaissant le reproche, elle persuadée d'avoir l'ascendant - comme toujours. "Alors je vais continuer à entretenir correspondance avec ces deux familles dont les enfants seront parfait pour assurer la continuité de notre sang que vous avez enfin consenti à faire reconnaître à sa juste valeur!" La châtain avait appuyé sur le mot 'enfin'. "Votre position nous l'impose." Appuya la femme avant qu'il ne retourne. "Ma position impose que je sache qui se passe ici et que notre famille soit et reste une famille. Vous allez donc, au nom de la magie qui nous unit, respecter mes consignes." La dite magie crépitait. Les contrats sorciers tels que celui de leur mariage imposait obéissance de madame. Elle n'avait d'autre choix. Briac la connaissait, il ne pourrait pas la convaincre. Leurs convictions s'éloignaient trop. Si elle avait pu le tuer sur place, elle l'aurait certainement fait. Mais les éclairs qui s’échappaient de ses yeux n'avaient pas ce pouvoir. Elle serra les poings; dans cette attitude, il ne pouvait que constater la ressemblance entre mère et fille, même si la deuxième était certainement plus adroite dans le contournement et le jeu de la limite; puis elle lui tourna ostensiblement le dos. "Bien. Je suppose qu'il était tant pour vous de vous acheter... " Dit-elle en se réinstallant à sa chaise et surtout, sans terminer sa phrase.

- "
Ce n'est pas tout Cathleen. Je ne peux pas non plus tolérer le traitement que vous accorder à nos deux derniers nés." Elle se releva encore plus vivement que la fois précédente. "Pardon?" S'étonna-t-elle encore plus hargneuse. "Vous n'avez certainement pas pouvoir à renier Domhall." Elle ouvrit la bouche, il l'interrompit en levant sa main. "Et je ne le ferais certainement pas. Il est le plus avisé des jeux politiques." Elle fulminait, il le voyait et cette fois-ci, il ne put l'empêcher de prendre la parole "Vous ne comptez tout de même pas lui donner votre suite? Spoiler Diarmuid pour une moitié d'homme?" La violence à l'état pur, une violence qu'il ne lui avait jamais connu. Il savait pourtant que les Sweeny étaient moins tolérant que ses parents, leur fille avec. Le briseur de sort déglutit. "Il n'est pour le moment pas question de savoir lequel de nos enfants me succédera à la Chambre du Conseil. Que vous le vouliez ou non, j'ai décidé de m'entourer d'eux trois, car vous ne l'aurez peut-être pas remarqué, mais ils feront front commun. Continuez ainsi et nous les perdrons tous les trois. Je ne supporterais pas de perdre un enfant de plus. J'ai été aveugle après le décès de Rosin sur votre mal-être, encore plus lorsque vous m'avez appris être de nouveau enceinte." Poursuivit-il en haussant légèrement le ton. "Non seulement vous ne vous occuperez plus des affaires courantes concernant nos enfants ou d'avoir voix au tournant politique des O'Belt mais je vous impose de voir un psychomage."

La suite il ne l'avait pas anticipé. Il aurait pu. Il aurait dû. Cathleen était entré dans une rage folle, attrapant sa baguette et cherchant à l'atteindre de plusieurs sortilèges qui auraient pu réellement le mettre à mal s'il n'avait pas été - en son temps - un fin duelliste. Désarmée, elle chercha à le frapper. Mais il n'eut pas besoin d'une vrai démonstration de force pour qu'elle arrête, d'effondrant dans une crise de larmes et de cris qui lui serrait le cœur. Il aurait voulu l'approcher mais elle le rejetait. Il quitta la pièce, demandant aux elfes de veiller sur elle le temps de faire venir un psychomage qui finit par préconiser une hospitalisation. Briac imposa que cela se fasse à domicile. Il était hors de question que cela se sache.




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21 janv. 2023, 17:07
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
10 JUILLET 2047

Elle était à Letterkenny pour quelques jours. Diarmuid était parti avec Annaëlle en direction du Vietnam pour la semaine et elle avait respecté le désir de Domhall et Owen de se retrouver totalement tous les deux pour quelques temps, jusqu'au repas du samedi soir où son frère viendrait pour la rencontre avec elle ne savait plus quel ami de leur père. La châtain n'était même pas certaine qu'il le leur ait dit. Peu importait, samedi soir elle rentrait à Dublin. Ce n'était que l'affaire de quelques jours.

Arrivée depuis la veille au soir, Ennis était descendue - habillée - dans la salle à manger pour un petit déjeuner qui se prendrait donc à deux. Elle ne posait pas de question sur l'état de sa mère et évitait méthodiquement de passer par l'étage qui comprenait les chambres de ses parents qui dormaient chacun de leur côté depuis... toujours. Le hibou apportant la gazette venait de repartir et, alors qu'elle se servait du thé et remplissait son assiette, quand Penny et Cookie arrivèrent. Le premier était chargé de lettres qu'il déposa à la droite du patriarche. Ce dernier les prit sans tarder pour les faire défiler devant ses yeux alors que son serviteur attitré s'en retournait pour d'autres tâches. Le second, chercha plutôt l'attention d'Ennis qui récupéra deux enveloppes, l'une frappée du sceau du Conseil des Sorciers et l'autre de celui de Poudlard.

Se doutant de ce qu'elles contenaient, elle releva les yeux vers Briac qui l'observait attentivement. "
Et bien ouvrez donc." Intima l'adulte avant d'ajouter. "J'ai là exactement les mêmes mais je préfère vous laisser la primeur." Insista son père en lui faisant bien comprendre que la question n'était pas de connaître ses résultats aux BUSE comme pour l'année en cours mais bien qu'elle les constate par elle même. Inspirant longuement, elle commença donc par ce qui l'inquiétait le moins parce qu'elle savait ce qu'elle avait pu avoir comme notes au cours de l'année. Elle ouvrit donc l'enveloppe de parchemin et y découvrit son bulletin qu'elle lu ligne après ligne, un nœud se débloquant imperceptiblement en voyant les résultats et commentaires dans ses matières les plus faibles - Histoire de la Magie, Métamorphose et Botanique. Pour le reste, si certains commentaires lui faisaient particulièrement plaisir, elle doutait qu'il n'y aurait pas eu de soucis particulier.

Jetant un regard à son père, elle constata qu'il consultait le même document qu'elle et qu'il attrapait maintenant l'enveloppe du Conseil. La benjamine de la fratrie tourna alors ses yeux sur sa propre enveloppe. Normalement il devait contenir son diplôme des BUSE, avec un espoir raisonnable d'avoir eu les mêmes notes que sur son relevé annuel. Les parents avaient donc une copie. "
Pourquoi donc tant d'hésitation Ennis. Si j'en crois ce que vos professeurs pensent de votre travail vos épreuves n'ont dû être qu'une formalité. Et ma foi, hormis quelques remarques sur le nombre de diplômes à signer u détour d'un couloir, je n'ai guère entendu d'autre commentaire de la part de Drago Malefoy." La préfète se demandait bien si c'était ou non une bonne nouvelle qui était annoncée là. Elle ne connaissait pas spécialement cet homme, que de réputation, quelques rumeurs et ce qu'elle en avait vu le jour de l'inauguration. Puis, voyant l'air pressant du briseur de sorts, elle se décida à décacheter le pli et en sortir le précieux sésame.

Elle ne put retenir le sourire de satisfaction. Oh elle se doutait que certains des O ne valaient pas les autres mais à cet instant là, elle ne trouvait pas ça si important. Non, l'important, c'était la fierté qu'elle ressentait mais aussi celle qu'elle pouvait lire dans les iris paternelles. C'était peut-être bête mais le voir couler ce regard sur elle, ça lui faisait du bien. Parce que jusque là ça n'avait pas été si fréquent de sa part... Quasiment jamais de sa mère. Depuis toute petite elle était d'une exigence sans pareille. Lui aussi. Mais lui était surtout absent et ne jugeait que sur les dires maternels. Alors, elle savourait, ça ne durerait peut-être pas, ou bien elle s'apercevrait d'une réalité qui lui était encore inconnue... Impossible à dire. Là elle le voyait fier et ça lui gonflait la poitrine de bonheur.




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26 janv. 2023, 22:12
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
AVRIL 2019

Entouré de leurs deux familles, Briac O'Belt et Cathleen Sweeny se tenaient l'un à côté de l'autre devant un petit autel cérémonial où deux bracelets en or blanc se trouvaient être déposés. Ils avaient été informés l'un et l'autre de leurs fiançailles peu de temps auparavant de ce contrat signé à la naissance - ou peu après - de la cadette d'entre eux. Ce qu'ils en pensaient? Cela ne se voyait guère à leurs visages qui arboraient les masques qu'ils se devaient de porter depuis leur tendre enfance; la neutralité. C'était ainsi dans leur milieu, l'expression des émotions - quelles qu'elles soient - se devait d'être la plus ténue possible pour qu'elles ne puissent pas être utiliser à votre encontre. Des personnages lissés en surface qui ne dupaient personne. Le jeu était de réussir à percer les dissimulations de chacun, ces petites contractions du visage ou des mains qui trahissait un changement dans l'état émotionnel.

Du côté de Cathleen, c'était un savant mélange d'excitation, de curiosité mais aussi d'appréhension. L'excitation de plonger dans une nouvelle vie même si à dix-huit ans elle n'avait pas fini ses études et comptait bien les poursuivre et prouver à son père qu'elle était capable de reprendre la boutique d'apothicaire qu'il tenait depuis que son propre père lui avait passé la main. Qu'elle pouvait en être la gérante tout en ayant quelques serres de production pour vendre ses propres récoltes. Qu'elle soit née fille ne serait pas un obstacle. La curiosité de découvrir un peu plus Briac qu'elle connaissait déjà, superficiellement. Ils avaient été à Serdaigle tous les deux, avaient des connaissances communes. Mais pas forcément eu l'occasion de se lier plus que de nécessaire. Il avait pu l'aider à l'occasion d'un devoir un peu plus corsé de runes, guère plus. Et de l'appréhension parce que justement elle le connaissait bien peu, et que tout ceci arrivait bien tôt. Elle avait imaginé, même si tout avait été décidé pendant leur plus jeune âge, qu'on leur laisse le temps de se connaître, non pas qu'on les présente et fiance à quelques semaines d'intervalle et que le mariage soit prévu à l'été. Dans trois mois. Ce n'était rien et ça suffisait à faire monter une forme d'angoisse.

Pour Briac, l'état d'esprit était tout autre. Se marier n'était pas du tout, du tout, dans ses intentions immédiates. L'émotion qui prédominait en lui était l'indignation. Il ne voulait pas de cette union. Pas que Cathleen ne soit pas une jeune fille déplaisante tant dans sa manière d'être - du moins ce qu'il en connaissait - elle était intelligente et réfléchie, que dans ce qu'elle pouvait renvoyer physiquement, il aurait été malhonnête de ne pas la trouver objectivement jolie ou avenante. Mais de ce qu'il savait d'elle... ils n'avaient pas vraiment d'accroches dans ce qui pouvait les intéresser ou même la vision qu'ils pouvaient avoir l'un et l'autre du monde sorcier dans lequel ils voulaient évoluer. Ce n'étaient de grosses divergences d'opinion, mais suffisamment pour qu'il s'interroge sur la pérennité d'une telle union. Il n'était donc pas emballer du tout et voulait à tout prix tout faire annuler, a posteriori.

Mais pour l'heure ils étaient tous les deux là, devant ce petit autel et se devait de suivre le protocole voulu. D'éventuelles discussions et négociations seraient pour plus tard et non alors que toute la cérémonie, qui se faisait certes dans l'intimité familiale - à l'exception de la sœur aînée de Briac, en rupture avec sa famille -, était programmée et lancée. Alors il se placèrent l'un face à l'autre et le jeune homme prit les devants prenant dans une main le bracelet destinées à la plus jeune. Sa main libre, il la lui présenta pour qu'elle y dépose sa main gauche. Lui plaça le bracelet sur le poignet avant d'y pointer sa baguette et de réciter une formule cérémoniale visant à celer la promesse de mariage. Puis, la jeune femme fit de même, avec une formulation adaptée bien entendu, et une légère différence dans les actions puisque le futur briseur de sort lui présenta son poignet de lui même, l'homme n'avait pas besoin qu'on lui soutienne la main.




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21 avr. 2023, 20:00
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
FIN AVRIL 2023

Le mariage aurait lieu dans quelques semaines et, s'il y avait bien une chose que Cathleen avait douloureusement compris ces derniers temps, c'était que ses parents comme ses futurs beaux-parents n'avaient pas vraiment l'intention de la laisser prendre de réelles décisions quant à l'organisation, la décorations ou même les invités. Et puis quelque part... hormis son amie de toujours qu'elle souhaitait voir être présente à ses côtés, toutes ces choses n'était pas vraiment au centre de ses préoccupations quand bien même elle insistait auprès de sa mère pour être présente lors des entrevues avec Ona O'Belt. Cette dernière venait d'ailleurs de décréter une pause dans le casse-tête que représentait le plan de table. Il fallait dire qu'il y avait un monde fou à placer en tenant compte des animosités et des affinités de chacun; de ceux mariés depuis suffisamment longtemps pour pouvoir se trouver à la même table sans pour autant être côte à côté; ceux mariés depuis peu qu'il fallait laisser voisin; les célibataires qui pourraient s'entendre - on ne savait jamais -; l'alternance homme-femme; les rapports d'âge... Les deux femmes Sweeny ne pouvait être d'accord qu'avec la troisième femme, il était venu le temps de s'aérer.

Ce que fit la plus jeune au sens propre. Elle s'était rend dans les extérieurs, un immense et magnifique jardin qui entourait la demeure des O'Belt, en retrait de la ville moldue de Letterkenny. Marcher lui faisait du bien même si le fait de ne plus avoir l'esprit occupé par la logistique du repas qui suivrait la cérémonie faisait resurgir ce qui occupait son esprit en boucle depuis une petite semaine, à tel point que même s'occuper des plantes qui permettait de produire de quoi alimenter les étales de la boutique paternelle ne suffisait pas à chasser ces pensées totalement. La solitude de la botaniste face aux plantes magiques ou encore ici, à contempler le parterre fleuri de ses beaux-parents ne suffisait pas.

Perdue dans ses pensées plus que dans l'admiration des roses, la jeune femme n'entendit pas les pas de son fiancé qu'elle avait appris à connaître et à aimer. Ce ne fut que lorsqu'il se plaça à ses côtés qu'elle le vit, retenant un sursaut de surprise. "
Je ne t'avais pas vu." Souffla-t-elle en excuse sans pouvoir retenir sa main qui vint se porter à son coeur, comme pour en calmer les battements. "Bonjour Cathleen. Tu sembles bien pensive." Lui répondit Briac avec un sourire et le regard rieur. Une facette qu'il ne laissait pas paraître si souvent. Elle-même ne l'avait jamais vraiment vu avant ces derniers mois, ceux où elle avait dû se rendre à l'évidence, à force de se côtoyer, des sentiments bien différents étaient nés de son côté. Et du sien.

Elle hocha la tête distraitement en réponse, replaçant sa main devant elle et saisir son autre poignet dans celle-ci. "
Bonjour Briac. Je... repensais à ces derniers mois et à... leurs conséquences." Admit la jeune femme en cherchant la meilleur formulation qu'il soit alors que son futur époux se permettait de poser une main délicatement sur un de ces épaules. "Je dois bien avouer que je ne m'attendais pas à tomber sous ton charme, ni que la réciproque soit vraie également. Mais c'est plutôt positif, non?" Lui dit-il doucement pour qu'elle tourne les yeux vers lui. "Oui, oui... enfin... Nous nous sommes beaucoup rapprochés." Avait-elle continué en insistant sur le mot 'beaucoup' pour monter son importance et le caractère intime des derniers rapprochements, survenus sans crier gare par deux fois. Deux fois!

Elle inclina la tête sans le quitter des yeux. "
Je trouvais jusqu'à la semaine dernière que mai était bien trop tôt pour se marier. Juillet ou août sont des mois plus chauds." Poursuivit-elle sous le regard interrogateur du briseur de sorts. Il ne comprenait absolument pas où Cathleen voulait en venir. "Sauf qu'en se mariant, là, dans trois semaines, il n'y aura pas besoin de retoucher ma robe pour que personne ne sache, ne voit... On pourra même se permettre de prévenir nos parents dans les semaines qui suivront." Enchaîna-t-elle avec l'espoir de voir une lueur de compréhension dans les yeux marrons de l'irlandais. Mais non, il ne semblait pas faire le lien. Alors, elle baisa les yeux sur son ventre et y posa ses mains avant de chercher à nouveau son regard et là, là il saisit! Le visage du châtain s'éclaira d'une manière nouvelle. "Quand?" Demanda-t-il. "Si je ne me trompe pas... Décembre, milieu ou fin. Il faudrait que je vois un gynécomage. Mais mes parents comprendraient." Briac hocha la tête, une fois mariés, elle pourrait vivre ici et n'aurait plus de comptes à rendre qu'à lui, elle pourrait consulter pour en savoir plus. Lui avait hâte, elle, elle était plutôt effrayée.



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19 nov. 2023, 10:17
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
FIN JUIN 2048

Au fur et à mesure du temps, les rapports entre père et fille s'améliorant. Et si Ennis allait vivre cet été encore bien plus à Dublin qu'à Letterkenny avec accord de Briac, elle n'était plus réticente à passer du temps dans la maison qui l'avait vu naître un peu plus de dix-sept ans plus tôt. Du moins tant qu'elle ne croisait pas sa mère. Mais jusque là, elle n'avait pu que constater la véracité des propos de l'ancien briseur de sort, Cathleen ne sortait pas de sa chambre ou de son petit salon, même pour les repas. Ou alors, elle le faisait quand elle-même se trouvait être dans sa chambre. Ainsi, elles ne se voyaient pas. Parfait donc puisque la fille ne se sentait toujours pas prête à confronter sa mère.

On était ce jour là en début d'après-midi et la châtain avait pour intention d'ouvrir une discussion avec son père. Celle qu'elle avait promis d'avoir avec lui à l'ami de ce dernier; Suileabhan Kohler. Ainsi, celle qui venait d'envoyer une candidature de stagiaire à Apothic'herbes venait de frapper à la porte du bureau paternel. La voix de l'homme ne tarda pas à se faire entendre et la jeune fille poussa doucement la porte pour entrer. Le panneau fut immédiatement refermé et, en se tournant à nouveau vers le propriétaire des lieux, elle constata qu'il était en train de ranger des papiers. Courrier privé ou lié à la Chambre, c'était impossible à dire pour celle qui quittait l'adolescence, mais elle se garderait bien de le questionner à ce propos.

- "
Vous tombez bien Ennis, je voulais vous parler de quelque chose!" Se félicita le Patriarche de la famille O'Belt en tirant de la pile de parchemin à sa gauche quelque chose qu'il était impossible de ne pas reconnaître pour tout sorcier étant passé par les bancs de Poudlard; un bulletin. "Venez vous asseoir." C'était étrange. Déjà parce que son bulletin était excellent. Certes il y avait cet Effoet Exceptionnel en Histoire, mais... la plus déroutant était surtout lz visage de son père. Il avait tout sauf l'air de celui qui allait insister sur le fait qu'il lui faudrait encore travailler.

- "
Bien sûr." Répondit un peu précipitamment la dernière née de la famille en venant s'installer. Elle n'avait pas lâcher des yeux le parchemin venant du collège de sorcellerie et, malgré le visage avenant de l'ancien employé de Gringotts, préféra prendre les devants. "Je sais que mes résultats en Histoire ne sont pas forcément à la hauteur que vous..." Elle ne put finir sa phrase, coupée d'un geste de la main par son père. La Gryffondor voulut alors poser une question mais il la devança. "Je ne vous cache pas que j'aurais préféré que vous obteniez un Optimal, mais j'ai aussi conscience des efforts que vous avez fourni. Tâchez simplement de les poursuivre." Elle acquiesça, le reconnaissant bien là, tant dans le ton que les attentes. "Non je voulais plutôt vous parlez d'autre chose. Dites moi, le professeur Charleston qui vous enseigne la botanique, est-ce le même que celui qui a enseigné à Domhall l’Étude des Moldus il y a quelques années?"

Il sembla à l'irlandaise qu'elle commençait à voir où son père voulait en venir. Enfin, elle n'était pas très sûre mais... Et bien il devait avoir déjà vu les commentaires de son directeur de maison sur les bulletins du cadet de sa fratrie, ça et les quelques éléments qu'elle avait pu lui donner au cours de l'année, ça devait l'avoir orienté. "
Oui c'est exact. Quand il est arrivé il a expliqué avoir repris des études sur le tard." Répondit-elle avant de voir un sourire bien étrange sur le visage de l'homme. Au point d'avoir l'impression d'avoir en face d'elle une version plus âgée de Diarmuid plutôt que Briac. "Il se montre souvent aussi familier que sur votre bulletin?" Fut la question suivante. Ennis était mal à l'aise même s'il y en avait assez peu de signes extérieurs. Où pouvait bien vouloir en venir son père dans cette histoire? "Je dirais plutôt qu'il voudrait être... proche des élèves. Comme, un ami ou... peut être un grand-frère."

Briac considéra sa fille d'un regard qu'elle eut bien du mal à décrypter avant qu'un sourire se mette à orner son visage. "
Et bien je suppose qu'on peut dire qu'il n'a pas changé depuis Poudlard. Du moins pas complètement. " Finit-il par dire avant de donner une précision "Il est quelques années plus vieux que moi et était déjà très... disons altruiste et empathique. Trop pour son propre bien peut-être." L'homme fit une nouvelle pause avant d'ajouter. "Mais il à raison sur une chose. Certainement une que je ne vous ai pas assez dite. A vos frères comme à vous." Difficile pour l'adolescente de ne pas écarquillés les yeux. Elle qui venait pour questionner son père sur son enfance et son adolescence, voilà qu'il franchissant une nouvelle étape dans la prise à cœur de son statut de père. "Je suis fier de vous Ennis, et j'espère surtout que vous, vous l'êtes de vous."

L'émotion monta doucement, surprise mêlée de contentement et d'apaisement.

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19 nov. 2023, 23:25
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
Il fallu quelques minutes à la jeune fille pour se sentir à nouveau en mesure de réfléchir après cette... démonstration d'amour filial de la part de son père. Ce n'était pas souvent même si la fréquence s'était augmentée depuis un an et demi, aussi, ça lui faisait toujours autant étrange à vivre. De manière positive bien entendu, mais ça rentrait encre dans la case des évènements suffisamment rares et exceptionnels pour qu'elle ait besoin de les intégrer et les fixer dans sa mémoire - Wunjo, rune de la joie. "Je... Oui, je le suis." Réussit-elle alors à dire en ayant un léger hochement de tête qui tira un sourire bienveillant à son père. Encore quelque chose qui sortait de l'habituel.

Un silence relativement confortable s'installa. Ennis regardait son père commencer à reprendre l'activité qu'il devait avoir lorsqu'elle était arrivée. Ou bien une autre. Car à être attentive, le parchemin qu'il tirait ne venait pas du même tiroir. Une tâche qu'il estimait pouvoir faire devant elle de toute évidence. Il commença à écrire, sous l’œil curieux mais pas intrusif de la rouge et or. Il se passa quelques minutes, pas plus de cinq, puis il releva la tête vers sa fille. "
Vous ne veniez pas me voir pour discuter des appréciations de vos professeurs et de vos notes je présume, je vous ai coupée dans votre élan." L'homme avait posé sa plume et était en train de reboucher son flacon d'encre. Il appela même Pride pour leur apporter du thé, expliquant au passage à sa fille qu'il ne sollicitait plus son vieil elfe Penny, frère aîné du susnommé, trop âgé. "Même Pride, je préfère le préserver." Ajouta-t-il juste avant que ce dernier revienne avec deux tasses, quelques pâtisserie et une théière fumante. Briac invita sa fille à approcher son siège et la servit avant de s'adosser à son fauteuil. "Je vous écoute."

Un guéridon qui était venu se placer à ses côtés pour qu'elle puisse déposer la tasse de thé qu'elle avait en main si elle le souhaitait. L'irlandaise avait la pleine attention de son père, ce qu'elle était venue chercher en frappant à la porte. Mais de le constater, sa bouche devint soudainement particulièrement sèche. Aussi elle prit une gorgée de sa boisson, juste de quoi trouver une formulation et se lancer. Les yeux sur le l'eau parfaitement infusée, elle commença à parler avant de bien vite les relever pour les déposer sur les yeux marrons de son père. "
J'ai eu l'occasion de discuter, pendant l'année scolaire, avec Mister Kohler." Même si son père était de loin meilleur que ses enfants dans le contrôle de ses expressions, elle ne manqua pas la dilatation de ses pupilles. Il ne dit toutefois rien, la laissant continuer. "La plupart du temps c'était en lien avec l'école, quand parfois je devais lui parler d'un élève. Mais je me suis permise quelque chose de plus personnel." Elle baissa les yeux et sa conscience du fait que ce n'était pas une attitude bien vue de ses parents lui fit redresser aussi vite le regard.

Hésitante et se cherchant une contenance, elle appliqua ce qu'on lui avait toujours appris, gagner le temps nécessaire pour se sentir capable d'avancer. Boire une gorgée de thé et déposer la tasse sur sa coupelle puis l'ensemble de porcelaine sur le guéridon. Quelques secondes gagnées. "
J'ai rapidement compris, après l'inauguration de la boutique à Pré-au-Lard, qu'il avait été votre ami. Puis qu'il l'était resté. Au moins pour vous." Elle avançait à petit pas dans ses explications, surveillant les réactions de Briac. Ce dernier était pour le moins muet, dans l'attente de la suite. Comprenant la demande silencieuse, la châtain continua donc sur sa lancée. "Je crois que j'avais besoin de parler un peu avec lui pour oser venir vous poser des questions sur votre enfance ou vos années à Poudlard. Comme il y a très longtemps eu une distance, qui s'est réduite il y a peu..." Les mots lui manquait pour exprimer la suite. Incapable de poursuivre, elle attendit, ses prunelles fixées dans celles qui lui faisaient face.

Elle le vit faire des gestes similaires à ceux qu'elle avait fait un peu plus tôt. Boire du thé, redéposer la tasse... Lui permettant de couper le contact visuel avant de revenir vers elle, le visage plus sûr. "
J’admets être curieux de savoir ce que Suileabhan a bien pu vous révéler. Mais si vous venez m'en parler, c'est que cela n'a pas vraiment répondu à vos questions. Je me trompe?" Elle fit un signe négatif de la tête. "Il m'a dressé sa vision de vous en tant qu'adolescent, mais j'ai vite compris qu'il voulait me faire comprendre que je devais voir avec vous. Alors... Et bien c'est ce que je viens faire. Je..." Elle s'interrompit. Elle savait ce qu’elle vouait demander. Mais elle sentait aussi les sentiments que cela faisait surgir en elle. Ça la rendait triste et en colère et elle ne voulait pas donner l'impression d'être là en positon d'attaquante, de faire des reproches. Pourtant ils montaient naturellement.

La jeune fille se força donc à respirer lentement. "
J'aurais voulu comprendre... Pourquoi vous avez remis notre éducation exclusivement à mère. J'ai l'impression que sans... la discussion houleuse à la fin de l'été avant ma cinquième année jamais le rapprochement n'aurait eu lieu début 2047. Qu'est-ce qui a changé? Qui fait que vous ne vous opposez pas à mes ambitions sportives? Que vous vous y intéressez même? Ou que vous ne rejetez pas Domhall comme mère? Est-ce que tout ça à un lien avec votre sœur?" Tout était sorti d'un coup. Sa voix avait parfois un peu vrillé mais elle avait repris le contrôle. Et maintenant, elle s'attendait à tout, notamment à se faire sortir manu militari du bureau.

Sauf que ce ne fut pas le cas. Le regard de son père brillait. Il ne pleurait pas, mais il était indéniable qu'elle avait touché une corde on ne pouvait plus sensible. Le briseur de sort prit alors son temps sans même se donner la peine de prendre sa tasse. "
Vous avez toujours eu de bonnes intuitions. Associées aux capacités d'analyses et de déduction que votre mère et moi, même si c'était surtout elle qui s'en chargeait, avons eu à cœur de vous transmettre, cela fit un cocktail particulièrement efficace. Je suppose que vous avez déjà mené cette réflexion avec vos aînés?" Elle répondit d'un signe de tête et il poursuivit. "Vous avez donc bien fait de m'en parler. Même si cela me fait bien étrange d'apprendre que vous avez ressenti le besoin de passer par un vieil ami pour en trouver le courage." Avoua-t-il d'une voix où tintait une forme de culpabilité qu'il confirma bien vite. "Je me doute que la distance que j'ai mise entre vous trois et moi pendant de longues années n'y est pas pour rien." Il prit une pause pour respirer profondément.

De son côté, Ennis restait attentive, le cœur tambourinant dans sa poitrine. Elle anticipait autant la réaction que les potentielles révélations du Patriarche. "
Je ne sais pas si je vais pouvoir répondre à tout dans le détail. Mais je vais essayer. Vous savez déjà qu'Abiageal a dix ans de plus que moi et que je ne l'ai plus revu après mes dix ans. Jusqu'à il y a peu, je n'ai jamais su le fond de la dispute qui l'avait opposé à mes parents, mon père notamment. Je me souvenais avoir vécu la scène mais les cris n'avaient pas de sens. Et si vous le voulez bien, je vais laisser cette partie de l'histoire de côté." La Gryffondor acquiesça, même si elle aurait voulu qu'il explique tout dès que nécessaire, elle lui devait de le laisser mener les explications comme bon lui semblait.

- "
Si j'ai laissé votre éducation principalement à votre mère, aidée des elfes, et votre précepteur, c'est par reproduction de ce que nous avions connu tous les deux enfants. Encore que j'ai fait le choix de briser certaines traditions familiales. Au point que je me suis disputée avec votre grand-mère Lucy. Je voulais être présent dans la pièce pour vos trois - non, quatre - naissances, aux côtés de votre mère. Et je me suis arrangé, les premiers mois, pour ne pas avoir de trop grandes plages horaires de travail. Même après votre naissance, alors que je portais encore le deuil de Rosin. Je le porte toujours je pense. Il faut que j'en arrive au bout. Concernant la suite vous avez raison, sans notre confrontation à propos de votre petit-ami de ce moment là, Jeffrey Hunter, les choses n'auraient probablement pas changées. C'est grâce à cela que j'ai compris plusieurs choses. Grâce à vous Ennis." Elle écarquilla les yeux de surprise. La préfète des rouges et ors était dans l'incompréhension. Ce jour là et pendant la quinzaine qui avait suivi, elle avait été posée en coupable.

- "
Ce soir là, je vous ai vu partir avec vos frères. Et j'ai compris que si je ne faisais rien, ce n'était pas ma fille mais mes trois enfants que j'allais perdre. Votre regard pour moi c'était le même que celui de ma sœur à l'égard de mon père des dizaines d'années plus tôt. Sauf que j'étais le benjamin, incapable de m'opposer ou de m'affirmer. Contrairement à vos deux frères. Si j'étais resté sur mes positions, je vous aurais perdus, tous les trois, comme j'ai perdu ma sœur. Et je m'y suis refusé. C'est comme ça que sont venues les excuses et les explications. Pourquoi la mort subite et précoce de Rosin m'avait plus éloigné que ce que je l'était déjà. Pourquoi je décidé de vous laisser briser vous aussi des traditions. Et pourquoi j'ai préféré accepter le compagnon de votre frère. Même si je ne comprends pas. Parce que votre regard de ce soir là mais aussi les mots durs de votre mère à l'endroit de Domhall m'ont fait me souvenir. Abiageal a été mise à la porte par mes parents parce qu'elle refusait le mariage prévu pour elle, pour vivre avec une jeune femme." Il baissa les yeux puis la tête et pour la première fois de sa vie, l'enfant vit le père essuyer une larme, unique.



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24 nov. 2023, 22:15
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
FIN MAI 2023

Assise sur un des fauteuils du salon faisant parti de tout l'étage qui leur était réservé dans la demeure des O'Belt, Cathleen, les yeux clos, laissait le soleil réchauffer la peau de son visage. Elle était pâle, la main gauche posée sur son ventre et la droite par dessus sa jumelle. La jeune botaniste, destinée à reprendre la boutique d'apothicaire de son père à terme, était pâle, très pâle. A tel point qu'on aurait pu croire sa peau transparente tant le dessin des veines devenait visible. Ce manque criant de couleur, beaucoup commençait à le remarquer autour d'elle. Ses parent, ses beaux-parents... Ses derniers s'inquiétait aussi des si petites quantités qu'elle mangeait chaque jour. La raison était pourtant fort simple, déjà plutôt du genre oiseau lorsqu'il s'agissait de manger, il se trouvait que depuis le début du mois, elle était sujette à des nausées qui lui coupait l'appétit. Et quand elles avaient la délicatesse de disparaître, la fenêtre de temps disponible pour se sustenter était courte. Difficulté supplémentaire, il fallait trouver quoi avaler. La plupart des aliments avaient une odeur qui la rebutait, y compris certains qu'elle adorait par dessus tout. Rien pour sauver les apparences.

L'irlandaise aux origines scandinaves désormais lointaine ouvrit les yeux en entendant le bruit de la porte. Briac était en train d'entrer. c'était le seul qui se permettait de le faire sans frapper. Il était après tout chez lui dans cette aile de la maison. Tout comme elle, même si ça lui paraissait étrange. Normal quand on ne vivait dans un lieux que depuis une quinzaine de jours, avec pour seuls repères ses effets personnels, quelques meubles chers à son cœur et deux elfes. Celle qui l'avait accompagnée dès son adolescence et son compagnon. Ses prunelles noisettes rencontrèrent celle plus chocolat de son époux. Son époux... elle avait du mal à réaliser. Tout comme elle avait du mal à se faire à l'idée que d'ici sept mois, elle serait mère d'un petit sorcier ou d'une petite sorcière. Depuis la veille et le rendez-vous qu'elle avait eu avec un gynécomage, elle avait une date. Ils avaient une date. Contre toute attente, Briac avait voulu être présent. Ce n'était pourtant pas dans les habitudes des hommes de familles comme les leurs. Mais elle ne s'était pas opposée. Au contraire, si elle n'en avait pas eu la retenue, elle aurait applaudit des deux mains. "
Il va falloir leur dire." Dit-il finalement en s'approchant jusqu'à poser une main sur son épaule.

Elle n'avait pas la force de répondre verbalement, aussi, elle acquiesça avant de prendre une respiration très profonde. "
Tu penses qu'ils le croiront? Pour la date?" S'inquiéta la châtain auprès de son mari. La mine qu'il lui rendit ne lui paraissait pas de bon augure, et il le confirma. "J'en doute." Ca avait le mérite d'être honnête. "Je suppose que mon père va être particulièrement en colère, attends-toi à ce que ses mots soient rudes autant pour moi que pour toi." C'était probablement trop d'honnêteté pour elle dont les émotions étaient à fleur de peau. Une larme perla au coin de chacun de ses yeux et elle les laissa couler. Plutôt désemparé puisque depuis le temps qu'ils se fréquentaient, Cathleen avait plutôt renvoyée l'image d'une femme forte, voire dure, bien que douée d'une grande sensibilité, jamais il ne l'avait vu pleurer. Encore maladroit, il pressa son épaule et chercha à la rassurer. "L'important c'est ce qu'ils diront. Le gynécomage a accepté d'inscrire une date qui nous arrangeait pour la conception présumée, après notre mariage. Mon père va tempêter quelques semaines et après, il sera bien trop content de se projeter avec un petit-fils ou une petite-fille."

Si le début n'avait pas vraiment eut le but escompté, la fin fit par contre sourire la future mère. Un sourire qui se fana très rapidement. "
Un garçon. Il faut que ce soit un garçon!" Elle s'était levé d'un bon, manquant de perdre l'équilibre après un vertige. Le briseur de sort la retint juste à temps et l'aida à se stabiliser. "Garçon ou fille ça m'est égal." Sur ses paroles pleines de vérité, il l'attira contre lui. Oui avoir un garçon premier né était mieux vu, mais on ne passait pas commande à la Nature et à la Magie. Mais ils auraient tout le loisir d'avoir d'autres enfants. "Tout est plus simple pour les garçons." Eut-il comme réponse teintée de douleur. Il sentait que quelque chose lui échappait. Mais quoi? Il devrait en parler avec sa femme. Mais pas pour le moment. Elle n'était pas suffisamment en forme et surtout. Penny, son elfe, venait de l'informer de l'arrivée de ses beaux-parents. Ils allaient devoir y aller malgré les potentielles remontrances qui allaient survenir.



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30 déc. 2023, 00:03
 Letterkenny  Un long apprentissage  Duo 
NUIT DU 29 AU 30 DÉCEMBRE 2023

Il était particulièrement tard ce soir là et pourtant, l'entièreté de la maisonnée était bien réveillée. Il fallait dire qu'à l'heure où chacun retournait généralement dans ses appartements, Cathleen avait commencé à ressentir les premières douleurs annonçant la naissance de leur premier enfant. Difficile donc pour le jeune homme d'un peu plus de vingt-trois ans d'aller se coucher alors que sa femme souffrait dans une pièce de cette maison qui accueillerait bientôt trois générations de O'Belt. Encore plus difficile en sachant que sa femme se trouvait là haut, sans lui, avec deux soignants spécialistes de la naissance, leurs mères et leurs deux grands-mères encore vivantes. Alors que lui était cantonné par la tradition à attendre dans le salon entouré de son père et de son beau-père qui discutaient. L'un et l'autre le regardaient d'ailleurs d'un œil noir du fait de son absence de participation à cet échange qui, pour le peu qu'il avait suivit, n'avait pas grand chose à voir avec la situation actuelle. Déjà qu'il ne parvenait que difficilement à aller à l'encontre de son instinct qui lui dictait de gravir les marches jusqu'à la chambre qui avait été aménagée pour l'occasion.

Le jeune homme soupira à l'appel de son père pour obtenir une réponse à une question qu'il n'avait pas écouté. Les yeux clos pour éviter un mouvement d'humeur qu'il savait pertinemment lié à l'anxiété, le châtain inspira puis expira longuement avant de se lever sans un regard ni un mot pour ses deux aînés. Sa robe de sorcier, claqua dans le mouvement et il quitta la pièce sans un regard ni un mot pour les deux autres et ce, malgré l'appel d'Aobh. Celui qui déclarerait un jour sa famille Sang-Pur et en deviendrait le Patriarche venait de prendre une décision qui allait à l'encontre de tout protocole en vigueur dans les familles de sorciers les plus traditionnelles comme les O'Belt ou les Sweeny. Mai en réalité, il était près à se fâcher s'il le fallait, mais il refusait d'attendre les bras ballant qu'on vienne lui annoncer la naissance de son enfant. Oh pas qu'il présume d'être réellement utile dans la pièce, mais il ne se voyait pas ailleurs qu'aux côtés de la jeune femme qui partageait sa vie. Certes ce mariage avait été prévu de toute pièce mais ils n'étaient plus des inconnus. Il ne savait pas si parler d'amour était juste, mais une profonde affection qui s'étaient construite pendant près de quatre ans et demi, ça oui.

Dans le couloirs, les deux aïeules lui lancèrent un regard perçant alors que les deux hommes plus âgés arrivaient. Briac les regarda tour à tour et, avant que chacun puisse prononcer le moindre mot il prit les devants. "
Je me moque de votre accord, que vous le vouliez ou non, je vais entrer dans cette pièce. Et vous vous abstiendrez de tout commentaire. Vous en avez déjà tous assez fait." Le ton était sans appel et lui même n'en revenait pas d'avoir eu le cran de leur parler ainsi avant de se poster derrière le panneau de bois qui le séparait de Cathleen.

Il sentit le sang quitter son visage et ses extrémité devenir froides. Un cri lui fit tourner la tête, mais il s'obligea à respirer avant de frapper un coup sur la porte et d'entrer, non sans avoir conscience de quatre paires d'yeux dans son dos mais aussi devant lui. Il referma la porte avant d'aviser les deux soignants qui ne dirent rien, puis sa mère et Lucy. Les deux cherchèrent à protester mais Cathleen interpela son mari d'une voix faible et ce dernier ne se fit pas prier pour la rejoindre, mettant à la porte les presque grand-mères d'un "
Sortez!" qui était sans appel.

Les heures qui suivirent furent longues et stressantes pour lui, douloureuses et éprouvantes pour Cathleen. Mais à leur issue, un petit sorcier était désormais dans les bras de sa mère. Un petit garçon que Briac regardait dormir jusqu'à ce qu'il voit la sage-femme le prendre dans ses bras pour le lui apporter. Hésitant, il chercha à refuser. Mais c'était sans compter la femme qui le força presque à s'installer mieux dans un fauteuil et à ouvrir sa robe de sorcier pour que le nourrisson profite de sa chaleur corporelle puisque Cathleen avait besoin de certains soins dont il avait oublié le nom, trop focalisé sur le tout petit être qu'il avait tout simplement peur de faire tomber.

De nouveau le temps s'étira sans qu'il puisse l'estimer, jusqu'à ce que la nuit claircisse des premières lueurs de l'aube, jusqu'à ce que la soignante vienne rendre le bébé à sa mère et qu'elle et son collègue les laisse seuls dans un silence tout juste brisé par les couinements du petit garçon qui avait faim. Briac, spectateur du tableau, était partagé entre émerveillement et crainte. Pourtant, il prit sur lui de s'approcher. Cathleen leva les yeux vers lui et murmura: "
Diarmuid Suileabhan O'Belt?" Briac secoua la tête, provoquant un regard d'incompréhension de la jeune femme. "Je n'ai plus de réponse depuis près de deux ans et les derniers hiboux sont revenus bredouilles. S'il ne peut pas être son parrain il n'aura pas de deuxième prénom." L'irlandaise se contenta d'acquiescer en entendant la douleur dans la voix de son mari qui venait caresser les doigts du bébé. "Diarmuid O'Belt dans ce cas." Confirma-t-elle d'une voix fatiguée mais douce juste avant que la porte s'ouvre sur les six ascendants de l'enfant. Une autre épreuve, bien différente.


30 DÉCEMBRE 2048

Vingt-cinq ans plus tard, dans la soirée le même homme se tenait assis dans le même fauteuil. A la différence que sa femme dormait d'un sommeil du juste dans sa chambre. Son esprit se soignait petit à petit. Et le bébé de l'époque avait laissé place à un jeune homme dont il était particulièrement fier. Sur ses genoux se trouvait une boîte de laquelle il sortit une lettre scellé de son sceau. Une des nombreuses écrites à son meilleur ami que le hibou n'avait jamais pu trouver à l'époque; l'annonce de son mariage, de la naissance à venir de son premier né, de son souhait qu'il en soit le parrain et puis une autre, l'annonce de la naissance de Diarmuid. Par la suite il n'avait plus jamais écrit qu'en trois occasions. Il hesitait sur la marche à suivre. Bien entendu ils s'étaient enfin revu avec Suileabhan. Mais tous les sujets n'avaient pas ete abordés. Est-ce que lui confier tous ces écrits était une bonne idée?



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