15 mars 2043


Aujourd'hui, grand jour ! Olympe fête ces douze ans ! Ce matin même, dans la grande salle, plusieurs hiboux lui avait apporté des cadeaux provenant des différents membres de sa famille ou de ses amis. Celui qui lui avait le plus plu, était celui de ses parents. C'était une combinaison de camouflage rétractable ! Quand elle avait déballé le cadeau, elle en sautait de joie. Pour ne pas trop rentrer dans les détails, une tenue de camouflage rétractable se range dans une petite bague discrète. Grâce à la formule "camulus" elle sort de la bague, et vient recouvrir son possesseur. Beaucoup de personnes maîtrisant le sortilège de désillusion n'en verraient pas l’intérêt, mais cette tenue à la capacité de transformer les bruits de celui qui la porte en bruit normal pour la créature observées, elle ne prendra pas peur et il sera donc beaucoup plus facile de les approcher sans les effrayer. Elle a aussi le don de masquer complètement l'odeur des humains.

La bague au doigt, le sourire aux lèvres, Olympe se dirigea vers le parc, prête à étrenner son cadeau d'anniversaire. La jeune fille repéra un bosquet bien dense près du lac. Elle contourna les premiers arbres, s'arrêta à l'abri des regards et prononça la formule. Immédiatement, son uniforme de sorcière disparu, remplacé par une étrange costume vert tacheté du brun. Dès qu'elle s’approchait d'un végétal, ou d'une matière d'origine végétal, son costume se couvrait immédiatement de celui-ci. Elle se noua les cheveux avec un chignon mal fait, et commença ses observations.

Elle aperçu un petit Botruc, et le suivi en rampant part terre. Elle se retrouva vite avec des feuilles plein les cheveux et de la terre, plein la figure, mais Olympe s'en moquait par ce que la vie des créatures qu'elle observait était passionnante.

Cette première année était quelque peu particulière pour moi qui avais clairement été reconnue pour être un choixpeau flou. Il faut dire que j’avais beaucoup de mal à me reconnaître dans les histoires de maison, ayant du mal moi-même à me faire une idée de qui j’étais. J’avais des ambitions, certes, et cela ne faisait aucun doute puisqu’au fond de moi, je rêvais tout simplement de devenir Ministre de la Magie, pour changer les choses. Mais mon ambition n’empiétait pas sur d’autres qualités que j’avais. Attention, je ne dis pas que je n’avais que des qualités, loin de là, mais le moins que l’on pouvait dire, c’est que j’étais loyale. Envers mes amis, envers ma famille, et même si je n’avais jamais eu à le démontrer, je savais que j’étais capable de tout pour eux. Une autre de mes qualités était certainement cette soif d’apprendre qui avait donné des difficultés au choixpeau. Serdaigle ou Serpentard ? Peut-être avait-il cru que je m’épanouirais davantage à Serpentard, que cela me permettrait de m’ouvrir aux autres. Mais ce n’était pas évident pour moi qui n’étais ni une grande bavarde, ni d’une assurance à tout casser. Pourtant, j’avais envie d’évoluer.

Ce jour-là, je m’étais décidée à me promener dans le parc de Poudlard, munie d’une plume et d’un parchemin pour faire quelques croquis. J’étais une artiste dans l’âme. J’avais du tester tellement de choses dans ma jeunesse que je ne savais plus où donner de la tête: la danse, la photographie … et le dessin. Ce dernier était resté, comme s’il était un peu mon petit chouchou, et il n’était pas rare que je sorte croquer quelques plantes pour le cours de botanique.

C’est justement dans cette optique que j’étais là, à quelques mètres de toi, n’ayant même pas remarqué que tu étais camouflée, ne t’ayant en fait pas du tout remarqué. J’avais vu ce Botruc et je me disais que cela serait parfait pour l’observer encore avant de rendre mon devoir. Je m’en approchais, faisant quelques traits, quand soudain, je te vis. Je poussais un hurlement, surprise, qui fit fuir le Botruc.


”Je ! Oh … Je suis désolée ! Je ne t’avais pas vu … Je … Je voulais juste dessiner ce Botruc et …”

Rouge Pivoine, littéralement ! Je me sentais tellement bête. Je te montrais mon dessin, totalement loupée puisque ma surprise m’avait fait faire un grand trait sur tout mon parchemin.

”Je n’ai jamais vu de camouflage si réussi !”

Conclus-je, tout en ayant l’air toujours autant embarrassé.

”Je ! Oh … Je suis désolée ! Je ne t’avais pas vu … Je … Je voulais juste dessiner ce Botruc et …”

La jeune fille avait un visage rouge, et l'air d'être mal à l'aise. Elle montra à Olympe un magnifique dessin de Botruc, barré d'un grand trait fait au crayon et qui parcourait le dessin en diagonale, de gauche à droite.
-Il est très beau ton dessin ! J'aimerais bien dessiner aussi bien que toi. Il faudra que tu m’apprennes un jour.
-Je n’ai jamais vu de camouflage si réussi !
-C'est un cadeau que je viens de recevoir pour mon anniversaire. J'adore les animaux, la nature... Au fait, je m'appelle Olympe, Olympe Watson, première année à Serdaigle. Et toi ?

Préciser sa maison était un peu inutile, puis ce que l'une et l'autre portait une robe de sorcier avec un blason dessus. L'Aiglonne voulait avant tout, engager la conversation, et faire oublier ce petit moment de gêne. Par ce qu'être découvert, rampant comme un vert de terre dans un bosquet de trois mètres carré, n'était jamais très agréable. Les personnes qui connaissaient la jeune fille ne s'en seraient pas étonnées, mais elle n'avait encore jamais rencontré la jeune Serpentard. Elle prit donc une grande inspiration et proposa à son interlocutrice de venir s'asseoir à côté d'elle à l'ombre des arbres.