13 mai 2043

C'était un matin du mois de mai, il faisait beau. Zoé n'avait pas cours car un de ses professeurs était absent. Elle était assez contente, étant fatiguée à cause de cette année, qui, d'ailleurs n'était plus très loin d'être finie. La jeune fille se promenait dans le parc, il faisait un peu frais car c'était le matin et la jeune fille devait mettre un petit pull pour ne pas attraper froid. Elle était toute seule et voyait seulement quelques personnes dans le parc. Aujourd'hui était un jour un peu spécial pour la Gryffondor et elle voulait le passer seule, elle ne savait pas vraiment pourquoi. En effet, c'était le jour de l'anniversaire de sa meilleure amie, décédée, Mary. Zoé adorait son amie, elle l'aimait énormément, c'était une des seules personnes qui, en plus de sa famille, comptait vraiment pour elle. Cela faisait maintenant plus d'un an et demi qu'elle ne la voyait plus mais elle se rappelait d'elle autant qu'avant, elle ne pourrait jamais l'oublier. Elle était moins triste grâce à ses nouveaux amis sorciers, ils l'aidait en quelque sorte à surmonter cette épreuve. C'était la pire chose qui lui était arrivée dans sa vie. Bien sûr, certaines personnes pourraient dire que bien pire pouvait arriver dans la vie mais Zoé était si proche de Mary que, pour elle, excepté sa famille, il n'y avait rien de pire. Elle marchait donc en repensant à la jeune fille. Elle la voyait sourire, rire. Des larmes commencèrent à couler le long de sa joue. Elle s'assit contre un arbre et sortit ses affaires pour écrire. Elle ouvrit un carnet. Quand elle était triste, Zoé écrivait. Elle écrivait tout et n'importe quoi. Parfois, cela n'avait pas de sens, parfois elle exprimait ses sentiments. C'était le plus simple moyen pour elle de s'exprimer. Écrire.
Elle écrivit dans son petit carnet. Elle commença par écrire une lettre à Mary, même si celle-ci n'allait jamais la recevoir, ni la lire.

Mary, chère Mary
je t'adore plus que tout au monde (enfin presque) tu m'as aidée dans les moments difficiles, et il y en a eu, mais surtout tu étais là pour me faire rire. Rire, c'était un peu ta spécialité. Ton rire, il était si réconfortant qu'à chaque fois que tu riais on était obligé d'être heureux. Tu as amené le bohneur dans ma vie. J'étais heureuse, c'est certain, mais tellement moins que quand tu es arrivée !
Aujourd'hui, c'est ta journée, je ne vais pas arrêter de penser à toi.
Bon anniversaire !

Elle voulait continuer d'écrire la lettre mais s'arrêta quand elle vit un hérisson passer non loin d'elle, puis deux, puis trois. Il y avait surement les deux parents et et un enfant car le dernier était plus petit. Ils marchaient rapidement. Zoé se leva, posa ses affaires et marcha discrètement derrière eux. La jeune Gryffondor adorait les hérissons. Elle en avait vu une seule fois dans sa vie, en vrai, quand elle était plus petite mais elle n'en avait vu qu'un et elle ne s'en rappelait plus très bien. Elle était donc fascinée par les hérissons. Elle trouvait qu'ils étaient mignons. Elle les suivit un peu puis se remit à penser à Mary. Elle regarda une dernière fois les hérissons, encore fascinée par eux et sourit en se rappelant une histoire entre Mary et un hérisson, ou plutôt quelque chose ressemblant à un hérisson.

Zoé retourna vite s'asseoir pour continuer sa lettre.

Oh, Mary ! Tu te souviens de l'histoire avec le hérisson, dans la rue, le jour de l'anniversaire d'une fille de notre école ?! Cette histoire m'a fait bien rire...

Petit flashback :

9 mars 2041, dans une rue de Manchester :

Zoé et Mary marchaient dans la rue, ou plutôt, Mary tirait Zoé par le bras pour la forcer à marcher. Les deux jeunes filles allaient à l’anniversaire d’une fille de leur école, une fille que Zoé n’aimait pas trop car elle n’était pas naturelle, elle faisait toujours semblant d’être une personne parfaite, belle, géniale alors que Zoé savait que celle-ci avait des problèmes avec ses parents. Cela agaçait la jeune rousse. Elle ne voulait donc pas y aller, en plus de cela, Zoé avait dormi chez sa meilleure amie et avec le frère de Mary qui avait seulement un an de moins qu’elles et qui se nommait Hugo, ils avaient regardé plusieurs films, jusqu’à très tard et étaient donc vraiment fatigués. Zoé aurait préféré passer du temps avec Mary. Elle ne montrait donc pas beaucoup de motivation et se laissait trainer par celle-ci. Elle faisait cela également car ça l’amusait de voir Mary s’énerver, ou plutôt faire semblant de s’énerver. Les deux jeunes filles aimaient bien jouer des rôles. Ici, Zoé jouait la fille qui ne faisait que ce qu’elle voulait et Mary la petite mère qui était énervée par son comportement pas très agréable. C’était amusant.
Zoé regarda Mary puis se mit à lui parler.

- Mais, Mary, on est obligé d’aller chez Julia ?! On sait toutes les deux que ça ne va pas être bien ! Je sais qu’elle n’a pas une vie facile et c’est très triste pour elle mais ça ne change tout de même pas le fait que je préfère rester chez moi ou aller ailleurs que chez elle !

Elle continua à marcher avec son amie devant et le cadeau sous son bras. Elle avait acheté un livre, son livre préféré, un livre qui parlait de sorciers. Bien sûr, les Moldus ne croyaient pas les histoires avec les sorciers alors que certaines d’entre elles étaient vraies.

Après quelques minutes, Zoé se mit à repenser au livre acheté pour Julia. Depuis quelques semaines, la jeune fille voulait poser une question à Mary mais elle n’osait pas. Cette question avait un rapport avec le livre, elle voulait savoir ce que pensait Mary par rapport aux sorciers. Elle se rapprocha d’elle et la regarda.

- Mary, tu crois aux sorciers toi ? Et aux fantômes ?

En ayant peur de se dévoiler, elle avait demandé pour les fantômes même si cela ne l’intéressait pas. La jeune fille se disait tout le temps que si Mary était une sorcière, elles pourraient partager beaucoup plus de choses alors que là, elle devait cacher quelque chose et c’était dur pour elle, elle voulait lui avouer tous les jours. Zoé savait cependant que cela n’arriverait pas, il y avait si peu de chances.

Mary marchait avec Zoé. Elle avait acheté des bijoux, deux petits bracelets mignons, avec une petite perle assez discrète au milieu. Mary aimait bien ces petits objets, elle aimait bien faire attention à sa façon de s’habiller et mettait souvent les bracelets et colliers de sa mère pour s’amuser.
Zoé se trouvait derrière elle, la mine boudeuse.

- Mais, Mary, on est obligé d’aller chez Julia ?! On sait toutes les deux que ça ne va pas être bien ! Je sais qu’elle n’a pas une vie facile et c’est très triste pour elle mais ça ne change tout de même pas le fait que je préfère rester chez moi ou aller ailleurs que chez elle !

Mary trouvait que son amie jouait bien la comédie, enfin pas vraiment. Elle comprenait que Zoé faisait exprès d’exagérer pour la faire rire et cela fonctionnait. Mary tourna la tête de façon à ce qu’elle ne soit pas vue par la jeune rousse. Elle essaya de ne pas rire et en tout cas de ne pas le montrer. Elle se remit dans son rôle pour lui répondre.

- Mais, enfin, Zoé, pourquoi tu me poses cette question, c’est ridicule ! Bien sûr que nous devons y aller, et puis, la pauvre, il faut la comprendre, fais un effort ! Je sais que tu sais qu’elle est triste mais tu ne fais pourtant pas d’effort ! Et puis, au pire, on est toutes les deux !

Mary ne voulait pas non plus y aller. Cela la dérangeait moins que Zoé mais cela l’embêtait tout de même un peu. Si la jeune fille n’approuvait pas les paroles de sa meilleure amie, c’était car elle se mettait à sa place et que cela la rendait triste. Cela rendait également Zoé triste mais un peu moins car elle se disait que Julia pouvait avoir d’aures problèmes, pires. Elle marchait silencieusement, en pensant à sa famille quand Zoé se mit à lui parler.

- Mary, tu crois aux sorciers toi ? Et aux fantômes ?

Elle fut très troublée par la question. Mary regarda Zoé et lui sourit avec un petit sourire gêné. Elle ne s’attendait pas à ce qu’on lui pose cette question et ne savait pas quoi répondre. Elle réfléchit pas de longues secondes avant de répondre.

- Je... euh... Non je ne crois pas aux sorciers et encore moins aux fantômes ! Je pense que si ils existaient on le saurait.

Elle tourna la tête et vit alors, au sol, un hérisson. Mary détestait les hérissons. Elle n’avait pas vraiment peur d’eux mais elle les détestait. La jeune fille avait fait un cauchemar horrible avec un hérisson quelques années auparavant et elle ne s’en était toujours pas remise. Elle fut très surprise et fit un bond en arrière pour s’éloigner le plus de l’animal.

- AAAAH ! ZOÉ ! IL Y A UN HÉRISSON AU SOL ! Aide-moi, aide-moi, aide-moi !

Elle ne savait pas quoi faire, paniquée et attendait l’aide de son amie pour la sortir de cette situation.

Pendant les secondes de silence entre Mary et Zoé, la jeune Morgan imaginait les réponses que pouvaient donner. Elle aimerait tellement que sa meilleure amie réponde qu'elle y croyait et qu'elle en était même sûre car c'était une sorcière. Elle imagina ensuite son amie la regarder avec de grands yeux, lui répondre que sa question était stupide, comme la personne qui l'avait posé, et qu'elle partait ensuite en disant à Zoé de retourner chez elle si elle ne voulait pas passer du bon temps avec une jeune fille triste. Après avoir imaginé différentes solutions très rapidement, Zoé se mit à regretter d'avoir posé la question. Si Mary était une sorcière, elle ne le dirait de toute façon pas, cette question était donc inutile mais Zoé n'avait pas réussi à ne pas la garder pour elle. Mary lui répondit.

- Je... euh... Non je ne crois pas aux sorciers et encore moins aux fantômes ! Je pense que si ils existaient on le saurait.

Zoé trouvait la réaction de Mary étrange même si c'était surement ce qu'elle aurait répondu si elle ne connaissait pas l'existence des sorciers. Elle était contente de voir que Mary ne l'avait pas abandonnée et en même temps triste qu'elle n'ait pas avoué être une sorcière. Même en sachant que c'était ce qui allait arriver, Zoé était déçue. Ce qui l'amusait, par contre, c'était que Mary affirmait que si des sorciers existaient, elle le saurait. Cela amusait la jeune fille car des sorciers existaient et elle ne le savait pas. Presque tous les Moldus réagissaient comme Mary, alors que les sorciers ne faisaient que se cacher, et ça, les Moldus n'y pensaient même pas. Un cri la sortit de ses pensées. C'était son amie qui criait comme elle le faisait rarement.

- AAAAH ! ZOÉ ! IL Y A UN HÉRISSON AU SOL ! Aide-moi, aide-moi, aide-moi !

Zoé regarda Mary qui se trouvait maintenant derrière elle car elle avait bougé vers l'arrière. Elle lui prit la main pour essayer de la rassurer, lui dire qu'elle était là. Elle tourna ensuite la tête vers le sol. Elle fut très surprise en regardant ce qui avait effrayé sa meilleure amie. Ce n'était pas un hérisson, comme elle l'avait cru, c'était une peluche ronde et marron qui pouvait laisser penser à un hérisson. Une petite fille de 5 ans courut vers la peluche, la ramassa et se rapprocha de Mary. Zoé lâcha la main de son amie et regarda la petite fille.

- Je... Je suis vraiment désolée de t'avoir fait peur, je ne voulais pas.

La petite fille se mit sur la pointe des pieds et fit un bisou à Mary avant de s'éloigner avec des petites larmes qui coulaient le long de sa joue. Zoé la trouvait trop mignonne et gentille. Elle regarda Mary et lui sourit.

- Alors, elle a peur d'une peluche la petite Mary !

Elle aimait bien la taquiner.

- Non, en vrai, c'était assez drôle à voir. Oh, et elle était trop mignonne la petite !

Elle se mit à rire en revoyant le visage affolé de Mary.

Fin du flashback.

Après avoir repensé à ce qui était arrivé, Zoé rigola un peu. Elle voulait tellement que ce genre de scène arrive à nouveau. Elle savait que c'était impossible et c'était ce qui l'attristait le plus. Elle finit ensuite la lettre pour Mary dans laquelle elle décida d'avouer le fait que c'était une sorcière. Elle ne risquait rien, personne n'allait lire sa lettre.

Si seulement je t'avais filmé !
Mary, aujourd'hui, je veux t'avouer quelque chose. J'aurai voulu le faire avant mais je ne pouvais pas, excuse-moi. Tu ne vas peut-être pas me croire mais c'est la vérité. Avant de rencontrer la peluche, je t'avais demandé si tu croyais aux sorciers. Tu as dit qu'on le saurait s'ils existaient mais tu as tort, les sorciers existent, les fantômes aussi d'ailleurs, mais ils se cachent, bien apparemment. Si je sais ça, c'est car je suis moi-même une sorcière. Voilà, je tenais à te le dire.
Bon anniversaire Mary !

Elle rangea la lettre dans sa poche et se mit à penser à la mort. Elle écrivit tout ce qui lui passait par la tête à ce propos dans son carnet.

La jeune Gryffondor trouvait la mort étonnante, fascinante et en même temps effrayante. Que se passait-il après ou plutôt pendant la mort, c'était la question qu'elle se posait. Pour la jeune fille, il n'y avait rien. C'était le vide, un sommeil dont on ne se réveillait jamais, mais tout le monde ne pensait pas cela. La mort lui faisait un peu penser à l'univers, qu'elle trouvait fascinant également mais encore plus que la mort. Après la vie, il y a la mort et celle-ci est infinie. Elle ne comprenait pas vraiment le terme de l'infini ou plutôt n'arrivait pas à l'imaginer et c'était ça qui était fascinant et effrayant.
Zoé trouvait que la mort n'était pas si terrible pour la personne morte car elle ne pouvait plus rien ressentir. C'était certes triste car elle ne pouvait également plus rien faire mais le pire est pour ses proches, les proches qui sont encore en vie et peuvent ressentir la tristesse. Ils pleurent et la personne morte leur manque. C'était le pire.

Après avoir tout écrit dans son carnet, elle était soulagée et avait le cœur plus léger. Cela lui avait fait du bien d'écrire. Elle rangea ses affaires et se leva pour retourner dans la salle commune.

FIN.