Cela faisait déjà quelques semaines que le soleil était revenu, et la journée s’annonçait particulièrement chaude. Bien qu’elle n’ait pas cours ce matin-là, Orphéa décida de se lever pour aller prendre l’air dans le parc. Elle n’était pas la seule à avoir sorti le bout de son nez, de nombreux élèves étaient présents, en petits groupes ou tout seul. La Serpentard n’était pas une solitaire, mais parfois elle appréciait de se retrouver seule avec ses pensées.

Elle traversa le parc pour se rendre au bord du lac. Elle aimait beaucoup l’observer. De sa salle commune elle avait la chance d’en voir les profondeurs à travers les vitraux, mais en voir la surface était tout aussi plaisant, surtout avec le soleil qui miroitait dessus. Elle avait toujours trouvé que l’eau était un élément passionnant. Calme, beau et dangereux à la fois. Alors qu’elle se perdait dans sa contemplation, elle aperçut du coin de l’œil une jeune fille qui tenait devant son visage un objet devant son visage.

Intrigué elle se rapprocha discrètement. En observant mieux, elle crut reconnaître un appareil photo, mais il était bien différent de ceux qu’elle avait l’habitude de voir. C’était probablement une version moldu. Elle ne les connaissait pas trop, mais elle savait quand même certaines choses à leur propos. Elle savait donc que certains objets étaient communs au monde des sorciers et celui des moldus, dont les appareils photo. D’humeur blagueuse la petite brune décida de s’incruster sur la photo de sa camarade. Elle se mit alors à courir dans sa direction pour passer juste devant l’objectif de la jeune fille.

« Oh ! Mais ça va pas la tête ! » cria-t-elle. Orphéa ne put s’empêcher de rigoler en la voyant en colère pour si peu de chose.

« Rhô aller ce n’est pas grave tu en reprendras une autre ! lui lança-t-elle. Montre moi plutôt la photo, je veux voir si je suis dessus »

-" Rhô aller ce n’est pas grave tu en reprendras une autre ! Montre moi plutôt la photo, je veux voir si je suis dessus."

Le jeune fille qui venait de gâcher sa photo semblait avoir le même âge qu'elle. Elle avait l'air très joyeuse, ce qui eu le dont d'énervé Zoélie encore plus, car elle, justement n'était pas joyeuse. Elle était toujours aussi énervé contre son père.

-"T'aurais pu faire attention, ça aurait été une de mes plus belles photos ..."

Elle agita doucement la photo où une silhouette commençait à apparaître. 

"Elles'est pris pour qui l'autre à passer comme ça devant mon objectif ... Elle m'énerve !" pensa-t-elle.

Zoélie continua de l'agiter jusqu'à que l'encre est finis de sécher. Elle jeta un coup d’œil à la photo où l'on voyait une silhouette verte flou et en arrière plan quelques arbres. Constatant que la photo était belle est bien raté, elle l'a lança à l'autre fille qui n'avait toujours pas bougé.

-"De toute façon, elle est raté maintenant la photo, tu peux la garder." lui dit-elle.

Zoélie ramassa ses affaires, mis la lanière de son appareil photo autour de son cou et commença à partir. En s'éloignant, elle lança à l'autre fille :

-"Je vais faire mes photos plus loin. Tâche de courir ailleurs !"

Puis elle marcha jusqu'à l'arbre qui l'avait accueillit pour sa sieste. Elle décida qu'à partir d'aujourd'hui elle viendrait faire une sieste tous les jours devant son arbre. Elle ouvrit son sac et déballa les gâteaux que sa mère lui avait envoyé en même temps que la lettre, cette foutue lettre !

La petite Serdaigle était visiblement d’une humeur massacrante. Alors qu’Orphéa essayait de dédramatiser la situation, qui n’était pas le moins du monde dramatique aux yeux de la Serpentard, sa camarade se contentait l’envoyer sur les roses.

« T’aurais pu faire attention, ça aurait été une de mes plus belles photos ... lança-t-elle en agitant la photo pour une raison qui échappait à la petite brune. De toute façon, elle est ratée maintenant la photo, tu peux la garder »

Elle lança la photo par terre, et Orphéa se pencha pour la ramasser malgré tout. Le fond de la photo, sur laquelle on pouvait voir le lac était très net, et créait un étrange contraste avec le premier plan qui représentait une tache floue, dans laquelle on distinguait vaguement le visage de la brune. Le tout était étrangement artistique.

« Je vais faire mes photos plus loin, annonça la Serdaigle. Tâche de courir ailleurs ! »

« Premièrement, ce n’ai pas parce que t'es de mauvaise humeur que tu es obligée d’être désagréable avec des gens qui n’y sont pour rien, lui répondit la Serpentard qui commençait à en avoir assez de la mauvaise humeur de la petite fille. Et deuxièmement, cette photo est loin d’être ratée. Elle n’est pas comme tu voulais, elle est différente de la plupart des photos, mais je la trouve très jolie, et bien plus originale qu’une simple image du lac »

Sérieusement, pourquoi fallait-il toujours que les Serdaigle soient aussi rasants. La maison des amoureux du savoir, des originaux et des créatifs disait-on ? Mouais, pour l’instant Orphéa n’avait pas rencontré énormément de Serdaigle qui se détachaient de leurs bouquins pour devenir artistes.