Rancœur
02 janvier 2044
Assise sur la marche la plus haute du perron se trouvant devant ma maison, et la tête entre les mains, je soupire d’un air renfrogné. Certes, Noël et le nouvel an se sont super bien passés, mais cela aurait été encore mieux s’il n’y avait pas eu la nouvelle.
Second soupir. Je l’ai bien senti pourtant, en arrivant dans la voiture, le jour du retour du Poudlard Express, mais trop heureuse de retrouver ma famille, je n’y ai pas du tout prêté attention. Ce truc. Cette rondeur. Cet être que Maman porte désormais dans son ventre.
Pourquoi est-ce que je n’ai été mise au courant que le soir du réveillon de Noël ? Il me semble que j’avais été - au moins un peu - consultée, avant la naissance d’Adam. De ce fait, l’annonce m’est tombée dessus d’un seul coup, au beau milieu des paillettes et de l’ambiance de Noël. Et puis, pourquoi maintenant ? On va avoir douze ans d’écart, c’est vraiment beaucoup !
Des pas derrière moi me sortent de mes pensées, et je secoue la tête pour me débarrasser de ces idées, passer à autre chose. Je me tourne vers le nouveau venu - mon frère, Adam -, qui vient s’assoir à mes côtés :
« Ça va ? T’as l’air toute ronchon. »
Tout en ébouriffant les cheveux châtains du petit garçon, je hoche la tête en souriant :
« Oui, oui, c’est rien. Juste… Le bébé, ça me perturbe. Pas toi ? »
Ses yeux gris se mettent à étinceler, tandis qu’il me répond :
« Oh si, un peu, mais je suis trop content ! Je vais avoir un petit frère ! »
Après un instant d’hésitation à regarder ses pieds, il reprend :
« Ou une petite sœur. Tu préfèrerais quoi, toi ? »
Revigorée par cet échange, je ris. C’est une question à laquelle je ne sais pas répondre, mais également à laquelle je pense que personne ne doit répondre. Je le taquine :
« Je sais pas, peu importe ! T’aurais dit quoi, toi, si j’avais préféré avoir une sœur à ta place ? »
Adam éclate de rire, et je profite de cet instant pour serrer mon frère dans mes bras, puis pour reporter mon regard sur les environs. Ici aussi, la neige est tombée, mais en bien moins grande quantité qu’à Poudlard. Sur toutes les maisons - incluant notre cottage -, les décorations de Noël sont encore là, et des serpentins et des cotillons traînent sur le sol, restes du réveillon du nouvel an.
Soudain, une apparition au loin rompt l’ambiance hivernale. Ces cheveux bruns, cette frange et ces lunettes, il y a bien quelques mois que je ne les ai pas vus. À mes côtés, mon frère se lève et crie, faisant de grands gestes avec les bras :
« Miiilllliiiie ! Coucou ! Bonne année ! »
Pétrifiée, je reste assise, en partie cachée par le petit garçon. La brune, au loin, s’apprête à sourire et à rendre son geste à Adam. Mais entre temps, elle se rend compte de ma présence, et en conséquence, sa réaction change du tout au tout. Après m’avoir lancé un regard froid comme la glace, ses yeux reviennent vers mon petit frère, qu’elle gratifie d’un simple et sec :
« Bonne année Adam. »
Puis elle repart. Le garçon se tourne vers moi, l’air dépité. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais est interrompu par un, puis deux éternuements. Une fois calmé, il me dit :
« Ça va pas du tout du tout, il faut vraiment que vous soyez amies à nouveau. »
Avec un petit sourire, je lui réponds :
« Je sais… Allez, il faut que tu rentres, sinon tu vas attraper un rhume. Je vous rejoins dans pas longtemps, d’accord ? »
Après un vif mouvement de tête de haut en bas, Adam remonte la dernière marche et passe la porte de la maison. Je remets mon écharpe en place, et porte de nouveau mon regard vers mes pieds. Sur le sol, un morceau de papier crépon, souvenir d’hier, gît à quelques centimètres de ceux-ci. Je me penche pour le prendre et le fais tourner entre mes doigts. Le petit papier, de couleur jaune, est décoré de plusieurs dessins. Je le fourre dans la poche de mon blouson, souffle la flamme de la petite bougie que j’avais apportée dehors pour me tenir compagnie, et me relève à mon tour.
Ayant soudainement envie de donner un coup de pied dans un caillou, je m’exécute et shoote dans le galet le plus proche. Je regrette immédiatement mon geste, et la légère douleur qui apparaît au bout de mon orteil n’en est qu’en partie la cause. Enfin, je me retourne vers le cottage et en ouvre la porte. J’ai une valise à préparer.
Second soupir. Je l’ai bien senti pourtant, en arrivant dans la voiture, le jour du retour du Poudlard Express, mais trop heureuse de retrouver ma famille, je n’y ai pas du tout prêté attention. Ce truc. Cette rondeur. Cet être que Maman porte désormais dans son ventre.
Pourquoi est-ce que je n’ai été mise au courant que le soir du réveillon de Noël ? Il me semble que j’avais été - au moins un peu - consultée, avant la naissance d’Adam. De ce fait, l’annonce m’est tombée dessus d’un seul coup, au beau milieu des paillettes et de l’ambiance de Noël. Et puis, pourquoi maintenant ? On va avoir douze ans d’écart, c’est vraiment beaucoup !
Des pas derrière moi me sortent de mes pensées, et je secoue la tête pour me débarrasser de ces idées, passer à autre chose. Je me tourne vers le nouveau venu - mon frère, Adam -, qui vient s’assoir à mes côtés :
« Ça va ? T’as l’air toute ronchon. »
Tout en ébouriffant les cheveux châtains du petit garçon, je hoche la tête en souriant :
« Oui, oui, c’est rien. Juste… Le bébé, ça me perturbe. Pas toi ? »
Ses yeux gris se mettent à étinceler, tandis qu’il me répond :
« Oh si, un peu, mais je suis trop content ! Je vais avoir un petit frère ! »
Après un instant d’hésitation à regarder ses pieds, il reprend :
« Ou une petite sœur. Tu préfèrerais quoi, toi ? »
Revigorée par cet échange, je ris. C’est une question à laquelle je ne sais pas répondre, mais également à laquelle je pense que personne ne doit répondre. Je le taquine :
« Je sais pas, peu importe ! T’aurais dit quoi, toi, si j’avais préféré avoir une sœur à ta place ? »
Adam éclate de rire, et je profite de cet instant pour serrer mon frère dans mes bras, puis pour reporter mon regard sur les environs. Ici aussi, la neige est tombée, mais en bien moins grande quantité qu’à Poudlard. Sur toutes les maisons - incluant notre cottage -, les décorations de Noël sont encore là, et des serpentins et des cotillons traînent sur le sol, restes du réveillon du nouvel an.
Soudain, une apparition au loin rompt l’ambiance hivernale. Ces cheveux bruns, cette frange et ces lunettes, il y a bien quelques mois que je ne les ai pas vus. À mes côtés, mon frère se lève et crie, faisant de grands gestes avec les bras :
« Miiilllliiiie ! Coucou ! Bonne année ! »
Pétrifiée, je reste assise, en partie cachée par le petit garçon. La brune, au loin, s’apprête à sourire et à rendre son geste à Adam. Mais entre temps, elle se rend compte de ma présence, et en conséquence, sa réaction change du tout au tout. Après m’avoir lancé un regard froid comme la glace, ses yeux reviennent vers mon petit frère, qu’elle gratifie d’un simple et sec :
« Bonne année Adam. »
Puis elle repart. Le garçon se tourne vers moi, l’air dépité. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais est interrompu par un, puis deux éternuements. Une fois calmé, il me dit :
« Ça va pas du tout du tout, il faut vraiment que vous soyez amies à nouveau. »
Avec un petit sourire, je lui réponds :
« Je sais… Allez, il faut que tu rentres, sinon tu vas attraper un rhume. Je vous rejoins dans pas longtemps, d’accord ? »
Après un vif mouvement de tête de haut en bas, Adam remonte la dernière marche et passe la porte de la maison. Je remets mon écharpe en place, et porte de nouveau mon regard vers mes pieds. Sur le sol, un morceau de papier crépon, souvenir d’hier, gît à quelques centimètres de ceux-ci. Je me penche pour le prendre et le fais tourner entre mes doigts. Le petit papier, de couleur jaune, est décoré de plusieurs dessins. Je le fourre dans la poche de mon blouson, souffle la flamme de la petite bougie que j’avais apportée dehors pour me tenir compagnie, et me relève à mon tour.
Ayant soudainement envie de donner un coup de pied dans un caillou, je m’exécute et shoote dans le galet le plus proche. Je regrette immédiatement mon geste, et la légère douleur qui apparaît au bout de mon orteil n’en est qu’en partie la cause. Enfin, je me retourne vers le cottage et en ouvre la porte. J’ai une valise à préparer.
Fin
Mots soulignés pour la mission 2 de la Cabane de Cristal.
6ème année RP - 17 ans - #783F04
Préfète inRP depuis mai 2047 - MERLIN (Perly) - club de courses de balais - Hel's Angels
"Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !" #PouffyFamily