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06 avr. 2019, 15:15
Nid de serpent - Ch.14 vu par la table Poufsouffle
*Si Chu-Jung met un pied ici*, pense-t-elle en observant Loewy baisser sa baguette — mais sans pour autant faire de même —, *j’crève !*. Cette pensée viscérale n’a pas à être discuté ; Aelle ne doute pas de sa véracité. Sa peur est si grande qu’elle ne s’en fait même plus de voir son bras trembler. Elle vise la statue du bout de sa baguette et le monde s’efface autour d’elle. Elle bouge à peine les yeux quand Loewy prend la parole, s’adressant à la statue comme elle pourrait s’adresser à n’importe quel être humain.
Aelle est fébrile. Elle a hâte, elle a peur, elle craint. Elle veut des réponses et elle n’en veut pas. Si elle avait le choix, elle se lèverait pour s’en aller loin d’ici. Il est toujours plus facile d’ignorer ce qui fait mal. Mais elle ne peut pas bouger, car la terreur l’en empêche ; elle n’en a que peu faire que Loewy ait baissé son arme et que les Autres autour d’elle l’aient également fait. Aelle a peur et que Merlin en soit témoin, elle ne baissera jamais sa baguette tant que toute trace chinoise n’aura pas disparu de ce fichu château !
Pendant que le silence s’étire, la patience d’Aelle s’effrite ; son ventre se tord si fort qu’il lui fait mal. Elle a tout juste le temps de déglutir, son esprit habité du visage du jeune garçon chinois qu’elle craint, avant que ne sortent de rien du tout deux grosses bêtes blanches. Aelle glapit, comme bien d’autres, et son bras flanche avant qu’elle ne le lève de nouveau, cette fois-ci en direction des tigres.

*Merlin !*, s’étouffe-t-elle. Ses yeux ne sauraient être plus écarquillés et son ventre plus crispé. Pourtant, elle sait déjà quel sort beugler si les bestioles s’approchent ; sort qu’elle manque effectivement de beugler quand un grognement menaçant sort de la gorge de l’un des tigres. Aelle, comme ceux qui sont face à elle, sursaute et bouscule la vaisselle en voulant s’éloigner. Elle jette à peine un regard à l’Autre sur sa droite dans lequel elle vient de s’enfoncer pitoyablement. Son coeur s’ébat follement ; elle a l’impression de perdre pied. Elle ne parvient à détourner ses yeux des bestioles, même quand ils se calment, même quand une silhouette apparaît à l’orée de son regard.

Il n’y a guère que les murmures de ses camarades pour la forcer à tourner la tête.
*Oh… Merlin…*
Son bras s’échoue sur la table, son poing se relâche.
Le souffle coupé, Aelle reconnait Qiong. L’Aveugle ; elle ne peut oublier aucun de ses profils.

« Pas elle…, » murmure-t-elle sans avoir la force de crier comme elle aurait aimé le faire.

Car dans son crâne, elle hurle. Elle hurle si fort que les conversations se brouillent et que ses yeux ne voient plus que la jeune chinoise.
*Ch...*
Sa gorge se gonfle d’un quelque chose de désagréable qui lui donne envie de pleurer. Mais ses yeux restent secs.

La seule chose qu’elle parvient à entendre, c’est la voix de l’Aveugle qui lui tord le coeur.
Mais Aelle, elle s’en fout de la mort d’un vieillard qui a participé à son exclusion. Aelle, elle s’en fout de la tristesse de la gamine. Tout ce qu’elle veut Aelle, c’est que la chinoise disparaisse et arrête de la torturer. Car son coeur qui se meurt, son ventre qui la tiraille, les souvenirs qui l’envahissent sont une torture et elle a envie de vomir. Vomir pour ne pas gueuler sa colère, vomir pour ne pas sentir plus longtemps la jalousie qui manque de la faire chialer. 
Si elle ne parvient pas à détourner les yeux, ce n’est pourtant pas l’envie qui lui manque. Elle donnerait tout ce qu’elle a pour ne pas avoir l’Autre chinoise sous les yeux.

Le visage d’Aelle s’est transformée en une grimace qui oscille entre le dégoût, la peur et la rage. Son poing est baissé sur la table, mais il serre sa baguette si fort qu’il en tremble.

« Vous pourrez ensuite rejoindre les élèves pour partager un moment avec eux, dit Loewy à la chinoise, si le cœur vous en dit. »

A ces mots, Aelle se redresse légèrement. « Oh non, non, non ! » murmure-t-elle, le coeur en proie à la peur. *Si Qiong s’ramène* se dit-elle *j’crève !*. Mais la femme l’accompagnant semble d’un tout autre avis. Aelle lève pour la première fois des yeux papillonnant sur elle, s’efforçant de ne pas s’en détourner. La grande femme à la chevelure grise est imposante ; c’est un peu une Loewy chinoise, décide-t-elle, et ce constat ne lui plait guère.

S’en suit un échange nébuleux entre les deux Grandes. Aelle, elle regarde l’Aveugle qui se serre contre l’adulte et elle essaie d’oublier que son coeur est en train de mourir d’effroi. Elle essaie d’oublier qu’une envie presque dérangeante la chatouille ; celle qui la forcerait presque à partir fouiller le Monde pour retrouver Charlie. 
Mais elle s’accroche à la scène qui se déroule devant elle. 
Et à la crainte de louper une arrivée soudaine d’un nouveau visiteur ; *Pas Chu-Jung, Merlin…*.
Mais rien n’arrive et son regard danse entre Loewy et l’autre chinoise adulte.

« Mei m’attend pour l’entraînement, » intervient l’Aveugle, faisant mourir son coeur. Aelle la fusille du regard, la colère se battant avec la jalousie. Elles ne cessent de la tirailler qu’au moment où la petite chinoise disparaît de la Grande Salle.

Le soulagement se répand dans les veines d’Aelle lorsqu’elle comprend qu’aucun autre chinois ne fera son apparition ce soir. Elle se détend légèrement et, soudainement, sans même avoir décidé de son geste, elle se retourne vers la table des Rouges ; elle a tout juste le temps de la fouiller du regard qu’elle se détourne, le coeur battant. Elle n’a pas aperçu Charlie ; plus jamais elle ne l'apercevrai *Merlin merci*.

Aelle lève un regard brumeux sur la scène qui se déroule devant elle. Elle a vaguement conscience des voix qui s’élèvent autour d’elle et qui chuchotent malgré la gravité du moment. Son coeur à elle est trop bruyant pour qu’elle s’y intéresse.
Son regard s’accroche à Loewy et ne bouge plus.
La suite se déroule dans un brouillard. Il se passe des choses importantes ici, des choses essentielles. Pourtant, il ne se passe qu’une chose dans la tête d’Aelle : la crainte, la honte, les souvenirs. C’était il y a plus d’un an, mais ces fichus souvenirs lui font mal comme si c’était hier. Elle n’arrive pas à s’extirper de l’emprise glaciale qu’a créé l’arrivée de Qiong. Elle sent la peine et la panique monter le long de son corps et se loger dans sa gorge.

Respirer est difficile désormais, mais Aelle ne réagit pas : personne n’en a rien à faire de toute façon.

Dernière modification par Aelle Bristyle le 24 janv. 2020, 15:15, modifié 2 fois.

09 avr. 2019, 21:12
Nid de serpent - Ch.14 vu par la table Poufsouffle
Ma fourchette faisant des allers-retours entre mon assiette et ma bouche, je participe activement aux discussions de la table Poufsouffle, en ce dîner du vendredi quatre mars. C’est le début du week-end, et je ne suis pas mécontente de pouvoir me reposer un peu. Mon programme pour ce soir n’est pas bien compliqué : lecture à volonté !

Ayant terminé mon plat, je passe au dessert en me servant copieusement. Les températures encore froides de ce début de mois me donnent plus faim qu’à l’accoutumée. Je ris à une remarque d’un de mes camarades de maison, puis me saisis de ma cuillère et entame la part de gâteau.

Lorsque je relève les yeux pour répondre à Ellanaelle, assise en face de moi, ma cuillère arrête subitement son trajet et reste suspendue dans les airs. Juste derrière elle, un… truc doré est en train de traverser la Grande Salle. Perplexe - il se passe des choses étranges à Poudlard, mais celle-ci me semble moins banale -, je jette un regard à droite, puis à gauche. Le bruit ambiant qui diminue rapidement me confirme mon impression.

Lentement, je repose mon couvert en lançant des regards inquiets autour de moi. L’objet en or continue son chemin, avant de s’arrêter devant la table des professeurs. J’observe d’un œil inquiet la Directrice, Miss Loewy, pour tenter de déterminer si la chose vient en amie ou non.

Soudain, celle-ci se met à bouger, et deux coups tonitruants retentissent dans l’immense salle, dont le plafond s’assombrit. Le dos vouté et la tête rentrée dans les épaules, je suis maintenant apeurée pour de bon. De plus, la déclaration de la Directrice ne me rassure pas le moins du monde :


« Toutes baguettes vers ce heurtoir. »

Les mains tremblantes, je m’exécute, en me disant intérieurement que je ne m’en servirai pas. De toute façon, même si j’avais connu des sorts utiles dans cette situation, j’aurais eu bien du mal à les utiliser.

L’objet doré se scinde en deux parties, qui tombent au sol, m’arrachant un sursaut. Puis, une statue apparaît - comme si elle passait une porte - à l’endroit où il se trouvait quelques instants plus tôt. Une voix s’élève, comme provenant de la figure de pierre :


« DAI HONG DAO, DEUXIÈME-NÉE DES TROIS CALAMITÉS, EST PORTEUSE DE NOUVELLES POUR KRISTEN LOEWY. »

Le nom m’est inconnu, et si le sens exact du mot calamité m’échappe, j’ai tout de même un doute sur sa signification. Et cela ne me dit rien qui vaille. Pourtant, Miss Loewy baisse sa baguette. Hésitante, je finis par faire de même - je ne suis pas d’une grande utilité ici.

C’est alors qu’après un silence d’une longueur insoutenable, deux tigres étranges apparaissent aux côtés de la statue. Leurs dents immenses et leurs deux queues me font me demander un instant à quelle espèce ils appartiennent, mais je reviens bien vite à la réalité : je ne saurais pas dire si je les trouve majestueux ou s’ils me font incroyablement peur. Un peu des deux, peut-être.

L’un deux s’approche des tables bleue et jaune, les crocs découverts, et je regarde les élèves assis là avec de la panique dans les yeux.


« Tathya, Santih ! »

À ces mots, un pied entre dans la salle de la même manière que la statue et les tigres, semant des herbes sombres tout autour de lui. Mes yeux vont des tigres, qui se sont calmés, à la nouvelle venue. Son visage - tourné de l’autre côté, de toute façon - me semble inconnu, et je ne crois pas qu’elle faisait partie de la délégation de Zhuangyán. Je remarque alors une deuxième personne auprès d’elle, tandis que des murmures s’élèvent tout autour de moi. Elle, elle y était, par contre. Chi… Qiong, je crois ? Je ne suis plus sûre de son nom.

Les yeux rivés sur ce qui est en train de ce passer, j’en oublie presque la panique qui me gagnait quelques instant plus tôt, le heurtoir, la statue et les tigres. Qu’est-ce qu’elles font là ? Les paroles de la première arrivée ne sont pas assez fortes pour qu’elles arrivent à mes oreilles, mais je parviens tout de même à capter le mot ”annoncer”. Tous les élèves de la Grande Salle s’étant unanimement tus, je peux entendre la suite, prononcée par la fillette :


« Biao Xixia a été exécuté. Mon grand-père n'est plus de ce monde… »

Je regarde autour de moi, guettant les réactions, tandis que Qiong se met à pleurer. Cette personne, c’était le directeur de l’école chinoise, c’est ça ? Même si je ne l’ai pas beaucoup vu, il m’impressionnait beaucoup et avait l’air très puissant à mes yeux. Comment a-t-il pu être tué ? Le sens du mot ”exécuté” me semble tellement définitif, tout à coup…

Mes yeux reviennent à Miss Loewy, qui déclare simplement :


« Je suis désolée. »

Les deux adultes continuent à parler l’une à l’autre, alors que je décroche en partie de la conversation. Je ne suis pas directement concernée - en tout cas pas pour le moment - et ne comprends pas tout ce qui se passe. Le plus discrètement possible, je récupère ma cuillère et finit ma dernière bouchée, tout en observant les tigres s’allonger aux pieds de la femme. Puis, de la même manière qu’elle est arrivée, Qiong repart par la faille invisible.

"Plan de table" vu avec Ellanaelle

6ème année RP - 17 ans - #783F04
Préfète inRP depuis mai 2047 - MERLIN (Perly) - club de courses de balais - Hel's Angels
"Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !" #PouffyFamily

15 mai 2019, 13:46
Nid de serpent - Ch.14 vu par la table Poufsouffle
Alors que les deux bêtes sauvages se sont allongées près de leur probable maîtresse, la grande salle est en suspens. On entend le moindre murmure, le moindre couvert, le silence semble s'être glissé dans l'air et le face à face qui a lieu près de la table des professeurs participe à rendre le tout irrespirable. Il est rare que la directrice bénéficie de toute cette audience ; et lorsque c'est le cas, elle domine la salle, les cinq grandes tables, elle est dans la position de force où tout le monde l'écoute. Mais en ce vendredi soir de mars, elle aussi semble spectatrice en son château. Ena peut voir d'où elle est que Ms Loewy, malgré l'apparence décontractée qu'elle tente de donner à la discussion, ne semble pas sereine.

Lorsque celle qui semble s'appeler Dai s'approche un peu plus de la directrice de Poudlard, la préfète de Poufsouffle remarque la magie qui semble émanée de la sorcière à chaque pas. Des touffes d'herbes noires poussent à même la pierre à chaque fois que la femme s'apprête à poser le pied par terre. Puis un autre se forme tandis que le précédent se change en poussière. Ena ne voit que le gris cendré des cheveux à l'arrière de son crâne mais elle sent qu'elle n'a pas besoin de la voir en face pour la considérer comme étrange et potentiellement dangereuse. Elle semble s'adresser à Kristen Loewy à voix basse tant leurs visages sont proches. Il faut dire que la grande salle ne se remet pas encore de cette scène. Le silence s'est invité pour le repas et ne semble pas vouloir partir. A la table des Poufsouffle, les réactions sont différentes selon les élèves. Alors qu'Ena effectue une énième vérification de ses camarades les plus jeunes, elle aperçoit le jeune Jeffrey, assis à côté de son coéquipier des Frelons, Calum. Le deuxième année semble choqué et pensif, il a peut-être entendu quelque chose qui a échappé à Ena. Parmis le groupe de deuxième année se tient également Maddie, qu'Ena apprécie beaucoup, elle a l'air inquiète et ne semble pas s'apercevoir que sa préfète l'observe. Ce sont tout de même les Première Année qui semblent le plus perplexe... Julia semble terrifié, pour sûr qu'elle ne s'attendait pas à tout ça en venant mangé et qu'elle n'a pas encore l'habitude des surprises que réserve Poudlard. Ena tente de faire bonne figure et lui adresse son plus grand sourire espérant que cela suffirait à la rassurer le temps que tout ça se règle. Réconfort dont n'avait pas besoin Megan puisqu'elle semblait s'être désintéressée de la situation et avait repris son repas discrètement. C'est Aelle qu'Ena regarda le plus. Elle pouvait lire sur son visage, elle ne pouvait qu'imaginer les émotions de la jeune fille mais elle savait pour sûr que la situation avait déclenché quelque chose chez la troisième année. Elle avait envie d'aller la voir de ce pas mais préféra remettre à plus tard le moment elle lui demanderait de vive voix si ça allait.

Finalement, les deux femmes se séparèrent. Ena s'attendait à ce que la sorcière asiatique reparte par là où elle était arrivée mais cette dernière rassembla les deux pièces du heurtoir d'un geste de la main. Une forte détonation résonna contre les murs de la grande salle lorsqu'elle fit claquer ses doigts. Dai commença à s'éloigner et sembla enfin, pour la première fois depuis son apparition, porter son regard sur l'ensemble de l'assemblée. Ena fut stupéfaite de découvrir le nombre de tatouages qu'elle portait sur le visage, elle n'aurait sut dire si elle était dangereuse pour Poudlard mais c'était une sorcière puissante à n'en pas douter. "Je résiderais parmi vous le temps qu'il faudra. Inutile de me trouver une chambre. Je ne dors jamais.. Elle allait finalement rester au château... Avait-elle peur d'être elle aussi exécutée ? Mais pourquoi dans ce cas-là avait-elle laissé Qiong repartir ? Elle sembla s'adresser à nouveau à la directrice puis prit la direction de la grande porte. Elle se saisit du heurtoir dans sa course et marche d'un pas décidé, Ena est obnubilée par l'herbe qui pousse sous ses pieds... La sorcière, suivie par ses deux tigres, s'arrête une dernière fois au moment où elle arrive au niveau d'Ena. La préfète sursaute mais entend les derniers mots de l'invitée pour la directrice. Elle n'est pas sûre que tout le monde ait entendu mais elle sait d'avance qu'elle s'abstiendra de le répéter aux plus jeunes si ils n'ont pas entendu de leurs propres oreilles. "L'attaque que vous avez subie il y a un an et demi n'était qu'un avant-goût de leur force. Il ne m'appartient pas de juger vos mœurs, mais vous faites une erreur en pensant que les enfants placés sous votre protection ne doivent pas connaître la vérité. Le monde qui les attend dehors sera bientôt plus sombre que la plus longue des nuits d'hiver. Les sept lignées avancent doucement leurs pions dans l'obscurité. Bientôt. Bientôt, chacun d'entre nous devra leur faire face. Chacun devra choisir son camp : résister ou céder." C'était donc grave pour Poudlard également... Quelque chose se tramait et Ena savait par expérience que des jours plus sombres se profilaient. Alors qu'elle approchait doucement de la fin de sa sixième année, de nombreuses questions allaient bousculer ses choix pour son avenir dans les mois à venir.

Ena Varma, 21 ans, Gazette du sorcier
#b45f06
Maîtresse du Jeu

15 mai 2019, 15:33
Nid de serpent - Ch.14 vu par la table Poufsouffle
C'était à la base, une soirée ordinaire avec un repas ordinaire, dans une ambiance ordinaire de la grande salle au moment des repas.

La tête posée dans ta main, tu faisais un joli méli-mélo avec la purée et le ragoût qui composait ton assiette. Tu n'en avais pas touché une cuillère, la faim étant décidément bien peu présente ce jour-là. Entre tes bras, assis juste devant ton assiette, Aizon semblait lui se régaler d'un morceau de carotte qui grignotait à grand bruit. Qui aurait cru qu'une aussi petite créature aurait pu faire autant de bruit ? Il arborait toujours sa jolie fourrure rose, bien brossé comme tu aimais en prendre soin. Mais même ce soir, les pitreries de ton animal de compagnie ne te déridèrent pas. Tu poussas un long et profond soupir. Tu étais comme perdue dans tes pensées et à cet effet, tu n'avais nulle conscience de l'environnement présent autour de toi.

Aussi, lorsque la sonorité de la salle baissa d'intensité et que petit à petit les murmures s'évanouirent, tu restas de marbre, continuant de fixer ton assiette.

C'est alors que le premier Gong résonne dans la grande salle te faisant sursauter et pousser un petit cri effrayé en même temps que tu sors de ta torpeur. Du regard, tu cherches la provenance de ce dernier, tout en plaquant tes mains contre tes oreilles. Aizon est aussi affolée que toi. Il a grimpé sur ton épaule et a gonflé tout son poil, se mettant clairement en position d'attaque ou cas où l'on s'en prendrait à lui. Tes yeux suivent machinalement la même direction que l'ensemble des élèves du château et se posent sur le heurtoir qui a fait son apparition. Tes mains sont toujours plaquées sur tes oreilles avec une frayeur évidente qui se lit dans ton regard.

La directrice se lève alors et après avoir fait le tour de la table des professeurs, toi comme beaucoup, la suivant du regard, elle pointe sa baguette sur l'étonnant objet magique en haussant la voix pour demander à tout à chacun de lever sa baguette en direction. Tu es encore un peu perdue par tout ce qui vient de se passer et tu ne comprends pas vraiment car ton esprit à bien du mal à faire le lien. Hors, tout reviens vite en place lorsque tu vois chacun de tes camarades, se lever, ou rester assis, mais se mettre un à un à pointer l'étonnant objet avec sa baguette magique. Tu les imites avec un train de retard et dans ton esprit, tout se lie petit à petit. S'il y a danger, il faudra forcément attaquer, et s'il faut attaquer, il faut savoir quel sort lancé.

Tu fais immédiatement une recherche de tous les sorts que tu maîtrises, cherchant le plus approprié à la situation. Tes yeux sont fatigués, mais ton visage devient déterminé. Sur ton épaule, Aizon se gonfle d'autant plus à poussant un petit cri menaçant.

Les mots résonnent dans la grande salle alors que le silence des élèves et lui, prenant. Le "Entrez" de la directrice dans un premier temps, puis peu après, la grande statue qui fait son apparition et parle d'une voix profonde qui résonne en écho.

Ton sang se glace et pourtant, ta baguette magique ne tremble pas. Ton regard est fixé sur la statue, mais ton champ de vision périphérique te permet de distinguer bon nombre de tes camarades. Herminie qui est assise juste à côté de toi et Eileen également. Tu respires rapidement et tu sens que ton cœur bat la chamade.

Un échange s'établi entre la statue, la directrice et cette fameuse Dai Hong Dao. Tu fermes les yeux quelques secondes et soudain, Aizon est pris d'une véritable crise de panique alors qu'il sent un évident danger pour lui. Il court partout et fini par trouver refuge en se cachant à l'intérieur même de ton pull.
Les deux tigres viennent de faire leur apparition et toi-même, tu ne peux t'empêcher d'être inquiète en les voyant s'avancer dans la salle, leur longue queue faisant balancier avec le reste de leur corps. Leurs longues canines bien visibles dans leur gueule. Tu sens Aizon tremblait contre ta poitrine en poussant des petits cris affolés. Nul doute qu'il ferait un bon casse dalle pour eux, mais tu ne comptais pas les laisser le dévorer. Tu frémis et poses ta main libre sur ta poitrine tout en ne perdant pas de vue les deux félins.

La suite se déroule comme un rêve. La grande femme s'avance avec cette aura magique autour d'elle. Une magie qui t'est familière, car tu as déjà pu côtoyer des sorciers étrangers … Mais j'avais avec une telle stature. La suite se déroule très vite et tu reconnais l'une des élèves de Zhuangyan lors du tournoi. C'est à ce moment-là que ta baguette se baisse enfin. Tu gardes cependant un œil sur les félins toujours présent non loin de toi. La jeune fille prend la parole et les mots sont durs et prononcés avec une très grande tristesse qui semble faire baigner dans la salle une atmosphère des plus glaciales ou la surprise ne tardent pas à faire son apparition. Tu n'as jamais vraiment perdu personne dans ta famille jusqu'à présent. Du moins, pas une personne dont tu sois assez proche pour ressentir une véritable peine, mais la vision du visage détruit par la tristesse de la jeune asiatique te met mal à l'aise. Tu es triste pour elle.
Elle quitte les lieux et tu ne sais pas quoi faire, n'y comment réagir. Ton regard se porte sur l'ensemble de la salle et tu cherches dans les yeux des plus âgés une sorte d'explication sur la façon de se tenir dans de pareilles circonstances. Tout le monde semble concentré, légèrement angoissé par la présence de cette femme, mais aussi par sa façon d'agir. Un souffle te fait soudainement te retourner. Elle vient de passer prés de toi, sa longue tenue effleurant le banc ou tu te trouves et ses félins la suivant dans son action. Ses paroles te laissent surprises lorsqu'elle annonce qu'elle va rester au château et qu'elle nul besoin de dormir. Tu ouvres grand les yeux un peu effrayée par cette force de la nature et tu n'as aucun mal toi aussi a entendre les propos de la nouvelle arrivante qui s'est arrêté à côté d'Ena.

Ses paroles résonnent dans ton esprit comme un avertissement, une mise en garde que malgré ton jeune âge, tu as bien compris.


Tu te rassois sur ton siège et observes ton repas que tu n'as toujours pas touché. Sans t'en rendre compte, tes mains tremblent et tu lances un regard un peu dépitée à tes copines alors qu'Aizon, toujours tremblant refait son apparition pour lécher les larmes qui ont commencés à s'écouler de ton visage sans même que tu ne t'en rendes compte. La tension et toutes ses paroles… Cela te fait peur… Terriblement peur…

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6eme Année RP - 5ème Année Devoirs
Pour RP avec moi

16 mai 2019, 01:04
Nid de serpent - Ch.14 vu par la table Poufsouffle
La bouche encore pleine, je termine la dernière bouchée de mon gâteau, tout en reposant ma cuillère. Mes yeux restent fixés sur les deux tigres tant je suis fascinée, à la fois impressionnée et terrifiée par ces créatures.

Miss Loewy et l’autre femme parlent un moment, et mon regard ne se relève vers elles que lorsque cette dernière s’avance vers la Directrice, faisant apparaître puis disparaître ces plantes noires bizarres autour d’elle. Qu’est-ce que c’est comme type de magie ? Je ne crois pas avoir vu cela par le passé - je n’ai prêté que peu d’attention à la troisième épreuve, au début de l’année. En tout cas, le ciel magique gronde au-dessus de nous, et je ne saurais pas donner la signification de cet orage, mais Papa a confiance en Miss Loewy et donc moi aussi. Là, elle discute simplement, mais si quelque chose se passe, elle saura nous protéger, non ?

Surprise par le bruit assourdissant du heurtoir qui reprend sa forme initiale, je sursaute et reporte mon attention sur l’étrangère - la Calamité - qui s’est retournée vers nous. Je reste perplexe d’une part en voyant ses tatouages, mais d’autant plus en entendant ses paroles. Un monde plus sombre ? Les sept lignées ?

Je parviens à saisir avec quelques difficultés que ce dont elles parlaient quelques instants plus tôt dépasse ma compréhension actuelle du monde. Mais ce que je ne comprends pas peut tout de même avoir des répercussions sur ce que je considère comme mon foyer. Pour me rassurer, je jette un regard à Ena, mais cela a l’effet inverse : l’assurance et la confiance que je m’attendais à trouver sont absentes des yeux de la préfète.

Je reporte mes pupilles sur mon assiette. J’ai un peu envie de rentrer à la maison, là.

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16 mai 2019, 23:56
Nid de serpent - Ch.14 vu par la table Poufsouffle
Encore un peu sous le choc Jeffrey peine à revenir à l'instant présent, ses pensées toujours tournées vers la mort du doyen. L'attention du garçon est finalement attirée par les deux tigres, qui s'allongent sur le sol. Le Poufsouffle se détendit un peu, prenant cela pour un signe d'apaisement et se surprit même à contempler un instant les animaux, qu'il trouvait fascinant. Le jeune anglais reporta son attention vers Miss Loewy et son "invitée" et il fut marqué par la façon dont Dai Hong Dao parvenait aisément à donner le change face à la directrice de Poudlard. Pour Jeffrey il n'existait pas femme plus intimidante que Miss Loewy et il n'aurait jamais imaginé qu'il puisse exister quelqu'un pouvant s'inviter dans le château et venir titiller la fierté de la directrice sans en subir les conséquences immédiatement. De toute évidence cette sorcière était puissante et tout aussi impressionnante que Miss Loewy.

De là où il était, et malgré le silence qui régnait dans la Grande Salle, Jeffrey dut tendre l'oreille pour entendre les mots de Dai. Ainsi, elle allait rôder dans le château ? La perspective de la croiser, affublée de ses deux créatures, dans les couloirs n'avait rien de réjouissante. Cette femme n'inspirait pas la sympathie. "Elle dort jamais ? Ca doit être une façon d'parler." se dit Jeffrey en la voyant s'éloigner de la table des professeurs, pour se rapprocher de la position du batteur des Frelons. Juste avant d'arriver vers lui, Dai Hong Dao marqua un temps d'arrêt pour se retourner vers la directrice de Poudlard.

Ce qu'elle dit ensuite donna des frissons au jeune Poufsouffle. Il ne savait rien de ces fameuses Sept Lignées mais tout le reste de la tirade n'avait rien de rassurant. Du haut de ses douze ans Jeffrey ne comprenait encore pas grand chose aux enjeux du "monde qui les attend dehors", le monde des adultes. Mais malgré tout il ne pouvait pas ignorer que l'heure était grave et le garçon avait peur. Il n'était clairement pas un Gryffondor à l'esprit audacieux et aventurier, la perspective de voir son petit monde confortable bousculé le paniquait un peu et le garçon sentait ses entrailles se nouer. Mais une chose était certaine, si ses amis, sa famille étaient menacés il tenterait de s'y opposer par tous les moyens à sa disposition, aussi insignifiants soient ils.

Fin du RP pour Jeff

19 mai 2019, 18:06
Nid de serpent - Ch.14 vu par la table Poufsouffle
Kristen Lowey semblait connaître ces personnes, ce qui rassura un peu Lili. Cependant, la fillette était tout de même encore trop sous le choc pour pouvoir parler et bouger. Elle ne porta plus attention aux invités et semblait même détachée de ce qui se passait. En fait, Lili ne voulait plus essayer de comprendre, elle ne savait pas du tout ce qui se passait. En même temps, étant en première année, c'était un peu normal. Mais les plus vieux semblaient être plutôt intéressés. La jeune Poufsouffle avait hâte d'avoir leur âge afin de savoir plus. Les personnes qui savaient que son père était sorcier auraient pu croire qu'il l'aurait tenue au courant. En plus, il travaillait au ministère de la magie. Cependant, il ne disait rien du tout à sa fille et Lili était très frustrée. Peut-être aussi qu'il ne savait pas. Néanmoins, il ne lui parlait pas de magie tout court lorsqu'elle était petite.

Pourquoi je ne suis pas née dans une famille que de sorciers? J'aurais été beaucoup plus informée. Maman, pourquoi n'es-tu pas une sorcière? Pourquoi? En même temps, si tu avais su avant de te marier que papa était un sorcier, tu ne l'aurais jamais épousé. Donc c'est peut-être mieux comme cela, finalement, pensa Lili. Elle ne savait plus trop quoi penser de tout ce qui se passait dans sa vie. En plus, ce qui se passait ce soir-là dans la Grande salle la faisait réfléchir.

En plus, le fait que Dai reste au château pendant quelque temps ne rassura pas plus Lili.

- Je résiderais parmi vous le temps qu'il faudra. Inutile de me trouver une chambre. Je ne dors jamais.

- Bien...  Je vous ferai donc visiter les lieux.

Elle ne dort jamais? Comment cela est-ce possible? Elle est vraiment une sorcière. Enfin, tous les sorciers dorment, mais elle, elle est vraiment étrange. En plus, Miss Loewy a accepté! En même temps, elle n'avait pas trop le choix. Notre directrice la protège ou ça se passe comment? C'est quoi leur lien? Enfin, c'est sûr qu'elles se sont déjà rencontrées mais où et comment? Peut-être que la madame peur de se faire exécuter elle aussi? C'est tout un mystère ça...

- L'attaque que vous avez subie il y a un an et demi n'était qu'un avant-goût de leur force. Il ne m'appartient pas de juger vos mœurs, mais vous faites une erreur en pensant que les enfants placés sous votre protection ne doivent pas connaître la vérité. Le monde qui les attend dehors sera bientôt plus sombre que la plus longue des nuits d'hiver. Les sept lignées avancent doucement leurs pions dans l'obscurité. Bientôt. Bientôt, chacun d'entre nous devra leur faire face. Chacun devra choisir son camp : résister ou céder

- L'attaque? Quelle attaque?

Mais que se passait-il? Lili en avait assez entendu. Elle se déconcentra sur son dessert, mais elle avait tout de même peur. Xe quoi Dai Hong Dao parlait-elle? La fillette devait absolument en parler avec l'un de ses camarades plus vieux. Mais le problème était qu'elle n'en connaissait pas énormément... Bon, elle se débrouillera en temps et lieux. Pour le moment, Lili remarqua qu'elle tremblait énormément en prenant sa fourchette. La fillette essaya de se contrôler et de fixer son assiette afin de ne pas croiser le regard de quelqu'un. Elle ne voulait pas être encore plus apeurée. La brunette n'avait pas besoin de cela. En fait, Lili se sentait extrêmement vulnérable vu son âge et son manque d'expérience en magie. Elle avait peur. Oui, c'était la vérité, même si elle ne voulait pas l'admettre. 

Fin du RP pour moi! Merci beaucoup, c'était super cool!

Baisse de présence pour un temps indéterminé
~ Je suis joignable par hibou + je touillerai et répondrai aux messages importants ~

23 mai 2019, 17:27
Nid de serpent - Ch.14 vu par la table Poufsouffle
Maddie n’avait plus peur à présent, la visite ne semblait pas être une menace finalement. Elle n’écoutait même plus à présent et pensait surtout au dessert qui lui faisait envie depuis le début du repas et dont elle mourrait d’envie de se saisir à cet instant même.  Seulement un violent orage éclata d’un coup dans le ciel magique, chose peu courante qui rappela à Maddie ô combien cette soirée n’avait rien de normale et qu’il ne fallait pas qu’elle relâche son attention.

Après un sursaut qui fit renaître la crainte en elle, Maddie tenta d’écouter à nouveau la conversation mais Dai Hong Dao parlait trop bas pour qu’elle comprenne quoi que ce soit mais cela ne dura pas. D’une voix forte, elle demanda à la directrice de lui donner sa réponse. Maddie instinctivement pensa « Dites oui ! » sans même savoir pourquoi ni ce que cette réponse représenterait. 

Miss Loewy donna à sa façon cette même réponse et s’en suivit un énorme gong qui fit bondir à nouveau la petite blonde. Dai Hong Dao balaya ensuite l’assistance du regard, lorsqu’il passa vers la deuxième année cette dernière ressenti un frisson dans tout son corps. La chair de poule ne la quitta du moment où la sorcière annonça qu’elle allait séjourner parmi eux jusqu’au moment  où elle commençait à se diriger vers la sortie de la pièce mais ce n’était rien comparé à ce qu’elle ressentie quand la sorcière reprit la parole.

Maddie était terrorisée par les mots qui sortaient de sa bouche. Terrorisée du peu qu’elle comprenait et par toutes les choses mentionnées dont elle ne connaissait pas l’existence. *C’est qui les sept lignées ?* se demanda-t-elle en observant les visages d’élèves autour d’elle au cas où quelqu’un oserait donner une explication à tout cela. Rien ne fut prononcé bien sûr. *On va devoir se battre c’est ça qu’elle veut nous dire ?*. Tout cela la dépassait. Elle n’avait jamais pensé que le monde pouvait être dangereux à ce point. Du moins pas au point que ça vie puisse être en danger et encore moins ici. Un tas d’interrogations se bousculaient dans sa tête. Elle avait envie de quitter cette pièce et la lourdeur de l’atmosphère qui y régnait. Elle voulait se retrouver dans sa salle commune avec ses amis. Elle voulait parler de tout cela avec eux et surtout retrouver un peu de chaleur. Au final, elle espérait simplement se sentir à nouveau en sécurité.

Fin du rp pour Maddie. Merci beaucoup!

~7ème année RP~
Préfète-en-Chef - Remplaçante des Hel's Angels - Membre du club de Bavboules.
Code couleur : 3d85c6

21 juin 2019, 20:10
Nid de serpent - Ch.14 vu par la table Poufsouffle
Vendredi soir, enfin. La semaine de cours lui avait semblé durer une éternité. Il s'en plaignait encore à ses amis tout en dînant quand un objet étrange lévita dans la Grande Salle, s'approchant, semblait-il de sa propre volonté, de la table où se tenait les professeurs. A bien y réfléchir, ça ressemblait à un heurtoir en or massif. Mais pouvait-on trouver objet plus incongru au milieu d'une allée, sans porte aucune. Rey donna un coup de coude à Eliott et lui désigna le heurtoir.

- Tu le vois toi aussi ? J'suis pas fou ? lui demanda-t-il en baissant instinctivement le ton.

Mais de tout évidence, il n'avait pas perdu la tête puisqu'un silence général s'installa progressivement, preuve que tout le monde voyait la même chose que lui. Le heurtoir s'immobilisa en face de la directrice. Comme par hasard. Qu'avait-elle encore bien pu inventer ? Il n'eut pas le loisir d'en discuter avec Eliott. Deux coup assourdissant l'obligèrent à se couvrir les oreilles pour protéger ses tympans de ce son qui fit trembler son corps tout entier tandis que son cœur, surpris, battait la chamade. 

Il garda ainsi ses mains collées contre ses oreilles de peur de subir un nouvel assaut quand bien même le silence était revenu, et n'entendit pas ce que la directrice clama. Il fut uniquement surpris de voir les élèves se lever et une marée de baguettes se pointer en direction du heurtoir. Bizarre. Ses amis venaient de faire la même chose. De toute évidence, il avait manqué une information cruciale. Il lâcha sa tête pour se saisir machinalement de sa baguette et la brandir sans trop savoir pourquoi. Si quelque chose apparaissait, il n'était pas bien sûr que des élèves pourraient faire la différence. Même nombreux.

" Entrez..."

Sérieusement ? Elle était vraiment obligée de dire ça ? Elle ne pouvait pas tout simplement dire "C'est occupé pour le moment" ? Certains pensaient surement que la directrice savait ce qu'elle faisait et qu'elle ne laisserait pas quoique ce soit arrivé à ses élèves. Rey n'était pas de cet avis. Cette femme ne dégageait que froideur et mépris. Elle se fichait bien d'eux, seul son propre intérêt et sa curiosité morbide n'avait d'importance, il en était convaincue. La preuve, elle mettait en danger tous les élèves de son école sans sourciller. Et il fallait en plus l'aider ? Le rouquin baissa sa baguette et se rassit. Pas question d'être un mouton. 

Le heurtoir se brisa et s'écrasa au sol dans un grand fracas. Le jeune sorcier se crispa. Cela n'augurait rien de bon. 

" DAI HONG DAO, DEUXIÈME-NÉE DES TROIS CALAMITÉS, EST PORTEUSE DE NOUVELLES POUR KRISTEN LOEWY " déclama une statue de pierre semblant sortir de nulle part.

Eh bah voyons, une calamité. Manquait plus que ça. Annoncée par un caillou qui parle en plus. Rey ne pensait même plus à avoir peur tant il était agacé par la situation. Lorsque deux sortes de tigres blancs à deux queue surgirent du néant, l'idée qu'ils pourraient le dévorer en une fraction de secondes ne lui effleura même pas l'esprit. Il était hors d'attente de toute façon, du moins pour le moment. Néanmoins, il ne put rester de marbre lorsque, derrière une femme qui ne lui inspirait aucune confiance et avait une allure aussi sombre que les ténèbres, il vit Qiong. Était-il en train de rêver ?

Il n'en était rien, mais il aurait préféré. Car Qiong avait perdu sa lumière. Il observa la fillette au visage lacéré par des larmes qui jaillirent à la seconde où la grande dame la toucha. Était-ce à cause d'elle ? Lui avait-elle fait du mal ? La menaçait-elle ? Mais les questions qui avaient surgit instantanément dans sa tête, faisant monter la colère en lui furent souffler comme la flamme d'une bougie. Par la voix de Qiong. Par ses mots douloureux. Le doyen, son grand-père avait été assassiné. La douleur de la petite chinoise fut aussi la sienne et il se força à lutter contre son impérieuse envie d'aller l'enlacer et de la consoler. Elle, si forte, semblait plus vulnérable que jamais. Mais Rey savait, non seulement qu'il ne pouvait pas approcher mais également qu'il restait un éternel inconnu pour elle, il ne lui serait d'aucun réconfort.

Le rouquin garda ses yeux fixés sur la chinoise qui venait de raviver la tendresse qu'il avait enfouis au  fond de lui lors de son départ, se désintéressant de l'échange entre leur directrice et la femme mystérieuse. Il n'en garda pas moins les oreilles ouvertes et nota précieusement les informations qu'il glana. Sa conclusion finale fut que, si personne dans cette salle ne semblait savoir à qui et à quoi ils avaient à faire, Kristen Loewy, elle, n'avait pas l'air plus surprise que ça et souhaitait même s'éloigner de leurs oreilles indiscrètes pour fomenter ses petits plans en secret. Mais Dai Hong Dao ne l'entendait pas de cette manière. Un sentiment de satisfaction féroce l'empoigna tandis que l'asiatique dévoilait les secrets de cette femme qui se prétendait être leur directrice mais qui n'était pas moins une étrangère que l'intruse du jour. Ainsi elle avait la baguette de sureau, et une vraie... nature à découvrir.

Il fut forcé de détacher son regard de la chinoise lorsque celle-ci se volatilisa comme si elle n'avait été qu'un mirage, laissant encore une fois un trou béant dans sa poitrine. Ignorant la douleur, il observa alors ses amis, puis l'ensemble des poufsouffles pour finir par tenter de capter le regard de son frère. En vain. Tous étaient trop concentrés soit sur la directrice, soit sur l'étrangère, soit sur les deux créatures à ses pieds. Curiosité, peur, colère se mêlaient sur les visages de l'assemblée d'élèves. Mais finalement l'étrangère passa aux messes basses et ce fut la fin des révélations jusqu'à ce qu'elle annonce son installation à Poudlard et qu'elle quitte la Grande Salle. Comme un unique souffle, les conversations enflèrent d'un seul coup. Mais Rey, lui, n'avait pas envie de parler. Il n'avait d'ailleurs plus faim. Après un temps qu'il jugea raisonnable pour être certain de ne pas croiser la route de l'intruse flippante, il s'excusa auprès de ses amis et fila dans son dortoir. Il avait un horrible mal de ventre.

17 sept. 2019, 19:44
Nid de serpent - Ch.14 vu par la table Poufsouffle
Blanches. Deux silhouettes ; blanches. Bestiales. Dangereuses. Mes yeux avides brillent un peu devant cette puissance, et pourtant mon cœur se serre. S’approchant, les silhouettes se dévoilent dans toute leur splendeur. *Tigres* je comprends enfin. Tigres blancs, armés de sabres en guise de dents. Mon regard se plonge dans la contemplation de leur yeux, et je secoue légèrement la tête. « Magnifiques... » Un jour, j’aurais des Dents comme ça. Que ce soient les miennes ou celles d’un Fantastique, c’est pareil ; ce sera à moi. Des Dents aussi miroitantes et majestueuses. Avec, tout est possible. Griffer un peu les limites de l’Accessible pour entrevoir l’Invisible. Oui, un jour, j’aurais des Dents comme ça : une prolongation de l’être, dangereuse. Ma baguette pourrait servir de Dent. Si je Composais un peu plus avec elle : comme Maman et son piano. Jouer les notes de ma magie en harmonie avec ma Moitié. Même si la destruction est plus belle que l’harmonie, la destruction est harmonieuse alors que l’harmonie n’est pas *pas toujours* destructrice. « Tathya, Santhi ! » Le tranchant des noms. Donner un nom à ces Dents me semble inimaginable — c’est tellement hors-norme, gigantesque, qu’aucun mot ne peut y apposer sa marque —, pourtant il y en a. Des noms presque à la hauteur des Dents. Aussi tranchants et aiguisés.

Le Pied apparait en premier — nu. Nu d’une nudité impressionnante à Poudlard. Ici, les pieds sont toujours entravés par des épaisseurs de chaussettes et de chaussures : bottines, sandales, bottes, baskets. La nudité des pieds n’existe pas. Il n’y a que moi qui prend grand plaisir à ôter mes bottines pour narguer les autres pieds en me baladant dans le château, sentant la froideur de la pierre sous la plante de mes pieds impétueux. À peine le Pied apparait-il que je l’aime donc. J’ai en adoration la liberté des pieds. C’est tellement plus agréable. Et le florilège de noirceur qui jaillit sous la plante de ce Pied-là confirme ma certitude absolue : un Pied libre d’être nu peut faire bien plus que sentir le sol. Surtout un Pied chinois, comme celui-ci. Chinois, ou quelque chose du genre. Asiatique. *Saleté d’puissance asiatique*. Je me sens plus pâle qu’une ombre face à tous ces étrangers. Même avec ma Magie plus puissante désormais, même avec ma baguette qui se fusionne lentement avec moi. Les imbécilités qu’on apprend par ici me semblent terriblement dérisoires par rapport aux Immensités que créent les chinois. Nos sorts inutiles, nos gestuelles affligeantes, nos formules dissonantes. Comme un rappel de notre impuissance. Je travaille pour devenir plus puissante que Moi, plus puissante que ces étrangers, plus puissante que Loewy. J’étudie, encore et encore. Les bouquins déversent leur Savoir dans ma tête, et j’assimile tout ce que je peux. Mais je reste si Minuscule, rien que devant ce Pied.
*C’Pied*.
Ce Pied Royal.
Puis ce second Pied Royal.

Je baisse brièvement les yeux jusqu’à mes pieds. Les bottines qui les ornent me font pitié. M’en débarrasser, tout de suite. Ma baguette toujours collée à ma main, je ramène mon premier pied sur ma cuisse pour défaire rapidement ma première bottine. Me tortillant, j’enlève la seconde. Pieds nus, libres, je savoure un peu plus le contact du sol de pierre. Il m’est familier. Ses aspérités sont tellement douces.

Après les Pieds, c’est le reste du corps qui débarque soudainement. Tout aussi Royal que le reste. *J...*. Foule de Noirceur. Envahissant toutes les parcelles de la peau, les tatouages sont comme une toile d’araignée géante qui recouvre cette Femme. Cette Femme plus oppressante encore que Loewy-et-son-regard-dur. Cette Femme et... *Par tous les Sangs !*. Ma bouche devient sèche, mes lèvres s’entrouvre. Ma langue sort à peine d’entre les croissants de chaire. *Est-ce-que-c’est-Qiong-ça-?*. La chinoise, son Profil, celui que je suis incapable d’oublier. Aujourd’hui elle me semble incomplète. Un puzzle avec une pièce manquante, une grande Pièce, un trou en plein milieu. Tous mes regards, mon attention insistante, se heurtent sur son dos. Je sais ce qui manque : la Rouge et Or n’est pas à ses côtés. L’Éblouissante.

Les Sanglots de Qiong me heurtent en pleine face.
*Elle pleure ?*
Mes pensées s’envolent.
*Pourquoi elle pleure ?*
Une Aveugle en larmes, c’est horrible à entendre. Comment elle peut chialer si elle ne peut pas voir ? Illogique. Incompréhensible. Étrange.

Sa voix tord mon cœur, et mon estomac part avec. Biao. Xixia. Sans doute le vieillard qui était là avec elle. Un de ceux qui a participé à la Terrible Exclusion d’Aelle. *J’aurais pu la connaitre plus tôt ; Merlin alors*. Je m’en fous de ce vieillard. Je m’en fiche totalement. En fait, je le déteste un peu. Il n’y a que les sanglots de Qiong qui me font mal au ventre, et sa voix qui se perd dans mes pensées affolées. L’Aveugle pleure, et elle me donne envie de pleurer moi aussi. Mes yeux piquent et j’ai envie de me gifler. Je ne chiale pas avec Qiong parce que je n’ai rien à voir avec Qiong. Ce n’est qu’une Aveugle fascinante. Que je bouffe du regard. Qui, aujourd’hui, ne semble pas là pour faire Exploser sa magie sous mes yeux. Juste ici pour déverser la vérité de la mort de Xixia. *Tout l’monde meurt un jour*, que j’ai envie de lui dire. Tout le monde. T’as pas à pleurer pour l’assassinat de ton grand-père, moi j’ai pas pleuré devant le corps de Maman. Je suis juste morte avec elle. Abandonnant une partie de moi. Elle, l’Aveugle-Reine, n’a même pas dû assister à cette mort. Pourquoi tout le monde se met-il à chuchoter, soudainement ? En quoi la mort de ce vieillard est-elle importante ? Juste une mort de plus. Juste une autre. Mais pour moi, ça n’a aucune importance. Les seules morts importantes sont celles de Maman, et de Mamie. Et, dans celles à venir... aucune. Je n’ai pas peur de ma mort, tant que j’ai appris suffisamment de choses avant pour m’Élever loin. Ce n’est qu’une porte de plus. Les morts à venir n’ont pas d’importance, tout comme celle de ce vieux.

Minuscule au milieu des Autres, je tourne la tête à droite et à gauche pour trouver Aelle. À l’autre bout de la table, je l’aperçois enfin. Entourée d’Autres. Je vois sa baguette qui tremble dans sa main. Son visage m’est caché. *Qu’est c’que j’fous là ?*. J’aurais dû être à côté d’elle, pourquoi est-ce que je suis allée manger toute seule ? Aujourd’hui, surtout aujourd’hui, je devrais être là-bas. À côté d’Elle. *Merlin*. Stupide, je suis stupide.
Et mon cœur ne cesse de se tordre, rendant ma tentative de pensée de manière cohérente impossible.

« Pas ça... » murmuré-je quand Loewy propose à Qiong se venir s’asseoir avec nous. Je ne sais pas pourquoi, mais pas ça. Pas là. Pas tout de suite. Je ne veux pas la voir se faire engloutir au milieu des Autres. À la place, ses mots me heurtent les tympans et je la vois se faire engloutir par la Faille. *Non !*.

Les deux Femmes s’entretiennent et je ne peux détacher mon regard de la Faille invisible, là où Qiong a disparu. Je n’entends pas leurs mots, pas leurs échanges. Je loupe sans doute beaucoup d’occasions d’en apprendre plus sur Loewy. Ça n’a pas d’importance. Les derniers mots, la menace, l’avertissement, n’ont pas plus d’importance. Il n’y a que Qiong qui est importante. Qiong et les battements trop rapides de mon cœur.

Mon visage se tord de rage.
Je ne comprends pas.
Je ne comprends rien.
Pourquoi Qiong est-elle venue, aujourd’hui ? Elle n’avait pas besoin d’annoncer la nouvelle en personne. Pourquoi est-elle venue, si ce n’est pour distiller de l’espoir ou de la rage dans nos cœurs ? Pour faire remonter des souvenirs ? Pourquoi est-elle venue, si c’est pour repartir ? Pourquoi ? Pourquoi ne nous montre-t-elle pas quelque chose, pourquoi s’en va-t-elle ?
J’aurais voulu qu’elle ne vienne pas.
Que ce repas se déroule comme tous les autres, avec mon livre et mon désintérêt pour les aliments. Elles ont tout gâché.

FIN, pour Thalia

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]