La Saint Patrick, il ignorait ce que ça pouvait être.Il en avait entendu parlé le jour avant en parlant avec ses camarades. Certains semblaient impatients d'y être et Adrien ne voyait pas trop pourquoi. Il avait fait un sourire sympathique pour faire croire qu'il savait ce qu'il en ressortait. Il s'était senti un peu bête, il s'était dit qu'il ferait des recherches, peut s'agitait-il d'un évènement chez les sorciers.

Le lendemain, en sortant du dortoir il ne remarqua pas vraiment quelque chose de différent dans la salle commune. Certains lui souhaitaient avec une joie débordante "Bonne Saint Patrick". Adrien leur répondait avec un petit sourire. Peut-être que les élèves étaient encore plus habillés en vert que d'habitude mais cela ne le choquait pas plus que ça.

La journée avançant, il constata que le vert était prédominant chez beaucoup d'élèves. Il ne s'agissait pas seulement des élèves de Serpentard, cela semblait se répandre dans les autres maisons. Le chapeau haut de forme porté par nombreux élèves mis la puce à l'oreille du jeune Serpentard.

Son esprit voyagea quelques années auparavant, il devait avoir six ans. Ses parents avaient décidé de visiter Dublin. Ses souvenirs sont peu conséquents, il se souvient juste de la pluie et d'un autre évènement. Lorsqu'ils avaient été au magasin pour acheter des souvenirs, Adrien s'était précipité sur les peluches. Il avait pris un petit ours en policier et ensuite ses parents lui avaient pris un chapeau haut de forme avec le trèfle. Adrien n'avait jamais essayé de comprendre la signification derrière ce chapeau.

Il ne faisait aucun doute que la Saint Patrick était liée à une fête irlandaise. Il ne fut pas étonné de voir, en rentrant dans la Grande Salle, son ami Chems qu'il n'avait pas eu l'occasion de voir depuis pas mal de temps. Adrien s'était assuré de mettre des vêtements verts pour se fondre dans la masse. Quand Adrien était retourné chez lui durant les vacances de Noël, sa mère avait fait le tour de tous les magasins avec lui pour lui acheter de nombreux vêtements verts. Il avait donc enfilé son costume vert qu'il n'avait pas encore mis une fois. Sa mère lui avait dit "Celui-là, tu le mettras pour les grandes occasions". Peut-être était-ce un peu trop sérieux mais il n'était pas doué pour choisir l'habit de circonstance.

Il regarda d'abord les musiciens et les gens qui dansaient mais il garda en tête d'aller voir son ami Chems. Il semblait totalement dans son élément et cela le fit sourire. Il lui tapota l'épaule pour le saluer. Il essaya de faire une chorégraphie approximative en suivant la musique mais la danse était loin d'être son truc. Au moins, il se trouvait au côté de son ami et c'était le plus important. Il se sentait complètement à l'aise.

Mains sur les hanches.. Enfin, une main sur les hanches : pas question d'abandonner le gâteau ! Pied gauche devant l'autre pied.. Oulah, c'était quoi, ça ? Voilà que son modèle se mettait à gigoter étrangement sa cheville ! Elle secoua à son tour son pied d'un geste disgracieux et.. Sauta sur l'autre pied, jambe désormais tendue. Les danses irlandaises étaient décidément étranges..

Elle entendit clairement le sifflement dans la foule mais croyait qu'il n'était pas à son attention.. Yeux toujours baissés sur les jambes de son partenaire, elle continua de calquer ses gestes.. Qui était d'ailleurs plus lents. Suivre était beaucoup plus simple dans ses conditions ! Elle releva la tête pour s'apprêter à remercier le rouquin quand il tendit ses deux mains vers elle.

- J'm'appelle Herschel !

Herschel ? Quel nom étrange.. N'ayant jamais été confronté à ce prénom, Hestia commença à imaginer une orthographe déplorable : Ershell.. Et se surprit à chercher l'origine de ce nom. Shell. Il devait être anglais ? Même si la couleur flamboyante de ses cheveux lui faisait penser à son amie, Élénore, qui était elle-même irlandaise.. Mais toutes les chevelures flamboyantes n'étaient pas obligatoirement irlandaises, non ?

Elle finit par hausser les épaules, aborder le même sourire enfantin qu'Ershell et tendre sa main gauche, étant occupée par la pâtisserie de son autre main.

- Moi, c'est Hestia !

A peine ses mots sortis, elle croqua dans le moelleux qui encombrait sa main, avec la ferme intention de la libérer pour pouvoir poursuivre cette danse endiablée comme il se doit.

  Elle finit par danser un peu mieux, si on pouvait prendre ce que les deux dansaient pour une danse Irlandaise et pas pour une parade de fous. Lui expliquer avait vraiment paru fonctionner puisqu'elle y arrivait toute seule sans mal, maintenant. Ils étaient bien beaux tous les deux, les parents auraient sûrement dit qu'ils auraient fait de gentils Irlandais, bien qu'Herschel l'était de sa mère, il se sentait Anglais jusqu'au bout des doigts, pas qu'être Irlandais l'aurait dérangé, c'était juste qu'il était né en Angleterre, d'un père Anglais et cela lui suffisait amplement comme ça. Pourquoi chercher à se compliquer la vie pour pas grand chose en retour ? M'enfin bref, elle dansait assez bien, bien que ses gestes n'étaient pas plus gracieux que les siens. Sa robe jaune sautait sur ses jambes fuselées, tournoyait autour d'elle. D'indienne, elle était passée à une jolie fleur, une tulipe jaune qui s'ouvrait quand arrivait la saison et le soleil. Il pourrait peut-être s'en faire une amie ? Après tout, elle avait l'air de s'amuser elle aussi, il ne pouvait pas être ami avec des gens tristes, qui ne savaient pas s'amuser, c'était pas marrant de rester avec eux et il ne supportait pas de s'ennuyer. 

  -Enchanté Hestia. Tu danses bien !

  Hestia.... Hestia.... Il ne savait pas que c'était un prénom que les gens portaient, il ne le connaissait que de ses livres d'histoire, une déesse ou quelque chose comme ça. Avait-on le droit de donner des prénoms comme ça ? Après-tout, cela ne voulait pas forcément dire que ses parents étaient imbus à la place de leur fille. Si cela se trouvait, c'était juste parce qu'ils aimaient ce prénom, ils n'en connaissaient peut-être pas la signification, quoique cela paraissait stupide de choisir un prénom sans le comprendre, pas vrai ? Elle avait un gâteau dans la main. Ça n'avait aucun rapport à ce à quoi il pensait plus tôt mais il lui arrivait souvent de changer de pensées en quelques secondes, son esprit était vraiment volage, Herschel était toujours très rêveur, même quand il parlait aux gens alors il arrivait souvent qu'il passe du coq à l'âne en parlant aux autres.

  -C'est à quoi ? Dit-il en pointant la pâtisserie.

- Enchanté Hestia.

Il serait embêtant qu'il soit désenchanté.. Ladite Hestia empêcha la blague de franchir ses lèvres et continua les pas de danse : croiser, secouer, sauter, avaler le bout de gâteau, croiser, secouer, sauter. C'était simple, à force de volonté ! Et drôle de sautiller comme ça, quand elle y repensait.

- Tu danses bien !

A sa remarque, la brunette se félicita de ne pas avoir attaché ses cheveux : elle sentit ses oreilles chauffer.. Voire même brûler : se faire complimenter par le propre créateur d'une danse après tant d'efforts acharnés était simplement ravivant.. Même si, d'un point de vue objectif, elle ressemblait plus à un troll s'essayant à la valse.

- C'est gentil mais.. C'est pas le cas.

Seul un troll pouvait dire qu'elle dansait bien.. Et encore, peut-être qu'il danserait mieux qu'elle ! Croiser, secouer, sauter.. Plus elle se la répétait, moins cette suite avait de sens.. Sans parler du temps qu'elle mettait à se dire les mots : elle passait déjà au suivant ! Son imagination décida de morceler les mots avant de les rassembler dans un étrange Croicouter.. Elle se surprit d'ailleurs à user de ce mémo-technique à voix basse :

- Croicouter, croicouter, croicouter..

- C'est à quoi ?

Elle cessa sa rêverie aussitôt : Ershell contemplait son doux gâteau.

- Ah ! Ça ! C'est juste le meilleur gâteau jamais inventé : un doux régal aux airs déjà moelleux mais possédant un cœur si fondant ! Si pur ! Si réconfortant ! Si..

Elle s'interrompit en voyant qu'elle commençait littéralement à faire de la publicité pour son péché gourmand.

- Chocolat, finit-elle par répondre après un instant de réflexion sur la question posée.

  Il regarda la petite fille s’emballer sur son gâteau en riant, c'était drôle la façon dont elle semblait en être amoureuse, il imaginait déjà le tableau d'un mariage entre un gâteau et une élève -dont il ne savait pas la Maison- et cette pensée n'eut comme effet que de faire redoubler son rire qu'il peinait à retenir depuis le premier couinement suraiguë qui sortit de sa gorge. Les joues rougies, les lunettes glissantes et les côtes devenues soudainement douloureuse, il essayait tant bien que mal de reprendre son calme, espérant sincèrement que l'autre ne le prenait pas mal. Seulement, le gâteau dans ses mains semblait le narguer et faisait redoubler son rire à chaque fois qu'il essayait de se calmer, il espérait que l'autre le finirait le plus vite possible. 

  Il ne mangeait pas beaucoup de gâteaux comme ça, même si à le voir on aurait pu croire le contraire, en fait, il mangeait très peu de chocolat, pas qu'il n'aime pas ça, simplement il avait le foie très peu résistant et il ne lui fallait pas beaucoup pour faire une crise de foie, chose très douloureuse et désagréable, il avait donc convenu de rester à distance agréable pour sa santé des choses qui pourraient lui exploser le ventre, il n'était pas très résistant à la douleur, ce qui rajoutait une dimension à l'affreux supplice. Ce rajoutait à ça, une nette préférence pour les tartes aux fruits -surtout à la pomme-, il n'était pas dérangeant pour lui de ne pas se gaver de cacao, ce n'était pas la chose qu'il préférait le plus, en prime. 

  -Tu a l'air gourmande ! Moi je préfère les gâteaux aux fruits, mais je veux bien te croire !

  Après-tout, il ne voulait pas froisser sa nouvelle amie -si elle voyait les choses comme cela- il y avait tellement plus de meilleures choses à faire que de se prendre le bec, comme par exemple parler de pâtisseries, donc de nourriture. Il ne pouvait pas négliger son petit effet gourmand, voilà tout. 

Siam regardait Fiss de ses grands yeux bleus qu'elle essaya de rendre plus chaleureux pendant que le sourire rayonnant de celui-ci éclairait son visage. Il prit la parole :

- Salut; je venais me joindre à toi, pour jouer, si tu es d'accord.
Et merci, il est beau, et j'arrive à ne pas trop mal jouer, pas aussi bien que mon papa, mais ça va.
Ça a dû m'être plus simple à apprendre que pour toi, il paraît que le violon, c'est très difficile d'en jouer correctement, ce n'est pas forcément le plus simple à apprendre.

Siam faillit s'étouffer et elle eu un petit mouvement de recul presque imperceptible en arrière, elle regardait Fiss avec de grands yeux outrés. Puis elle respira un bon coup et se reprit. En regardant la tête de Fiss, Siam comprit qu'il ne se rendait absolument pas compte qu'il avait dit une bêtise. Elle finit par éclater de rire et dire :

-Oh là là mais non Fiss enfin ! Ce n'est pas un violon c'est un violoncelle ! Le violon se tient sur l'épaule et il est beaucoup plus petit alors que ce violoncelle se joue assis et est beaucoup plus grand et plus grave !!

Siam rigolait encore mais elle se reprit, franchement quoi, elle avait l'air d'une pure idiote à glousser comme une poule. C'était la première fois que elle se laissait aller à paraître aussi idiote devant qui que ce soit. Elle aurait aimé se donner des coups sur la tête ou bien disparaître loin, loin sous terre. Elle reprit :

-Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m'a pris... Jouer avec toi sera une très belle expérience... Pense-tu que, enfin sais-tu ce que l'on pourrait jouer ?

Siam espérait de tout son être que Fiss n'allait pas partir en courant mais si il l'avait fait, elle ne lui en aurait pas voulu...

Fiss observa sa camarade comme le fusiller du regard, le faisant instinctivement deglutir.
Qu'avait t'il dit de mal? En tout cas, ça avait l'air insultant, à la vue de la réaction de Siam.

Il hésite entre partir les jambes à son cou, ou à se mettre en boule par terre, tiraillée par cette douleur qui prenait peu à peu place dans son ventre, comme lorsqu'il essaye de prendre contact avec quelqu'un qu'il ne connaît pas encore, ou encore lorsqu'il fait une bêtise à la maison en sachant qu'il ne pourra pas la cacher.
Un éclat de rire vint paralyser brièvement ce dernier; s'il ne savait ce qu'il avait dit de mal, il ne savait pas plus ce qu'il avait dit de drôle.
Au moins, il n'avait pas eu l'air d'attirer les foudres de sa future partenaire musicale.

-Oh là là mais non Fiss enfin ! Ce n'est pas un violon c'est un violoncelle ! Le violon se tient sur l'épaule et il est beaucoup plus petit alors que ce violoncelle se joue assis et est beaucoup plus grand et plus grave !!

Fiss laissa apparaître un sourire gêné, il avait su se faire remarquer par son incroyable méconnaissance du milieu musical (qui jusqu'aujourd'hui, se limitait à sa cornemuse et à deux ou trois photos d'instruments quelconques) au bout de huit secondes de discussion. Se rendre ridicule aussi vite lui paraissait presque être un exploit en soi, il trouvait toutefois dommage qu'il en soit l'instigateur.
Il était là, comme un piquet, sa cornemuse coudée entre les mains, sans savoir quoi dire, légèrement mal à l'aise, comme attendant sa sentence pour idiotie aggravée, regardant sa camarade rire, ce qui, par mimétisme comportemental, l'aurait presque poussé à faire de même, toutefois sans la conviction de cette dernière, mais celle-ci se calma bien vite, et peu à peu, la gêne de Fiss disparut.
Au moins, il l'avait fait rire; il ne s'imaginait pas celà en allant la voir, mais il considérait qu'il y avait pire, comme début de dialogue.

-Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m'a pris... Jouer avec toi sera une très belle expérience... Pense-tu que, enfin sais-tu ce que l'on pourrait jouer ?

Elle s'excusait? Pourquoi? Elle pouvait rire, ce n'est pas comme si elle venait de l'insulter.
En tout cas, elle avait l'air plus qu'heureuse de jouer avec lui, ce qui le rassura; après une si belle démonstration d'ignorance, il se voyait déjà essuyer un refus, peut être même un sarcasme, et s'imaginait devoir aller jouer dans sa salle commune, ou à côté de la volière, pour faire profiter du doux son d'une cornemuse à ces satanées hiboux qui faisaient un bruit de tous les diables la nuit, à côté du dortoir des Serdaigle.

Fiss haussa brièvement un sourcil, réajusta son béret par réflexe, plongea son regard dans celui de sa camarade, avant de répondre.

-Oh, et bien, merci; je pensais à "Amhrán na bhFiann", l'hymne irlandais, je le connais pas coeur, on le joue tous les ans, à la maison. Est-ce que tu connais?
Sinon, on peut voir en fonction de ce que tu connais, si ce sont des rythmes connus, ou s'il est possible d'avoir une partition, on devrait s'en sortir.

Fiss laissa apparaître un sourire timide à sa camarade; malgré tout, il allait pouvoir jouer, et pour la première fois, il ne serait pas accompagné par ses parents.
Lorsqu'il leur racontera ça... Il en trépignait doucement rien qu'en y pensant, s'imaginant la salle entière reprendre d'une seule voix l'hymne que jouerait à cet instant le duo.

Elea était fatigué. Contente, mais fatiguée. Elle avait passé la journée à courir dans tout les sens, et elle n’en pouvait plus. Elle s’effondra lentement sur le banc et se servie parmi les plats typiquement irlandais disposé sur la grande table. Puis, en mangeant, elle se laissa aller a observer les autres élèves. Si il y avait quelques personnes qui ne semblait pas convaincu par l’ambiance de la fête, (comme le serpentard qui lisait à sa table, par exemple) les autres semblais bien s’amuser. Hestia et Herschel, avait fait une magnifique danse irlandaise, l’un tout en vert, l’autre en robe d’été. Et pendant ce temps, Siam et Fiss bavardait tout en sortant leurs instruments. Une cornemuse irlandaise et un violoncelle. 
*Peu commun comme duo.* A ce moment là, Siam éclata de rire.
*Eh, ben ! J’en connais une qui n’est pas indifférente aux charmes des cornemuses... Pfff! Mais qu’est-ce que je raconte moi ? Depuis quand je m’intéresse à la vie des autres ? Je devrais plutôt me mêler de mes mendragores.* Elle se posait ces questions existentielles en scrutant d’un air distrait son morceau de viande, lui-même suspendu à sa fourchette. Réalisant soudain qu’elle devait avoir l’air passablement stupide, à scruter comme ça un bout de viande, elle sursauta et se dépêcha de finir son assiette. 
A regret, elle sortit son livre de methamophose et poussa son assiette. Elle avait un devoir à rendre pour le  lendemain mais ne pouvait se résoudre à abandonner l’ambiance joyeuse de la fête.

Désolée pour l’erreur Hestia ! C’est corrigé, mais je t’autorise à tuer mon correcteur d’orthographe, vue les misères qu’il me fait !

Ce n'est que lorsqu'elle laissa échapper son "chocolat" sec qu'elle remarqua que le jeune homme était sur le point d'exploser de rire.. Avant de, justement, exploser de rire. Son discours était si ridicule ? Hestia cessa sa danse en regardant le garçon continuer son fou rire. Un énorme sourire apparut aux lèvres de la fillette : elle pouvait se laisser emporter par le rire des autres trop facilement. Un léger gloussement vint franchir le seuil de ses lèvres avant qu'elle ne se ravise. "Ne commence pas, tu vas finir par mourir de rire..", lui dicta sa conscience.. Qui n'avait peut-être pas tort, finalement : Ershell continuait dangereusement de rire.. Avait-il au moins pensé à respirer ? Le visage de la brunette se décomposa. Était-ce ainsi que l'on mourrait de rire ?!

- Hé ! Calme-toi !

Mais elle se doutait qu'il ne l'entende avec la musique et ses éclats de rire. "Ne fais plus jamais de pub pour ton maudit moelleux !". Comme si elle allait oser tuer un autre de ses camarades.. Mais.. Maintenant qu'elle y pensait, à quoi ressemblait réellement un cadavre ? C'était courant dans les livres.. Mais.. En réalité ? Elle observa soudainement le rouquin avec une certaine fascination.

Malheureusement, il se calma avant de suffoquer.. Malheureusement ? Heureusement ! Cette soudaine obsession pour la mort commençait réellement à l'inquiéter. Elle n'allait tout de même pas devenir une tueuse en série ?! Elle se rassura en se disant que, si elle posait la question, elle n'allait peut-être pas le devenir.. Peut-être..

- Tu as l'air gourmande !

Cette simple exclamation suffit à chasser corbeaux et faucheuses de son esprit : si seulement il avait une idée de sa véritable gourmandise.. Même le mot surgourmand ne suffirait pas à la définir..

- Moi je préfère les cadeaux aux fruits, mais je veux bien te croire !

Bien sûr qu'il fallait la croire ! Cette divine royauté était juste..

- Sublime ! Non, que dis-je, il n'y a pas de mots pour..

Elle s'interrompit en voyant qu'elle étalait ses pensées à voix haute. Hors de question de manquer de tuer son ami une nouvelle fois !

- N.. Non, rien.. Oui, c'est bien, les tartes, aux pommes surtout ! Ces.. Non, en faite j'ai rien dit : après tu vas retomber dans un fou rire.. Et tu vas mourir de rire.. Et je veux pas tuer..

"Glauquissime !!"

- Eum.. Je.. Sinon, ça va ?

"Ça va".. Comment passer de gâteaux à "ça va" en passant par la mort.. Probablement la première fois de sa vie que la légendaire Hestia Andrew perdait totalement ses moyens.. Excepté plusieurs autre fois.. Ce qui ne rendait pas vraiment cette fois unique. La seule chose sensée qu'elle trouva à faire fut de croquer dans son gâteau en détournant le regard. Issue de lâche mais issue garantissant la survie.

  Il eut encore un petit éclat de rire en entendant l'autre s'embrouiller. Et puis c'était quoi cette phrase ? On ne pouvait pas mourir de rire ! Si ? Ce n'était qu'une expression, d'abord, sinon il serait déjà mort il y a très longtemps et lui il voulait pas mourir, il avait pleins de choses à découvrir, tellement qu'il n'aurait sûrement pas assez d'une seule vie, alors ce n'était pas dans ses projets de tuer à la racine celle qui s'offrait à lui maintenant ! Après-tout, il ne croyait pas vraiment à une vie après la mort alors il comptait profiter de la sienne le plus possible pour que, si jamais il y avait des gens dans les nuages, qu'ils en deviennent jaloux en voyant qu'eux, n'auront jamais la chance de voir la vie de ses yeux et de la vivre comme lui la vivait ! Les Dieux deviendraient jaloux de voir un humain vivre mieux qu'eux. Dans sa tête, c'était un pirate, mais avant tout, un roi. Le roi de ses pensées, de sa tête et de son royaume où personne ne pourra jamais rentrer sans qu'il lui en offre la clé, et il en faisait très attention. Même de rire, il ne mourrait pas maintenant.

  -J'adore les tartes aux pommes ! On en mange à la ferme, en plus on a pleins d'arbres fruitiers chez nous !

  Étrangement, qu'il pense à la mort ne l'avait pas rendu triste, il avait même un plus grand sourire encore sur le visage qu'avant. Pourquoi devenir triste pour ça ? Vivre c'était beau, c'était génial. Penser au fait que ça s'arrêterait sûrement un jour, ça ne lui donnait envie que de vivre trois fois plus. Encore mieux qu'il ne le faisait déjà. La mort ne lui avait jamais fait peur, au contraire, ça l'encourageait à bien vivre. 

  -Je vais très très très très bien !

  Comment ne pas aller bien dans une fête comme ça ? Après tout, tout le monde riait, dansait, mangeait. C'était la fête et c'était génial.

  -Et toi ?