Nos doigts entremêlés ont quelque chose de profondément rassurant. Ce n’est pas comme me perdre dans son regard pour y trouver une accroche invisible, ni la frapper doucement pour rire un peu, ni lier nos mots pour nous comprendre si bien. Non, ce n’est pas comme cela. C’est simplement me retrouver. M’accrocher désespérément à elle, une étreinte comme un dernier espoir. Et elle est là, toujours. La simple pensée qu’elle pourrait ne plus être là, à nouveau, suffit à me faire vaciller. Pourtant ses petits doigts se serrent plus forts encore autour des miens, et j’arrache mon regard au match, j’arrache mon regard aux tribunes, juste pour le lui offrir. Bleu dans vert. Gris dans noir. Nos yeux nuancés. Ma tempête dans ses nuages. Ou peut-être le contraire ? Sa tête repose sur mon épaule, presse contre ma peau découverte. Nus, mes bras tremblent ; non de froid, mais simplement d’un mélange de peur — Nath —, de dégout — Ismaël —, d’am... d’intérêt — Abigail —, et d’amitié : Thalia. Amitié. Doux mot qui n’a pas vraiment de sens, pour moi comme pour Thalia. « J’ai pas d’amis », phrase crachée à la figure dès notre première approche. Approche dont je me souviens des moindres détails. Et sa tête contre mon épaule me prouve à quel point tout a changé, depuis. Oui, soudain, je prends conscience. Comme un éveil. L’évolution d’une relation, depuis nos premières phrases lancées comme des armes à notre silence si complice. Silence. Thalia a toujours eu un don pour le silence. Pesant, penseur, doux, libérateur, réfléchi, exutoire, amical, tendu, bouleversant. Tous ses silences arrivent à point nommé, à l’instant opportun. Presque terrifiants, parfois. Mais là, je l’aime. Ce silence si doux.

Lentement, je détourne mon regard de son visage d’enfant-trop-marquée, son visage de petite-fille qui a trop vécu. Il est bien trop insignifiant, le terrain. Quelques détails se notent dans mon esprit pour le prochain cours de vol, des voltiges à tenter pour passer le temps ou des notions d’équilibre. Théoriquement, le vol est superbe. Vivre en théorie serait mon rêve : en théorie, tout se passe toujours bien. Mais je vis en pratique, et en pratique, le vol me semble moche. Dégueulasse. Comme si la forme banale des balais et les silhouettes à califourchon dessus brisaient toute l’harmonie de l’équilibre. Car l’équilibre, la poussée, les courants aériens, tout cela me passionne. Mais le vol comme le Quidditch m’est aussi peu plaisant à effectuer qu’à regarder. Sauf ici, alors que je tente de trouver des notions pour un cours, et que leurs mouvements fluides captivent mon œil. Les tribunes hurlent, trop fort. Mes yeux s’y posent un instant, agacés. Saisissent... que saisissent-ils ?

Main. Silhouette. Regard. Enfant. Vers...
Moi. Non. Nous. Elle ? Qui ?
Enfant.
*Gamin*.

Tout petit gamin. Si petit que je ne comprends pas pourquoi il me — nous ! — observe ; il n’en a rien à faire de nous, tout comme je n’en ai rien à faire de lui et tout comme Thalia... Thalia ? Thalia ne l’a pas vu, n’est-ce pas ? Tournant ma tête, je la découvre en train de me regarder. Sourcils froncés. Exigeant silencieusement une cause à mon trouble. Lèvre inférieure mordillée par mes dents, je pointe du menton le gamin. Qui observe. Des yeux écarquillés qui semblent nous avaler toutes entières, une bouche entrouverte comme dans une tentative de parler, une main dressée vers nous. Vers elle ? Le visage de Thalia se défait. *Vers elle*, confirme ma conscience. Qui est ce gosse ? Qui est-il pour la troubler ainsi alors qu’elle était bien ? Elle serre un peu plus fort ma main, à m’en faire mal. Mais je ne lui dis pas, je grimace intérieurement sous la pression, et rien d’autre. Foudroyant le gosse du regard, je prends conscience à quel point j’en veux à ce gamin inconnu. Je hais tous les imbéciles qui font du mal à mon Ancre. À coup sûr, c’est un Autre de première, qui a dû la blesser une fois de trop. Sale petit Cracmol dégoutant.

« Qui c’est c’pauvre gamin ? »

Virulents. Seul mot pour qualifier mes mots. Pleins de colère. Mue par une envie de la défendre, je brûle de désir de descendre un peu pour balancer une baffe au gamin. Ou un coup de poing dans le nez, éventuellement. Au pire, le pousser par les épaules jusqu’à terre, dans la Masse de gens, serait peut-être suffisant. Alors Thalia murmure, du bout des lèvres : « Un gamin, laisse. J’regarde s’il a encore l’nez pété. » Ben tiens. *Alors comme ça Petite, tu lui as pété l’nez à c’pauvre gosse ? Pourquoi i’ t’regarde avec un air d’sale p’tit gamin fasciné alors ? Il aime qu’on lui fasse mal c’p’tit Moldu ?*. Parce que si oui, je peux le satisfaire. « Tu veux qu’j’aille lui péter la face ? Il a pas à t’mater comme ça Petite. » Rictus amusé.

« Laisse j’te dis. Y’a rien à mater t’façon. »

Sourire. Grandir est dur pour les enfants trop grands dans leur cœur. Thalia n’a toujours pas admis qu’elle devenait grande. Moi je la vois bien qui change — je regarde sans même vouloir, après tout je regarde toutes les filles pour voir si j’arrive à les voir comme je vois Aby —, ses traits qui s’amincissent, et pas seulement parce qu’elle mange moins, ses lèvres qui deviennent un peu pulpeuses, son visage qui cesse d’être joli pour devenir beau, son corps qui devient femme, et même sa poitrine qu’on peut apercevoir malgré ses vêtements. Treize ans. Elle ne veut pas admettre que bientôt elle sera grande, que dans quelques jours elle aura déjà treize ans, qu’elle devient vraiment belle à un point que même moi je la contemple différemment. Mais non, pour elle, « y’a rien à mater », alors que ce gosse s’il voulait « mater », il aurait largement de quoi faire par ici ; pourtant je sais que ce n’est pas ce qu’il veut. Son regard parle. Sans doute plus qu’il le voudrait. Il dévore du regard, le gamin. Mais il mate pas, non, il la bouffe pas avec son regard comme certains imbéciles lorgnent ouvertement les filles dans les couloirs, il est juste en train de la contempler, un peu comme on contemplerait une œuvre d’art oubliée depuis longtemps, un souvenir du passé. Ça me fait presque peur, comme si je préférerais qu’il la mate. S’il le faisait, je sais que je pourrais me lever pour lui en coller une et lui faire ravaler ses idioties, mais c’est qu’un première année, il est loin de ces désirs de grands, et il la regarde beaucoup trop bizarrement pour que je sois confiante. Presque comme elle regarderait

« Pourquoi tu l’lâches pas des yeux ma belle ? souffle mon Ancre avec douceur. Douceur. Si rare, chez elle. Jamais avec les autres. Juste entre nous. I’ t’plait ? Ah non pardon, j’avais oublié qu’tu t’en foutais des mecs ! C’est toujours ta black que tu... »

Colère. Non ! c’est une blague. Petite Thalia tente de rire, de me distraire. Mais... c’est vivant. Les mots sont vivants ; ils fusent tous seuls.

« Tais-toi-Petite. »

Sourcils froncés et colère visible. Chez elle. Mais je ne veux pas, non, il ne faut pas qu’elle s’énerve, je suis tellement « Désolée... » Choc. *Hein ?*. Qu’est ce qu’elle a dit ? Oh ! J’avais oublié, oui, oublié. Oublié que la seule fois où j’avais réussi à lui arracher des excuses était ce jour là, où elle était revenue vers moi ses moqueries à la bouche *« C’t’ait dégueulasse »*, puis qu’elle avait soufflé des mots-de-pardon comme elle ne l’avait jamais fait avant et comme elle ne l’avait plus jamais refait.

« C’est... rien, articulé-je avec difficulté. » J’ai encore envie d’aller défoncer la face du gamin, et en même temps quand je le regarde à nouveau, je le trouve beau. Beau de stupeur. Beau d’innocence, pourtant, pas une innocence totalement blanche, plutôt une constellée de tâches sombres mais toujours pure. Un beau gamin, mais pas dans la beauté habituelle, bien dans l’âme. Peut-être qu’aller défoncer encore un peu l’innocence n’est pas une bonne idée. À mon plus grand bonheur, Thalia ne relève pas mes paroles, et je continue de songer. Puis j’attrape la gamine par le bras et je bouscule tous ceux qui sont devant moi, pour marcher sur le gosse en tirant mon Ancre après moi.

Plantée devant le gamin tout-petit, je le fixe sans complexe. Son regard bleu est beau, mais ça je m’en fiche — j’ai réussi à arracher à Thalia qu’elle n’aimait que le charbon, ça faisait mal à entendre, j’avais envie d’aller péter ce regard-là, mais pas encore.

« Eh toi, qui t’es pour mater Thalia comme ça ? »

Paroles hargneuses, ton plus que doux. Étrange symbiose. Douce, ma voix plane dans l’air, porteuse de mots bien plus durs qu’elle. Ma main se resserre autour de celle de Thalia.
Ce gamin tout-petit me fait un peu peur. Est-ce une menace ? Ou juste un enfant ?
Le pire serait sans doute qu’il soit, pour Thalia, une Réminiscence.

Elle t'as vu.
Elle m'a vu?
C'est vrai que les yeux de la grande sont braqués dans les siens. Ses yeux bleus si différents de ceux de Saul. Le ciel de neige dans les siens, la mer du large pour lui. Et entre deux, l'horizon. Sombre ligne couchant des nuages noirs, alors. Le tonnerre gronde entre les deux regards. Le ciel grogne, la mer chuchote.
Pourquoi n'est-elle pas de verre contre toi?
Perdu, le gamin cherche l'inexistante réponse vers la fillette aux yeux de jade. Il sait que c'est elle mais il ne la reconnait pas. Il ne reconnait pas Tarann. La fillette de glace que l'on briserait d'un souffle a reprit chair et force. Sans son masque de colère, c'est la douceur qu'elle porte. Un loup, un ours, changé en chat de salon. Regard méchant vers la grande, soudain.
Rends-lui Tarann, voleuse.
Sous le vent, la mer s'agite, prête à noyer le ciel! Elle s'enroule, gronde aussi, et puis elle

...

Moue boudeuse sur le visage de l'enfant. Lâche. Le regard de la grande s'est détourné. Indifférent à sa colère. Tourné vers Thalia. À nouveau, le gamin glisse sur le visage de la fillette, cherche les dragons de ses yeux.
Droit dans la mer, les dragons.
Tarann. Le gryffon sourit intérieurement. Non, finalement la tempête n'avait pas vraiment filé. Elle était toujours là, dans le regard de Thalia. Regard que Saul observait, cherchant les étincelles familières. Ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas croisé. Lorsqu'il se retournait dans les couloirs, lorsqu'elle passait à l'autre bout des escaliers mouvants, il ne pouvait qu'imaginer les deux dragons s'enroulant dans le noir de ses yeux. Cachant les ténèbres, le puits... Frisson.
Mais elles sont bien là, les étincelles, les éclats sur leurs écailles. Qui le fixent, eux aussi. Les deux gamins se contemplent, s'observent, sans jamais que l'idée que l'autre le regarde aussi ne les effleurent. Comme se regarder dans un miroir, sans compter sur le sens du regard. Les lèvres de Thalia bougent un peu là-bas, lançant quelque chose au milieu du vacarme des encouragements. Quand le souffle arrive à lui, le vent a déjà presque tout emporté, mais Saul ne peut rater le mot qu'il connait tant. "...gamin..."
Nouvelle moue. Elle le prend toujours pour un "trop-petit". Un peu comme Lyra en fait... sauf que Lyra, elle a pas des yeux de jades qui étincellent comme des dragons et puis surtout, Lyra elle aurait jamais abîmé la couverture d'un vieux livre.

Là-bas, ça s'agite un peu plus et Saul jongle entre les deux filles tentant d'attraper d'autres mots en vol. Mais plus rien ne vient si ce n'est que "Petite" par la voix de la grande et le gamin qu'il est ne peut s'empêcher de rire un peu de la petite reine et de sa face mi-colère mi-désolée.
Petit rire qui se fige soudain. La Grande s'était levée et tirait maintenant Thalia par le bras.
La prends pas pour un chat de salon... qu'il ne peut s'empêcher de penser. Seulement, il se garde bien de lui renvoyer une vague comme la dernière fois. Le regard de la fille la lui fait ravaler.

Devant lui, elle se dresse. Grande.
Merlin, qu'est-ce que j'ai fait pour qu'elle se mette dans cet état?...

- Eh toi, qui t’es pour mater Thalia comme ça ?

Ah bah euh...
La bouche un peu ouverte, fermée, ouverte, fermée, comme un poisson sorti de l'eau, il balbutie dans le silence sans savoir quoi dire. Son regard se débat dans celui de la Grande pour s'en défaire. Ses yeux et son esprit, perdu, cherchent ceux de Thalia. Pourquoi? Il n'en a aucune idée mais mieux vaut la tempête que ces yeux là.
Dit c'est pas censé être malpoli de fuir les regards?... Faudrait pas la fâcher plus la Grande.
Oh si, Merlin!!
La tête du gamin se tourne à nouveau vers celle qui le toise, et ses yeux, boomerangs, virevoltent entre les deux filles. Il doit avoir l'air fin, avec ses cheveux en batailles et le lion qui se balance tout en haut...
Mais réponds bon sang! Tu vas te prendre une baffe!!

-C'est juste... enfin, Taran- euh, Thalia! C'est que je la connais et bah...

Un stupide troll. Elle va me prendre pour un stupide troll.
Parvenant enfin à fermer définitivement son clapet, le gamin prit le temps d'avaler sa salive, un coup d’œil suppliant vers la Poufsouffle.
Elle s'rait pas en colère parce que tu la regardais?...
Je sais pas... probablem- Merde!
Il détourna aussitôt le regard du visage pâle pour faire face à l'ogresse.

-Enfin je voulais pas ma- euh mater Ça veut dire quoi d'ailleurs ça?...

L'enfant balbutia pendant encore quelques instant avant de capituler de laisser un filé
de voix passer, contrit.

-Désolé.

La grimace gênée qu'il finit pas lui adresser n'avait rien de vaillant... vraiment. Mais là, ça n'avait rien à voir avec un gnome, un hippogriffe ou même un dragon. C'était trois fois pire et le gamin ne comptait vraiment pas la mettre en rogne.
Malgré tout, il ne put retenir un regard rapide vers Thalia et un coin de sourire pour elle. Un "salut" dans la langue des faits-muets.

La réponse du garçon fit bien vite oublier à Maddie la proposition qu’elle venait de lui faire. Touchée, elle posa sa tête sur l’épaule du garçon et lui adressa un sourire. Elle se redressa rapidement pendant l’action de l’équipe de Gryffondor. Cette équipe était toujours surprenante, il fallait bien se l’avouer. L’écart entre les équipes n’étaient désormais plus que de cinquante points.

« C’est vrai, j’ai tendance à oublier qu’il faut toujours se méfier d’un Gryffondor qui dort » dit-elle en repensant au match des Frelons contre eux, chose qui lui fit instantanément crisper la mâchoire. Elle tourna ensuite vivement la tête vers son petit ami et le regarda d’un air interrogateur. Elle espérait avoir mal entendu sa phrase ou de se tromper sur sa signification.

« Pourquoi tu dis ça ? »

Le but marqué par l’équipe bleue et l’entrée d’un viffet passèrent totalement à la trappe. Les applaudissements de la foule ne troublèrent pas l’attention qu’elle portait à Jeffrey. Elle voulait qu’il lui dise clairement ce qu’il se passait. Son inquiétude à son sujet, déjà grande, se décuplait à cet instant même.

@Jeffrey Hunter 

Les Serdaigle avaient du répondant et cette fois-ci les Gryffondor auraient fort à faire afin de pouvoir espérer une remontée. 130 à 40, ils avaient déjà vu pire mais la situation devenait urgente et Hitward semblait l'avoir compris en se démenant. Jeffrey applaudit tour à tour le but des Ailes d'Airain et la capture du viffet de bronze, s'offrant un répit avant d'aborder le sujet qui fâche et de répondre à la question de Maddie. Le jeune anglais n'avait pas envie d'en parler maintenant.

« Non mais laisse, oublie. Tu sais bien que j'dis souvent des bêtises. Je ne... OH, REGARDE !!! » dit Jeff soudain surexcité en montrant le terrain du doigt à Maddie.

Crimspeak venait de rater un tir, offrant une contre-attaque éclair victorieuse aux bleus. Mais le plus important n'était pas là puisque pendant ce temps Martin, l'attrapeur de Serdaigle, s'était lancé à la poursuite du vif d'or qui venait enfin d'apparaître. A la grande stupéfaction de Jeffrey, celui-ci le capta immédiatement, mettant fin au match plus tôt que beaucoup de gens ne l'auraient pensé. Impressionné par cela Jeffrey applaudit à tout rompre, constatant l'écrasante victoire des Ailes d'Airain.

« Waaah ! BRAVO !!! » hurla Jeff avant de se tourner vers Maddie. « T'as vu ça ? Ca doit être une première que Crimspeak se fasse avoir à ce point sur le vif d'or...  Ou alors juste face à Elina... C'est fou ! Et les Ailes d'Airain sont proches du titre ! »

Jeffrey participa aux longs applaudissements, tout en bénissant cette chaude ambiance. Au moins tout cela repoussait un peu la désagréable conversation avec Maddie sur ses vacances à plus tard...

Le coeur d’Alice battait la chamade alors que le sourire de Christopher étincelait. Il était pour elle, ce sourire. Elle le savait.

Prise d’une vague de joie, Alice se permit un grand geste des bras pour acclamer l’attrapeur des Ailes d’Airains et son équipe. Oh, c’était osé tout de même mais... finalement, elle s’en moquait. Il fallait montrer à Christopher qu’elle était fière de lui !

Encore une fois, il attrapa un viffet. Il était épatant ! Lui qui avait eu peur de se ridiculiser, il prouvait à tout le monde, et surtout à lui même,quel joueur exceptionnel il était. Christopher marcherait dans les pas de son père, Alice le savait !

Le regarde de la petite fille capta un éclat de lumière scintillante qui filait à toute vitesse sur le terrain. C’était le vif d’or, Alice en était persuadée ! Christopher fonçait déjà dessus. Oh oui, il fallait qu’il l’attrape ! Il fallait qu’il l’attrape !

« - Allez Christopher ! Tu vas l’avoir ! T’es le meilleur ! »

L’avait-il entendu ? Sa voix lui avait semblé forte, très forte, trop forte.
La main de Christopher se referma sur le vif d’or, un coup de sifflet fut donné. Le dernier. Alice bondit sur place. Il avait réussi ! Il avait fait gagner son équipe !
Finalement, Alice commençait à aimer le Quiddich. Elle aimait cette force qui s’en dégageait, ce bonheur qu’elle ressentait en voyant l’équipe qu’elle supportait, le garçon qu’elle appréciait gagner.
Avec un sourire narquois, Alice jeta un regard à Brett qui se tenait au poste des commentateurs. Voilà qui lui apprendrait à être aussi méchant avec Christopher.

Maintenant, Alice allait fêter la victoire avec l’attrapeur des Serdaigle, et rien que lui. Il allait enfin pouvoir relâcher la pression.

Maddie ne crut pas un seul mot de la réponse de Jeffrey mais comprit qu’une fois encore ce n’était pas le moment d’en parler. En même temps, le message était plutôt évident et le garçon, un piètre menteur.

« Mouai ! » lui lança-t-elle avec un petit sourire montrant bien qu’elle n’était pas dupe mais n’insisterait pas. Elle préféra suivre la consigne énoncée par son petit ami en se retournant face au stade. En tout cas, sur ce point le garçon ne mentait pas, il fallait vraiment que Maddie se concentre sur le match car le Vif d’or venait de déployer ses petites ailes.

« Nom d’un Botruc ! » s’exclama Maddie en voyant Christopher Martin fondre tout droit sur la petite balle. Le garçon s’en empara en un temps record ce qui l’impressionna.

« J’ai vu ça Monsieur Hunter ! » lui répondit-elle avec le sourire. Elle poursuivit ses applaudissements tout en lui jetant quelques coups d’œil. Car en fait ce qu’elle avait surtout vu, c’était la joie qu’avait exprimé son petit ami. Elle avait, l’espace d’un instant, eu l’impression de le retrouver et cela lui fit un plaisir fou de le voir ainsi.

@Aliosus Nerrah 
@Eileen Eastwood



-Evidement que c’est juste pour cette fois espèce de citrouille ! Lâcha Carry en rigolant. Le jour ou je serai vraiment pour les Serdaigle, c’est que j’aurai perdu confiance en mes Serpents !

L’atmosphère qu’il y’avait entre les trois Serpentard était plus qu’agréable à vivre. Même si Carry avait vu les gestes inhabituels de sa nouvelle connaissance. Elle préféra ne pas le relever par peur de gâcher cette si bonne ambiance. Après tout, quand Harrison vit qui était la cible d’Aliosus Nerrah elle ne put s’empêcher de regarder ce pauvre imbécile se ramasser par terre. Carry ne put s’empêcher de glousser en ayant vue soudainement la tête de ce ne-moldu se retrouver face contre terre si soudainement. Était-ce si bien que ça de rigoler du malheur des autres ? Boah tant que ça concernait les ne-moldus bien sûr que c’était drôle. Carry haussa les épaules d’indifférence et quitta Rufus des yeux pour se reconcentrer sur le match qui avait l’air de bientôt toucher à sa fin puisque le viffet d’or avait fait son apparition.

Mais autre chose attira l’attention de la jeune deuxième année. Une voix qu’elle connaissait bien se distinguait des autres voix. Cette personne, dont la voix sonnait horriblement aigu comme le grincement d’une fourchette contre une assiette, encourageait le jeune attrapeur Christopher Martins plus que les autres et cette voix n’appartenait à personne d’autre qu’a Alice Sangblanc. Impossible de ne pas faire son intéressante n’est-ce pas ? Alors qu’elle continuait de focaliser sa haine contre la petite fille blanche, Carry remarqua que le match avait pris fin grâce aux petits sauts de joies de la foule qui se tenait à coter d’elle. Les bleus avaient gagné et pas qu’un peu, ils venaient de mettre une raclée aux Gryffondors et c’était tant mieux car ça voulait dire que la coupe de la saison était toujours possible à atteindre. Cependant cette victoire piqua les nerfs de Carry au vif quand celle-ci vit Alice se tourna vers la tribune des commentateurs et sortir un joli sourire narquois qui était sans aucun doute destinée à Brett. La petite fille serra les poings et relâcha tout de suite la pression en fermant les yeux et en prenant une profonde respiration. Elle irait voir Brett dès que celui-ci quittera la tribune.

En attendant, Carry se jeta sur Eileen et la serra très fort dans ses bras pour fêter la victoire des bleus et potentiellement le cambriolage de la coupe de saison des verts.

-Ils ont gagné ! Cria Carry sous les tonnerres d’applaudissement du publique. Ils les ont complètement détruits ! On peut encore gagner la coupe Eileen! Allez dans mes bras copine ! Aliosus ! dit-elle en se tournant vers le garçon en le prenant dans ses bras aussi. On peut encore gagner ! C’est merveilleux ! Merci infiniment pour nous avoir laissée assister au match avec toi ! c’était géniale ! J’espère qu’on pourra passer plus de temps ensemble a l’avenir !

Eh bien eh bien, voilà qui avait le don de changer les idées d'Eileen : elle vit Aliosus se diriger vers Irisia et c'est bien ça qui attira son attention. A défaut d'être elle-même chanceuse en amour, elle aurait été contente de ce soit le cas de sa coéquipière et elle était persuadée que c'était pour ça que le garçon s'était levé. Eh bien, raté ! Au lieu de ça, il s'empara de sa baguette pour lancer un sort au Serpentard qui accompagnait la rousse avant de revenir s'installer auprès d'elles deux. La jeune fille jeta un rapide coup d’œil vers la tribune des professeurs... ouf, personne ne semblait n'avoir rien vu, ce qui voulait dire que le première année n'aurait pas de problème. Du moins, pas avec les adultes. Pour le reste, ça ne la regardait pas.

D'autant que les choses s'accéléraient sur le terrain, ce qui avait l'avantage de lui occuper tout l'esprit et de reporter son attention sur autre chose que ce qu'il se passait non loin d'elle. Le vif d'or venait d'apparaître, les attrapeurs étaient sous tension pendant que Shaylee marquait un nouveau but et... ouah, Christopher venait de refermer ses doigts sur la balle en un temps record. A la barbe de Jonathan qui n'avait pourtant pas failli une seule fois de toute la saison. Eileen n'eut pas le temps d'en voir plus qu'elle vit une furie brune se jeter sur elle. Elle se crispa aussitôt, pestant contre son amie qui savait pourtant bien qu'elle détestait ça. Elle résista une trentaine de secondes avant de s'échapper de ce guet-apens.

"Carry, j'te hais !"

L'enthousiasme de la brune était amusant à voir mais Eileen ne le partageait pas totalement. Enfin sur un point si, elle était contente de la déculottée que venaient de subir les Griffes Ardentes. Quelque part, elle se sentait vengée mais que ce soit par l'équipe de Tally gâchait un peu les choses. Et surtout, elle n'était pas d'accord avec Carry : le championnat était plié. Le titre allait revenir aux Ailes d'Airain.

"Je ne veux pas casser ton morale, l'ouragan, mais si on veut la coupe, il faut qu'on gagne avec plus de 330 points d'écart sur les Frelons. C'est mission impossible, ça."

Elle ferait tout pour, bien sûr, mais fallait pas non plus se faire d'illusion. Au moins, ils pouvaient prendre la deuxième place ce qui serait une bonne revanche quand on voyait comment ils avaient commencé la saison. S'ils réussissaient à battre l'équipe de Jeffrey, bien sûr.

"J'avoue, c'était bien sympa de se rencontrer. Faudra qu'n se refasse ça." finit-elle par dire à Aliosus alors qu'elle se levait pour quitter les tribunes, souhaitant plus que tout éviter de croiser le "petit couple parfait".

@Carry Harrison @Aliosus Nerrah @Jeffrey Hunter @Maddie Joy : Merci à tous !

Il fonçait tellement vite vers le Vif d'Or, l'absence de pression lui donnait des ailes, il savait que même si son adversaire l'attrapait ce serait gagné pour les Ailes d'Airain. Le vent lui fouettait le visage mais il ne perdait pas de vue son objectif, il ferma les doigts une première fois. Au fond de sa main il sentit une petite boule. *J'ai réussi? Non pas aussi vite...* Christopher regarda sa main sans y croire, le poing fermé, seules deux petites ailes dorées s'échappaient sur les côtés. Il sentait vibrer la balle, elle était là dans sa main, il l'avait attrapé si rapidement et il commençait à comprendre tout ce que cela voulait dire. Il regarda le tableau d'affichage, Shaylee avait marqué juste avant. 40 à 230! 190 points d'avance... Le calcul fut très rapide *Ils doivent gagner de 340 points!* Les Serpentard étaient distancés, une victoire de 340 points c'était du jamais vu. Les Ailes d'Airain étaient quasi sûres d'avoir le titre !! Il se tourna vers Tally, elle avait compris elle aussi.

Ému, son premier Vif d'Or en main, et quel Vif d'Or! Celui du titre! Christopher entama un tour d'honneur le poing levé avant de retrouver son équipe. Il était tellement fier et heureux. Tally et ses coéquipiers lui avaient fait confiance malgré son piètre match face à Serpentard, il venait de le faire oublier ce match naze, il avait fait honneur à sa titularisation. Il avait sorti un match quasi parfait. Sans ce cognard il aurait peut-être eu les 4 viffets apparus dans le match. En passant devant la tribune où était Alice il s’arrêta, elle semblait aussi heureuse que lui. Il fallait qu'il lui parle, elle avait été sa source de motivation sans le savoir. Il s'était tant donné pour les Aïe Aïe Aïe et Serdaigle mais aussi et surtout pour elle. Mais il ne lui parlerait pas ici, pas devant tout ce monde. Aussi en lui adressant un sourire il s'approcha pour lui dire quelque chose sans que trop de monde ne puisse les entendre.

"-On se retrouve devant les vestiaires?"

Après l’acquiescement de la jeune fille il continua son tour et rejoint son équipe qui était ovationnée par les supporters bleus avant de rejoindre les vestiaires .

Le sujet sera verrouillé le samedi 15 à 19h.