Son approbation. Elle l'avait attendue et et l'avait eue ; Lydia, d'une voix enthousiaste, venait d'accepter son idée. Un grand sourire illumina le visage de la petite. Elle eut un dernier regard pour ce bonhomme de neige, celui qui se tenait, de toute sa hauteur, toute son imposante carrure. Elle se demandait d'ailleurs comment diable avait-elle réussi à mettre toute cette masse en place, vu sa taille ridicule. Mais parfois, les questions restaient sans réponses. Et parfois, ce mystère était mieux gardé tel qui l'était, sans qu'on ait à y trouver quelque chose pour le justifier. Lumah étaient de celles et ceux qui aimaient faire leur vie en aventure, en une incessante enquête ; parfois inconsciemment. Plus elle grandissait, plus elle trouvait des réponses à ses précédentes questions, parfois très lointaines, si lointaines qu'elle ne s'en souvenait presque plus, et parfois récentes. Plus elle grandissait, plus elle se posait de nouveaux dilemmes. C'était parfois difficile de vivre avec, et puis elle apprenait à s'en détacher. Parfois, oui, elle voulait une réponse. Elle en nécessitait une rapide, qui lui convienne parfaitement. Pourtant, cela n'arrivait que très rarement. Elle apprenait alors à faire sans, à s'en détacher. Tout simplement.

Elle voulait une vie simple, aimait la construire, même si cela lui prenait du temps, même si cela était dur. Elle appréciait de se trouver peu à peu, et souhaitait que cela ne s'arrête jamais, car elle y trouvait un intérêt particulier, parce qu'elle se sentait plus complète en étant vide. C'était un paradoxe, elle en était un. Et si c'était ce mot qu'elle devait poser sur sa vie, elle l'acceptait.

La blondinette n'entendait plus sa voix ; peut-être qu'elle s'était réfugiée, attendant la chaleur pour l'accueillir. Peut être n'était elle pas à se montrer. Aussi Lumah hocha la tête, et saisit la main que lui tendit Lydia, dans le but de se réchauffer et de manifester un peu de réconfort, à son tour, imitant le soleil qu'elle n'était plus, le soleil qu'elle aspirait à être.