«Elle compte bien rester à la tête du pays». Cette phrase qu'avait dit Emelyne lui tournait dans la tête. Qui sait ce que pouvais devenir le monde magique avec cette folle au pouvoir? Enfin folle non, on ne pouvait pas dire ça. Ursula Parkinson ne devait pas être folle puisqu'elle avait l'appui de beaucoup de gens et avait réussi à prendre la tête du ministère d'une manière...assez peu commune.
Lorsque la gryffone lui expliqua qui étaient les manteaux noirs, Lydia se rappela d'un événement qui l'avait marqué. C'était à la gare en septembre, elle se rappelait avoir vu des personnes vêtues de noirs et très impressionnantes. Son père avait vite éloigné sa fille d'eux. Est ce que Tobias savait qui étaient les manteaux noirs et le conseil des sorciers? Sûrement mais il n'en avait jamais parlé en tout cas à la petite Serdaigle.

-Croiser la mort elle-même? Sympa comme réputation! s'esclaffa Lydia.

Elle aurait bien aimé en rire mais le cœur n'y était pas vraiment. Ces histoires d'adultes commençaient presque à l'effrayer et elle éprouvait la sensation et l'envie de redevenir une petite fille innocente qui ne se mêle pas de politique ou autre. Être prise au sérieux alors qu'elle était une enfant, était ce possible? Lydia, lunatique comme elle l'était, n'en était plus si sûre à présent. Elle décida tout de même de faire bonne figure au près d'Emelyne.

-C'est peut être difficile de savoir à qui parler. Je ne sais pas si j'aimerai trop accorder ma confiance à n'importe qui.

Emelyne voyait bien que la connaissance effrayait la première année. Elle se dit qu'une des leçons de son père se révélait une fois de plus exacte : "La connaissance est une arme." Le petit trait d'ironie de la Serdaigle ne lui fit pas même esquisser un sourire. Le sujet était on ne peut plus sérieux. Puis elle lui fit savoir sa crainte de faire confiance aux autres après ça. Emelyne la comprenais très bien.

- Ce n'est pas une question d'aimer ou de ne pas aimer faire confiance aux autres. La question est plus exactement de savoir à qui l'on peut faire confiance.

Et c'était une question qu'elle ne cessait de se poser en ce moment. A qui faire confiance ? Qui en était réellement digne ? Qui ne la trahirais jamais ? Une question simple dont la réponse était bien plus complexe qu'elle ne l'aurait cru. Elle pensait que si elle prouvait aux autres qu'ils pouvait avoir confiance en elle, alors elle pourrait leur faire confiance à son tour. Une sorte de donnant-donnant. Mais ce n'était pas forcément le cas, en vérité. Klaus avait eu confiance en elle, elle lui avait fait confiance en retour et il s'était finalement éloigné d'elle. Elle avait fait confiance à Rey, et lui s'était défier d'elle, la fuyant sans lui dire ce qui n'allait pas. Certes il s'était rattraper ensuite, par le biais d'Alienor. Mais justement parce qu'Alienor avait eu le droit à une explication et non elle, elle lui en voulait un peu. Et elle en voulait beaucoup à Alienor. Et elle s'en voulait encore plus envers elle-même. Pour sa jalousie non justifiée, pour n'avoir pas réussi à trouver une solution au problème de son ami, pour son impuissance face à cette injustice... Emelyne s'arracha à ses sombre pensée et ajouta à l'intention de la première année :

- Si tu veux savoir ce qui se passe en ce moment dans le monde, je te conseil de lire la Gazette du Sorcier. Oh, d'ailleurs...

Elle sortie trois-quatre exemplaires différents du fameux journal.

- ... J'ai oublier de lire ceux du début du mois. Avec l'histoire du Bal des Sorcière et la suite de la semaine, je les ai mis de côté en me disant que je les lirais quand j'aurais le temps mais j'ai complètement oublier. Tu veux les lires toi aussi ?

Elle lu rapidement le premier, comme elle avait appris à le faire. Elle devint immédiatement livide. Elle avait raté la Une du siècle : le secret magique était levé, Ursula Parkinson était devenue un Obscurus pour combattre un autre Obscurus lors de l'attaque de St-Mangouste et... les moldus déclaraient la guerre aux sorciers depuis !!

- C'est la cata... On est foutu...

Sans rien dire de plus, elle montra la Une du journal à Lydia, en lui montrant la date de parution : le 1er Novembre 2044. Soit, il y a déjà deux semaines...

Malgré son coup de frayeur, la fillette se reprit bien vite. De toute manière elle était en sécurité à Poudlard, donc il n'y avait sûrement rien à craindre! Lydia refusa évidemment de penser que l'école avait été victime d'une attaque.
Emelyne avait raison sur le sujet de la confiance, il y a des personnes à qui on pouvait faire confiance et d'autres non. La petite Holmes était par exemple sire de pouvoir tout dire à Marguerite ou à ses amis proches.
La gryffone en face d'elle sembla un instant prise dans ses pensées, la Première année décida donc de se décaler pour ne pas gêner le passage.
Les élèves commençaient à repartir dans leurs salles communes respectives et les filles allaient bientôt être seules dans le couloir.

La fille en face de Lydia lui parla d'un journal: La Gazette du sorcier. Ce nom était familier, elle l'avait déjà vu cette revue dans les mains de son père ou encore de sa grand mère.

-Oui, je veux bien les lire. Je devrais penser à m'y abonner! répondît la brunette.

En effet, elle enviait pas mal les élèves qui recevaient le matin leur journal et étaient au courant de ce qui se passait au ministère de la magie, ce monde qui semblait réservé aux adultes.
C'est alors que Emelyne se figea, retenant un cri. Elle montra à Lydia la couverture du journal qu'elle lisait, d'un air angoissé. L'angoisse atteint aussi la petite Holmes lorsqu'elle comprit ce qu'il se passait.

-Mais...C'est impossible! Comment peuvent-ils déclarer la guerre?

Emelyne était tout aussi abasourdie et inquiète que la serdaigle. Comment le monde avait-il pu tourner à la catastrophe en l'espace d'une semaine à peine ? Y avait-il un lien entre l'attaque interne de Poudlard et le déclenchement de la guerre en extérieur ? Qu'allait-il se passer à présent ? Emelyne réfléchissait activement, lisant frénétiquement en diagonal les autres exemplaires de la Gazette qu'elle n'avait pas encore lu. Le monde devenait fou... La Gazette du Sorcier du 1^er Novembre rapportait la destruction totale de l'hôpital Sainte-Mangouste suite à l'attentat perpétué par la famille McKinney. De nombreux morts et blessés sont déplorés parmi la population sorcière et moldue ce jour là. Le journal consacre plusieurs dizaine de pages aux membres de la famille McKinney ainsi qu'aux Sept Lignées du Nord, révélant au grand public l'identité de la plus grande organisation criminelle du monde de la sorcellerie. Le journal du 2 Novembre quant à lui annonçait que les médias moldus publient une vidéo de l’affrontement entre les deux Obscurus dans les rues de Londres. Le Premier ministre Moldu annonçait en réponse dans une allocation télévisuelle que les attentats de Londres ont été orchestrés par des sorcières : les forces armées et la police sont donc mobilisées pour retrouver les auteures, déclenchant une "Chasse aux sorcières". Le 3 Novembre, La Gazette du Sorcier rapporte que suite à une dénonciation, une sorcière répondant au nom de Bathilda Menford est faite prisonnière par l’armée moldue dans le village de Tinworth. D’autres cas d’enlèvement, suite à des dénonciations, sont remontés au Conseil des sorciers dans les jours qui suivent cette affaire. Deux jours plus tard, la tenue d'une séance exceptionnelle de la Confédération internationale des sorciers pour débattre des multiples infractions à l’article 73 du Code International du Secret Magique orchestrée par la Grande-Bretagne est annoncé. Après deux jours de débats intenses, la Grande-Bretagne est exclue de la Confédération internationale des sorciers. Les nations membres invitent leur population sorcière à redoubler de vigilance afin de préserver l’intégrité du Secret Magique dans le monde entier. Quelques pays font toutefois sécessions, refusant de se cacher davantage face à ce qu’ils considèrent être une menace mortelle pour les sorciers... Emelyne ferme le journal un peu sèchement.

- Je crois que c'est encore pire que ce que l'on pensait... Mais que cette fois, Miss Parkinson ne semble pas vraiment être du côté des méchants. Enfin... En tout cas, ce n'est pas tout à fait de sa faute si on en crois les journaux. La famille McKinney et les Sept Lignées du Nord... Je n'en avait jamais entendu parler avant. Ils n'ont pas l'air franchement sympathique...

"Mais peut-être qu'Ursula ment ? Pour couvrir ses actions ? Accuser des innocents, ça ce fait souvent quand il y a des dirigeants injustes... Mais quelque chose me dit que c'est bien plus compliqué que ça en à l'air. Ursula n'est peut-être réellement pas mauvaise, dans le fond ?" pensa-t-elle, réfléchissant.

- Tu en pense quoi ?

Emelyne pensa à sa famille, qui vivait dans un village presque totalement moldu dont les habitants sont très traditionnels. Sa mère et ses frères et sœur étaient-ils à l'abris de tout danger ? Et son père, dont elle n'avait aucune nouvelle depuis le 1^er Août ? Elle était très inquiète mais tentait de le dissimuler. Elle devait rester calme et sereine : sa famille était pour le moment les moins exposé à priori... Elle pourrait sans doute profiter des vacances de Noël pour en savoir plus.

Emelyne semblait très catastrophée par ce qu'elle lisait. Elle finit d'ailleurs par refermer le journal, comme si les Mots tracés à l'encre sur le papier lui brûlaient les yeux, au vu des horribles nouvelles qu'ils annonçaient. La situation avait l'air si catastrophique, avec cette guerre qui s'annonçait, que Lydia s'inquiéta pour elle-même.
Elle était Sang mêlé, qu'allait-il se passer à présent pour elle? Est ce que c'était possible que sa famille déménage de Bath en vue de tout ce qu'il se passait? Mais pour aller ou? Jamais les Holmes n'abandonneront cette ville!
Il y avait surtout une question qu'elle se posait. Est ce que Colombe... Non, sa mère ne pouvait pas livrer toute sa famille, c'était inhumain de faire ça.
Du côté maternel, il n'y avait pas grand risque à avoir puisque les parents de Colombe étaient au Canada.

Le besoin de rentrer dans la demeure familiale était vraiment essentiel, pas question de rester à Poudlard pendant les vacances de Noël.
La gryffone en face d'elle lui demandait ce qu'elle pensait de toutes ces nouvelles informations affolantes et inquiétantes. Elle semblait aussi pensive, comme si elle doutait de quelque chose.
*L'a des rapports avec les Moldus elle aussi?*

Lydia avait du mal à s'exprimer. Les sons qu'elle voulait prononcer étaient déformés et ne ressemblaient pas à des paroles habituelles.

-Je... Je ne...

Elle reprit son souffle et articula ses doigts, pour reprendre contenance.

-Ce que je pense c'est que même ci ce n'est pas Miss Parkinson qui a fait cet attentat, rien ne se serait passé sans sa prise de pouvoir.

La fillette commençait à être fatiguée de ce surplus d'informations. Contrairement à l'heure précédente, elle n'avait à present qu'une hâte: rentrer dans sa salle commune.

Emelyne se reprit vivement : elle devait se montrée forte face à la première année, en tant qu'aînée son devoir était de lui montrer l'exemple et aussi de la rassurer. Lydia avait du mal à s'exprimer, bégayant un instant avant de pouvoir prononcer une phrase complète. Elle avait l'air d'avoir choisi dans quel camp elle était et ce n'était clairement pas dans celui d'Ursula Parkinson... Alors qu'Emelyne doutait encore. Miss Parkinson n'avait pas déclenchée cette guerre contre les moldus, bien qu'elle ait clamée haut et fort sa répugnance envers eux. Hors son Oncle ne lui avait-il pas dit, qu'Ursula n'était pas foncièrement mauvaise ? Qu'elle cherchait simplement à aider les sorcier qui, comme Emelyne, se faisait sans cesse maltraités par les moldus, sans qu'aucune lois ne les sanctionnes, tandis que les sorciers eux, se voient sanctionnés pour usage de magie devant l'un d'eux, même par simple geste de défense... Une injustice qu'elle voulait faire cesser. Après tout, peut-être que prendre le pouvoir sur le pays était une impulsion irréfléchie par simple envie de faire changer les choses ? Pas la meilleure méthode, certes, mais une méthode tout de même... Les enlèvements de sorcières et de sorciers lui donnaient raison : les moldus les prenaient tous pour des monstres. Emelyne posa une main confiante, même si au fond elle ne l'était pas du tout, et dit à sa cadette de Serdaigle :

- Ne t'inquiète pas, la Confédération internationale des sorciers trouvera une solution et tout redeviendra presque comme avant. Poudlard est l'endroit le plus sécurisé du Pays. Et je suis certaine que les Adultes sont déjà en train de chercher une solution pour que la communauté sorcière reste en sécurité. N'y pense pas trop, d'accord ?

Elle fit son plus beau sourire, réconfortant et chaleureux, à la jeune fille.

- Tu devrais retourner à ta salle commune je pense... Tes amis sont certainement en train de te chercher partout. Est-ce que tu sais comment y allez ? Ou bien veux-tu que je te raccompagne ?

Emelyne attendit la réponse de sa cadette, espérant que ce qu'elle lui avait dit la rassurerait.

Ses cheveux noirs volaient dans l'air à cause du Vent. Cela faisait longtemps maintenant que les fillettes parlaient ensemble, une brise fraîche de soirée flottait dans l'air.

Emelyne lui recommanda de ne plus trop y penser et essaya de la rassurer. Lydia savait qu'elle aurait du mal à tenir cette promesse mais elle allait essayer. Les images de tout ce qu'elle avait appris et les paroles de sa camarade Rouge et Or tournaient dans sa petite tête. Ursula Parkinson...
Les sept lignées du nord.
Ursula Parkinson.
Sa mère. Colombe était-elle en danger à cause de sa situation de moldue?
Guerre. Moldus, sorciers.
Manteaux noirs.
Ursula Parkinson.
Ce nom revenait encore et encore. Son esprit rationnel essayait d'analyser le bien et le mal mais pour une des premières fois il n'y arrivait pas. Tout était entremêlé, impossible de distinguer la rumeur de l'information réelle.

Sa camarade lui demanda si elle avait besoin qu'on la raccompagne en salle commune. La fillette hocha la tête et expliqua qu'elle allait rentrer seule. Un bon feu l'attendait là bas, la vision des fauteuils bleus élimés lui apportaient, contrairement à tout à l'heure, une grande joie. Elle pourrait peut-être lire un peu avant le dîner, se laisser envahir par les Mots pour ne plus penser au contexte actuel. Elle avait envie d'en savoir encore plus tout en ne désirant jamais y penser.

-Je vais rentrer, merci Emelyne.

Et elle ajouta:

-Pour tout ce que j'ai appris grâce à toi aujourd'hui.

Fin du rp, merci beaucoup Emy! Ce n'est sans doute pas la dernière fois que Lydia entend parler de Parkinson