Edwin n'en voudrait pas à Lili, même si elle se mettait tout d'un coup à l'enfoncer comme une pauvre tache. Il était son ami, et elle aussi alors il se doutait qu'elle ne ferait pas quelque chose pour le rendre plus mal qu'il ne l'était déjà. Il lui faisait confiance, c'était bien une des seules qui ne se retournerait pas contre lui pour ses origines d'ailleurs. Pas comme sa mère, et ça lui faisait mal de se dire que Lili, une amie était plus ouverte d'esprit à ce qu'il était que sa propre mère. Que Lili, une fille qui ne faisait même pas partie de sa famille lui inspirait plus confiance que sa mère ne le ferait plus. Ca faisait mal de se dire tout ça, si mal que Edwin aurait pu détester l'autre s'il n'avait pas tant besoin d'elle. Détester les gens n'aurait rien apporté, ça l'aurait juste rendu tout seul et pourtant parfois il avait envie de leur hurler dessus que ce n'était pas juste. Pas juste qu'il l'acceptent, pas juste qu'ils soient son amis, qu'ils s'inquiètent alors que même sa mère ne le faisait pas. Il n'était pas en colère contre eux, mais contre lui et contre sa mère. Il voulait que ce soit elle qui fasse tout ça, qui s'inquiète de comment il mangeait, de comment il allait et qui se soucie de lui comme Lili le faisait.

Il sort une pauvre excuse de sourire à Lili quand elle reprend la parole. Peut-être que ses mots ne font qu'effleurer son mal, mais au moins elle est là et ça compte déjà beaucoup. Après tout, elle est magicienne mais pas déesse, elle ne peut pas tout réparer de juste quelques mots. Au moins elle essaie.

J'arrive pas à penser à autre chose dit-il doucement Je me demande quand est-ce qu'elle va me renvoyer des lettres, si elle va me laisser tranquille... Si j'ai envie qu'elle me laisse tranquille. Je veux savoir ce qu'elle me reproche, mais elle me le dit pas. Elle me dit juste que le monde magique est mauvais, et que je suis un peu un monstre aussi, parce qu'elle dit que tous les sorciers le sont. Je la comprend pas, je sais même pas ce qu'elle veut que je fasse. Je devrais peut-être juste rentrer chez moi, avec elle ? Il se mord la joue à s'en faire saigner Peut-être qu'elle a raison et que je suis pas fait pour être un sorcier...

Ca lui tourne de plus en plus dans la tête. Rentrer chez lui, s'excuser à foisons de lui avoir jeter un sort. Elle lui dirait que c'était pardonné et qu'elle l'aime. Elle le prendrait dans ses bras et lui embrasserait le front, comme avant. Entre ces pensées se battait celle qui disait qu'il devait rester à Poudlard, qu'il pouvait donner une chance aux sorciers, que ça ferait moins mal. Elle était cachée par l'amour qu'il portait à sa mère, un amour désespéré et qui le faisait accepter tout ce qu'elle pouvait faire et dire, tant qu'il pouvait rester près d'elle. C'était sa maman, si elle partait il n'aurait plus personne. Il ne pouvait pas se permettre de la laisser s'en aller quand tout était de sa faute.

Tu regardes Edwin, la mine triste. Tu comprends parfaitement à quel point de nombreuses interrogations peuvent empêcher quelqu'un de passer à autre chose et ce, même si la personne est pleine de bonne volonté. Tu vois que c'est son cas et tu ne sais pas vraiment comment lui venir en aide puisque, toi aussi, ça a tendance à te pourrir la vie et que tu n'as jamais vécu sa situation. Tu l'écoutes attentivement et essaies de trouver un moyen pour calmer ces pensées virulentes qu'il peut avoir.

- Ed', ça sert à rien de te demander ce que veut ta mère, à part te torturer l'esprit. Ce qu'il faut, c'est se demander ce que tu veux toi : est-ce que tu veux rester avec nous ou aller avec elle ?

C'est en l'entendant parler que tu t'es rendu compte qu'il ne se mettait pas dans l'équation, du moins pas comme il le faudrait. Evidemment, s'il choisit la deuxième option, tu n'es pas certaine que ce soit possible mais, au moins, il saurait ce qu'il veut vraiment. Peut-être qu'il ne saura pas la réponse tout de suite et qu'elle demandera réflexion mais c'est en tout cas une réponse qu'il pourra avoir, contrairement aux questions qu'il ne peut pas poser à sa mère.

- Et si ton problème c'est de savoir si tu peux être un bon sorcier ou non, écoute-moi bien : je suis sûre que oui. Ce n'est pas parce que tu as eu du mal jusqu'à maintenant que tu n'en es capable, parfois ça prend du temps et je suis là pour t'aider, promis. Tu peux pas laisser quelqu'un dire quelque chose sur toi et forcément y croire, aies confiance en toi.

Tu esquisses un léger sourire, bien décidée à ce que tes paroles rentrent dans sa tête. Tu parles en connaissance de cause puisque ton frère a également eu des débuts chaotiques lorsqu'il est entré à Poudlard mais il a réussi à faire en sorte que ses difficultés n'en soient plus et tu es certaine que c'est également possible pour Edwin.

Quelque chose gratte dans sa gorge, et il n'est pas certain de s'il a envie de rendre le peu qu'il a mangé ou si c'est autre chose. Il dégage son assiette rapidement avant de croiser ses bras sur la table pour y enterrer sa tête. Tout fait mal. Ca fait mal au cœur de penser à sa mère, ça fait mal au crâne de penser à lui. Edwin a mal, c'est infernal et ça ne s'arrête pas. Lui qui avait toujours trouvé stupide de créer des médicaments pour les sentiments et des médecins pour la tête, il n'y comprenait plus rien. Pourquoi quelque chose pouvait faire si mal qu'aucun médicament ne pouvait fonctionner ? Et surtout, pourquoi quelque chose qui ne le touchait pas, pouvait être aussi meurtrier ? Il avait l'impression de se laisser crever à petit feu, peut-être même que c'était ce qu'il faisait réellement. Mais il n'arrivait pas à faire autre chose. Il s'en voulait pour tout. Il s'en voulait pour sourire, pour apprécier certains moments, pour manger, pour dormir. Il s'en voulait parce que, qui sait, peut-être que sa mère ne pouvait plus faire tout ça. Que comme avant qu'il n'entre à Poudlard, elle n'avait plus la force de sortir du lit, qu'elle pleurait la nuit. Qu'elle s'enterrait dans sa tête pour n'en ressortir que quelques fois. Amorphe, enterrée sous ses draps. Mais cette fois-ci il n'était pas là. Pas là pour la forcer à manger, pour l'embrasser avant d'aller en cours. Elle était toute seule, et si elle allait mal, qui serait là pour l'aider ? Il était égoïste, et il n'arrivait pas à se défaire de cette idée là. Egoïste d'être parti, d'avoir peur, de vouloir s'en sortir.

J'en sais rien croasse-t-il. Il savait pas s'il voulait rester ici, ou retourner là bas. Ici c'est l'enfer, je sais rien faire, j'suis qu'un sang-de-bourbe de toute façon alors à quoi ça sert ? Je veux pas être ici, je veux pas être là bas, mais c'est ma maman. Il fait une pause Et elle est toute seule, je l'ai laissé tomber alors qu'on abandonne pas sa famille, et moi je l'ai fait

Ses yeux se mouillent et avant qu'il ne s'en rende compte, il pleure. Les larmes dévalent ses joues, ses épaules tremblent et il comprend que la boulle dans sa gorge n'était pas une envie de vomir. C'était juste des sentiments. Encore des sentiments, toujours des sentiments. Ne pouvait-il pas juste être normal ? Sans avoir tout ça dans la tête ? Peut-être que s'il essayait encore plus fort, il finirait par ne plus rien ressentir du tout. Ce serait bien. Plus d'angoisse, plus de douleur, plus de tristesse. Plus de doutes et plus de questions, s'il ne ressentait rien tout irait mieux dans sa vie.

Je sais rien faire. Tout est une catastrophe quand c'est moi qui fait, je sais pas ce que je fais mal, ce que je fais pas assez. J'essaie, je te jure que j'essaie mais c'est jamais bien, c'est jamais assez. Il se recroqueville légèrement Ca fonctionne pas, je veux juste m'en aller de là

La situation est loin d’être simple pour Edwin et tu t’en veux de ne pas pouvoir faire grand-chose pour lui : tu as l’impression que tout ce que tu lui dis ne l’aide pas vraiment et tu ne vois pas quoi faire de plus pour qu’il aille mieux. Cependant, le fait qu’il se confie à toi te rassure, cela te prouve qu’il te fait confiance et qu’il a envie d’en parler avec quelqu’un. Tu fais de ton mieux pour que les personnes autour de vous ne l’écoutent pas, bien que ce soit inévitable pour ceux en face de vous. De ton côté, tu les ignores pour te concentrer complètement sur Edwin.

- Ton statut ne veut rien dire, tu peux être très doué en magie, j’en suis sûre. Tu es ici parce que cette école est un pensionnat, il faut pas t’en vouloir, tu ne l’as pas abandonnée, je te l’assure !

Les mots peuvent blesser et faire du mal, autant que des douleurs physiques et là, cela t’attriste de voir que le Serpentard se fait du mal tout seul : ne voit-il donc pas à quel point il fait les choses correctement ? C’est un super ami très gentil et le fait qu’il n’arrive pas à manier sa baguette ne veut rien dire du tout sur lui, c’est plutôt sa réaction face à cela.

- C’est pas vrai, Ed’, tu en es parfaitement capable et il y a plein de choses que tu fais très bien. Il faut persévérer parce que, le jour où tu y arriveras, tu seras trop fier de toi. Mon frère aussi a eu beaucoup de mal à faire fonctionner sa baguette pendant sa première année et maintenant, il est en filière Auror et il excelle en défense contre les forces du mal ! C’est pas parce que tu mets du temps à y arriver que tu n’y arriveras pas, vraiment.

Tu as envie de l’encourager le plus possible, de lui dire de ne pas baisser les bras et de ne pas être aussi dur avec lui-même mais tu ne sais pas si c’est le bon moment pour lui dire tout cela : il risque d’être parfaitement hermétique à tous tes mots car il n’est pas en état d’y croire, du moins selon ce que tu peux constater de par ses mots et son état d’esprit actuel. Tu espères sincèrement qu’un jour, il y croira autant que toi.

Il essuie rageusement ses larmes après quelques secondes à se laisser aller. La colère monte à nouveau en lui, mais cette fois-ci ce n'est pas dirigé contre quelqu'un d'autre. Tout devrait être simple, si seulement il pouvait arrêter de faire n'importe quoi ou de se faire passer pour une victime. Ce n'était pas lui la victime dans cette histoire, c'était sa faute avant tout si sa mère était comme ça, si Poudlard n'était pas fait pour lui. Il lui suffisait simplement de rentrer chez lui et d'être un bon fils, au moins pour une fois et tout reviendrait à la normale, alors pourquoi il ne peut pas juste décider ça ? Ca irait mieux après. Comme un pansement, plus il se déciderait vite et moins ça ferait mal. Il suffisait de l'arracher d'un coup, de prendre son courage au moins une fois à pleine main et d'arrêter de ne penser qu'à lui pour une fois. Si sa mère se sentait mieux, il suivrait probablement parce que c'était ça qui lui faisait mal, n'est-ce pas ? Ce n'était pas parce qu'il n'allait pas bien, c'était parce qu'il faisait souffrir sa mère.

Il allait bien, il devait aller bien.
Haussant les épaules, il tourne légèrement la tête vers Lili Mais si toi, ta mère elle était toute seule et que tu étais la seule chose qu'elle avait dans tout l'univers, est-ce que tu t'en voudrais pas de l'avoir laissé toute seule pour aller quelque part où même toi, tu ne te plait pas ?

S'il devait être très honnête, ce n'était pas juste parce qu'il n'arrivait à rien avec les sorts qu'il se sentait si mal, mais pour absolument tout. Il n'avait jamais donné de chance à Poudlard et lui en donner une maintenant c'était trop compliqué. Il avait l'impression de fuir en le faisant, et que cela finirait par le rattraper à un moment. Et puis, à part elle et quelques autres, qui voulaient réellement de sa présence ici ? Presque personne. C'était plus l'inverse et la réalisation qu'il n'était pas le bienvenue ici non plus faisait mal. Il n'y avait jamais eu que sa mère pour accepter tout ce qu'il était et pour l'aimer encore malgré tout. Elle essayait simplement de le remettre dans le droit chemin, mais lui n'arrivait juste pas à comprendre que c'était la bonne chose. Parce que c'était un idiot qui ne pensait qu'à lui et qui ne voulait pas changer.

Il soupire avant d'essayer d'afficher un sourire. Tu as peut-être raison... il n'y crois pas du tout, c'est méchant à avouer mais il ne crois à aucun mot qui sort de sa bouche. Mais il sait aussi qu'elle est trop inquiète pour lui pour réellement comprendre que c'est de sa faute, comme tous les autres. Personne ne veut voir la situation comme lui la voit, que c'est de sa faute et qu'il fait n'importe quoi depuis le début. Ca devrait lui faire plaisir que les gens voient le bon côté de son caractère mais ça le met juste hors de lui, pas de colère mais simplement comme s'il ne se connaissait pas bien et qu'il leur montrait juste une façade. Comme s'ils ne voyaient pas à quel point il était misérable et égoïste. Il prend la main de Lili dans la sienne et essaie de lui sourire un peu plus honnêtement Merci d'être là... Il observe autour de lui les gens avant de se lever rapidement. Je.. vais m'en aller, il me reste des devoirs à faire et.. et j'ai plus faim.
Ce n'est pas comme s'il fuyait la situation. Enfin, si totalement mais personne n'a besoin de comprendre ça, même s'il se doute que Lili est assez futée pour voir que ça ne va pas mieux et qu'il veut juste arrêter d'en parler. Il avale sa salive. Tu... on se voit plus tard, ok ?

Et il s'enfuit.
Il est devenu très doué pour fuir ce qu'il ne veut pas voir.

Fin du RP pour moi sauf si Lili lui court après

Tu te sens impuissante, aucune de tes paroles n'a l'air d'atteindre Edwin. Pourtant, tu fais de ton mieux pour que ce soit le cas et pour que tu arrives à l'aider mais rien n'y fait. Tu te dis que tu t'y prends sans doute mal puisque tu n'arrives même pas à lui remonter le moral mais tu ne vois pas comment tu pourrais faire les choses un peu mieux : tu t'en veux de ne pas avoir les bons mots pour lui et tu espères sincèrement que tu pourras te montrer un peu plus utile pour lui sous peu avant que sa situation n'empire et que toute action le rende indifférent.

Tu prends un temps de réflexion avant de lui répondre. Vos situations familiales sont bien différentes mais tu essaies de répondre le plus honnêtement possible. Ce n'est pas le plus simple à faire vu que tu n'as absolument pas vécu les mêmes choses que lui mais ton empathie te permet de construire une réponse plausible, du moins à tes yeux.

- Eh bien, je trouve que ma maman devrait être contente de me savoir dans une école où j'apprends à maitriser la magie mais... si moi, je n'avais pas envie d'y aller, je pense que j'aimerais plutôt retourner auprès d'elle mais je ne pense pas que j'aurais l'impression de l'avoir abandonnée, je sais pas...

Dans le fond, tu souhaiterais quitter l'école si tu étais dans cette situation, toi aussi. Pourtant, actuellement, tu ne peux pas nier l'importance d'être à Poudlard et de suivre le plus assidûment possible les cours donnés par les professeurs pour être plus à l'aise avec votre baguette ou avec la magie en général.

Tu entends ce qu'il te dit et tu penches légèrement la tête sur le côté, comme pour chercher à comprendre s'il pense réellement ses mots mais tu n'en es pas vraiment certaine. Tu as plutôt l'impression que vous n'arriverez pas à vous mettre d'accord ou à ce que l'un se mette à partager l'avis de l'autre, c'est sans doute pour cette raison qu'il préfère couper court. Tu es un peu déçue de toi-même, tu ne pensais pas que cette conversation finirait ainsi mais, si c'est ce que le Serpentard souhaite, tu le respectes complètement.

Tu souris faiblement en retour lorsqu'il te sourit et tu le laisses se lever et s'en aller. Pour le moment, c'est peut-être le mieux à faire si c'est ce qu'il veut faire, rien ne sert de le forcer à t'écouter plus longtemps. Tu n'as aucune envie qu'il prenne tes paroles comme la vérité absolue et c'est comme cela que tu le verrais si jamais tu insistais encore alors qu'il n'est clairement plus en état d'en parler. Tu hoches la tête avant de lui répondre :

- Oui, d'accord, à plus tard.

Tu préfères le laisser s'en aller seul plutôt que de le suivre. Peut-être que certains verront cela comme de la lâcheté ou comme un comportement qu'une bonne amie ne devrait pas avoir mais, toi-même, tu sais à quel point être seul peut être bénéfique et parfois même nécessaire. C'est pourquoi tu restes là à finir lentement ton plat, tout de même touchée par la conversation que tu viens d'avoir.

Fin du RP, merci !