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08 avr. 2020, 13:55
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
Mon souffle, bloqué dans ma gorge, s’expulse entre mes lèvres entrouvertes lorsque Gabryel s’empare de ma main. Je baisse mes yeux larmoyants *foutues larmes !* sur nos doigts enlacés, le coeur à l’envers, ses tambourinements me faisant perdre pied avec la réalité. Ses doigts sont chauds, les miens sont moites. Son étreinte est différente de celle de Thalia, elle est moins… Je ne sais pas. Mais je crois que je l’aime tout autant. Si j’avais moins mal à la tête et si le bruit ambiant ne m’agressait pas aussi fort, je pense que j’aurais arraché mes doigts de cette étreinte, gênée de me montrer ainsi devant les Autres. Mais je suis actuellement incapable de prendre une décision, alors je n’en fais rien, et je dois bien m’avouer que cela me fait plaisir d’avoir sa main dans la mienne. Un peu comme si je m’assurais de sa présence près de moi. Un peu comme si je m’assurais qu’il ne s’éloigne pas.
Demain, chuchote mon coeur.
Demain, il sera grand temps de regretter tout cela.
Aujourd’hui, je ne veux pas songer.

Je lève à peine les yeux vers lui quand il parle, quand il m’offre le mot qu’il manquait à mes paroles. Je me sens plus misérable encore qu’il le fasse, qu’il me prouve une nouvelle fois que je ne suis qu’une gamine inutile, incapable de se débrouiller seule. Toutes ces années à vouloir prouver le contraire pour finalement, devenir une incapable. Merlin, je ne vaux rien. J’essuie discrètement mes larmes, écoutant d’une oreille le discours du garçon.
Ses mots me sont douloureux.
Et ils recouvrent mon ventre d’une chaleur bienvenue.
Torturée entre ces deux sentiments, je ne peux rien faire, alors j’écoute. Il m’a aidé, il m’a sauvé. Il m’a soulevé, il a réveillé Rufus *Williams*, il m’a mise en sécurité ; pire encore, il a apparemment aidé d’autres personnes. Lui ne vaut pas rien ; j'ai eu raison de prendre la décision de l'instruire à la magie, il y a si longtemps désormais — il en vaut la peine, il est fort. C'est moi qui ne vaut rien.

Je fronce légèrement les sourcils et ose soutenir son regard lorsqu’il dit : tu avais disparu sous tous ces corps. Merlin, mais qui donc m’est tombé dessus ? Si j'en crois ses paroles, je suis tombée inconsciente suite au sortilège d’un faux-mangemort, puis des corps me sont tombés dessus. Merlin, mais ce bal était une véritable erreur, tout s’est enchaîné pour me foutre dans la merde de silence dans laquelle je me trouve actuellement. Je prends une inspiration tremblante pour calmer l’angoisse et la colère qui brûlent dans mes veines. Sous mes yeux, le visage du garçon se durcit ; il est en colère, il veut se venger. Pour moi ? Pourquoi ferait-il cela pour moi ? Sûrement doit-il être en colère de ce qui est arrivé, voilà tout. Il ne fait pas cela pour moi, il n’aurait aucune raison de le faire.

Je me nourris en force en tournant brièvement le regard vers Thalia ; je la vois là-bas, au loin, assise à notre table. C’est une lumière dans l’obscurité.

« Pas b-besoin. » Un vomi de mots, voilà ce que c’est. « Ils… Ils… » *Inspire, inspire*. Je détourne le regard. « … Sont à m-m-m… »

J’abandonne, il comprendra.
Sans savoir pourquoi, ma main se serre autour de la sienne. Je regarde nos doigts enlacés, mes phalanges blanchies par l’effort, puis je dégage ma main et la cache dans le secret de ma poche. Elle tremble affreusement, ma main. Tout comme mes lèvres, tout comme mon corps. Je ne contrôle rien. Je plisse les yeux pour atténuer la lumière qui me déchire les rétines et me plonge dans les saphirs du garçon. 

« Mobi-Mobilicorpus. » Je souris vaguement. « Je te le... Donnerais, » réussis-je à dire, exagérant mon articulation et l’ouverture de mes lèvres — il n'aurait pas eu à faire tous ces efforts s'il avait été capable de lancer un sortilège pour déplacer les corps en question. 

Je me détourne une nouvelle fois vers Thalia. Mon coeur s’agite dans ma poitrine, une nuée de frissons dévale mon dos. Je suis mal à l’aise ; avec Thalia, c’est plus simple. Elle ne dit rien, elle ne juge pas, elle me comprends si facilement. Je n’ai qu’un regard à lui lancer pour qu’elle comprenne mes pensées. Là, je ne suis pas à ma place. J’aime être près de Gabryel, j’aime sentir son regard sur moi, j’aime son sourire. Mais… J’ai l’impression que le monde se referme autour de moi, qu’il se penche sur moi pour m’avaler toute entière. J’ai l’impression de perdre pied peu à peu, comme si j’allais m’effondrer, là maintenant. Comme si je n’étais plus capable d’agir selon mon bon vouloir, comme si n’avais plus aucune force, comme si je ne valais plus rien.

J'aimerais en savoir davantage. Savoir qui m'est tombé dessus, et pourquoi. Comprendre la raison de la douleur qui règne dans ma tête, comprendre pourquoi j'ai eu un traumatisme crânien aussi grave, alors que je suis seulement tombée par terre, soufflée par un sortilège. Comprendre pourquoi j'ai cette... Je déteste ce mot ! Cette aphasie. Je la hais, Merlin, je la hais tellement fort. J'aimerais savoir, mais je sais que j'en suis incapable. Je ne peux pas poser toutes les questions qui traversent mon esprit, alors je ne dis rien. 

Donnerais : apprendrais ; Aelle se trompe de mot et elle n'en a pas conscience.

08 avr. 2020, 16:12
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
Je n'ai pas répondu à Rufus. Il me faut du temps pour assimiler ses paroles. Quand il m'a, en quelque sorte, supplié de le pardonner. De l'excuser. Il était touché. De revivre ces événements ? De me voir ? *Rêve pas trop* N'était-il d'ailleurs pas trop touché ? Quoi que, ces événements ont un peu remué tout le monde, je crois. Mais enfin, quand même ...  Ralala, je suis compliquée, je pense vraiment trop. Je voulais des excuses -je ne sais même pas pourquoi. Mais plus maintenant, alors que j'en ai. Parce qu'il n'avait en fait pas besoin, de prononcer ces mots. Au fond, ils m'ont fait du bien, mais il n'avait pas besoin de me les dire. Il n'y est pour rien, lui, dans ce qui s'est passé. * C'est vrai que ça va être dur de faire pire cavalier par contre, pire bal aussi en soi, l'un va avec l'autre. * Et puis, une phrase m'a un peu écorché quand il l'a prononcée. Comment ça arrêter de se voir ? Déjà, on avait prévu de se revoir ? De son côté, apparemment oui. Chaud à mon petit cœur qui, bizarrement, est tout tendre et démuni de défense depuis quelques minutes. Pourquoi pas, de se revoir. Il n'est pas désagréable, quelque peu rassurant.
La voix de … Celia, donc, brise mes pensées. * Tant mieux, mon esprit est encore en convalescence, il se fait attendrir par un rien. Je ne suis pas aidée. Je suis pas faible comme ça normalement. * Gabryel Fleurdelys, Gryffondor. Je me répète ces mots en boucle dans ma tête. Il nous a aidé. Il nous a sans doute retrouvées, écrasées les unes sur les autres. Sur Aelle. Honteuse situation. Avec Rufus apparemment, ils nous ont donc un peu sauvées. Aidées.
Elle a raison, il faut aller le retrouver. Pour le remercier. Et il en saura peut-être plus sur ce qui nous est arrivé ce soir-là. J'ouvre la bouche mais les mots sortent en premier de celle de la fille avec la canne. Un flot de parole qu'elle déverse sur nous. Les mots résonnent et tournent ma tête. Qui me lance. Qui siffle. Je grimace et porte une main à celle-ci, sachant très bien que le sifflement ne va pas s'arrêter. Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, depuis le soir. Trop d'informations. Elle s'adresse à Rufus, je crois. Inspire. Expire. Le sifflement persiste. Elle est énervée, tendue, changement d'état en quelques instants. Elle parle des autres blessés, d'aide, d'humain, de danse. C'est les mots qui dansent dans ma tête, oui. Je suis définitivement perdue. Quand la larme coule sur sa joue, translucide, infime, le sifflement diminue en intensité -mais reste là, en parasite-. Mes yeux s'embuent. Mais je chasse bien vite cette gène d'un battement de paupière. Sans le vouloir, nous sommes reliées ensemble. Proche sans vraiment l'être.
Elle fait quelques pas, en claudiquant.

« Je ne sais pas encore comment tu t'appelles. »

C'est vrai. Je ne le lui ai pas dit une seule fois. C'est bête. Malgré tout ce qui s'est passé.

« Maggy. » je lâche.

Je n'ai pas envie d'épiloguer sur ma personne. Ni de revenir sur sa tirade colérique. * Gabryel Fleurys ou Fleurdys ou … qu'importe, Gryffondor. *. Après quelques petites secondes, je reprends vite la parole.

« Gabryel. Tu viens, on va essayer de le retrouver pour lui dire merci. Il pourra peut-être aussi nous éclairer sur ce qui s'est passé. Je me souviens pas trop de sa tête, c'était un peu étrange … Tu ne l'aurais pas vu Rufus par hasard ? »

Maladroite dans mes paroles, je ne sais juste pas comment dire à Celia de rester avec nous. Que, même si sa présence rappelle de douloureux souvenirs, comme celle du Serpentard, je n'ai jamais été autant apaisée durant cette semaine, que maintenant, entourée de ces deux personnes. Et puis je veux vraiment remercier Grabryel. D'avoir été à nos côtés, à ceux d'Aelle, puis de nous avoir aidées.

Pourquoi passes-tu autant de temps dans ma tête ? Parce qu'il y fait toujours beau.

12 avr. 2020, 16:09
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
Je n'ai pas écouté sa tirade, enfin, j'ai feint d'écouter mais je pensais à autre chose. Je lui aurai pas trop demandé de me pardonner ? Et pourquoi je me mets à douter ? Si j'avais rien dit je serais un connard, et si j'en dis trop je suis un canard. Le juste milieu est assez compliqué à trouver. Et ce " je comprendrais si tu voulais qu'on se voit plus", un peu osé. Ça montre directe que je voulais la revoir. Mais bon, déjà, le premier date n'en était pas un. Je me suis barré avant la fin et l'addition était salée. Et dire que je prévoyais de tenter de la pecho sur l'un des derniers solos de la soirée... Au lieu de ça c'est le sol qu'elle a pecho avec un bon poids sur les épaules. J'aurais dû rester à côté d'elle jusqu'à ce qu'on l'emmène à l'infirmerie et être là, ça va avec la petite insigne "cavalier", et même pas écris en petit en bas du contrat. Quand je regarde Maggy, je me dis que j'ai été très con, que je pense j'ai voulu aller voir ce qui se passe au lieu de rester avec cette fille. Quelle connerie.

J'ai réécouté réellement que quand Celia-Awena a dit: "je ne pourrais plus danser". Je lâche un «Okay. A mis chemin entre l'amusement et l'étonnement. ». Quand ils parlent de Gabryel, je préfère intervenir.

«Gabryel est à la table des Serpentard. Je le pointe du doigts. Il est venu me voir il y a cinq minutes et on a un peu parlé, mais comme Aelle est arrivé et qu'il a un faible pour elle, j'ai préféré les laisser un peu ensemble pour éviter de tenir la chandelle. Expliquais-je, il pouvait pas s'empêcher de la regarder de toute façon donc si c'est pour parler dans le vide... »

*Bruitage de pistolet* tschk PAN ! Headshot. *T'inquiète Gabryel ça me fait plaisir.*
Dernière modification par Rufus Williams le 30 mai 2020, 23:15, modifié 1 fois.

6ème année RP
couleur : #1FA055
Formateur du MERLIN et fou à temps partiel.

08 mai 2020, 14:07
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Gabryel ne parvenait pas à la lâcher des yeux. Plus rien n’existait autour de lui. Il n’avait ni conscience d’être au centre de la salle commune en pleine heure d’affluence, ni remarqué Rufus qui échangeait avec les autres filles du bal en l’observant quelques tables à côté. Sa colère retombait peu à peu au fil des mots d’Aelle. Elle parvenait à l’apaiser du regard. Pourtant, tout n’avait pas été dit sur cette funeste soirée, et l’enfant se sentit le devoir de lui raconter et s’épancher. Elle ôta sa main de la sienne. Il frotta nerveusement ses paumes sur ses cuisses.

- Arya... en vérité... c’est Rufus qui... vous a soulevée toutes les trois et mmmmises en sécurité...

Le rouge recouvrait maintenant ses joues. Il n’osait à présent plus croiser son regard. La honte envahissait petit à petit tout son être. Il se sentait faible, incapable d’en prendre soin.

- Je n’avais pas la fffforce de te porter moi-même après t’avoir... exxxtirpée de dessous les autres. (le souffle saccadé, soudainement nerveux) Je... je... je comprendrai que tu ne me fasses plus confiance. Je ne suis pas assez cccccostaud pour te pppprotéger.

Les mots sortis de ses lèvres, une forme de soulagement emplit son coeur, en proie à la culpabilité. Il ne parvenait pas à se retirer de l’esprit qu’un garçon incapable de veiller sur une fille n’avait aucune valeur. Il se devait d’être honnête avec elle. Tandis que les secondes s’écoulaient, le jeune Gryffon s’exprima du bout des lèvres :

- Pardonne moi...

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

10 mai 2020, 19:52
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
La gorge nouée, j’essaie de contrôler ma respiration. Pourtant, sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit, celle-ci s’emballe. Tout comme mon coeur qui fait n’importe quoi dans le secret de mon corps. Est-ce moi ou le monde se rapproche de moi ? J’ai l’impression que la Grande Salle est plus petite. Pourtant, Thalia est toujours trop loin de moi, tout là-bas à la table des Jaunes. Elle ne s’approche pas, elle devient même plus petite. Je cligne des yeux pour repousser le brouillard qui m’empêche de voir. Je ne crois pas que ce soit du brouillard, m’indique néanmoins ma tête, mais des larmes. J’en ai assez de pleurer. J’ai tellement mal à la tête. Est-ce pour cela que le monde se referme sur moi ?

Les paroles de Gabryel m’arrachent à ma torpeur. Je me détourne à grande peine de Thalia pour déposer mon regard sur le garçon qui baisse la tête d’un air misérable. J’ai vu Gabryel dans de nombreuses situations. Je l’ai vu gêné, je l’ai vu en colère, je l’ai vu plus heureux que le monde, je l’ai même vu ému. Je l’ai déjà vu bégayer tellement qu’il n’arrivait plus à parler ; je l’ai vu rire si fort qu’il ne pouvait plus respirer. Mais jamais, jamais je ne l’ai vu comme aujourd’hui. Désespéré, abîmé. J'écoute à peine ce qu’il me dit, trop occupée à le regarder batailler avec son souffle, batailler avec ses mots ; *comme moi*.

Il a l'air si faible. Et au lieu de m'en désespérer, au lieu d'avoir pitié mon coeur se réchauffe. Gabryel est comme moi. S'il se sent aussi faible que moi alors que je le sais plus fort qu'il ne le croit, peut-être est-ce la même chose pour moi ? Ses paroles me donnent de l'espoir, elles me donnent une force inconnue, une force qui repousse le brouillard de mes yeux et qui m'aide à voir au-delà de la douleur qui règne dans ma tête.

Tout à l’intérieur de mon corps, sous les débris qu’a laissé le bal, sous la douleur, la peine et la tristesse, mon coeur se soulève bravement, gonflé de rage. Je déteste ce qui a rendu Gabryel ainsi. Je déteste ceux qui lui ont fait du mal, qui l’ont rendu si fragile. Mon coeur gonfle, gonfle… Jusqu’à ce que la colère s’en aille aussi rapidement qu’elle est arrivé. Je me rappelle tout à coup que je suis incapable de me venger de qui que ce soit dans l’état dans lequel je suis. Je me rappelle que je n’arrive même pas à parler, alors rugir de colère ? Impossible. Je ne sers plus à rien.
Je ne suis plus rien.
Le maigre espoir que m'a fait ressentir les paroles du garçon disparaît et je me sens tout à coup aussi misérable que lui. Mais c'est étrangement réconfortant de savoir que nous sommes deux dans cette situation. C'est comme si nous étions ensemble, non ? Misérable ensemble, c'est toujours mieux qu'être misérable tout seul, je crois.

Gabryel se tait et je garde le silence, les yeux baissés sur mes chaussures. Les mots du garçon tournent dans ma tête. Les pièces du puzzle s’assemblent. Je comprends vaguement que le garçon m’a menti, tout comme Williams. Mais cela me laisse de marbre. Ou pas exactement : je sais désormais que j’en dois une à ce Serpentard pour m'avoir aider, cependant je n’ai pas la force de penser à ça pour le moment.

Un battement de coeur plus tard, je prends une décision. Je fouille dans la poche intérieure de ma cape jusqu’à y trouver le petit carnet qui s’y trouve toujours. Je ne l’ai pas utilisé depuis le jour du bal. Je l’ouvre maladroitement dans ma main, attrape la plume et l’encre que je garde toujours dans la même poche et griffonne difficilement quelques mots sur une page prise au hasard. Je me concentre, mais mon écriture est tout de même très brouillonne. Tant pis, il devra s’en contenter.

Je n’ai pas besoin qu’on me protège.

J’hésite une seconde avant d'ajouter :

Merci d’être là.

Je déchire la page et la fourre dans les mains de Gabryel. Si tout avait été normal, je n'aurais pas réagis ainsi. « Si tu m'crois faible, va t'faire foutre » ; je lui aurais dit les choses clairement. Mais plus rien n'est normal. Et moi, je ne suis plus moi-même. Alors je me contente de ce que j'ai, tout en ayant conscience que l'identité du garçon n'est pas étrangère à mon absence de colère. Si ça avait été un autre qui m’avait dit « Je ne suis pas assez costaud pour te protéger », je l’aurais jugé avec mépris. Mais avec lui, je ne le fais pas. Je ne sais pas pourquoi. Parce qu’il est Lui, tout simplement. Parce que sa présence me rassure. Même si mon corps hurle mon envie de retourner auprès de Thalia. La présence de Gabryel est réconfortante, elle est toute chaude, elle est simple, elle est lui ; je n’ai pas d’autres explications.

Sous toutes les couches de mon mal-être, je me demande vaguement si ma vie se résumera à cela, désormais : gribouiller mes paroles sur un morceau de parchemin. *Non* décidé-je tout à coup. Autant ne pas parler du tout plutôt que d'en arriver là.

31 mai 2020, 11:52
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
La fille lâche son prénom. Maggy. Je m'incline légèrement, toujours pas détendue et tourne les talons. Devenir plus forte, oui. Mais après avoir mangé je décide. Et mon accès de colère m'a vidée de toute énergie.ma vue se brouille un instant, et je raffermis ma prise sur ma canne anglaise.
Le prénom du Gryffondor prononcé par Maggy me stoppe dans ma progression. Oui, Maggy a raison. Il pourrait nous éclairer. Mais ai-je vraiment envie de savoir ? Ne dit on pas que l'ignorance est mère de félicité?
J'ai beau avoir la tête pleine de questions, je réussis a me tourner vers Rufus pour l'écouter. Un faible ? Mes penssées se tournent immédiatement vers Geneva et mes joues se parent de rouge. Je baisse la tête pour tenter de masquer mon trouble. Pourquoi je pense a Geneva, moi ? Et pourquoi je sens une pointe de jalousie, moi ? Je suis trop jeune, je devrais juste revasser au prince charmant sans avoir envie de la main de ce dernier. Ou de cette dernière. Je ne sais pas. Je ne veux pas y penser pour le moment. Pas alors que je sais que je devrais manger, je me sens faible. Teddy ne dera pas content, si je m'ecroule. L'idée de son visage déformé par l'inquiétude et la culpabilité (J'aurais dû attendre un peu avant d'essayer de lui faire reprendre contact avec le monde, se dira-il) suffit a dissiper la fatigue. Je redresse la tête et mon dos, retrouvant ma position naturelle. Je ne m'etais pas rendue compte que je m'étais avachie. Teddy ne merite pas que je lui cause plus de soucis.
Je leve une main pour repousser mes cheveux vers l'arrière et posevmon regard vairon sur le duo.
_Il nous suffira de ne pas s'attarder, alors. On le remercie, prend de leurs nouvelles, et on les laisse. Et je vous laisse vous deux aussi, je poursuis en mon for intérieur. Je souris doucement a la fin de la phrase et regarde la table des Verts. La fille vient de donner une feuille a Gabryel. Je prends une inspiration et du courage, pyis m'avance doucement vers le duo, peut etre couple, bientôt qui sait ?

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Fehu




Petite rune perdue au milieux d'Enfants Resistants et Libres.

02 juin 2020, 18:55
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
La situation ne semble pas si inespérée que cela, finalement. Parce que Rufus paraît savoir où sont Gabryel, et Aelle, par la même occasion. Parce que Celia s'est arrêtée, alors qu'elle paraissait bien motivée à partir. Elle s'est retournée vers nous. Ses yeux vairons sont maintenant vrillés sur nous deux. Deux personnes différentes. Je fais de même. Je vrille mon regard au fin fond de ses pupilles. J'essaye doucement de ralentir mon cœur, qui bat à toute vitesse. Comme s'il faisait une course. Avec le temps ?

Je garde les yeux rivés sur la Serdaigle, qui semble tourmentée. Elle me paraît forte. Tourmentée mais forte. Elle se redresse de toute sa hauteur, bien appuyé sur sa canne, sans doute son plus fidèle allié ces temps-ci. Sa force, dans son regard, dans ses mots, me transperce de toutes parts. Peut-être que ce n'est qu'une impression, qu'elle soit forte. Mais, arriver à faire semblant d'être fort, c'est déjà l'être un petit peu, non ? Inspirante.

J’acquiesce, suite à ses paroles. Même si je ne pense pas les suivre. Je ne veux pas rester qu'un court instant avec ces personnes, si j'en ai l'occasion. J'ai envie d'apprendre à connaître ce garçon, Gabryel. De même pour Celia, si j'arrive à la retenir, avant qu'elle parte. Et pour Rufus aussi. Et Aelle, que je connais sans connaître. Et puis, j'aimerai savoir si elle va bien, de sa bouche. J'aurais pu le lui demander, depuis qu'elle est sortie de l’infirmerie. Mais, sans vraiment savoir pourquoi, j'étais bloquée de partout. Les mots qui ne sont pas sortis, mes pieds qui n'ont pas bougé, mon sourire qui ne s'est pas affiché quand j'aurais pu en avoir l'occasion. Peur ? Appréhension ? Je l'ai surveillée du coin de l’œil. Mais je veux entendre sa voix formuler son état. Mon cœur s'emballe. L'anxiété de me retrouver face à elle. C'est bizarre. Alors que nous partageons le même dortoir. Je déglutit. *Tu n'as pas besoin de lui parler en premier, attends de voir, tu as quand même essayé de l'aider ce soir là, et puis, elle va pas te manger*

Notre petit groupe commence donc à se mouvoir parmi la foule de la Grande Salle. Au rythme de la canne de Celia.

Instinctivement, peut-être, je me rapproche de la carrure imposante du Serpentard. Cependant, mon regard reste fixe sur la table des verts et argents. Le sifflement dans mes oreilles n'est pas décidé à partir. Mais mes pensées, que j'ai tourné et retourné dans mon cerveau depuis quelques instants sont fin prêtes à sortir, à l'air libre.

« J'ai beau essayer de me souvenir, je ne me rappelle pas que tu m’aie percuté, à un moment, ce soir-là. Tu es sûr de toi ? »

J'ose un regard vers lui en fronçant les sourcils, parce que, je n'aime pas ne pas savoir. Encore moins ne pas me souvenir. Et puis, ce n'est pas anodin, de se faire foncer dessus par quelqu'un, ce n'est pas quelque chose que tu oublies facilement, normalement. Et puis, ça ne peut pas être lui, ce poids venu de derrière, qui nous a causé tant de problèmes. Il me l'aurait dit avant, non ? Ou plus clairement ? Enfin, autrement ? Je vais peut-être finir par avoir mes questionnements éclairés. Il aura peut-être la réponse.

« Tu sais, je n'ai pas besoin de t'excuser parce que tu n'as rien fait,*toussote* la situation excuse quelques trucs, et aussi, tu ne me dois rien. Je ne t'en veux pas. Et tu sais, aussi, ça ne me dérangerai pas de te revoir, un jour. »

J'essaye d'accrocher un vague sourire. Mais justement, il ressemble plus à une vague qu'à autre chose. Une vague, grimace. *Reste forte, du moins en apparence, comme Celia*
A chaque fois que mon pied se pose sur le sol de pierre, une décharge transperce l'intégralité de mon corps. Elle remonte le long de ma jambe. Dans mon buste. Se diffuse dans tout mon bras. Jusqu'au bout de mes doigts. Et remonte dans ma tête. Tape, fort, sur mon cerveau. Se mêle au sifflement. Essayer de passer outre, c'est bien. Mais c'est beaucoup trop dur à faire. Alors, j'essaye de rester fixée sur mon objectif : Gabryel et Aelle, que je vois maintenant, à la table des Serpentard. Est-ce qu'a trop se focaliser sur la douleur, celle-ci finit par augmenter ? Mais qu'est-ce que … Qui-est ce qui a mis le manège en route ? Depuis quand le château est-il un bateau ? Il faut que je me calme. Que je me stabilise. C'est dans ma tête.

Je me raccroche, en pleine connaissance de cause, au bras de la solide carrure qui est à mes côtés. Désespéré. Par ma faiblesse d'âme. Je me cale sur son pas. Je me repose sur ce bras. Les vertiges se calment, aussi. Je me reprends, peu à peu. J'essaye de refouler la douleur loin. Ce n'est pas le moment.

Alors, quand notre petit groupe arrive face à Aelle et le fameux Gabryel, j'arrive à afficher un sourire tremblotant. J'ai l'impression d’interrompre quelque chose. Mais, maintenant qu'on est là, autant y rester.

« Gabryel, merci de nous avoir aidé. Au début, pour essayer de te mettre à l'abri Aelle, et après, après ce … heu … ch-choc. Vous n'allez pas trop mal, tous les deux ? »

Et oui, parce que je ne suis jamais mes propres conseils. Que de les voir, de nous voir tous ici brise mes barrières intérieures, comme un cour d'eau ravageur qui déferle sur le monde. J'exerce encore un peu plus de pression sur le bras de Rufus, seul geste témoin de ma défaillance intérieure. J'ai repris le dessus, sur l'extérieur.

Si on n'était pas aujourd'hui, si ce qui c'était passé ce soir d'Halloween n'était pas arrivé, je pense que j'aurais réagis autrement, vis-à-vis de Rufus. Parce que je ne suis pas comme ça, je ne me vois pas comme ça. Faiblesse d'esprit que je n'aime pas. Mais cette soirée a bien eu lieu. Et on est bien aujourd'hui. Alors je refoule ces ''Si'' au fond de mon esprit. Il est là -pour une fois- et il m'aide, sans le savoir.
Enfin, je me concentre sur le Gryffondor en face de moi. Fluet. Aux yeux bleus. C'est bien lui.
Je coule aussi un regard à Aelle, n'ayant aucune idée de comment elle va réagir, ne sachant encore moins pourquoi je pense qu'elle pourrait mal réagir justement.

De l'extérieur, Maggy ne paraît pas aussi mal que de l'intérieur, lors du chemin jusqu'à la table des Serpentard. Elle ressent la douleur beaucoup plus fort.

Pourquoi passes-tu autant de temps dans ma tête ? Parce qu'il y fait toujours beau.

05 juin 2020, 20:54
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
«Privé de corps, il erre. Il investie ton âme, pervertie ton corps. Il s'empare de toi, il te possède. La seule chose qu'il ne peut pas faire, c'est être investie de bonne volonté, il se tient loin du courage et près de la lâcheté. C'est ainsi que, la petite voix pleine de cupidité, te propose toujours la solution de facilité, même si par manque de force on y cède, on ne fait que se rajouter le poids à traîner. » -Le mensonge (cover). De Marianne

Le mensonge, la solution de facilité par excellence, si simple que c'en devient le premier réflexe à chaque situation qui semble désobligeante. Mais là je tiens. Je me dis que je ne suis au courant de rien, je fais comme si de rien. J'imagine le mensonge comme un muscle, plus on le fait travailler, plus il résiste et supporte le poids. A un moment on ne sent même plus l'effort tant il est devenu commun, l'organe si musculeux que la personnalité à l'empathie affaiblie devient indépendante d'une culpabilité qu'elle enterre si pieds sous terre. J'ai ce talent.

Je garde une marche régulière ne réagissant pas - extérieurement - au rapprochement de Maggy, si ce n'est un léger sourire. Pas un de mes sourires emplis d'arrogance, quelque chose de sincèrement heureux. Intérieurement, c'est autre chose. Comme une vague s’abattant sur la plage en effaçant les dessins dans le sable, un cocktail de substances chimiques s'abat sur mon cerveau en déclenchant multitude de réaction. Une hausse de ~1,7°C de la température corporelle, les pupilles un peu dilatées et un TRAIT léger rougissement des joues. Un cocktail d'ocytocine, de sérotonine et d'endorphine bu cul-sec.

J'essaie de formuler une réponse de façon aussi compréhensible que d'habitude.

«Je sais pas vraiment. J'ai senti un frisson dans mon dos comme si je m'étais pris un-un sort ou autre chose et quand j'ai rouvert les yeux c'était parce que Gabryel me donnait des claques. Ai-je expliqué.»

Beau mensonge. Enfin, demi mensonge. J'ai perdu connaissance quand j'ai senti un truc mou dans mon dos et que ma tête à claqué contre le sol. Après bon j'y peux rien si je me suis pris un sort dans le dos.
Et c'est bon, c'est comme si j'avais décroché un date.J'ai réussi ma journée.

«Ça me dérangerait pas non plus. Dis-je avec un souvenir coquin.»

J'avance vers Gabryel en lui lançant un regard désolé, et dire qu'il avait décroché de mon visage de BG pour aller sur celui d'Aelle, des gens sans goût. Plus sérieusement, c'est dommage de lui avoir gâché un instant comme ça, moi si Nathanaël m'avait interrompu alors que j'étais seul avec Jane je l'aurai défoncé, simple allégorie. Mais bon, maintenant qu'on est là, autant aggraver la situation...

«Aëlle, je fais un petit mouvement de tête dans sa direction, Gab. Je fais un petit mouvement de tête dans sa direction un peu plus appuyé. Bon je sais pas si je te dois une bouteille de bièraubeurre, mais t'inquiète on la boira ensemble. Lui promis-je avec un sourire amusé. »

Je sens la légère pression sur mon bras, tourne très légèrement ma tête et lui lance un regard en coin pour essayer de percevoir quelques émotions sur son visage.

6ème année RP
couleur : #1FA055
Formateur du MERLIN et fou à temps partiel.

08 juin 2020, 00:17
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
Le Gryffon ne parvenait pas à regarder Aelle dans les yeux. La culpabilité avait pris le pas sur toute autre émotion. S’il plongeait ses yeux dans les siens, il y verrait certainement de la déception, celle d’une fille dont il éprouvait une tendresse particulière, et qui n’avait pu compter sur lui lorsqu’elle en avait eu le plus besoin. Peut-être y percevrait-il aussi de la pitié. Aelle était si forte et si talentueuse. S’il s’était retrouvé dans la même situation que Gabryel durant cette horrible nuit du bal, sans doute aurait-elle réagi comme il se devait. Elle l’aurait secouru d’un coup de baguette.

Il releva la tête avec surprise quand Aelle griffonna sur un petit carnet. Elle en déchira une feuille qu’elle lui tendit en tremblant un peu.

Je n’ai pas besoin qu’on me protège.
Merci d’être là


Ses yeux bleus se perdirent à nouveau dans ceux de la jeune Poufsouffle. Une expression de soulagement se dessina sur le visage du garçon. Elle ne lui en voulait pas. Au contraire, elle le déculpabilisait d’une seule phrase avant de lui exprimer sa gratitude. Il pensa : « C’est bien Aelle que je connais, la fille indépendante et directe que j’aime tant ». Un sourire solaire innonda son visage. Le Rouge et Or la regardait avec une tendresse débordante.
Il chuchotta :

- C’est avec toi qu’est ma place, je le sais...

Il n’eut guère le temps de continuer. Rufus revint vers lui, accompagné de deux filles dont il identifia immédiatement les visages. Il y avait Célia, qui lui avait donné son prénom lorsqu’elle avait repris connaissance le soir du bal juste avant d’être prise en charge par l’infirmier. À ses côtés, la seconde jeune fille que Gabryel avait secourue avec Rufus, et dont ce dernier semblait avoir un coup de coeur. C’est en tout cas ce qu’il lui avait révélé lorsqu’il l’avait transporté dans ses bras. L’Écossais ne savait pas comment elle s’appelait, ils avaient à peine échangé quelques mots avant qu’elle ne s’effondre.

Se retrouver tous les cinq ainsi face à face, debout au milieu de la salle commune, après les évènements dont ils avaient tous souffert, provoqua chez l’Écossais une émotion qui le submergea. Il ressentait une sorte de lien entre eux, tandis que personne ne parlait. Ce fut Rufus, avec sa décontraction naturelle, qui rompit cet instant particulier.

- Bon je sais pas si je te dois une bouteille de bièraubeurre, mais t'inquiète on la boira ensemble.

Un sourire mutin illuminait son visage. Gabryel glissa discrèrement le morceau de papier d’Aelle dans sa poche. Il posa amicalement sa main sur l’avant bras de son camarade et exerça une petite pression de conivence avec un air de sympathie fraternelle. Le Serpy était clairement gêné de l’avoir interrompu tandis qu’il conversait avec Aelle. Mais il ne lui en voulait pas. Au contraire, il lui était reconnaissant de les avoir tous réunis.
La demoiselle dont Gabryel ignorait le prénom prit la parole d’une voix légèrement tremblotante :

- Gabryel, merci de nous avoir aidés. Au début, pour essayer de te mettre à l'abri Aelle, et après, après ce … heu …… ch-choc. Vous n'allez pas trop mal, tous les deux ?

- Ça vvvva... surtout maintenant car je sais que tout le monde va bien...

Gabryel rougit un peu. Ses yeux parcoururent les visages de ses camarades.

- C’est Rufus qui vous a transportées toutes les trois vous ssssavez, pour vous placer en ssssécurité. Il a été formidable, même s’il s’en défend !

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

16 juin 2020, 15:51
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
J'ai mis un peu de temps, excusez-moi Plumes !

Le sourire de Gabryel est l’une des choses les plus agréables que j’ai vécu depuis le bal. Il arrive en première place, avec le souvenir des bras de Thalia qui se referment sur moi. Il est immense, ce sourire, il est lumineux. C’est presque rassurant de voir que certaines choses ne changent pas. Ce garçon, ce sourire ; ce sont les mêmes qu’Avant, avant le bal. Toujours aussi forts, toujours aussi beaux. Et comme Avant, mon coeur sursaute. J’en suis rassurée. Tout n’est pas déglingué dans mon corps. Mon coeur est encore capable d’être retourné par un sourire de Gabryel. C’est comme si rien n’avait changé, non ? C’est comme si tout allait bien ? Je pourrais le croire si ma tête ne vibrait pas avec force et si la douleur qui la secouait n’était pas plus forte de seconde en seconde.

« C’est avec toi qu’est ma place, je le sais... »

Je ne sais pas très bien ce que cela signifie. Le Monstre dans ma tête refuse que je rassemble mes pensées pour y songer avec plus de sérieux. Alors je me contente d’apprécier ces paroles, de les enfermer dans mon coeur pour être certaine de ne pas les oublier. Elles me font du bien, c’est la seule chose à retenir. En regardant Gabryel, j’ai l’impression que la Grande Salle reprend des dimensions normales, j’ai l’impression que j’arrive mieux à respirer, que tout n’est pas si grave. Ce garçon a toujours eu le chic pour alléger le monde, la vie, les problèmes. C’est son pouvoir à lui ; en plus de celui qui rend ses sourires et ses rires si perturbants.

Ma bulle est bien construite. Il y a Gabryel et son sourire, il y a sa présence réconfortante, il y a Thalia en arrière fond dont la vision me rassure. J’ai presque oublié le monde autour de moi, les Autres en souffrance, les rumeurs concernant ce foutu bal. Et tout à coup, ma bulle explose. C’est soudain et douloureux. Je me tourne si vite vers les personnes qui ont fait éclater ma bulle qu’une douleur explose dans ma tête. Je grimace horriblement et au travers mes yeux embués je regarde les nouveaux venus.
Williams.
Thompson. *Qu’est-c’qu’elle fout là ?*.
Et une inconnue avec une canne.
Ils entrent tous trois dans mon espace avec leur présence écrasante, leurs voix étouffantes, leur existence. Pendant un instant, je suis perdue par toutes ces nouveautés. Il y a trop d’informations. Trop de questions. Pourquoi Thompson est-elle là ? Qu'a-t-elle à voir avec tout ça ? Pourquoi Williams les a-t-il ramenés ici ? Qui est cette brune ? Pourquoi a-t-elle une canne ? Pourquoi ? Comment ? Qui ? Où ?

Étouffée par ces informations, j’en perds le fil de la conversation. Je baisse la tête sur mes chaussures, en quête de mon souffle. J’entends vaguement Thompson parler, poser une question. Dans le brouillard de ma tête, je crois comprendre que ces deux filles sont les deux filles. Celles qui se sont retrouvés pour je ne sais quelle raison au-dessus de moi, à m’écraser durant le bal.
Ils sont tous là.
Les acteurs de ma douleur.
*Pas leur faute*. Non, ce n’est pas de leur faute si elles me sont tombées dessus, ce n’est pas de leur faute si Williams a dû nous soulever pour nous aider, ce n’est pas de leur faute si ma tête a frappé contre le sol, si j’ai eu un traumatisme crânien, si j’ai un foutu mal de crâne à chaque instant de la journée, si je souffre à en chialer. Ce n’est pas de leur faute si je n’arrive plus à articuler, si j’oublie les mots, si mes pensées ne s’accordent pas, si ma concentration s’effiloche. C’est de la faute aux pro-mangemorts qui ont cru intelligent de balancer des sortilèges dans la foule. C’est de la faute à celui qui a lancé un sortilège d'explosion près de moi. C’est de sa faute à lui. *A lui*, me répété-je, *à lui, à lui*. Mais j’ai beau me répéter, j’ai beau me le répéter encore et encore, je n’arrive pas à me défaire de l’idée que si ces trois personnes n’avaient pas existé, je ne me serais pas retrouvée à l’infirmerie. Je n’arrive pas à ne pas les associer à mon malheur. Ils étaient Là. Ils sont en cause.
Je n’arrive pas à ne pas leur en vouloir.

Je les sens arriver et je ne fais même pas l’effort de ravaler. Les larmes sont comme des vieilles amies, maintenant. Heureusement, ma tête penchée empêche quiconque de les voir. Elles ne coulent pas, se contentent d’habiter mes yeux et de nouer ma gorge.

J’aimerais partir, mais je n’en ai pas la force. Je n’ai pas la force de comprendre ce qu’il se passe dans ma tête. Pas la force de poser les questions qui essaient de réveiller ma colère endormie : comment, merde, comment ces filles se sont retrouvées sur moi ? C’est le morceau manquant du puzzle. Mais peut-être n’ai-je pas besoin de savoir ? Peut-être puis-je tout simplement oublier ce qu’il s’est passé durant le bal ? Mais comment oublier la douleur dans ma tête, comment oublier une chose que je ressens à chaque instant de la journée ?

Alors, tête baissée sur mes chaussures, le souffle court, le coeur battant et les yeux pleins de larmes, j’essaie d’oublier la seule chose que je suis capable d’oublier : la présence de ces personnes autour de moi, tout simplement. Si je les occulte assez fort, je ne me souviendrais que de Gabryel et de Thalia ; même si je ne peux plus voir cette dernière parce que Williams a foutu son gros corps entre elle et moi.
*Ils sont pas là*, me rassuré-je, *ils sont pas là*.