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10 mars 2020, 21:58
In the End  Privé L.H. 
Tu vois bien que Petite Ombre est Forte. 
Tu sens bien cette puissance qui se dégage de sa façon de se tenir. Tu comprends bien qu'elle est plus à l'aise ici que tu ne le seras jamais.
Et ton cœur a mal. Très mal. 
Tu serres tes mains sur ta poitrine, comme si l'arracher, l'en faire sortir ferait partir la douleur. 
Tu sais bien qu'elle ne s'en ira pas, mais c'est pour ne pas rester sans bouger. 
Tu as de plus en plus froid et cette affreuse sensation d'infériorité accentue tes tremblements.
Une larme, invisible ou éclatante, roule sur ta joue. 
Puis elle te tend sa veste. Et elle se lève, brusquement, s'en va. 
Si vite que tu as à peine le temps de réaliser qu'elle fuit. 
Si vite qu'elle te paraît presque floue. Ou bien ce sont tes yeux brouillés par les larmes.
Si vite que tu n'imagines pas son départ réel, simplement fruit de tes tristes Cauchemars.
Tu saisis, d'un coup, la veste posée par terre, la prends dans tes bras, la berce, comme si c'était un trésor inestimable. Commences à te laisser aller d'avant en arrière, en fermant les yeux le plus fort possible. 
Le balancement langoureux t'apaise. 
Comme une berceuse il te calme.
Et le Chant du Vent se rajoute. Il te murmure doucement à quel point tu parais faible, assise là. Il t'affirme que tu dois te relever. Te reconstruire. Et te promet la tranquillité.
Pourtant tu ne bronches pas. Tu n'oses pas quitter le réconfort de ta position et la douceur du vêtement de Petite Ombre.
Tu te redresses violemment, laisse le nom te revenir doucement à l'esprit. 
*Elle... elle est partie. Elle m'a abandonnée.*
Et tu gémis.
« Non non non non. Reviens, Petite Ombre. Me laisse pas là, toute seule. »

Ta respiration s'accélère, tes tremblements qui avaient cessé alors que tu te balançais reprennent
Et le Cri, cet appel à l'aide, t'échappe. 
Te brise la voix, te détruit de l'intérieur. 
Et pourtant tu le prononces avec plus de force que tu n'en as jamais eu. C'est une prière, une demande. Il faut qu'elle revienne.
Il le faut.
Elle n'a pas le droit de t'abandonner là. 

« Petite Ombre, reviens ! »

• ‘til it seemed
that Sense was breaking through — •

ent‘r‘êvée

15 mars 2020, 18:14
In the End  Privé L.H. 
L'écorce lui transmet des Messages. Ils parcourent son bras, hérissent ses poils et parviennent ensuite à son cerveau, celui qui libère de la dopamine. Elle se sent bien, elle est elle même. Rien n'est présent pour Briser la communion, la force que lui transmet l'arbre.
Lydia entend un cri, aussi imperceptible que le chant de Grande Ombre tout à l'heure. Est ce que c'est la fille qui a recommencé à chanter?
Non, elle semble perdue et inquiète et ne chante pas.
La brunette a un nouveau remord d'être partie, l'Autre a besoin de soutien de sa part et un pull ne devait pas suffire. Sauf que la jeune Holmes appartient à la maison bleue et non à Poufsouffle, elle ne sacrifiera pas tout son bonheur pour une seule personne.
Lydia s'apprête à faire comme si de rien n'était et à replonger dans sa Fusion avec l'arbre mais soudain un cri cette fois distinct retentit.
Le cri lui demande de ne pas l'abandonner.

"Elle se tourne, tend sa main et invite la fille."


La première année ne peut abandonner sa Grande Ombre ainsi, elle ne peut retourner non plus près du mur. En revanche, elle peut l'inviter à faire pareil qu'elle; puiser une force nouvelle dans les ligaments du bois.
Si elles se feront prendre, ce sera ensembles au moins et elles seront liées par le mystère de la nuit.


-Viens ! hurle-t-elle pour ne pas laisser sa voix se faire piétiner par le mistral.

Lydia s'aperçoit que les deux phrases qu'elle a adressées à celle protégée par son chandail, sont des ordres claquant comme un coup de fouet.

-Tu seras mieux ici, argumente la fillette de sa voix la plus douce possible.

Il doit être onze heures et quart à présent et aucun adulte ne semble les avoir repérées. Tant mieux, plus personne qui ne viendra troubler la tempête dans laquelle les deux écolières se sont empêtrées. Le sommeil ne vient pas, il a compris que l'esprit de Lydia ne l'autorisait pas. Elle se sent d'ailleurs plus vive et vivante que jamais.

#5d9686
entre en 5ème année RP -
post-pause

23 mars 2020, 00:09
In the End  Privé L.H. 
Tu tournes ton regard çà et là, sentant la panique te gagner peu à peu. Ton balancement langoureux reprend, ta respiration s'accélère.
Elle est partie. Elle a fui. Elle s'est barrée, et t'a laissée là. Le froid t'envahit une nouvelle fois, et, comme un nouveau poignard qui s'enfonce dans ton cœur, tu serres à nouveau le sweat contre toi.
Encore mentalement épuisée par ton Cri, tu t'affales sur le sol, sanglotant doucement. 
      Tu as mal, si mal. 
      Mal dans ton cœur.
      Mal dans ton esprit.
      Mal dans tes muscles. 
      Mal partout, si mal que tu aimerais mourir pour que toute cette douleur cesse.
Elle n'a pas le droit de te laisser là. Tu as besoin d'aide. 
Tu perçois un mouvement dans l'obscurité, fronces légèrement les sourcils. Elle crie soudainement, et tu te redresses. 
Tes yeux fouillent les ténèbres, pour la retrouver. Elle t'a donné l'opportunité de la rejoindre ; saisis-la. 
Finalement, tu la vois, enfin, à la périphérie de ta vision. Loin, près des arbres. Et elle te dit de la suivre. 
Alors tu te lèves, et, lentement, te mets en marche. Ton pas est mécanique, ta démarche, celle d'une automate.
Oui, voilà ce que tu es. Une automate brisée, inutile, dont plus personne ne veut. Une automate délaissée, chamboulée, désespérée. 
Tu ne sers plus à rien. Tu te noies juste, chaque seconde, chaque heure, chaque jour davantage, dans ce puits de souffrance sans fond qu'est ton propre cerveau. 
Le temps te paraît infini, entre le moment où tu te lèves et le moment où tu rejoins Petite Ombre. Mais à partir du moment où tu te trouves près d'elle, tout te semble plus lumineux. Les Ténèbres de la nuit sont épaisses, à peine écartées par la faible lueur de Lune, mais sa simple présence éclaire tes pensées d'une douce lumière. 
Maintenant, tu n'as plus rien à faire qu'on vous voie, qu'on vous surprenne. Plus rien d'autre ne compte que Petite Ombre, qui est à nouveau là, près de toi. 
Tu tentes de discerner ses traits, dans l'obscurité, mais ne parviens pas à grand chose. Toutefois, tu as presque l'impression de deviner un sourire. Sans doute un effet de ton imagination. 
Les battements de ton coeur se sont calmés, ta respiration, apaisée. 
Alors, d'une voix douce, sans plus aucune trace de terreur, tu déclares :

« C’est beau la Nuit. »

Tu murmures, maintenant. Tu as l'impression que tes cordes vocales sont cassées, après ton Cri. Qu'elles ne fonctionnent plus correctement.
Mais ce n'est pas grave, parce que maintenant ta voix est en accord avec la Nuit, avec la Lune et les Etoiles. Elle ne brise plus l'Harmonie, et s'y ajoute parfaitement. Et cela, c'est comme un baume sur ton coeur douloureux.

• ‘til it seemed
that Sense was breaking through — •

ent‘r‘êvée

26 mars 2020, 18:32
In the End  Privé L.H. 



Image


Pomme-Les séquoias

*

Elle la voit s'écrouler doucement, toujours le pull dans les mains. Elle la voit marcher ensuite d'un pas mécanique et sans espoir; d'un pas Brisé.
Lydia a peur. Non pas une peur de l'Autre mais une peur maternelle, sentiment étrange pour ses onze ans et demi.
Car elle doit veiller sur Grande Ombre et faire attention à ses Blessures.

Elle se promet à l'instant même d'être sa lumière cette nuit. Pas une lumière aveuglante et blafarde non, une lumière pure, cristalline comme celle qui tombe des étoiles. Un éclat réconfortant et rassurant.
Grande Ombre finit par arriver, un mince sourire se dessine sur les lèvres de la brunette.
Sourire rassuré de l'avoir retrouvé, sourire soulagé de savoir qu'elle est là.
La nuit est plus accueillante, moins sombre alors que l'heure avance. Comme l'a dit l'autre jeune fille, la Nuit est Belle, son manteau Noir n'est plus menaçant, au contraire il est accueillant et entraînant.


-Oui.

C'est tout ce que Lydia peut répondre. Elle répond de la même manière que l'Autre quand elle lui a demandé si Tristesse était présente dans son cœur. La main toujours sur l'écorce, elle sent que l'arbre respire et lui répond. Un chant doux, la mélodie n'est plus la meme que tout à l'heure, quand les conifères l'incitaient à pleurer. Lydia se tourne vers Grand Ombre, enfin vers les traits qui apparaissent. Ne pas la voir renforce ce sentiment de rêve, cette fascination enfantine.
Un doute la prend. Est ce réel? Ce ciel étoilé, cette Lune majestueuse, est ce vrai?
Autant vérifier.


"Elle prend la main de l'autre, la pose sur l'arbre."


Sa compagne de fugue ressent-elle-la Fusion? Maintenant la petite Holmes a en tout cas la certitude que ce n'est pas un rêve; la main qu'elle vient de prendre est froide, blanche mais bien humaine et vivante.
Elle pose ensuite sa paume sur celle de Grande Ombre, pour faire rentrer les deux mains dans l'écorce. Le cœur de l'arbre restera sûrement inateint mais elles peuvent déjà saisir les Secrets de l'écorce.
Pour la première fois depuis le début de cette soirée, la fillette ferme doucement les yeux.

Elle n'est plus triste, elle est Heureuse.
Un bonheur particulier, onirique mais qui s'impose face à elle.
Plus de Larmes qui coulent.
Heureuse tout simplement.

#5d9686
entre en 5ème année RP -
post-pause

30 mars 2020, 00:54
In the End  Privé L.H. 
Oui, tu as peur. Oui, tu as mal. Oui, tu es triste. Oui, tu te sens vide. Oui, tu rêverais que Nuit t'emporte, là, maintenant, qu'elle mette fin à tout ça.

Mais oui, tu prierais pour que tout cela soit la réalité. La vraie, la seule, l’unique. Pas un de ces innombrables cauchemars.
Parce que oui, malgré toi, tu t'es attachée à Petite Ombre et à ses Mots-Qui-Aident.
Tu n'as presque pas vu son visage ; les ténèbres le cachaient. Tu ne connais même pas son nom. Mais tu t'en fous, parce que Petite Ombre est un secret. Un secret que tu dissimuleras au plus profond de ton cœur.
Oui, Petite Ombre est une entité de la Nuit, n'est-ce pas ? J'en suis persuadée. Elle partage avec toi ce songe, elle conservera ta douleur cachée.
Ainsi réunies, ainsi rassemblées, liées par les Ténèbres sous l'oeil impitoyable de la Lune, vous paraissez deux ombres anonymes.
Deux ombres, une plus grande que l'autre. Sous la protection du grand arbre, observées par les étoiles.
Oui, c'est beau, la Nuit. Mélancolique, poétique, rassurant, effrayant. Mais beau – terriblement beau. Emouvant, voilà le mot.
Elle remue ton âme et attiste ton cœur, Nuit. Elle t’appelle, la Diabolique, elle t’attire à elle et pourtant tu l’aimes.
Elle veut que tu la rejoignes mais tu ne peux lui en tenir rigueur. Elle ne fait venir que ceux qui le méritent, je crois.
Elle veut t’entraîner mais tu en es flattée.
Tu rêverais, un jour, de t’envelopper dans ses cieux. De dormir là-haut, de veiller sur les Ombres de la Nuit qui peuplent le monde.
Pour leur épargner toute cette peine, celle qui habite ton cœur. Même si tu ne les connais pas, tu veux les protéger.
Peut-être seras-tu une bonne Mère-Nuit, en fait. Peut-être aideras-tu les âmes en peine à retrouver leur chemin. Ou peut-être deviendras-tu toi-même une âme en peine.

Petite Ombre n’est pas un fantôme. Pas une illusion. Elle est réelle. Elle a saisi ta main, et tu sens contre ta peau la douceur de la sienne. Elle est réellement vivante.
L’arbre lui aussi, n’est pas un rêve. Son écorce est dure, rugueuse, mais tu ne t’en formalises pas ; au contraire. Te sentir en vie comme maintenant est apaisant.
T’enlève un terrible poids des épaules.
Nuit est douée, pour cela. Pour décharger des cœurs, de manière éphémère mais agréable, de la douleur. Pour que l’on se sente, un instant, bien – juste bien. Elle envoûte par ses ténèbres, elle charme par son mystère. Mais elle aide. Elle soutient.
*Petite Ombre, elle est vivante. Mais elle est comme Nuit. J’l’aime bien, Petite Ombre.*

Le battement de l’arbre, cet étrange lien qui palpite, te prend aux tripes. Te donne à nouveau terriblement envie de pleurer.
*Comme Maë…*
Oui, comme avec ta sœur. Le même lien. La même fusion. Le même amour.
Tu te perds pendant un long moment dans les méandres de ta conscience éperdue. Ne résonne comme seul son que le bruit de vos deux respirations allant de concert, et aucun mouvement, si ce n’est celui du vent dans les feuilles, ne vient perturber cette étonnante communion. 

La main de Petite Ombre sur la tienne ne fait que rajouter un peu d’intensité au moment.
Comme si tout s’était arrêté. Comme si toute la forêt, la Nuit elle-même, s’étaient tus pour vous écouter.
Une nouvelle larme coule sur ta joue, reflet de la vague qui agite ton âme. Et un fin sourire – il m’avait manqué, celui-là – étire tes lèvres.
Tu restes face à l’arbre mais ce n’est pas à lui que tu t’adresses quand tu murmures :

« Merci. »

Merci.
Pour tout. Pour ce que tu es. Pour ce que tu fais. 
Tout ça, c'est grâce à toi, Petite Ombre.
Merci.

*« Fallen angel, just let go
You don't have to be alone
Fallen angel, close your eyes
I won't let you fall tonight. »*


Oui, merci, Petite Ombre, pour cette belle Danse. Qu'elle ne soit que la première d'une longue série.

• ‘til it seemed
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ent‘r‘êvée