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10 mars 2020, 11:40
Affronter la réalité, ou presque
10 janvier 2045, @Megan Arrington


Les vacances de Noël étaient déjà bien lointain dans les souvenirs d'Ethan. Le train train des cours avait repris ses droits. Tout le monde avait sur les lèvres la nouvelle rapportée par la Gazette du Sorcier du corps sans vie de Bathilda Menford retrouvé dans une ruelle. Les discussions avaient été animées pendant le petit déjeuner, chacun y allant de son opinion. Ethan était resté silencieux. Le chemin de l'escalade de la violence qu'empruntait ce conflit le tracassait de plus en plus.

Le second cours de Défense contre les Forces du Mal de 2045 serait particulier, avait d'emblée annoncé Miss Holloway. Pour Ethan, ils l'étaient déjà presque tous, ce qui le rendit vraiment curieux de la suite. Le professeur les attendait au centre d'un cercle dessiné à la craie. Elle était accoudée à une boîte fermée. Elle leur enseigna un sort qui semblait assez facile. Ri-ddi-ku-lus, répétèrent les élèves en cœur après leur enseignante. Le garçon était joyeux de nature, il n'avait aucun mal à penser à quelque chose de positif en même temps que le sort.  Certains de ses camarades semblaient devenir nerveux, d'autres échangeaient des clins d'oeil enjoués. Comme s'ils savaient ce qui allait suivre. Ethan n'en avait pas la moindre idée.

Il ne dut pas attendre longtemps avant d'apprendre ce qui les attendaient. Les élèves allaient devoir affronter un Epouvantard. Il n'en avait jamais rencontré de sa vie mais il savait pertinemment bien ce que c'était. Il jeta un coup d’œil à Megan, assistant au cours à coté de lui, pas rassuré pour un sou. Il n'avait pas la moindre envie d'affronter ses peurs, mais alors pas du tout!

- J'espère que c'est un faux, comme au cours de métamorphose quand on utilise des peluches à la place d'animaux, chuchota-t-il à son amie.

Ethan fixait la boîte avec appréhension. Son humeur maussade provoquée par l'annonce du décès de la sorcière n'était pas l'état d'esprit idéal pour aborder le cours du jour.

Deuxième année RP
Recruteur au MERLIN
"Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !" #PouffyFamily

14 mars 2020, 10:17
Affronter la réalité, ou presque
En entrant dans la salle de cours, j’ai encore en tête les dernières nouvelles apportées par la Gazette du Sorcier ce matin même. C’est de plus en plus étrange, ce qui se passe dehors… Je n’aime pas ça. Ce sentiment est d’autant plus exacerbé que je n’ai plus aucun contact par hibou avec mes parents, sur un accord passé avec eux pendant les vacances de Noël. Du plus profond de mon cœur, j’espère qu’ils vont bien.

Sortant de mes pensées, je me rapproche un peu d’Ethan, qui ne se trouve pas très loin, et pose mes yeux sur la boîte qui nous est présentée dans ce cours. Un épouvantard, qu’il faudra contrer avec le sort Riddikulus. Penser à quelque chose de joyeux, de positif… Avant, c’était vraiment facile, mais maintenant, depuis Halloween, c’est une autre paire de manches.

Je jette un coup d’œil au Poufsouffle à mes côtés. Il a l’air tout aussi anxieux, et me partage son inquiétude. Approuvant totalement son discours, je rentre légèrement ma tête dans mes épaules.


« Ouais… J’espère aussi. », chuchoté-je en retour, sans trop y croire.

Au vu des derniers cours dispensés par Mrs Holloway, je pense qu’un véritable épouvantard se cache dans la boîte, et cela ne me rassure pas du tout. Une pensée positive, une pensée positive…

Doucement, les élèves se mettent les uns derrière les autres dans l’attente - pour certains bien anxieuse - de faire face à la créature. Restant juste à côté de mon ami et la baguette à la main, j’observe attentivement la tentative du premier élève. J’en viens à me demander quel sera l’aspect que prendra l’épouvantard quand je me tiendrai devant lui. La vie est un mystère qu’il faut vivre et non un problème qu’il faut résoudre, mais je ne peux m’empêcher d’être préoccupée par cette pensée.


« Dis, tu penses qu’il va prendre quelle forme, le tien ? », lui glissé-je, l’air inquiet.

Phrase soulignée pour la mission n°3 de la Cabane de Cristal.

6ème année RP - 17 ans - #783F04
Préfète inRP depuis mai 2047 - MERLIN (Perly) - club de courses de balais - Hel's Angels
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15 mars 2020, 17:15
Affronter la réalité, ou presque
Avec sans doute raison, Megan semblait dubitative quant au fait que l'Epouvantard pouvait être un faux. Ils furent rapidement fixés. C'était malheureusement un vrai. Un clown triste fit son apparition face à l'élève dont c'était le tour d'affronter l'Epouvantard. Ce clown n'avait rien de particulier... jusqu'au moment où un sourire s'étira sur ses lèvres. Un sourire maléfique qui découvrit des dents métalliques et pointues. Ethan en eut des frissons dans le dos. L'élève le transforma en lapin inoffensif de Pâques, qui venait justement de pondre un œuf à l'emballage multicolore.

Alors qu'ils attendaient leur tour, Megan demanda à Ethan quelle forme prendrait sa peur. Il préféra ne pas y penser et éluda la question, sachant que de toute façon ils seraient éclairés dans quelques instants par le non-être.

- J'sais pas trop... Un bulletin rempli de T? Une pénurie de desserts? dit-il pour tenter de se détendre avec un peu d'humour, sans succès. Non, vraiment, pas d'idée et... j'aurais préféré ne pas savoir... Et toi, tu as une idée?

Un vampire à quatre bras venait de faire son apparition. Il fut remplacé par un ours en peluche habillé comme un élève de Poudlard. Il en faut peu pour être heureux, ce qui facilite le lancer du sortilège qui permet de neutraliser l'Epouvantard. A quelques petites hésitations près, pour l'instant les élèves s'en sortent brillamment. Cela encourage Ethan, qui se dit qu'il n'y a pas de raison qu'il n'y arrivera pas lui aussi à garder son calme.

Phrase soulignée pour la mission n°3 de la CdC

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22 mars 2020, 20:19
Affronter la réalité, ou presque
Les mâchoires serrées, je regarde avec appréhension les différentes formes prises par l’épouvantard devant les autres élèves. Là, un clown terrifiant, ici, un vampire aux multiples bras, et voilà qu’il se retransforme en une multitude d’araignées, puis en tunnel obscur. À chaque fois, l’élève concerné parvient - parfois non sans mal - à neutraliser la créature en changeant son apparence en quelque chose de positif.

La tentative d’Ethan d’alléger l’atmosphère ne fonctionne pas trop, et mes lèvres restent pincées. Je secoue la tête en guise de réponse. Allez, il en faut peu pour être heureux, d’habitude, alors pourquoi est-ce que les derniers évènements impactent autant mon humeur ? Je revois encore la première de couverture de l’édition de ce matin…

Avançant d’un pas au passage de chaque élève, je commence à redouter de plus en plus ma rencontre avec l’épouvantard. Un frisson me parcourt le dos. En m’approchant de nouveau de mon ami, je lui détaille ma réflexion.


« J’essaie… », chuchoté-je, « J’essaie d’imaginer en quoi il va se transformer, mais ça me fait encore plus peur… Je veux pas savoir non plus… »

Du mieux que je peux, je tente de me concentrer sur les résultats du sortilège Riddikulus pour retrouver une pensée un peu plus positive, quelque chose de plus drôle. Je ne peux m’empêcher de rester admirative devant la créativité de certains élèves. Après un lapin et un ours en peluche adorables, voilà des bébés fléreurs et une plaine couverte de fleurs. Je reste un instant surprise devant une banane transformée bâton de saucisson.

« Whoah, on a vraiment des peurs différentes. », murmuré-je en avançant encore un peu.

Phrase soulignée pour la mission n°3 de la Cabane de Cristal.

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24 mars 2020, 13:41
Affronter la réalité, ou presque
Son amie n'avait pas non plus d'idée précise sur la forme que pourrait prendre son épouvantard et ne voulait pas savoir non plus. Ethan était rassuré d'entendre qu'il n'était pas le seul à flipper. Il se demanda si ses camarades qui fanfaronnaient ne se donnaient tout simplement pas un genre. Megan fit très justement remarquer que les peurs des uns et des autres sont forts différentes.

- Du moment que que c'est une bombe qui explose pour personne d'entre nous... ne trouve-t-il rien de mieux à dire, cette pensée ne le calmant pas du tout.

La file ne cessait de diminuer jusqu'à ce que son tour n'arrive. Il jeta un dernier regard effrayé à Megan avant de se lancer. Il se demanda s'il n'y avait pas un moyen d'éviter d'avoir son tour, ne sachant toujours pas ce qui l'attendait et n'ayant aucune envie de le découvrir. Mais la vie est un mystère qu’il faut vivre et non un problème qu’il faut résoudre. L'épouvantard se transforma en nuage gris diffus avant de prendre la forme d'une petite personne assise sur une chaise, les épaules affaissées, le teint blafard, toute chétive, la peau sur les os et le regard dans le vide. On l'aurait dit en mauvaise santé, malade même, seule et abandonnée de tous.

Quand les traits du visage furent net, Ethan reconnut instantanément sa petite sœur. Où était passée sa chaise roulante dans laquelle elle se déplaçait habituellement? Pourquoi ses parents ne s'en occupaient pas si elle était si mal en point? Cette vision l'horrifia. La dernière chose qu'il redoutait, c'était que sa soeur soit abandonnée de tous. Il se sentait déjà coupable de ne plus pouvoir s'occuper d'elle en étant à Poudlard, alors la voir ainsi, c'était trop pour lui.

- Mathilda? Où sont papa et maman, prononça-t-il d'une voix tremblotante de douleur. OU SONT PAPA ET MAMAN? cria-t-il, pris de panique. Aucune réponse, forcément, c'était un épouvantard, lui dit une toute petite voix tout au fond de lui. Mais oui, ce n'était pas vraiment sa sœur! Le Poufsouffle inspira et expira un grand coup, leva sa baguette, pensa à son surf et lança le sortilège avec hésitation.

- Rid... dikkulus... Aucun effet.

Il se concentra un peu plus, pensa cette fois à son surf déguisé en Père Noël, ce qui lui arracha un sourire.

- Ridikkulus! Mathilda fut immédiatement remplacé par l'objet de ses pensées. Ethan fut félicité par le professeur et, rejoignant le groupe d'élèves qui étaient passés avant lui, se retourna et lança à son amie à qui c'était le tour un regard encourageant et encore un peu ébranlé.

Phrase soulignée pour la mission n°3 de la CdC.

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25 mars 2020, 11:33
Affronter la réalité, ou presque
La réflexion d’Ethan parvient à m’arracher un petit sourire. Un épouvantard tel que celui-ci serait terrifiant, c’est sûr, mais je ne sais pas si un épouvantard a la capacité de blesser ses spectateurs autrement que par la peur. Je ne préfère pas connaître ce détail, en fait, et fais confiance à Mrs Holloway sur ce point.

Lorsque vient enfin le tour de mon ami, je réponds à son air inquiet par un regard que j’espère être le plus encourageant possible. Avec appréhension, je reporte mes pupilles sur la créature, qui cherche maintenant quelle forme prendre. Lorsqu’il se décide, je plisse légèrement les yeux, intriguée malgré tout. Sans l’avoir jamais vue, je pense rapidement reconnaître la petite sœur du Poufsouffle - Mathilda, je crois - dans un état qui fait peine à voir. Mon cœur se serre lorsque Ethan confirme d’une voix terrifiée l’identité de la fillette et le fait que la voir ainsi n’est pas normal. Je me mords les lèvres, ayant du mal à regarder mon meilleur ami être aussi ébranlé.

En observant ses tentatives pour lancer Riddikulus, je réfléchis moi-même à la forme que je souhaiterais faire prendre à l’épouvantard. Et… Je ne sais pas. Je n’en ai aucune idée. Enfin, la petite fille disparaît pour laisser place à une planche de surf déguisée en Père Noël. Cela me fait lever un sourcil : ça, c’est drôle et ridicule, pour le coup. Je lève un pouce en direction du garçon pour le féliciter.

Bon, il semblerait que ce soit mon tour, du coup. Je ne veux vraiment pas y aller… Mais la vie est un mystère qu’il faut vivre et non un problème qu’il faut résoudre. En déglutissant, j’avance d’un dernier pas.

Ma baguette serrée dans mes mains tremblantes, je regarde l’épouvantard redevenir brume, avant de progressivement se changer en journal. J’aurais presque ri de la taille imposante de l’édition de la Gazette du Sorcier qui lévite devant moi - quasiment deux fois la taille d’un journal habituel - si je n’avais pas vu la une, écrite en caractères gras.


ENLÈVEMENTS ET TORTURE PAR LES MOLDUS : LA FAMILLE ARRINGTON RETROUVÉE MORTE À CAMBRIDGE

Une photo suit le gros titre. Alors que ma vision commence à se brouiller sous l’effet des larmes qui me montent aux yeux, mon rythme cardiaque s’accélère en voyant le journal tourner sur lui-même. De l’autre côté, ce n’est plus la Gazette du Sorcier, mais bien la première page du Cambridge News annonçant presque mot pour mot la même nouvelle - à ceci près que ‘moldus’ est remplacé par ‘sorciers’.

« Non… ! », protesté-je d’une petite voix, désormais en pleurs.

Mon esprit est vide, et les mains serrées sur ma baguette, j’ai l’impression de tomber dans un puits sans fond. Ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible !

Ma baguette !

Difficilement, je reprends contact avec la réalité et je commence à y voir plus clair. Ce journal est trop grand, et ce n’est pas possible d’avoir la Gazette du Sorcier et le Cambridge News sur le même exemplaire. Encore tremblante, j’expire en chassant mes larmes et lève ma baguette devant moi. Il faut que j’arrive à lancer ce sort.


« Ri- », commencé-je, cherchant une image drôle du mieux que je le peux, « Riddikulus ! »

À mon grand soulagement, l’édition se mue enfin en une multitude de cadres photo représentant ma famille bien vivante, en train de s'amuser et de faire des grimaces à la caméra. J’aperçois même mes amis, moldus comme sorciers, dans certains d’entre eux. Encore bouleversée, je reste quelques instants à les contempler avant de m’écarter avec un petit rire. Fiou, j’en ai encore les lèvres et les mains qui tremblent.

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26 mars 2020, 16:29
Affronter la réalité, ou presque
Son amie avait eu le même genre de peur que lui. De celles liées à la famille. Ethan entra en résonance avec la peur de son amie car il était exactement dans le même cas qu'elle. Rien d'étonnant dans le contexte actuel. Les familles de Sang-Mêlé se retrouvait tiraillées entre les deux mondes et se retrouvaient dans les deux camps de ces querelles. Il leur était impossible d'y échapper. L'échappatoire de Megan fut d'ailleurs la simplicité même, la force tranquille qui balaya l'Epouvantard. C'était bien la preuve qu'il en faut peu pour être heureux: de simples cadres représentants sa famille en bonne santé, et le bonheur que cela sous-entendait pour la jeune fille.

- Hé ben, je ne peux pas dire que c'est la leçon de DFCM que j'aurai préféré... lui chuchota-t-il lorsqu'elle l'eut rejoint, n'ayant toujours pas totalement repris ses esprits. Tu penses vraiment que nos familles risquent de se faire décimer par l'un des deux camps? Ethan frissonna à cette pensée.

L'annonce dans l'édition du jour de la Gazette du sorcier du corps mutilé de la sorcière Bathilda Menford retrouvé dans la rue prouve en tout cas que les moldus sont déterminés à vouloir en découdre dans la violence. C'était vraiment une très mauvaise nouvelle. La violence appelle la violence. Comment tout cela se terminera-t-il? En bataille rangée? Il ne put s'empêcher de penser à ses parents qui venaient juste de déménager. Il espérait qu'ils étaient à l'abri. Il voulait retourner un an en arrière, quand le monde paraissait moins terrifiant.

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27 mars 2020, 15:19
Affronter la réalité, ou presque
Encore secouée par l’émotion forte que je viens de vivre, je rejoins Ethan dans le groupe de ceux déjà passés devant la créature. Mes mains tremblent, et j’ai encore l’impression d’être pétrifiée sur place. Je frissonne un coup et hoche la tête en répondant au Poufsouffle.

« Mmh. », grimacé-je, « Moi non plus. »

Je ne sais pas quel souvenir je garderai de ce cours, mais c’est pour le moment une sensation peu agréable. La question que le garçon me pose ensuite me fait réfléchir un peu plus, malgré la raideur de mes membres et mon esprit embrouillé. J’ai maintenant connaissance de ma pire peur… Qu’est-ce que cela m’apporte, à part me rendre compte de la précarité de la situation actuelle ? J’ai toujours ressenti cette appartenance à la fois au monde magique et au monde moldu comme une force, mais ces derniers temps, j’ai plus de mal à voir le côté positif de cet état de fait. Mon ami est dans le même cas que moi, sur ce point, ayant lui aussi une famille issue des deux mondes.

Et cette décision de ne plus envoyer de hibou à mes parents… Il faut bien dire que cela contribue à m’inquiéter de plus en plus. Ce qui est sûr, c’est que je ne veux vraiment pas que cette une de journal se réalise - pour ma famille comme pour celle d’Ethan, ni aucune autre.


« Je sais pas. J’espère pas. », conclus-je, l’air sombre, « Ça me fait peur, en tout cas… Et toi ? »

Il en faut peu pour être heureux, dit-on. Peut-être devra-t-on se contenter de ce peu pendant un moment. L’air inquiet, je jette un regard dehors, incertaine quant à ce qui nous attend.

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28 mars 2020, 17:42
Affronter la réalité, ou presque
Megan lui retourna sa question sans qu'elle n'y réponde réellement. Il est vrai que c'était impossible à prédire. Si l'on devait en arriver à de telles extrêmes, c'est que le monde allait vraiment mal. Ethan ferma les yeux quelques instants, s'imaginant sa famille anéantie par l'une des deux parties. Son trouble grandissait au galop avec de si sombres pensées. Il rouvrit les yeux pour se raccrocher à la réalité du moment. Il répondit enfin à Megan.

- Si ça arrive, c'est que c'est la guerre. Ce serait affreux...

C'était bien une des dernière choses qu'il désirait. La guerre est synonyme de malheur, de drames humains et de morts collatérales d'innocents. Lui, il était à l'abri dans le château, mais comment ferait le reste de sa famille? Mais est-ce qu'il ne préférerait pas être avec eux si la guerre éclatait plutôt que de rester à POudlard? Les rejoindre était synonyme de s'éloigner d'Orphéa, de Megan, bref, de tous ses amis en qui il tenait sans doute autant, maintenant que cela faisait des mois qu'il passait ses journées avec eux.

D'ailleurs peut-être qu'il se trompait quant à la sécurité qu'offrait le château. Le bal d'Halloween était là pour en attester avec des lettres de feu. Il repensa à la discussion qu'il avait eu avec Megan à ce sujet. Son amie avait été littéralement bouleversée par ce qu'elle avait vu ce soir là.

- Au fait, ça va mieux toi? Tu sais, le bal tout ça... chuchota-t-il encore plus discrètement, ne sachant pas à quel point elle souhaitait que les camarades de classe aux alentours entendent sa réponse.

Le Poufsouffle espérait que le temps avait son oeuvre.

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29 mars 2020, 14:34
Affronter la réalité, ou presque
Mon regard se reporte sur les formes que prend l’épouvantard devant les derniers élèves à passer. Elles sont encore une fois très diversifiées, mais je ne peux m’empêcher d’avoir une certaine appréhension en regardant le spectacle. Si je devais mettre des mots dessus, je dirais probablement que j’ai peur que la créature reprenne la forme qu’il a eue devant moi. Il n’y a pas trop de risques à ce sujet comme je suis assez loin, mais je détourne tout de même les yeux.

La réponse d’Ethan me fait frissonner. La guerre… Quel concept terrifiant, mais si proche de la réalité en ces temps étranges. Je ne saurais pas dire si celle-ci n’a pas déjà commencé, à vrai dire. Pas tout à fait une guerre comme dans les livres d’histoire moldus, ni comme la dernière guerre sorcière, mais une guerre mixte, un peu entre les deux. Une guerre qui fait ressortir le pire de chaque côté - le journal de ce matin en est la preuve. J’ai tellement peur…

En baissant les yeux, je hoche la tête lentement.


« Affreux… », répété-je en murmurant.

À la question du Poufsouffle, je prends un instant pour réfléchir. Ce serait un euphémisme de dire que le bal d’Halloween m’a beaucoup marquée. Même si je n’en garde que des souvenirs très flous ponctués par quelques flashs, j’ai le sentiment d’avoir changé, surtout dans ma manière de penser. Cette inflexion dans mon caractère est peut-être imperceptible de l’extérieur, mais j’ai bien senti ce chamboulement interne.

Mais est-ce que ce changement est pour le mieux ? Je l’espère. La vie est un mystère qu’il faut vivre et non un problème qu’il faut résoudre, et ce brouillard d’incertitudes est encore bien présent. Mais cela m’a déjà permis de mieux réfléchir à des certaines choses, dont mon choix de filière, qui arrive prochainement, va certainement dépendre.


« Je crois ? », grimacé-je, haussant les épaules, « J’dirais que oui. »

Les doigts encore tremblotants, je tente un petit sourire vers le garçon. Il faut dire qu’il m’a beaucoup aidée au lendemain de cette catastrophe, et je serai toujours reconnaissante pour le réconfort qu’il m’a apporté lorsque j’étais si mal.

« Merci encore, hein. », glissé-je à mon ami.

Si je pense m’être globalement remise de ce bal, j’ai encore quelques progrès à faire : j’ai bien vu ma réaction devant l’épouvantard.


« Toi, ça va ? », demandé-je en retour, regroupant beaucoup de choses dans ma question - son état général, mais aussi son sentiment par rapport à cette ‘guerre’, à sa rencontre avec l’épouvantard.

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