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25 avr. 2020, 17:59
Le feu de l'ombre  PV 
Alors que je la regarde sans filtre, une pensée me vient : c’est une gamine. C’est un souvenir, un rappel. Peut-être est-ce Aodren qui m’a parlé d’elle, je ne sais plus. Le fait est que je sais tout ce qu’il s’est passé au bal, je sais qu’elle est en seconde année et qu’elle est à Serpentard. Je le sais et tout cela n'amène qu'une pensée dans mon esprit : *c’est une gamine*, de douze ans, treize peut-être. Pourtant… Pourtant son visage, son regard, ses sourcils légèrement froncés, son maintien, ses paroles… Tout chez elle me prouve le contraire. Mon esprit aussi, mon regard ; celui que je pose sur elle n’est pas le même que je pose sur les gamins de première et seconde année, celui qui me fait dire « Ils sont sans intérêt ». Non, elle je la regarde comme je regarde les plus âgés. Pas avec respect, elle n’a rien fait pour le mériter après tout, mais comme si je lui reconnaissais la qualité de pouvoir s'élever au même niveau que moi. Cette fille, cette Alice Sangblanc n’est pas inintéressante. Elle doit avoir quelque chose, sous ce regard lunaire, quelque chose qui me donne envie de continuer à lui parler. Seule une personne, du même âge, m'a déjà fait cet effet. *Lewis* ; trop différentes, cependant.

Tout à coup, au moment où je ne m’y attends le moins, alors que mon regard se perd sur son visage et que, toute à mes réflexions, j’en oublie peu à peu ce que je viens d’énoncer, la voix de l’Autre me frappe. Je me redresse, le souvenir de mes mots me revenant brusquement. Un sourire me vient de loin, je ne sais pas pourquoi je suis amusée, mais je le suis ; je le laisse étirer mes lèvres. Sangblanc ne parle plus du tout avec l’ardeur de Celle-qui-défend, non. Ses paroles sont celles d’une personne qui est acculée. Comme si… Comme si j’avais touché un point sensible. Je serais bien en peine cependant de savoir lequel, et cela ne m’intéresse guère.

« Non, c’est pas mal, répondis-je d’une voix calme, mon sourire toujours présent. C’est même louable, mais.... C’est inutile. »

A quoi cela sert-il ? Vouloir que tout le monde se sente bien, soit, et après ? On dirait une enfant qui exprime son souhait : j'aimerais que personne ne souffre dans le monde entier. Sauf que Sangblanc n'est pas une gamine, c'est une sorcière qui a des opinions bien arrêtés, mais qui laisse des sujets idiots la préoccuper. Elle protège, peu importe le camp, mais elle ne fait pas avancer grand chose.

« C’est bien beau de vouloir que personne souffre, dis-je d’une voix lente, prenant le temps d’articuler pour ne pas bafouiller, mais ça change rien à ce qui se passe. Les Nés-Moldus et les Sang-Mêlés te remercieront pas. Et dans tous les cas, ils finiront par comprendre qu'ils ont des ennemis. Et alors ? Faut bien le savoir pour se défendre, hein. »

Je hausse les épaules et tourne la tête vers l’extrémité du couloir. La sonnerie ne tardera pas à retentir et je n’aimerais pas que n’importe qui me trouve ici. Mais je n’ai pas envie de partir, pas maintenant. Comme attiré, mon regard retrouve celui de Sangblanc.

16 mai 2020, 21:35
Le feu de l'ombre  PV 
Aelle s’amusait d’Alice, elle le voyait bien, et cela la contrariait beaucoup. Qui avait-il d’amusant, en réalité ? Rien, absolument rien du tout. La Pousfouffle se permettait même de sourire. Etait-elle en train de la prendre pour une idiote ? Alice avait certes été brusque, mais cela ne justifiait en rien cette médisance.

Voilà que les choses se précisaient : Aelle trouvait le combat d’Alice inutile. Les sourcils haussés, la jeune Serpentard regardait son aîné avec surprise. Il n’y avait rien d’inutile à vouloir défendre les autres. C’était louable. C’était gentil. Ce n’était certainement pas inutile. Pour qui diable se prenait-elle, Bristyle ? Qu’est-ce qui lui permettait de penser qu’elle détenait la vérité absolue ? Elle n’était personne pour ainsi juger les combats d’Alice.

Ce chamboulement dans les idées d’Alice n’avait fait que peu de désordre, finalement. Aelle ne savait rien, Aelle crachait un pessimisme nauséabond. C’était sombre, dénué de la moindre petite étincelle d’espoir, celle pour qui Alice avait décidé de se battre.

« Je me fiche des remerciements » cracha d’abord la petite fille en considérant Aelle avec un regard nouveau, déçu. Ce nom qui était murmuré dans les couloirs n’appartenaient finalement pas à une alliée. Aelle Bristyle était la sincérité faite femme, c’était un fait, mais ses idées étaient noircies.

Ses poings se serraient un peu alors qu’elle réfléchissait, se maîtrisant pour ne pas cracher son venin à cette fille qui se moquait, qui frappait d’un coup de pied les idéaux d’Alice. Répondre à la moquerie par la brusquerie, ce n’était pas une solution. Ce n’était jamais une solution.
Il fallait répondre intelligemment.

« Ce sont des sorciers , comme toi et moi. Ils ne devraient pas avoir d’autres ennemis que ceux que nous avons, surtout à Poudlard. Enfin, mis à part les idiots qui pensent que parce qu’ils ont du sang moldu il faut forcément leur rappeler qu’ils ne sont les bienvenue dans aucun des deux mondes. »

Ce n’était pas intelligent, finalement. Alice n’avait pas réussi à garder prisonnière cette rage qui bouillonnait dans ses veines
Alice s’écarta d’Aelle et de son horrible mot qu’elle considéra avec mépris. Bientôt, les couloirs grouilleraient d’élèves, elle ne voulait surtout pas être associée à ces mots cruels.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

02 juin 2020, 13:55
Le feu de l'ombre  PV 
Elle est en colère. Est-ce son corps qui me le dit ou sa voix qui me crache des mots ? Je ne sais pas, mais je le vois. Elle bout de l’intérieur, ses poings se serrent. Je résiste à l’envie de m’éloigner d’elle. Si elle me saute dessus, je n’aurais pas le temps de dégainer ma baguette. Je ne sais pas si je pourrais avoir le dessus dans un combat à mains-nues ; elle est légèrement plus petite que moi, mais la lueur qui fait briller son regard m’enjoint à rester sur mes gardes — elle cache peut-être son jeu.

Je ne sais pas pourquoi je reste ici à parler de ça. Ce n’est pas comme si Sangblanc et moi pouvions nous entendre. Cela se voit comme le nez au milieu de la figure qu’elle est du genre à ne pas revenir sur sa façon de penser. Elle est coincée dans sa tête, persuadée que ce qu’elle dit est l’unique vérité et elle ne comprend même pas ce que j’essaie de lui dire. Non, depuis tout à l’heure elle répète la même chose en boucle, peut-être dans l’espoir de parvenir à me faire changer d’avis, peut-être même pour me convaincre d’effacer le message qui brûle sur le mur. Ce qui serait idiot puisqu’elle peut très bien le faire elle-même. Une preuve de plus qu’elle ne sait absolument pas ce qu’elle dit : si elle était tant persuadée que ces mots devaient disparaître, elle les aurait effacé depuis longtemps. Elle n’a pas besoin de moi pour cela.

Je ne me souviens pas de la façon dont la conversation a dévié. Moi, je ne parlais que des Moldus et elle parle des Sang-mêlés et des Nés-moldus. Elle a ramené le sujet sur la table et la raison est limpide : elle a beau dire que ces gens sont des sorciers comme elle et moi, cela ne change rien au fait qu’elle les associe irrémédiablement aux Moldus. Il y a un problème dans sa façon de penser.

Les paroles qu’elle m’offre ne sont qu’une preuve de plus. Je secoue la tête de droite à gauche, incapable de retenir le sourire qui grimpe sur mes lèvres. Je suis Sangblanc du regard, me demandant si elle se rend compte de la contradiction de ses paroles.

« Je m’en fiche des Sang-mêlés et des Nés-moldus. C’est toi qui me parle d’eux depuis t-tout à l’heure. A force de répéter qu’ils sont aussi sorciers que toi et moi, je pourrais croire que c’est toi que tu veux convaincre, pas moi. »

Mes sourcils se froncent. Mon regard, lui, ne se détourne plus de Sangblanc. Je ne ressens aucune colère, seulement une légère lassitude. Et un intérêt grandissant pour cette fille qui veut se faire croire des choses. Je me rapproche de Sangblanc pour me planter devant elle, lui présentant sans peur la curiosité qui fait briller mes yeux.

« T’es pas incapable, Sangblanc. Si t’avais vraiment envie de voir disparaître ce message, soufflé-je en désignant la trace enflammée, tu l’aurais déjà fait. »

Ma voix est effroyablement lente et désagréable à entendre, mais je me force à l’ignorer. C’est de toute manière comme cela la plupart du temps, je dois me dépatouiller avec les mots, me forcer à prononcer chaque syllabe, à articuler chaque mot ; avec le temps, j’y fais de moins en moins attention, mais parfois cela me saute aux yeux et me dérange.

08 juin 2020, 23:16
Le feu de l'ombre  PV 
Elle souriait, la Poufsouffle. Cela révulsait Alice qui peinait à ne rien montrer. Etait-ce vraiment ce sourire qui la dérangeait, ou bien ses paroles ? « A force de répéter qu’ils sont aussi sorciers que toi et moi, je pourrais croire que c’est toi que tu veux convaincre, pas moi. » Alice en était muette, ses sourcils haussés par la surprise. Ca, elle ne pouvait pas l’éviter.

Non, Alice n’essayait pas de se convaincre. Elle avait cessé de penser que les Nés-Moldus et les Sang-Mêlés étaient différents d’elle, et des sorciers au sang pur. Sang Pur, pour quoi cela sonnait dégoutant aux oreilles d’Alice ? Ce n’était pas dégoutant, ce n’était pas valorisant ou dévalorisant. C’était, voilà tout. Son père l’était, et avec lui ses frères et soeur, son père, sa mère, le père de son père… et cela ne s’arrêtait pas jusqu’à la naissance du premier Sangblanc.
Alice se perdait dans ses pensées, cherchant à savoir si elle se convainquait… ou si Aelle essayait seulement de lui retourner le cerveau.

C’était cela, bien sûr. La peste.

Et là voilà devant elle, plantée non loin d’elle, bien trop près. Alice ne baissait pas les yeux, conservait son regard dans le sien. Alice n’avait pas à baisser les yeux.

Ses mots finirent d’agacer Alice. Elle jouait, Bristyle. Elle jouait avec les nerfs d’Alice comme un fléreur avec une pelote de laine. Elle disait cela avec une lenteur exécrable.
Incapable ? Sans jamais la lâcher des yeux, Alice sorti sa baguette blanche de sa poche. Incapable, manquerait plus que ça. D’un coup de poignet, l’extrémité de sa baguette planté sur la marque, Alice prononça distinctement :

« Finite Incantatem. »

Lentement, les flammes se consumèrent, se dévorèrent, jusqu’à disparaître sans un son. Là seulement, Alice baissa sa baguette.

« Je n’ai jamais eu besoin de ton aide pour effacer ça » ajouta Alice. « Je voulais seulement voir si Aelle Bristyle avait un peu de jugeote pour le faire. J’ai eu ma réponse. »

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
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22 juin 2020, 12:38
Le feu de l'ombre  PV 
Une phrase. Il n’a fallu qu’une seule phrase pour que la jeune fille attrape sa baguette — non sans me faire frémir — et fasse disparaître le message sur le mur. Je regarde la scène sans intervenir, songeuse. Je ne pensais pas qu’elle le ferait. A vrai dire, je ne comprends pas très bien pourquoi elle l’a fait. Si la situation avait été inversé, j’aurai envoyé Sangblanc se faire voir et surtout, jamais je ne serais allé dans son sens. Question de respect. Ou d’honneur. Mais elle non, et je n’arrive pas à comprendre pourquoi, je n’arrive pas à comprendre ce qu’il se passe dans sa tête.

Je hausse les épaules à ses mots et me détourne du mur pour lui jeter un vague regard.

« Pas un manque de jugeote, soupiré-je. On a juste pas le même avis, c’est tout. D’ailleurs, j’compr… Je ne comprends absolument pas le tien. Mais c’est pas très important. »

Comprendre l’avis d’Alice Sangblanc sur la place des Moldus dans notre monde ne changera rien à ce qu’il se passe en ce moment, ça n'empêchera pas les élèves d'écrire des messages sur les murs ou d'emmerder les enfants qui ne sont pas du même sang qu’eux. Cela apaiserait peut-être ma curiosité, certes. Mais Sangblanc est bien trop vive et colérique pour me donner envie d’apaiser ma curiosité aujourd’hui. Et puis je n'en ai rien à faire qu'elle ne soit pas d'accord avec moi, cela ne m'empêchera pas de dormir ce soir — ce n'est pas elle hantera mon sommeil, mais une autre fille beaucoup plus frustrante.

Au bout du couloir, une porte s’ouvre brusquement. Je sursaute et me retourne pour voir une nuée d’élèves sortir d’une salle de classe. Je grimace ; la sortie des cours. Heureusement, le message sur le mur a disparu. Ni moi ni Sangblanc ne risquons quoique ce soit.

Je me tourne justement vers cette dernière et la soumet, pendant quelques secondes, à la profondeur de mon regard sans pour autant lui dire quoi que ce soit. Finalement, ce n’était pas si mal de la rencontrer dans un couloir. Cette masse de cheveux blancs, cette peau pâle comme la mort et ses deux yeux-de-force cachent bien des choses. Et elle a beau ne pas partager mon avis sur la question des Moldus (et des messages qu’on écrit à leur propos sur les murs), je ne peux m’empêcher d’être intriguée par cette fille au pansement. Elle est bien plus complexe que la plupart des Autres de son âge.

« Aujourd’hui, c’est pas le bon moment, finis-je par dire d’une voix forte pour couvrir le brouahah, mais à l’occas’ tu devrais me donner ton avis à propos de l’expérience d’Ool d’Edgard Frewd. Je suis sûre que ton point de vue est super intéressant. »

Ce que je dis est vrai, je m'en rends compte à la seconde où je l'exprime : cela ne me dérangerait pas de passer un autre moment en compagnie de Sangblanc, à discuter de Frewd, de la magie, de son étrange façon de penser. Peut-être que la hasard nous permettra de nous croisera une prochaine fois.

J'avance de quelques mètres dans le couloir, puis finalement reviens sur mes pas pour partir dans l’autre sens. Il y a trop de monde partout, je préfère retourner aux dortoirs le temps que tous ces abrutis retournent s’occuper. J’agite vaguement la main en passant devant la jolie Blanche.

« A plus, Sangblanc. »

Et m’éloigne sans autre forme de cérémonie, l’esprit déjà tourné vers mes activités du soir. Vers n’importe quoi sauf Thalia — penser à elle me mettra en colère et je n’ai pas envie de me mettre en colère aujourd’hui.

- Fin -
Dernière modification par Aelle Bristyle le 28 juin 2020, 10:44, modifié 1 fois.

28 juin 2020, 09:07
Le feu de l'ombre  PV 
Sa baguette de bois blanc revint à sa poche, elle n’en n’aurait plus besoin. Aelle n’allait pas lui sauter dessus, de toutes façons. Ce serait idiot de sa part, avec toutes ces salles de classe. Néanmoins, Alice conserva ses doigts autour de sa baguette, ne serait-ce que pour se rassurer.

Les deux filles n’avaient pas le même avis, ça Alice on avait très bien compris. Elle avait essayé de changer celui d’Aelle, en vain. Au moins avait-elle fait son possible pour la détourné de cette... haine ? En était-ce vraiment ? Aelle semblait si tranquille, comme un vieux chat appesanti par des années de repas à outrance. A moins que ce ne soit un dragon paresseux.

Alice sursauta lorsque, non loin, une porte s’ouvrît à la volée pour vomir une marée d’élève. La journée touchait à sa fin, Alice avait agit à temps : personne n’aurait à souffrir de ces mots cruels.
Ses yeux d’argent de reposèrent sur Aelle qui, elle aussi, avait reporté son attention sur elle. Aucun mot ne fut prononcé pendant de longues secondes.

Et le silence qui s’était installé entre elles laissa place à une drôle de chose. Aelle voulait son avis sur ... l’expérience d’Ool d’Edgard Frewd ? Qui c’est ça ? Ce nom ne lui disait absolument rien, et elle devrait se faire un avis dessus pour finalement l’échanger avec Aelle ? Alice papillonnait des yeux, pantoise. Est-ce que leur échange avait plu à Aelle, en fin de compte ?

Le regard d’Alice suivit le départ d’Aelle, d’un côté puis de l’autre, sans mot dire. Rien ne lui venait, ni même une réponse à son au revoir. Et lorsqu’enfin quelque chose lui vint, Aelle s’était déjà évaporée.

« Au revoir, Bristyle. »

Le couloir se remplissait, les élèves passaient à côté d’elle sans y faire attention, se contentant de l’esquiver pour suivre leur chemin. Alice restait plantée là, ses sourcils peut-être encore un peu froncés. Aelle était vraiment une drôle de personne.

« Allons découvrir qui est Edgard Frewd » murmura Alice pour elle même en se déracinant. La bibliothèque lui en dirait plus.

Merci pour ce moment Aelle, c’était super de te rencontrer !

Sixième année RP - 741B47
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