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08 avr. 2020, 11:02
 RPG+  Un Monceau d'informations
avec @Megan Arrington
Le samedi 8 avril 2045
Au moment du petit-déjeuner, ≈ huit heures trente
Dans la Grande-Salle

2ème année


La nuit a été difficile. Et ce matin, je me suis levée avant le jour. Je le sais parce qu’en ouvrant les yeux, j’ai jeté un œil derrière les rideaux rouges qui enserrent mon lit et que dehors il faisait nuit. Même la Lune n'avait pas envie de briller ; tout était si sombre. J’ai entrouvert délicatement le rideau et ai attendu le matin, patiemment. *C’tait long* pensé-je en me levant enfin. J’ai attendu que les premières rouges montrent signe de leur réveil pour faire de même. Dans des froissements de draps, les bruits que font leur pas à moitié silencieux, les grincements de la porte de la salle de bain. Je me suis habillée précipitamment, en enfilant ma robe de sorcier sur des vêtements déjà portés la veille : un pull bleu marine et un pantalon noir et droit. Sans même attacher mes cheveux – que je préfère pourtant porter en queue de cheval – et ils traînent dans mon dos et derrière mes oreilles négligemment.

Avant de partir pour la Grande-Salle, je câline Lune encore sur mon lit. Et pense à hier. J'y ai pensé, encore et encore. Tournant et retournant la nouvelle dans mon esprit, jusqu'à m'en faire des nœuds. Pourtant, je crois n'en avoir pas fait assez. *Bordel* on ne pourra pas rentrer pour les vacances. Je déplore de ne pas pouvoir voir mon hameau tel que Cassiopée l’a anticipé et me l’a décrit avant mon départ ; une seule maisonnée dans une forêt. Je ne souris même pas en pensant à la vision plaisante que cela m’offrirait ou en pensant à la vie que je vais avoir chez Cassiopée – probablement parce que ça n’arrivera pas de si tôt. Mais ce n'est pas tout ce que je déplore ; je suis inquiète. Je grogne même, en finissant par me lever. Mon pas d’habitude silencieux se fait lourd. J’ai beaucoup pensé cette nuit. Et toujours le flot emmêlé convergeait vers une idée. *Megan*

Je sors de ma salle commune la tête embrumée par des pensées noires et le pas lourd, toujours plus lourd.

Bientôt, j’atteins la Grande-Salle. Des élèves passent devant moi et me dépassent, je les regarde atteindre la Grande-Salle avant moi, parfois dans leurs mines sombres ou leurs grimaces. Le petit-déjeuner ne m’évoque rien personnellement, je suis seulement ravie de souper le soir ; parce que je retrouve Chems. Mais ce petit-déjeuner là, je n’ai pas envie de le passer comme les autres. J’ai quelque chose à faire. *Megan*

Il faut que je la trouve.
J’entre l’air distrait – alors que je suis tout sauf cela – mais je fais attention à sur qui se pose mes yeux. Ils cherchent une tignasse blonde. Ils n’ont pas l’habitude de la chercher, cette tignasse, mais ils sont avides de la voir et se montrent efficace dans l’enquête.
Je suis, dans un coin de ma tête occupée à son objectif, surprise. Parce qu'hier, les conversations joyeuses ont été remplacées par des chuchotements silencieux et un silence presque mortel. Je n'avais pas aimé ça, bizarrement. Je n'aime pas non plus le brouhaha de ce château et ses habitants. Mais ce matin ; cette atmosphère morbide plane encore sur toutes les tables et les têtes assises là.
Je grimace.

Mais je n'ai pas perdu mon objectif de vue. Mes yeux sont des têtes chercheuses et sont à l’affût plu que jamais. Pourvu que la tignasse blonde se soit levée assez tôt.
Et bientôt, je la remarque. *Megan !* mon esprit est obnubilé par cette idée. J’inspire pour me gonfler de courage, si j’en trouve au fond de mon cœur, et avance. Elle est là, vêtue d’habits moldus qui me font prendre conscience que ma robe de sorcier est peut-être trop cérémoniale, et elle semble converser avec un garçon ou deux tout en se servant un jus de citrouille. Je ne grimace pas comme je le fais d’habitude – le jus de citrouille me répugne – bien trop concentrée pour cela. Mon air ne doit plus sembler distrait du tout.

« Hey, Megan, » je lance.

En arrivant à sa table, celle des Jaune et Noir, je prend place à côté d’elle. Je passe mes deux jambes de l’autre côté du banc et m’y assied.

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6ème année

09 avr. 2020, 17:56
 RPG+  Un Monceau d'informations
Le cœur lourd, j’entre dans la Grande Salle en traînant des pieds. L’annonce de la veille m’a ébranlée plus que je ne l’aurais pensé, et j’ai encore du mal à me dire que je ne reverrai pas Papa et Maman ni les garçons avant l’été, au moins - pire, que je n’aurai probablement pas la moindre nouvelle d’eux pendant toute cette période. À cette pensée, une angoisse me saisit, et je soupire avant de m’assoir lourdement sur le banc de la table de Poufsouffle.

Il y a encore un grand nombre de places inoccupées en ce samedi matin, et j’ai rejoint un groupe déjà installé afin de discuter un peu et de me sortir de cet état léthargique. Mais malgré tout, cette dernière décision de la direction de l’école est sur toutes les lèvres, que je veuille en parler ou non.

En me servant des haricots, des œufs brouillés et du bacon pour le petit-déjeuner, je ne peux me sortir de la tête une pensée particulière : il faut que j’envoie un hibou à Papa et Maman. Je ne sais pas comment je pourrais faire autrement, je m’inquiète trop pour eux. Aux vacances de Noël, nous avions décidé que dès mon retour à Poudlard, nous cesserions tout échange de hibou afin de limiter les risques, du côté moldu comme du côté sorcier. Cependant, cela signifie également que je n’ai pas la moindre idée de ce qui leur est arrivé jusqu’à maintenant… J’ai tellement peur pour eux - en témoigne la forme que l’épouvantard, rencontré il y a quelques mois en cours, a prise devant moi.

Toujours avec la même énergie, je prends un verre et y verse du jus de citrouille, mais suis interrompue par un mouvement du banc, juste à côté de moi. Une Gryffondor vient de s’y installer, et je reconnais rapidement Adaline, une fille de ma classe qui vient également de Cambridge, et que j’ai croisée là-bas à plusieurs reprises.


« Salut Adaline. », répliqué-je, un peu hésitante.

Je note qu’elle porte son uniforme même en ce jour de week-end, puis lève de nouveau les yeux vers son visage, intriguée. Je lui trouve l’air bien sérieux, mais peut-être est-ce l’air que nous avons tous ou presque depuis l’annonce d’hier soir. Je repose la carafe de jus de citrouille.


« Qu’est-ce qu’il y a ? », demandé-je.

Venant elle aussi de ma ville natale, j’en viens à me demander si sa famille y habite toujours, puisque le Conseil des Sorciers a fortement conseillé aux familles sorcières de s’installer dans des villages sorciers. Pour le moment, Papa a décidé de rester à la maison malgré toutes ses inquiétudes, renforçant encore les miennes. D’après moi, il attend une évolution de la situation, dans un sens comme dans l’autre. Cependant, je l’ai bien vu à Noël : le quotidien de ma famille est assez chamboulé.


« Ta famille est toujours à Cambridge ? », reprends-je avec un air inquiet, rapidement après ma première question.

6ème année RP - 17 ans - #783F04
Préfète inRP depuis mai 2047 - MERLIN (Perly) - club de courses de balais - Hel's Angels
"Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !" #PouffyFamily

09 avr. 2020, 18:59
 RPG+  Un Monceau d'informations
Je la vois jeter un œil à ma tenue – je ne le lui reproche pas j’ai presque l’air d’une tache dans cette robe de sorcier – et c’est ce qui me décide à tourner les yeux vers la table. Elle est remplie de nourriture, de toasts parfaitement grillés, à des haricots en sauce qui rayonnent de leurs assaisonnements, des gaufres, des tranches de bacon qui luisent dans leur jus ; tout ce qu’il est possible de manger au petit-déjeuner. Même si la table est parsemée d’habitants, je n’y trouve rien d’agréable. Je soupire devant tant de choses qui semblent si parfaites et mon estomac grimace. Il est noué. Megan achève de me saluer.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Me demande-t-elle, avec la gentillesse qu’on peut lire sur son visage et que je lui imagine.

J’ouvre la bouche pour baragouiner quelque chose mais rien n’en sort. Il faut que je commence par réfléchir. *Tu sais, Cambridge* répété-je dans ma tête, comme pour m’entraîner à le lui dire. Cambridge, c’est bien pour cette raison que je viens la voir. La raison pour laquelle mes pensées se sont tournées vers elle toute la nuit ; peut-être détient-elle un monceau d’informations.
Je lève la tête vers elle, lasse de tous ces plats et de cet estomac qui crie famine en même temps qu’il se déchire.

« Ta famille est toujours à Cambridge ? »

Ses mots ouvrent mes yeux en grands. *Megan* merci, cela engage vivement la conversation et je peux me garder de le faire – bien maladroitement et en bafouillant comme ce risquait de l’être.

« Je-oui. Enfin... » je commence, balbutiante.

J’agite la main comme pour dire « c’est pas grave » et je toussote pour éclaircir ma gorge qui semble bien enrouée. J’adresse aussi un sourire auquel viennent se joindre des joues rougies. Pas que j’ai honte de perdre mes moyens, mais je n’aime pas avoir l’air balbutiante ; je l’associe bien inconsciemment à de la bêtise. Et puis, elle m'a pourtant facilité les choses en n'ayant pas à introduire le sujet, je devrais me montrer à la hauteur.

« Mes grands-parents et moi y sont restés. Les autres sont partis. »

Ma phrase tombe avec ma bouche. Pourtant, ce n’est pas douloureux de penser à cela – plus maintenant en tout cas. Ce sont juste des faits. Le reste de ma famille a préféré la noirceur et l’obscurité d’une citadelle à la clarté et la verdure de notre hameau ; je ne ferais jamais ce choix. D’ailleurs, je n’ai pas reçu de hibou de mes parents – pas qu’ils m’en envoient souvent – mais j’avais imaginé qu’ils m’informeraient de leur bonne arrivée. J’hausserais les épaules si elles n’étaient pas crispées.
Des faits énoncés qui ne sont pas ceux que je veux entendre. Je veux savoir ce qu’il s’y passe, car aussi isolé, rétréci et protégé qu'est mon hameau, je ne suis pas sûre qu'il soit en sécurité. Même si je ne cesse de me le répéter ; il est en sécurité, l’annonce d’hier soir m’injecte des doutes. *Bordel* grogné-je en cherchant la bonne question à poser.

« Comment c’est ? À Cambridge ? »

J’imagine que je lui demanderais des nouvelles de sa famille avant de quitter la table, oui je le ferais.
Ma question ainsi en suspens, je commence à me demander si je n’ai pas faim. Et le nœud au fond de mon ventre semble s’être quelque peu dénoué lorsque j’ai parlé. J’hésite à prendre une assiette. Mon attention devrait être toute tournée vers Megan et les informations qu’elle peut avoir, mais mes pensées sont diffuses et éparpillées.

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6ème année

10 avr. 2020, 12:41
 RPG+  Un Monceau d'informations
Malgré mes propres inquiétudes, cela me fait de la peine de voir la Gryffondor avec un air aussi désorienté et hésitant. C’est comme si, par mes paroles, son air sérieux ne s’était en fait révélé n’être qu’une façade qui avait fini par se briser. Peut-être n’avait-elle pas envie de parler de ça, elle non plus, après tout. En la voyant bafouiller ainsi, je commence à regretter d’avoir posé cette question, et je me mords légèrement la lèvre du bas. J’en viens presque à me demander quelle était la raison de sa venue à mes côtés, si ce n’était pas ça - il faut bien dire que si nous nous connaissons, nous n’avons pas l’habitude de nous parler très régulièrement non plus.

Cependant, elle finit tout de même par répondre à ma question, avec un visage écarlate. C’est donc bien ce point qui la tourmente aussi, je suppose. Je hoche doucement la tête. Ainsi, sa famille est divisée en deux, avec une partie restée à Cambridge et l’autre dans un village sorcier, peut-être même à la Citadelle. Ce n’est pas une situation simple non plus, et j’espère pour elle qu’elle a des nouvelles d’eux, quel que soit le lieu où ils résident.

Mais sa question suivante m’indique tout le contraire, et mes yeux s’ouvrent plus grand. Je sens ma gorge se serrer légèrement en apprenant qu’elle non plus n’a pas de nouvelles de Cambridge. Avant de répondre, je baisse les yeux, serrant malgré moi ma fourchette avec un peu plus de force que nécessaire. Par Merlin, que c’est frustrant de ne rien savoir !

Relevant le regard vers Adaline, je déverrouille enfin ma mâchoire.


« Je… J’ai pas de nouvelles, je sais pas trop. », avoué-je finalement.

Pendant les vacances de Noël, la ville n’était pas en proie au même chaos qui a été depuis relayé par les journaux de plus grandes villes, comme Londres notamment. Mais c’est une relativement petite ville, et ses informations ne sont que rarement relayées par les médias nationaux. Comment savoir, dans ce cas ?


« À Noël, ça allait encore. », précisé-je, ne sachant pas si la Gryffondor était rentrée chez elle aux dernières vacances, « Mais depuis, j’sais pas. Papa… a décidé de vivre comme un moldu. Pour pas attirer l’attention. Et du coup on s’envoie plus de hibou. Au cas où. »

Je murmure presque ces derniers mots, à la fois honteuse et frustrée de ne pas en savoir plus sur la situation. J’ai l’impression d’avoir fait quelques progrès depuis la désastreuse soirée d’Halloween, mais au final, même en faisant de mon mieux, je me sens toujours aussi incapable. Il faut dire que les temps sont durs pour les rêveurs, tout me paraît si confus, si risqué… Malgré mon petit statut d’élève de deuxième année, ça reste si frustrant de n’avoir aucune prise sur ce qui se passe.

Phrase soulignée pour la mission n°3 de la Cabane de Cristal.

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10 avr. 2020, 16:59
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« Je… J’ai pas de nouvelles, je sais pas trop. »

Mes yeux et mon estomac attirés sur la table se rassemblent l'un et l'autre sur Megan. Son visage exprime quelque chose, une émotion subtile je crois, semblable à de la peine. Mes sourcils se froncent et je constate à quel point nous ne sommes rien. Nous, élèves ici. Apprenons la magie blanche dans une enceinte protégée, même plus que cela ; isolée du reste du Monde. Et nous, nous ne savons rien. *Argh* je pense, en serrant un peu mes poings – rien de bien visible ou alpaguant, je préfère rester discrète, même dans les signes physiques de mes émotions et sentiments.

Elle me regarde et alors que ma mâchoire se détend pour s'ouvrir et laisser sortir quelques mots d'une teneur certainement vague, je la vois planter un peu plus ses yeux dans les miens.

« À Noël, ça allait encore, elle ajoute. Mais depuis, j’sais pas. Papa… a décidé de vivre comme un moldu. Pour pas attirer l’attention. Et du coup on s’envoie plus de hibou. Au cas où. »

Une vague de pensées me submerge. Il y a trop de nouvelles choses auxquelles penser. Mais mon estomac se desserre et je souffle. Je me sens étrangement soulagée – bien que je n'ai strictement rien appris – et bien plus détendue. Alors je laisse le flot de pensées confuses couler.
*Noël* je n'y avais rien appris. J'étais retournée dans le hameau (qui n'est même pas vraiment Cambridge je crois) mais n'y avait rien appris. Cassiopée préfère éviter de parler de ces choses qui lui font si mal, d'une situation sur laquelle elle n'a pas de prise, de quelque chose qu'elle même ignore ; je crois qu'elle n'est pas sortie du hameau depuis un moment. Peut-être qu'elle ne sait rien elle non plus, rien de sa sécurité. En y pensant, cela pique mon cœur ; Cassiopée doit se sentir tellement faible. Mais peut-être que je me trompe et ignore tout ? Ou alors n’y a-t-il rien à apprendre ? C’est cette idée particulièrement qui me réconforte.
Et alors mes pensées prennent un autre tournant. Qu'est-ce qu'elle a dit ? *Moldu ?*

« Moldu, t'as dis ? » demandé-je, brusquemment.

Je prend un instant de plus pour réfléchir. Mais je le regrette. Déjà, mes pensées se concentrent vers cela. C'est dans ma tête un dilemme. Pourquoi ne l'ai-je pas deviné plutôt ? C'est encore à propos de ça, tout est à propos de ça. Ce fut le cas du Bal, de mes fichues vacances d'hiver, de celles-ci. *Mince* pensé-je, dubitative.

« Je ne savais pas que tu avais des moldus dans ta famille, commencé-je, pour lui expliquer la réaction brutale que j'ai eu. Mais je veux dire ; j'espère que ça va... »

Je m'accorde encore un moment, de réflexion houleuse – car portée sur un sujet qui l'est inévitablement – avant de décider de me servir une assiette. Je laisse à Megan le temps de réfléchir à mes mots. J'espère les avoir adouci avec tout le respect que j'ai pour sa personne (que j'apprécie d'une manière étrange) et surtout qu'elle voudra bien encore parler avec moi. Ce n'est pas dérangeant, elle me permet de discuter sans avoir à m'y forcer, sans avoir à prétendre ou à écourter. Ça semble étrangement simple avec elle. *C'est cool*
Un petit sourire bien compatissant vient orner mon visage tourné vers les plats dispersés devant moi. Mon estomac dénoué crie famine. J'attrape sur la pile albâtre une assiette. Immaculée, intensément blanche. Heureusement que le soleil ne tape pas sur sa surface en m'éblouissant – je déteste cela. Je me sers d'une tranche de bacon et d'une cuillerée d’œuf brouillés. J'attrape une pomme que je porte directement à ma bouche.

Magic Always Has a Price
6ème année

11 avr. 2020, 18:39
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Mes dernières pensées ayant accentué la sensation de lourdeur dans mes tripes, je baisse les yeux vers mon assiette, où gît encore mon petit-déjeuner. Il doit avoir bien refroidi, à présent, mais tant pis. Pendant que la Gryffondor est elle aussi silencieuse, semblant assimiler mes dernières paroles, je pique un bout de bacon avec ma fourchette et le fais glisser dans ma bouche. En effet, c’est à peine tiède.

Soudain, Adaline sort de son mutisme, mettant le doigt sur un détail qui vient de manière bien récurrente dans les conversations depuis quelques temps. En continuant à mastiquer, je hausse un sourcil. Si je me souviens bien, la brune n’habite pas très loin du parc où nous nous sommes rencontrées et… Je force les souvenirs à remonter à mon esprit, jusqu’à trouver celui que je cherche. Oui, elle m’a bien mentionné avoir une famille sorcière. Cependant, elle s’est déjà rendue à plusieurs reprises - au moins deux - dans ce fameux parc, donc côtoyer des moldus ne doit pas la gêner, non ?


« Mmh ? », interrogé-je, la bouche pleine.

Doucement, un doute s’insinue dans mon esprit. Et si la Gryffondor faisait partie de ces autres personnes, celles qui ne comprennent pas et ne veulent pas comprendre ? Une pointe de déception commence à faire son chemin, avant d’être brusquement interrompue par la suite de sa phrase.

Ainsi, je ne lui avais peut-être pas mentionné ce détail avant. Il faut bien dire que ce n’était pas un élément important lors de nos dernières discussions, mais que le contexte actuel l’a fait passer au premier plan. Ces derniers mois, il y a des moments où je me suis surprise à souhaiter que Maman ait eu des pouvoirs, elle aussi. Comment est-ce que cette caractéristique, que je considérais auparavant comme une richesse - la double culture, le fait de connaître les deux mondes - a-t-elle pu se transformer autant dans mon esprit ?

Relevant la tête, je me rends compte que la deuxième année a elle aussi commencé à manger. Avant de lui répondre, j’écarte de la main une mèche qui a atterri dans mon champ de vision.


« Mmh, si. », confirmé-je après avoir avalé, « Papa est sorcier mais Maman est moldue. »

Pendant un instant, je lève les yeux vers les bougies du plafond magique. Je ne suis déjà pas très sûre de la manière dont ma mère vivait tous ces évènements avant la rentrée de janvier, mais je n’en ai évidemment plus la moindre idée depuis. Et pourtant, c’est bien depuis que je suis retournée dans le château que tout s’est accéléré du côté moldu, notamment avec les allocutions du Premier Ministre. Je fronce légèrement les sourcils.

« J’crois… J’espère pour elle. Forcément, ça l’inquiète beaucoup, mais j’en sais pas beaucoup plus. »

Un sourire naît spontanément sur mes lèvres alors qu’une pensée surgit dans mon esprit, et je ne peux m’empêcher de partager ce sentiment un peu plus habituel et réconfortant avec ma camarade.

« Après, c’est une maman, c’est habituel qu’elle s’inquiète toujours beaucoup. »

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11 avr. 2020, 21:43
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«  Mmh, si » elle m'avoue.

Cela ne change rien à ce que je pense d'elle. Même si je ne sais pas bien ce que je pense du Monde moldu, je ne déteste pas spécialement ses membres. Et puis, Megan n'est même pas membre de leur Monde, elle fait partie du notre. Je ne sais pas si il est juste de parler de Mondes, alors que nous sommes finalement tous dans le même et y cohabitons – bien que très mal ces derniers temps, agités.
J'arrache un morceau de la pomme avec mes dents, et en savoure le jus qui coule déjà dans ma bouche, d'abord amer puis étrangement doux.

«  Papa est sorcier mais Maman est moldue. »

J'hoche la tête, distraitement. Mes yeux regardent Megan sans vraiment l'appréhender, je ne sais pas de quel air son visage est décoré ; pensif ? peiné ? Je croque une nouvelle fois dans ma pomme. Mes dents souffrent un peu de la résistance que le fruit leur oppose, dans une grimace. Mes billes brunes divaguent. *C'est terrible* pensé-je en me rendant compte que le père de Megan est contraint de cacher son identité sorcière tant la situation est grave. Je grimace une nouvelle fois mais cette fois ce ne sont pas mes dents qui me font mal, ce sont les échos d'une réalité qui me semble si lointaine et qui est pourtant à ma porte.
Je n'ai aucune idée de ce qui se passe dehors, de ce qui se passe chez les moldus, de ce qui se passe à la Citadelle. Et je n'ai aucune idée non plus de ce qu'il se passe chez moi. *Argh* maugrée-je, embêtée.

«  J’crois… J’espère pour elle. Forcément, ça l’inquiète beaucoup, mais j’en sais pas beaucoup plus. » continue-t-elle.

Je recouvre la vue en entendant ses mots. Comme si ils étaient une lumière à suivre. Je me suspend à ses lèvres pour l'écouter. Parce que je crois que cela m'intéresse ; autant parce qu'elle sait peut-être comment cela se passe chez les moldus et pourrait me l'apprendre que parce que je m'inquiète pour elle. *C'bizarre* mais je crois que je m'inquiète pour elle. Comme on s'inquiète pour un voisin. Affectueusement mais pas précisément.
*Mais elle sait pas* mais il n'y a pas grand chose que nous pouvons savoir, nous, depuis notre forteresse imprenable, notre piège de cristal, notre tour en verre.

Je hausse les épaules pour toute réponse. La pomme que j'avais abandonné gît dans ma main droite, nonchalamment appuyée sur la table. Je n'ai pas encore touché à mes œufs ou mon bacon, mais je le ferais bientôt. Je les zieutent avec appétit en attendant.

«  Après, c’est une maman, c’est habituel qu’elle s’inquiète toujours beaucoup. »

Mon souffle est coupé par ses mots le temps de quelques instants. Longs instants. Instants durant lesquels mon cœur s'arrache et sors de ma poitrine.
Décrire ce que je ressens est compliqué, c'est une peine tranchante et étrange. Qui me blesse profondément. Trop profondément pour que je ne puisse rien qu'imaginer à quel point. Une douleur émotionnelle, une peine infinie.
Les regards froids de ma mère sur moi me submergent. Ils sont tant. Si nombreux qu'ils ne m'apparaissent sûrement pas tous. Cela serait bien impossible. Mais je crois que c'est seulement maintenant que ça me frappe. Mais ce ne sont pas que des regards. Ce sont des attitudes désinvoltes. C'est le temps passé loin de moi. Ce sont les "je m'en vais, à demain" bien distants. C'est une relation qui n'a pas l'air d'exister[ref]. C'est une claque immense, une claque qui me saisit et me serre la poitrine, m'étouffe.
Est-ce que c'est normal ?

En regardant Megan, je peux voir dans son sourire que ce que je ressens n'est pas normal.
*Ma mère s'inquiète pas*

« Mh. »

Mais ce n'est pas un mh sec. Il est maîtrisé et peut-être même délicat. Je détourne les yeux du sourire rêveur qu'elle affiche ; probablement a-t-elle de délicieux moments mère-fille en tête là où je n'ai que de la froideur.
Je plante un peu trop fort mes dents dans ma pomme et arrache un morceau qui est à peine capable d'entrer dans ma bouche. Mais je finis par en faire façon. Je soupire.

Je me sens trop peinée, pourtant, je n'ai pas envie de me barrer. Et je remplace la peine par l'inquiétude que je ressentais si fort – même si je me suis rendue compte qu'elle était bien faible par rapport à ma peine (c'est bien là l'égoïsme de l'Homme) – à propos de tout ce qu'il se passe. Je ne pense même plus à Cambridge, seulement à elle et sa tignasse blonde. Parce que c'est plus simple.

« Et toi, t'as pas eu de soucis pour... ça ? »

Maladroite, mais je ne peux pas être autre chose. Sans la regarder toujours, je termine ma pomme en une bouchée de plus. J'attrape des couverts et entreprend d'entamer mes œufs.

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6ème année

12 avr. 2020, 21:55
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Un temps dans mes pensées, quelques souvenirs me reviennent à l’esprit, comme la fois où Maman s’est inquiétée parce que j’étais restée un peu plus longtemps que prévu chez Millie, ou encore toutes les fois où elle a travaillé à la fenêtre parce qu’on jouait dans la rue. Sur le moment, son côté mère-poule m’a parfois énervée, mais maintenant, je suis contente qu’elle soit comme ça. J’ai tellement envie de savoir comment elle va, comment ils vont, tous… Les temps sont durs pour les rêveurs, et en ce moment, je rêve sincèrement d’avoir ne serait-ce qu’une petite nouvelle de leur part.

Toujours avec mon sourire nostalgique sur le visage, j’attends une réaction positive, un petit rire de la part d’Adaline. Simplement, quelque chose pour mettre un instant entre parenthèses la complexité du monde actuel et retourner un peu en enfance. Mais rien ne vient, mis à part un simple
« Mh ».

Je tourne mon visage au moment même où elle détourne le regard, et mon expression s’efface, les coins de mes lèvres retombent lentement. Est-ce que j’aurais fait une gaffe ? J’ai toujours eu une très bonne relation avec mes parents, donc je pars généralement du principe qu’il en est de même pour les personnes que je croise. Cependant, ce n’est bien évidemment pas toujours le cas. Je ne sais pas quelle est la situation d’Adaline - elle m’a seulement indiqué que seuls ses grands-parents et elle étaient restés à Cambridge - et je baisse donc je regard, incertaine quant à la conduite à adopter. Imperceptiblement, ma tête rentre dans mes épaules, et je reprends une bouchée d’œufs brouillés d’un geste hésitant.

Enfin, la Gryffondor reprend la parole, et je lève un sourcil en ramenant mes yeux vers elle. Ça ? Oh, elle doit être revenue sur le sujet de ma Maman moldue - j’allais presque oublier. Après un instant à réfléchir, le regard posé sur mon assiette, je secoue la tête de droite à gauche en fronçant le nez. Non, je me suis déjà posé la question à plusieurs reprises, et j’ai parfois été sur mes gardes par rapport à ce que je pouvais laisser entendre par mes paroles.


« Non, ça va. », réponds-je en secouant la tête de nouveau.

Un peu de bacon et de haricots atterrissent dans ma bouche.


« J’ai eu de la chance, peut-être… », commencé-je, sans trop savoir moi-même où va ma phrase, « Ou j’sais pas si c’est de la chance, c’est normal, non ? »

Désormais, je ne suis plus sûre de ce qui est normal ou non dans ce monde. J’ai grandi avec le Secret Magique, et voilà maintenant qu’il est à terre, avec toutes les conséquences que je peux lire dans la Gazette du Sorcier. Mais je me dis tout de même que ça devrait être normal de ne pas avoir de souci parce que Maman est moldue. Décidément, je ne comprends pas la manière de penser des gens qui prétendent le contraire.

Phrase soulignée pour la mission n°3 de la Cabane de Cristal.

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"Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !" #PouffyFamily

16 avr. 2020, 16:18
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La tête plongée dans mon assiette, je ne réalise pas à quel point mon ventre est serré. Il l'est de faim probablement, car voir le contenu de mon assiette ne me dérange pas, ouvre mon appétit et me donne envie d'y mettre ma fourchette. C'est ce que je fais, en laissant à Megan les instants suffisants pour répondre. Je n'angoisse pas de connaître sa réponse, même si j'angoissais de la lui poser. Mes sensations sont parfois très égoïstes.

« Non, ça va. » me répond-t-elle.

Ma fourchette attrape des œufs brouillés distraitement, pour aller se loger dans ma bouche. Les œufs ne sont pas chauds, tout juste tièdes. Je mâche puis avale. Manger me fait un bien fou. Alors je réitère l'opération. Je m'y concentre en attendant que Megan poursuive.

« J’ai eu de la chance, peut-être… Ou j’sais pas si c’est de la chance, c’est normal, non ? »

Ma bouche qui avait été abandonnée de tout signe de joie se teinte d'une émotion nouvelle. Une grimace désolée l'orne bientôt, donnant certainement à ma figure un air pathétique. Alors je n'ose pas lever les yeux vers sa tignasse blonde. Ma fourchette continue de piocher dans mon assiette. Et bientôt vient le moment d'avaler la tranche de bacon que j'ai sélectionné – sans y faire très attention cependant – et cela m'angoisse. Je ne sais jamais comment manger ces fichus rectangles de porc, luisants de graisse et dégoulinants d'huile. Je souffle.
J'ai une conversation à tenir, et même si mon esprit s'est laissé distraire par la nourriture, j'ai toujours envie de la tenir. Sans la regarder, j'hoche la tête. *C'est normal* pensé-je. Oui, à mon sens ça l'est vraiment. Mais il y a des débiles et dans ce château et en-dehors qui ne sont pas de cet avis. Cela m'agace. Et parfois, je me demande ; suis-je certaine des convictions que j'essaie d'intérioriser ? Bien souvent, ce qui m'apparaît logique ne l'est pas pour tout le monde et ça fout le bazar dans ma tête. La retourne dans tout les sens.

« Ouais, c'est normal pour moi, » je lui répond.

Je plante ma fourchette dans mes œufs brouillés pour la dernière fois, d'une bouchée large je les termine. Avoir ouvert la bouche si grand m'a mit le rouge aux joues et m'a poussé à guetter tout autour de moi pour vérifier qu'aucune paire d'yeux ne me dévisage. Et quand je retourne à mon assiette et que je tombe nez-à-nez avec la tranche de bacon – bien ridicule toute seule dans cette immensité blanche – mes joues ne s'arrêtent pas de rougir. Je m'imagine déjà devoir ouvrir la bouche plus grand pour y enfourner la tranche de bacon. C'est pour ça que j'avais arrêté d'en manger le matin, mais ça faisait si longtemps que je n'en avais pas eu sous les yeux que j'avais oublié ce détail.
*Bordel* pensé-je, pourquoi je ne pense qu'à ce que je mange ?
Je lève la tête vers elle. Je ne saurais dire si sa mine est triste.

« Mais les gens sont bêtes. »

Mon cœur se met à battre vite.
*Moi la première !* je m'exclame à l'intérieur. C'est une exclamation qui résonne à mes oreilles alors même que je ne l'ai pas prononcée. *Quelle débile* grogné-je. Mes sourcils se froncent, alors que je détaille un instant le visage de Megan. Un sourire naît discrètement.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 18 avr. 2020, 11:19, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

17 avr. 2020, 22:56
 RPG+  Un Monceau d'informations
Mes yeux, accaparés par ce qui reste de mon petit-déjeuner, se tournent finalement vers Adaline en attendant sa réponse. Elle a désormais un air attristé qui m’oriente quelque peu sur sa réponse, mais aussi sur la réalité du monde qui nous entoure. C’est normal pour moi, ça a l’air d’être normal pour elle, mais ce n’est manifestement plus si normal pour beaucoup de personnes. Avec un soupir inaudible, je reprends une bouchée d’œufs brouillés.

La Gryffondor finit tout de même par me répondre oralement, confirmant ainsi l’impression que j’ai eue un instant plus tôt. Cependant, cette simple phrase, prononcée par une camarade que je connais encore relativement peu, me bouleverse bien plus que je ne l’aurais pensé, et je sens une chaleur se répandre du creux de mon ventre dans tout mon corps. C’est comme si, juste par quelques mots, j’avais obtenu une certaine validation.

Ethan, avec qui je passe une grande partie de mon temps, a lui aussi une mère moldue, et il est plus naturel que nous pensions la même chose à ce sujet. Je devine que la deuxième année, elle, a une famille sorcière, ce qui apporte à mes yeux un autre éclairage sur ses paroles. Un sourire nait sur mes lèvres, et ne pouvant le ravaler, je le tourne vers Adaline, découvrant ainsi son visage écarlate.

La tête vers son assiette, elle continue sa phrase, et je hoche la tête en réponse. Elle met des mots sur ce que j’ai déjà pu penser à plusieurs reprises.


« Ouais. », commencé-je à voix basse, « J’trouve aussi, parfois. »

Ma main se tend vers ma boisson - du jus de citrouille - et j’en prends quelques gorgées avant de poursuivre.

« C’est peut-être bête, mais ça me fait plaisir, ce que t’as dit. », avoué-je, un sourire de retour sur mon visage.

Pendant un instant, j’oublie presque l’origine de notre discussion, et je repense à notre rencontre, à Cambridge, quand tout me semblait - et était, très probablement - si normal. Malheureusement, cette rêverie sur ma ville natale me fait rapidement revenir les pieds sur terre. Si le banc avait eu un dossier, je me serais certainement affalée dessus. Mais ce n’est pas le cas, et je me contente de courber un peu le dos, de mettre un coude sur la table et d’appuyer ma tête dessus. Ainsi tournée vers Adaline, je l’observe l’espace de quelques secondes.

« C’est fou que… Tout ça, là, ça fait qu’on est plus trop en sécurité à la maison. Qu’ils doivent nous garder à Poudlard, qu’ils nous obligent, même. »

En parlant, j’essaie de mimer, sans grand succès, la signification de ma phrase. Je trouve ça assez étrange, tout de même, de me confier sur ce sujet à cette camarade que je connais si peu. Cette attache que nous partageons toutes les deux nous relie plus que ce que j’aurais cru, au final. Il faudra quand même que j’aille trouver mon meilleur ami plus tard, je pense.

6ème année RP - 17 ans - #783F04
Préfète inRP depuis mai 2047 - MERLIN (Perly) - club de courses de balais - Hel's Angels
"Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !" #PouffyFamily