Alaska semble réellement s'inquiéter pour ta santé, ce qui te touche. Elle aurait simplement pu venir voir comment tu allais puis repartir mais non, elle appuie bien sur le fait qu'elle restera à tes côtés tant que tu en auras besoin. Seulement, tu sais que l'entrainement ne va pas tarder à commencer et tu n'as pas spécialement envie qu'il soit annulé par ta faute. Tu allais dire quelque chose, quand tu vois ta capitaine se coucher sur le lit et tirer le rideau. Un peu étonnée, tu regardes le plafond en espérant que la troisième année dise quelque chose de plus mais ce n'est pas le cas.

Tu fronces les sourcils, cherchant à comprendre ce qui lui arrive. Tu doutes d'être aussi importante qu'elle le prétend pour qu'elle accepte de rester à tes côtés, sans rien faire et ce, à la place d'un entrainement de deux heures dont vous avez grand besoin. Tu te redresses et tu attrapes le verre d'eau pour boire une ou deux gorgées.

- Tu es sûre de ne pas vouloir te rendre à l'entrainement ? Faut pas que tu te sentes obligée de rester ici, hein... dis-tu, un peu coupable.

En te penchant pour remettre le verre sur ta table de nuit, tu vois la boite de chocolats, ou plutôt, la boite sans chocolat. Tu pouffes d'étonnement et tu lui demandes, d'une humeur taquine :

- Attends... T'as tout mangé ?

Tu regardes vers elle mais tu sais que tu ne pourras pas en savoir plus tant qu'elle ne te parle pas ou qu'elle n'ouvre pas le rideau. En y repensant, tu te disais bien que son teint était un peu pâle mais tu ne pensais pas que c'était pour cette raison, tu accusais la lumière jaune de l'infirmerie.

Tu connais que très peu ce sentiment d'être allongé sur un lit d'infirmerie, et attendre que la douleur passe grâce à d'anciens remèdes. Mis à part quelques rhumes, et la nuit du 31 octobre, tu n'as jamais été malade à en souffrir, comme tu en fais l'expérience aujourd'hui. Tu as l'impression d'être le cobaye du karma, et c'est lui que tu insultes, à la place de te remettre en question.

« Mais non j'ai seulement mangé la moitié, la boîte était déjà entamée ! mens-tu effrontément, toujours couverte de honte. Et puis ils avaient un goût bizarre ces chocolats, il y a quelque chose à l'intérieur qui m'a retourné l'estomac, j'y suis peut-être allergique... » Sur ta peau, aucune réaction n'est présente : pas de plaques rouges, de petits boutons, ni quelconque traces. Mais ça, Lili ne le voit pas et ne peut pas le confirmer.

Tu n'as pas l'air de te sentir coupable, ni même gênée de mentir à ton amie, car il est hors de question que ta fierté en prenne un coup. Ta priorité est de lui faire croire que tu dis la vérité, coûte que coûte.

« Par contre je suis vraiment obligée de rater l'entraînement d'aujourd'hui, les Crocheers ne peuvent pas me voir dans cet état là, j'ai des plaques rouges de partout c'est immonde ! » dis-tu sur le ton de l'affolement. Par précaution, tu sors ta baguette que tu pointes vers le rideau en pensant déjà à un sortilège qui l'empêcherait de s'ouvrir. Ou s'il le faut, tu te lanceras un sort pour faire apparaître des pustules sur ton visage.

Alaska ne le voit pas, mais tu fronces bien trop les sourcils pour que tu prennes tel quel les paroles de la préfète. Tu es persuadée d'avoir vu la boite pleine lorsqu'elle l'a ouverte, elle ne pourra pas te faire croire le contraire. Pourquoi cherche-t-elle à cacher la vérité ? Tu aimerais bien tirer ce rideau pour le lui demander en plantant tes yeux dans les siens mais tu trouverais cela bien impoli.

- Alaska.. Pourquoi tu me mens ? T'as mangé toute la boite, hein ?

Tu prends ta tête dans tes mains, soufflée par ce qu'il vient de se passer : A tous les coups, la troisième année a mangé tous les chocolats et est dans le même état que toi. Seulement, elle ne veut pas que tu sois au courant, certainement parce qu'elle se moquait, gentiment, toutefois, de toi, et maintenant, tu pourrais faire de même.

Tu t'assieds en tailleur, devant le rideau, te demandant bien ce que tu pourrais faire. Tu as une main sur ton ventre, celui-ci est encore bien ballonné mais cela ne t'empêche pas de réfléchir.

- Tu sais, ça me fait bizarre de parler à un rideau, tu veux bien que je l'ouvre ? Je ne jugerai pas tes plaques rouges, promis.

Tu n'es même pas certaine que cette allergie soit réelle mais bon, autant jouer la taquinerie du début à la fin. L'ironie est une chose que tu connais bien, tu peux remercier ton grand frère pour ces années d'entrainements et de pratique.

Comment pouvais-tu penser réussir à berner Lili avec cette histoire de boîte à moitié vide ? Les chocolats ont été précieusement emballés dans un ruban, et tu les as ouverts sous son nez quelques instants plus tôt. Néanmoins, tout n'est pas perdu, il te reste encore la version de la réaction allergique, et quand elle demande d'ouvrir le rideau pour te parler, tu pointes ta baguette sur ton bras libre pour lancer Furunculus en chuchotant. Immédiatement, ton corps se recouvre de boutons, et ta peau devient légèrement rouge autour d'eux.

« Heu oui si tu veux, mais n'aies pas peur. mets-tu en garde ta coéquipière en même temps de cacher ta baguette sous ta jambe, alors que le rideau glisse sur le côté pour dévoiler ton corps allongé. Ce n'est pas beau à voir hein ? »

Tu te répugnes toi-même en regardant l'état de ton bras, et tu ne te dis pas que tu vas trop loin pour si peu. Mais, la machine du mensonge est en marche : ça commence par un petit bobard de rien du tout, qui grossit de plus en plus, et qui finit par avoir un gros impact auquel on ne s'y attend pas. Avouer la vérité dès le début aurait été beaucoup plus simple, mais il est trop tard, pas de retour en arrière possible.

Sous tes furoncles, se cache une jeune fille avec un profond embarras et une envie de déguerpir à toute vitesse. Mais sais-tu au moins comment soigner ta peau ?

Toujours assise en tailleur, tu ouvres doucement le rideau afin de porter à nouveau ton regard sur Alaska. Effectivement, les boutons qui recouvrent désormais son bras ne sont pas beaux à voir. Tu restes perplexe face à tout ça.

- Mais..

Tu marques une pause, bien nécessaire pour le coup. Décidément, tu ne comprends rien. Que s'est-il passé ? Ce n'est pas normal. Enfin, tu crois.. ?

- Tu ne savais pas que tu étais allergique au chocolat avant ? Ça m'a l'air sérieux pour le coup. Comment des boutons aussi gros ont pu apparaitre en si peu de temps ? On ferait mieux de demander à l'infirmier un onguent car..


Tu as un mouvement de recul, comme si tu venais de comprendre ce qui se passe. Enfin, pas totalement, évidemment, tu n'es pas incollable en sorts mais en potions, si. Le remède contre les furoncles, tu le connais très bien, surtout que tu l'as étudié en première année, mais tu ne sais pas qu'un sort pour créer des furoncles existe.

- Euh, depuis quand du chocolat fait apparaitre des.. furoncles ?

Ton regard est plein d'incompréhensions mais il indique bien que tu cherches à avoir une réponse, une vraie. Tu n'es pas calée en médecine, contrairement à ta soeur mais cela ne veut pas dire que l'on peut aussi facilement te rouler dans la farine.

- Pourquoi tu ne m'as pas répondu avant, quand je t'ai demandé si tu me mentais ? C'est toujours le cas ?

Mentir, encore. Tu continues de nier, et d'affirmer qu'il s'agit d'une réaction allergique. Tu exprimes une chose fausse sans te rendre compte des conséquences qui pourrait être néfaste concernant ta relation avec Lili. Les questions se posent, tu es tiraillée car d'un côté tu as envie de tout lui avouer, l'honnêteté se perd de plus en plus, alors qu'elle est si précieuse. Mais d'un autre, tu te dis que si elle n'est pas au courant de cette tromperie et que tu lui caches la vérité, elle ne pourra jamais t'en vouloir pour une chose qu'elle ne peut pas savoir, alors votre amitié restera intacte.

« Je... en fait je... c'est une allergie qui est sûrement tardive, voire soudaine. Il y a deux ans, je n'étais pas non plus allergique aux pollens et pourtant, j'ai les yeux aussi rouges que ceux d'un Noir des Hébrides, et mon nez me gratte de plus en plus quand les beaux jours arrivent. » affirmes-tu en croisant les bras, comme pour l'accuser d'avoir des doutes sur toi.

Sur ces mots, les furoncles sur ton corps triple de volumes, puis tu ressens une sensation désagréable, une sorte de brûlure, comme si un Boutefeu chinois avait craché du feu sur ta peau. La douleur n'est plus soutenable, tu as du mal à la supporter et tu gémis en même temps de te tordre dans tous les sens sur le lit blanc.

« Qu'est-ce que... tu adresses un regard soucieux à ton amie, après avoir constaté l'état de ton bras qui s'aggrave, le sortilège que tu as lancé n'a sûrement pas été prononcé avec assez de conviction, ou alors beaucoup trop, ce qui l'a rendu puissant. Aussi puissant que le battement d'ailes d'un Magyar à pointes. Lili... » dans le ton de ta voix sonne la détresse, tu as peur des effets escomptés et pour ta santé.

Mots en italique pour le jeu : La première tâche.

Tu te doutes bien qu'elle te ment et cela ne te plait pas vraiment mais tu préfèrerais connaitre ses raisons plutôt que de te brouiller avec elle : Tu n'aimes pas les disputes, tu les évites le plus possible mais tu dois dire que tu n'aimes pas pour autant qu'elle te pense naïve, vu comment elle s'enfonce de plus en plus. L'allergie, tu aurais pu y croire, même si tu aurais été quelque peu perplexe mais là, ton amour pour les potions t'a aidé à te rendre compte que ce n'était pas le cas.

En la voyant croiser les bras, tu roules les yeux, comme pour lui montrer que tu te doutes bien que son bras n'est pas le problème principal. Tu souris légèrement, prête à lui faire comprendre que tu n'es pas dupe :

- Si tu vas aussi mal, ce n'est pas à cause de cette allergie, j'en suis certaine. A tous les coups, tu as mangé tous les chocolats et tu es dans le même état que moi ! Je suis moi-même allergique aux bijoux en or et la première fois que j'en ai porté, les boutons n'étaient pas comme ça. Ça ce sont des furoncles qui..

Tu entends la troisième année t'appeler, comme si elle avait urgemment besoin de toi. Tu regardes son bras, l'état de celui-ci s'aggrave. Tu sais qu'il faudrait lui administrer l'antidote au plus vite mais, bien que tu saches le confectionner, tu ne te balades pas avec un pot de ce remède, surtout pas quand tu es en plein séjour à l'infirmerie.

- Euh.. Il faudrait l'antidote. Si c'est bien des furoncles, sinon, je ne peux pas t'aider. L'infirmier doit sûrement en avoir.

Peut-être que, maintenant, la Serpentard se rendra compte qu'il y a un temps pour arrêter de mentir ?

L'antidote, l'infirmier ? Hors de question qu'il te le donne, ce serait une bien trop longue histoire pour lui raconter comment tu as pu te retrouver dans cet état. En potion, Lili s'y connaît et tu ne le sais que trop bien, c'est elle qui pourrait t'aider en confectionnant le remède grâce au chariot d'infirmerie rangé en face de leur lit.

« Aide moi... supplies-tu en regardant l'enveloppe extérieure de ton corps avec effarement. Puis, tu pointes du doigt le chariot avec les fioles et les bocaux contenant des ingrédients de potion : tu crois que tu pourrais le faire ? Tu connais la préparation de l'antidote ? »

Tu n'en dis pas plus sur ton mensonge, car la seule chose qui te préoccupe maintenant c'est ton épiderme. Les explications viendront après, ta priorité est de trouver un moyen de te soigner et si ton amie n'en est pas capable, tu seras contraint de demander à l'infirmier. La sensation physique devient de plus en plus pénible, tu espères que Lili soit coopérative mais tu sais aussi qu'il n'est sûrement pas autorisé de toucher à ce fameux chariot.

Sera-t-elle capable de contourner le règlement pour une simple petite potion ? Tu tentes le tout pour le tout en exagérant la douleur, afin de toucher son empathie. Tu veux qu'elle s'identifie à toi, dans ce que tu ressens, et tu plisses les yeux sous le coup des brûles provoquées par les furoncles.

Tu comprends assez facilement que la Serpentard n'a pas envie de se tourner vers l'infirmier mais c'est pourtant la seule solution que vous avez devant vous : tu sais préparer cette potion, c'est bien vrai mais tu ne vas pas te servir sur le chariot, d'autant plus que tu n'as pas tout le matériel qu'il faut avec toi. Comment justifier ton départ de l'infirmerie alors que tu devais encore y rester ? Non, ce sont des risques inutiles.

Tu te remémores toutes les étapes de la potion, comme pour t'assurer qu'il y a une raison qui fait que la préparer sur le moment est inutile : cette potion prend un peu de temps à être confectionnée et si Alaska a réellement mal, ça ne servirait à rien de la faire toi-même.

- Il faut que la potion mijote pendant 40 minutes, c'est trop si tu as mal. Non, le mieux c'est vraiment de demander à l'infirmier de s'en charger. En plus, il manque les limaces à corne.

C'est à Alaska de voir, à présent mais une chose est sûre, tu ne prépareras pas cette potion : même si elle fait peine à voir, ton aide à ce niveau-là serait inutile et une vraie perte de temps, en plus de recevoir, à coup sûr, une punition. Tu te vois mal aller chercher tout ton matériel dans ta chambre et revenir comme si de rien n'était alors que tu es encore un peu malade. Autant laisser les personnes qualifiées s'en charger.

40 minutes ?! Tu ne pourras pas tenir, sous l'action de ton sortilège les furoncles augmentent considérablement de volume et il te faut avant tout un calmant. Tu t'apprêtes à appeler l'infirmier pour qu'il tranquillise ton état, mais ton regard fixe la porte de sortie et une autre idée te vient en tête... tu es rentrée ici en tant que simple visiteur, tu n'auras aucun mal à ressortir comme tu es venue.

« Ce n'est pas grave, professeur Xarinez m'aidera. A plus tard ! D'un bond, tu descends de ton lit en laissant Lili sur le sien, et tu caches ton visage du mieux que tu peux pour que l'infirmier ne remarque pas ta peau. Ce dernier est occupé à soigner un élève de Gryffondor, alors tu profites de cet instant pour lui adresser un mot avant de détaler dans le couloir et te rendre aux sous-sols. Je m'en vais, au revoir. »

Ta voix était hésitante et ton pas se fait de plus en plus lourd car même si ton plus gros problème reste les furoncles, tu as encore mal au ventre à cause des chocolats. La précipitation de ton départ de l'infirmerie accentue la douleur et tu as mal partout : les escaliers sont une torture. Les gens qui te croisent parlent à voix basse, ont parfois un mouvement de recul par surprise et même si tu as de la chance que personne ne te reconnaisse pas, certains hésitent. Tu entends :

« Ce n'est pas la préfète de Serpentard ? »

Fin du RP pour moi, merci !