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16 août 2020, 17:29
La Porte des Échos  PV + 
La fille aux Mots glacés est partie, sans rien dire, en courant. Lâche. C’est qu’une lâche. Comme moi. Pourquoi fuis t’Elle ? A t’Elle peur ? De moi. De ce que je suis devenue. Elle a peur de la morte, du monstre. Dois-je lui en vouloir pour ça ? Elle a glacé mes émotions, je ne ressent plus rien si ce n’est la douleur. Au fond, elle est pareille au souffle de vent qui attise l’incendie de mon cœur. Elle n’est pas la cause, mais c’est Elle qui a tout empiré avec ses Mots glacés. Sans Elle… Sans Elle ? Est-ce que cela aurait été différent ?

Brise !

Cet ordre fuse, impérieux, du plus profond de mon âme. Il explose dans ma poitrine et un sentiment indescriptible me prend toute entière. L’explosion fait fondre la glace, je n’ai plus froid. Je bous. Mais la douleur n’est pas partie, au contraire, amplifiée, elle brouille mes sens. Je sens inexplicablement mes poumons se remplir d’eau, je me noie. Ça brûle. Je tousse. Mais aucun liquide ne sort. Rien que de la tristesse. Tristesse qui agit à la manière d’une mer déchaînée qui me rejette encore et encore sur les rochers. Une force contre laquelle on ne peut pas lutter. Je ne suis qu’une simple spectatrice de ma propre mise à mort.

Une goutte tombe sur ma joue, comme lorsque j’étais encore vivante, avec ma famille à Londres, je laissait les gouttes de pluies s’écraser sur mon visage. Parfois je m’allongeais par terre et je regardais les nuages gris m’envoyer leurs munitions. J’étais plus forte qu’eux, ils avaient beau me bombarder, j’étais la plus forte, je leur résistait. A présent se sont des larmes, celles qui coulent sur le visage, mais aussi celles qui coulent dans le cœur. Elles, je ne leur résiste pas, je sais qu’elles sont plus fortes, ce sont elles qui contrôlent mes pensées, contractent mon cœur. Elles gagnent. Quoi que je fasse. Systématiquement.

Brise !

Si je hurle tout explosera, dans mon corps, dans mon âme et tout autour. Briseur et Brisée. Mes doigts se contractent sur le manche de l’instrument, je sens les cordes s’enfoncer dans la paume de ma main. Je me lève. “Tu..T’es mort...” Je sanglote maintenant, les mots sortent tous seuls de mes lèvres pour rendre plus réel ce qui l’est déjà trop. “Pourquoi t’es mort ?” Je hurle, pourtant je sais que je suis la seule responsable, que c’est moi le monstre. Je sais que c’est moi la morte, mais je continue de hurler. “Pourquoi t’es mort ! Putain pourquoi !”

Mes membres agissent sans moi, mes bras jettent le violoncelle par terre. De toute leurs forces. Il se fend sur toute sa largeur. Brisé. Lui aussi. Mais je ne peux plus m’arrêter, les poings, les pieds. Je m’effondre, mes genoux percutent le sol, puis mes coudes. Je prends ma tête dans mes mains. Rouges. Pleines d’échardes. Les éclats de bois les ont meurtries. Je n’y prête pas attention, ne compte que les larmes et la douleur qui envahit mon être. Je ne veux plus être moi. Disparaître.

Mon violoncelle… Qu’est ce que j’ai fait ? Bordel qu’est ce que j’ai fait ! La Peur m'envahit toute entière, coule dans mes veines comme du poison mortel. Elle fait de moi son esclave incapable de me reprendre. Je me relève, tremblant de tous mes membres. Et les larmes coulent. Des sanglots étouffés s’échappent de ma gorge. Qu’est-ce que j’ai fait ? Un Silence implacable prend sa place, celui-là n’est pas agréable, il brise. Je crois que je hurle mais je ne m’entends pas. Qu’ai je fait ?

Alors je fuis. Laissant tout en plan. L’archet gisant dans l’herbe et le violoncelle en morceaux. Je fuis. Lâche. Comme Elle. Brise.




Je n'avais pas prévu cela pour ma Protégée, cette Danse à pris une tournure terrible à laquelle je ne m'attendait pas. C'était douloureux mais c'était beau. Entrelacer nos mots a été extraordinaire pour moi, je ne pourrais jamais assez t'en remercier, Incroyable Plume. J'espère de tout mon cœur que nous écrirons à nouveau ensemble, ce serait pour moi un plaisir infini.
Un seul mot, le plus important, je te l'offre lui et toute la sincérité que je possède,
Merci.

Soucis IRL : Absence presque totale en ce moment, retard Rp. Privilégiez les hiboux si besoin.
« Il y a un moment où les mots s'usent. Et le silence commence à raconter » -Khalil Gibran-