12 novembre 2044

Suite de ce rp

Après la proposition de Rose à Ella de sortir une nuit ensemble à l'extérieur du château, Ella avait proposé à Rose une sortie nocturne le week-end suivant le mercredi 9 novembre 1944. Rose avait accepté avec enthousiasme et avait hâte.

Ella lui avait donné rendez-vous dans les couloirs pour faire le trajet ensemble jusqu'à l'endroit de leur sortie. Rose ne savait pas encore où est-ce qu'elles iraient, mais elle faisait confiance à Ella.
Elle avait vraiment hâte. Ne pas respecter les règles, Rose aimait ça. Ce n'était pas forcément dans ses habitudes quotidiennes certes, mais il lui était déjà arrivé nombre de fois d'enfreindre le règlement sans peur de représailles. Elle était une rebelle dans l'âme, malgré son image de petite fille modèle qui suit à tous les cours et qui travaille avec acharnement. Elle trouvait cela excitant de ne pas respecter les règles.
Après avoir lu une biographie sur la célèbre Hermione Granger, Rose se retrouvait vraiment dans elle, sauf pour la rébellion et son caractère joueur et malicieux. Elle était cependant une bonne élève comme elle, adorait lire et était très curieuse.

Rose allait être en retard, mais elle voulait terminer de lire son livre sur la pâtisserie magique. Après avoir fini sa page, elle se changea discrètement et enfila son t-shirt, son pull, un pantalon et des chaussures, sans oublier de prendre sa baguette avec elle, et fila discrètement au lieu de rendez-vous. Elle marcha à pas de loup dans les couloirs en s'approchant du couloir où l'attendait Ella. Elle vit la jeune fille au loin, adossée au mur qui vérifiait d'un coup d'oeil à droite, puis à gauche, si un professeur n'était pas dans les parages et elle guettait l'arrivée de Rose.
Rose s'approcha d'Ella, et lui dit en parlant tout bas :

"Salut, tu vas bien ? Alors, on va où ?"

Ella sursauta en entendant la voix de Rose. Rose rit.

@Ella Davis

Pourquoi lui ai-je proposé cela ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? A présent, je vais devoir faire la conversation, en pleine nuit, avec une inconnue. Bravo, Ella ! Mais… Rose n’est pas tant une inconnue que ça. Nous avons discuté, mercredi soir. Qui me dit qu’elle ne va pas me trahir, elle aussi ? Qui me dit que ça n’est pas un piège, qu’elle ne va pas se moquer de moi ? Personne. Car je l’ai toujours su, si je veux paraître forte, je ne dois compter que sur moi-même.

Pourtant, je n’en fais rien. Il est bientôt minuit et quart. De mon dortoir, je peux entendre de nombreuses voix provenant de la salle commune ; elle n’est pas encore totalement vide -après tout, on est samedi-. J’enfile un sweat noir, attache mes cheveux en chignon et descend les escaliers à pas de loup. Les couche-tard parlent entre eux, et je peux me faufiler jusqu’au tableau de la grosse dame, qui me lance un regard réprobateur.

Bientôt, je peux sentir la différence de température entre les couloirs de pierre et la salle commune, où un feu ronronne dans la cheminée. Je frissonne un peu, rentre mes mains dans mes manches et fais quelques pas avant de me caler contre un mur. En attendant Rose, je reste sur mes gardes, à l’affut d’un quelconque signe qui pourrait me signaler une présence humaine. Malheureusement, mon ouïe doit me faire défaut, car je n’entends pas la Gryffondor approcher.

- Salut, tu vas bien ? Alors, on va où ?

Je sursaute, effrayée, et soupire de soulagement en m’apercevant que ce n’est qu’elle. Est-ce que je vais bien ? Bonne question. A vrai dire, je ne crois pas que l’on me l’ait déjà posée. Son rire m'arrache un sourire; elle a l'air tellement... joyeuse. J'aimerais tant être comme ça.

- Hum. Oui. Toi ? Euh, on va au lac, si tu veux.

@Rose Taylor

Ella répondit, encore un peu surprise :

- Hum. Oui. Toi ? Euh, on va au lac, si tu veux.

Le lac ! C'était l'endroit préféré de Rose. Elle était très heureuse à l'idée d'y passer du temps.
Rose lui répondit en essayant de calmer sa joie pour ne pas faire trop de bruit :

"Oui, ça va très bien. Oh, oui, c'est super ! J'adore cet endroit. J'aime bien entendre le bruit de l'eau, je trouve ça apaisant, même si il y a un tas de créature dangereuses sous l'eau. On y va ?"

Rose avait hâte. Mais il fallait faire vraiment attention à ce que les professeurs ne les voient pas. Ella n'était pas aussi enthousiaste que Rose, du moins, elle ne le montrait pas. Ella était une jeune fille calme et solitaire. Au premier abord, elle pouvait paraître froide et distante, mais au fond, c'était une personne très gentille et originale. Elles étaient très différentes l'une de l'autre, mais avaient tout de même des points communs : c'étaient des jeunes filles passionnées, qui pouvaient paraître un peu bizarre au premier abord, et elles étaient très gentilles et douces à la fois.

Les deux jeunes commencèrent à marcher en direction du lac, sans faire de bruit et en évitant les endroits fréquentés. Ella guidait Rose car celle-ci avait l'habitude de sortir la nuit, alors elles connaissait es endroits où il ne fallait pas passer car ils étaient trop fréquentés ou occupés par des professeurs.

@Ella Davis

Rose semble satisfaite de ma réponse, car un grand sourire se dessina sur son visage. J’ai toujours aimé voir les gens heureux. Car même si je ne le suis pas moi, je ne souhaite la douleur à personne. Et surtout pas à cette petite Gryffonne débordante de joie de vivre.
Sa description des vertus apaisantes de l’eau me décroche un sourire ; elle a trouvé la raison pour laquelle je m’y rends si souvent.

- Oui, on y va. Tu vas voir, la nuit, c’est encore plus beau, et calme. Une force tranquille. J’y danse, souvent.

J’ai conscience de m'exprimer comme une grand-mère de quatre-vingt-dix ans, mais je n’y prête plus trop attention. J’ai été si seule durant mes onze années d’existence qu’il me fallait bien un échappatoire ; les livres. Les livres ouvrent au monde, ils nous instruisent, nous guident et nous font rêver. Voilà pourquoi ils font des amis bien plus fidèles que les humains.

Nous déambulons dans les couloirs, essayant tant bien que mal de ne pas attirer l’attention de potentiels professeurs qui auraient eu envie d’une petite balade nocturne, tout comme nous. Sauf que voilà le hic ; nous n’avons pas le droit, contrairement à eux.

Soudain, à l’angle d’un couloir, j’aperçois une ombre. Étouffant un cri, le cœur battant la chamade, je recule de plusieurs pas et me cogne violemment contre un corps. Encore plus terrifiée, je me retourne et lui fais face, avant de… soupirer de soulagement. Mon agresseur mystérieux n’était en fait qu’une armure. Morte de honte, je jette un coup d’œil à la première ombre, et mes doutes se confirment. J’ai bien failli mourir de peur à cause de deux pauvres objets de fer. Bravo, Ella!

Me rendant compte du ridicule de la situation, je ne peux plus me retenir; j'éclate de rire. Et maintenant que j’ai commencé, je ne peux plus m’arrêter ; je regarde du côté de Rose, les larmes aux yeux ; à présent, c’est gagné, elle doit vraiment me prendre pour une folle. Mais sur le moment, ça m'est complètement égal.

Les deux jeunes filles se précipitèrent dans les couloirs en direction du lac.
Soudain, Ella s'arrêta, comme si elle avait vu quelqu'un. Elle étouffa un petit cri et recula de deux ou trois pas. Elle eut très peur. Rose aussi eut une frayeur en entendant le cri. Elle se demanda ce qu'il se passait. Elle n'avait pas vu que Ella s'était arrêtée. Elle avait continué son chemin, enfin, elle ne s'était pas trop éloignée d'Ella tout de même. Quand elle entendit le petit cri, elle se retourna, puis, sans avoir le temps de demander à Ella ce qui se passait, elle vit Ella se heurter contre une armure derrière elle. Il y eut un bruit de ferraille. Heureusement pour elles, il n'était pas assez fort pour que les deux jeunes filles se fassent repérer. Rose entendit Ella éclater de rire, puis dit en riant :

" Et bien, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu as pris une armure pour un professeur ? Ha ha !"

Elles se mirent à rire ensemble. Puis elles entendirent un bruit de porte près d'elles qui vint perturber leur fou rire, Rose dit :

"Attends, tu as entendu ce bruit ? Il faudrait peut-être qu'on baisse d'un ton avant qu'on se fasse prendre. Et on devrait peut-être aussi ne pas trop traîner dans les parages."

Puis, elles entendirent des bruits de pas qui avaient l'air de se diriger vers elles. Elles se regardèrent d'un regard inquiet. Il fallait qu'elles se cachent. Rose pensa bêtement : "On pourrait se cacher dans les armures", puis elle réfléchit et se dit "Non, c'est idiot, ça ferait trop de bruit et on n'aurait pas le temps de se mettre dedans." Ella avait l'air d'avoir trouvé une idée. Elle esquissa un petit sourire confiant.

@Ella Davis

Entendre Rose se moquer de moi redouble mon fou-rire, et je dois me retenir d’écrouler au sol afin de me rouler de rire par terre. Ça fait tellement du bien. Je ris si peu, et j’aimerais tant le faire plus. Je me sens bien, ici, en compagnie d’une camarade qui n’a pas l’air de me trouver plus bizarre que ça, car au fond, on l’est un peu toutes les deux. Décalées. Mais je m’en fiche tellement, là maintenant, tout de suite. Je me fiche du vacarme énorme que je suis en train de faire avec mon rire de mouette, je me fiche de réveiller la moitié du château, j’ai juste envie de rire. Profiter.

VLAM.

Une porte
Se referme
Mon cœur
S’arrête.

Des pas qui s’approchent
Cœur qui redémarre.

Rose me lance un regard paniqué, mais je garde mon calme. Ce soir, je suis invincible. Cette nuit, rien ni personne ne pourra m’arrêter. Alors je cris à l’attention de ma camarade :

- Cours !

Sans lui laisser le temps de réagir, je l’attrape par le bras et l’entraîne dans le couloir à toute vitesse. Marcher ? Non. Courir ? Non plus. Nous volons. Et nul ne peut nous attraper. M’arrêtant enfin à l’angle d’un couloir, essoufflée, je me dirige vers les escaliers.

- Ils changent sans cesse de place ! Viens !

Je saute sur l’une des marches et attend que Rose fasse de même. J’ai toujours été la meilleure à la course. Car fuir faisait partie de mon quotidien.

Rose paniquait. Ella et elle étaient en train de courir dans les couloirs pour échapper à quelqu'un qui avait l'air de les chercher. Elles arrivaient devant les escaliers. Ella, essoufflée, dit :

"- Ils changent sans cesse de place ! Viens !"

Ella commença à courir dans les escaliers. Rose hésita puis regarda derrière elle. Elle ne vit personne, heureusement, mais la peur qu'il y ait quelqu'un lui suffit pour la motiver à courir derrière Ella dans les escaliers. Elles essayaient de faire le moins de bruit possible pour ne pas se faire repérer par tout le château. Une seule personne avait suffit pour qu'elles se fassent repérer. Rose s'arrêta sur un des escaliers pour essayer d'entendre si la personne les suivait encore. Mais Ella faisait du bruit en courant dans les escaliers :

" Attends, arrête-toi, il faut que j'essaie d'entendre si la personne nous suit toujours."

Les deux jeunes filles entendirent le bruit de quelqu'un qui courait. Rose fit de grands yeux vers Ella, et lui fit un signe de la tête pour lui dire de courir. Elles continuèrent dans leur lancée en pressant encore plus le pas, sans savoir où elles allaient, enfin Rose ne savait pas. Peut-être que Ella avait un plan. Après tout, elle était habituée à sortir la nuit sans se faire prendre. Rose pensa que Ella se dirigeait vers le dortoir des filles. Cela voulait-il dire que leur escapade allait prendre fin sans même avoir commencé ?
Heureusement pour elles, la personne avait l'air loin derrière. Mais, si elle arrivait, même loin derrière les filles, devant les escaliers, elle les verrait sûrement vu que le hall où se trouvait les escaliers était grand et qu'une personne en bas pouvait voir les personnes en haut. Elles se feraient sans doute prendre en flagrant délit.

Rose ne savait pas où les escaliers les mèneraient, vu qu'ils n'en font qu'à leur tête. Elles allaient peut-être se retrouver coincées ou alors dans la mauvaise pièce.
Soudain, elles entendirent des voix parler entre elles. "C'est sûrement les tableaux" se dit Rose. Mais non, ça avait tout l'air du fait qu'une autre personne avait rejoint la première pour les suivre. Elles allaient peut-être se faire courser par tous les professeurs ! Rose était en panique.

@Ella Davis

J’entends ces bruits de pas non loin derrière nous. Ce qui est drôle, c’est qu’ils ne nous attraperont jamais. Rose a peur, je le sens. Je ne peux la rassurer, mais je peux au moins nous sortir de là. Je tente de me repérer dans les escaliers, escalade, dévale, mes pieds effleurent à peine les marches à présent. Lorsque nous atteignons enfin la terre ferme, laissant les escaliers derrière nous, j’entraîne Rose dans un couloir et regarde calmement autour de moi. Céder à la panique ne servirait à rien, à part à nous faire attraper.

Soudain, je tourne la tête et un sourire se forme sur mon visage. Ce recoin est juste par-fait. La lune éclaire la partie du couloir qui l’entoure, laissant dans la pénombre ce petit pan de couloir. Personne ne nous trouvera ici. Ils se dirigeront droit devant, sans même nous apercevoir. De toute façon, il ne nous sert plus à rien de courir. Nous ne connaissons pas assez le château, et je ne saurais même pas définir l’étage auquel nous nous trouvons. Ils auront vite fait de nous piéger.

Comme
Des rats.

D’un signe de tête, je fais signe à Rose de venir se recroqueviller à côté de moi. Je rabats la capuche de mon sweat noir -quelle merveilleuse idée ai-je eu de l’enfiler- sur ma tête, enveloppe mes jambes de mes bras et attend. Le silence qui règne à présent dans le couloir est pesant. J’ai l’impression que les professeurs se déplacent à présent dans le plus grand silence, pas à pas, guettant le moindre bruit pouvant révéler notre présence. Par un petit trou formé à l’aide de ma capuche et de mon genou, je jette un coup d’œil au couloir. Personne à l’horizon.

Cœur
Qui bat
Trop fort.

Les deux jeunes filles couraient dans les escaliers, quand soudain, Ella arriva sur un pallier, et entraîna Rose dans un couloir. Autour d'elles, il y avait la lueur de la lune qui les entourait. Puis, Ella fit signe à Rose de venir à ses côtés. Rose était effrayée. Elle ne voulait pas se faire renvoyée de Poudlard pour avoir simplement voulu sortir près du lac. Les deux fillettes étaient recroquevillées l'une contre l'autre dans un coin d'un couloir qu'elles ne connaissaient ni l'une, ni l'autre. Pourtant, Rose connaissait bien les recoins de Poudlard. Elles n'entendaient plus de bruit, comme si les professeurs avaient fait demi-tour après que l'un d'entre ne croyait plus l'autre du bruit qu'il avait entendu, ou alors comme si les professeurs faisaient exprès de ne pas faire de bruit pour mieux les piéger. Pourtant, les fillettes ne voyaient personne qui s'approchait. Rose pensa que les professeurs n'en étaient pas à leur coup d'essai en terme de course-poursuite après des élèves étant sortis de leur dortoir en pleine nuit, c'est pourquoi elle pouvait s'imaginer qu'il y avait beaucoup de chances qu'elles se fassent prendre. Rose, inquiète, demanda à Ella en chuchotant très bas:

"Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?"

Rose connaissait sûrement déjà la réponse, il fallait attendre, jusqu'à ce qu'elles ne voient ni entendent plus personne. Sauf que c'était déjà le cas, c'est pourquoi Rose demanda ceci à Ella.
Rose pensa, agacée de la situation : "Tout ça pour une virée nocturne absolument pas dangereuse. Si seulement on avait pu aller au lac sans problèmes ! Pourquoi est-ce qu'il y a un règlement !?"
Rose avait un sentiment de rébellion en elle, mais elle n'osait pas le dire, pour ne pas faire de bruit et se faire repérer.

Le silence est bien plus oppressant que les bruits de pas. Comme dans les films d’horreur ; le monstre fait un vacarme pas possible, mais soudain il sort du champ de vision du personnage… et plus un bruit. La musique s’arrête. Puis tout d’un coup, il surgit d’au-dessus en hurlant.

Et c’est bien
Plus effrayant que
Le monstre lui-même.

Je ne réponds pas à la question de Rose. De peur que sa voix n’alerte un professeur qui passerait par-là, je place mon index sur mes lèvres et lui fait les gros yeux. J’écoute. Personne. Alors, tout doucement, en faisant signe à ma camarade de ne pas bouger, je me lève sans bruit. La danse apprend la légèreté et la souplesse. Je marche, un pied après l’autre, sur les pointes de mes chaussons de danse. J’ai l’habitude, et mes pieds ne font aucun bruit sur la pierre.

Enfin, j’arrive jusqu’à une fenêtre du couloir et pousse un soupir de soulagement en apercevant l’herbe, éclairée par la lumière de la lune. Nous sommes au rez-de-chaussée. Pour arriver jusqu’à la grande porte, il nous suffit juste de nous rendre jusqu’au bout du couloir puis de tourner à gauche. Mais qui sait ce qui nous attend à l’angle ?

Bon. De toute façon, on ne va pas attendre ici pour l’éternité. Nous sommes des Gryffondors. Les Gryffondors n’attendent pas dans l’ombre comme des mauviettes ; ils saisissent l’occasion. Et elle est là, l’occasion. Rose est toujours assise dans le coin de mur, et je ne peux la voir à cause de la pénombre dans laquelle elle est plongée -je ne suis pas peu fière d’avoir trouvé cette cachette-. Mais elle, elle peut me voir. Je lui montre donc du doigt le bout du couloir, la direction dans laquelle nous devons tourner puis enfin lui fais signe de me rejoindre. Il faut que l’on soit discrètes. Et en rasant le mur, nous pouvons arriver jusqu’à l’angle, y jeter un coup d’œil…

Nous aurons
Peut-être
De la chance.