Avril 2045

Je m'ennuie...
Qui a eu l'idée stupide de créer Poudlard ?
Un grand et vieux chateau en pierre, dans lequel des élèves font cuire des potions et jettent des sortilèges...
On dirait le début d'un conte pour enfants, dans lequel les sorciers seraient bien évidemment les grands méchants de l'histoire.
L'une des seules choses amusantes, ici, ce sont les élèves.
Les naïfs, surtout.
Je peux leur faire croire n'importe quoi.
Et ça, c'est vraiment drôle.

Aujourd'hui, je suis persuadé que je trouverais une cible.
Je n'ai pas encore réfléchis à ce que je vais lui faire croire, mais je trouverais une idée.
J'ai beaucoup d'imagination pour toutes sortes de choses inutiles...
Les mensonges, les bêtises...

Je pourrais dire que ma mère est... une géante, par exemple.
Ou alors, que mon père est Dumbledore.
Mais il faut tout d'abord que je trouve l'élève à qui je vais dire cette blague.

Dans ma classe, il me semble que de nombreuses personnes sont un peu naïve.
Il me suffit de choisir quelqu'un au hasard, de lui dire un gros mensonge, et de voir sa réaction.
Un sourire se dessine sur mes lèvres.
J'ai eu une idée.
Je vais dire à quelqu'un que je suis le fils de Lord Voldemort.
Ça va être drôle, de voir sa réaction !

Peu importe la personne que je vais choisir.
Je me place à l'entrée d'une salle de classe et, sans faire attention à la personne qui se trouve face à moi, dis :

-Salut ! J'dois t'avouer un truc, c'est un peu dur d'être le seul à l'savoir... J'suis le fils de Voldemort.

@Margaret Hunter
@Ella Davis @Emy Pavanil

Le bonhomme prenait peu à peu forme, sous les coups de crayon un peu maladroits de la jeune fille. Un trait par ci, un gribouillage par-là, un rond par ici... quelques coups de gomme pour effacer ce qui dépassait et gâchait le dessin. Meg n'aimait pas particulièrement dessiner, et elle avait des talents très limités. Son bonhomme avait une tête trop rond, des bras trop raides et des cheveux trop... trop similaires à des traits droits qui descendaient à la façon de la pluie. Bref, ce n'était pas vraiment une réussite, mais ça lui permettait deux choses. La première : de s'évader de cette salle de cours ennuyeuse dans laquelle on la séquestrait. Elle était obligée de rester là pendant une heure, à écouter sa professeure blablater sur les fondateurs de Poudlard - Helga Poufsouffle avait beau être la meilleure cuisinière de sa génération, sa vie n'intéressait que très peu Margaret. Deuxièmement, le dessin lui permettait de canaliser sa concentration, et de ne pas s'endormir. Habituellement, en cours, elle posait sa tête sur son poing et laisser ses pensées divaguer dans tous les sens, passant d'un sujet à un autre, s'éparpillant dans tous les sens. Si elle était trop fatiguée, par contre, elle mettait sa tête dans ses bras et commençait à somnoler. Cette fois-ci, au moins, le gribouillis qui prenait la forme d'un monsieur barbu et sinistre lui permettait de ne penser qu'à ça et à ne pas songer à mille et unes choses.

Elle poussa un profond soupir. Un petit trait sous le nez, renforcé par quelques autres lignes, lui permit de dessiner une moustache clichée des messieurs des dessins animés qu'elle regardait, enfant. C'était cruel d'infliger une heure aussi ennuyante à des élèves qui ne rêvaient que d'une chose : bouger, courir, parler, rire, voir leurs amis. Heureusement qu'il y avait le dessin. Deux petits points à l'encre bleus s'ajoutèrent dans les yeux vides pour donner à ceux-ci un peu de vie et de chaleur. Le bonhomme avait l'air moins sinistre. Et en plus, le voisin de Meg ne semblait pas bavard. Un Serdaigle, au vu de sa cravate. Nerveux, trahi par ses doigts tremblants et ses gestes secs. Attentif. Ou alors complètement dingue de la jolie professeure qui faisait cours, au vu de ses yeux éternellement tournés vers l'estrade. Meg ne put s'empêcher d'esquisser un sourire à cette pensée - que les garçons étaient idiots - et de rajouter une cravate à pois à son bonhomme.

Est-ce à cela que son père ressemblait ? Son sourire se figea sur ses lèvres et, presque aussitôt, sa vue se brouilla. Sa mère ne lui avait jamais dit quelle tête il avait. Ni photos, ni descriptions. Alors la petite fille dessinait. Elle ne dessinait jamais rien d'autres : des bonhommes, barbus, chauves, moustachus, dotés de longs cheveux, aux yeux bleus, verts, gris. Des bonhommes beaux, des bonhommes moches. Mais jamais elle n'avait eu la confirmation que c'était à cela que ressemblait son père. Prise d'une colère soudaine, Meg arracha le morceau de parchemin où se trouvait le bonhomme du reste de la feuille, et le froissa. Ils finissaient tous à la poubelle. Qu'ils soient beaux ou moches, réussis ou ratés. Elle poussa un nouveau soupir exaspéré, remontant une mèche rebelle qui rebiquait sous son menton, lui faisant des chatouilles.

Driiing ! Enfin, la cloche sonna. Sans demander son reste, Margaret versa ses affaires dans son sac - renversant au passage l'encrier de son voisin nerveux - et se dirigea vers la sortie, jetant au passage la boulette de papier où était dessiné l'affreux papa. Alors qu'elle voulut sortir de la classe, les yeux en l'air et l'esprit ailleurs, quelqu'un lui barra le passage.

— Salut ! J'dois t'avouer un truc, c'est un peu dur d'être le seul à l'savoir... J'suis le fils de Voldemort.

Interdite, Meg se stoppa net. Elle resta quelques secondes figée, sans rien comprendre. On lui parlait de Voldemort ? Du fils de Voldemort ? Battant des paupières pour se remettre de sa surprise, elle regarda le garçon qui l'avait dérangée dans ses cogitations.

— D'accord...

Quel cours ennuyeux ! Quel prof ennuyeuse ! Toujours là à raconter sa vie et sûrement pas la vraie version. Emy avait l'impression que cela faisait des heures qu'elle était enfermée dans cette salle qui avait l'air de plus en plus petite. La jeune fille avait même l'impression qu'elle allait manquer d'air un moment ou à un autre. Elle sortit alors son manga qu'elle avait prévu de finir cette nuit, mais là, ce n'était plus possible pour Emy de supporter cette atmosphère oppressante.
*Enfin bon, on dirait que ça fait des heures que j'suis là, j'peux encore résister deux minutes.*
Elle tourna silencieusement les pages de son manga en se laissant entraîner par ses souvenirs. Ce manga était un des premiers que son frère avait lu, elle y tenait beaucoup. Après sa mort dans un accident, Emy lui reprit tout ces mangas et DVD d'animes qu'elle regardait en boucle.
Prises dans ses pensées, elle ne remarqua pas la sonnerie qui venait de sonner. Elle ne leva la tête seulement quand elle entendit son camarde repousser violemment la chaise en se levant brusquement.
*Doucement !* songea-t-elle.
Elle se leva tant bien que mal de sa chaise en prenant ses affaires. Elle repoussa lentement la chaise, et tel un escargot, elle se dirigea vers la porte. Elle s'arrêta brusquement devant une sorcière restée plantée devant la porte. Elle allait lui demander de se pousser, mais elle vit que le garçon qui se tenait devant elle allait dire quelque chose.

— Salut ! J'dois t'avouer un truc, c'est un peu dur d'être le seul à l'savoir... J'suis le fils de Voldemort.*

La fille fit une pause puis lâcha un léger "D'accord…". Emy sentit la rage monter en elle. Elle était très timide et discrète en général, mais face un tel bobard, elle ne put pas se contenir et cria de toutes ses forces :

- Non mais ça va pas de raconter des mensonges à tout va ??!! Et en plus je parie que tu la connais même pas !! J'peux t'payer le thérapeute si tu veux ! Baka !

Elle respirait fort et les deux la regardait maintenant d'un air ahuri.
Elle avait envie de planter son poing dans la tête d'abruti de cet idiot sur le moment.
Elle se calma quelque peu, se disant qu'elle devait ressembler à une psychopathe à s'énerver sur quelqu'un qu'elle ne connaissait même pas.

*Désolée Max, j'ai oublié de quelle couleur il fallait mettre ton dialogue, alors je l'ai mis en rouge…
@Maximilian Volts @Margaret Hunter @Ella Davis

Ella tombait, littéralement, de sommeil. Cela faisait aujourd’hui une semaine qu’elle dansait la nuit et ne dormait pas le jour, et malgré ses talents pour garder la forme, elle commençait à payer. Le cours d’histoire de la magie était l’un de ses préférés, même si généralement la petite fille s’asseyait au fond pour se faire oublier et n’ouvrait pas la bouche de tout le cours, mais cette fois-ci, il lui était impossible de se concentrer sur l’histoire des fondateurs de Pré-au-lard… Hein ? Elle a dit quoi ? Mais réveille-toi, mon dieu !

La Gryffonne devait avoir une mine horrible, mais cela lui était complètement égal. Ce n’était pas comme si elle avait quelqu’un à impressionner. Son voisin ne lui jetait pas un regard, et n’émettait d’autre son qu’un profond soupir d’agacement lorsque leurs coudes s’entrechoquaient. Quelle idée de s’asseoir à la gauche d’un gaucher, en même temps ! Ella, elle, se contentait de lever les yeux au ciel sans décaler son bras. Les garçons prenaient toujours toute la place, et pas question qu’elle se laisse marcher sur les pieds.

Enfin, la cloche sonna, et la brunette rassembla péniblement ses affaires, notant mentalement de ne plus jamais s’asseoir à côté de ce garçon exaspérant. Néanmoins, en sortant de la salle -elle oublia même de saluer la professeur-, des paroles se frayèrent un chemin jusqu’à ses oreilles.

— Salut ! J'dois t'avouer un truc, c'est un peu dur d'être le seul à l'savoir... J'suis le fils de Voldemort.

Elle cligna des yeux plusieurs fois. Voilà qu’elle avait des hallucinations auditives… Besoin. De. Dormir. Secouant la tête, elle s’avança dans le couloir, quand elle entendit ces paroles :

- Non mais ça va pas de raconter des mensonges à tout va ??!! Et en plus je parie que tu la connais même pas !! J'peux t'payer le thérapeute si tu veux ! Baka !

La personne avait l’air vraiment en colère, et Ella se retourna, les sourcils froncés et les oreilles abîmées. Pas si fort, vous me donnez mal à la tête… C’était Emy, une fille de sa maison, qui criait sur un garçon qui n’était autre que… Max ! Haaaa, mais c’est lui le fils de Voldemort… héhé. Pas mal. Elle savait le Gryffondor blagueur, et s’avança vers le petit groupe, constitué de deux Gryffons et d’une Poufsouffle qui avait l’air perplexe.

- Hé, c’est bon, il blague. Humour, ajouta-t-elle en roulant des yeux. Hein, Max ?

Je suis déçu.
La Poufsouffle n'a pas de réaction amusante.
Elle pense que c'est parfaitement normal que je sois le fils de Voldemort ?
Étonnant...
Ou alors elle ne m'a pas écouté et a répondu à un autre élève.

Il n'empêche que sa réaction (ou plutôt, son absence de réaction) m'embête.
Si ça se trouve, je ressemble à Voldemort, et c'est pour ça que mes paroles ne l'étonnent pas.
Par réflexe, je porte la main à mon nez.
Non, des fentes ne l'ont pas remplacé.
Ouf...
Et ma peau ? 
Est-elle blanche comme de la craie ?
Je lève ma main droite pour mieux la voir.
Ouf, elle n'a pas changé de couleur.
Mes yeux...
Je ne peux pas savoir de quelle couleur ils sont.
Mais normalement, il n'y a aucune raison pour qu'ils prennent subitement une teinte rouge.

Une autre fille arrive.
Et commence à me hurler dessus.
En quoi mes paroles peuvent-elles la concerner ?
Je dis ce que je veux.
Si j'ai envie de mentir, je mens.

Je m'apprête à lui répondre qu'elle n'a pas à me parler de choses qui ne la concerne pas, quand une autre fille se mêle à notre conversation.
Je la connais.
Heureusement, Ella sait que j'aime faire des blagues.
Par contre, j'aurais bien aimé pouvoir poursuivre mon gros mensonge.
Et là, elle vient de tout gâcher.
Pff...
Les élèves ont de moins en moins d'humour.
Ça, c'est énervant.

Ne pourraient-elles pas croire à mon mensonge, et avoir une réaction drôle ?

-C'est pas une blague. C'est vrai. Mon père adoptif m'appelle Voldy Junior, c'est pas pour rien. Après, vous m'croyez, vous m'croyez pas, j'm'en fiche.

Elle essaya de calmer sa respiration. Une fille arriva (Ella, elle était dans sa maison) et dit que ce n'était que de l'humour. Humour ou pas, c'était une très mauvaise blague. Comment le dénommé Max pouvait prononcer son nom, en vue des horreurs qu'il a commises ? Emy se mit à grogner comme un chien doucement en direction de Max. Elle avait la tête qui tournait. Et avant de pouvoir dire quoi que ce soit, elle entendit les paroles de Max.

-C'est pas une blague. C'est vrai. Mon père adoptif m'appelle Voldy Junior, c'est pas pour rien. Après, vous m'croyez, vous m'croyez pas, j'm'en fiche.

*C'est logique, se dit Emy. Du point de vue de Max, ça donnerait : 'pourquoi s'arrêter là, alors que je peux continuer. J'ai assez d'air dans mes poumons pour poursuivre ce mensonge.' Ouais, bah moi, je me dérangerais sûrement pas pour te les crever, ces poumons.*
Surtout que la fille (Margaret, semblait-il à Emy) était toujours plantée là, la bouche légèrement ouverte, et avait l'air de gober ce mensonge.
Emy grogna de plus belle en arc-boutant son dos. Evidemment, elle avait l'air d'une sauvage comme ça. Emy ne faisant pas très attention aux mensonges, mais face à celui-ci, elle ne pouvait pas NE RIEN FAIRE.
Elle prit sa tête avec ses deux mains et grogna encore plus fort.

- Cette fois, c'est sûr, marmonna-t-elle. Il te faut un thérapeute.

Elle leva des yeux remplit de haine vers lui, toujours en se tenant la tête, essayant de lui faire comprendre, rien qu'à son regard, qu'une minute d'inattention pour Max, et Emy se ferait un plaisir de le tuer.

@Maximilian Volts @Margaret Hunter @Ella Davis

Le fils de Voldemort ? Comment était-ce possible ? Voldemort avait eu des enfants ? Depuis quand un monstre pareil avait des enfants ?
Toutes ces questions trottaient dans la tête de la jeune fille, qui fixait encore le garçon, pensive et un peu surprise. Le fils de Voldemort. Non ? Pourtant, il semblait sur de lui en disant ça. Mais n'aurait-il pas éprouvé un peu de honte en racontant à une inconnue qui était son père ? Si les autres gens le savaient, à part elle, n'allaient-ils pas le détester ? Pourquoi s'en vantait-il ? A sa place, Meg se serait tut et aurait inventé toutes sortes d'histoire pour cacher qui était son père. Elle en aurait encore eu plus honte que de l'homme qui était son "papa" et qu'elle n'avait jamais connu. A vrai dire, si ce que disait le garçon - comment s'appelait-il, déjà ? - était vrai, il n'avait jamais connu son père, lui non plus. Le pauvre... songea-t-elle avec une pointe de tristesse. Avoir un monstre comme géniteur, et ne pas le connaître, ce devait faire beaucoup pour un pauvre petit garçon. Elle ressentit de la pitié pour lui, qui semblait pourtant fier de ses dires et de ses origines.

— Non mais ça va pas de raconter des mensonges à tout va ??!! Et en plus je parie que tu la connais même pas !! J'peux t'payer le thérapeute si tu veux ! Baka !

La jeune Hunter fit volte-face, surprise par cet élan de colère venant de sa droite. Une jeune fille, qui était dans son cours elle aussi mais dont le nom était inconnu, foudroyait du regard le fils de Voldemort. Elle, elle ne semblait pas croire à ce qu'il racontait. Meg n'aimait pas les gens qui parlaient aussi méchamment et s'énervaient pour aussi peu. Elle pinça les lèvres mais ne dit rien, attendant que le garçon se défende tout seul. Après tout, c'était lui qui avait commencé à étaler sa vie devant tout le monde, alors qu'il subisse tout seul les foudres d'une autre, cela importait très peu à la jeune fille...

Pourtant, sa camarade féminine n'avait pas tout-à-fait tort. C'était quand même étrange, non, de se vanter d'être le fils d'un fou pareil ? Meg se tourna vers le garçon pour le dévisager. De ce que sa mère avait dit et de ce qu'elle avait lu, Voldemort était un grand être blanchâtre aux yeux rouges et au nez écrasé. Le petit brun doté d'un nez et d'yeux normaux ne ressemblaient pas du tout à la description qu'on lui avait fait de son présumé père. *Peut-être ressemble-t-il plus à sa mère ?* songea la jeune fille en se mordillant la lèvre.

Mais avant que le garçon ne puisse répondre quoi que ce soit, une autre fille - brune, les cheveux courts, qui ressemblaient un peu à Meg - débarqua et déclara plus calmement que la première :

— Hé, c’est bon, il blague. Humour. Hein, Max ?

Le garçon s'appelait donc Max, et il s'avéra qu'il soutenait le fait qu'il était le fils de Voldemort. Il paraissait même que son père adoptif l'appelle Voldy Junior. Alors que la première fille, la colérique, se calmait un peu en répétant qu'il aurait besoin d'un thérapeute, Margaret parla - pour la première fois depuis son étrange rencontre avec le dénommé Max.

— Peut-être qu'il blague pas. Peut-être que c'est vrai. Vous, vous en savez rien nan ? fit-elle en se tournant vers les deux filles. Et s'il le dit, je vois pas pourquoi il mentirait. On ne ment pas sur ce genre de choses.

En terminant sa phrase, son regard sérieux dévia pour se poser sur le visage du garçon. Elle voulait qu'il approuve, qu'il dise que, effectivement, on ne mentait pas là-dessus. Elle voulait avoir raison, et que ces deux Gryffondor un peu stupides ait tort.

Ella bailla à nouveau -derrière sa main évidemment-, tournant des yeux inquisiteurs vers Max. Malgré son cerveau qui avait décidé de prendre des vacances, la fillette avait une bonne raison de ne pas croire à son bobard, raison qu’elle ne manquerait pas de lui faire connaître.

Emy bougonna à nouveau, et la Gryffonne ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Mon dieu, quel mauvaise humeur ! Quel manque d’humour ! Les personnes aussi terre à terre que cette fille avaient-ils au moins la capacité de rêver ? Elle en doutait. Cette Gryffondor semblait dépourvue de toute imagination, et ses remarques n’avaient rien de pertinentes, si ce n’était pour être méchante gratuitement. Elle commençait à l'agacer. A présent, Ella était un minimum réveillée, ce qui lui permit de faire un peu plus attention à ce qui se passait autour d’elle. Mais mes paupières sont si lourdes… Pourquoi je reste ici, en fait ?

Ouvrant de grands yeux, Ella se tourna vers la Poufsouffle qui avait, pour la première fois, ouvert la bouche avec le plus grand sérieux. Sa remarque ne manqua pas de faire sourire intérieurement la rouge et or -pas de moquerie, bien sûr, mais de sa plutôt de son adorable naïveté-.

- Oh, mais c’est Max, bien sûr qu’il est capable de mentir sur ce genre de choses, s’amusa Ella. Et même si c’est marrant, je crois qu’on a un petit problème. Voldemort est mort en 1998. Alors… Voyons… s’il avait eu un enfant l’année de sa mort, celui-ci aurait aujourd’hui… Au moins 47 ans ! Et encore plus vieux s’il l’avait eu avant, ajouta-t-elle avant de se replonger dans le silence.

La brunette n’avait pas l’habitude de parler autant, surtout devant des inconnus, et détourna les yeux avant que l’on puisse croiser son regard. Qu’as-tu à répondre à cela, Maximilian ? se réjouit néanmoins Ella, tentée d’évaluer la capacité de Max à inventer un mensonge sur commande, dans la seconde, sans détourner les yeux ni rougir.

Pff...
Cette fille ne croit à rien.
En plus, elle s'énerve pour un rien.
Un thérapeute...
Je fais des blagues, c'est tout !
J'ai le droit, non ?
Et, même si les blagues ne sont pas autorisées, je n'ai jamais été très doué pour respecter le règlement...
En tout cas, je ne vais pas laisser une Gryffondor gâcher mes blagues !

Heureusement, une autre fille, de Poufsouffle d'après son uniforme, semble bien plus naïve.
Je réprime le sourire qui me monte aux lèvres.
Peut-être qu'Ella et l'autre fille vont croire le résonnement de cette Poufsouffle.
J'adore quand mes blagues durent longtemps.
Et si ces filles croient que je suis fils de Voldemort...
Ce sera drôle.

Aïe.
Ella gâche tout.
Ma blague est si drôle !
Mais non, elle a du se sentir obligée de trouver un moyen de montrer que ce que je dis est faux.
Il faut que je trouve quelque chose pour qu'elles puissent me croire.
Évidemment, je n'ai pas le physique d'un homme de 47 ans.
Je paraît peut-être un peu plus âgé que je ne le suis, mais je ne peux pas leur faire croire que je suis un adulte.

-Okay, ton résonnement est pas mal. Mais j'vous l'jure, je suis le fils de Voldemort. J'vous explique. En fait, ben... J'prend du Polynectar chaque heure pour avoir la tête d'un enfant. Mais c'est vrai, j'ai très exactement 48 ans, cinq mois, six jours et deux heures.

Un grand sourire éclaire mon visage.
J'ai trouvé une bonne excuse.


Désolé du retard

<< Oh, mais c’est Max, bien sûr qu’il est capable de mentir sur ce genre de choses. Et même si c’est marrant, je crois qu’on a un petit problème. Voldemort est mort en 1998. Alors… Voyons… s’il avait eu un enfant l’année de sa mort, celui-ci aurait aujourd’hui… Au moins 47 ans ! Et encore plus vieux s’il l’avait eu avant.>>

Mais oui. Ella avait raison. Ce n'était pas possible. Emy entendit d'ici la biologie hurler un "NON !" catégorique. Elle réprima une forte envie de sourire.

<<Okay, ton résonnement est pas mal. Mais j'vous l'jure, je suis le fils de Voldemort. J'vous explique. En fait, ben... J'prend du Polynectar chaque heure pour avoir la tête d'un enfant. Mais c'est vrai, j'ai très exactement 48 ans, cinq mois, six jours et deux heures.>>

Emy se mit soudainement à rire d'un rire compulsif et moqueur. A elle de faire la maligne maintenant.

<< Déjà, un homme de 48 ans, 5 mois, 6 jours et deux heures n'a absolument rien à faire dans Poudlard à cet âge là. >>

Elle fit une pause. Elle se racla la gorge et prépara sa prochaine phrase pour ne pas mâcher ses mots.

<< Ensuite, un homme de 48 ans ne penserait pas, comme ça, de manière irrationelle, à venir et dire qu'il est le fils de Voldemort à la première pierre sur son chemin. >> dit-elle en pointant Margaret.

<< Et finalement, tu ne m'a pas l'air plus intelligent qu'un autre, tu parles comme les jeunes de notre âge, et ne me dis pas "ouais mais je me cache pour pas qu'on le sache" alors que tu viens juste de le balancer à la figure de la PôVrE Margaret. >> finit-elle en tapotant sur la tête de cette dernière.

Qu'as-tu à dire pour ta défense, Maximilan ? songea Emy, un sourire moqueur sur son visage.