Inscription
Connexion

30 juil. 2020, 21:47
Broken  Terminé 
Je lève les yeux vers lui et tente trop vivement de me dégager de son emprise avant qu’il n’ouvre la bouche. Parce que je ne veux pas savoir ce qui va en sortir. C’est pas sa faute si je ne peux pas supporter qu’on me touche. Plus maintenant. Parce que j'ai toujours cette impression qui ne s'en va jamais, celle qu'on va lui faire du mal.

A mon corps.
A mon âme?


J’aimerais dire à cause d’eux, mais je vois bien que c’est moi le problème dans tout ça. Je veux juste qu’il arrête de se battre, Eugène, pour quelqu'un qui n'en vaut pas la peine. Qu’il me lâche l’épaule et qu'il me lâche tout court. Ça serait

Tellement
Plus simple.


Mais je vois dans ses yeux bruns qu’il est bien plus tenace que ce que j’aurais pensé. Qu’il est en colère aussi, mais je ne peux pas lui apporter ce qu’il veut. Je suis la pire amie qu’il pourrait avoir ; d’ailleurs je ne mérite pas son amitié, et encore moins sa pitié. Mais il recommence à parler. Ma bouche s’ouvre alors, puis se referme, tandis que les larmes continuent de couler,

Comme si elles
S’en foutaient.


Eugène parle, et ses mots me touchent. Vraiment. Seulement, les miens n’arrivent pas à sortir, et tout ce que j’aimerais vraiment lui répondre part en fumée. Je voudrais le serrer dans mes bras, si fort qu’il en étoufferait et le remercier du fond d’tout mon cœur. Mais je n’en ai pas la force. Il dit qu’il ne me lâchera jamais. Ces mots, j’ai eu besoin de les entendre toute ma vie. Et il le saura jamais.

P’t’être qu’il verra
Dans mes yeux ?

- Pourquoi ? Pourquoi tu dis ça ? je lui demande dans un souffle. C'est pour vrai?

Il est sincère, je le sais. Mais moi, j'ai trop peur. A quoi sert-il de faire confiance pour se retrouver avec un couteau planté dans le dos quelque temps après ? A quoi sert-il d’avoir si mal, alors que l’amitié est censée rendre heureux ? Mais il demande un nom, encore, avec une autorité qui claque comme un coup de fouet. Un nom que je suis incapable de lui donner.

J’peux
Essayer ?


- J’te jure, je… j’voulais juste l’aider, vraiment. Je voulais qu’elle aille mieux, mais elle… elle…

Je veux pas avouer ça. Avouer ma faiblesse. Avouer qu’elle était plus forte et que je n’ai rien su faire face à elle. Comme j’ai été incapable devant tant d’autres. Mais aussi que je n'ai pas su être là de la bonne manière pour elle.

J’m'en veux,
Maman.

Mon regard se perd dans le vide, et je serre les poings. Comme d’habitude, mes ongles laisseront des marques dans la chair. Alors pourquoi ça n’a plus d’importance ?

- Tu l’répèteras à personne ? Tu promets ?
je m’assure d’une voix plus dure, presque menaçante.

Je veux qu’il comprenne que s’il le dit… s’il le dit… Faut pas qu’il le dise.

Avatar réalisé par ~ en commun avec ~ l'incroyable Eugène Harlow. "Laissez passer les queen !"

03 août 2020, 21:53
Broken  Terminé 
Image
Eugène ne s'attendait pas à des mots, ni même à un grand discours. Il ne lui demandait pas non plus une justification, qu'elle raconte tout ce qui c'était produit d'une traite et dans le moindre détail. Non, Eugène n'en avait aucunement besoin. Le silence, qui s'honorait maintenant, était bien suffisant pour décrire ce qu'une voix ne pourrait dire. Honte, peur, incompréhension, angoisse. Eugène ne connaissait que trop bien ses sentiments, eux qui le berce depuis sa tendre enfance. Cœur dans les veines et au bord des lèvres. Respiration chaotique, si ce n'était inexistant. Tambour dans le crâne, dictant le rythme. Se sentir mourir crise après crise.

Et hurler au fond de soi-même.

Il tenait toujours son épaule, bien moins ferme pour ne pas la blesser. Après tout, ce n'était pas le but de la manœuvre. Eugène ne la quittait pas des yeux, s'ancrant dans ce regard presque fait de braise et il sut, il sut pourquoi elle était chez les rouges et or.

Dieu, elle avait une telle force... Dommage qu'elle refusait de le voir.

— Pourquoi ? Pourquoi tu dis ça ? finit-elle par dire. C'est pour vrai?
Et il n'hésita pas sur la réponse à donner.
— Oui, oui c'est pour de vrai. De toute manière, je suis beaucoup trop honnête pour savoir mentir.
Il était une véritable catastrophe dans ce domaine.
— Et si je te dis cela, c'est pour que cela entre dans ta tête. Pour que tu y penses quand tu me repousseras de nouveau : jamais, ô grand jamais, je ne te lâcherai. répéta-t-il, insistant sur chaque mot, comme pour leur donner de l'importance.

Et de l'importance, Eugène voulait en donner. Il voulait qu'ils pèsent lourds. Le crier sur tous les toits. Les graver dans le marbre. Ella était foutue, elle allait devoir trimbaler sa carcasse au confins du monde. Eugène avait très peu d'amis... Un, en y réfléchissant bien : Theo, un gamin de son quartier. Il s'attachait rarement, ne se sentant pas prêt à faire face aux ruptures, déception et coup bas.

Sans parler de la solitude, même en étant bien entouré.

Alors, quand une personne gagnait son amitié, s'était tout et tout. Ses bons et ses mauvais côtés. Sa maladresse et sa joie de vivre -bien que rare. Sa phobie et ses crises. Il vivait ses relations avec passion et au goût du jour. Il collectionnait les souvenirs entre les quatre murs d'une photo, à jamais immortalisé. Ne rien oublier.

Ne rien oublier.

— J’te jure, je… j’voulais juste l’aider, vraiment. Je voulais qu’elle aille mieux, mais elle… elle…
Eugène secoua aussitôt la tête à ses mots.
— Ella, calme toi, tu n'as pas à te justifier. Je ne te demande pas... De tout me raconter, surtout si tu ne t'en sens pas capable à l'heure actuelle. Il inspira. Mais si tu tiens en parler, fait le à tête reposée, d'accord ? Pour le moment, tu as besoin d'un bain chaud, de manger et surtout de dormir.

Pas de bégaiement. Pas de doute. Pas de peur qui lui vrille l'estomac. Aucune tachycardie. Il savait quoi dire et quoi faire. Dieu, il bénissait cette lucidité qu'il manquait cruellement en temps normal.

Trop de pensées. Trop de bruit. Maelström d'émotion incontrôlable.
Mais là, là tout était claire.

Et c'était comme une bouffée d'air frais. De renouveau. Vivifiante.

Le regard d'Ella se perdit au loin et ses poings se serraient. Sur le coup, Eugène imagina la douleur que ses ongles devaient créer, eux qui s'enfonçait sûrement dans sa paume. D'une voix sourde, presque menaçante, elle dit :

— Tu l’répèteras à personne ? Tu promets ?
— Je le jure.

Il présenta son petit doigt, l'invitant à sceller cette promesse qu'il ne comptait pas briser. Il n'y avait plus de colère ou de rage. Peut-être de la rancune, mais ça, ça disparaîtra avec le temps. Maintenant, l'important n'était pas de retrouver celui ou celle qui avait fait ça, mais de panser les plaies de son amie.

Les nettoyer et suturer le tout,
Pour qu'elles puissent guérir,
Puis devenir des cicatrices,
Qui disparaîtront les années suivantes.
Image

"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

14 août 2020, 18:56
Broken  Terminé 
Je le sais bien, qu’il est honnête. Peut-être même trop. Je hausse alors les épaules, comme pour échapper à ses yeux qui me fixent avec cette intensité de quelqu’un qui fait une promesse. Une promesse indestructible. Mais rien n’est indestructible. J’ai été naïve, j’ai cru à leurs promesses. Plusieurs fois. Les yeux fermés. En pensant comme une idiote : c’est bon, tout est fini. Tout est fini. C’est pour cela qu’ils m’aimaient bien. Proie facile, qui ne demandait qu’à ce que tout s’arrête. Qui avait le culot d’espérer, encore un peu. Alors ils me faisaient croire, ils s’excusaient.

Pour mieux éteindre la flamme
La fois d’après.


Je répète ses mots dans ma tête, une fois, deux fois. Je te lâcherai jamais. Je sonde ses yeux. Je ne sais pas si j’ai encore la force de souffrir. Mais si je me protège ainsi toute ma vie,

Est-ce que j’la vivrai
Vraiment ?


Dans ma tête, je lui dis : moi non plus, je te lâcherai pas. Les mots résonnent contre les parois des murs, invisibles mais présents. Un bain. Automatiquement, je me crispe et mon ventre se tord. Les images reviennent, je les repousse avec autant de vigueur que j’en suis capable.

- NON. Non, j’ajoute plus bas. Pas de bain. Plus d’eau. Surtout pas. S’il te plait.

Ma gorge s’est nouée, et la tempête dans mes yeux s’agite à nouveau, accentuée par la pleine lune au-dessus de nous qui éclaire mes larmes, sans les faire sécher. Un blanc pâle, hésitant, terrorisé. Et il me jure.

Croix de bois,
Croix de fer.


Son petit doigt se tend devant nous, comme un échos à ses paroles. Droit comme le mât d'un bateau en pleine mer. Je relève lentement les yeux. Les siens se sont faits plus doux. Et ce n’est qu’alors que je lui tends le mien avec une assurance qui me surprend. Ma respiration s’est calmée. Il a calmé ma respiration. J’ai envie de le remercier, mais j’ai peur que ça soit trop peu. Alors je me contente de sourire, un peu. Et ce sourire veut dire beaucoup plus ; j’espère juste qu’il le comprendra. Maintenant, je veux oublier.

Et guérir,
Le temps
De plusieurs nuits.

Avatar réalisé par ~ en commun avec ~ l'incroyable Eugène Harlow. "Laissez passer les queen !"

20 août 2020, 14:32
Broken  Terminé 
Image

Ella s'alarma. "Non" avait-il criait en tentant de le repousser. Eugène la laissa prendre autant de distance que besoin, faisant de même. Elle avait besoin de respirer, pas d'être oppressée. Après, quelle idée avait-il eu ? Proposer un bain alors qu'elle a failli être noyée. Bon sang, que tu es doué, se moqua sa petite voix. Elle n'avait pas tort. Jamais d'ailleurs.

— Pas de bain. Plus d’eau. Surtout pas. S’il te plaît.
Eugène opina du chef, peiné de la voir dans un tel état.
— D'accord, pas de bain... Je suis désolé, bégaya-t-il.

À la suite de ça, un ange avait prit place auprès d'eux. Le silence s'honorait dans ce couloir vide de vie si on omettait, bien sûr, leurs propres présences. Le calme après la tempête. Une régression vers la moyenne. Mais pour combien de temps ? C'était ça, la surprise. On ne savait jamais si demain sera ou non un bon jour. Si l'année d'après sera pire ou non. Mais qu'importe, tout finissait par s'égaliser.

Ella finit par tendre son petit doigt et à sceller cette promesse. Ils maintenaient le regard de l'autre, laissant leurs pupilles parler pour eux. Elle articula un petit sourire qui, malgré toute la maladresse qu'il y avait dedans, était rayonnant. Maintenant, il fallait la pousser avec douceur pour se reconstruire, Eugène s'en portait garant. Toujours sans piper mot, l'irlandais s'aida de sa canne pour se leva. Son genou émit un léger craquement et il grimaça sans pour autant s'inquiéter. Ce n'était rien. Avec un sourire des plus franc, Eugène tendit sa main dans la direction d'Ella.

— J'ai un peu de chocolat dans ma malle... Enfin, une bonne quantité plutôt, rit-il, ma tante tient une chocolaterie et m'en envoie tous les mois, nous pouvons partager ?

Image

"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

27 août 2020, 10:57
Broken  Terminé 
Il s’excuse. Je ne veux pas qu’il le fasse, il n’a pas le droit car ce n’est pas de sa faute. Il m’aide, il est là pour moi, mais à l’avenir, il faudra qu’il comprenne que ça marche dans les deux sens. Je n’oublierai que cette nuit, sans lui je me serais perdue. Dissoute, évaporée. J’comprends toujours rien à la vie. Mais je sais que je veux essayer encore. Peut-être parce que je me sens

Plus forte,
Moins seule ?

Je suis faible maintenant, mais je sais aussi que les forces reviendront. Petit à petit. Que mon corps trempé sèchera au coin du feu, et que mes cheveux reprendront leur volume habituel. Et que mon âme pourra trouver la paix, un jour, si je suis forte. S’il est toujours là. S’ils sont là. Et si je suis là pour eux. Le silence prend à présent possession de nos corps, mais il n’est plus oppressant. Il apaise, il rend les contours plus doux, et je n’ai plus envie de hurler.

Cœur brisé
En cours
De réparation.


Lorsque Eugène se lève, son genou émet un craquement. Je fronce les sourcils, inquiète. Je ne lui ai jamais demandé pourquoi il avait besoin de sa canne. Peut-être car on ne se connaissait pas assez, et que je ne voulais pas me montrer intrusive. Je lui demanderai. Juste pas là, pas maintenant. Il me tend sa main, mais par peur de lui faire du mal, je la saisis tout en me relevant sans son aide. Et quand il commence à parler de chocolat, un sourire plus grand s’étire sur mes lèvres.

- Oui. Je marque une pause, hésitante. Merci, Eugène. Merci d’avoir été là pour moi… je suis là pour toi aussi, t’sais. Toujours.

Et la larme qui coule le long de ma joue...
Elle est heureuse.

RP terminé, merci beaucoup à toi, Plume d'Eugène :)

Avatar réalisé par ~ en commun avec ~ l'incroyable Eugène Harlow. "Laissez passer les queen !"