Il écouta son explication et haussa timidement ses épaules :

- J-Je ne suis pas non plus quelqu'un de très futé... Alors... Les énigmes... Eugène se triturait les doigts en laissant couler un silence. Cela n'a jamais était mon fort...

De nouveau, le silence s'imposa de lui-même. Après, Eugène n'avait jamais été fort pour tenir une conversation longtemps. Toute son attention était portée sur la voûte céleste d'un bleu printanier : les beaux jours montraient le bout de son nez et cela était agréable.

- Cela ne me regarde pas mais...

Eugène tendit l'oreille sans pour autant se tourner vers lui. Il n'aimait pas soutenir le regard de quelqu'un d'autre, cela l'angoissait d'une certaine manière.

- Je vois bien que la lettre que tu tiens fermement contre toi te tourmente. Si je peux faire quoique ce soit, dis le moi, tu peux me parler, même si je ne suis qu'un inconnu. Parfois, dire ce que l'on a sur le cœur permet de l'alléger un peu.

Sans même s'en rendre compte, Eugène tapota doucement le pli qu'il voulait noyer. Un instant, il se perdit dans ses pensées trop chaotique ; Lui-même ne pouvait rien en tirer. Trop de douleur, trop de tristesse, inquiétude et autres émotions négatives qui lui pourrissait simplement l’existence.



Eugène ne répondit pas, trop mal à l'aise pour s'ouvrir sur un sujet aussi privé que la sphère familial. Lukas l'avait même dit : il n'était qu'un inconnu. Ce dernier posa une main contre son épaule, lui arrachant un brusque sursaut. Le gamin lui lança un regard en biais, avant de le baisser aussitôt au niveau de son écusson qui représentait une aigle dans toute sa grandeur.

Ne pas insister. Telle était la consigne à respecter dorénavant. Lukas savait qu'il avait franchi une porte normalement interdite d'accès, un passage que seul son nouvel ami pouvait emprunter. Sa question l'avait clairement mis mal à l'aise, il pouvait le voir à l'expression de son visage ainsi qu'aux pulsations effrénées de son cœur qui faisaient vibrer son être tout entier.

"Bravo Lukas, ton manque de tact légendaire a jeté un froid encore plus glacial qu'il ne l'était déjà" pensa-t-il énervé.

De tout de façon, il ne pouvait s'attarder plus longtemps, son heure de récréation touchait à sa fin et il se devait de quitter Eugène, du moins pour cette fois. Cependant, la simple idée de partir le rendait légèrement morose et triste. Il voulait apprendre à le connaître plus, savoir ce qu'il aimait, ce qu'il détestait. Néanmoins, le Serdaigle se fit la promesse de ne jamais lui demander des détails sur sa famille car il se doutait bien que la lettre que le rouquin gardait fermement contre lui était liée à son entourage. S'y intéresser n'était donc pas préférable.

C'est alors que Lukas se releva en silence, se retourna vers le malheureux et dit :

"J'aurais aimé rester un peu plus avec toi mais je dois retourner en cours, mon heure de libre va se terminer bientôt. Avant que je ne parte, sache juste que je te prie de m'excuser si mes propos t'ont dérangé, loin de moi l'idée de vouloir te mettre mal à l'aise. J'espère qu'on se recroisera un de ces jours et, si c'est le cas, attends toi à ce que je vienne t'embêter un peu, enfin, si tu es d'accord bien entendu".

Son propre cœur se mit à accélérer et une sensation étrange l'envahit, un peu comme quand son père l'emmenait dans des montagnes russes. Un mélange de bonheur et d'effroi.

@Eugène Harlow RP terminé pour moi, merci beaucoup !

Le silence s'étirait et Eugène se sentait mal à l'aise partagé sur ce qu'il devait faire ou non. La question ne se posa pas très longtemps, car Lukas s'était relevé en silence. Eugène le regarda faire, ne pouvant s'empêcher de se maudire : voilà qu'il le faisait fuir.

- J'aurais aimé rester un peu plus avec toi, mais je dois retourner en cours, mon heure de libre va se terminer bientôt. Avant que je ne parte, sache juste que je te prie de m'excuser si mes propos t'ont dérangé, loin de moi l'idée de vouloir te mettre mal à l'aise. J'espère qu'on se recroisera un de ces jours et, si c'est le cas, attends toi à ce que je vienne t'embêter un peu, enfin, si tu es d'accord bien entendu

Eugène était hésitant : voulait-il réellement le revoir ? Qu'avait-il de bien intéressant, après tout ? Ils avaient peut parler et le rouquin avait surtout pas mal tiré la tête à cause de cette maudite lettre... Avait-il réellement réussi à faire bonne impression ? Eugène était assez dubitatif alors, dans un premier temps, il se contenta d'opiner du chef avant de prendre la parole :

- C'est pas qu'ils m'ont dérangé... C'est... Pas mal tendu en ce moment...
Il ne savait pas comment dire ça sans trop rentrer dans les détails : c'était encore trop tôt pour lui.
- Je... Si tu le souhaites ? Enfin... ll chercha ses mots. Je ne suis pas vraiment intéressant, tu sais ? Je suis plutôt banale et très peu sociale même... Je... À plus, j'imagine ?

Et Eugène le regarda partir sans rien dire de plus. Le rouquin soupira doucement et porta son attention sur la lettre qu'il glissa dans sa poche. Un jour, peut-être, il aura le courage de l'ouvrir.