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22 sept. 2020, 02:02
 07/06/2045  Débordement  RP+   PV 
@Rafael Mason
Dans la nuit précédente


Irene se réveilla en sursaut, trempée d'une sueur froide. Elle commençait à avoir l'habitude, depuis la mort de Dai Hong Dao, la jeune fille enchaînait les cauchemars, tantôt revivant la scène, tantôt en étant hantée par la sorcière et parfois même ses vieux démons resurgissaient. Là, elle venait de se faire courser dans une foule à contre-courant par une Dai Hong Dao spectrale et venait de manquer de se faire écrabouiller par cette entité multiple, sous le regard implacable et froid de la sorcière dont la voix déformée résonnait encore dans sa tête : "Tu es faible.".

Irene se leva et se dirigea silencieusement vers les lavabos pour se passer de l'eau sur le visage et se prendre un verre d'eau. Le liquide frais termina de la ramener sur Terre et pourtant, un malaise subsistait. Un malaise qu'elle ressentait depuis qu'elle avait assisté, aux premières loges et impuissante, à cette funeste scène, mais qui la nuit, et particulièrement cette nuit, se faisait plus pesant.

Irene posa son verre sur le bord du lavabo et leva les yeux sur son reflet de miroir. Elle n'était pas belle à voir mais ses yeux, habituellement brillants de curiosité, restèrent à la détailler. Ses cheveux roux, ébouriffés, lui collaient au visage, des cernes commençaient à apparaître sur son visage dont la pâleur, légèrement plus marquée qu'à l'habitude, faisait ressortir ses tâches de rousseurs. Sa chemise de nuit collait à son corps que le Quidditch avait musclé et laissait deviner les changements physiques que l'adolescente avait subi sur les deux dernières années. Elle eu une pensée fugace pour son frère, se demandant presque s'il la reconnaîtrait quand ils se reverraient. La réaction de son corps épuisé ne se fit pas attendre, le nez lui piqua et, silencieusement, Irene pleura. Elle avait envie de hurler son mal-être, de rembobiner le temps et d'effacer le passé, une colère qui voulait tout détruire montait en elle, s'additionnant à la profonde tristesse qu'elle ressentait. A tout cela, s'ajoutait le fait que la jeune fille se sentait complètement perdue face à tout ce qu'elle ressentait, tout se mélangeait et elle avait l'impression de se noyer dans ses émotions. Pourtant, seules les larmes débordèrent.




Après le déjeuner

La nuit avait été courte, malgré son épuisement, Irene n'avait pas réussi à se rendormir après son cauchemar. Elle avait eu du mal à rester concentrée ce matin là pendant le cours de Métamorphose de Mr Lynch, l'esprit de la jeune fille divagant anormalement vers un autre monde. Irene, agacée de se voir échouer de la sorte dans sa matière de prédilection, surtout à l'approche des examens, finit alors par se décider sur une question qu'elle se posait depuis quelques jours déjà : passer ou non à l'infirmerie.

Pendant l'heure du déjeuner, elle se contenta de picorer, simplement, l'estomac noué. Elle avait peur d'être face à elle même, peur de montrer sa faiblesse à un adulte, surtout un qu'elle ne connaissait que peu, peur de ses mauvais souvenirs aussi... Quand la jeune fille se présenta dans le couloir de l'infirmerie, elle hésita un peu. Était-ce sa seule chance ? Aurait-elle vraiment l'aide dont elle avait besoin, là-bas ? Ses nuits précédentes flottaient dans sa tête... Au pire peut-être qu'elle aurait droit à une potion calmante pour se reposer correctement avant les examens ? Elle n'avait plus grand chose à perdre de toutes façons.

Irene prit une grande inspiration et franchit les battants ouverts avant de regarder au travers de la porte vitrée du bureau de l'infirmier. Le coeur battant et le regard fuyant, elle frappa contre la paroi transparente pour s'annoncer. Elle ne pouvait plus faire demi-tour.

En gras et souligné pour la Cabane de Cristal, Elle, Didier Barbelivien ; Un autre monde, Téléphone ; Là-bas de Jean-Jacques Goldman

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19 nov. 2020, 18:03
 07/06/2045  Débordement  RP+   PV 
La fin d’année scolaire était censée être une période plutôt agréable car elle annonçait le début de l’été et donc les vacances scolaires. Mais cette année, il en était tout autre et tout le monde le ressentait. L’atmosphère qui régnait dans le château n’avait rien de chaleureux et enjoué. Il aurait été normal de penser que cela était dû aux examens de fin d’année des élèves mais cela était loin d’expliquer le comportement des élèves et de l’encadrement de Poudlard. En effet, depuis l’apparition de Dai Hong Dao dans la Grande Salle pendant le dîner du 28 Mai et les évènements qui avaient suivi, les rires se faisaient rares dans les couloirs du château.

Il ne faisait nul doute que cette soirée avait été difficile pour beaucoup de personnes. Les membres du corps professoral avaient participé à une bataille suite à l’appel qu’avait lancé la sorcière accompagnée de ses tigres blancs. Rafael n’y était pas allé et il n’avait certainement pas eu toutes les informations de cette soirée mais il était convaincu que cela avait été horrible, des dizaines de blessés et même des morts sur ce champ de bataille. Mais malheureusement, ils n’avaient pas été les seuls marqués par cette soirée. A Poudlard, accompagné des élèves, l’infirmier avait fait tout ce qu’il avait pu pour garder Dai Hong Dao vivante, en vain. Une majeure partie des élèves du château avait assisté à cette scène qui les avait marqués et certainement traumatisés.

Rafael, quant à lui, ne se sentait pas très bien depuis cette soirée. Il s’était senti impuissant, il n’avait pas sauvé la seule vie qui devait être sauvée dans cette salle, il n’avait pas non plus aider ses collègues qui s’étaient battus corps et âmes. Malgré tout, il ne le montrait pas et gardait toute cette haine contre lui même bien enfouie. Il était sur d’une chose, il était loin d’être la personne qui nécessitait de l’attention et des soins. Il n’avait rien fait et les autres avaient beaucoup plus souffert que lui. Il essayait de rester de marbre et ne pas en parler. Ce jour-là, plus de dix jours après les évènements, il recevait encore des élèves qui souhaitaient parler de cette soirée, des élèves traumatisées qui ne cessaient de repenser à la mort de la sorcière. Et Rafael faisait du mieux qu’il pouvait pour les aider à traverser cette étape. Il s’en voulait en partie de les avoir rendu spectateur de cette scène, ce n’était que des enfants, ils ne devaient pas assister à cela à leur âge.

Malheureusement pour lui, il n’en avait pas fini avec ce sujet pour la journée, mais il ne le savait pas encore. Alors qu’il rangeait des dossiers, il entendit des coups portés sur la surface vitrée de la porte et se retourna aussitôt. Depuis cette fameuse soirée, Rafael était un petit peu tendu et réagissait de manière brusque, comme il venait de le faire. En apercevant une adolescente derrière la porte, il se détendit un petit peu puis marcha dans sa direction. Elle semblait encore plus fatiguée que lui, ses traits étaient marqués et sa mine triste. Il ouvrit la porte et se décala pour la laisser rentrer en l’accueillant.

« — Bonjour! Je vous en prie entrez, installez vous. Que puis-je faire pour vous? »

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19 nov. 2020, 23:28
 07/06/2045  Débordement  RP+   PV 
Au travers de la surface rigide, Irene vit l'infirmier s'approcher pour l'inviter à entrer. Le coeur battant, la jeune Gates fit quelques pas dans le bureau, s'approchant du centre de la pièce, puis se tourna vers l'adulte, gênée. Le mur de verre la mettait mal à l'aise, elle avait la sensation d'être dans un terrarium, que tout le monde pouvait la voir, que tout le monde pouvait deviner ce qui se tramait dans son esprit, que tout le monde pourrai lire sur ses lèvres... Son regard nerveux se posa sur la vitre alors qu'elle ouvrait la bouche. Peut-être que finalement, elle pouvait encore faire demi-tour ? Dire que ce n'était rien finalement, que ce n'était pas grave, ou encore qu'elle s'était trompée de porte, ou... ou... ou qu'elle voulait voir quelqu'un dans l'infirmerie ? Non. Ce n'était pas une bonne idée. Elle avait besoin d'aide. Alors que son coeur battait dans ses oreilles, la bouche de la jeune fille se referma sans qu'aucun son n'en soit sorti. Elle déglutit, la gorge sèche, humecta ses lèvres, les yeux fuyants, réfléchissant. Par où commencer ? Quelle aide attendait-elle vraiment ? De quoi avait-elle besoin ? Qu'avait-elle le droit de dire ? Que pouvait-elle s'autoriser comme ressenti ? Que pouvait-elle admettre devant quelqu'un, devant un adulte ?

C'était trop compliqué. Irene battit des cils pour chasser les larmes qui menaçaient de poindre, se concentra pour tenter de calmer sa respiration qui s'était légèrement accélérée et, comme une sorte de diversion, s'approcha d'un fauteuil pour s'asseoir, juste au bord. Enfin, la jeune rousse commença d'une petite voix mal assurée, refusant toujours de regarder l'infirmier dans les yeux :
- Je... J'arrive pas à dormir.
Ca, c'était dit. Peut-être que ça suffirait ? Irene avait presque l'espoir, sans doute vain, que Mr Mason ne pose pas de question, qu'il lui fournisse quelque chose, elle ne savait pas forcément quoi exactement, un somnifère par exemple, un philtre de sommeil sans rêve, n'importe quoi de basique pour l'aider à dormir et que ça serait tout, on se laverait les main et puis basta. Mais l'adolescente espérait aussi pouvoir se décharger, pouvoir se débarasser de tout ce poids qui pesait sur elle, de toutes ces émotions trop grosses, trop lourdes, trop nombreuses, qui la fatiguaient, qui la tiraillaient et qui l'écrasaient comme une crêpe, comme un insecte même.

Sans qu'elle ne s'en rende compte, une main d'Irene s'était approchée de son visage. Les dents s'étaient automatiquement misent en action, rongeant ce qu'on leur offrait. Le peu qu'il en restait. Irene ne s'était jamais rongé les ongles avant cette soirée là. Depuis, régulièrement, ce geste venait ; quand elle essayait de travailler, quand elle essayait de se changer les idées, même parfois quand elle était juste au fond de son lit à chercher le sommeil. À l'instant où elle se rendit compte de ce qu'elle faisait, Irene abaissa sa main, la posant sur ses cuisses quand la seconde vint couvrir partiellement le dos de la première en menottant son poignet.

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23 nov. 2020, 16:49
 07/06/2045  Débordement  RP+   PV 
La jeune fille quelques pas pour entrer dans le bureau de Rafael, hésitante, elle s’arrêta au milieu de la pièce. L’infirmier vit le regard de l’adolescente se porter sur les fenêtres en verre qui donnaient sur la salle d’attente et il se demanda si cela pouvait la déranger. Elle ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit, la raison pour laquelle elle s’était rendue dans cette salle ne semblait pas être un sujet facile à évoquer pour elle. Rafael regarda la jeune fille essayer de trouver les mots justes en face de lui, en vain, elle n’arrivait pas à parler. Il vit son visage se renfermer un petit peu, des larmes semblaient vouloir s’échapper de ses yeux mais elle essayait de se retenir. Elle jeta un regard rapide autour d’elle et s’en alla s’asseoir sur le fauteuil qui se trouverait près du bureau de Rafael. Et d’une voix peu assurée, elle lui révéla qu’elle n’arrivait pas à dormir.

Rafael cligna des yeux, avant de baisser la tête. Cette phrase n’était pas anodine et depuis qu’il était infirmier dans cette école, plusieurs élèves étaient venus le voir pour parler de leurs problèmes. Nombre d’entre eux avaient évoqué une difficulté pour dormir et en creusant, Rafael avait compris que cela n’était pas une simple insomnie. Il se rapprocha de son bureau et prit place en face de la jeune fille. Il installa volontairement un silence entre lui et la jeune fille pour lui laisser le temps de parler un petit peu plus si elle le désirait.

Rafael vit la jeune fille se ronger les ongles et cela ne fit que renforcer ce qu’il pensait. Elle n’avait pas seulement un problème de sommeil, il y a avait autre chose derrière et elle ne savait pas par où elle devait commencer. Rafael s’empara de sa baguette magique et la dirigea vers les fenêtres de son bureau. D’un geste lent, il déroula les stores permettant ainsi à la jeune fille de se livrer sans avoir à craindre les regards d’autres personnes. Le soleil à l’extérieur éclairait suffisamment la pièce et cela ne changeait que peu la luminosité. L’infirmier rangea ensuite sa baguette et se concentra de nouveau sur sa patiente. Il prit son temps avant de lui répondre.

« — D’accord. Je vois bien que ce n’est pas un sujet facile pour vous mais vous avez eu raison de venir me voir, je suis là pour vous aider dans ces moments là aussi. Rafael marqua une petite pause avant d’ajouter: Si vous commenciez par me dire votre nom et ensuite vous pourriez peut-être me dire depuis quand vous avez ces problèmes de sommeil. »

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17 déc. 2020, 12:42
 07/06/2045  Débordement  RP+   PV 
Irene regarda les stores se baisser tout en profitant de la distraction de l'infirmier pour essuyer discrètement les deux larmes qui venaient de s'échapper de ses yeux. Elle ne voulait pas pleurer. Elle avait peur de pleurer et de faire face à sa douleur. Elle avait peur de faire face à sa faiblesse, que ce soit sa faiblesse actuelle ou sa faiblesse au moment où elle aurait pu faire quelque chose pour aider la sorcière. Elle avait peur de se regarder en face, mais plus que tout, elle avait peur de se dévoiler ainsi devant Mr Mason. Elle ne s'en rendait pas compte bien sûr, elle préférait se voiler la face, elle préférait se dire qu'elle ne pouvait pas s'autoriser à pleurer, en souvenir de la force de Dai. Elle occultait volontairement les quelques mots que la vietnamienne lui avaient adressé à elle et à Ennis, concernant le pouvoir de la souffrance et du fait d'affronter ses peurs.

Irene se raccrocha à la conversation qu'elle avait, ou plutôt aux question que Mr Mason venait de lui poser. Elle y répondit en faisant de son mieux pour ignorer ses émotions. Faire semblant de ne rien ressentir, c'était à la fois difficile et d'une extrême simplicité. Faire semblant au point de se leurrer soi-même, voilà ce qu'elle s'infligeait à longueur de journée. Mais le vernis ne retient jamais bien longtemps une mer déchaînée et les émotions en faisaient craquer la couche plusieurs fois par jour ; jusqu'à ce qu'elle s'effondre le soir venu, où Irene, seule, cachée au fond de son lit, derrière les lourds tissus du baldaquin, peinait à s'échapper dans le sommeil ; jusqu'à ce qu'elle soit réduite à néant par les tempêtes des quelques rêves qu'elle faisait quand elle était à moitié endormie, rêves d'ailleurs plus que souvent cauchemardesques.

Irene fixait les volets. Ne pas soutenir le regard de l'infirmier l'aidait à faire semblant. Elle répondit d'une voix qui se voulait neutre :
- Irene Gates.
La jeune fille ne releva pas le fait que cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus eu besoin de se présenter à quelqu'un, du fait de son statut de capitaine probablement ou tout simplement qu'elle ne s'intéressait que peu aux élèves de première année sur leurs premières semaines (et même après). Habituellement c'était une chose qu'elle aurait remarqué, agacée de perdre quelques secondes là-dessus, mais là non, ce fut à peine si elle le nota. Elle continua, fermée, dans un souffle hésitant :
- Depuis... Depuis que...
Si Irene faisait semblant de réfléchir, c'était surtout qu'elle ne savait pas comment le dire. Les mots semblaient ne pas vouloir franchir ses lèvres. Elle finit par souffler tout bas, comme si elle craignait la vérité :
- Depuis que Dai Hong Dao... vous savez...

Irene eut la sensation que sa poitrine se contractait, comme si ses poumons étaient enfermés dans un carcan qui venait de se resserrer. Elle fut contrainte d'arrêter de respirer un instant, tendant tous ses muscles, baissant les yeux vers le sol. Quand elle pu respirer à nouveau, la jeune fille voyait flou, des larme embuant son regard, sans pour autant couler. Elle continua, au prix d'un effort considérable :
- Je la vois... Elle... Elle me dit...

Irene se tût, elle se revoyait sous la table, immobilisée par la peur, en train d'observer la sorcière mourir. Les larmes débordèrent pour de bon alors que la jeune fille se recroquevillait sur elle-même.
- ma faute... souffla-t-elle, presque inaudible

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20 déc. 2020, 01:08
 07/06/2045  Débordement  RP+   PV 
L’infirmier devinait sans mal que la jeune fille était dans un état de mal être profond et que l’intimité dans laquelle il la plongeait pouvait peut-être l’aider à se livrer pour faire face à ses démons. Rafael avait l’impression que la jeune fille mettait toute sa volonté pour lutter contre la fatigue et la tristesse qui n’était pas invisible aux yeux de l’infirmier. Sa patiente fuyait le regard de son ainé et il comprenait sans mal qu’elle avait peur de son regard et que regarder ailleurs lui faciliter ses aveux. Elle finit malgré tout par se présenter et Rafael se rappela avoir déjà entendu son nom mais il ne se rappelait plus pour quelle occasion. Il ne l’avait pas vue à l’infirmerie mais n’arrivait pas à déterminer où.

Elle essaya ensuite de lui expliquer la raison pour laquelle elle venait le voir et pour laquelle elle ne dormait plus. L’infirmier écoutait attentivement Irene, sans la couper dans ses tentatives et en essayant de lui montrer un intérêt non dissimulé. Mais lorsqu’elle finit par révéler la source des ses problèmes, Rafael ne put rester impassible car lui aussi se sentait mal depuis cette soirée. Depuis que Dai Hong Dao était morte, elle n’arrivait pas à le dire mais cela pouvait malheureusement aider à accepter cet événement. Rafael comprenait cependant que ce ne soit pas facile pour une adolescente. Il semblait y avoir quelque chose de plus, l’infirmier ne savait pas tout, il était sur qu’elle n’avait pas finit de parler. Il attendit donc quelques secondes et elle finit par ajouter quelques mots.

Elle lui expliqua qu’elle la voyait et que la défunte lui parlait. Rafael comprenait qu’elle rêvait de cette sorcière et que c’était cela qui l’empêchait de dormir. Il vit les larmes emplirent plus encore ses yeux et comprit que ce sujet était plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé. Elle finit par terminer sa phrase et les larmes coulèrent le long de ses joues. Rafael ne pouvait rester ainsi, impassible. Il se leva et fit le tour du bureau pour s’asseoir aux côtés de Miss Gates. Il s’assit à ses côtés sans entrer en contact, ne voulant pas lui faire peur.

Elle ne pouvait pas se blâmer pour la mort de la sorcière, elle n’y était pour rien et ne pouvait pas prendre cette responsabilité, ce n’était pas à elle de le faire, pas une adolescente. S’il y avait des personnes à blâmer, c’était les sorciers qui avaient attaqué son école de magie. C’était lui aussi qu’il fallait blâmer, il était la personne qui n’avait pas réussi à la sauver. Il s’empressa d’essayer de rassurer la jeune sorcière.

« — Miss Gates, je comprends que ça a été difficile pour vous d’assister à ce spectacle et je vous présente mes excuses pour vous avoir fait subir ça. Rafael ferma les yeux en repensait à cette soirée difficile. Mais je peux vous assurer que ce n’est pas de votre faute, vous n’êtes pas responsable de sa mort, vous n’y êtes pour rien.Il avait l’impression qu’il y avait autre chose et essaya de creuser.Pourquoi vous pensez qu’elle ... vous hante ainsi? Vous l’aviez déjà vu avant ? »

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27 janv. 2021, 22:04
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La présence chaude de l'infirmier à côté d'elle, sans plus la barrière du bureau réconforta à peine Irene. Elle continuait de sangloter, resserrant ses bras autour d'elle, elle avait si froid... Elle voulait sa maman, son papa, son frère. Elle voulait pouvoir se réfugier dans leur bras, qu'ils la protègent, qu'ils la comprennent, qu'ils la rassurent, qu'ils lui disent qu'elle n'était que dans un rêve, que ça n'était pas arrivé. Mais ils n'était pas là. Ils n'était pas là. Irene sanglota à nouveau, peu lui importait la morve qui coulait, les larmes qui s'y mêlaient, les larmes qui roulaient sur son visage avant de se perdre sous son menton, dans son cou... Seul comptait ce froid, ce froid glacial qui la paralysait quand elle devait se dire qu'elle était bien dans la réalité. Elle écouta à peine les excuses de l'infirmier. Il avait fait ce qu'il pouvait, elle l'avait vu. Elle l'avait juste vu et elle ne l'avait pas aidé. Elle ne l'avait pas aidé. Elle avait été paralysée par sa peur et elle. ne. l'avait. pas. aidé. Voilà ce que sous entendait Dai Hong Dao dans ses rêves, qu'elle était faible, qu'elle n'avait rien fait alors qu'elle aurait pu. La colère montait, se mêlant au gouffre de tristesse, ses émotions amplifiées par la fatigue qui s'accumulait.

L'adrénaline ainsi montée lui permis de se redresser brusquement et de s'éloigner de l'homme en criant presque :
- Bien sûr que si !
Sa voix était presque cassée, son visage toujours inondé, et elle se retourna, refusant de le regarder, de regarder l'adulte, s'appuyant contre le mur, ses deux avant-bras encadrant son visage, poings fermés. Elle répéta plus doucement, ses mots résonnant dans la grotte qu'elle venait de se construire, rebondissant sur la surface rigide à quelques millimètres de ses lèvres :
- Bien sûr que si...
Immobile, restant cachée, dans cette position, elle laissa les mots couler, rythmés de ses spasmes et sanglots :
- J'aurais pu... j'aurais pu aider. J'aurais pu faire quelque chose.
Elle n'avait pas été à la hauteur de la sorcière. Elle n'avait pas su l'écouter et tirer des leçons au bon moment, mais elle avait manqué le coche.
- J'avais peur... Elle me l'avait dit... m'avait prévenue... "Pas de plus grand pouvoir que la souffrance"... m'avait dit d'apprendre... de pas laisser la peur... de m'en servir...
Irene balbutiait de plus en plus bas. Une de ses main vint frotter ses yeux, écrasant l'eau salée qui en sortait, essuyant vainement ses joue imbibées.
- Paralysée... j'aurais pu faire quelque chose...
Irene répéta ces derniers mots plusieurs fois, jusqu'à les murmurer.

Après quelques secondes de silence, elle essuya son nez congestionné sur sa manche. Elle ne pouvait plus respirer que par la bouche, si bien qu'elle retenait régulièrement sa respiration pendant quelques secondes. Mettre des mots sur ce qu'elle avait vécu, sur ce qu'elle traversait était étrange. Ils sonnaient et résonnaient inhabituellement dans ses oreilles. Irene renifla alors que les larmes commençaient à se tarir doucement. Elle se retourna et se laissa glisser contre le mur, se retrouvant à nouveau recroquevillée, évitant le regard de l'infirmier. La colère n'était plus là. Irene se sentait vidée et la sensation de ses yeux gonflés n'aidait pas. Elle avait l'impressions de ne plus qu'être là, chiffon informe et inanimé sur le sol.

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03 févr. 2021, 23:30
 07/06/2045  Débordement  RP+   PV 
Rafael constatait la difficulté de la situation pour la jeune fille, les sanglots étaient de plus en plus puissants et elle ne parvenait plus à retenir ses larmes. Il les voyait couler le long de ses joues sans pouvoir y faire quelque chose. L’infirmier avait envie de la consoler, de l’aider à surmonter cette épreuve, il voulait s’emparer de tout son malheur et le garder pour lui. Une jeune fille de son âge n’avait pas le droit de souffrir autant.

Pour confirmer ses pensées, la douleur et la tristesse prirent possession de Miss Gates et elle se leva rapidement et se mit à crier. Elle criait sur l’infirmier et ce-dernier comprit qu’elle laissait enfin sortir ce qu’elle ressentait, c’était nécessaire, elle avait besoin de s’en libérer. Elle tourna le dos à Rafael et s’appuya contre le mur et répéta ces quatre mots. Et alors la parole se libéra et dans la bulle qu’elle venait de se former elle continua à parler.

Elle révéla qu’elle aurait du aider mais que la peur l’avait empêchée d’agir. Elle aurait aimé faire plus mais était paralysée et dominée par la peur. Rafael n’en était pas sur mais il cru deviner que Irene avait déjà vu la sorcière défunte précédemment car celle-ci l’avait mise en garde. Rafael écoutait la Serdaigle, impuissant. Il ne savait pas comment il pouvait l’aider bien qu’il le veuille du plus profond de son être. Il la regarda se retourner de nouveau et s’accroupir Il laissa un silence s’installer entre eux volontairement, elle avait mis des mots sur ses ressentis et il lui laissait le temps de les accepter. Après quelques secondes, il se leva à son tour et s’approcha de sa patiente.

Il s’empara dans son déplacement d’un paquet de mouchoir destiné à Irene. Il s’arrêta à hauteur de la jeune fille et s’assit en tailleur en face à elle. Il laissa quelques secondes s’écouler de nouveau puis tendit le paquet de mouchoir à la jeune fille et accompagna son geste de paroles qu’il voulait réconfortantes.

« — Je ne connaissais pas Dai Hong Dao pour savoir ce qu’elle veut vous faire passer comme message. Mais moi je veux vous faire passer un message que vous n’accepterez peut être pas aujourd’hui mais vous devez l’entendre. Vous ne pouvez pas vous reprocher de ne pas l’avoir sauvée, nous ne pouvions pas la sauver, nous n’étions pas suffisamment préparés ni équipés. Votre aide n’aurait malheureusement pas changer la finalité de cette histoire. Rafael ferma les yeux, il savait que ses paroles pouvaient être dures mais il ne pouvait pas laisser Irène s’en vouloir autant, elle lui faisait mal au cœur. Il revint sur les mots de la jeune fille: Je ne suis pas d’accord avec elle, la souffrance n’est pas le moteur de la puissance, ce n’est pas de ça dont vous devez vous servir. Au contraire, elle est instable et brutale, il faut s’en détacher pour pouvoir avancer et se développer. Il posa sa main sur celle de Irène, l’invitant à la regarder dans les yeux et ajouta:Irene, vous ne devez pas vous en vouloir pour cette soirée. Personne ne vous en veut, il faut que vous vous pardonniez cette soirée. »

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08 févr. 2021, 02:07
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Irene avait encore une inspiration saccadée quand l'infirmier s'assit en tailleur devant elle et lui tendit un mouchoir que la jeune fille attrapa machinalement avant de souffler dedans. Les yeux dans le vague, elle entendait les paroles de l'infirmier plus qu'elle ne les écoutait. Bien sûr que si elle pouvait se le reprocher. Elle comme la sorcière asiatique. Elle n'avait pas bougé, elle n'avait pas aidé. Elle avait juste eu peur et avait fuit, s'était cachée. Et quoi qu'il en disait, rien ne pouvait assurer qu'avec de l'aide supplémentaire rien n'aurait changé.

La main de l'infirmier se posa sur celle d'Irene qui accepta le contact, se contentant de lever ses yeux bouffis vers le visage de l'homme qui tentait de la réconforter. Se pardonner... C'était bien beau. Il avait l'air convaincu de ce qu'il disait bien sûr. Mais comment se pardonner quand le fait de ne pas avoir pu aider quelqu'un, parce qu'on n'a pas suivi son conseil, l'a justement tué ? Irene ne répondit pas immédiatement, restant silencieuse, son regard plongé dans celui de l'adulte. Comprenait-il seulement ce qu'elle ressentait ? Comprenait-il seulement ce qu'elle avait fait ? Cependant elle devait bien admettre quelque chose. Elle devait se "détacher" de la soirée. Ressasser le passé ne pouvait pas la faire avancer. Elle ne pouvait pas le changer. Elle n'avait de prise que sur le présent et, à travers lui, le futur. C'était fait. Irene bloqua sa respiration comme pour bloquer toute sensation, toute émotion. Elle devait apprendre. Elle devait réagir. D'un geste maladroit elle essuya ses joues et un semblant de détermination commença à animer son regard. Elle ne pouvait pas se laisser ainsi aller. C'était fait. Elle n'avait pas le droit de revenir dessus constamment. C'était fait. Irene devait se relever. Dai Hong Dao n'était plus. Se relever. Lève toi ! Irene renifla et serra les dents dans sa lutte intérieure pour reprendre le contrôle de ses pensées face à ses émotions. Lève toi. Elle prononça alors, d'un ton qui se voulait ferme malgré sa voix éraillée :
- Aidez-moi. S'il vous plaît.

Elle se tut, combattant toujours ses émotions, empêchant ses larmes de tomber et tendant inconsciemment ses muscles. Relève toi Irene. L'analyse n'était pas compliquée à faire. C'était la peur de la foule, de son mouvement qui l'avait paralysée. C'était cette peur qui la suivait depuis plusieurs années déjà. C'était cette peur, et le fait qu'elle n'avait pas réussi à la dompter, qui l'avait contrôlée. C'était cette peur qui la rendait faible. Mais ce n'était pas à la peur de la contrôler. C'était à Irene de garder ce contrôle. C'était Irene qui devait rester aux commandes. Mais comment l'expliquer ? Par où commencer dans quelque chose qui était aussi ancré en elle ? Le menton d'Irene trembla un instant, puis elle finit par entamer :
- J... J'avais peur.
Irene chassait de son esprit les images qui lui revenaient de la soirée. Elle poursuivit :
- Pouvais pas bouger. Trop de gens partout, paniqués.
Les larmes remontèrent à ses yeux, mais Irene s'efforça de les retenir, de les empêcher de couler. En vain, l'une d'elle roula sur son visage. Cette larme, Irene la détesta et la haït. Cette larme c'était sa faiblesse, cette larme c'était les scènes qu'elle revivait intérieurement. Faible.

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08 févr. 2021, 20:55
 07/06/2045  Débordement  RP+   PV 
Rafael savait pertinemment ce que penserait Irene en entendant ce qu’il lui disait mais il devait le lui dire. « Plus facile à dire qu’à faire! » Voilà ce que penserait la jeune Serdaigle et Rafael ne pouvait pas lui en vouloir, il aurait certainement ressenti la même chose. Néanmoins, l’infirmier était rassuré de constater que l’adolescente acceptait le contact et cela signifiait que consciemment ou non, elle acceptait qu’il l’aide et écoutait ce qu’il avait à lui dire.

Un nouveau silence s’installa entre les deux sorciers et Irene plongea ses yeux dans ceux de l’infirmier et ce-dernier essaya de comprendre ce qu’elle pensait. Ce n’était pas facile et il n’était pas legilimens, mais le regard permettait parfois de deviner l’état émotionnelle d’une personne. Facilité par les échanges passés, Rafael pouvait confirmer que la Serdaigle était triste, triste et en colère et ces sentiments ne s’évaporeraient pas rapidement. Il fallait du temps et des efforts de la part de la jeune fille.

Après quelques secondes, Irene porta sa main à son visage pour essuyer les larmes qui restaient collées à ses joues et Rafael eut l’impression de déceler de la détermination dans son geste. Elle renifla sèchement et ouvrit la bouche pour demander de l’aide à Rafael. Il ne savait pas très bien si elle lui demandait de l’aider à se relever ou si elle avait besoin d’aide pour surmonter cette épreuve. Il laissa le temps à la jeune fille de détailler un petit peu sa demande pour ne pas la décevoir. Après un effort non feint, Irene ouvrit de nouveau la bouche pour appuyer sa demande.

Elle lui révéla qu’elle avait eu peur. Quoi de plus normal? Quel élève dans la salle n’avait pas eu peur durant cette soirée là? Mais elle ne s’arrêta pas là, elle continua de lui expliquer ce qu’il s’était passé pour elle. Rafael apprit qu’elle n’avait pas pu bouger à cause de la foule. Puis elle s’arrêta là et Rafael était perplexe, il n’arrivait pas à interpréter les révélations de la jeune fille. Il réfléchissait à grande vitesse, il avait comprit qu’elle n’ajouterait rien de plus et il devait comprendre ce qu’elle avait voulu lui faire passer comme message. « Trop de gens. Paniquée. » Elle n’avait pas seulement dit qu’elle avait eu peur de la situation, elle avait précisé qu’il y avait trop de gens. Ce n’était pas ça qui avait alerté l’infirmier, ça ne l’avait pas aidé mais ce n’était pas de ça qu’il avait eu peur. Irene allait jusqu’à dire qu’elle était paniquée.

Alors, un éclair traversa les réflexions de l’infirmier. C’était évident! Elle était restée paralysée, elle n’arrêtait pas de parler de la peur depuis le début de la conversation. Elle essayait de faire comprendre à Rafael qu’elle avait une phobie, la phobie de la foule, l’ochlophobie. Cela pouvait expliquer qu’elle se soit sentie piégée et qu’elle n’avait rien fait. Elle s’en voulait car elle n’avait pas vaincu la peur qui la contrôlait. C’est pour cela qu’elle vivait aussi mal la situation, Rafael commençait à comprendre ce qu’il s’était passé pour Irene ce soir là. Il essaya alors de reformuler les propos de la jeune fille.

« — Je vais vous aider, je vais faire tout ce que je peux pour vous aider. Il fit une pause et ajouta:Quand vous dites que vous étiez paniquée car il y avait trop de gens, vous voulez dire que ça vous empêche d’agir, c’est une phobie pour vous n’est-ce pas? Vous lui en aviez parlé? »

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Infirmier en 2045 — Professeur de Vol depuis 2046 — Directeur de Gryffondor de Mars 2047 à Janvier 2048