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10 oct. 2020, 17:33
 Fini   02/12/44   +  Les nerfs à vif  F.L 
2 Décembre.


Ce sera sûrement le pire Noël de toute ta vie, et ça, tu le sais déjà. Enfin, disons que tu en as une vague idée et que le seul fait d’y penser te donne envie de vomir.

Il est 23h 46 et tu passes de pièces en pièces sans regarder devant toi. De toute manière, tu as conscience qu’à cette heure les Autres dorment, et tant mieux… Les Autres, comme si en ce moment tu en avais quelque chose à faire. Tu veux pas rentrer chez toi pour les vacances, et c’est normal. Comment ont-ils pu te faire une chose pareille ?! Je ne les pensais pas horrible à ce point. Mais bon, en même temps c’est tanpis pour toi.

Qui sème le vent récolte la tempête.

Tu ne peux pas dire que tu n’es pas au courant.
C’est bien la seule chose que tu as retenu de ton plein gré.

Tu descends une paire d’escaliers, vaquant sans but, sans destination, sans parler, sans rien.
Ta capuche baissée, tu penses à ce qui aurait pu changer si la chance avait été de ton côté. Cela ne t’arrive presque jamais depuis que tu as foutu les pieds dans cette putain d’école. Encore moins qu’avant. Mais bon, elle tourneras peut-être.
C’est sans doute la première fois que tu te dis cela d’une façon aussi brutale.
Tu préférerais devoir partir loin d’ici. Pourquoi pas Amsterdam ? Après tout, tu y es déjà aller et tu parles plutôt bien le néerlandais.

Tes ténèbres rongent ton cœur. D’habitude, tu fais relativement bien face, mais là, c’est différent. Tu ne comprends pas à quoi ça leur servait de te punir de cette façon. Ton cousin, lui, il a rien fait, il mérite pas qu’on le batte parce qu’il est Cracmol, c’est pas de ça faute.

Par contre, c’est de la tienne, et tu t’en voudras encore longtemps si tu ne te reprends pas vite.

La tête baissée par le poids de tes erreurs que tu as admises trop tard, tu aperçois une paire de pieds. Pas une Autre, tout de même. J’espère pour elle qu’elle va se bouger, parce que sinon, c’est toi qui vas t’en charger. Elle peut pas savoir que c’est pas ton jour.
C’est trop tard, c’est toujours trop tard.
Tu regrettes, sans faire attention à elle, tu ne la vois pas.
Des fois, tu ne vois que ce qui t’arranges, comme aujourd’hui.
C’est une Autre, elle ne sait pas. Les Autres en général, et là, t’es clairement pas d’humeur à lui expliquer. Dommage pour elle, elle ne saura sûrement jamais. Tu ne lui fera plus confiance.
Même si c’est pas de sa faute.
C’est encore et toujours de la tienne, mais tu te voile la face.
Pour ton cousin, tu veux bien l’admettre, mais cette paire de pieds qui appartiennent à une Autre quelconque, t’en as rien à faire.

Ça y est, tu es partie dans un autre monde , laissant la réalité au profit de tes pensées sombres, sans lumière, dans un cercle vicieux dont tu ne vois pas le bout.

Tu reviens, enfin. Mais tu ne fais pas ce à quoi je suis pensais. Tu la bouscule, sans ménagement. Elle avait qu’à pas être là au mauvais endroit au mauvais moment.

Quand tu te rends compte de ce que tu as fait, tu n’y éprouve aucun remords. Il viendront peut-être plus tard, mais maintenant tu dois assumer tes actes. C’est fait.

C’est trop tard, comme souvent, ou devrais-je dire, comme toujours.


@Fea Luke

Premier post privé, j’espère qu’il te plaira.
Dernière modification par Scary Limpson le 23 févr. 2024, 11:21, modifié 8 fois.

Cinquième année RP, puzzle sans cadre ⊱ fichefiche PRs

14 oct. 2020, 09:28
 Fini   02/12/44   +  Les nerfs à vif  F.L 
C'était une belle soirée, pour une fois. La fin d'une belle journée.
Le soleil avait percé les nuages en début d'après midi, et elle avait eu la meilleure note au dernier devoir. Une belle journée, donc.
Féa s'était décidé à sortir de la salle commune, fatiguée par les bavardages incessants de ses camarades. Une promenade dans les couloirs les plus sombres du château. Le silence seulement troublé par le bruit de ses pas. Les chuchotis endormis des tableaux sur son passage. Elle profitait de ces instants de calme et de bonheur, simples mais tellement rares...
Son esprit voguait au fil de ses pensées. Elle laissait ses pas se perdre. Des raccourcis. Des détours. Peu importait. Seulement avancer, pour éviter les idées fixes.
Ce serait bientôt les vacances. Mais elle resterait ici. Les fêtes ne l'intéressaient pas, elle souhaitait simplement se reposer. Plutôt ici qu'à la maison.
Elle ne comptait pas regagner le dortoir avant longtemps. Le plaisir de marcher, seule, était plus fort que la fatigue. Marcher pour ne penser à rien. Seule pour pouvoir réfléchir.

*Plus vraiment seule en fait.*

Une fille, juste devant toi. Invisible à tes yeux jusqu'ici.
Une fille, c'est tout. Une fille, puis plus rien.
Brusquement poussée.
Le vide dans la tête.
L'instant d'après, bousculade des pensées.


*Qu'est-ce que je lui ai fait ?*

Les sentiments La traversent en un feu brûlant.
Brulure du choc. Choc et corps brisé.
Feu de la douleur. Douleur et cœur déchiré.
Puis incompréhension. Incompréhension et esprit renversé.
Et Colère. Colère dévastatrice.
La fureur monta en elle, entre les débris glacés de sa pensée.
Aucune raison, aucune explication, aucune excuse.
Pas un mot. Pas un geste, à part un coup porté violemment. Porté à son corps, et à son bonheur.
Une inconnue, qui semble ne connaitre que la violence pour se présenter. Déjà, elle s'éloigne.
Tu n'étais qu'un obstacle sur son passage.
La fureur gonfle, prend de l'ampleur, grandit, sur le point de jaillir, se nourrissant de chaque Larme versée depuis la dernière explosion.
Et.

Et le fleuve, et les eaux tournoyantes débordent, sortent de leur lit et dévastent tout ?

*Non*
L'autre L'ignore. L'autre ne mérite que du mépris pour sa brutalité.
Il faut. Se. Contenir.
Ne pas s'abaisser à son niveau.
Ravaler les mots blessants qui lui brûlent la tête, qui aimeraient plus que tout se jeter dans la bataille.

Et son injustice ? Il me semble que tu n'aimes pas l'injustice.

L'injustice. La seule goutte qui pouvait faire s'écrouler les digues à ce moment.
Qui les détruisent à présent.

Et le fleuve, et les eaux tournoyantes à présent libres, sortent de leur lit et dévastent tout ?

*Peut-être bien*
Elle ne le regrettera pas. Elle le sait, et libère son démon. Lequel se jette au devant de sa protégée. Dépasse l'autre, pour se retrouver en face d'elle.

-Tu ne t'excuses pas ?

Commencer doucement, en glissant une légère touche d'ironie.
Ironie parce que la réponse est évidente. Mais c'est elle qui annoncera la suite.

@Scary Limpson voilà ma réponse !
Dernière modification par Felicia Luke le 18 déc. 2020, 14:02, modifié 1 fois.

évanaissance

14 oct. 2020, 14:50
 Fini   02/12/44   +  Les nerfs à vif  F.L 
Juste avant le croisement, l'Autre t'interpella.
Elle avait pas l'air d'être tombée, mais il te sembla aussitôt que ce petit accrochage l'avait énervé. Logique, en même temps, tu avais oublié tes leçons de politesse.
Non pas que ce fut volontaire, mais presque. Par ennui, peut-être, mais pas par fainéantise.

*A quoi ça aurait servi, elle m'aurai pas cru. Elle est comme tout le monde, elle voit pas plus loin que le bout de son nez, je gaspillerai pas ma salive pour elle.*


Alors, pile au moment où tu te disais cela, elle brisa le de son silence, tout en passant devant toi :

-Tu ne t'excuses pas ?


Ironique, c'était cela. Son ton était chargé de colère et d'ironie.
Instinctivement, ses paroles te font amèrement sourire sous ta capuche, toujours baissée.
*Pourquoi tu te retiens, aller vas-y lâche toi se sera plus drôle*

C'en ai trop. Tu ne peux pas empêcher le ricanement glacial bien que court de sortir de ta gorge.
La situation n'est pas drôle, mais c'est comme ça, ton caractère gratiné fait qu'à certains moment critique, tu ries.
Et cela à le don d'agacer profondément les gens.
*Scuse moi mais j'réponds pas aux questions inutiles, parce que moi, j'évite d'en poser*

Elle veut la guerre, elle l'aura.
T'aurais pas dû la bousculer, mais elle, elle aurait pas dû t'attaquer de front.
C'est fini, il n'y aura plus de retour, elle a grillé toutes ses chances de s'en sortir.
*Ok, tu l'auras voulu. Sache qu'on ne joue pas avec moi comme on joue avec n'importe qui.
Même si je marche sur des oeufs, j'irai jusqu'au bout.*

Jouer avec le feu, c'est et ça à toujours été ta discipline préférée. Aucun risque que tu perdes.
Sa seule remarque a suffit pour te faire revenir sur terre, a enclenché ta couche de protection.

Tu relèves ta capuche, et la regardes droit dans les yeux.
Plus de répit maintenant.
Tu lui réponds d'un ton moqueur :

-Tu sais, si on a des oreilles, c'est fait pour s'en servir... Sauf si tu as oublié ton cerveau chez toi bien sûr, les oreilles, ça ne marche pas tout seul. Mais puisque tu sembles sceptique, je vais te répondre quand même, et ensuite tu pourras me remercier de ne pas t'avoir ignorer comme j'aurais pu le faire. Non, je ne me suis pas excusée, mais réfléchit si c'est dans tes capacités ce qui, à vue d'oeuil n'est pas sûr, : est-ce que tu m'aurais écouter si je t'avais dit que je ne t'avais pas vu ? Moi j'ai la réponse, et c'est non : il y a suffisamment de lumière pour que je te vois. Et comme ton esprit est aussi développé que celui d'une crevette pommée au fond de la mer, enfin, si tu en as seulement un, tu ne m'aurais pas cru.


Tes remarques l'auront sûrement piquée au vif, et tant mieux.
*Et ouais, c'est mon tour, et je gagnerai la manche. je suis pas là pour te faire des cadeaux, donc c'est le moment où tu subis*


Tu espères qu'elle te répondras, se sera l'occasion de rire encore un peu.

@Fea Luke
Dernière modification par Scary Limpson le 07 juil. 2021, 10:17, modifié 2 fois.

Cinquième année RP, puzzle sans cadre ⊱ fichefiche PRs

29 oct. 2020, 14:05
 Fini   02/12/44   +  Les nerfs à vif  F.L 
*Cherché, trouvé*

Elle l'a cherché, elle l'a trouvé. Reste à savoir qui est le chat, qui est la souris. La partie vient seulement de commencer, et l'autre n'attendait que ça.
Toi aussi. T'as dit adieu à tes résolutions.
Les résolutions... Qui les tient de toutes façons ? Des belles choses, des utopies, qu'on se promet puis qu'on oublie, par manque de volonté.

Qu'importe au final, Elle a brisé le pacte qui retenait Ses griffes, il est à présent temps qu'Elles vivent. Quitte à déterrer tout le reste.

"Reviens, ma chérie"
Un après midi ensoleillé
Une autre partie de ce jeu cruel
Les mots
Font écho
A la vie


Non. Plutôt détruire ces bribes d'histoire. Retourner dans ce passé là ne fera aucun bien. Alors elle reste au présent. Et les mots que prononce la fille devant elle ne peuvent que l'y ancrer brutalement.
Elle te traite de débile.

A cet instant précis, les mots qui déchirent l'air déchirent sa pensée, déchirent sa poitrine. Le choc est si vif qu'il rouvre des blessures, et la force à se recroqueviller sur son cœur. La coquille est percée.
Passé et présent entremêlés, l'enfant ne veut plus qu'une chose. Crier. Hurler.
*Et Griffer, aussi*

Alors tu seras réduite à sa vision de toi.
Ouvre tes yeux. Regarde les siens. Et réfléchis.


Soudain, brusquement, comme elle est arrivée, la tempête disparait, s'évanouit dans l'Obscurité.

Réfléchir, la fillette sait le faire. Plongeant ses yeux dans ceux de l'intruse, elle voit. Deux prunelles brulantes.
Un feu, oui. Mais surement pas de joie. De fureur peut-être.
*De douleur*

La fille devant toi a mal.

Et le Mal qu'elle subit a finit par la submerger.
Comme pour toi d'ailleurs.

Une autre Âme blessée. Elle le sait, au fond d'elle. Mais la certitude restera ensevelie par la rancœur. La tempête a emporté toute compassion. Et les griffes ne se laisseront pas dompter. Elles ne se laisseront pas battre. Alors Elles emprisonnent à leur tour les bons sentiments.

Une épine ne peut devenir fleur. Elle fait naitre d'autres piques.
Et c'est ce qu'elle fait. Elle se plante devant l'autre, et en face de l'Ombre s'étendant sous la cape, prononce quelques mots.
Les Mots rassurent, mentent, enjolivent, décrivent, racontent, pensent et s'interpellent.
Mais ceux-là griffent.

"Que tu m'aies vue ou pas, ce n'est pas la question. La question, c'est est-ce que tu connais la politesse. On dirait bien que non en fait. Personne dans ta famille ne t'as expliqué ce que c'était ?
Je peux te dire ce que c'est, moi. C'est être gentil alors qu'on veut être méchant, juste pour la façade. Comme ça, à l'inverse de moi d'après ce que t'en dis, t'auras appris au moins un truc dans ta vie."


Le sang, les larmes vont couler.
Et elle se demande qu'est-ce que sera la fin de cette histoire.
Des ennuis, forcément.

*C'est stupide, mais le Bien a besoin de Mal.*


Tu la sens arriver, la prochaine tempête. L'air est lourd de désespoir.


Et voilà avec un peu de retard, ma réponse ma chère @Scary Limpson
Dernière modification par Felicia Luke le 18 déc. 2020, 14:04, modifié 2 fois.

évanaissance

04 nov. 2020, 16:30
 Fini   02/12/44   +  Les nerfs à vif  F.L 
Elle te répond que tu ne connais pas la politesse. Elle te parle de tes parents, de ta famille, mais sur ce sujet qui habituellement t'est assez sensible, sa remarque ne t'atteint même pas. Oui, il ne t'ont peut-être pas appris la politesse, c'est vrai, tu es ce qu'on peut appeler quelqu'un d'insolent, mais en même temps, ce 'est pas vraiment de ta faute.

Ce n'est pas comme si ils n'avaient que ça à faire...


*Ils auraient quand même pu faire un petit effort*


Pas faux, mais le temps, c'est de l'argent, tu sais...


Tu grommelles intérieurement. L'Autre-toi est revenue, et a fait fuir le peu de conscience qu'il te reste.

Enfin, s'il t'en reste une


*Oui, il m'en reste une*


Vraiment ? Permets-moi sincèrement d'en douter


*Il me reste toujours mon coeur*


Oui, il te reste un coeur, mais il ne fait plus grand chose, la tête a pris les devants il y a déjà pas mal de temps.
Tu ne pleures jamais, et cela ne changera pas aujourd'hui. La dernière fois, c'était quand Norman t'a dit que l'on ne pourra jamais réussir ensemble. Que s'accrocher à des gens, cela n'apportait rien d'autre que de la douleur. Que l'esprit d'équipe n'était pas dans la nature de l'être humain.

Et il avait raison.


Ce jour-là, tu ce que tu pensais savoir est tombé en ruines, ce jour-là, c'était le début de la fin.

Depuis, tu ne fais que répandre le Mal autour de toi. Tes jolis principes sont passés à la trappe, emportant avec eux toutes tes certitudes.

Qui était là en premier,
Le Noir ou le Blanc ?

Toi, tu as choisis le Noir, et il n'y a pas de retour possible.
Alors, tu vas choisir la guerre ?
Mieux vaut attaquer ou défendre ?


*Non, je n'ai pas changée, je veux et j'ai toujours voulu la paix*


Apparemment, tout n'a pas disparu. Il reste quelque chose d'avant ?

*On dirait bien que oui*


Pourtant, tu ne pardonnes plus, et tu attaques la première. Les mots qui sont sortis de ta bouche étaient semblables à du venin à l'état brut. N'est-ce pas la mal ça ?

*Peut-être bien que si*


Encore un pas
Le Bohneur est intermitant
Encore un pas
Le Bohneur sera à portée de tes doigts
Mais qu'attends-tu ? La route est tracée au noir devant toi


*Oui, mais ou elle mais invisible, ou le Bonheur est en congé pour une durée indéterminée*


La pluie a éteint le feu, mais est-ce que les éclairs le rallumeront ?

Fais ton choix : la Paix ou le Guerre ?


*La paix*


Oui, celle-la même que tu tentes de faire sans succès ?


*On verra bien*


Allez il te suffit juste de quelques mots, fais en sorte qu'ils soient sincères.
Rien ne sort malheureusement de ta bouche.
Est-ce si compliqué ?

Tu n'es bonne qu'à la guerre


*C'est faux*


Alors prouve-le


*Pas aujourd'hui*


Lâche, tu fuis


*Je ne sui pas lâche*


Le Choipaux s'est trompé


*Il ne se trompe jamais*


Tu serai mieux à Serpentard ou à Serdaigle


*Je ne suis pas mon frère*


Tu lui ressembles plus que tu ne le penses


*Je n'ai pas besoin de tes commentaires sans intérêt. Pourquoi tu tiens tant à pourir ma vie ? Si ça ce n'est pas le mal je ne sais pas ce que c'est*


L'Autre-toi s'en va, tu vas enfin pouvoir être toi-même. mais quand les flammes ont tout brûlé, quelque chose peut-il être rebâtit sur les cendres laissées en plan par l'Ombre destructrice que peuvent être les mots ?

Tu décides de partir, cela n'a que trop durer. Même si cela te laisse un goût amer, tu lui réponds :

Puisque la politesse compte temps pour toi, alors passes une bonne nuit.


Même si ces mots sonnent un peu faux, ils sont là, et c'est tous ce qui compte.
Alors, tu poursuis ton chemin sans un regard en arrière.

@Fea Luke , fin du RP pour moi et à bientôt !
Dernière modification par Scary Limpson le 07 juil. 2021, 10:17, modifié 2 fois.

Cinquième année RP, puzzle sans cadre ⊱ fichefiche PRs

09 nov. 2020, 18:41
 Fini   02/12/44   +  Les nerfs à vif  F.L 
Tu regrette encore. Elle regrette encore. Ses prunelles encore brûlantes sont radoucies par la tristesse. Mais elle retient ses larmes. Pourquoi pleurer ? Elle ne sait plus ce qu'elle a dit, ce qu'elle a fait. Elle a joué, comme souvent. Et elle a oublié, comme toujours. Oublié les règles dont elle a pourtant fait la morale. Alors pleurer c'est idiot. Pas maintenant, pas aujourd'hui, pas cette nuit. Elle voudrait réparer les morceaux de ce qu'elles ont brisé d'un accord silencieux.
De qui est-ce la faute ? De personne, du monde entier. De elle, de tu. Alors tu veut s'excuser pour ce qu'elle a fait, ce qu'elle ne connait plus. Elle veut s'excuser pour ce passé encore présent, qui ne peut s'effacer.
Tu essaye de parler, de murmurer quelque chose, pour surmonter le gouffre qui s'est creusé. Mais les mots se coincent, restent bloqués dans sa gorge nouée. Et pourtant, l'Autre y arrive. Elle dit :

" Puisque la politesse compte tant pour toi, alors passes une bonne nuit."

Les regards ne se croisent pas, le sien allumé de honte, l'autre fermé, illisible. Tu pourrait répondre, mais n'y arrive pas. Puis le temps d'après c'est trop tard. La triste fille, la fille blessée fait demi tour, rebrousse chemin sans une parole de plus. Seule la rancune, l'incertitude reste. Ses ténèbres brisées par la douleur s'attardent, flottent derrière elle quelques instants, comme pour laisser un message silencieux avant de rejoindre les ombres de la Nuit. Tu aimerait pouvoir elle aussi s'éloigner avec détachement, regagner sa place en faisant "comme si". Comme s'il ne s'était rien passé, comme si elle avait déjà oublié, comme si son histoire n'avait pas dérogé à son fil. Inutile de continuer ainsi. Tu ne veut plus continuer. Alors elle reste, ne marche plus. Figée dans ses blessures, emprisonnée seule avec sa conscience, dans l'espoir de tout arrêter. Son corps statufié dans l'obscurité n'empêche pas son esprit de courir, de hurler, de déchirer, d'engloutir les mots, les pensées, la logique. Tout s'effondre et elle reste, seule. Seule et instable, avec ses émotions emmêlées et chaotiques. Tristesse. Honte. Colère. Mépris. Haine. Douleur. Et encore tristesse. Non. Détresse.
Submergée par le mal, elle se déteste. Elle la déteste. Mais rien n'apparait sous les flots. Les flots qui la noient, les larmes qu'on ne voit pas. La pluie ne coule plus, et ses yeux s'éteignent. Les braises ternissent, alors que les ombres grandissent.
Elle reste longtemps, encore. Seule en attente de rien. En attente de tout, sauf de l'avenir. Elle reste si longtemps dans le noir brillant de malheur que la douleur lentement s'écoule, que les larmes versent. Son âme enfermée dans la léthargie. Son corps encerclé par ses démons. Les démons qu'elle repousse, mais qui la prennent par la main tandis que les étoiles s'éteignent.
Alors elle rentre, seule en mauvaise compagnie. Et elle pleure, seule avec la Nuit.

Je pleure
Pour la première fois
De l'année
Ou de
La vie entière


@Scary Limpson voilà la fin pour moi :D
Au plaisir d'écrire à nouveau avec toi <3

évanaissance