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29 oct. 2020, 18:43
 privé  To skies that we once knew
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Avril 2045
Feat @Edmund Long

Edmund lui indiqua qu'il connaissait le jeu cité plutôt, captant totalement son intérêt. Inconsciemment, Eugène s'était tourné complètement vers lui, alors qu'Edmund admit, par la suite, qu'il n'était pas particulièrement fan, bien qu'il connaissait le principe. Dans le cas d'Eugène, ce fut l'un de ses oncles, Deaglan Lochlainn, qui lui apprit à jouer. Il était un grand fan de LoL, alors, dés qu'il avait pu, l'homme avait embarqué son neveu dans cette aventure virtuelle. Et ça n'avait clairement pas manqué ! Ils jouaient ensemble, regardaient les Words et se tenaient au courant de toutes les dernières mise à jour.

— Je savais pas qu'ils avaient utilisé une musique d'Imagine Dragons pour une de leurs compétitions en revanche. Laquelle ?
Eugène répondit aussitôt, fort heureux de partager ses centres intérêt avec quelqu'un d'autre :
— C'est Warrior ! Et ils l'ont réutilisé en remix pour la saison de 2020.
Le gamin affichait un grand sourire. Toute timidité avait disparu à l'heure actuelle ! La musique et les jeux vidéo sont des sujets qui le passionne. Il pouvait s'étaler dessus des heures durant sans ressentir la moindre lassitude.
— De l'épique à l'état pur ! s'exclama-t-il.

Dans son grand élan d'enthousiasme, Eugène avait rapidement comblé ses lacunes sur le jeu. Il s'était renseigné sur chaque héros et leurs histoires, il avait regardé chaque cinématique et, bien sûr, les anciens championnats. Le silence retomba et Eugène rougit doucement, alors qu'il se rendit compte de son emportement sur la fin.

— Du coup voilà... c'est juste LoL dont tu n'es pas fan, ou les jeux vidéo en général ? demanda-t-il.

Eugène était poussé par la curiosité. Qui sait, ils pourraient sûrement jouer ensemble, si Edmund était intéressé ? Une pointe d'excitation le fit frissonner à cette pensée. Ô Seigneur, cela serait formidable ! Peut-être aimerait-il des jeux se basant sur Donjon & Dragon ? Où alors des jeux de tir ? Ou alors, des jeux bien plus posé, comme l'éternel Minecraft ? Tant de possibilités d'amusement se jouaient sous les yeux d'Eugène, qui attendait avec impatience la réponse de son camarade.

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"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

31 oct. 2020, 09:11
 privé  To skies that we once knew
@Eugène Harlow


Le visage d'Eugène s'illumina à la question d'Edmund et il lui répondit avec grand enthousiasme. Le regard pétillant et avec un sourire remontant jusqu'au milieu des joues, il parut ne pas pouvoir s'empêcher de s'exclamer sur le caractère épique de la musique dont il était question. Edmund fut un peu surpris par ce revirement soudain et totalement insoupçonné, mais ne put s'empêcher d'acquiescer. Il était tout à fait d'accord avec son camarade de Poufsouffle : Warrior était un titre d'une grande puissance, et était pour les oreilles ce que les feux d'artifices étaient pour les yeux.

La bonne humeur maladive du musicien ne put que gagner le garçon qui se mit aussi à sourire, non plus d'un sourire poli comme ce qu'il avait l'habitude de faire avec de nouvelles personnes, mais d'un sourire plus sincère, plus authentique. D'un sourire un peu confus mais qui exprimait un certain contentement d'être là où il était, à discuter ce dont il discutait.

L'excitation initiale passée, le visage d'Eugène s'empourpra et il recouvra une posture plus proche de celle qu'il avait affichée avant que ne fussent mentionnés les Worlds 2014 et Imagine Dragons. C'est donc ça l'impression que j'ai dû faire à Deryn quand je lui ai présenté Le Nom du Vent... Assez effrayant ! songea le petit garçon avec un léger rire.

- Du coup voilà... reprit son camarade, une fois son embarras passé. c'est juste LoL dont tu n'es pas fan, ou les jeux vidéo en général ?

Le châtain considéra la question et ne put s'empêcher de percevoir l'intérêt que sa réponse paraissait susciter pour l'autre garçon. Face à cela, il ne put réprimer une petite moue désolée.

« Je suis pas— je ne suis pas — vraiment fan des jeux vidéos. En fait ce serait assez difficile pour moi d'être amateur de jeux vidéos puisque mon père ne m'autorisait pas trop à jouer. Ce n'est pas qu'il m'interdisait de jouer, mais quand on n'a ni console, ni ordinateur, ni tablette, tout juste un téléphone, c'est assez compliqué. Selon mon père, la compagnie d'un bon livre est bien meilleure que celle de n'importe quel jeu vidéo. Il dit que : "Les livres permettent de cultiver son imaginaire et ses connaissances, les jeux ne sont que des passe-temps peu dignes d'intérêt." »

Jute après avoir dit cela, Edmund se figea un instant, soudainement conscient que ce qu'il venait de dire pourrait avoir froissé Eugène : il semblait montrer un réel intérêt aux jeux vidéos ! Maudit soit son manque de tact !... Mais d'un autre côté, il n'avait fait que rapporter la stricte vérité. Le nombre de personnes souffrant d'une addiction aux jeux-vidéos était suffisamment élevé pour que cela semblât de lui-même évident. On ne pouvait pas devenir accroc aux livres !

Cependant... il ne souhaitait pas blesser son camarade, même s'il était en désaccord avec lui et qu'il pensait que ce serait mieux pour lui d'arrêter de jouer aux jeux vidéos. Que disait son père dans ce genre de situation ? Ménager la chèvre et le chou ?

« Mais bon... après tout, je ne peux pas être sûr de ça : comme je te l'ai dit, je n'ai jamais vraiment joué à quoi que ce soit. Donc, euh... »

Edmund laissa planer une petite seconde de silence, ne sachant pas quoi rajouter. Que pouvait-il dire pour éviter de froisser Eugène ?

« Je... je suppose que tu pourrais me montrer quelques jeux ? »

C'était bon. Il avait craqué. Qu'il lui montrât des jeux ? À Poudlard ? Et par quelle forme de magie feraient-il cela ? Cet endroit était tellement imbibé de sortilèges que son téléphone avait rendu l'âme en trois jours, alors par quel miracle pourraient-ils jouer à des jeux vidéos ici ? Et il était hors de question qu'il le fît depuis chez lui : il devrait pour cela emprunter l'ordinateur personnel de son père et il était absolument inconcevable qu'il allât le voir pour pareille requête ! Et puis de toute manière, il ne désirait pas participer à l'aliénation des populations par le monde virtuel.

Mais il était trop tard pour reprendre ce qu'il avait dit. C'était donc après avoir dû offrir un petit spectacle de micro-expressions confus qu'il se reconcentra finalement sur son camarade dans l'espoir que ce dernier ne sautât pas trop sur la proposition qu'il venait de lui faire.

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Inspecteur Munmun, théoricien en chef des Bôs Debilus
Cofondateur de la PTC
Poufsouffle Vult !

31 oct. 2020, 09:46
 privé  To skies that we once knew
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Avril 2045
Feat @Edmund Long

Son interlocuteur prit le temps de réfléchir à sa précédente question et, au vu de sa mine désolée, Eugène devina la suite de la discussion. Eh bien, ce n'était pas bien grave ! Chacun avait un passe-temps différent et c'était ça, le but de partager : sortir un peu de sa zone de confort pour découvrir une autre. Eugène n'aimait pas trop en sortir en général, sauf s'il était réellement poussé par l'intérêt et la curiosité.

Edmund lui répondit qu'il n'était pas vraiment fan des jeux vidéo et Eugène ne fut en aucun cas déçut d'une quelconque manière. Son père était réticent à le laisser jouer, dans ce qu'expliquait Edmund, et que ce dernier le préférait voir lire. Eugène comprit parfaitement son point de vue, après tout, être sur les écrans à un certain âge n'était pas quelque chose de bon, bien au contraire. Même lui, ayant l'âge requis, c'était mit des limites de temps. Après, Eugène n'était guère d'accord sur un point. Timidement, le garçon allait faire part de son avis, quand Edmund reprit de nouveau la parole :

— Mais bon... après tout, je ne peux pas être sûr de ça : comme je te l'ai dit, je n'ai jamais vraiment joué à quoi que ce soit. Donc, euh...
Il marqua une pause et rajouta :
— Je... je suppose que tu pourrais me montrer quelques jeux ?

Eugène ne lui donna pas de réponse immédiate, alors qu'il plissa les yeux, perplexe. Disait-il cela pour ne pas le froisser ? Et en quoi il le serait ? Ses parents lui avaient appris que chaque homme était différent, avant des opinions tout aussi différent. En aucun cas, il s'était senti blessé, bien au contraire. C'était toujours un plus d'avoir des avis qui divergeaient. Eugène lui sourit doucement, sans la moindre trace d'embarras ou de nervosité.

— Je voudrais bien t'en montrer quelques-uns, si tu le souhaites vraiment, mais, pour ça, il faudrait que je t'invite chez moi.
Il rit et continua :
— Je comprends le point de vu de ton père, mais je ne suis pas forcement d'accord sur tous les points... lire est une très bonne chose, j'adore également ça, mais le jeu vidéo n'est pas aliénant s'il est encadré. Tu apprends à jour en équipe, à survivre, à développes ton intuition et tes reflexes, tu apprends que tes choix peuvent avoir des conséquences, sur Minecraft tu peu construire tout un monde ! Et ça développe même ton empathie ! Et...
Il hésita, avant de rajouter :
— C'est un bon exutoire, quand ça va mal... une petite bulle réconfortante... au même titre que la lecture, l'écriture et j'en passe.

Eugène s'étalait pas plus, cette partie étant bien trop personnel à ses yeux. Il donna un coup d'œil à Edmund, à l'affût de ses réactions et attendant une réponse de sa part.

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"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

31 oct. 2020, 10:43
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@Eugène Harlowe


Le garçon n'avait pas l'air blessé le moins du monde, et cela soulagea grandement Edmund. Quelle chance ! Peut-être n'avait pas autant manqué de tact qu'il ne l'avait initialement pensé ? Ou alors son camarade était simplement peu susceptible. Ou encore il avait compris ce qu'Edmund avait voulu lui communiquer malgré des vices de formes... pourquoi y avait-il autant de possibilités différentes pour expliquer une simple réaction ?

Eugène parut très enclin à faire découvrir des jeux au Poufsouffle, mais signala que pour cela il faudrait que celui-ci vînt passer du temps chez lui. À ces propos, les yeux du châtain s'écarquillèrent de surprise avant de retrouver leur taille habituelle quand son interlocuteur commença à rire et il eut un petit rire d'autodérision. Il avait réellement cru que c'était une invitation pendant une seconde et n'avait pas su comment il était censé réagir. Il fallait absolument qu'il apprît à reconnaître plus efficacement l'humour.

Alors que le garçonnet était en train de surréagir une fois de plus — cela surprend-il encore qui que ce soit ? — le musicien entreprit de tempérer les propos du père d'Edmund en avançant des arguments convainquant et tout à fait crédibles. Le fait était que, pour avoir vu quelques publicités pour des jeux vidéos, le fils de libraire pouvait tout à fait concevoir que ce que lui rapportait l'autre Poufsouffle était certainement véridique : certains jeux stimulaient le travail d'équipe, d'autres les réflexes, d'autres encore la réflexion ou la créativité ou l'imaginaire. Ou tout du moins, c'est ce qui lui avait paru être le cas en visionnant les vidéos publicitaires. Cependant, si son père avait une si piètre opinion de ce sujet, c'était très certainement parce qu'il avait des raisons de penser ainsi, et qu'il devait avoir de très bonnes raisons de considérer que tous ces côtés positifs ne contrebalançaient pas le négatif qu'il pouvait résulter de cette occupation. Le petit garçon se contenta donc de hocher la tête d'un air poli et de ranger les arguments de son interlocuteur dans une case mémoire qu'il ne rouvrirait vraisemblablement plus jamais.

La dernière partie des propos d'Eugène en revanche ne le laissa pas indifférent. Certes, il n'avait presque jamais touché à un jeu vidéo de sa vie, mais ce que disait son camarade — qu'il trouvait dans cette activité une échappatoire quand tout allait de travers — Edmund ne se le représentait que trop bien. Combien de fois avait-il, éveillé en pleine nuit par des cauchemars, attrapé le premier livre lui tombant sous la main afin d'oublier ses mauvais rêves ? Combien de fois avait-il ouvert un ouvrage à la bibliothèque de l'école non-maj pour oublier qu'il n'avait pas d'amis ?

L'enfant n'était pas d'accord avec Eugène, les jeux vidéos provoquaient plus de mal que de bien : preuve en était son père qui avait fait tout son possible pour l'en éloigner le plus possible. Cependant, il ne pouvait souhaiter à son camarade de se séparer de ce quelque chose qui semblait pour lui au moins aussi essentiel que l'étaient les livres pour Edmund. Même s'il pensait que c'était une mauvaise chose. On fait parfois de mauvaises choses pour de bonnes raisons lui avait dit son père, le jour où il lui avait appris l'ascendance de sa mère.

Le Poufsouffle hocha la tête en signe de compréhension, les yeux fixés sur une touche noire du piano. Il pensait comprendre. Peu après, cependant, il fronça les sourcils et releva le regard au niveau de celui d'Eugène et s'enquit, troublé :

« Mais alors... ce n'est pas trop dur ? »

Ce serait si dur pour moi de ne pas avoir mes livres.

« Ce n'est pas trop dur, ici ? Loin de toute technologie ? »

Comment fait-il sans son exutoire ?

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Inspecteur Munmun, théoricien en chef des Bôs Debilus
Cofondateur de la PTC
Poufsouffle Vult !

01 nov. 2020, 09:32
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Avril 2045
Feat @Edmund Long

— Mais alors... ce n'est pas trop dur ? Ce n'est pas trop dur, ici ? Loin de toute technologie ?

La réponse était indéniablement oui. C'était dur, surtout quand l'ennuie et la solitude se faisaient bien ressentir. Au mieux, il dévorait petit à petit la bibliothèque, au pire, il voguait de couloir en couloir, se promenant jusqu'aux abords du lac. Eugène s'occupait comme il le pouvait, malgré la lassitude qui pointait le bout de son nez. À force de répéter les mêmes activités, elles perdaient de leurs intérêts. C'était pour ça, qu'Eugène avait poussé la porte de cette salle. Un besoin urgent de changement. Avant toute chose, c'était la musique qu'il adorait et cette courte pause avait été la bienvenue. Tout comme cette rencontre des plus imprévu.

Eugène bougea, prenant une position bien plus convenable. Bien moins méfiant que tout à l'heure, le gamin se permit de se tenir droit, tandis que son regard restait fuyant.

— Plus ou moins... au début, oui, ça l'était clairement, mais on s'y fait ?
Il marqua une pause, réfléchissant à ses mots.
— J'ai beaucoup de lacunes à combler, alors ça occupe une bonne partie de mon temps. Je me promène ou alors, comme là, je m'enferme dans la musique. Après, je ne ressens plus autant ce besoin de m'enfermer dans quelque chose.
Il secoua sa tête.
— C'est plus pour m'occuper, maintenant.

Mise à part Ella, Eugène n'avait pas vraiment d'amis. Tout deux se croisaient rarement, il faut dire que le château est immense et Ella avait ses propres amis. Maladroit socialement, Eugène n'osait pas aller vers les autres, alors il s'occupe, oubliant un temps la solitude.

Le silence n'eut guère le temps de s'installer, qu'Eugène reprit la parole quand un détail fit tilt :

— Au fait, tu t'y connais en culture moldu ? Je veux dire... enfin, comment dire...

Il se tut aussi vite qu'il avait parlé. Eugène ne savait pas comment tourner cette phrase, est-ce qu'il y avait une bonne et une mauvaise façon de demander ça ? Avec toutes les tentions qu'il y avait sur la question du Sang, Eugène ne voulait pas faire de gaffe.

— Tu... tu t'y connais ou tu... tu as de la famille moldu ? demanda-t-il tout timidement.

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"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

01 nov. 2020, 15:40
 privé  To skies that we once knew
@Eugène Harlow


Eugène remua un peu puis se redressa, de sorte à se tenir bien droit, ce qui rappela à Edmund combien il était petit et l'autre était grand. Quand il haussa le menton pour garder le contact visuel, il se fit la réflexion qu'il aurait peut-être préféré que son acolyte restât voûté. Et ils n'étaient même pas debout ! Quand il se rendit compte que son camarade fuyait son regard, le châtain descendit les yeux pour éviter de le gêner — et aussi parce qu'il se sentait un peu ridicule à devoir lever la tête ainsi. Sa question ne rappelait pas de bons souvenirs au Poufsouffle — cela, même Edmund pouvait se le figurer — mais il semblait malgré tout conserver son humeur... neutre ? Neutre plus peut-être ? En tout cas, il ne semblait pas assombri par le sujet.

Le grand élève prit la parole pour expliquer que si les débuts avaient été durs, il s'y était fait. Il avait apparemment beaucoup d'autres moyens de s'occuper ici, évoquant notamment des lacunes à combler — ce qui, une fois de plus, faisait écho chez l'amateur de lecture. Les deux enfants se ressemblaient beaucoup à vrai dire, à condition d'omettre la différence de taille monstrueuse. La réelle différence, se dit le petit garçon, était qu'Eugène avait réussi à s'affranchir, si ce n'était que partiellement, de l'activité qui lui permettait de s'évader. Il parvenait à se libérer sans nécessiter une quelconque... drogue ? Était-ce le mot ? Mais alors qu'est-ce que ce cela signifiait des livres d'Edmund ?

Ses livres étaient-ils une drogue ?

La pensée, à peine arrivée, fut chassée par la question que posa alors l'autre Poufsouffle, d'abord curieux, puis hésitant et embarrassé :

— Au fait, tu t'y connais en culture moldu ? Je veux dire... enfin, comment dire...

Passé un court silence visiblement torturé, il continua, toujours aussi embêté :

— Tu... tu t'y connais ou tu... tu as de la famille moldu ?

La façon dont Eugène avait demandé cela laissa Edmund confus et il pencha la tête subtilement sur le côté pour le signifier. Pourquoi prendre autant de précautions pour une enquête aussi sim—

La présence de la salle de bal, à peine une vingtaine de mètre plus loin dans le couloir, revint subitement à l'enfant. Son sol béant. Sa porte détruite. Les pleurs, les pas, les cris, les ordres, les reproches, les crépitements. À une petite vingtaine de mètres. Bien entendu, Edmund n'était pas là lors du cœur du drame, il n'était venu qu'après, après que tout se fut passé — sinon il n'aurait pas trouvé le courage de rester à Poudlard. Mais il avait tout de même entendu les pleurs. Les pas. Les cris. Les ordres. Les reproches. Les crépitements.

Une seconde seulement s'était passée, mais une seconde avait suffit à ce que sa gorge s'asséchât, ses mains devinssent moites et son regard se perdît dans le brouillard fumeux des flammes qui brûlaient cette nuit-là dans le couloir du quatrième étage. Edmund entreprit d'inspirer de grandes bouffées d'air pour se calmer, en tentant maladroitement de le camoufler auprès du musicien et, après quelques secondes, les clameurs s'estompèrent avec réticence. Et je souhaitais vraiment y retourner aujourd'hui ? Quelle merveilleuse idée, vraiment.

Il releva vers Eugène un expression presque neutre de laquelle émanait de la méfiance et un peu d'espoir quand il répondit avec réticence.

« Mon père est effectivement... » il laissa traîner sa voix et agita la main gauche dans une tentative de passer le message sans avoir à le dire, puis continua d'une voix plus faible, effrayée, « Moldu. »

Il se tut quelques secondes avant de rajouter avec une pointe de courage entachée par l'hésitation de son ton et la faiblesse de sa voix :

« Mais je... je n'en ai pas honte. Ma famille est non-maj et... et j'en suis fier. »

Dans ses yeux brûlait une forme de peur, mais aussi une lueur de défi : il refusait que quiconque pût insulter ou dénigrer son père. Si c'était Eugène qu'il fixait de ce regard, ce n'était bien évidemment pas à lui qu'il s'adressait ainsi : eût-il sérieusement imaginé que le Poufsouffle pût le critiquer sur son ascendance moldue, il ne lui en aurait pas parlé. Il désirait simplement se donner l'illusion que, son interlocuteur n'eût-il pas été aussi tolérant, il l'aurait tout de même fait. C'était un mensonge qu'il se faisait à lui-même, certes, mais il faut bien faire ce qu'il faut pour triompher peu à peu de ses démons. En attendant de connaître le vrai courage, le garçon se forçait à le feindre.

Même chose que la dernière fois : je voudrais laisser une possibilité à Eugène de réagir à ça, mais s'il n'y a pas assez de matière pour faire un post entier, je peux continuer un peu celui-ci (ou incorporer avec ton accord la réaction d'Eugène directement à ce post-ci)

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Poufsouffle Vult !

02 nov. 2020, 19:20
 privé  To skies that we once knew
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Avril 2045
Feat @Edmund Long

Eugène fut surpris d'y voir la peur et du défis se mêler dans son regard, tandis que de la fierté grondait dans sa voix. L'irlandais était tout aussi fier de sa famille, mais, Ô Seigneur, il avait bien moins de courage de le clamer si fort. Eugène l'enviait, d'avoir cette forte opinion malgré la crainte. À côté, Eugène se contentait de baisser la tête et de se taire. Fuir avait toujours était la meilleure des solutions, non ? Il voulait s'en convaincre, donnait un sens à sa lâcheté. Il sourit, bien qu'un brin de nervosité rendit le tout fébrile.

Dans un mouvement mesuré, Eugène opina du chef à chacun de ses mots. Il attrapa sa canne qu'il déposa contre ses genoux. Du bout de ses doigts, Eugène retraça le motif qui était gravé sur le pommeau, pendant qu'un ange s'installait près d'eux, attendant sagement la suite de cette discussion. D'une petite voix, sûrement dans la crainte que quelqu'un d'autre puisse entendre, il dit :

— Je suis un né-moldu, alors... je comprends tout à fait...
Il marqua une pause, avant de rajouter :
— C'est agréable, tu sais ? De rencontrer des personnes partageant la même culture... je me sens à l'étroit ici... perdu...
Eugène rit, plus par nervosité.
— J'aimerais parfois rentrer à la maison, mais je suis content d'être ici... c'est merveilleux, mais effrayant à la fois.

C'était bien la première fois qu'Eugène mettait des mots sur son mal-être. Il avait le mal du pays entre ses murs qui, petit à petit, devenait une seconde maison. Il sait que s'intégrer était une question de temps, mais Seigneur, l'entre-deux était si douloureux.

— Pardonne-moi si ma question précédente t'ai mis mal à l'aise, avec tout... tout ce qui se passe en ce moment.

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C'est parfait ! Dis moi si ma réponse te laisse assez de liberté ^^

"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

07 nov. 2020, 16:59
 privé  To skies that we once knew
@Eugène Harlow


Le silence s'installa dans la salle de musique, inégal. S'il était simplement calme pour Eugène, il était pesant pour Edmund, et alors que ce dernier était figé, le premier suivait du doigt le motif de son pommeau sereinement. Le temps, se joignant à cette danse asymétrique, enveloppa le garçon dans ce qui parurent de longues minutes de silence tandis qu'il attendait la réaction de son camarade pour lequel seules quelques dizaines de secondes passèrent. Ne remarquant pas ces dissensions temporelles, Edmund crut avoir offensé le Poufsouffle, dont les gestes lui apparaissaient lents et l'expression un masque dur. Le silence, qui était d'habitude son plus grand ami, n'était alors qu'une absence de son angoissante tandis que l'immobilisme des lieux ne servait qu'à souligner le mouvement méthodique d'Eugène sur sa canne. Avait-il été trop véhément ? Avait-il blessé l'enfant par ses propos ? Ou bien ce dernier était-il finalement raciste envers les non-majs ? Le garçon ne comprenait pas comment cela aurait pu être possible — il ne lui avait pas semblé être agressif, et une personne raciste envers les non-maj n'aurait vraisemblablement pas des connaissances en matière de jeux vidéos — mais il savait que lorsqu'il agissait sans réfléchir, dans la hâte, il commettait souvent des erreurs. Erreurs qui, souvent, auraient été aisément évitées s'il avait été plus réfléchi, moins spontané. Il était toujours décevant dans sa spontanéité. Ne t'étonne pas de faire des erreurs si tu agis sans réfléchir, l'invectiva la voix de son père. Le regard du Poufsouffle perdit en mordant, ses lèvres se serrèrent alors qu'il tentait de déterminer s'il avait effectivement commis une erreur et comment la réparer.

Soudainement, aussi vite qu'elle était venue, l'asymétrie fut rompue. Les temps se rejoignirent, les gestes se retrouvèrent, les silences se fondirent l'un dans l'autre dans la voix qui fila doucement de la bouche d'Eugène. Son ton, bien plus que ses mots, portèrent son message jusqu'à Edmund et purent le soulager. Les silences qui ponctuaient les courtes prises de parole du rouquin étaient de nouveau pleins, et le visage de l'interlocuteur était redevenu tranquille. Toute trace de la fracture avait disparu.

Le châtain pouvait se reconcentrer sur les propos de son camarade et non plus sur ses doutes internes, et il trouva une fois de plus qu'ils se ressemblaient beaucoup l'un et l'autre. Malgré les incompréhensions passagères et les petites frayeurs, cette conversation lui avait apporté beaucoup de bien, lui avait ôté un poids qu'il n'avait pas remarqué avant qu'il ne fût enlevé. Il avait peu d'amis ici, voire aucun, et suite aux événement d'Halloween, il n'osait évoquer son ascendance moldue que très rarement. Il ne s'était pas rendu compte à quel point cela lui pesait : dissimuler sa nature et ne pas pouvoir discuter de la vie moldue, de combien la vie chez lui dans sa petite librairie à Loughborough lui manquait.

Évidemment, Edmund étant Edmund, il ne sut pas mettre de mots sur tous ces ressentis. Il ne sut pas déterminer l'exacte nature de ce qui lui pesait ou la raison pour laquelle cette discussion l'avait allégé. Mais il avait compris le plus important : cette conversation l'avait soulagé, et il pouvait faire confiance à Eugène, celui-là même qui n'était qu'une présence fantôme derrière un piano à peine quelques minutes plus tôt. Ou étaient-ce quelques dizaines de minutes ? Le temps semblait agir ici bien autrement qu'ailleurs après tout.

Alors que toutes ces pensées, formulées ou non, et toutes ces émotions, ressenties et instinctives, traversaient l'esprit de l'enfant dans l'harmonie chaotique des fils d'idées que l'on laisse librement se tisser, le calme s'installa dans la salle de répétition, musique aphone au rythme serein. Le regard d'Edmund était songeur et sa posture détendue, plus aussi droite mais bien plus naturelle. Ses doigts étaient posés sur ses cuisses confortablement et la tension qu'il avait gardée durant toute la rencontre jusqu'à présent avait presque tout à fait fondu. Ce fut d'une voix calme quoiqu'un peu désolée qu'il répondit à l'inquiétude d'Eugène :

« C'est pas grave, pas de problème. Je suis désolé si j'ai paru agressif, j'ai certainement surréagi. J'aurais dû prendre plus de temps pour réfléchir ma réponse. »

De la même façon qu'Eugène, le Poufsouffle laissa une courte pause avant de reprendre, après qu'une ombre passa dans son regard.

« Je suis content aussi d'avoir pu te parler. Je me sens mieux. »

L'image de la salle de bal plus loin dans le couloir griffait encore l'arrière de sa psyché, mais il ne la laissait pas s'approcher, trouvant sur cette chaise, près de ce piano, suffisamment d'apaisement pour se forcer à oublier cette présence menaçante. Et puis, comme les appareils électroniques ne fonctionnaient pas à Poudlard, cela faisait une éternité depuis la dernière fois qu'il avait écouté de la musique, alors il ne comptait pas repartir avant d'avoir pu en profiter le plus possible, souvenirs angoissants ou non !

N'osant pas demander directement à Eugène s'il pouvait jouer un autre morceau — il n'aurait pas voulu que l'autre pût interpréter par-là qu'il trouvait sa conversation ennuyeuse — il se contenta d'une question plus simple.

« Tes mains vont mieux ? »

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Poufsouffle Vult !

12 nov. 2020, 20:37
 privé  To skies that we once knew
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Avril 2045
Feat @Edmund Long

Il s'excusa pour son agressivité et Eugène lui sourit en retour, pour le rassurer. Il ne s'était pas sentit agressé, au contraire, le gamin était bien placé pour comprendre sa réaction. Légitime, pensa-t-il. Lui, il ne se montrait pas sur la défensive quand le sujet était mit sur la table. Il entretenait plutôt un malaise en essayant d'éluder dans l'espoir de passer à une autre question. Au fond, Eugène s'en voulait même de l'avoir mis dans l'embarras, après tout, il savait parfaitement.

Edmund marqua une pause, sans doute pour réfléchir à ses prochains mots. Quand il prit de nouveau la parole, ce fut pour partager ses états d'âmes. Le sourire d'Eugène s'accentue, lui aussi, il se sentait mieux. Le silence retomba, c'était inévitable. Il y avait toujours un moment pour qu'il s'installe, même le temps de quelques secondes. Pour autant, il n'était pas pesant. Il y avait quelque chose de rassurant au passage de cet ange.

— Tes mains vont mieux ?

Aussitôt les mots prononcés, Eugène porta son attention sur ses doigts. Il n'avait plus mal, semblerait-il. Pour s'en assurer, il les bougea avant de les craquer.

— Mieux... du moins, je n'ai plus la sensation de tiraillement que tout à l'heure.

Tout en parlant, l'enfant se tourna vers le piano. Que pouvait-il jouer ? Du Bach ? Du Chopin ? Cette question était éternelle. Eugène allait se lancer, mais il avorta son mouvement dans la seconde. Incertain, il se tourna vers Edmund et lui demanda timidement :

— Enfin, si cela ne te dérange pas si je joue... ou tu souhaite jouer ?

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13 nov. 2020, 16:23
 privé  To skies that we once knew
@Eugène Harlow


Le rouquin remua les doigts et les craqua, provoquant au passage un petit frisson désagréable à Edmund, puis signifia à celui-ci qu'il ne semblait plus avoir mal. Il se tourna alors vers le piano, au plus grand bonheur de son spectateur qui n'avait qu'une seule envie : renouer un peu avec cette musique qui lui avait tant manqué. Le musicien demeura immobile face à son instrument, une petite moue contemplative dessinée sur le visage, tandis que l'auditeur expira lentement, ferma les yeux et pencha la tête en arrière pour mieux se préparer à cette réunion tant attendue. Aussi Edmund fut-il surpris lorsque ce ne furent pas des notes de musiques mais des mots qui chutèrent dans le silence bref qui avait à peine eu le temps de s'installer.

L'enfant rouvrit immédiatement les yeux et se redressa prestement à l'intervention de son camarade. Quand ce dernier eut fini de parler, Edmund leva rapidement les mains et secoua la tête de gauche à droite tout en répondant :

« Non, non, pas du tout ! J'aime beaucoup écouter de la musique et les gens jouer de façon générale, mais je sais pas du tout en faire moi-même. »

Son ton et sa gestuelle, bien plus que ses paroles, transmettaient sa volonté de ne pas jouer, au profit de l'écoute. S'imaginer interpréter un morceau était au-delà des capacités du garçon — ou plutôt, s'il se l'était imaginé plusieurs fois, jamais il n'avait voulu s'essayer à le faire réellement. La musique avait pour lui cette nature transcendante que certains retrouvent dans la croyance, quelque chose que l'on perçoit sans tout à fait le comprendre et dont il ne viendrait pas à l'esprit de s'emparer. Cependant, là où pour beaucoup ce caractère mystérieux et supérieur crée un désir d'appartenance, une volonté de communion pour se fondre dans ce merveilleux, cela était source chez Edmund d'un profond stress, d'une peur qui le poussait à rester à distance des instruments. Il était terrifié à l'idée d'échouer et de traîner cet art noble dans la boue. Il se sentait indigne de toucher un clavier, une corde ou une touche. En simple mortel cloué au sol, il se contentait de contempler ceux qui avaient le courage d'élever leurs âmes et en tirait une joie par procuration.

Ce fut donc rapidement qu'il enchaîna, indiquant de la main gauche le piano dans une emphase pressée, « Je t'en prie, tu peux y aller. »

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Inspecteur Munmun, théoricien en chef des Bôs Debilus
Cofondateur de la PTC
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