ENIVRANT ?


Des bras de fumée noire. Des murmures. La boîte au sourire malsain. Cette voix inconnue.
Non, tout cela me paraît bizarre. Surnaturel, si j'osais le dire. Mais qu'est-ce qui est surnaturel ? Si je le vois, c'est réel. Forcément. Ça appartient à la nature. La Magie est tout à fait naturelle. Alors, transformons surnaturel par étrange, peut-être.

Oui, étrange. Tout le monde semble obnubilé par les propos de la boîte – en admettant que ce soit l'objet qui parle. Impossible, me dirais-je si je réfléchissais comme une Moldue – une personne sans magie. Cependant, il me semble évident que la voix appartient bien à quelqu'un de réel. Quelqu'un qui a des intentions, qui ne me paraissent pas spécialement rassurantes. Mais ces volutes… Ils me rappellent les grosses bouffées noires qui sortent des cheminées des usines. Toxiques. Causant, à terme, la mort.

Bien sûr, cette fumée d'origine magique n'a sans doute rien à voir avec celle produite par une combustion. Elle dessine des formes dans l'air. Elle n'emplit pas la salle, elle semble être malléable. Soumise à la volonté de quelqu'un. Elle montre des scènes qui ne me disent rien. Puis Poudlard. Puis des enfants. En cage.

Elle raconte quoi déjà, la voix ? Comme d'habitude, je n'ai pas besoin de faire preuve de beaucoup d'attention pour me rappeler de la plupart des éléments entendus plus qu'écoutés. Quatre élèves. Survivant. Dix-huit écoles de sorcellerie. Un défi. Des morts. Le solstice d'hiver.

Un ultimatum. Des menaces cachées. Et l'oiseau. Noir. Hiver. Blanc. Je ferme les yeux compte dans ma tête de deux en deux, un procédé qui me permet de cesser de m'agiter intérieurement. Quarante-quatre. Je rouvre les paupières. Toujours la fille face à moi. Un drôle de sourire, peint de Tristesse.

Septembre deux-mille-quarante-cinq. Deux zéro quatre cinq. La fumée. L'oiseau. Des filles. Rouges.

- M'paraît inhabituel, tout ça…

Marmonnement. Ton ironique. Ça m'ressemble pas. Mais au moins, Ils ne voient pas que je suis troublée.


Plumes de @Scary Limpson et de @Welmina MacMaulan, vos Petites répondront-elles à Helen ?

J'ai mal à la tête. Deux semaines déjà que je suis de retour à Poudlard et je n'en peux plus du vacarme ambiant. La journée s'est pourtant plutôt bien passée. Mais à ce moment de la journée on dirait que c'est un concours de qui braillera le plus fort : j'ai envie de leur hurler de se taire. Couvrir ce bruit de ma voix. Je masse doucement mes tempes, dans un espoir vain de faire passer la douleur qui accompagne chacune de mes pensées. En face de moi, Pam semble agacée, elle aussi. Elle reporte son attention sur ce qu'il y a sur la table. J'en fais autant pour tenter d'occulter le fond sonore agressif. L'ennui dans cette école c'est qu'il y a toujours trop de choix de plats : tout est délicieux et tentant.

- Tu vas prendre quoi toi ? Moi j'ai tellement faim, je crois que je vais prendre un peu de tout.

Visiblement elle se pose la même question que moi. Question justifiée. Je souris. En dépit de mon mal de crâne, je suis affamée. J'attend qu'elle se serve pour récupérer le plat. Mais au moment où elle s'en saisit, le silence retombe. D'un coup. Mauvais signe. Il existe des moments où nos actes semblent en harmonies avec les événements. C'est le cas maintenant. Comme si le geste de Pamela avait forcé le calme. Ça fait un bien fou. Je soupire de soulagement.

Ce sentiment est de courte durée : un oiseau noir traverse la Grande salle à tire-d'aile et laisse tomber une sorte de paquet blanc. Trop loin pour voir comme d'habitude. Une voix s'élève. Suave. Mielleuse. Mauvaise. Comme ses paroles : on peut clairement percevoir une menace narquoise.

- Bonsoir Poudlard, nous ne nous connaissons pas encore, mais ça ne saurait tarder. Je suppose que vos professeurs n'ont jamais pris le temps de vous parler du Dominion, hm ? Même pas le professeur Montmort ?

Le Dominion ? Pourquoi les sonorités de ce mot me sont familières ? Je suis sure de l'avoir déjà entendu mais impossible de savoir de quoi il s'agit. J'ai beau me creuser les méninges, rien n'y fait. Je jette un coup d'œil à ma voisine, intriguée. Si moi je l'ai déjà entendu, elle doit peut-être savoir quelque chose à ce sujet.

- T'y comprends quelque chose toi ?

Non en fait. Elle n'en sait pas plus que moi. Je fais la moue : je crains la suite surtout que je remarque une sorte de mouvement à la table des professeurs.

- Non. ´Fin... J'ai déjà entendu ce mot quelque part mais je n'arrive plus à savoir où et quand. En tout cas ça n'annonce rien de bon, je prédis. La dernière fois qu'une chose de ce genre c'est produite on s'est retrouvés avec une morte sur les bras.

Je me retourne. Cette fois je ne veux pas voir. Mais la voix reprend. Sous couvert de nous instruire, une scène de cauchemar se dessine sous nos yeux.

- On parie qu'avant Noël on est attaqué par je-ne-sais-quoi ? je murmure un rictus au lèvres.

Les autres ont des tonnes de questions au bord des lèvres. Moi aussi. Une seule me parvient clairement : "Ça va recommencer ?". Oh que oui. J'en suis sure. Sinon, pourquoi se donnerait on la peine de nous faire parvenir cette étrange boîte, de nous conter la glaçante histoire du Dominion, de nous menacer, puisque, plus de doute, il s'agit d'une menace ? Je hausse les sourcils en direction de Pam. Je ne sais pas ce qu'elle en pense mais moi j'en ai ma claque : On ne pourrait pas avoir en peu de répit ? On est rentrés il y a deux semaines. Ça fait un peu moins de cinq mois qu'on a assisté à la mort de la Femme. Merde. C'est ça leur stratégie ? Nous lacérer avant qu'on puisse cicatriser ? On a douze ans ! À quel moment on est censé se retrouver piégés dans cette histoire ?

- Quoi qu’il en soit, le Dominion ouvre ses portes à un nouveau défi. Un défi qui opposera les douze grandes écoles de magie aux six meilleures écoles non-reconnues par votre Confédération internationale devant un parterre de journalistes venus des quatre coins du globe. La démonstration sera faite devant le monde entier que la reconnaissance des écoles de sorcellerie ne s’est jamais faite sur les compétences magiques de leurs pensionnaires mais sur un raisonnement purement politicien. Rassurez-vous, nous ne sommes plus au Moyen-Âge. Personne ne mourra. A moins que l’une des douze grandes écoles de magie ne refuse le défi et ne précipite la mort des trois héritiers de Zhuangyán.

Super. En fait, Poudlard est un peu leur sac de frappe pour prouver qu'il existe. Ce ne serait pas plutôt aux directeurs de régler ça calmement pour trouver un compromis ? Non, pourquoi faire ? Un bain de sang est toujours plus agréable... Ma tête me lance. Je grimace de douleur. La voix a dis que personne ne mourrait. Je n'y crois pas. Ce serait trop beau pour être vrai. Surtout de la part de ceux qui détiennent en otage des élèves... Tellement ironique cette situation.

- Tout élève ayant soufflé ses quatorze bougies avant le 1er septembre de cette année pourra prétendre représenter son école. Il lui suffira de déposer son nom dans cette urne noire. Au solstice d’hiver, quatre noms seront éjectés de cette urne dans chacune des dix-huit écoles représentées. Quant à la suite ? … j’ose espérer que nous en reparlerons au solstice d’hiver.

- Eh bien moi j'espère que TU ne nous reparleras jamais, je maugrée. Ça m'a coupé l'appétit mais au moins personne n'est blessé cette fois. C'est les mêmes que ceux de la Femme, hein ?

Malheureusement pour Edmund, à en juger par le regard confus que lui jeta son camarade, ce dernier semblait tout aussi perdu que lui. De façon générale, tous les élèves semblaient perdus. Chacun avait les yeux rivés sur l'objet étrange qui se trouvait au milieu de la Grande Salle et des chuchotements émanaient de tous les côtés, certainement provenant d'élèves perturbés et tentant de comprendre ce que signifiaient toutes ces révélations.

Alors que le jeune garçon se concentra plus sur son environnement extérieur dans l'espoir de percevoir une conversation qui pût lui permettre de mieux comprendre ce qui se passait, il remarqua la professeure Montmort qui s'était levé de la table des professeurs et avançait à pas de loup vers l'urne étrange, la baguette sortie. Les autres professeurs, eux, demeuraient assis à leur table, semblant observer la scène avec autant d'intérêt que les élèves. Edmund fut initialement profondément soulagé de voir que Miss Montmort prenait la situation en main : si un professeur venait s'en mêler, cela signifiait que tout problème potentiel était en passe d'être résolu !

Ce fut à ce moment-là que l'urne se remit à parler, et que deux grands bras de fumée noire jaillirent soudainement de l'objet. Le jeune Poufsouffle fut pris d'un mouvement de recul instinctif dont le seul mérite fut de manquer de le faire tomber de son assise et ses yeux s'écarquillèrent à la vue des forme obscures qui se mouvaient autour de l'objet ensorcelé. Les formes fantomatiques ne paraissaient heureusement pas décidées à blesser qui que ce fût et se contentèrent simplement de représenter portraits et paysages afin d'illustrer l'histoire que racontaient la sorcière inconnue. Elle expliquait ce qu'était le Dominion, quelles étaient son origine et son utilité : elle répondait à quelques unes des interrogations internes d'Edmund pour ainsi dire. Cependant, ce dernier, qui ne s'était pas encore tout à fait remis du choc de l'apparition des bras de fumée, n'était pas prêt pour ces explications. Si l'histoire tenait tout d'un conte et que son récit détaillé eût pu constitué un roman que l'enfant eût adoré lire, il ne s'agissait pas d'une fiction. C'était la réalité. C'était la vraie vie.

Le choc laissa peu à peu place à l'horreur alors que l'histoire se déroulait, fluide, et que l'élève se refusait à essayer de comprendre pourquoi, ô grand pourquoi ! la sorcière désirait leur parler de cela. Que des sorciers se fussent tués par le passé pour obtenir prestige et renom, Edmund pouvait se l'imaginer assez aisément — let non-maj avaient fait la même chose des siècles durant — mais dès que la question de savoir pourquoi on leur en parlait maintenant, pourquoi cela semblait affecter autant la professeure Montmort, pourquoi cette urne et pas simplement une lettre à la direction qui se serait chargées d'elle-même de donner la nouvelle aux élèves, le cœur du garçon battait plus vite, ses yeux s'écarquillaient plus, ses mains se crispaient plus fort, son souffle se faisait plus irrégulier.

Les yeux fixés sur Miss Montmort qui progressait rapidement — le seul rempart entre l'urne et eux — Edmund ne perçut pas les questions que certains élèves posaient à l'objet source de tout ce chaos. Ce n'était d'ailleurs que pour le mieux : se fût-il aperçu que certains tentaient de communiquer avec la sorcière — et pire, qu'elle y réagissait — cela eût été trop pour le petit garçon. Il ne put cependant pas ignorer les propos de la boîte qui suivirent. Réponse une fois de plus à une de ses questions. Une réponse qu'il aurait bien préféré ne pas connaître.

Un combat entre les élèves de dix-huit écoles de part le monde — pas un combat à mort selon l'urne, mais pouvait-on lui faire confiance ? — des prisonniers — potentiellement des morts.

Des morts.
Morts.
Mort.
Mort.

Le mot résonnait dans la tête du garçon, tournant et se retournant dans tous les sens devant ses pupilles dilatées et s'écrivant sous ses doigts tremblant.

Mort

Son souffle, irrégulier, devint sec et court alors que ses yeux se fixaient sur sa professeure d'histoire de la magie dans la recherche de soutien. De certitude. De confiance. De quelque chose. De quoi que ce fût qui pût l'ancrer dans la réalité, le protéger de la crise de panique incessante.

Instinctivement, sans qu'il ne s'en rendît compte, sa main agrippa le bras d'Eugène pour retenir sa chute.

La petite s'appelait Charlotte, elle avait l'air plutôt joyeuse de nature. C'était agréable. Elle semblait reconnaissante de ma présence à ses côtés. Un mauvais pressentiment me faisait sentir qu'elle en aurait tout autant besoin que moi. Cette boîte ou plutôt cette urne dégageait quelque chose de maléfique... J'avais répondit à la petite d'un sourire et d'un hochement de tête, je n'avais pas besoin de me pencher pour la regarder, visiblement elle non plus n'était pas très grande.

En à peine quelques minutes les choses s'était emballées... L'urne avait parlé, elle avait d'abord expliqué ce Dominion et son utilité... Cette histoire sens mauvais, pourquoi elle référençait un tournoi à mort, c'était quand même pas pour qu'on y participe... Du moins j'espère... Plusieurs élèves plus âgés posent des question à la boîte, certains que je connais. Et là tombe l'information que je craignais : un nouveau défi est lancé à Poudlard... Quoi ! Si l'école ne participe pas des gens vont mourir ? C'est quoi ça encore ? Dans quel cauchemar on est encore plongé...

L'urne posait les conditions de participation au tournoi beaucoup d'élève étaient concernés... Tout ceux en quatrième année ou plus, ça fait beaucoup de monde. La nouvelle semblait secouer Charlotte. Elle glissa sa main dans la mienne et je la serrais doucement pour lui dire que j'étais là. Elle se tourna vers moi yeux larmoyant et me posa la question fatidique, celle qui planait dans le silence de mort qui avait suivi l'intervention de l'urne... J'essayait de réfléchir de ne pas laisser la peur m'envahir, de rester sereine, si ce n'est pour moi au moins pour la première année. C'était sa rentrée il y a deux semaines et ce genre de trucs arrivait déjà, elle devait être terrifiée. Le plus calmement possible malgré ma voix tremblante, je lui réponds.

"Personne ne mourra, je suis certaine que les professeurs trouveront une solution. Ils ont du temps pour y réfléchir jusqu'au solstice d'hiver, tu ne crois pas ?"

Je suis à peu près sûre de ce que je raconte, mais cette voix m'a fait froid dans le dos et mon sourire m'a quittée. Et si cette fois encore il était trop tard... Les questions sans réponses m'envahissaient... c'est quoi ces écoles non répertoriées ? C'est qui les héritiers ? Pourquoi ils sont en danger ? Je ne savais que penser ou quoi ajouter. J'espérais vivement qu'un professeur éclaire la situation.

Assise à côté de Lena, je lui parle un peu.
Discussion futile, comme souvent.
Mais je sens que je perds son attention, elle regarde vers le haut, une silhouette volante.
Étrange.
Une - boîte ? - posée.
Et s'ouvre.
Tout cela est étrange.
Un regard d'incompréhension vers Lena, qu'est-ce qui se passe ?
"Bonsoir Poudlard..."
Mon sang se glace.
Quelle est cette voix ?
Elle continue à parler, je comprends le sens de ses mots mais n'arrive pas à l'intégrer.
Sans que je m'en rende compte, mes doigts s’enfoncent dans l'avant-bras de Lena.
Le Dominion ?
Pourquoi ce mot n'évoque-t-il rien, absolument rien, dans ma tête ?
Un besoin de connaitre s'empare de moi, continue, Boîte.
Et la Boîte continue.
Elle raconte, déverse un flot de paroles qui m'engloutissent un peu plus dans l'effroi.
Pourquoi ai-je le sentiment que tout va mal se finir ?
Elle raconte une histoire ancienne, jusqu'alors bien enfouie dans les méandres du passé.
Elle raconte la création d'une école, et la mort.
La mort d'élèves.
La mort de - moi - elle - nous.
Le fait qu'un "disciple" de Serpentard ait gagné ne me rassure aucunement.
Mais le passé laisse la place au présent dans la bouche - peut-on appeler ça une bouche ? - de la Boîte.
Un défi, dix-huit écoles, des élèves de plus de quatorze ans.
La peur.
"Rassurez-vous".
Personne.
Personne ne mourra.
Personne.
Pourquoi ces mots sonnent-ils si faux sur mes lèvres ?
Mes doigts se serrent encore plus sur leur prise, mes ongles s'enfoncent dans la peau de ma voisine.
Elle aussi a l'air angoissée.
A l'air d'avoir peur,
Comme moi.

La Voix de femme recommença à vous parler du Dominion. Un tournoi. Pour la gloire. C’était tout ce qu’il était, et ce n’était pas plus mal. Pourtant, de toutes les phrases et de toutes les actions de la Voix, seul un mot resta dans ton esprit : mort.
Des morts, durant le Dominion, il n’y aura pas de mort. Mais pourquoi nous menacer de tuer les héritiers de cette sorcière ? On vous menace de mort, mais cela ne serai pas pour vous y mener plus vite ? Les questions que tu te posent accaparent ta pensée. Une voix te tira de tes interrogations :

-M'paraît inhabituel, tout ça…

Son ton était ironique, bien entendu. On ne peux pas réellement se dire cela que maintenant, alors que la Voix a commencé à parler depuis un bon bout de temps et que des murmures inquiets résonnent de toute part. Mais, elle t’avait lancée, et tu lui répondis donc :

- Oui c’est sûr, pas la peine d’être un adulte pour le comprendre…

Vous pensez qu’ils vont vraiment envoyer des gens se jeter dans la gueule du loup ?

C’est ce que tu aurais voulu répondre, mais tu n’eus pas la force de le dire. En même temps, mieux valait peut-être ne pas contaminer les autres avec tes pensées inquiètes.

Tu n’as pas 14 ans. Au moins, de ce côté, c’est réglé. Mais qui risquera sa vie pour un peu de gloire ?



Ses pensées tranchent avec ton inquiétude de surface. En dessous, malgré toi, tu as toujours voulu plaire sans trop réussir. Heureusement que tu n’as pas l’âge, car sinon, je crains ce qui serai arrivé. Parfois, tes allures de tête brûlée le font peur.

@Welmina MacMaulan et @Helen McKemmish à vous !

Tout n'était que confusion dans sa tête. Vainement, Eugène tenta d'y remettre de l'ordre, mais trop de questions et de pensées se basculaient. Autour de lui, les discussions allées de bon train dans un mélange chaotique de murmure et d'exclamation. Tout le monde était perdu. Pendu aux lèvres de l'urne, Eugène attendait une explication concrète.

— Puisque votre formation est incomplète à ce sujet, laissez-moi vous raconter l’histoire de cet endroit magique.

Il remarqua que tardivement Miss Montmort qui, d'un pas feutré et baguette levée, s'approcha de l'urne. À partir de là, Eugène ne pouvait dévier son regard d'elle.

Saint Michel, Archange, défendez nos âmes et soyez notre secours contre la malice du démon

— Le Dominion fut fondé il y a plus d’un millénaire par six des dix plus grands sorciers de leur temps…

À sa gauche, Edmund se recula brusquement et faillit même tomber. Eugène s'assura d'un coup d'œil s'il allait bien, avant de voir ce qui l'avait fait paniqué. Deux grands bras faits de fumé se dégagèrent de l'une. L'un d'eux formé un paysage, tandis que l'autre prenait l'apparence de six individus. Inconsciemment, Eugène se rapprocha de son camarade. Le gamin n'était aucunement rassuré par la tournure de la situation, alors que la sorcière conta l'histoire. Tout n'était qu'une question de puissance, et même les fondateurs de leurs maisons y ont participé.

Aux détriments de quelques dommages collatéraux qui, avant de passer à trépas, possédaient une vie, une identité et des rêves.

Que Dieu exerce sur lui son empire, nous le demandons en suppliant

Eugène riait nerveusement. Au bout du compte, les sorciers et les moldus n'était pas si différent que cela. La gloire rendait cupide quiconque qui rêvait de haut fait et de prestance. L'Humanité était le poison de l'Homme et, aveugle, elle ne rendait même pas compte qu'elle courrait à sa perte. Eugène était paniqué, mais il était surtout amer en remarquant que certains montraient de l'intérêt.

De nouveau, la sorcière ne répondit pas directement aux questions. Elle se lança plutôt dans un long monologue, indiquant que le Domino ouvrait ses portes pour un nouveau défi.

L'Histoire est un perpétuel recommencement.

Eugène fut pris de nausée. La Grande salle était oppressante, malgré son immensité. Sa tête bourdonna, bruit blanc incessant qui recouvrait la suite des évènements. Ses doigts se plantèrent dans la table en bois, sa respiration devenait laborieuse, tandis que son sang pulsait dans ses veines. Ô, douce angoisse, pourquoi être présente au mauvais moment ?

Et vous, prince de la milice céleste, repoussez en enfer, par la vertu divine

Eugène voulut se lever et fuir le trop-plein et le vide à la fois. Il avait besoin de s'éloigner de ce monde qui ne cessait d'aller mal. Pourtant, il ne bougea pas d'un iota. Non pas à cause de la crise d'angoisse qui lui vrillait l'estomac, mais de cette main qui s'était accroché à son bras. Affolé, Eugène se tourna vers Edmund, qui présentait les mêmes signes d'une crise imminente. Il oublia sa propre noyade pour faire face à son camarade. Avec précaution, il le tourna dans sa direction, l'arrachant à sa contemplation. Eugène s'assura d'avoir toute son attention, avant de prendre ses mains dans les siennes et de donner le rythme.

Inspiration
1 2 3
Expiration
1 2 3
Inspiration
1 2 3
Expiration

À quelques mètres d'eux, Miss Montmort continua son avancé, alors que la sorcière mit fin à son monologue. Du coin de l'œil, Eugène vit le vil sourire disparaître. Le silence retomba, assourdissant, tandis que l'urne lévitait, attendant sagement les noms.

Satan et les autres esprits malins qui errent dans le monde pour la perte des âmes

Mais à l'heure actuelle, Eugène s'en foutait ; sa priorité était Edmund.

___________________________________________________________________
Tu fixais les deux enfants.
Tu ne disais rien.
Tu ne savais que dire.
La boite continuait à parler.
A prononcer des mots terrifiants.
Des mots que des enfants n’ont pas à connaître.
Des choses que les enfants n’ont pas le droit de vivre.
Il faut avoir au moins quatorze ans.
Mais,
Quatorze ans,
C’est si jeune.
Tu en connais,
Toi,
Des enfants âgés de 14 ans.
Tu cherches cette fille que tu avais rencontré dans les toilettes.
Alyona.
Tu la cherches du regard.
Lorsque tu l’apercois enfin,
Tu sens quelque chose dans ton cœur.
Si elle se compare à des gens plus âgés,
Elle n’aura aucune chose.
Elle est si jeune.
Si fragile,
Si innocente.
Ils n’ont pas le droit.
Pas le droit de lui ôter ce qu’elle est.
Ce pourquoi elle se bat.
Ils n’ont pas le droit.
Tu as peur.
Pour elle.
Tu dégages ton regard.
Soucieuse.
Tu redirige ton regard vers Lahya et Laurence.

-Elle n’a pas le droit de mourir.

Tu ne veux pas qu’elle meurt.
Tu l’as déjà perdu Lui,
Tu ne veux pas perdre les autres.

- Elle ne peut pas.

Tu ne sais pas pourquoi mais ces mots sonnent faux.
Tu sais bien qu’elle le peut.
Mourir.
Voilà ce qu’ils vont connaître.
Tous ceux qui vont participer.
La Mort.
Ils vont tous mourir.
Tous,
Sauf un.

@Laurence Solomon / @Lahya Eaton
@Alyona Farrow vu que tu es mentionnée

Herminie Peers, 4ème année, 14 ans
Centre de la table de Poufsouffle - Allée centrale, entre milieu et la table des Professeurs


Contrairement à la crispation des doigts de son amie, qu'elle rendit par une caresse, Herminie n'eut qu'un plissement des yeux. Si la situation n'était pas si grave, la jeune fille aurait apprécié l'animation de fumée qui se déroulait devant elle. Mais la voix, aussi détestable soit elle, disait des choses captivantes. Herminie ne pouvait s'empêcher de boire ces paroles, ces noirs secrets révélés au grand jour. *Le dominion ? Le Dominion ?* Elle se représentait un bâtiment étrange, tout en grandeur idiote et un trône, et ses méninges tournaient à plein régime. A la mention de l'Ecosse, on pouvait deviner la suite.

L'idée de la bataille décrite ressemblait au Tournoi des Trois Sorciers, qui si il avait mauvaise réputation, était un évènement pour la Coopération magique. "Où ils s’affrontèrent à mort durant plusieurs semaines jusqu’à ce qu’il ne restât qu’un seul et unique survivant..." Elle eut une grimace de dégoût. "C'est dégueulasse", dit-elle en chuchotant à Eileen en réponse, avant de se taire également. C'était une idée immonde, au final, et elle fut déçue des Fondateurs, et de deviner que Merlin y avait pris part. Et déçue de Carry Harrison, qui avait retrouvé une place à la table de Serpentard. Comment pouvait-on penser ça, espérer ça, et encore moins le demander ?

"Le Dominion ouvre ses portes à un nouveau défi", elle disait. Quel intérêt ? Mais trois silhouettes viennent briser ses certitudes "Non..." Elle avait vibré, admiré, eu peur pour eux, et elle n'avait même pas été à leur côté. Elle chercha du regard les trois - quatre ? - binômes des enfants de l'école chinoise, sans les voir. Elle avait le ventre noué, et ses doigts se crispèrent finalement sur la main de sa voisine. Elle avait quatorze ans. Elle était assez grande pour que le Dominion la veuille. Elle pensa à tous ses camarades, et ne voulu voir aucun d'entre eux partir dans le ventre de l'institution répugnante. Oui, mais il y a avait des enfants déjà là-bas, qui n'avait rien demandé à ces adultes cruels.

@Eileen Shelby @Maddie Joy

RAPPEL :

Si vous n'êtes pas inscrit dans la chronologie :

Au moment de ce RP (16 septembre 2045), votre personnage est dans une année RP inférieure ou égale à son année devoir. Vous ne pouvez donc pas RP dans une année supérieure à votre année devoir même en prévision d'une inscription future dans la chronologie au risque de rendre ce RP caduque.

Dernier tour pris en compte : Tour 5

↢ 3 ↣
Bad vit Miss Montmort, dernière championne du Tournoi des Trois sorciers, se diriger hâtivement vers l’urne noire afin d’empêcher quiconque de s’en approcher. Toutes les personnes présentes entendirent ses mots résonner dans la Grande Salle :

« Que personne ne s'approche de cette boîte jusqu'à nouvel ordre. Avant que les plus téméraires d'entre vous ne disent quoi que ce soit, sachez qu'il est impossible de garantir que nul ne mourra dans ce type de tournoi. »

Disait-elle cela pour faire peur aux potentiels prétendants ou y avait-il un réel risque à participer au défi lancé par la boîte ? Bad n’eut pas le temps d’y réfléchir car déjà la professeure d’Histoire de la Magie, après avoir jeté un regard en direction de ses collègues, répondit aux questions d’élèves curieux. Mais c’était l’assemblée entière qui était suspendue à ses lèvres.

« Il est difficile de dire ce qui tient de la légende ou de l'histoire en ce qui concerne le Dominion. Les informations à son propos sont rares et divergentes, mais sachez que ce n'est pas un lieu à prendre à la légère. Ce n'est pas pour rien qu'il n'y a eu qu'un seul tournoi de ce type. Sa réouverture est tout sauf une bonne nouvelle. Une victoire ou une défaite dans le Dominion peut avoir des conséquences bien plus lourdes que tout ce que vous pouvez imaginer. Il existe un accès au Dominion dans plusieurs écoles de par le monde. Il en existait un à Poudlard, mais il a été détruit lors du dernier Tournoi des Trois Sorciers. »

La dernière phrase de Miss Montmort s’acheva sur le croassement du corbeau qui avait élu domicile sur une poutre au-dessus la table des Gryffondor. Bad jeta un regard hostile à l’animal. Il n’aimait pas beaucoup ce genre d’oiseaux mais celui-ci l’agaçait particulièrement. Allez va-t-en !, ordonna intérieurement le Serdaigle en direction l’animal. Ses prières ne furent pas exaucées mais une agitation particulière se fit ressentir à la table des rouges et or derrière lui. Le préfet tourna la tête et les épaules. Plusieurs élèves de la maison au lion semblaient penchés sur - d’après ce que Bad pouvait entrevoir - un saladier. Le garçon détacha le regard de cet étrange affairement et reporta son attention sur Irene Gates, assise devant lui, qui questionnait Miss Montmort.

« N'importe qui peut utiliser les entrées ? Une autre école peut... pouvait s'en servir pour rentrer dans Poudlard ? Pourquoi mettre en jeu la vie de Chu-Jung, Mei et Qiong ? C'est eux la Nouvelle-Zhuangyán ?, dit-elle en fixant l’urne. Pour capturer juste Chu-Jung, Mei et Qiong ? Eux qui ont... tué Mrs Dai Hong Dao ? »

Lilly Zarbi, une amie de Bad, puis Carry Harrison posèrent à leur tour une question au professeure mais le garçon n’en entendit pas la nature. Cependant, il ne rata pas une miette de la réponse de Miss Montmort qui, d’une étonnante patience, s’adressa à chacune des élèves à tour de rôle.

« Le Dominion est un labyrinthe. Y entrer est une chose. En ressortir où on le souhaite en est une autre. Oui, ce sont eux qui ont attaqué la Nouvelle-Zhuangyán et tué Dai Hong Dao. Mais cette attaque était ni plus ni moins qu'un exemple et l'occasion d'acquérir un moyen de pression sur les autres écoles. Cette voix est celle d'Eva Sepulveda, ajouta-t-elle à l’attention de Lilly. La tête de l'une des Lignées sorcières les plus sombres de notre histoire qui tirent les ficelles dans l'ombre depuis Merlin sait combien de temps. Le but de ce Tournoi est d'asservir les écoles de magies reconnues encore existantes sans avoir à détruire chacune d'elles. Que certains d'entre vous participent à ce tournoi est la dernière chose que je souhaite. Cela n'arrivera pas si je peux l'empêcher. »

Elle tourna ensuite le regard vers Carry :

« Il n'en reste que des ruines et l'accès est condamné depuis longtemps. Soit, ils ont un moyen de restaurer cet accès, soit les candidats devront entrer dans le Dominion par un des autres accès encore existants. »

Cependant, la professeure d’Histoire de la Magie avait encore quelques mots à ajouter. Et ils étaient adressés au corbeau.

« Quant à toi si tu n'as pas l'intention de repartir avec cette maudite boite, retourne auprès de tes maîtres avant que je ne me charge de te déloger de là ! »

Le corbeau, réceptif, n’attendit pas son reste pour, dans un dernier croassement, s’échapper par les portes de la Grande Salle en rasant au passage le sommet du crâne de Miss Montmort. Bad remercia d’un sourire la professeure - qui n’en vit pas la couleur - d’avoir chassé ce messager non désiré.

Un ‘Oh !’ de surprise d’une élève de Gryffondor piqua la curiosité de Bad. L’agitation qui régnait derrière lui avait redoublé d’intensité. Cette fois-ci le Serdaigle fit un demi-tour sur son banc pour passer ses jambes de l’autre côté. Arya Nightshade tenait dans sa main une clé sur laquelle brillait une pierre noire. Bad mit quelques secondes à comprendre sa provenance. Le corbeau était positionné juste au-dessus l’endroit où la jeune fille avait trouvé l’objet. Il était très probable que l’animal l’ait lâché avant de partir.

Arya exprima une grimace avant de lâcher la clé et de reculer subitement. Bad fronça les sourcils. Il avait l’impression que l’objet l’avait effrayé. Bizarre … La clé était-elle ensorcelée ? Apparemment, Leo Ginger ne semblait pas se poser cette question car elle s’en saisit presque instantanément. Bad voulait en savoir plus. Il allait se lever quand une voix familière résonna derrière lui.

« Si Poudlard participe pas, ils les tueront... Ils ne s'arrêteront pas là ? Si on participe et qu'on gagne, il se passera quoi ? Et si... si on perd ? »

Irene questionnait à nouveau Miss Montmort. Pour Bad, ses interrogations étaient pertinentes mais les chances que la professeure aient les réponses étaient faibles. Cette dernière comprenait-elle ce qui se passait réellement ou gardait-elle la face pour rassurer les élèves ? Le garçon se redressa face à sa table laissant clé et Gryffondor derrière lui. La pauvre enseignante d’Histoire de la Magie était martelée des questions d’élèves soucieux d’éclaircir la situation. L’incompréhension. C’était le sentiment qui régnait dans la Grande Salle.

Code couleur : Miss Montmort & Irene Gates

Prochaine résolution par Maddie Joy le 4 novembre.