Je serre les dents, je ne peux pas réussir à tous les coups. Tant pis. Je ne dois pas me miner à cause d'une tentative ratée, mais je dois bien avouer que voir Gray retourné aussi facilement mon cognard contre notre gardien, ça la fout mal. Bref, comme je viens de me le dire, je ne dois pas perdre le moral pour autant, je dois me battre contre mes propres pensées en plus de me battre contre mes adversaires.

Ni une ni deux, je me lance à la poursuite du cognard, du coin de l'œil j'aperçois notre capitaine qui fait le geste signifiant l'entrée en scène de notre formation, je ne suis pas concernée, c'est pour le souaffle tout ça. Moi, je n'ai que la balle folle dont je dois m'occuper. Cette balle qui m'a toujours obsédée et m'obsédera toujours. Je ne sais même pas quel sortilège est jeté sur l'objet pour le rendre ainsi enragé, mais ce qui est sûr, c'est que celui qui l'a inventé était un sacré malade.

Sifflement retentissant, comme un train volant filant dans le ciel, j'entends le cognard. C'est un son que je reconnaitrais entre mille. Il a toujours hanté mes rêves, enjolivé mes cauchemars, mais ce n'est que sur le terrain que le son me donne des frissons des pieds jusqu'à la tête, comme si ma peau effleurait un tapis de fleurs.

Une fois à proximité de ma vieille amie, j'arme ma batte, pour administrée ma caresse habituelle à cette foutue balle.

Enfin mon moment, après avoir attendu sur le banc pendant si longtemps, j’avais enfin l’occasion de faire mes preuves. Je devais admettre que sur le coup, j’étais stressée, pire même, je tremblais comme une feuille que le vent venait de souffler. Les cris, les encouragements, la foule, les joueurs, j’aurais dû m’être déjà habituée au bruit ambient et pourtant, je ressentais cette boule de stresse à chacune de mes entrées.

Après avoir enfourché mon balai, mon corps s’éleva dans le ciel et fila à vive allure en direction de mes coéquipiers. Le match était équitable jusqu’à maintenant, 40 – 40 il fallait dire les choses comme elles étaient, nos équipes étaient aux coudes a coudes.

Alors que mon cœur se retint à plusieurs reprise de s’arrêter, ce fut un soulagement de voir que Chamber, rata son tir et que Harper le rattrapa sans aucun problème. Mais il ne fallait pas s’endormir, c’était le moment de la relance et qui disait relance disait FONCE AUX BUTS QUOI SERIEUX ! Dans ma course vers les anneaux, je me mettais des claques mentalement, une pour que j’arrête de paniquer, une autre pour que je continue de regarder droit devant moi et une derniere parce que... Eh, jamais deux sans trois hein?

Alors que je continuais d’aller plus vite, une grosse masse ronde vint se loger parfaitement sous mon bras, bon… Oui j’ai criée quand je l’ai reçu... ça vous arrive souvent de recevoir une balle de cette manière ?! Enfin bref, chanceux et beaucoup trop surpris de voir cette fichu balle sous mon bras, j’ai plusieurs fois senti mon équilibre me quitter, je me voyais déjà au paradis parmi les anges en voyant ma stèle avec un balais en guise de bouquet de fleur… Echappant plusieurs fois à la lumière du très Haut, je me retrouvai je ne sais trop comment devant les anneaux. Mon bras lança la balle dans les airs et d’un coup de hanche que seul moi en avais le secret envoya la balle vers l’un des trois anneaux accompagnée d’un « OLE » espagnol grotesque. (Ça fait super mal le souaffle sur la Hanche, plus jamais je fais ça, c’est mort.)

Tirer

Il lui fallait rester calme. Les flèches avaient réussis à instaurer leur formation. Du haut de son balai, il restait particulièrement inquiet. Comment pourrait-il contrer cette formation ? Après tout, cela pourrait jouer en leur défaveur. Hmmm, il fallait faire quelque chose. Mais quelque chose revint en tête à Simon : Contrer une formation par une autre formation. C'était toujours ce qu'on le lui avait appris depuis qu'il était à ce poste. Il allait bien s'amuser, enfin, s'il y arrivait. Il regardait alors l'ensemble de son équipe. Il se mit alors à siffler assez fort en deux coups, signe qu'il fallait se mettre en position de formation. Mais pas n'importe laquelle : la formation qui leur serait le plus favorable. Car déstabiliser l'arbitre leur permettrait tellement de proposition de jeu et de stratégie supplémentaire, comme celui de s'auto-remplacer sans autorisation.

Alors comme ses deux camarades d'équipe, Terence et Nancy, il se dirigea vers l'arbitre afin de l'entourer et de commencer à raconter des constatations idiotes et toutes dites de manières différentes, parfois exagérées ou insignifiantes. Le tout était fait avec rapidité, comme ils l'avaient appris au cours de l'entraînement. Simon exagérait bien ses propos, car si il y avait bien un truc, c'est qu'il maniait bien l'art du mensonge aussi fidèlement que Loki, le dieu du mensonge. Il sourit et pouvait tenter de se délecter de ce que ses camarades eurent fait.

Action : Activer la formation "Les ronces enchevêtrées"
Joueurs concernés : Nancy Thompson (Isadora) ; Terence Gray (Sara) & Simon Harper (Lancelot)

Le Viffet dor vient de faire son apparition près de la tribune Est ! O´SULLIVAN (Diane) et RYAN (Yann) peuvent s'en emparer. Le Vif d'or octroie 70 points à l'équipe qui parvient à l'attraper et met immédiatement fin au match.

Satisfaite de mon action, je range ma baguette magique dans un pli de mon maillot et tente d'attirer l'attention de mon capitaine. A l'aide d'un signe discret que l'on a mis en place pour communiquer entre nous, je lui transmets l'information pour qu'il puisse réfléchir à une éventuelle stratégie.

C'est maintenant à mon tour de rejoindre le banc des remplaçants pour laisser ma place sur le terrain. Prendre quelques minutes de pause ne me fera pas de mal.
Lorsque mes pieds touchent enfin la terre ferme, je tape dans la main de Nancy pour l'encourager et vais rejoindre le reste de l'équipe. Avant de m'asseoir, j'attrape ma bouteille d'eau et m'asperge le visage pour me rafraîchir. C'est que le soleil cogne comme pas possible aujourd'hui et à la longue la chaleur devient difficilement supportable.
Maintenant que je suis au calme, je prends le temps de regarder le jeu qui se déroule au-dessus de nos têtes. Quand on est dans les airs on n'est pas conscient du rendu mais en réalité c'est beau à regarder.
Comme à son habitude, Terrence est incroyable à son poste de batteur, il fait un super remplaçant pour Catheryn. Son coup de batte est si spectaculaire que le gardien adverse ne pourra pas revenir à lui à temps pour arrêter le tir de Nathan. 30 points qui vont venir s'ajouter au score. Parfait parce que la victoire va se jouer sur la capture du vif d'or, comme bien souvent.

La dernière action du tour jouée, je me lève et empoigne mon Manchevif pour me remettre en vol. Ça va être à moi de jouer. Je cherche des yeux la balle ailée tant attendue et un éclair doré m'interpelle. Le vif d'or est là.

Lorsque le remplacement fut annoncé, Oriana se leva et commença à s'échauffer, puis elle prit son balai et lorsque l'autorisation lui fut donnée, elle décolla. Elle prit bientôt quelques mètres et elle arriva à hauteur du premier anneau. Elle ne s'arrêta pas et continua de monter. La jeune rousse adorait cette sensation au décollage, de se sentir libre dans les airs. Le stress accumulé à l'idée de jouer son premier match officiel disparut subitement. Ce n'était plus qu'un jeu où elle excellait et le public n'existait plus, toutes ses attentions étaient focalisées sur les deux petites balles en métal de la taille d'une noix et pourvues d'ailes qui se baladaient sur le terrain. Tout son corps entier se focalisait sur ces balles.

Dès le début du match cependant, le cognard se mit à foncer sur elle mais il fut rapidement dévié par un joueur de l'équipe adverse.

Oriana prit un peu de hauteur pour pouvoir voir tout le terrain. Si ses calculs effectués depuis le banc de touche étaient bons, il restait deux viffets d'argent et le vif d'or. Tout en cherchant des yeux des reflets argentés ou dorés, elle se remémorait les entraînements passés: Elle espérait qu'ils allaient enfin porter leurs fruits. Oriana sa déplaça un peu pour observer le déroulement du match, lorsqu'elle le vit: un petit reflet doré qui se baladait loin en dessous elle, et en surveillant l'autre attrapeur elle piqua droit sur le vif.