Visiblement, elle ne te rejoindrait pas et tu baissas les yeux, attristée d'une certaine manière car tu avais peut être espéré de façon naïve que vous arriveriez à vous rabibocher autour d'un truc aussi simple que ramasser des fruits. Certes, tu lui en voulais de ce qui s'était passé, mais aussi de sa façon d'agir au cours de cette année. Espérais-tu qu'elle ferait un pas vers toi ? C'était mal connaître la batteuse des Hel's apparemment. Le cœur un peu lourd, tu déposas encore quelques fruits dans le panier, puis, prenant ton courage à deux mains, tu attrapas ce dernier et tu le ramenas dans la chambre ou tu le déposas alors, sur le bureau avant de te tourner vers ta camarade pour lui dire :

"Vous prendrez ça toi et tes parents ! Ça serait bête de les laisser pourrir ! Autant que ça profite à quelqu'un !"

C'était de la gentillesse, mais pas sûre que la Delphillia l'entendent de cette oreille. Tu détournas le regard, puis, préférant éviter une nouvelle confrontation, tu retournas une nouvelle fois dans la serre. Ici, il faisait plus chaud qu'à l'extérieur, mais la température restait fraîche malgré tout par rapport à l'intérieur de la maison. Tu frissonnas légèrement avant de reporter ton attention sur l'ensemble des arbres qui se trouvaient ici. Tes parents s'en occupaient vraiment bien. Quoi de plus normal pour des passionnés comme eux. Il n'y avait pas grand-chose de plus à faire ici, alors, tu décidas de ranger les outils que tu pouvais trouver avant de finalement revenir dans ta chambre. Combien de temps s'était écoulé depuis le départ de Noah ? Pas plus d'un quart d'heure. Le temps promettait d'être long … Surtout que tu connaissais tes parents et leurs soirées décompressions. Nul doute qu'ils avaient déjà largement entamé leurs réserves d'alcool ! Si les parents d'Alienor étaient aussi fêtards qu'eux, ils ne tarderaient pas à ne plus se soucier de vous. Il fallait que tu agisses et tu re rentas donc d'un pas franc vers ta chambre.

"Bon, on va pas passer la soirée-là non plus !" Grommelas-tu dans ta barbe avant de te diriger vers ton armoire. Tu ouvris cette dernière et tu en sortis deux épais manteaux. Alienor était un peu plus costaud que toi, mais elle devrait s'en contenter :

"Je me disque tu vas rentrer dedans ! Ça fera l'affaire dans tous les cas ! Viens !"

Sans attendre sa réponse, tu retournas dans la serre. Libre à elle de te suivre ou non, une chose était sûre, tu ne passerais certainement pas une minute de plus dans ta chambre à espérer une conversation qui ne viendrait sans doute pas. Noah avait beau être malin, pour le coup, il n'avait pas trop réfléchit avant d'agir. Tu étais chez toi ici et tu connaissais donc la maison beaucoup mieux que lui qui l'avait juste explorer durant une petite heure.

Tu traversas d'un pas vif le balcon aménagé et tu arrivas finalement devant une nouvelle porte que tu ouvris. Cette dernière donné sur un escalier en fer qui descendait vers le jardin et donc, vers l'étage inférieur et l'entrée de la maison. C'était donc l'occasion de retrouver les adultes, même s'ils se demanderaient sans doute ce que vous faisiez dehors par cette température. Autant jouer l'illusion jusqu'au bout et puis, si Alienor ne te suivait pas, autant en profiter pour passer un moment qui te ferait plaisir à toi. Tu pris donc la direction de l'immense jardin, t'enfonçant au passage légèrement dans la neige jusqu'à arriver jusqu'à un bâtiment au fond de ce dernier. Une écurie à n'en pas douter dans lequel tu pénétras sans prendre le temps de regarder en arrière. L'air ici était immédiatement plus chaud et plus réconfortant. Tu adorais l'odeur du foin frais. Tu te dirigeas vers le premier box occupée par ta jument et tu lui caressas doucement le chanfrein :

"Hey !!! Coucou ma belle ! Comment ça va ?"

Tu te glissas dans le petit enclos histoire d'être plus proche de l'animal.

Bien installée dans son fauteuil, Aliénor était prête à attendre des heures, de toute façon elle ne voyait pas vraiment quoi faire d’autre. Mais quand Cassandre posa le panier sur le bureau décidant que ses fruits seraient pour la petite famille, le regard de la jeune fille se planta immédiatement dans la peau orange vif des agrumes. Oui elle était faible face aux fruits. Elle étendit son bras, laissant Cassandre vaquer à ses occupations. Le bureau était loin, le bras tendu au maximum elle se mit en position un peu plus bancale mettant son équilibre au défi de lui permettra d’attraper le trésor sucré. Alors que son index caressa l’orange la plus haute du panier, la voix de sa camarade fit sursauter Aliénor qui dut rapidement poser sa main sur le sol pour amortir sa chute. Les fesses sur le sol, elle leva les yeux vers Cassandre qui lui tendait un manteau. Un manteau qu’elle n’aurait jamais mis ni même regardé si elle était passée dans une boutique. Elle se releva rapidement et l’attrapa en lançant un regard interrogateur à sa camarade. Pourquoi diable lui prêtait-elle un manteau, on pouvait sortir depuis le début ? Depuis tout ce temps c’était une blague c’est ça ?
Elle leva le bras pour regarder elle allait mettre ça ? Non… Jamais de la vie. Puis sa camarade ouvrit la fenêtre. Son petit chemisier bordeaux ne ferait pas long feu face à ce froid. Elle soupira, si c’était le seul moyen pour retrouver sa liberté et occasionnellement ses parents, elle mettrait cette chose. Elle l’inspectant ne sachant pas vraiment par quel bout le prendre. Une fois ce manteau sur elle, au-delà de son poids, elle ne pouvait nier qu’il tenait chaud. Elle suivi Cassandre mais elle croisa un miroir sur le chemin. Son regard s’attarda sur elle. Avec ce manteau, sa jupe et son chemiser avait disparu et il ne restait plus que ses collants et ses bottines noires. Se voir comme ça…Elle secoua la tête de gauche à droite en haussant les sourcils, ce n’était vraiment pas elle. Elle attrapa l’orange tant convoitée au passage, elle en aurait besoin.

Elle soupira avant de suivre sa camarade sur ce qui s’avéra être un grand balcon et au bout, la liberté, un escalier qui descendait dans le jardin. La jeune fille suivi Cassandre sans se faire prier. Une fois en bas, contrairement à ce que pensait la jeune Delphillia, sa camarade Poufsouffle ne se dirigea pas vers le bâtiment principal mais vers ce qui pouvait ressembler à une dépendance. La batteuse fronça les sourcils. Elle observa la porte de la maison, rentrer seule, venant de dehors, ce serait vraiment suspect et elle ne saurait pas vraiment quoi dire, elle n’avait pas envie de subir un interrogatoire de son père qui ressemblerait plus à un sermon pour ne pas faire bonne figure face aux hôtes. Soupirant de plus belle, Aliénor suivit les traces de pas que Cassandre laissait derrière elle dans la neige et plana ses mains dans ses poches.

En s’avançant, elle reconnu le profil d’une écurie. Attendez, elle avait une écurie chez elle ? Elle avait des cheveux ? C’est une blague ? Aliénor n’avait jamais vraiment côtoyé ce genre d’animal mis à part en zoo. Mais l’idée d’avoir un cheval à soi dans son jardin, c’était à la fois génial et totalement incongru pour la Poufsouffle. Elle commença à éplucher son orange avant de rentrer dans l’écurie. La chaleur la saisie, autant que l’odeur. Aliénor plissa les yeux avant de s’avancer et de se poser sur le mur opposé à celui vers lequel Cassandre se dirigeait. Toujours en épluchant son orange, elle l’observa faire, s’approcher de l’animal et le caresser affectueusement. Si la jeune Delphillia n’était pas très empathique envers les humains, elle l’était encore moins envers les animaux. La scène n’eut pour réaction d’Aliénor un simple haussement de sourcils. Une fois toute son orange épluchée, elle se retrouva avec l’écorce de l’orange dans une main et l’orage nue dans l’autre.

-Ben merde.

Elle leva les yeux pour regarder où elle pourrait bien mettre ça. Et elle n’en avait aucune idée. Habituellement elle l’aurait fourré dans sa poche, amis ce n’était pas son manteau et elle se doutait bien qu’il ne valait pas la même somme que ses bombers ou vestes en jean qu’elle portait tous les jours. Alors évitons.

Elle s’approcha du box et s’arrêta à un bon mètre de protection.

-Euh, ça bouffe des peaux d’orange les chevaux ?

Si au moins ça pouvait avoir une utilité…

Tu caressais doucement l'encolure de l'animal lorsqu'Alienor te posa une question qui te fit tourner la tête dans sa direction. Tu aperçus alors la peau d'orange qu'elle tenait et aussi son air, assez ennuyé, mais quand même poli dans son attitude. Tu lui souris avant de prendre la peau de l'orange qu'elle tenait :

"Non pas vraiment !"

T'éloignant alors de l'animal, tu portas la peau jusqu'à un gros sol en métal qui se trouvait dans un coin :

"Ça ira dans le fumier ! Mes parents le font enlever par une agriculteur moldu ! Il sera content…"

Enfin ça … s'était avant, tu te demandais si la situation avait changé depuis lors. Tu n'avais pas vraiment eut l'occasion d'échanger avec eux à ce propos et ça restait une question assez peut évidente à l'heure d'aujourd'hui :

"Enfin … J'espère qu'il ne nous soupçonne pas d'être des sorciers …"

Ça restait un grand mystère. Il faudrait vraiment que tu discutes de cela avec tes parents. Ça te tracassait légèrement, tellement, que tu ne fus pas complétement consciente de tes actions lorsque tu te hissas sur le mur du box, t'installant sur ce dernier pour continuer à observer l'équidé sans rien dire.

Cette torpeur dura bien deux ou trois minutes avant que tu ne reprennes subitement conscience de ton entourage et que tu tournes un regard en direction de ton invité :

"Pardon … Je … Je réfléchissais !"

Tu observas alors ta camarade et tu fus d'une certaine façon touché du fait qu'elle grignote l'une des agrumes que tu lui avais ramené. Cependant, tu remarquas aussi son comportement vis-à-vis de l'animal :

"Tu as du mal avec les chevaux ? Ou avec les animaux en général ?"

Alienor n'était pourtant pas mauvaise en soins aux créatures magiques dans tes souvenirs. Il te semblait même que votre niveau était assez similaire à toutes les deux, alors, pourquoi tu ressentais une certaine gêne en l'observant. Tu attendis sa réponse, puis, tu reportas ton attention sur l'animal, l'observant mâchonné doucement du foin sans vraiment se soucier de vous. Soudain, sans prévenir, tu tentas une nouvelle fois de lancer un sujet de discussion, comme ça, histoire de meubler le silence pesant qui régnait :

"Tu crois que nos parents se sont connus comment ?"

Ton regard se tourna vers la demoiselle :

"Il ne me semble pas que ton père soit dans la médecine magique pourtant ? Ça date peut-être de leurs études à Poudlard alors ?"

Tu es curieuse vis-à-vis de cela, mais aussi, vis-à-vis du passé de tes parents. Tu aimerais beaucoup en savoir plus sur eux. Enfin, surtout plus que le fait qu'ils ont tous les deux joués dans les équipes de quidditch de leurs maisons respectives, car ça devenait vite redondant au bout du compte. Finalement, ton regard se reporta une nouvelle fois vers la batteuse des Hel's et un sourire mesquin se dessina sur ton visage alors que tu avouais :

"J'espère que Noah est retourné dans ma chambre … Qu'il l'a trouvé vide et qu'il est actuellement en train de se faire beaucoup de soucis en se demandant ou nous sommes passées et comment il va expliquer notre disparition à nos parents respectifs !"

Tu pouvais parfois être machiavélique quand tu t'y mettais et là, en l'occurrence, c'était le cas ! Malgré tout l'amour que tu portais au jeune homme, tu n'aimais pas trop ce qu'il avait fait, même si tu savais très bien au fond de toi que cela partait d'une bonne intention de sa part. Tes pieds se secouèrent nerveusement et tu finis par remettre pied à terre :

"Bon … On devrait peut-être quand même aller à la maison, je pense ! Histoire qu'il ne s'inquiète pas trop quand même !"

Tu n'étais pas des plus doués malgré tout pour faire patienter les gens … Un peu comme toi d'ailleurs ! Enfin, ça s'était une autre histoire, tu t'inquiétas cependant d'un autre sujet :

"Ça va ? T'as pas froid ?"

La réponse ne se fit pas attendre et Aliénor eut un léger mouvement de recul. Elle allait la prendre pour une débile, mais il y avait bien des animaux qui mangeaient de tout ! Sa camarade récupéra les peaux d’oranges pour les mettre dans un gros seau. Du fumier ou quoi que ce soit d’autre, elle n’en avait pas grand-chose à faire elle était débarrassée. Un léger rictus étira le coin droit de la bouche de la jeune fille alors qu’elle découpait presque amoureusement un quartier avant de le porter à sa bouche. Le jus était frais et plein de saveur, cette orange était délicieuse et la jeune fille était ravie. Mais elle ne le montrait pas pour autant. Trop de fierté pour montrer à Cassandre que son cadeau faisait effet, hors de question !

Mais qu’elle elle avoua espérer ne pas être repérée par un agriculteur moldu, Aliénor eut un flash, ce souvenant de cette fois-là il y a quelques mois maintenant, durant les vacances d’été où ses amis avaient dit devant elle que s’ils connaissaient des sorciers ils les tueraient. Ils ne savaient pas qu’ils en avaient côtoyé au moins un durant toutes leurs jeunes années, mais ils s’en fichaient. La jeune fille recula jusqu’à laisser son dos s’appuyer contre le mur.

-M’en parle pas… T’façon s’ils cherchent ils vont me trouver.

Souffla-t-elle sans vraiment s’en rendre compte, trop faiblement pour que Cassandre, visiblement perdue elle aussi dans ses pensées ne s’en rende compte. Cette haine grandissante envers les moldus qui montait en elle était froide et violente. Elle devait faire un choix qui lui déchirait le cœur. Mais elle l’avait fait son choix, elle avait d’autres amis dans le monde sorcier, son monde, alors elle tournerait le dos aux moldus.
Cassandre sortit de sa torpeur alors que la jeune batteuse portait un nouveau quartier d’orage à sa bouche. Alors qu’elle mâchait, son regard remonta vers le visage de Cassandre suite à sa question. Aliénor haussa des épaules. Elle n’avait rien contre les animaux, mais elle n’avait rien pour eux non plus. Des objets utiles, comme un téléphone, c’était au même rang.

Puis elle embraya sur un autre sujet, visiblement le silence ne lui plaisait pas et ça arrangeait Aliénor. Les silences gênants, très peu pour elle. Elle avala un nouveau quartier avant de répondre.

-Ben à Poudlard je suppose, sauf si tes parents ont travaillé au ministère, mais sinon c’est la seule option, vu qu’il n’a travaillé que là-bas. Sauf si t’es parents ont travaillé dans le soin pour créatures, mon père était spécialisé dans les fées et les êtres intelligents…

Aliénor commença à marcher sans but dans la salle. C’était spacieux, mais petit comparé à la maison principale. Elle était déjà à la moitié de son orange quand Cassandre évoqua Noah et sa mauvaise blague.

-Pfff ce serait pas ton copain il m’aurait entendu.

Et oui, parce que contrairement à ce qu’elle laissait pensé, le fait que ce soit le copain de Cassandre lui donnait un certain statut. Elle ne pouvait pas l’engueuler comme bon lui semble où lui faire vivre un enfer, elle se devait de rester polie avec lui, un tas de petites choses anodines mais qui en soi montrait un certain respect d’Aliénor pour lui.

La jeune fille fit demi-tour à la question de Cassandre, c’est vrai qu’elle était là, en collants et en bottines dans la neige. Mais c’était assez supportable finalement. Elle avala le dernier quartier de son orange avant de lever les mains comme si le fait qu’elles soient vides était un top départ pour rentrer dans la maison.

-Allons-y, je veux pas louper le repas non plus !

D’autant plus qu’elle était certaine que les parents de Cassandre avaient préparé un vrai festin et qu’elle allait se régaler. Parce que certes elle était Poufsouffle, mais elle n’était pas un ventre sur pattes non plus. Sauf pour ce qui était des fruits, mais c’était différent d’accord. Elle commença à marcher en passant devant Cassandre pour prendre la direction de la maison, espérant que les choses se réchauffent un peu entre les deux jeunes filles.

La discussion concernant les moldus avaient tournés court, car en voyant la réaction de la jeune fille, tu n'avais pas forcément envie de te lancer sur une pente glissante. La situation était déjà assez tendue comme ça et le sujet semblait la toucher d'une certaine façon. En même temps, qui n'aurait pas été touché par les drames qui se déroulaient à présent à l'extérieur du château. Tu avais beau avoir toujours vécu dans le respect et la compréhension envers les moldus, tu ne pouvais t'empêcher d'éprouver de la peur à présent. Peur qu'ils s'en prennent à toi ou à ta famille. Tu ressentais même cette crainte de la part de tes parents qui étaient pourtant des fervents défenseurs des personnes sans pouvoir magique. Cette nouvelle t'attrista et tu ne dis plus rien, continuant d'écouter la batteuse de quidditch, alors qu'elle répondait à la question concernant les potentielles raisons qui auraient pu faire que vos parents se connaissaient.

Dans un coin de ta tête, tu notas une information des plus intéressante qui avait attiré toute ton attention sans que la jeune brune ne le remarque forcément. Pourtant, ton esprit était en train de subir un véritable chamboulement… Si le père d'Alienor travaillait au service de régulation des créatures magiques, peut être qu'il savait quelques choses au sujet des centaures qui peuplaient la forêt interdite… Peut-être qu'il en savait plus sur Atalante et peut être même qu'il avait un moyen d'entrer en contact avec elle…

Ton regard était à présent rempli d'espoir et la Delphilia n'en nota rien ce qui te permit de te laisser du temps afin de reprendre un peu de contenance et retrouver un faciès normal avant d'ajouter :

"Tu as sans doute raison … Ça doit dater de Poudlard à mon avis !"

En tout cas, ils avaient l'air de s'apprécier aux vues de ce que tu avais pu apercevoir à leur arrivée. La soirée promettait sans nul doute d'être très animée du côté des adultes !
L'air rêveur, tu levas les yeux au ciel lorsqu'elle évoqua l'engueulade qu'aurait subi Noah s'il n'avait pas bénéficié de ta sacro-sainte protection. Cette pensée t'arracha un sourire alors que tu déclarais :

"Ça aurait été drôle à voir n'empêche! Je ne sais pas comment il aurait réagi exactement ! Il essaye toujours de rester calme et posé dans ce genre de situation ! Mais face à la tornade de poufsouffle ! Pas sûr qu'il ne s'enterre pas six pieds sous terre !"

Tu gloussas en imaginant la scène avant de soudainement te rendre compte que la situation entre vous deux n'était peut-être pas propice à ce genre de plaisanterie. Ton visage se couvrit de rouge alors que tu détournais le regard précipitamment, tout en prenant finalement la direction de la maison. Alienor avait faim et … toi aussi pour dire la vérité :

"Maeissa a passé la soirée à cuisiner ! Ça va être délicieux, j'en suis certaine !" T'émerveillas-tu, profitant de cette parfaite discussion pour changer de sujet.

Il ne vous fallut pas longtemps pour regagner le porche de la demeure. Pas longtemps et en même temps, suffisamment de temps pour te permettre de réfléchir à la façon d'aborder le sujet qui te trottait dans la tête depuis quelques minutes déjà. Il fallait que tu abordes cela et pour cela, tu t'arrêtas quelques secondes, la main sur la poignée de la porte, pour finalement demander à la jeune fille :

"Tu crois que ton père à des contacts avec les centaures de la forêt interdite à côté de Poudlard ? Avec son métier, il doit certainement savoir ou se trouvent les centaures non ?"

C'était peut-être osé de ta part et elle allait sans aucun doute se poser des questions. Mais tu devais avancer et surtout, tu devais avoir des réponses à tes questions. Frémissant légèrement à l'attente de sa réponse, tu poussas finalement la porte de la maison, pénétrant dans cette dernière et t'arrêtant dans le vestibule pour récupérer la veste de la jeune fille et attendre sa réponse non sans une certaine impatience dans le regard.

Elle marchait doucement profitant du paysage qu’elle distinguait malgré la lumière qui faiblissait. Cet amour pour cette saison qu’elle avait depuis petite pour cette saison pouvait se voir sur son visage actuellement. Le froid, la pureté de la neige qui craque sous les pieds, l’impression que la nature est en arrêt comme si elle concevrait toute la beauté hors de vue pour la préserver avant qu’elle n’explose au printemps. Et puis s’imaginer à l’intérieur, la douce chaleur d’un feu de bois et l’alléchant repas préparé par l’Elfe de Cassandre. Elle n’était pas si mal ici, excepté l’identité de son hôte… Un léger sourire flottant sur les lèvres, elle se fit dépasser par son hôte avant de s’arrêter sous le porche d’entrée. Mais alors qu’elle s’attendait à ce que Cassandre ouvre la porte directement, celle-ci eut un moment d’arrêt, la main sur la poignée, comme mise sur pause. Elle avait quoi encore ? Le regard de la batteuse remonta vers le visage de l’enfant Mcwood avant qu’elle ne pose une question assez spécifique. Aliénor fronça les sourcils une fraction de seconde avant de reculer d’un pas pour scanner sa camarade. C’était étrange comme question ! Elle arqua un sourcil alors que son regard se faisait un peu plus doux.

-Pourquoi ?

C’était tout ce qui sortit de la bouche de la jeune fille à ce moment-là alors que son regard cherchait sur le visage de Cassandre le moindre indice sur cette question étrange. Depuis quand elle était passionnée par les centaures ? C’était à cause du fait qu’elle ait un cheval, et pourquoi ceux de la forêt interdite particulièrement ? En plus si son père savait quoi que ce soit c’était avant la transformation de Poudlard, il y avait dû avoir beaucoup de changements de territoire pour les créatures de la forêt à ce moment-là.

Aliénor croisa les bras sur sa poitrine avant de s’appuyer contre le mur à droite de la porte, proche du chambranle sous la faible lumière qui éclairait le porche. Elle posa sa cheville droite sur l’autre en continuant de jauger Cassandre. Un pic de curiosité monta en elle, cette question abrupte devait avoir un fondement et Aliénor voulait connaitre la source de ce questionnement. Les yeux toujours sur la brune, son regard ce fit plus insistant, ses yeux légèrement plissés et sa voix pleine d’assurance, elle balança ses cartes, du grand bluff.

-Mon père a travaillé avec les créatures intelligentes je t’ai dit, donc les centaures aussi. Mais tu sais qu’tu peux pas les monter comme tin canasson hein. Qu’es tu leur veux aux centaures de la forêt.

Son regard se détacha de Cassandre, elle était visiblement en position de force ce qui l’arrangeait. Parce que certes elles arrivaient à communiquer, mais la jeune Delphillia avait toujours du mal et ne pardonnerait pas si aisément à sa camarade jaune. Il y avait un passif, mais elle savait prétendre. Mais malgré son attitude qui prétendait le contraire, elle ne savait rien des centaures de la forêt interdite. Son père n’était pas retourné au ministère à son retour d’Espagne avec la chute du ministère. Il avait fait profil bas et pour l’instant ce conduisait comme un parfait homme au foyer ou répondant à quelques petits boulots sans grand intérêt. Donc Aliénor n’avait rien à donner à Cassandre, mais prétendre le contraire pourrait lui permettre d’en savoir plus sur cet intérêt venu de nulle part.

Son regard dériva sur le parc de la propriété Mcwood. Et si Cassandre avait passé la plupart de son temps à étudier les centaures, et bien elle n’en saurait rien. Cela faisait un bout de temps maintenant qu’Aliénor ne savait plus rien de la Poufsouffle. Enfin elle aussi avait été pas mal occupée en ce premier trimestre et elle ne manquait pas d’amis, jaunes mais aussi d’autres maisons. En soit presque personne ne savait ce qu’elle faisait avec Colby et Deryn n’en avait qu’un avant-goût. Elle aussi avait des secrets, donc elle ne pouvait pas vraiment en vouloir à sa camarade de Poufsouffle.

La réponse, plutôt abrupte de la brune te fit rougir, mais tu n'eus pas vraiment de réponse à lui formuler. Plutôt des hésitations et comme un sentiment puissant de gêne qui t'envahissait petit à petit.

Lorsqu'elle affirma que les centaures n'étaient pas des chevaux destinés à la monte, tu levas les yeux au ciel. Alienor te prenait vraiment pour une débile parfois, et même si tu savais que c'était son comportement habituel, cela devenait usant à force :

"Je n'ai pas l'intention de porter atteinte à un centaure en pensant ne serait-ce qu'une seconde à grimper sur son dos je te rassure !"

Toi aussi, tu suivais le cours de soin aux créatures magiques et tu avais assez de jugeote et de connaissance pour savoir que cela serait vraiment très malpoli et malaisant vis-à-vis du peuple centaure, mais … Ce n'était pas pour cela que tu lui avais posé la question et étrangement… Alienor était peut-être la seule personne du château qui te croirait si tu lui racontais ce qui s'était passé … En tout cas, c'était la seule personne que tu pensais apte à ne pas te prendre pour une mystificatrice… Tu hésitais pourtant encore à dire la vérité alors … Tu laissas passer une toute petite information :

"Je … J'ai rencontré une centaure … Et j'aimerais en savoir plus sur elle …"

Tu avais rougi et tu étais très mal à l'aise avec cette situation, mais … il fallait que tu avances et si pour cela, tu devais mettre ton égaux et ta peur de côté, alors c'était le moment choisi. Monsieur Delphilia serait peut-être la solution à tes problèmes ! Peut-être qu'il t'apporterait des idées et surtout un moyen de contacter Atalante pour la prévenir … S'il n'était pas déjà trop tard !

Tu baissas les yeux en soupirant. Un nuage de vapeur s'échappa de ta bouche et tu t'apprêtais à pousser la porte de la maison pour re rentrer dans cette dernière avant de finalement, arrêter ton geste. Le suspendre et finalement, regarder Alienor. Tu hésitais un peu à ce que tu allais dire avant de finalement, te mordre la lèvre :

"Je n'ai avoué cela à personne … Tu es la première a qui je le dis et j'aimerais bien que ça reste entre nous s'il te plait …"

Rencontrer un centaure en soit était à la fois particulier et exceptionnel, mais ce n'était pas non plus une interdiction. En bravant le couvre-feu établi dans l'école (une fâcheuse habitude pour toi). En bravant le couvre-feu établi dans l'école (une fâcheuse habitude pour toi). Cette rencontre était atypique, aussi belle d'inattendue. Tu hésitais, mais finalement, tu actionnas la poignée de la porte et tu pénétras la première dans le vestibule de la maison ou tu ôtas ton manteau avant de tendre le bras en direction d'Alienor pour récupérer celui que tu lui avais prêté. Tu étais encore un peu intimidée par les confidences que tu venais de lui faire et tu ne savais pas comment te comporte à présent, tu essayas donc de faire bonne figure en lui proposant :

"Veux tu rejoindre tes parents ? Je vais aller dans la cuisine voir si je peux aider Maeissa !"

En soit, c'était un peu une proposition que tu lui faisais là. À voir ce qu'elle préférait faire. Des éclats de voix joyeux s'échappaient du grand salon ou les adultes étaient visiblement en grande conversation. Sans doute s'évoquaient-ils des souvenirs de leur jeunesse. Terriblement intéressant pour eux, mais potentiellement ennuyeux pour de jeunes adolescents. Tu affichas un sourire vers Alienor, la laissant décider ce qu'elle souhaitait faire avant de te diriger vers la cuisine dont tu ouvris la porte, constatant sans surprise que Noah était déjà là, en train d'aider Maeissa. Il te regarda avec surprise, s'apprêtant à dire quelque chose, mais tu le coupas dans son élan :

"Je te rappelle que tu es dans ma maison depuis seulement deux heures ! Je pense la connaître mieux que toi quand même !"

Tu lui avais coupais la chique, et il ne prononça rien alors que tu observais ce qu'il était en train de faire :

"Maeissa t'a mise aux fourneaux à ce que je vois !"

Elle lui faisait découper des oignons à la moldu ! Douce vengeance que voilà. Tu lui lanças un regard espiègle tout en relevant tes manches :

"Je peux aider ?"

La jeune Delphillia eu rapidement une réponse, enfin après un ramassis d’idioties, elle espérait bien que Cassandre était assez intelligente pour ne pas confondre un centaure et un cheval, l’ironie était peut-être un peu prématurée dans leur relation en dents de scie. Aliénor leva les yeux au ciel, mais ceux-ci redescendirent immédiatement vers le visage de sa camarade. Elle avait rencontré un centaure ? Quoi comment pourquoi ? Des tas de questions passèrent dans l’esprit de la jeune fille et puis où cela avait pu se passer ? Parce que si elle posait la question de savoir où ils étaient dans la forêt interdite c’est bien que ce n’était pas là qu’elle l’avait rencontré. Les yeux de la jeune Delphillia tombèrent sur le sol enneigé quand Cassandre lui demanda de garder cette information pour elle.

-Euh… Ok, promis, mais si tu me dis comment et où tu l’as rencontré.

La jeune fille était touchée que Cassandre lui accorde sa confiance, après tout ce qu’il c’était passé entre les deux jeunes filles. Elle savait que ce n’était pas non plus de la pure confiance mais bien parce qu’elle voulait profiter des potentielles connaissances de son père, mais c’était tout de même risqué de sa part, encore plus après ce qu’avait pu faire et dire Aliénor vis-à-vis de certaines choses que la quatrième année lui avait confiés. Alors que la jeune Delphillia assimilait l’information, Cassandre ouvrit la porte et lui proposa de venir avec elle dans la cuisine ou de rejoindre les parents dont les éclats de voix se faisaient entendre. Le choix était vite fait, encore plus quand Cassandre entendit sa camarade jaune s’adresser à Noah. Non une fois c’était suffisant. Elle pénétra sans le salon alors qu’elle avait été débarrassée du manteau qui couvrait ses épaules.

-Aliénor vient t’assoir !

Aliénor adressa un sourire à sa mère avant de s’assoir à ses côtés et de poser son regard sur les différents mets et boissons disposés sur la table. L’apéritif avait commencé et l’ambiance était chaleureuse et agréable, bien différente du froid entre les deux Poufsouffle dont ils ne savaient rien. Un sourire étira son visage alors que les deux pères de famille semblaient raconter des anecdotes toutes plus folles sur leur scolarité et riaient comme deux bucherons alors que leurs femmes sirotaient un verre en souriant, échangeant quelques sourires et quelques mots par-ci par-là. La jeune Delphillia était ravie de voir que sa mère se sentait bien alors qu’elle était entourée de sorciers. Aliénor observa le verre de sa mère rempli d’un liquide ambré, qui, éclairé par la lumière de la pièce semblait briller de mille feux.

-C’est quoi ?

-La recette secrète de Pete ! Tu devrais gouter ma fille.

Aliénor leva les yeux vers son père qui tendit son verre vers elle, comme pour trinquer. La jeune fille sourit timidement avant de tiquer. Pete ? Le Pete dont son père lui avait tant parlé était Peter Mcwood ? La jeune fille en avait entendu des histoires à son sujet et s’imaginer l’homme face à elle faire toutes ses bêtises avec son père était assez improbable.

-Tiens.

L’attention de l’enfant Delphillia revint à sa mère qui lui tendait son verre avec le précieux liquide en lui. Aliénor attrapa le verre en regardant sa mère qui lui sourit. Elle sourit à son tour avant de porter le liquide à ses lèvres. Une douce chaleur se rependit dans son palais alors que des notes d’épices et de fruits rouges envahirent son palais. Agréablement surprise la jeune fille sourit.

-Mais c’est super bon !

-Ah bien la fille de Cyril ça !

Le père Mcwood semblait être un homme qui ne se prenait pas la tête ce qui fit sourire la jeune fille qui rendit le verre à sa mère. Aliénor se sentait à l’aise dans cette ambiance fêtarde. Mais la jeune fille n’en oubliait pas la discussion avec Cassandre.

-Et alors, comment vous vous connaissez ?

Aliénor s’était penchée pour pouvoir parler plus simplement avec la mère de Cassandre installée à droite de Claire sur un fauteuil travaillé mais très chic.

-Oh, et bien Peter et Cyril se connaissaient déjà , mais j’ai connu Cyril avant Peter, c’est lui qui nous a présenté d’ailleurs. Toujours à faire tout un tas de choses ensemble ses deux-là. Mais heureusement que ton père était là pour penser à des plans de secours et un peu à leurs cours parce que sinon Merlin sait ce que Peter aurait fait de sa scolarité.

La jeune femme se mit à rire alors que son mari lui offrit une moue choquée avant de reprendre une discussion animée avec Cyril. Aliénor sourit poliment avant de se pencher pour prendre un petit four sur un plateau et l’engouffrer son regard se posa sur un verre.

-C’est de la bierraubeurre ?

-Exactement. Maeissa en a préparé.

-J’en ai entendu parler, il parait que c’est très bon.

-Tu n’en a jamais goûté ? Il faut remédier à ça !

Et en quelques secondes Aliénor se retrouva avec un petit verre de la fameuse boisson sorcière entre les mains. Les Mcwood étaient d’excellents hôtes il n’y avait pas à dire.

Alors qu'elle venait finalement de servir un verre de bierraubeurre à la jeune Delphillia, Victoria Mcwood sembla la scruter plus que de raison. La jeune fille semblait forte et plutôt timide … en apparence seulement. Elle afficha un sourire tout en faisant tourner ton verre entre ses mains avant d'entamer la discussion avec elle :

"Alors Alienor ! Dis-m'en plus sur toi ! Ton père m'a dit que tu jouais dans l'équipe de quidditch de ta maison ! Est-ce que les fins de matchs sont toujours aussi arrosées qu'à notre époque ?"

Elle lança un regard amusé en direction du paternel de la jeune batteuse avant de secouer la main en rigolant :

"Je rigole Cyril ! Arrête de tirer cette tête !"

Puis, reportant son attention sur la jeune fille, elle lui demanda alors :

"A quel poste tu joues ? J'étais batteuse de Serpentard de mon temps … De ma deuxième à ma septième année ! Peter se souvient d'ailleurs très bien de moi à cette époque-là !"

Elle lança un regard amoureux à son époux avant de lui faire un clin d'œil et de reporter son attention sur la jeune fille.

"Notre fille n'est pas très douée sur un balai ! J'aurais pourtant adoré partagé cela avec elle, mais tant pis !"

Elle reporta son attention sur la batteuse de poufsouffle :

"Alors ! Quel balai tu utilises ma grande ? Vu les faibles connaissances de ton père en la matière, je suppose qu'il n'a pas fait de folie !"

Elle lança un regard avisé envers son ancien camarade, avant de se faire reprendre par son mari :

"Voyons Vic ! Laisse Cyril tranquille avec ces histoires de quidditch ! Tu sais bien que cela n'a jamais été son fort ! Et puis, sa partie préféré n'a jamais été le match, mais l'après-match ! Je garde encore en mémoire cette soirée après la coupe du monde de 2022 !"

Peter commença alors à glousser tout seul, vite rejoins par sa femme. Visiblement, ce souvenir était resté gravé dans leur mémoire et le pauvre Cyril Delphillia en faisait les frais, si bien que sa femme fut mise à partie :

"Est-ce que vous étiez déjà ensemble à l'époque Claire ? Votre mari, a-t-il pris la peine de vous emmener un peu découvrir notre univers !Je suis sûre que la sensation de découvrir quelque chose d'inconnue comme cela doit être vraiment fantastique !"

Victoria avait dit cela avec beaucoup d'entrain, cela permettait également d'inviter Claire à participer à la discussion afin qu'elle ne se sente pas exclus.

Ce fut également le moment ou tu arrivas dans le salon en compagnie de Noah et suivis de plusieurs plateaux d'amuse-bouches, lévitant derrière vous par les dons magiques de Maeissa. Les adultes semblaient en grande discussion avec Alienor et tu t'installas sur un des fauteuils, rejoins très vite par le serpentard. Alienor était sur le fauteuil voisin et tu tendis l'oreille pour écouter les discussions avant de te lever pour servir un verre de bierraubeurre pour toi et ton petit ami. Tu te sentais exclu. Forcément, tu n'étais pas une passionnée de quidditch comme Alienor ou tes parents. Tu n'étais même pas douée sur un balai volant au grand dam de ta mère et cela te mettais un peu mal à l'aise que la discussion s'oriente forcément la dessus. Tu espérais que ça changerait vite, alors, pour détourner l'attention, tu portas ton regard sur monsieur Delphillia, lui souriant, puis entamant immédiatement la discussion :

"Alienor m'a dit que vous travaillez aux services de régulation des créatures magiques monsieur Delphilia ! En quoi cela consiste exactement ?"

Tu étais plutôt curieuse et entamé ainsi la discussion était peut-être pour toi un moyen de grappiller quelques informations sur les centaures. Tu portas doucement ton verre à ta bouche, appréciant alors le goût sucrée de ce dernier. Cette bierraubeurre maison était un vrai délice et Maeissa semblait s'être surpassé une fois encore pour accueillir les invités ce soir. Tu avais hâte de passer à table.

Un verre en main, la jeune fille n’avait pas eu besoin de s’imposer pour être intégrée dans la conversation. Alors que le sujet devenait plus sérieux et actuel du côté des deux pères, la mère de Cassandre s’intéressa à la jeune Delphillia. Cyril lança un regard noir à Victoria après sa première pique, mais sans pour autant intervenir oralement. Fin de match arrosé ? Non pas du tout, sachant qu’elle faisait partie des plus âgées de l’équipe et qu’elle n’avait que 14 ans… La batteuse sourit à la mère de Cassandre en regardant la bonne humeur de cette femme s’exprimer librement. Alors que son attention se reporta sur la Poufsouffle, elle eut la surprise d’entendre que la mère de Cassandre avait joué dans l’équipe de Serpentard et en plus au même poste qu’elle.

-Euh… Je suis batteuse aussi pour Poufsouffle du coup. Mais je n’ai certainement pas encore votre talent !

Le regard d’Aliénor dévia vers Cassandre, en effet, elle n’était pas très douée sur un balai, mais chacun son truc, elle manquait d’assurance quand elle n’avait pas les pieds sur terre, la joueuse de quidditch était bien placée pour le savoir. Mais son regard retourna rapidement vers la mère de celle qui avait accaparé son attention. Son balai ? Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille alors que l’image de son fidèle Brossdur lui venait en tête. A vrai dire, son père n’était même pas là lors de cet achat, elle l’avait effectué avec Alice Huet, gardienne à cette époque et si son père avait investi, Aliénor avait choisi son balai en fonction des conseils du gérant du magasin.

La jeune fille observa l’échange en portant le verre à ses lèvres. Le liquide coula dans sa bouche et le long de sa gorge déployant des saveurs sucrées et amères à la fois. C’était très bon ! La jeune fille observa les plats ramenés par Cassandre et Noah, tout avait l’air très bon aussi et du en profita pour picorer un peu par-ci par-là alors que les parents discutaient de quidditch entre eux, incluant la mère d’Aliénor dans la conversation.

-Non nous n’étions pas encore ensemble à cette époque, chacun faisant ses études de son côté. Mais il n’a pas eu besoin de me faire découvrir le monde magique, mon frère Amaury m’en avait beaucoup parlé déjà.

Un frisson parcourut la colonne vertébrale de la jeune Delphillia à ce moment-là. Son oncle, qu’elle n’avait jamais connu était un sujet sensible pour Claire. Un toast dans la main gauche, son verre à moitié entamé dans la main droite, elle suspendait ses mouvements pour observer Claire. Mais celle-ci semblait joyeuse et absolument pas impacté par le souvenir de son frère décédé. Claire, remarquant l’inquiétude de sa fille lui sourit et posa une main rassurante sur sa cuisse. Un petit sourire étira les lèvres de la jeune fille et sa mère retira sa main. Personne dans cette petite famille n’était très tactile au fond.

-Tu t’souviens Pete ? Amaury ? Il était en quatrième année quand t’es rentré à Poudlard. A Poufsouffle un bon vivant quoi qu’un peu taciturne. Quand j’ai su que c’était son frère j’en menais pas large.

-Tu n’as pas vraiment eu à t’en faire.

Le regard de Claire s’agrippa à celui de Cyril. Le lien qui unissait ses deux êtres frappa Aliénor. C’était comme s’ils avaient une discussion par le regard et qu’ils se comprenaient sans aucun effort. La jeune Delphillia se laissa tomber contre le dossier du canapé et porta le verre à sa bouche en observant ses parents. Ca n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait pu voir à Poudlard, cette connexion, c’était ça l’amour ? Ca avait quelque chose de beau. Aliénor secoua la tête de gauche à droite. Pourquoi diable pensait-elle à ça ? Elle vida son verre d’une traite avant de le déposer délicatement sur le guéridon à côté de sa place.

Son regard se porta alors sur Cassandre qui semblait discuter avec son père. Et la réponse de son père lui fit comprendre le sujet de la discussion. Aliénor fronça les sourcils, la situation de son père n’était pas très plaisante pour lui, érudit de son état, ne pas travailler n’était pas vraiment prévu dans ses plans, même s’il aidait à temps partiel un éleveur dans une contrée paumée de l’Ecosse.

-Je travaillais au ministère avant sa chute en effet. C’est un métier assez large, mais j’étais chef d’équipe spécialisé dans les créatures intelligentes. La plupart du temps je négociais des décrets avec des représentants de chaque race et je chapotait les magizoologistes sur le terrain pour être le plus efficace possible. L’étude des créatures t’intéresse ?

Avachie dans le fauteuil, Aliénor ne perdait pas une miette de cet échange, elle avait envie d’en savoir plus sur cette mystérieuse rencontre qu’avait fait Cassandre. Ca l’intriguait et pour l’instant, écouter c’était ce qu’elle avait à faire de mieux.