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09 févr. 2021, 22:28
ᛗᛖᚱᛁᛞᚨ ᛚᚨ ᛊᚨᚢᚢᚨᚷᛖ
4ème année RP
Vendredi 29 décembre, tôt le matin,
avec @Joanne Taylor


Hier, mon nom a été sorti de l'Urne. Je suis passée par mille et une émotions. La terreur, le colère, la joie, la fierté, l'angoisse, la douleur et l'excitation ont hanté ma nuit, tour à tour. Lorsque j'ai pu regagner ma chambre, je suis allée me passer de l'eau sur le visage et ai découvert un collier de ronces qui entourait mon coup. Au premier abord, je l'ai trouvé drôlement chouette, il avait de la gueule et assoirait mon autorité au sein du château. Et puis, j'ai pris peur : et si ce tatouage de magie noire recommençait à vouloir me tuer ? J'ai passé une nuit d'enfer, et les mots de mes camarades n'ont rien pu y faire. Ce matin, épuisée, je me lève avant tout le monde et parcours les couloirs du château, toujours vêtue de mon pyjama bleu plein de pattes de chat blanches. J'ai besoin d'aide, et ruminer dans mon lit ne m'aide pas.

Je me promène donc, et réfléchis aux paroles de Miss Kriss. Enfin, plutôt, à son absence de paroles. Lorsque je lui ai demandé de l'aide, elle m'a clairement affirmé qu'elle ne m'accorderait aucun traitement de faveur, chose inconcevable à mes yeux. Quand on est dans les navets de sa promo, on devrait avoir droit à plus de soutien, surtout quand on s'apprête à risquer sa vie non ?

Je sais que je vais avoir besoin de toute l'aide du monde pour réussir ma mission. Ce dont je n'ai par contre pas conscience, c'est qu'avant de passer à l'entraînement physique, il va falloir que je soigne mon moral. Pour l'instant, je n'en suis pas à cette prise de conscience. Mon mini cerveau tourne à toute vitesse, et tente de déterminer vers qui je devrais me tourner pour réclamer de l'aide. Et puis soudain, ça me semble être une évidence : Miss Jojo ! C'est une professeure que je connais peu car elle me fait un peu froid dans le dos, mais je suis certaine que si on creuse un peu, elle est très gentille. En plus, c'est la seule enseignante qui a la possibilité de ne pas me voir comme un boulet idiot, étant donné que j'ai des bonnes notes dans sa matière. Les runes, c'est devenu une vraie passion chez moi, sans que je ne parvienne à me l'expliquer.

Je trottine clopin-clopant jusqu'au bureau de la professeure, toque, et n'obtiens aucune réponse. Effectivement, il est encore très tôt, surtout pour un jour de vacances. Déterminée à l'attendre, je pose mes fesses sur la pierre froide du couloir. Je ne sais pas si une prof de runes sera la plus apte à m'apprendre à me défendre, mais il faut bien que je teste toutes mes options et que je commence quelque part, alors je reste là, à patienter. Et puis je m'endors, comme un gros bébé, en suçant mon pouce, là, devant la porte du bureau de Miss Taylor.

Reducio
Traduction du titre : Merida la Sauvage

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

21 févr. 2021, 10:40
ᛗᛖᚱᛁᛞᚨ ᛚᚨ ᛊᚨᚢᚢᚨᚷᛖ
Il y a des jours où l’enseignante aimerait être six pieds sous terre. Les vacances de Noël en font habituellement partie pour toute la supposée « magie » qui en découle. Tant de mièvrerie dans une fête … les gens semblent s’adoucir à l’approche de cette fête. Pour Joanne, il n’en est rien. C’est davantage un énième soupir sur la longue route de la lassitude. Mais cette fois-ci, si elle n’aime pas les vacances de Noël, c’est pour une toute autre raison. Cette urne noire qui a craché des noms, qui a pris possession de l’un de ses élèves. Qui a gravé le cou des tirés au sort. Vers quoi se dirigent-ils ? Joanne en a des frissons. Aucun élève de sa maison n’est concerné, elle aurait pu s’en sentir soulagée mais il n’en était rien. Des élèves, au sein de l’école où elle officiait, avaient été désignés, et ça, elle ne pouvait le concevoir. Il y avait en elle un étrange mélange d’amertume et de rage qui la consumait toute entière. Personne ne pouvait arrêter toute cette machination ? A coup sûrs, aucun des élèves choisis n’en reviendrait vivants. Et cette pensée lui fila un frisson d’angoisse qui remonta le long de son échine.

Il était dix heures lorsqu’elle approcha de son bureau. Joanne y allait très régulièrement durant les vacances, un certain nombre de chose à faire, allant de corriger les copies à nettoyer les jeux de runes. Et puis, c’était un des endroits du château où elle se sentait le mieux, à l’écart de l’effervescence des fêtes, de la grande salle, des élèves en général. En général. Car ce matin semblait faire exception au vu de la tignasse rousse habillée d’un pyjama bleu à patte blanche qui séjournait, roulée en boule tel un chat devant sa porte. « Hum » fut tout ce que Joanne put dire sur le moment. Elle se demanda un instant si elle ne pouvait pas enjamber, simplement, l’élève endormie. Avant de se rappeler que le rôle d’une enseignante était bien celui d’aider les élèves. « Bon ».

En s’accroupissant à côté de la masse chevelue, Joanne reconnu le visage d’Elowen Livingstone. Une des malheureuses tirés au sort par cette fichue urne. La directrice de Serpentard soupira longuement avant de tirer doucement sur l’épaule de l’élève. « Miss Livingstone. Soit vous entrez dans ma salle de classe soit vous retournez dans votre dortoir, mais vous ne restez pas ici ». Gentiment, la trentenaire poussait les mèches de cheveux que l’élève avait sur son visage, révélant au passage le collier de ronce qui ornait son cou. Un nouveau frisson longea l’échine de l’enseignante. Tout en elle hurlait de protéger l’adolescente, mais que pouvait-elle faire elle qui n’était que professeure de rune ? Sans aucun talent particulier ? Le désespoir lui noua la gorge.

04 mars 2021, 15:02
ᛗᛖᚱᛁᛞᚨ ᛚᚨ ᛊᚨᚢᚢᚨᚷᛖ
Je cours, entourée de papillons, quand la gentille papatte d'un ours en peluche secoue doucement mon épaule en susurrant mon nom de famille. Tiens, que c'est étrange, sa voix me rappelle quelque chose. La peluche me fait un agréable massage crânien qui me donnerait envie de ronronner. Je me tourne vers le doudou géant, baille, ouvre les yeux, et me retrouve nez à nez avec Tataille. Je manque de crier, surprise par cette rencontre des plus atypiques. Qu'est-ce que fabrique ma professeure de runes au dessus de mon lit ? J'ai les yeux grands ouverts, je ne comprends absolument pas ce qui m'arrive. Dans sa salle de classe ? Mais de quoi me parle-t-elle ? Je tourne la tête pour découvrir une imposante porte, qui ne ressemblent absolument pas à mes baldaquins. M'aurait-on kidnappée ?

Je baisse un sourcil, remonte l'autre, et fixe ma professeure quelques instants, ne sachant comment réagir. Et puis tout me revient. Le collier. L'urne. La nuit terrible. Les pleurs de Chaussette. L'inquiétude de mes camarades. Et pour finir, ma balade à la recherche de Miss Jojo. Je me redresse, un petit peu gênée par la situation.

« Euh oui tout de suite, pardon de m'être endormie là, j'ai pas passé une très bonne nuit je euh... Oui je veux bien entrer. Et euh vous, sinon, vous avez bien dormi ? »

Je baisse la tête, ayant beaucoup de mal à avoir des discussions futiles et inutiles. J'aime aller droit au but. Juste après cela, je suis mon enseignante dans son bureau. Sans attendre plus longtemps, je pose ma question.

« Miss, je vais pas y aller par quatre chemins. Je vous aime beaucoup, je vous fais confiance et je sais que vous êtes une personne honnête. Alors, est-ce que vous pouvez me dire la vérité ? Je vais vraiment mourir ? La directrice m'a promis que non, mais j'y ai réfléchi toute la nuit et j'arrive pas à m'en convaincre... »

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

10 avr. 2021, 00:05
ᛗᛖᚱᛁᛞᚨ ᛚᚨ ᛊᚨᚢᚢᚨᚷᛖ
Si elle avait bien dormi ? L’enseignante préféra ne pas répondre à la question qui lui semblait vraiment trop … trop classique vis-à-vis des évènements qui arrivaient à la jeune fille. Probablement qu’elle était à mille lieux de ce genre de considération et, en toute honnêteté, Joanne ne pouvait pas lui en vouloir. Elles pénétrèrent dans le bureau avec de la légèreté. Tout du moins, l’enseignante le ressentit comme ça. Peut-être était-ce les derniers moments de légèreté qu’Elowen pouvait ressentir ? Joanne n’en savait rien et c’était bien le problème.

Mais ce besoin de plume, de duvet tout doux, tomba comme l’air qui se raréfia dans le bureau de la directrice de Serpentard. « Ah » qu’elle lâcha tout en se laissant tomber sur le fauteuil de son bureau, se massant les tempes, sentant la migraine venir. « J’imagine qui si notre directrice vous a dit ça, c’est parce qu’elle en est persuadée ». C’était prendre un chemin détourné, une route sinueuse de campagne où l’on ignore où l’on va. Joanne soupira. « Peu importe ce qui se passera la bas, honnêtement, je n’ai aucune idée de ce que vous y trouverez mais battez-vous pour votre survie ! Ne lâchez pas, pas maintenant, c’est trop tard ! ».

Joanne aurait bien eu des mots plus forts, plus violents, sur l’inconscience d’avoir mis son nom dans l’urne noir, sur l’inconscience d’avoir voulu représenté Poudlard à ce genre d’évènement néfaste et probablement morbide. Mais, qu’est-ce que cela aurait changé à la situation d’Elowen ? Strictement rien. Elle aurait toujours son collier de ronce, son boulet au pied, prête à aller mettre sa vie en jeu pour son école. Quelle histoire. Joanne était révoltée mais elle ne pouvait rien en dire, rien en montrer. Elle se devait simplement être là pour son élève, du mieux qu’elle le pouvait.

06 mai 2021, 12:19
ᛗᛖᚱᛁᛞᚨ ᛚᚨ ᛊᚨᚢᚢᚨᚷᛖ
Elle a l'air heureuse Miss Tataille aujourd'hui. C'est plutôt surprenant au vu des évènements, mais tant mieux pour elle après tout. Je m'en voudrais presque de venir gâcher sa joie avec mes questions existentielles, mais c'est trop important pour moi. Je ne peux pas repousser ce moment, j'ai besoin de parler à un adulte, à une personne que je trouve franche, un peu trop parfois, et qui ne me prendra pas pour une nouille.

Mon enseignante essaie de me répondre de façon détournée, mais je crois qu'elle comprend rapidement que ce n'est pas ce genre de réponse que je recherche. Je ne veux pas qu'elle me répète ce que pense Miss Kriss, qui ne me connaît ni de Charybde ni de Scylla1, non, je cherche à découvrir son pressentiment. Si elle place un petit peu d'espoir en moi, alors peut-être aurai-je une chance de m'en tirer ?

Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais en venant attendre la professeure de runes, mais je dois avouer que des encouragements n'auraient pas été de trop. Pour autant, ce n'est pas ce qu'elle semble vouloir m'offrir. Elle me donne un conseil, qui dans sa bouche résonne un peu comme une injonction. Je n'ai d'autre choix que d’acquiescer à cet ordre.

« Oui d'accord. Je vais m'accrocher, comme un petit koala. Par contre je vais pas tuer des autres gens, ça, il n'y a pas moyen ! »

J'en fais la promesse, je me sais incapable de commettre une telle chose. Jamais je ne tuerai personne, et j'aurai beaucoup de mal à seulement blesser qui que ce soit. Que Merlin entende ma promesse, jamais je ne reviendrai dessus.

« Pour être tout à fait honnête... Je suis un peu terrifiée. Ces ronces autour de mon cou, elles sont super jolies et tout hein, mais j'aimerais bien qu'elles partent. J'espère ne pas avoir contrarié mon collier. Je veux pas qu'elles décident quand elles ont envie de s'amuser à m'étouffer un coup. Hier, j'ai cru que j'allais mourir. »

Des petites perles humides se forment au coin de mes yeux.

« Vous sauriez me retirer ça ? »

Je suis à la fois perturbée par la chaleur inhabituelle qui émane de mon enseignante et le fait que, malgré tout, elle n'est pas suffisamment ouverte pour que je lui saute dans les bras et qu'elle me rassure. Du coup, je reste plantée comme un gland, debout au milieu de ce grand bureau, et je me triture les mains qui en deviennent blanches.


1. Ni d'Eve ni d'Adam ^^

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

18 mai 2021, 19:36
ᛗᛖᚱᛁᛞᚨ ᛚᚨ ᛊᚨᚢᚢᚨᚷᛖ
Elle a envie de pleurer. La jeune fille n’en sortira pas indemne, Joanne en est intiment persuadée et c’est une vraie douleur qui martèle son cœur. Quelle tristesse ! Plus la conversation avancée, plus Joanne déglutissait de manière douloureuse. Elowen voyait en elle une sauveuse qu’elle n’était pas. Elle aurait voulu pleurer avec elle. Lui dire la faiblesse qui la remplissait. Mais, là encore, elle en était incapable. Joanne n’avait pas le droit de baisser les bras. Elle n’allait pas dans le Dominion, elle n’allait pas affronter ce qu’il y avait la-bas. La directrice de Serpentard ne prenait aucun risque à être à sa place. Alors qu’Elowen, elle, allait se battre pour son école.

Joanne en retint un frisson de dégout. Malheureusement, elle dut se résoudre à admettre l’amère vérité. « Même le plus grand des magiciens ne pourraient pas vous enlever ces ronces ». Le regard était triste, éteint. Admettre ses faiblesses n’était pas chose évidente. Le faire alors que son élève s’apprêtait probablement à mourir … c’était trop. Joanne lâcha une larme. « Quel terrible monde dans lequel nous vivons ». Joanne soupira longuement. Elle aurait voulu trouver une solution miracle. Mais rien ne venait, rien n’arrivait. Son cerveau restait désespérément vide. Quelle horreur.

« Elowen, vous dites que vous ne tuerez personne mais regardez-moi dans les yeux ». Joanne prend les épaules d’Elowen, la secoue un peu. « Si vous ne vous battez pas là-bas, si vous ne vous défendez pas, vous ne foulerez plus le sol de mon bureau ou de ma salle de classe, est-ce que vous comprenez ? ». Elle devait se défendre. Si Elowen ne voulait pas tuer, c’était une chose. Néanmoins elle devait se défendre, c’était une nécessité vitale. Quelle horrible vérité.

25 mai 2021, 11:07
ᛗᛖᚱᛁᛞᚨ ᛚᚨ ᛊᚨᚢᚢᚨᚷᛖ
Oh... Donc je vais devoir garder ces ronces. Vivre dans le doute, attendre qu'elles viennent m'étrangler quand l'envie leur dira, je ne m'y attendais pas mais je le comprends. Je souris tristement à ma professeure, je vois bien qu'elle est désolée et inquiète alors j'essaie de la rassurer comme je le peux. Il faut que je garde la tête haute, pour qu'elle garde espoir elle aussi. Sans ça, on est tous fichus. Je tente alors une touche d'humour.

« D'accord... Bon, c'est pas grave, au moins j'ai la classe avec ces ronces, ça donne un petit côté rebelle ! »

Plus je parle et plus je dois me mordre la lèvre pour retenir mes larmes. Je tente de me raccrocher au peu de lumière que je trouve : au moins ce sont des ronces et non des arêtes de poisson, c'est une bonne chose !

Quand Miss Tataille me le demande je plonge mes yeux interrogateurs dans les siens. Est-ce qu'elle veut un câlin elle aussi ? Bon, apparemment pas vu qu'elle reprend la parole.

« Oh... Si je me bats pas vous me laisserez plus entrer ? En fait je dois me défendre pour être digne de retourner en cours. Je comprends pas trop, mais je ferai ça alors Miss, j'aime beaucoup vos cours alors je ferai tout pour que vous me laissiez y participer ! »

Le Doréminion, t'es même pas prêt. J'adore mes cours alors si je dois te terrasser pour progresser en runes je le ferai ! On va former une armée de copains là-bas dedans et on va te démolir !

J'ai tout compris :roll:

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

16 juin 2021, 01:10
ᛗᛖᚱᛁᛞᚨ ᛚᚨ ᛊᚨᚢᚢᚨᚷᛖ
Que disait l’étudiante ? Elle avait « la classe avec ces ronces ». Joanne sent son maigre petit déjeuner revenir au bord de ses lèvres. Mais à la suite du discours de la jeune fille, Joanne s’effondre avec un profond soupir. « Non Elowen … ». Elle doit prendre son courage à deux mains pour expliquer doucement à l’enfant. « Il ne s’agit pas de ça … Il ne s’agit pas de … Vous pourriez mourir là-bas Elowen, est-ce que vous vous en rendez compte ? »

Sa voix se brise avant la fin de sa phrase. Comment Kristen peut-elle laisser faire ça ? Joanne n’en pouvait plus de cette école où élèves comme professeurs semblaient être en danger et devaient se battre pour … survivre. Elle soupira longuement, massa ses tempes avec ses mains. Devait-elle partir ? Non, en partant, elle ne serait d’aucune utilité pour les élèves ici. Il fallait tenir le coup, ne pas craquer.

Ravalant ses idées de fuite, elle plongea son regard dans celui de l’étudiante « Vous n’avez aucune idée de ce que vous faites, n’est-ce pas ? ». Joanne avait terriblement peur de la réponse. Pourtant, ça lui pendait au bout du nez, elle s’en doutait. Mais que pouvait-elle faire de plus ? Que pouvait-elle dire de plus ? La tristesse s’emparait d’elle petit à petit. Quelle tristesse.

05 juil. 2021, 12:13
ᛗᛖᚱᛁᛞᚨ ᛚᚨ ᛊᚨᚢᚢᚨᚷᛖ
Ma professeure de runes semble désespérée par mes propos, elle reprend avec beaucoup de douceur son explication. Je ne sais pas trop si elle aurait dû s'abstenir ou si elle fait bien de me parler ainsi, mais les mots qu'elle prononce sont assez durs à entendre. Miss Tataille me dit franchement que je peux mourir : j'ai confiance en elle, et malheureusement je sais qu'elle ne ment pas pour un sous. Oh crotte de biquette, je croyais que tout le monde disait ça pour nous faire peur, un peu comme quand on s'épouvante avec des histoires d'horreur auprès d'un feu de bois. La mort, ce n'était qu'une rumeur pour moi, sinon pourquoi on nous enverrait là-bas ? Je suis à la fois toute chamboulée et un peu en colère, mes lèvres tombent et mes sourcils se froncent.

« Oui, je m'en rends un petit peu compte... »

Ma professeure semble mal à l'aise, alors je me dis que si je ne peux pas être forte pour moi il faut que je le sois pour elle.

« Faut pas que tu sois, pardon que vous soyez triste Miss, ça va bien se passer ! Promis, vous avez pas à vous inquiéter, faites moi confiance ! »

J'essaie d'avoir l'air aussi sincère que possible mais malheureusement ça ne doit pas suffire puisque bien vite la directrice des Serpentard pose la question fatidique.

« Oh... Euh... Non, j'en sais rien du tout, mais faut pas le répéter, à personne ! Si jamais ça se sait et que les gens se mettent à croire que ça va mal se passer, et qu'ils me regardent avec de la pitié, je crois que je vais pas tenir. Je m'étais inscrite pour vivre une aventure avec des copains, rencontrer plein de gens de mon âge, et espérer gagner quelque chose pour une fois... J'ai jamais été première dans un seul truc. »

Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, j'ai un pressentiment vraiment fort qui semble me dire que je vais avoir besoin de la force des autres pour que tout se passe bien et que s'ils cessent de croire en moi, alors je perdrai dès les premiers instants. J'aimerais paraître inébranlable aux yeux de tous, mais face à mon enseignante je n'ai pas su garder ce masque.

7e année RP - #8C6A8E
JE NE SUIS PAS UN HIBOU UNE PLUME

16 sept. 2021, 21:54
ᛗᛖᚱᛁᛞᚨ ᛚᚨ ᛊᚨᚢᚢᚨᚷᛖ
Avec mes excuses pour ce retard. Le temps a filé plus vite que prévu.

Elowen essaye d’être rassurante. Elle, l’enfant qui va affronter la mort. Et sans doute plus encore. Cette innocence que Joanne perçoit jusqu’au bout, même lorsque la corde du pendu est nouée au travers de son cou. Joanne soupire. Elle soupire fort. Involontairement. Elle ne peut rien faire, malheureusement. Elle ne peut que soupirer face à son impuissance. « Je … » L’enseignante hésite, s’accroche aux mots. Comme si le temps qu’elle pouvait avoir avec Elowen dans sa salle de classe pouvait retarder la fatale échéance.

« Alors faites ce que vous pensez juste, et ne regrettez rien. Jamais ». Un instant, une pause, une respiration. « Personne ne vous regarde avec pitié. Tout au plus, de la compassion. De l’impuissance de ne pas pouvoir vous venir en aide ». Joanne le sait très bien, puisque c’est ce qu’elle ressent au plus profond d’elle-même. Ne pas pouvoir aider les élèves, les amener à un échafaud, les regarder peut-être mourir sans rien pouvoir dire ? La directrice de Serpentard ignore tout de ce qui va se passer là où vont aller les élèves. Comment pourrait-elle savoir ce qui les attend ? La seule chose qu’elle sait, qu’elle reconnait, c’est cette angoisse vrillante qu’elle sent grandissante au cœur de ses entrailles.