Début de soirée, 8 février 2046, première année, salle de classe vide.

Argentella inspecta chaque salle de chaque couloir, jusqu’à trouver celle parfaite. Elle était vide, avec un sol recouvert de parquet. La Poufsouffle ferma la porte, poussa les chaises contre les murs et s’assit sur l’une d’elle. Elle posa son sac sur la chaise voisine et en sorti ses pointes. Elle les contempla un instant, avec une pointe de mélancolie. La jeune fille avait le droit d’en porter depuis près d’un an et demi, et avait été si heureuse lorsqu’on les lui avait remise qu’elle s’était promis de les utiliser un peu chaque jour. Pourtant, elle n’avait pas réellement dansé depuis son départ de chez elle à la rentrée, se contentant d’exercices faits le soir appuyée à son lit, et avait à chaque fois refusé de voire sa mère aux vacances. Si cette dernière n’avait pas mis ses chaussons dans sa valise, elle aurait dû attendre les vacances d’été pour les enfiler de nouveau. Bien sûr, il n’avait jamais été dans ses intentions d’ignorer sa mère et de ne pas rentrer aux vacances. Mais après tout ce qui c’était passé durant les cinq derniers mois... Argentella soupira, reposa les chaussons et défit les lacets de ses bottines. Elle s’appuya sur le rebord de la fenêtre, se hissa sur la pointe des pieds et exécuta quelques exercices d’échauffement comme si elle était à la barre. Elle contempla le parc depuis la fenêtre. Le lac qui entourait le château était gelé et la partie de la pelouse qui n’était pas abritée par l’arbre géant était recouverte d’une épaisse couche de neige. Les feuilles de l’arbre en lui même étaient ornées d’une fine pellicule de givre, à l’instar de l’herbe à ses pieds, et des petits stalactites tombaient de ses branches tels des lames glacées. Argentella finit par se rassoir et enfila ses chaussons de danse. Elle prit son temps pour nouer les rubans de ses pointes autour de ses collants gris. C’était le seul équipement de danse qu’elle avait, mais danser dans ses vêtements habituels ne la dérangeait pas. La jeune fille se leva, testa la souplesse des pointes, sorti de son sac la boîte à musique que sa mère lui avait offert à son septième anniversaire. Elle la remonta au maximum et les premières notes de la variation d’Aurore envahir la pièce. Elle commença à danser, et tout les mouvements lui vinrent aussi naturellement que si elle les avait répété hier. Le ballet de La Belle au Bois Dormant avait toujours été son préféré, et elle avait appris la version simplifiée de cette variation à six ans, au bout de trois ans de danse, et travaillais la version originale depuis ses neuf ans. Elle avait beau être jeune pour cette danse, deux ans de pratique l’avait rendue aussi naturelle que le fait de respirer. Les notes emportaient son corps, son port de bras était léger, ses pirouettes gracieuses, faisant flotter sa jupe noire et voler ses cheveux blonds. Cette danse lui permettait de ne plus penser à rien. Elle oubliait cette histoire d’Ange des Marais, dont elle ne connaissait toujours pas la part de vérité, et le mystérieux journal Wighters découvert dans la bibliothèque. Quand elle la dansait, tout s’effaçait. C’était la musique et elle. Et rien d’autre.

Chaque soir, j'aimais errer dans les couloirs de l'école. C'était mon moment à moi. Mon temps de méditation. En saison chaude, je marche à l'extérieur. Admirant les étoiles, dans le parc, ou dans la tour d'astronomie. Avec le couvre-feu, je n'ai plus accès à l'extérieur et cela me rend triste.

Aujourd'hui, il faisait trop froid pour prendre l'air dans la grande tour. Après le dîner, il y avait un monde fou dans le dortoir. C'était très bruyant. Je mis donc ma petite robe de chambre et mes pantoufles, puis me voila en dehors de ma salle commune.

Les couloirs étaient plutôt calme. Je marchais, d'étage en étage, en me perdant dans mes pensées. J'aimais être seule, là, seule avec ma conscience. Cela me permettait de faire le point sur moi, sur ce que je désire, sur mon avenir proche ou lointain, ou simplement penser à rien. Faire le vide.

Arrivée dans les couloirs du deuxième étage, une petite musique arriva jusqu'à mes oreilles. Mais d'où venait cette mélodie ? L'air me rappelait mon enfance. Mais quoi ? je ne me souviens pas. Tout ce que je sais, c'est que cette musique ne m'est pas inconnu.

Prise de curiosité, je décide donc de chercher d'où provenait ce son. Classe après classe, je mis mon oreille sur la porte. Non ce n'est pas ici, ni celle là, cette porte là non plus. Mais d'où vient cette mélodie ? Je continue d'écouter aux portes pendant quelques secondes jusqu'à trouver la bonne.

Mon oreille gauche collé à la porte, j'écoutais attentivement. Puis-je entrer ? Je ne le sais pas. Bon aller, je tente. Au pire, je me fais renvoyer dans mon dortoir et je ressortirai après pour continuer mon escapade nocturne.
TOC-TOC-TOC ! Fis-je avec mon index plié. Sans réponse.

Je saisi alors la poignet de la porte, et je l'entrouvris. Passant ma petite tête brune à travers la fine ouverture, je cherchais du regard une éventuelle présence dans cette salle de cours. En essayant de me faire la plus discrète possible, j'ouvris un peu plus la porte et me faufila dans l'entrée.

Ici, une jeune fille était en train de danser. Des pointes aux pieds, son corps se fondait intégralement dans le son mélodieux qui envahissait cette pièce. Mon regard piégé dans la danse, je me suis assise contre le mur, en prenant soin de ne pas la déranger.

Outre la solitude, j'adore la musique et celle ci me fait vraiment voyager, surtout accompagné par une magnifique danse. Je décide donc d'admirer la beauté de ce petit rat d'opéra à la chevelure ambrée, sans lui annoncer ma présence au risque de lui faire peur.

La musique résonnait toujours dans la pièce et Argentella continuait de danser, les paupières closes. Les dernières notes s’étirèrent un instant, puis la jeune fille rouvrit les yeux, figée dans la position finale, et trébucha de trois pas en arrière. Une jeune fille se tenait là, assise contre le mur, la regardant de ses beaux yeux verts. Argentella se laissa tomber sur une chaise car les pointes n’étaient pas très confortables debout, saisit la boîte à musique d’une main fébrile et la serra contre son cœur. Elle ne se doutait pas une seule seconde que quelqu’un l’observait. La jeune fille était terriblement gênée. Elle s’était totalement oubliée pendant qu’elle dansait, et avait laissé transparaître des choses qu’elle n’avait jamais montré à qui que ce soit. Bien sûr, elle avait déjà danser de multiples spectacles, mais dans aucune de ses représentations elle ne s’était laissé aller à cet état presque inconscient qui l’avait envahie plus tôt. Quand elle dansait pour elle, la jeune fille ressentais la musique dans chaque fibre de son être et ne faisait plus attention à rien d’autre. Les joues un peu roses a cause de la danse, Argentella releva la tête en direction de l’autre fille. Elle devait avoir son âge et, d’après sa cravate, c’était une Gryffondor.

- La Belle au Bois Dormant, variation d’Aurore.

Argentella se gifla intérieurement. La jeune fille n’en avait sans doute rien à faire de quelle variation il s’agissait. La Poufsouffle se repris et continua :

- Je ne savais pas que tu regardais.


@Niki Nastira
C’est très bien

La fillette dansait les yeux fermés. Je voyais son corps ne faire qu'un avec la musique. Lorsque la mélodie s'arrêta, elle ouvrit les yeux et me voit. Surprise, Elle attrapa sa boîte a musique puis me donne le nom de la mélodie. Ah bien sûr, "La belle au bois dormant" ! J'aimais cette histoire quand j'étais petite.

Je leva ma main pour lui faire un petit signe de coucou, et le sourire toujours aux lèvres, je lui répond :

- Excuse moi si je t'ai fait peur, ce n'était pas dans mon intention. Tu danses parfaitement bien ! C'est incroyable comment tes gestes sont fluides, MAGNIFIQUE !

Je voulais me lever pour l'applaudir mais je me suis dis que ça aller la gêner davantage. Observant la jeune fille, ainsi que ses pointes et sa petite boîte en bois, je repris la conversation :

- Au faite, je m'appelle Niki, première année Gryffondor. Si je t'embête, je peux partir et te laisser danser.

Puis en fixant ses pointes avec plus d'insistance et en les montrant du doigt :

- Ça ne doit pas être confortable ! Tu danses depuis longtemps ?

J'avais toujours rêvé de danser comme ça mais mes parents ne m'ont pas laisser le choix. Pour eux, savoir se battre et être agile et musclé étaient plus important que la danse. C'est pour dire que ce n'est pas avec mes années de gymnastique, de kung fu et d'escalade qui vont faire de moi une danseuse dans l'âme.

La rouge salua Argentella de la main tout en la complimentant. La Poufsouffle sentit le rose lui monter aux joues et n’entendit qu’à moitié la suite des paroles de l’autre. Elle était complètement dépassée par la présence de l’autre et des mots jaillirent de sa bouche sans qu’elle ne puisse y réfléchir.

- Argentella Alise Elle Wighters. Euh, je veux dire, je m’appelle Argentella.

La Poufsouffle inspira un bon coup. Voilà qu’elle paniquait. Et quand elle paniquait, elle faisait et disait des choses étranges.

- Je suis en première année aussi, à Poufsouffle. C’est très gentil ce que tu m’as dit, et pour être honnête, ces pointes sont effectivement inconfortables. Je suis encore jeune, alors mes pieds ne sont pas trop abîmés, mais si tu voyais ceux d’une danseuse professionnelle... je danse depuis que j’ai trois ans, mais je ne porte de pointes que depuis un an et demi, donc ça va... je parle trop hein ? Je suis désolée, tu m’as surprise... il est rare que des gens me voient danser comme ça.

La jeune fille secoua la tête. Elle disait qu’elle parlait trop mais continuait son laïus... de peur de froisser son interlocutrice, Argentella s’efforça de lui sourire et assura gentiment :

- Mais tu peux rester si tu veux, j’avais finit.

Pour appuyer ses propos, la jeune fille commença à défaire les rubans de ses pointes, puis glissa ses pieds, qui était plus endoloris que ce qu’elle avait fait croire à la Gryffondor, dans ses bottines de cuir noir.


@Niki Nastira
J’ai édité mon message pour que l’âge corresponde
Au fait, Elle est vraiment un de ses prénoms (je précise parce que la plupart des gens pense que c’est une faute de frappe et mette Ella...)

Je regardais Argentella enlever ses pointes avec soin. Cette danseuse était vraiment talentueuse jusque dans l'attention qu'elle porte à ses affaires. C'est donc une Poufsouffle, super, je n'ai jamais fait de connaissance avec une élève de cette maison. Je ne connais pas vraiment leur caractère mais j'ai hâte d'en apprendre plus.

Elle me dit que c'est assez douloureux à porter. Je veux bien le croire. J'en avais déjà essayé en magasin de moldue lorsque j'étais plus jeune. Enfin, je les avais juste enfilé sans grande satisfaction car je ne trouvais pas ma pointure. C'est si dure à l'intérieur !

- Oh non, tu ne parles pas trop ! je suis une fan de danse sans expérience. Dis-je l'air embarrassé.

Soudain, une idée me vient en tête. Mais je ne sais pas trop comment aborder le sujet. Il est certain que Elle est une danseuse confirmée. Enfin, pour moi, ça en est une. Je me disais que ce serai vraiment super si elle pouvait m'apprendre ne serai-ce que quelques pas de bases. Je serai vraiment aux anges et peut être que je pourrai aussi devenir une danseuse un jour ? qui est capable de savoir de quoi sera fait demain ?

Le regard légèrement fuyant, jouant avec mes mains montrant mon côté timide, je me lance enfin dans la discussion :

- Euh..., je peux te poser une petite question ? En faite ... Et bien ... J'ai toujours voulu savoir danser. Est ce que tu pourrai m'apprendre un ou deux pas de danse ?

Je commençais à sentir la chaleur monter. Mon visage devenait rouge. Je regardais après un moment d'hésitation mon interlocutrice en attendant avec impatience sa réponse.

Argentella se redressa et observa la rouge, qui semblait hésiter à lui demander quelque chose.

- Euh..., je peux te poser une petite question ? En faite ... Et bien ... J'ai toujours voulu savoir danser. Est ce que tu pourrai m'apprendre un ou deux pas de danse ?

Surprise par sa demande, la Poufsouffle écarquilla les yeux puis fronça les sourcils. Elle détailla du regard le corps de son interlocutrice tout en commençant à s’étirer. La Gryffondor était mince et musclée, ce qui était un bon point. Son corps n’était pas trop formé et elle se tenait droite, elle devrait donc avoir un bon équilibre. Elle avait l’air assez souple et ses genoux n’était pas en dedans. La Poufsouffle fut soudain prise d’un doute : est-ce que elle, elle serait capable d’apprendre la danse à cette fille ? Elle se remémora ses premiers véritables cours de danse. Elle aurait sans doute moins de difficultés que ses professeurs. Niki était probablement une élève plus disciplinée que les petits camarades d’Argentella âgés de six ans. La Poufsouffle acquiesça et dit :

- Et bien, je n’y vois pas de contre indication. Physiquement, tu peux sans problème. Et ma vie sociale n’est pas très remplie, donc j’ai pas mal de temps libre. J’accepte.

La danseuse réfléchit un instant à ce qu’elle devrait lui apprendre et réalisa qu’il y avait quelques points essentiels. Tout d’abord, avait-elle l’en dehors nécessaire ? Et la souplesse ? Il s’agissait de choses importantes et Argentella préférait qu’elle les ai déjà, car lui apprendre serait bien plus dur que les positions de base. Bien sûr, au début, cela ne poserait pas de problème, mais quand Niki voudra tenter des mouvements plus développés, elle ferait mieux d’avoir déjà commencé à développer ces points.

- Mais d’abord, est-ce que tu as tes grands écarts ?

@Niki Nastira
Quelle est ton code couleur pour parler ?

A la réponse positive d'Argentella, je me suis mise à sauter de joie ! C'est vraiment gentille de sa part de bien m'apprendre quelques mouvements. Je suis motivées à enfin réaliser un de mes rêves. Je me promet donc d'être la meilleure élève, de travailler dur, même si pour cela je dois m’entraîner tous les jours.

L'effort physique ne me fait pas peur. Les douleurs musculaires, je connais parfaitement avec mes entraînements intensifs de gymnastique. Puis, la jeune fille me demande si j'ai mes grands écarts ? Mes yeux remplis de joie fixe alors Elle, puis je lui fis un signe de tête de haut en bas, avant de lui répondre :

- Oh merci à toi d'accepter ma demande, je te promet d'être une élève brillante. Je vais te montrer mes grands écarts et tu pourras juger par toi même si j'ai la souplesse d'une danseuse ou non.

J'enlevai donc ma petite robe de chambre ainsi que mes chaussons pour me mettre à l'aise. Après avoir fait quelques étirements pour éviter un claquage dès la première démonstration, je commençais par montrer à ma chère professeure de danse mon grand écart de ma jambe gauche. C'est ma bonne jambe. Mes pieds glissant sur le sol, je descend tranquillement mais surement, jusqu'à toucher le sol.

Mes bras tendues vers l'arrière, mon dos bien droit voire légèrement cambré, ma tête bien droite, menton légèrement levé, j'essaie de donner toute ma grâce, jusqu'au bout de mes doigts. Puis sans me lever, je passais de mon écart antéro-postérieur en écart facial. Le plus difficile pour moi. Je ne touchais pas entièrement le sol, il me restait cinq ou six centimètres.

Faisant une légère grimace en essayant de ne pas faire apparaître ma souffrance, je passe rapidement à mon écart jambe droit, toujours sans me lever. C'est ma mauvaise jambe. Je suis un peu plus raide, mais j'arrive à tenir en position sans grande souffrance, en affichant un magnifique sourire sur mon visage.

Une fois ma démonstration terminée, je me relève face à la belle blonde, pour lui donner quelques renseignements sur ma souplesse :

- Je me débrouille assez bien niveau souplesse, même si je te l'avoue que je ne touche pas mes écarts si mes pieds sont sur une hauteur. Ensuite, j'ai aussi mon écrasement en fermeture serrée et mon écrasement facial, si tu vois de quoi je parle.

Ne connaissant pas les termes de danse, je lui donnais simplement le nom des éléments que je connaissais avec mon entrainement de gym.

- Tu penses que je peux y arriver ? J'ai aussi plein de temps le soir, et je te promet de travailler dur si tu m'accepte comme ton élève.

Après les remarquables démonstrations de souplesse de Niki, Argentella fut beaucoup plus enthousiaste. Si la souplesse était déjà acquise par son « élève », il serait bien plus facile de lui enseigner la danse. Elle retira rapidement ses bottines tout en disant :

- C’est vachement cool que tu sois aussi souple. Tu vas devoir t’entraîner un peu tout les jours pour ne pas perdre et être plus à l’aise sur la jambe droite. Le facial est moins important en danse mais il te faciliteras quand même les choses. Je vais te montrer les exercices que, à mon niveau, une fille de onze ans peut faire. C’est le niveau qui permet d’être accepté à la Royal Ballet School.

Tout en disant cela, Argentella s’était déjà appuyée au rebord de la fenêtre comme à une barre et commençait les exercices, sans se soucier de ne pas avoir de chaussons. Elle enchaîna demi et grand pliés, grand battements en croix ainsi que des dégagés, jetés et cambrés en avant, en arrière et des deux côtés. Elle passa rapidement au centre de la pièce et exécuta une nouvelle série d’exercice. Elle avait fait cela de la façon naturelle de quelqu’un qui fait ces exercices chaque jours.

- Ça, ce sont les exercices que je fais tout les soirs dans mon dortoir, expliqua Argentella. Je vais te montrer les cinq positions de bases ce soir, on se reverra une autre fois pour apprendre le reste, avec un équipement plus adapté.

La Poufsouffle joignis les talons, ses genoux tellement en dehors que ses pieds formait une unique droite. Elle plaça ses bras devant elle en première. Elle glissa son pied droit pour écarter les jambes et monta ses bras en seconde, puis elle leva le bras droit en couronne et mis les pieds en troisième avant de tourner la tête, de mettre son bras gauche devant elle et d’avancer le pied droit en quatrième. Elle finit par resserrer ses pieds jusqu’à ses orteils touchent ses talons et monta son second bras au dessus de sa tête pour faire la cinquième. Puis elle repris une position normale et dit à Niki :

- À toi.

S'entraîner un peu chaque jour, améliorer la souplesse de ma jambe droite, Royal Ballet Scholl, je buvais chacun des mots sortant de la bouche de Argentella. Ces phrases me faisait rêver. Bien sûr que je vais tout faire pour y parvenir. D'ailleurs c'est dans mon caractère. L'abandon ne fait pas partie de mon vocabulaire. Lorsque j'ai un objectif, je vais au bout pour y arriver.

La jeune Poufsouffle se dirigea vers la fenêtre pour me montrer quelques exercices. Pour ne rien rater de cette démonstration, je pris une vieille serviette et un stylo qui traînaient dans la poche de ma robe de chambre. Je fis sans lâcher du regard la belle danseuse, des petits dessins représentant ce que je voyais : demi et grand pliés, grand battements en croix, des dégagés, jetés et cambrés en avant, en arrière et des deux côtés. Ne connaissant pas les termes je me fiais à mon talent d'artiste pour pouvoir me relire.

Je dessinais les pas de bases à faire sur place, puis, d'autres à faire au centre de la pièce sans soutien. Ces exercices sont à faire tous les jours. Sans problème, je sais déjà à quel moment je ferai cela. Le soir. Dans mon dortoir, comme Argentella, ou dans la salle commune, ou dans les couloirs, je trouverai forcément un endroit où je me sentirai bien pour m’entraîner.

Cinq position de base, je retiens chaque pas, chaque placement. Après sa démonstration, elle me demanda de faire de même. Je me levais, enjouée, déposant mon brouillon au sol, puis sans dire un mot, j'obéis. Dans un premier temps, je me plaça à la fenêtre, faire les premiers mouvements. Puis ensuite, je réalise ceux au centre de la pièce.

Mes mouvements étaient fluides, mais mon ouverture de hanche n'était pas optimal. J'avais l'impression de faire les bons gestes mais il me manquait quelques choses. Je ne sais pas trop quoi à vrai dire. Mon corps était droit, mes épaules basses, mais le bas de mon corps avait un peu de mal à suivre. Peut être un manque de tonicité musculaire.

Une fois ma démonstration terminée, je me tourne vers la fillette puis je dis :
- Comment tu m'as trouvé ? J'ai un peu de mal avec la position des pieds. Je n'arrive pas trop à ouvrir mes pieds comme tu arrives à le faire. Puis, pour lui montrer ma motivation j'ajouta : Je m’entraînerai tous les jours. J'apprendrai à maîtriser parfaitement chaque position de base, tu peux compter sur moi.