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26 févr. 2021, 09:26
La magie ? Plus jamais
8 septembre 2044

Edmund attendait, soucieux, devant la porte de sa salle de Défense Contre les Forces du Mal. N'ayant pas osé ouvrir son manuel scolaire de peur que ce qu'il eût pu trouver à l'intérieur l'effrayât au point de manquer son premier cours, il était venu sans rien savoir de ce qui allait se passer et cela n'était pas sans ajouter à son stress. Mais bon, jusqu'à présent, tous les cours introductifs avaient été très théoriques, donc il s'inquiétait très certainement pour rien, n'est-ce pas ?

À huit heures trente précises, la porte de la salle s'ouvrit sur une femme rousse à l'air sympathique et pleine d'énergie qui invita tous les élèves groupés autour de l'entrée à rejoindre le cours. Edmund déglutit difficilement. Tout va bien se passer Edmund, se dit-il pour se rassurer. C'est juste un cours introductif. Vous allez certainement noter le programme pour l'année, discuter du matériel à avoir et éventuellement regarder rapidement la première page du manuel. T'as réussi à survivre aux Sortilèges et à la Métamorphose, tu réussiras à survivre à ça aussi.

Quelle erreur...

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Presqu'immédiatement après le début du cours, Edmund avait déjà compris à quel point il s'était trompé. Si Miss Perkins et Mister Lynch avaient décidé de commencer leurs cours en douceur avec des exercices basiques pour leurs matières, ce n'était guère le genre de Miss Holloway. La cauchemardesque Miss Holloway. L'infernale Miss Holloway.

Les premières dizaines de minutes avaient été plutôt plaisantes, leur professeure leur avait expliqué de façon rapide et concise le sortilège Lashlabask, leur donnant les informations utiles à son sujet : comment le lancer, ses effets principaux. Ce fut alors que les choses s'étaient fortement compliquées. Tout comme Mister Lynch, Miss Holloway avait décidé de commencer son premier cours avec une entrée en matière immédiate pour immerger les élèves dans sa matière. La perspective de devoir se saisir de sa baguette pour tenter de lancer un sort, tout en ayant autour de lui plein d'élèves qui en feraient de même donna des sueurs froides à Edmund, mais jusque là, il était encore parvenu à se contrôler. Il avait pris de profondes inspirations, avait visualisé son petit coin secret dans la librairie de son père où il se sentait en sécurité, et après un peu de temps à se concentrer ainsi, la situation était devenue supportable. Il ferait semblant d'essayer de lancer le sort et prendrait sur lui pour tenir jusqu'à la fin du cours. Supportable. Il n'avait cependant pas anticipé l'idée très particulière que sa professeure entretenait quant au moyen de pratiquer ce sortilège...

Depuis plusieurs minutes maintenant, la classe entière se faisait attaquer par des... choses mouvantes en bois qui les agressaient sans relâche. Au milieu du carnage ambient, le simulacre de calme qu'Edmund était parvenu à collecter s'était tout à fait évaporé. Fuir. Il devait fuir.

Il entama un mouvement vers la sortie quand une de ces choses bondit sur lui et enfonça dans la chair de son bras deux pics pointus, arrachant un cri de douleur et de terreur à l'enfant et le faisant tomber par terre et lâcher sa baguette. Tout devint noir.

Vas-y ! Défends-toi !

Sur son bras, la marionnette se métamorphosait peu à peu en serpent aux crochets acérés.

Vas-y Edmund ! Tout ce que tu as à faire est te servir de ta magie ! Je sais que tu en as ! UTILISE-LA !

La pièce était noire comme une nuit sans lune, éclairée par brefs instants par des éclairs enflammés. Comme un animal sauvage devant un feu, Edmund était piégé dans le brouillard de sa propre panique. Il ne sentait pas le sang qui coulait le long de son bras alors que le botruc transperçait sa peau, encore et encore. Il ne sentait pas la sueur glacée qui roulait sur tout son corps. Il ne sentait que les crocs recourbés qui blessaient sa chair et la baguette qui vibrait sur le sol, à quelques centimètres de son visage.

Un éclair surgit à proximité d'Edmund et le serpent accroché à son bras disparut dans la nuit. Libéré, l'enfant se releva et courut à l'aveuglette jusqu'à pousser la porte de la salle et s'enfuir par le couloir, en direction du parc, abandonnant sa baguette et la bataille qui faisait rage.

@Élina Clarke

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Inspecteur Munmun, théoricien en chef des Bôs Debilus
Cofondateur de la PTC
Poufsouffle Vult !

27 févr. 2021, 20:39
La magie ? Plus jamais
ÉLINA CLARKE, 11 ans
9 Septembre 2044
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C'est avec beaucoup d'excitation, d'impatience et de nervosité que la fillette se dirigeait vers le cours de défense contre les forces du mal accompagnée de Blair, l'amie qu'elle s'était fait quelques jours plus tôt. Elle avait entendu certaine chose sur Miss Holloway, mais après les premiers cours qu'elle avait eu, elle était assez rassuré par rapport à la magie. Sa nervosité de la rentré calmé, elle était confiante pour son premier cours dans cette matière.

Tout comme les autres professeurs, leur enseignante commençant par une brève entrer en matière puis par quelques exercices pratiques. Mais l'enseignant de DCFM ne s'arrêtait pas là, bien au contraire ! Elle lança à leur poursuite des Botruc. Une créature fantastique aux allures de branches, vertes et assez en colère au vu de leur attitude. Ils se déplacèrent de manière à s'en prendre aux élèves et Miss Holloway leur ordonna de les repousser grâce à leur tout nouveau sortilège. *Quelle idée !* Ils venaient à peine de formuler pour la première fois la formule du sortilège, comment allaient-ils s'en débarrasser avec si peu d'expérience.

*Par l'instinct sorcier* C'est ainsi qu'elle nomma les réflexes qu'elle avait eu lorsqu'un Botruc s'était approché trop près d'elle. Sa baguette levé, elle lança le sortilège et fière d'elle pour avoir réussi, elle observa les autres se débrouiller. La plupart réussissait l'expérience avec brio, mais pour d'autre, c'était un échec total. *Comme lui*

Son regard noisette se posa sur une jeune garçon de poufsouffle. Ses réactions un peu démesurés lui paraissait étrange, mais plus elle s'efforçait de le regarder, plus elle sentait que quelque chose de plus qu'un simple sort manqué mettait ce garçon dans cet état. Un botruc l'attaquait sur le bras, mais paralysé par la panique, il ne faisait rien ! Bien décidé à ne pas le laisser comme ça, elle prit son courage à deux mains et cachant son anxiété, elle leva sa baguette pour neutraliser le botruc, lorsqu'une autre personne s'en chargea à sa place. Reconnaissante, elle sourit à la personne et se retournant pour rassurer l'élève, elle ne le trouva pas. Il s'était enfui. *Pas bon signe*

Le cours touchant à sa fin, elle ramassa la baguette du garçon et se dirigea rapidement vers le parc, certaine de trouver le jeune poufsouffle dans ce coin. Si elle avait vu juste concernant l'état du garçon, il aurait essayé de s'isoler des autres, le parc étant le meilleur endroit pour cela, il devait être quelque part par là.

Son sac à la main et sa baguette dans sa poche, elle observait de ses yeux noisettes le parc et ses alentours. Le propriétaire de la baguette n'étant pas visible dans l'immédiat, elle continue ses recherches à travers les arbres avant de tomber sur un uniforme jaune. Il était là, en plein milieu des autres à paniquer sur un sujet dont elle n'avait pas connaissance. *Normal, j'le connais pas*. Mais elle connaissait bien l'état dans lequel il se trouvait. Être prit dans un cercle sans fin entre panique et peur, puis de nouveau panique face à la peur. Chercher son souffle, trembler de tout son corps, avoir l'impression que tout est flou et de se noyer dans sa propre panique. *Insupportable* Elle frissonna rien qu'à l'idée de se retrouver de nouveau dans de tels états. Depuis sa lettre pour Poudlard, les crises étaient moins fréquente, jusqu'à devenir inexistante depuis sa rentrée. Oui, elle était souvent anxieuse, mais plus de crise et elle en était bien heureuse.

Mais pas question d'évoquer ça au garçon, ce n'est pas ce qu'il avait besoin d'entendre, bien au contraire. Son frère l'avait souvent maintenu dans le monde réelle lorsque l'anxiété l'envahissait, à son tour de le faire. Alors doucement, elle s'assit à ses côtés et porta sa main dans son dos. Ne connaissant pas l'élève, elle ne savait pas quoi faire de plus, mais son instinct lui chuchota de ne pas prendre la parole immédiatement, de toute façon il ne l'entendrait certainement pas. Alors elle entreprit de dessiner de sa paume de petit cercle dans le dos de l'enfant, espérant que ce simple geste puisse le calmer légèrement.

-6 heure avec la France | #356f68 | Cinquième année RP | Les Elin’s
• Membre de l'organisation la plus secrète des secrètes, la RASA ! •

28 févr. 2021, 10:03
La magie ? Plus jamais
Montre à ton idiot de père qu'il se trompe !

Dans une petite pièce sombre à la fenêtre entravée, Edmund se débattait pour essayer de s'en sortir. Pour essayer de survivre. Par terre, devant lui, une nuée d'araignées courait dans sa direction, leurs huit pattes aussi fines que longues tapant sur le parquet comme autant de mécanismes d'horloge cliquetant inéluctablement.

L'enfant voulait fuir, reculer, se cacher, mais la pièce était désespérément vide. Seules étaient lui, les araignées et la Voix. Cette voix désincarnée qu'il ne reconnaissait pas mais qui lui inspirait une terreur infinie. Partout où il y avait de la magie, il y avait cette Voix.

Défends-toi !

Les araignées escaladaient les jambes du petit enfant, montaient sur ses mollets, une vague le submergeant plus certainement qu'un raz-de-marée. Edmund les repoussait de ses mains frêles, mais elles venaient, toujours plus nombreuses, toujours plus insistantes, montant toujours plus loin.

Montre à ton idiot de père qu'il se trompe !

Le courant le fit tomber en arrière, sa tête touchant le sol, et les araignées se mirent à l'escalader aussi. Elles se glissaient dans ses cheveux, dans sa nuque, sous ses vêtements, dans ses oreilles, recouvraient ses joues, son nez et ses yeux. Défends-toi ! Le garçon se mit à hurler, et une en profita pour pénétrer dans sa bouche. Il se trompe ! Edmund se débattait, se débattait, se débattait, mais c'était en vain ! La vague le submergeait et il se noyait, se noyait, se noyait.

__________________________


Une sensation de fraîcheur s'imposa peu à peu au garçon alors qu'il revenait à lui, la main de son père le réconfortant en frottant son dos en cercles réguliers. Le mouvement répétitif et calme avait quelque chose de sécurisant. Lentement, le monde devenait de plus en plus clair autour de lui alors qu'il oubliait l'éternité qu'il venait de vivre en quelques minutes. Il sentait le vent froid qui fouettait son visage trempé par la sueur et en eut un frisson. Il sentait le sol meuble sous ses genoux et tibias et sous les paumes de ses mains. Il entendait le bruissement de feuilles d'arbres autour de lui. Ainsi qu'une sensation brûlante dans sa poitrine...

Edmund ouvrit soudainement la bouche et prit une grande inspiration. Combien de temps cela faisait-il qu'il retenait sa respiration ? L'arrivée d'air fut comme un torrent de feu dans ses poumons, chaud et douloureux, mais c'était une bonne douleur, une douleur presque agréable. Cette douleur signifiait qu'il était vivant après tout. Pendant tout ce temps, la main continuait de passer dans son dos, avec calme et régularité. La culpabilité perça le cœur d'Edmund.

Il avait encore échoué. Une fois de plus il avait fait une crise. Il savait très bien ce que son père devait penser à ce moment, tout comme il savait très bien ce qu'il allait lui dire. Ce n'est pas grave Edmund. Cette fois-ci c'était la dernière. À chaque fois il disait cela. Et à chaque fois il y avait dans ses yeux de la déception. Edmund échouait souvent à lire les intentions des gens donc son père se disait qu'il ne la voyait certainement pas, mais après tout ce temps le garçon avait appris à reconnaître cette étincelle noire et froide dans les yeux des gens : la déception. Déception qu'il fût encore et toujours incapable de maîtriser ses crises par lui-même après tant d'années. Déception qu'il fût si inapte socialement. Déception qu'il ne fût pas assez bien.

Edmund voulait s'offrir encore quelques secondes avant d'ouvrir les yeux et d'affronter cet échec. Il aurait voulu pouvoir s'enfuir et ne pas avoir à confronter sa médiocrité en tant que fils. Mais cela eût fait de lui un être plus médiocre encore. Il inspira profondément et murmura d'une voix fatiguée : « Je suis désolé papa. »

Avec réticence, il ouvrit les yeux et se tourna vers... une fille ?

Edmund resta immobile pendant une seconde, sa surprise peinte sur son visage. Qu'est-ce... qu'est-ce que cette fille faisait chez lui ? Non... il n'était pas chez lui ? Mais où était-il ?

Jetant un regard circulaire à ses alentours, l'enfant vit qu'il était dans un parc immense dont il ne voyait pas les bordures, la silhouette d'un grand château se dessinant derrière la fille qui lui avait caressé le dos pendant plusieurs minutes. Poudlard ! Il n'était pas chez lui mais à Poudlard.

Attendez une minute... elle lui caressait le dos ?

Le visage du Poufsouffle rougit fortement et il recula précipitamment pour rompre le contact. Un intense sentiment de malaise l'envahit. Elle... elle avait tout vu, n'est-ce pas ? À la gêne vint s'ajouter la honte.

« Que... qu'est-ce que tu fais là ? »

Sois toujours poli Edmund.

L'enfant prit une inspiration forcée et ajouta d'un ton poli mais froid.

« Pardon je voulais dire : merci pour ton aide. Mais vraiment, qu'est-ce que tu fais là ? »

Il n'osait pas la regarder de peur de ce qu'il pourrait lire dans ses yeux — certainement de la déception ou de la moquerie — et préféra se concentrer sur l'observation d'une racine à la forme particulièrement curieuse.

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Poufsouffle Vult !

04 mars 2021, 04:19
La magie ? Plus jamais
Gênée d'être dans cette position, elle pensa pendant un long moment à partir. Le garçon ne semblait pas se rendre compte de sa présence et elle se sentait bien inutile à lui tapoter le dos. *Comme si ça allait changer quoi que ce soit* C'est vrai, dans ses moments de panique, son frère s'efforçait de lui faire penser à autre chose, de la faire rire, la distraire, tout pour qu'elle cesse sa crise. Mais lui avait au moins le luxe de la connaitre, ce qui n'était pas son cas. Le jeune poufsouffle que voulait aider était un total inconnu pour la fillette, alors que faire pour le sortir de cet état ?

Elle réfléchissait à toute vitesse, mais ne trouva pas quoi. Alors d'un soupir résignée, elle décida d'attendre que le garçon se "réveille" afin de décider de la suite. Après tout, elle avait toujours sa baguette avec elle, il faudrait bien qu'elle la lui rendre, mais ne se voyait pas la laisser là, devant lui sans aucune explication, alors elle prit ses aises et s'accota sur le tronc d'arbre, patientant silencieusement que le poufsouffle reprenne ses esprits.

Mais comme les minutes défilaient aussi longue que des heures aux yeux de l'enfant, le garçon sortit finalement de sa transe et murmura une phrase qu'elle eu peine et misère à comprendre. *Papa, mais pour qui est-ce qu'il me prend ?* À ce qu'elle savait, la dernière fois qu'elle s'était regardé dans une glace elle ressemblait toujours à une enfant et une fille à part de ça. Alors loin d'elle l'idée de se fâcher contre l'inconnu, mais la prendre pour son père, il fallait être bien bouleverser, ou encore aveugle pour la comparer à son géniteur.

Mais alors qu'elle s'en allait faire la remarque au jeune homme, elle se rendit soudainement compte de ses paupières fermées. La petite ne savait pas trop ce qu'il venait de vivre. Son passé, son caractère et ses angoisses lui étaient inconnu, alors comment savoir ce qu'il venait de traverser ? Certes, elle avait elle-même vécu plusieurs crises de panique, mais chacune était différentes des autres et ce ne devait pas être forcément pareil pour tous. Ravisée, elle préféra rester muette pour l'instant, un peu de silence ne pouvait faire de mal à personne et elle-même avait besoin de réfléchir sur la suite. Qu'allait-elle faire lorsque l'enfant se rendrait compte qu'elle était loin d'être son père ? Il serait certainement gêné, elle-même aurait rougit de honte !

Pas le temps d'apprivoiser plus longtemps sa réaction, celle-ci est quasi instantanée. Son visage s'emplit de surprise et ses yeux... jamais elle n'avait vue un regard autant perdu. Elle aurait voulu l'aider, lui dire que tout irait bien, mais aussi figé que le garçon, elle n'arrive pas à esquisser le moindre geste, excluant celui de stopper ses mouvements circulaires. Sa bouche autant désobéissante que le reste de son corps, elle se contente d'observer l'enfant se rendre compte de son environnement. *Fichu timidité*

Ce n'est qu'un moment plus tard que le poufsouffle rompt finalement le contact entre-eux. *Était temps que quelqu'un le fasse* Et immobile comme elle était, impossible qu'elle eut été cette personne. Le rouge lui montant aux joues, elle baisser les yeux, incapable de soutenir ceux du garçon. Sa question brise le silence installé depuis son arrivée. D'un ton brusque, il pose finalement la question à laquelle elle n'avait pas de réelle réponse. *Pourquoi j'suis là ? Elle ne le savait pas vraiment. Non, c'était faux, mais elle ne tenait pas particulièrement à répondre.

Plus poliment, l'enfant reprit la parole, la remerciant au passage, mais son ton était encre penché sur le même questionnement. Que faisait-elle là ?
Elle aurait pu répondre n'importe quoi. Pour se prouver à elle-même que ses crises de panique appartenaient au passé désormais. Qu'elle aussi était capable d'aider les autres dans ces moments. Qu'elle passait par-là et voulait simplement voir s'il allait bien. Mais comme chaque fois qu'on lui posait une question et ce depuis son plus jeune âge, elle bloquait. Incapable de trouver la bonne réponse, elle finissait toujours par balbutier quelque chose à peine audible. Et cette fois-ci ne fit pas exception.

-Hum... je... je sais pas trop. J't'ai vu en cours, t'as... t'as paniqué, non ?

*Pfff* Bien sur qu'il avait paniqué, quelle question ! Extrêmement gênée, elle ne souhaitait que disparaitre six pied sous terre, alors d'une tentative désespéré de se sauver de toute honte supplémentaire, elle sortit la baguette du garçon de son sac et la lui tendit.

-J't'ai ramené ta baguette.

Elle espérait que leur conversation s'arrête dans les prochaines secondes, elle ne savait pas ce que plus de honte lui ferait et elle ne tenait pas vraiment à le découvrir.

-6 heure avec la France | #356f68 | Cinquième année RP | Les Elin’s
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06 mars 2021, 12:55
La magie ? Plus jamais
Le silence accueillit la question du garçon et recouvrit l'air comme une chappe de plomb. Alors que les secondes s'égrenaient interminablement, Edmund tentait sans succès de se départir de sa honte. Qu'importait qu'il fût vu dans cet état ? Ce n'était pas comme s'il avait pu espérer pouvoir garder la face indéfiniment : comme dans son ancien collège, il avait su que tôt ou tard, les autres élèves se rendraient compte de sa médiocrité et en profiteraient pour se moquer. Et quoi de plus naturel, après tout ? Ce degré de peur était tout à fait ridicule. Et pourtant, malgré tout, il avait eu l'espoir que cela se passât différemment ici.

Ce ne fut cependant ni une pique acerbe ni une remarque moqueuse qui lui répondit, mais une voix bredouillante à la limite de l'audible. Surpris, l'enfant jeta un regard plein d'incompréhension à celle qui se tenait à côté de lui pour découvrir qu'elle était au moins aussi rouge que lui. Attends, qu'est-ce qu'elle vient de dire ? Elle me demande si j'ai paniqué ?

De honte, Edmund baissa immédiatement les yeux de nouveau. Non, il n'avait pas du tout paniqué enfin, il était simplement sorti prendre un thé en plein air, en voulait-elle aussi ? Bien sûr qu'il avait paniqué ! C'était tout de même assez évident non ? Si elle était simplement venue pour le regarder se rouler en boule de façon ridicule et balancer des truismes alors elle pouvait tout aussi bien le laisser tranquille. Mais elle n'était pas seulement venue pour cela.

Un mouvement dans son champ de vision périphérique. Par réflexe, il dirigea son regard dans la direction et fut assailli par la vision d'un bout de bois rectiligne orné d'une poignée torsadée. Les mots de l'élève passèrent à travers lui sans l'atteindre. Mains moites, bouche sèche, corps tendu, seule la baguette occupait ses pensées. La baguette et l'aura malfaisante qu'elle dégageait. Alors que les secondes passaient inlassablement, ce fut cette fois-ci Edmund qui répondit à sa camarade par un silence pétrifié.

Ce n'est pas poli de faire patienter les autres.

Une énième goutte de sueur coula lentement sur son visage, débutant sa course à la frontière entre cheveux et front, suivant les bordures de sa tempe, roulant sur sa pommette et sa joue, dessinant l'os de sa mâchoire jusqu'à arriver sur le bout de son menton. Effrayée par la hauteur du saut, elle demeura là longuement, hésitant à se laisser tomber.

Ce n'est pas poli de faire patienter les autres.

Ses mains fourmillaient, figées entre le devoir de récupérer cet objet maudit et la nécessité de rester immobiles. Le bout des doigts bougeaient presque, tremblant au même rythme que l'air qu'exsudait l'artéfact. La goutte accepta enfin son sort et se jeta dans le précipice.

Ce n'est pas poli de faire patienter les autres.

Edmund cligna des yeux, secoua légèrement la tête et ferma ses mains deux fois en rapides successions pour les dégourdir un peu. Il humecta ses lèvres sèches de sa langue aride et franchit de sa main le précipice qui le séparait de la baguette.

« Oh euh... pardon. Je... merci. »

Ses doigts se refermèrent sur l'artéfact magique, qu'il tira de l'emprise de sa camarade, mais, comme brûlé au contact du bois, il relâcha l'objet presque instantanément, le laissant choir sur le sol. Le visage rougi une fois de plus par sa propre médiocrité, le garçon se confondit en excuses.

« Oh p... pardon. Je suis si maladroit... »

C'était bien entendu un mensonge — l'enfant était d'ordinaire très habile de ses mains — mais il avait quitté ses lèvres par réflexe, en réponse automatique. C'était plus simple que de toute expliquer.

Il fixa la baguette au sol avec une méfiance palpable avant de rentrer la main dans sa manche et d'attraper l'objet à travers la protection du tissu, puis il le scella précautionneusement dans une poche externe de sa robe, un sentiment de malaise à l'idée d'avoir si près de lui quelque chose de si vile. Ne voulant pas paraître faible — même s'il était certainement déjà trop tard pour cela — il tourna alors vers son interlocutrice un regard qui se voulait fort — mais qui dans les faits était surtout craintif — et la remercia d'un hochement de tête raide et d'un « Merci » froid à moitié bloqué dans sa gorge. Il ne voulait pas qu'on le voit ainsi. Il souhaitait seulement qu'on le laissât tranquille, loin du tohu-bohu ensorcelé qu'était l'intérieur du château et ses habitants. Et, là, à cet instant, la présence de cette fille ne représentait qu'un obstacle à ce souhait.

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07 avr. 2021, 02:29
La magie ? Plus jamais
Elle savait sa question inutile, mais la réaction du garçon lui fit l'effet d'une claque. Pourquoi n'était-elle jamais capable de garder ses questions pour elle ? Quelle idée de ramener l'instant de stress du jaune alors qu'il sortait à peine de sa léthargie. Elle n'avait pas réfléchie, ça, c'était certain. Les remords enflait en elle alors qu'elle se sentait de plus en plus incapable face au garçon. Non, elle n'était définitivement pas son frère et il avait fallu faire souffrir un élève pour le savoir. Ce n'était pourtant pas compliqué à comprendre, non ? Elle était elle et il était lui, ça avait toujours fonctionné ainsi, pourquoi changer le cours des choses ? De plus en plus mal à l'aise, elle décida de rompre le silence qui planait entre eux. Elle avait gaffer, c'était certain, mais elle n'abandonnerait pas de sitôt. Ce n'était pas son genre, même si elle doutait de faire aussi bien que Liam, elle se devait d'essayer, pas pour elle, mais bien pour le poufsouffle.

-Désolé, question stupide, j'ai bien vu et je sais ce que c'est.

D'un sourire compatissant, elle se retourna vers le jeune brun et attendit patiemment qu'il reprenne sa baguette. Comme le bout de bois tombait de nouveau au sol et que le garçon se confondait en excuse, elle ne put retenir une interrogation, tout en la gardant pour soi. *Mais qu'est-ce qu'il a avec sa baguette, elle va pas le manger que je sache ?* Une moue interrogative sur le visage, elle contenu le mieux possible sa question. Si ça se trouve, la réponse faisait partie du casse-tête menant au déclenchement de sa crise d'angoisse et elle ne tenait pas à lui remettre de nouveau ça en plein visage. Une erreur c'était déjà trop, elle avait peur de sa réaction face à une seconde de sa part. Déjà que lui remettre l'hôte de sa magie n'avait pas sembler lui plaire...

Comme le poufsouffle la remercia une seconde fois, elle hésita un instant, devait-elle partir et le laisser seul ou rester et insister pour qu'il accepte sa compagnie ? Pour sa part, elle aurait préféré avoir quelqu'un à qui se rattacher, mais si ce n'était pas son cas ? Elle ne le connaissait pas et elle n'était pas pour décider ce qui était le mieux pour lui. Mais comment savoir. *Demande lui* Comme si ça pouvait être aussi simple. *Pourquoi pas ?* Elle jeta un coup d’œil au jeune brun certainement dans l'attente de sa réaction. *Et puis, qu'est-ce que j'ai a perdre ?* Mais comme elle allait finalement se délier la langue, un blocage barra de nouveau la route à sa voix. Elle ne savait toujours pas son prénom ! Elle n'allait tout de même pas lui proposer de le quitter sans même pouvoir mettre un nom sur son visage. Ça serait beaucoup trop étrange. En récitant de nouveau son discourt mentalement afin de se préparer à ce qui pourrait se comparer à un monologue pour l'irlandaise, elle prit une inspiration pour se donner une impression de courage, même si la raison la plus probable serait afin d'avoir assez d'oxygène pour le discourt qu'elle allait livrer. D'une voix calme et posée, elle récita ce qu'elle venait de répéter.

-Écoute, je vais te poser deux questions, ou plutôt une question et une proposition. Tu es pas obligé de répondre, même si ça serait mieux pour la proposition histoire que je sache quoi faire et..., elle secoua la tête et remis ses idées en tête, revenant au discourt initial. Tu préfères que je reste ou que je parte ?

Ses prunelles rivés sur celles du garçon, elle attendit sa réponse en cachant son impatience, puis, réalisa qu'il manquait une partie à son monologue, elle reprit doucement.

-Oh et, est-ce que tu pourrais me donner ton prénom ? Moi c'est Élina si tu te demandais.

Gêné d'avoir autant parlé alors que ce n'était strictement pas dans ses habitudes, elle espérait avoir réparer ses erreurs du début. Rester serait une petite victoire personnelle pour la jeune brune, mais elle ne voulait pas empiéter sur l'espace du garçon. Alors même si l'envie n'y était pas, elle partirait si c'est ce qui lui demandait.

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20 août 2021, 14:45
La magie ? Plus jamais
Le silence s'était installé depuis de nombreuses secondes, écrasait le petit coin boisé qui les abritait. D'ordinaire amical, il était cette fois-ci lourd et oppressant, proche de l'agressivité qui était pourtant le propre du bruit. Là où il aurait dû permettre la concentration sur soi et la tranquillité qui allait de pair, il exacerbait les souffles et respirations parasites. Là où sa quiétude aurait dû tisser un chemin entre l'esprit et des images salvatrices, elle privait l'âme de sonorités douces vers lesquelles se détourner pour se détendre. Là où Edmund aurait dû s'efforcer à s'enfermer dans une bulle sécurisante, il était figé par l'immobilité qu'imposaient l'absence de sons et l'intruse.

Cette dernière papillonnait sans hâte, ses yeux observant tour à tour une fleur, une feuille de lierre, une protubérance rocheuse ou Edmund dans une expression indéchiffrable. N'avait-elle pas conscience du poids qui s'était abattu et qui les étouffait de sa poigne muette ?

Bien sûr que si.

Alors que les secondes s'égrenaient, le garçon se libéra un peu des sables dans lesquels il s'enlisait et l'expression incompréhensible de l'inconnue se dessina plus finement. Les filins invisibles de ses émotions se précisèrent et s'entremêlèrent pour former ce qu'il supposa être de la gêne et il comprit qu'elle était bien consciente du malaise qui flottait paresseusement dans l'air.

Mais alors pourquoi bon sang ne partait-elle pas ?

Par une coïncidence étonnante, ce fut l'instant exact que choisit la jeune fille pour répondre d'une voix fluette par une autre question des plus surprenantes. Elle... elle lui demandait réellement s'il voulait qu'elle parte ?

Edmund faillit répondre oui.

Faillit.

Avant que les années d'éducation de son père ne prennent le pas et lui referment cette porte de sortie si gentiment ouverte.

La jeune fille avait noté son départ de la classe de Défense contre les Forces du Mal et la perte de sa baguette, l'avait ramassée, puis avait fait l'effort de sortir dans le parc pour le chercher — pendant combien de temps, il ne pouvait le savoir — avait vu l'état dans lequel il était et, au lieu de n'en avoir rien à faire — ou pire encore, de se moquer — elle avait fait tout ce dont elle était capable pour lui venir en aide. Il ne pouvait décemment pas lui asséner après tout cela que sa présence était malvenue.

Même si elle l'était.

Toutes les situations sont, par essence, positives. Si tu te sens mal, c'est uniquement parce que ton état d'esprit est mauvais, Edmund. Tout ce que tu as à faire est de changer ton état d'esprit.

Non, c'était vrai. Sa présence n'était pas malvenue. C'était uniquement que lui s'était fermé à sa présence. C'était sa façon de la voir qui était malvenue, pas elle.

Edmund prit une grande inspiration.

Je ne suis pas mal-à-l'aise. Je suis détendu. Très détendu. Et je suis content qu'elle soit là. Parce que... parce que... parce que si elle n'était pas là... je... serais tout seul. Et être seul... c'est... mal ? Oui, parce que maintenant, je n'ai pas besoin de solitude. J'ai besoin de contact. Donc je suis content qu'elle soit là. Pour avoir du contact. Je suis content. Bien.

Edmund se tourna vers la fille et forçat un sourire artificiel mais plein de bonne volonté avant de déglutir avec difficulté. Il dénota pour la première fois l'écharpe bleue qu'elle portait au cou et qui la rattachait à Serdaigle.

«Tu peux tout à fait rester »répondit-il enfin. Il grimaça au son de sa voix qui avait manqué de ne pas passer ses lèvres. « Désolé si j'ai été froid je... ne suis pas exactement dans mon état normal. »

Penser positif. Penser contact chaleureux entre deux personnes.

« D'ailleurs je me rends compte que je ne me suis pas présenté, excuse-moi, continua-t-il légèrement honteux. Je m'appelle Edmund Long. Et toi, comment t'appelles-tu ? »

Plongé dans ses pensées un peu plus tôt, il n'avait prêté aucune attention à la deuxième prise de parole de son interlocutrice, ne s'était même pas rendu compte qu'elle avait repris la parole après la question qui avec lancé Edmund dans son monologue interne.

Joues échauffées qu'il ait oublié de se présenter plus tôt, il attendait patiemment que la Serdaigle lui réponde.

Positif. Contact.

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Inspecteur Munmun, théoricien en chef des Bôs Debilus
Cofondateur de la PTC
Poufsouffle Vult !

20 août 2021, 16:12
La magie ? Plus jamais
Alors que sa question flottait entre les deux jeunes gens, la fillette commençait sérieusement à avoir mal à la pointe des pieds. Accroupi comme elle l'était, son menton sur ses genou sans pourtant laisser son derrière toucher au sol, tout son poids se retrouvait sur ses dix orteils. Déjà que maintenir l'équilibre de cette position était assez difficile, il fallait en plus qu'elle rajoute la douleur comme difficulté. Mais au moins, ceci lui donnait matière à penser alors que le poufsouffle réfléchissait vraiment trop lentement à sa proposition. Devrait-elle se trouver une position plus confortable ? *Pas tout de suite* Non, c'était vrai. Si elle s'installait plus confortablement à ses côtés, il penserait qu'elle ne voulait pas partir, ce qui était vrai, mais elle ne souhaitait pas que sa réponse soit biaiser par son attitude afin de lui plaire. Bref, mieux fallait attendre le plus immobile possible même si sa seule envie était de redresser ses jambes pour dégourdir le tout.

Et comme son impatience était pratiquement à son paroxysme et que ses pieds étaient sur le point de la laisser tomber, le garçon lui donna enfin une réponse. *Y'étais temps !* Arrêtant ses réflexions à sa première phrase, elle lui sourit et s'installa confortablement au sol, prenant bien soin d'allonger ses petites jambes contre le gazon pour faciliter la circulation sanguine et donc le rétablissement de ses muscles. *Bon, maintenant je fais quoi ?* Elle ne savait pas trop, mais comme le jaune reprit la parole, elle écouta ce qu'il avait à dire, se disant qu'elle trouverait bien quoi faire lorsque le moment était venu. Elle avait fait son bout de chemin pour l'aider, peut-être pas de la meilleure façon, mais c'était déjà un début, maintenant le plus grand bout de la baguette était de son côté. Mais comme son interlocuteur s'excusa, elle ne put retenir la protestation qui émanait d'elle.

-T'excuse pas pour ça, je... ça m'est déjà arriver de me sentir comme ça, je... je sais ce que c'est, t'inquiète.

Et c'était vrai, elle se souvenait de bien des fois où elle avait été horrible avec son frère ou tout ceux essayant de l'aider. Elle ne voulait que se retrouver seule, mais la plupart du temps, quelqu'un finissait par la rejoindre, chose qu'elle détestait, mais qu'elle finissait par apprécier lorsqu'elle était mieux. Et encore, ceci dépendait de qui était cette personne. Bref, la jeune fille secoua la tête, si elle était ici, ce n'était pas pour elle, ou plutôt elle essayait de s'en convaincre. Si elle était ici, c'était pour aider ce jeune poufsouffle et non pas pour prouver qu'elle était capable d'aider les autres comme d'autres l'avaient fait pour elle, non, pas du tout. Chassant ses pensées, elle se reconcentra sur le jaune assis à ses côtés. Il ne semblait pas avoir compris sa dernière prise de parole. En tout cas, c'est ce qu'elle en comprit lorsqu'il répéta presque exactement ce qu'elle venait de demander. Le jaune s'appelait donc Edmund, jolie prénom.

-Élina, Élina Clarke.

Comme le silence retombait encore une fois, la brunette ne savait quoi dire. Était-ce à elle de reprendre la parole, ou à Edmund ? *Qu'est-ce que ferait Liam à ma place ?* Facile, il lui aurait demandé ce qui n'allait pas. Mais ici, c'était une tout autre situation. La jeune fille ne connaissait pas ce Edmund, elle venait tout juste d'apprendre son prénom, comment pouvait-elle oser poser une question aussi personnelle ? Mais elle n'avait pas d'autre idée. Décidément, ce n'était vraiment pas ce qu'elle avait espéré. Elle voulait aider ce garçon, mais de plus en plus, elle avait l'impression de s'enfoncer dans ses bourdes et par la même occasion, d'entrainer Edmund avec elle. Malgré tout, elle releva son regard noisette vers se dernier et prit la parole.

-Est-ce que... est-ce que je peux te demander ce qui t'as mis dans cet état ? T'es pas obligé de répondre, je... j'veux pas t'forcer hein ? Mais bref, s'tu veux là...

Pfiou... Et voici la reine de la clarté, notre dénommée Élina Clarke ! Elle ne savait pas comment elle aurait pu faire pire, mais au moins, elle avait assuré qu'il n'était pas obligé de répondre, c'était déjà ça, non ?

-6 heure avec la France | #356f68 | Cinquième année RP | Les Elin’s
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25 sept. 2021, 12:36
La magie ? Plus jamais
La fille s'appelait donc Élina Clark — ou était-ce Clarke ? Clarc ? ou Clarque, peut-être, avec un que à la française ? — et même si dans le fond, connaître ce nom ne lui était pas particulièrement utile — au vu de la quantité d'élèves à Poudlard, ils ne se reverraient probablement jamais passée cette conversation, pour le meilleur comme pour le pire — il offrait à Edmund un sujet orthographique sur lequel se pencher avec un intérêt exagéré pour oublier le silence vide qui s'était une fois de plus écrasé sur ce petit coin de verdure.

Et donc... Klark peut-être ? Avec des sonorités plus... allemandes ?

La réflexion hautement intéressante du Poufsouffle fut interrompue par une autre question qui tenta avec difficulté de couper le voile du silence.

Les mots s'étaient si bien empêtrés dans les miasmes du mutisme ambiant qu'Edmund eut du mal à déchiffrer leur sens. Après plusieurs longues secondes, quand il y parvint enfin, il retint une exclamation et une grimace — seule l'exclamation fut tue — et détourna les yeux vers le sol, incapable de soutenir le regard de la Serdaigle.

Comme pour la question précédente, la réponse était évidente. Non. Mais il avait promis à son père de changer son état d'esprit. De changer son rapport aux autres — et à sa... magie. Rétorquer Non, c'était une chose qu'aurait faite l'ancien Edmund. Enfin non, c'était une chose que ferait volontiers l'Edmund actuel — il n'avait pas encore changé — mais ce n'était pas l'Edmund que son père souhaitait qu'il soit. Ce n'était pas un Edmund qu'il était souhaitable d'être.

Mais il ne voulait pas en parler. Il ne voulait pas y penser. Il ne voulait même pas penser au fait d'y penser. Il voulait laisser ça derrière lui, l'enfouir dans les profondeurs de sa mémoire, faire comme si de rien n'était. Ses études dureraient... quoi, sept ans ? Il pourrait faire semblant pendant sept ans, enfouir toutes ses expériences désastreuses sous un vernis d'oubli, pour ensuite quitter le monde magique et ne plus jamais y revenir.

Une personne extérieure aurait sérieusement pu questionner ses capacités à arriver à son but au vu de l'état dans lequel il s'était retrouvé après seulement un seul cours de défenses contre les forces du mal — un cours qu'il aurait une fois par semaine pendant plusieurs années — ou plus simplement encore relever les troubles nombreux que cette façon malsaine de traiter ses problèmes pourrait lui causer. Mais Edmund n'était pas une personne extérieure. Et même, l'eût-il été, ce n'étaient pas les piètres figures responsables qu'il avait côtoyée jusqu'à cet instant qui lui auraient permis de reconnaître qu'un tel fonctionnement était au mieux problématique et au pire destructeur pour lui-même.

Quoi qu'il en soit, son dilemme interne n'en demeurait pas moins toujours ouvert, et Élina en attente d'une réponse. À croire que ne pas savoir quoi dire était un mal présent dans l'air.

Aussi incapable de raconter que de refuser de le faire, l'enfant finit par botter en touche. C'est-à-dire mentir.

« Euh... il, euh... il y avait trop de bruit... et puis il faisait... chaud ! il faisait chaud. Alors... je suis... sorti pour me rafraîchir ? »

Il déglutit péniblement avant de se rappeler soudainement qu'il avait admis plus tôt avoir paniqué.

Quoique... l'avait-il admis ? Il lui semblait qu'elle lui avait posé la question, mais il ne savait plus s'il y avait répondu. Maintenant qu'il y pensait, il n'était pas certain non plus qu'elle lui ait demandé — mais peut-être était-il juste trop distrait par ses pensées pour s'en souvenir correctement. Mais alors, pour que le mensonge soit crédible valait-il mieux justifier avoir paniqué ou ne rien faire ?

Dans le doute, il se justifia tout de même.

« Je... ! reprit-il avec précipitation, je n'aime pas la chaleur. C'est... c'est ça qui m'a dérangé... enfin, ça et les lumières. Enfin tu vois, non ? »

S'il avait été un observateur extérieur, il aurait immédiatement remarqué tous les signes évidents démontrant qu'il mentait : ses mains devenues moites qu'il essuyait péniblement sur ses jambes, ses yeux qui cherchaient désespérément dans le paysage de quoi inspirer son mensonge, sa voix qui semblait plus demander « Trouves-tu ce que je dis crédible ? » qu'affirmer une expérience vécue. Mais il n'était pas cet hypothétique observateur extérieur — pas plus maintenant que tout à l'heure. Et puis, l'eût-il été, ce n'était pas l'enseignement de son père, piètre menteur mais décent manipulateur, qui lui aurait permis de reconnaître ces signes comme des indications d'un mensonge.

Bon... mieux vaut tard que jamais je suppose :lol:

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Inspecteur Munmun, théoricien en chef des Bôs Debilus
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Poufsouffle Vult !

21 nov. 2021, 21:54
La magie ? Plus jamais
Alors que la fillette réfléchissait aux milles et une manière qu'elle aurait pu poser sa question, elle se rendit compte à quel point elle devait paraitre étrange aux yeux d'Edmund. Elle ne le connaissait pas, ne lui avait jamais parlé étant donné que ça faisait à peine quelques jours qu'elle était à Poudlard et qu'ils n'étaient pas dans la même maison, et donc se croisait moins souvent que si c'était le cas, et elle intervenait comme si de rien était dans une crise d'angoisse. Non mais vraiment, de quoi elle avait l'air ? C'était totalement ridicule de rester accroupi à ses côtés, malgré ses efforts pour répondre à ses questions, c'était de plus en plus évident que le garçon ne voulait pas d'elle avec lui, du moins pas maintenant, et ce malgré qu'il affirmait le contraire. La brunette se sentait mal, terriblement mal de faire subir pareil chose au jaune, si la situation avait été inversé, Merlin sait comment elle aurait réagi, mais surement pas aussi bien que son camarade. Elle devrait lui laisser plus d'espace, voir partir malgré qu'il lui ait assuré qu'elle pouvait rester. Elle ne servait à rien. Rien, totalement rien. Mais partir ainsi, sans rien dire, sans aucune excuse plausible, elle aurait l'air encore plus étrange. Il fallait seulement quelque chose maintenant.

Le tout décidé, elle se mit à observer le jeune garçon alors qu'il répondait à son interrogation. Ses yeux faisaient des va-et-vient à travers l'horizon du parc, ses mains avaient l'air moite, en tout cas, c'est ce qu'elle en déduisit alors qu'il ne cessait de s'essuyer les paumes sur son uniforme et il n'arrêtait pas une seconde de justifier ses affirmations. Il mentait, la bleue en était certaine. Et pourtant, elle ne lui en voulu pas, au contraire, c'était elle la coupable, elle qui l'avait pratiquement forcé à dire ce qui l'avait fait paniqué à ce point alors qu'ils ne connaissaient de l'un de l'autre que leurs identités et leurs maisons. Elle avait été stupide sur ce point, elle ne pouvait le nier. Sans vraiment écouter la fin du petit discourt d'Edmund, elle hocha la tête par réflexe afin de lui signifier qu'elle était d'accord, même si elle ne savait plus vraiment de quoi il parlait.

-Ouais ouais, je vois...

Elle était loin d'être convaincu, mais c'était mieux de lui donner cette réponse que de l'accuser de mensonges non ? En tout cas, elle l'espérait.

Bref, elle était à court de mot et elle avait épuiser les solutions qu'elle avait. La fillette était arrivée à la conclusion qu'elle était loin d'être son frère et que jamais elle ne serait capable de calmer quelqu'un comme lui la calmait, du moins, pas sans connaitre la personne. *Oh mais, je sais !* Elle n'avait qu'à apprendre à connaitre le jeune garçon. Ça lui ferait une connaissance de plus à travers le nombre d'élève que Poudlard contenait et peut-être qu'elle réussirait à comprendre la vrai raison de ce qui l'avait fait paniquer. Et dans le pire des cas, ça ne servirait qu'à le distraire. Aucun des deux n'étaient perdant, c'était une bonne chose et donc une bonne solution. Alors rapidement, elle se fit une liste de question à lui poser. Rien de bien compliquer et de personnel au départ.

-Dis, c'est quoi ta couleur favorite ? Moi j'aime bien le violet, genre le lila, ou encore le bleu.

Simple et sans engagement personnel, exactement ce qui lui fallait. Du coin de l’œil, elle observa Edmund de ses yeux noisettes, détournant le regard s'il pose les yeux sur elle. Elle voulait être certaine qu'il ne lui mentait pas encore. Ça serait tout de même décevant de voir que c'était le cas, après tout, il n'y avait rien de bien secret à une couleur préféré. Tapant ses bouts de doigts sur sa cuisse pour passer le temps avant sa réponse, elle songe déjà à sa prochaine question. Son met favoris ou encore son lieu préféré ? Bref, elle verrait bien. *P't-être même qu'on pourra être ami ?*

C'est à mon tour de m'excuser pour ce retard monstre, vraiment désolé :sweatingbullets:

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