Les deux surnoms résonnaient dans l’esprit d’Argentella. La jeune fille avait pour habitude de refuser qu’on lui en prête, mais une sensation étonnamment chaude avait rempli son cœur à l’idée que Victoire lui en donne un. Quant à si elle désirait la revoir... bien sûr qu’elle en avait envie. Elle n’avait encore jamais ressenti de bien-être semblable en compagnie de quelqu’un, et elle ne voulait pas se priver de cette sensation. Elle s’apprêtait à lui répondre quand elle sentit un noeud se former dans sa gorge. Même ce bonheur fugace ne pouvait totalement effacer sa timidité. Elle prit une légère inspiration avant de dire :

- Oui... J’aimerais bien. Et... si tu veux... tu peux m’appeler Ella. Mais... juste toi.

Elle n’était pas sûre de savoir pourquoi elle avait ajouté ces derniers mots. Elle se décida enfin à la regarder et plongea son regard dans les prunelles vertes de Victoire. La Poufsouffle baissa brièvement les yeux vers leurs doigts entremêlés, comme pour y puiser de la force, et regarda de nouveau la jeune fille à ses côtés. Prise d’une impulsion, elle ajouta :

- Je crois que je t’aime bien.

Stupéfaite par sa propre audace, elle sentit ses joues chauffer, signe qu’elle rougissait. Mortifiée, elle détourna de nouveau la tête et se cacha derrière ses cheveux pour masquer sa gêne avant de couler un regard de côté afin d’observer la réaction de la lionne.

@Victoire Andrews

Le temps que mettait la poufsouffle à répondre était devenu naturel, j'en venais même à trouver ça apaisant. Son regard rêveur, comme si elle était partie si loin dans ses pensées qu'elle hésitait à m'emmener avec elle. Je sais pertinemment que j'y plongerai la tête première et que ce serait certainement le plus beau voyage de ma vie.

- "Oui... J’aimerais bien. Et... si tu veux... Tu peux m’appeler Ella. Mais... juste toi."

Oh wow, c'est sorti d'une traite et je crois d'abord ne pas avoir bien entendu, vraiment ? Juste moi et je pourrai la revoir ? Elle veut me revoir ? Si j'étais en pleine possession de mes moyens (ce qui n'est clairement pas le cas quand je suis à proximité de la blonde) je sauterais de joie tellement je ne m'y attendais pas. J'en reste tellement abasourdi que je n'ai pas le temps de répondre avant qu'elle n'enchaîne et ne me porte le coup fatal.

- "Je crois que je t’aime bien."

Bam, 7 mots, 21 lettres. C'est assez pour me mettre à terre ou m'envoyer dans les airs, voir les 2 en même temps. Je saisis ma chance avant qu'elle ne s'échappe comme elle est apparue, par surprise.

-"Et bien, Ella, je... je t'aime beaucoup aussi"

Je lâche dans un souffle, mon regard ne la quittant pas, elle se cache derrière ses cheveux alors je les replace délicatement derrière son oreille. Je peux apercevoir ses joues rougies même dans la pénombre et mon cœur se gonfle à la vue.

-"Il se fait tard ma belle, alors je vais te raccompagner à ton dortoir et rejoindre le mien en attendant de te revoir. Qu'est-ce que tu en dis ?"

Je replace ma main dans la sienne et entrelace nos doigts, je ne compte pas la lâcher avant d'y être obligé. Je la regarde, ou plutôt je l'admire patiemment. Parce que c'est ce que je serai, patiente. Surement pour la première fois de ma vie.

La jeune fille sentit ses joues chauffer encore plus en entendant la réponse de la brune. Elle ne savait pas pourquoi elle se sentait comme ça, mais quoi que ce soit, elle n'était pas sûr d'avoir envie d'y remédier. Elle détourna le regard lorsqu'elle sentit les doigts de Victoire passer dans ses cheveux alors qu'elle lui replaçait les cheveux derrière son oreille. Elle eu un sourire gêné et jeta un coup d'oeil à Victoire. Ses yeux tombèrent dans les émeraudes de la jeune Gryffondor et elle sentit son coeur rater un nouveau battement.

Elle inspira un grand coup puis resserra la main de Victoire dans la sienne et se leva d'un coup, comme effrayée de ne plus en être capable par la suite. Elle hocha vigoureusement la tête, les joues plus rouges que jamais, et dit à la Gryffondor :

« Euh... Je veux bien, oui. Euh... on... on y va ? » demanda-t-elle timidement.

Elle maintint de sa main libre ses cheveux qui s'emmêlait dans le vent devenu plus fort et après avoir jeté un dernier regard de biais au ciel devenu mauve, elle regarda Victoire droit dans les yeux, les prunelles d'un vert brillant de la jeune fille lui redonnant un semblant de courage.

« Quand est-ce qu'on se reverra ? » ajouta-t-elle d'un voix plus confiante, espérant de tout coeur que ce soit le plus vite possible.

Après t'avoir fait tant attendre, voici enfin ma réponse @Victoire Andrews