Bad n'arrivait pas à rester concentré sur la lecture de son livre. Une adaptation en roman des films moldus "Pirate des Caraïbes". Les mots sous ses yeux ne faisaient sens dans son esprit tant ses pensées s'égaraient vers celle qui avait pris d'assaut son coeur. Lili-Rose Holland était assise à une table face à lui. Chacun sur son navire mais Bad n'avait qu'un rêve. La rejoindre. Les yeux du Serdaigle ne pouvaient s'empêcher de quitter les pages du roman de piraterie pour s'accrocher au doux visage de la Poufsouffle. Hypnotisé mais surtout conquis.

Comme l'aurait fait William Turner, Bad devait prendre son courage à deux mains. Prenant une grande inspiration, il claqua l'ouvrage qu'il posa devant lui avant de se lever. Allez, c'est le moment. Il faut que tu lui dises.

Le Serdaigle s'approcha de sa camarade et s'adressa à elle sans une seule fois reprendre sa respiration. Le flot de ses sentiments sortaient de sa bouche écumante tels des vagues de mots.

« Lily-Rose, il faut que je te dise quelque chose. J'imagine que tu ne t'y attendais pas mais j'ai besoin de t'ouvrir mon coeur. Je ne pourrai pas être en paix si je me tais. Voilà, depuis que je t'ai vu ce matin dans la bibliothèque, j'ai l'estomac noué. J'ai essayé de me dire que ce n'était pas de l'amour mais je n'ai fait que me mentir à moi-même. Je ne peux plus nier l'évidence. Lily-Rose Holland, je t'aime. »

Un moment passé dans la mer de connaissance qu'est la bibliothèque. Il aurait pu être comme absolument tout les autres, ceux que je vis presque chaque jour à la recherche de nouveaux livres à explorer, de nouveaux horizons magiques, d'îlots de réconfort fantaisistes... Navigant entre les lignes d'encre et parchemin, mon regard attrapa quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Un garçon. Bien plus grand que moi, facilement une tête de plus. Faut dire que du haut de mes pas tout à fait 1m40, les autres était vite très grand... Il lisait un roman adapté de vieux films moldus, assis à une table face à la mienne. Dans mes mains un devoir sur lequel je peinais à me concentrer, distraite par la présence d'un garçon dont le nom est Bad Eaven.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne m'attendais pas à découvrir une nouvelle émotion en me rendant à la bibliothèque. Une émotion comme jamais je n'en avais ressenti. Une émotion qui m'avait submergée comme une vague peut submerger un bateau en pleine tempête. Le tourbillon de sensations qui me secouait ne semblait pas vouloir s'arrêter avant d'avoir fait disparaitre toutes pensées étrangères à la personne en face de moi. Mes mains me semblaient moites, mon cœur battait plus vite que la normale et mes joues me brulaient. C'est alors que mes yeux virent la silhouette du Serdaigle s'approcher et l'écoulement des sables du Temps sembla s'arrêter.

A chaque mot prononcé mon visage rougissait de plus belle. A chaque mot un sourire incrédule et ravi s'étirait sur mes lèvres. Et c'est quand prononça le dernier mot de sa tirade que je compris l'émotion qui m'habitait. C'était de l'amour. Il le ressentait aussi, pour moi. J'avais l'impression d'être sur une plage de sable chaud, observant une mer apaisé mais plus vivante que jamais. Après quelques secondes de flottement dans un bonheur sans fin, je retrouvais suffisamment mes esprits pour répondre, un sourire timide sur mon visage rouge.

"Je ne m'y attendais pas. Mais j'en suis heureuse, ravie même ! Parce que ça veut dire que tu ressent la même chose que moi à ton encontre. Je..." Mon visage rougit, cette fois jusqu'aux oreilles... "Je t'aime aussi, Bad."