Alison libérée de sa transe amoureuse avait accepté de nous suivre jusqu'à l'infirmerie. Visiblement plus par peur que par confiance, mais finalement ça importait peu, il semblait important de vérifier que tout ça était bel et bien terminé. Quel genre de truc étrange pouvait forcer les gens à tomber amoureux ? Et puis, ils sont bizarres les gens quand ils sont amoureux, ça fait franchement pas envie...

Enfin, après trois étages à trainer Alison, nous étions devant la porte de l'infirmerie. C'est dans ce genre de moment que j'étais bien contente d'être sportive, sinon jamais je n'aurais tenu le rythme. Au moins, pour une fois les escaliers n'avaient pas été farceurs, ça nous évitait un détour inutile. Bref nous sommes arrivées, et maintenant quoi ? On toque ? On entre ? Je sais pas c'est la première fois que j'y vais... Et Alison, la montée au pas de course, ç'a été ?

Je me retourne vers mes camarades, et leur jette un coup d'œil mi-curieux, mi-inquiet avant de prendre la parole d'un ton un peu hésitant :

"Tu te sens comment Alison ? On a pas monté trop vite, ça va ?" Je me mordille la lèvre un court instant et reprends. "Est-ce que l'une de vous est déjà venu ? Je veux dire... Est-ce que vous savez si on toque ou si on entre comme ça ?"

Dans l'attente d'une réaction, je me rend compte que je tient toujours le bras d'Alison et le sers bien plus que nécessaire. Je relâche donc ma prise et tente de contrôler les pensées qui me martèlent le cerveau : *Tu perds un temps précieux en posant des questions débiles... Entre plutôt que de papoter ! Qu'est-ce qui t'a pris de faire grimper des marches aussi vite à quelqu'un qui vient d'être potentiellement empoisonné ?*. Sans vraiment savoir comment, je me suis retrouvée en charge de ce bazar, je ne peux pas les lâcher maintenant. Aller, on se concentre ! J'inspire un bon coup, et j'expire avec force, donnant probablement l'impression que je reprend mon souffle. Après quelques répétitions je retrouve un relatif contrôle de mes pensées, et regarde tout à tour les deux filles.

Voilà pour cette suite, j'espère que ça vous plaît et que vous aimez le titre !

Est-ce qu'elle s'attendait à voir sa journée ruinée de cette façon? Certainement pas.
Le 14 février, quelle grosse blague. Elle l'aurait presque comparé en intensité au 16 septembre avec la foutue boîte de Sepulveda, si elle n'avait pas encore eu un doute sur la dangerosité des gâteaux.
Après tout, ils étaient roses.

Les marches se succédaient sous ses pieds, semblant aspirer toutes ses forces et la plonger dans leurs tournoiements incessants. Virages à gauche,à droite, elle suivait presque aveuglément Charlotte et Lily, bien trop occupée sur son propre état.
Elle n'arrivait pas à faire la part des choses, à se diagnostiquer, à savoir si elle avait mal quelque part, à savoir si elle avait envie de vomir, ou si ça allait, ou...

Ce qui était certains, c'était que l'oxygène commençait à lui manquer, en partie à cause des escaliers, en partie à cause de la peur.
La main fermement serrée autour de son bras lui évita probablement de s'écrouler dans les escaliers et de finir sa crise sur le sol.
Les vagues de stress se fracassaient contre sa conscience, lui murmurant leurs plus perfides suggestions aux oreilles.

En arrivant face à la porte de ce qu'elle espéra être l'infirmerie, elle ne put s'empêcher de noter que : un, elle avait un point de côté. Deux, son cœur battait beaucoup trop vite. Trois, elle sentait ses muscles trembler, et ce n'était pas à cause de la montée rapide.
Elle remarqua alors que les escaliers avaient été "sages". Ils sentaient eux aussi que c'était grave? Ou alors, ils le savaient? Ils pensaient qu'elle allait... Mal finir? Dans un lit, alitée, avec une cure de Morgane-savait-trop-quoi, qui serait particulièrement infecte? Et si c'était plus grave? Et si le but des gâteaux, c'était de faire augmenter le pouls, ou tout du moins lui faire croire que son cœur s'emballait, pour qu'elle fasse une syncope?
Et avec les escaliers, elle était à présent incapable de juger si son cœur était juste un peu essoufflé, ou complètement en train d'agoniser.

Elle vit les lèvres de Lily bouger, mais elle avait les oreilles qui sifflaient, et fut incapable de formuler un seul son.
Ce ne fut pas faute d'essayer, mais sa bouche ouverte n'arriva qu'à grappiller pitoyablement quelques gouttes d'air pour tenter de faire redescendre l'affolement qui la gagnait.
Elle la referma bien vite, ne voulant pas alarmer tout le monde plus que nécessaire, et aussi parce qu'elle n'avait pas envie de vomir maintenant.
D'accord, ce serait un bon moyen d'éliminer les restes de gâteau, mais elle avait encore un peu de fierté quelque part, enfouie sous la panique.

La pression sur son bras diminua, lui faisant contracter ses muscles.
*Tu m'lâches pas!*
Cette situation était absolument absurde. Honnêtement, il y a quelques heures, Lily lui aurait compressé le bras de cette manière, elle se serait pris une phrase peu agréable dans la tête.
Maintenant, la seule pensée de la savoir loin d'elle lui faisait mal.

Elle essaya de faire abstraction de Charlotte parce que, bizarrement, "Charlotte" et "gâteau de Saint-Valentin" n'arrivaient toujours pas à s'accorder dans son esprit.
Elle applaudirait certainement les farceurs, *si j'meurs pas avant*, pour l'avoir faîte tomber amoureuse d'une personne qu'elle ne pouvait pas éviter car dans sa maison, puis de même sexe qu'elle, donc aucun moyen de s'enfermer dans les dortoirs, et en plus, qu'elle connaissait déjà, et qu'elle avait terrorisé à chaque fois qu'elle avait croisé sa route, ou presque à chaque fois.
Charlotte serait donc synonyme de Catastrophe imminente?
Elle se jura de rester à présent à distance de la première année, et des gâteaux roses quels qu'ils soient. C'était bien trop infernal de se retrouver dans des situations pas possibles à chaque fois qu'elle la croisait.

Lily devait attendre une réponse.
Mais comme elle n'avait rien écouté, qu'elle était toujours à-moitié dans le coton, et qu'elle avait la belle excuse de reprendre son souffle pour ne pas parler, elle laissa gentiment... L'autre personne qui les accompagnait se charger de proférer une phrase.

Première année.

Charlotte, encore un peu traumatisée de son aventure, clignait des yeux et ne lâcha pas un mot pendant tout le trajet. De plus, elle savait qu'il y avait des risques pour qu'elle empire encore les choses en discutant avec Alison vu comment ses paroles l'avaient faite paniquer. Elle n'avait vraiment pas l'air dans un bel état et la petite portait son regard inquiet régulièrement sur les deux deuxièmes années en essayant de garder le sourire pour n'affoler personne. Elle voulait paraitre la plus sereine possible afin que tout se passe bien.

Une fois devant la porte de l'infirmerie, elle écouta avec attention ce que lui disait Lily avec une esquisse de sourire. Ce n'était pas très franc, mais elle voulait être à l'aise, ne pas paniquer, qu'Alison soit calme... Et alors, elle répondit.

- Je pense qu'on peut entrer directement. Y'a pas grand chose à faire d'autre et puis j'suis sûre que l'infirmière nous en voudra pas ! M'enfin j'espère, j'suis jamais venue non plus...

Et comme Alison n'avait pas répondu à la première question, elle se tourna vers elle et la regarda dans les yeux en souriant doucement. Elle avait vraiment l'air mal comme un peu dans la lune. Elle paraissait de même bien pâle même si c'était sa couleur habituelle, Charlotte trouvait qu'il y avait un véritable problème. Les mots doux sortirent de sa bouche.

- Eh Alison, ça va aller d'accord ? Faut qu'tu respires.

La petite resta ainsi quelques instants avant de se retourner devant la porte. Ses yeux déterminés croisèrent ceux de Lily-Rose. Le trajet lui avait permis de se remettre de la demande en mariage et elle se sentait prête à affronter ses responsabilités. Après tout, si elle l'avait empêchée de manger ce gâteau, elles n'en seraient pas là toutes les trois à mener une enquête et elle n'aurait pas parut si mal.

Charlotte comptait sur Lily-Rose pour prendre Alison en main et elle s'approcha de la porte pour y frapper quelques coups remplis d'énergie avant de la pousser en s'informant d'une quelconque présence.

- Y'a quelqu'un ? On a eut un petit problème dans la Grande Salle... Vous pourriez nous aider ?

La petite essayait toujours de positiver et de montrer un sourire rassurant même s'il était très léger et les portes de l'infirmerie s'ouvrirent sur une pièce lumineuse qu'elle scruta à la recherche d'une présence.

Charlotte protectrice en action ! (Désolée pour Alison... Elle force un peu sa présence...)
@Marla Sharpe, c'est tout à vous si vous le voulez bien

Calmée, je reportais mon attention sur les deux autres filles. Alison semblait complètement ailleurs, elle ne me répondit pas et sa respiration ne me semblait pas normale non plus, un peu trop rapide. Charlotte affichait une tentative de sourire bien pâle en comparaison de d'habitude, ce qui m'inquiéta une seconde. Elle prit ensuite la parole, et j'en concluais qu'il s'agissait seulement d'inquiétude pour Alison. La première année avait choisit de pousser la porte et de se faire connaître à l'infirmière.

De mon côté je me rapprochais de nouveau d'Alison, et raffermissais ma prise sur son bras, je l'avais senti se tendre quand je l'avais lâchée. En attendant d'entendre des nouvelles de l'infirmière, il fallait essayer de la calmer. J'essayais de me souvenir de ce que Lilly m'avait fait faire en mai dernier quand... Non, c'est pas le moment de penser à ça. Je suis là pour Alison.

"Alison, t'as déjà méditer ? Je pense que ça te ferait du bien en attendant l'infirmière." Je m'interromps pour réfléchir, on peut pas faire ça debout au milieu du couloir, je rejoins Charlotte à la porte, tirant Alison par le bras. "On peut pt'être s'assoir sur un lit vide en attendant." J'entre cette fois carrément dans la pièce. "Bonjour ? Je m'appelle Lily-Rose Holland et j'ai une camarade de classe qu'à manger un gâteau bizarre."

Je ne vois personne et guettant une réponse, je jette un œil autour de moi, englobant du regard les lits blancs de l'infirmerie.

Comme convenu voici mon post les filles, je suis désolée pour sa qualité pas folle, mais ça me tenait à cœur de relancer sans trop attendre

"Eh Alison, ça va aller d'accord ? Faut qu'tu respires."

Au fond, elle était mortifiée. Quoi, une première année aussi naïve que Charlotte qui s'avançait et lui dictait ce qu'elle devait faire?
Mais bien sûr, quoi de plus simple, ouvre la bouche et respire, hein? Tu sais comment on fait? Tout le monde le sait! Ne me dis pas que tu as oublié?
Elle ignora royalement la remarque de la Jaune, se concentrant sur son Elle intérieur.

Souffle court, yeux qui étaient hagards, elle voyait sans comprendre ce que ses yeux lui décrivaient. Trop de couleurs, trop d'informations, trop de soleil, trop d'ombres.
Même une fois devant la grande porte de l'Infirmerie, elle était encore perdue, cherchant mentalement les morceaux de sa confiance quelque part dans les escaliers (ils avaient bien dû tomber lors de leur cavalcade).

Les mots "petits" et "problèmes" lui écorchèrent les oreilles, et un soupçon d'ironie au fond d'elle ne put s'empêcher de relever qu'effectivement, le fait qu'elle se fasse empoisonner n'était qu'un problème mineur. *'Puis y'aurait tellement de personnes contentes, hein? La Grande avec son renard tout bleu, mes parents, Eryne...*
La prise de Lily sur son bras la ramena un peu dans la réalité, et elle regarda hébétée les doigts s'enfoncer dans son bras.
*J'VAIS MOURIR ACTUELLEMENT! POURQUOI T'ESSAYES DE ME COUPER LA CIRCULATION SANGUINE?*
Le cerveau tournant à trois mille à l'heure, elle se sentit esquisser un mouvement pour se dégager.

Elle ne savait plus qui était là pour l'aider, elle avait soit trop chaud, soit trop froid, des tremblements agitaient ses mains, ses poings étaient serrés pour les empêcher vainement. *J'aurais pas dû... J'le savais qu'ils étaient pas normaux ces gâteaux...Foutue Sepulveda...Foutu poison...*
Ses pensées tournaient en boucle dans sa tête, et elle se sentait partir loin des autres filles qui l'avaient accompagnée, quelque part de si reculé que plus personne ne pourrait la sortir de là.

Puis un sursaut la parcourut entière, tandis qu'elle comprenait dans toute son horreur ce que cela signifiait mourir.
Plus de soleil, plus de lettres avec Grand-mère et Anaë, plus de Charlotte *?C'est quoi c'constat?*, de la souffrance, certainement de la folie avant sa grande Fin.

La bouche sèche, elle s'approcha d'un lit, se fichant pas mal de savoir si son bras la suivrait ou si Lily voulait le garder avec elle pour toute la vie *la mort*, et s'échouait dessus, pitoyablement.
Elle avait l'impression que tout tournait malgré la matière dure sous ses fesses, malgré les solides murs de pierres, malgré tout ce que cette pièce pouvait contenir de droit.
*P't'être une illusion?*
Elle refoula cette pensée bien loin. Elle était persuadée que le poison se répandait doucement dans ses veines.
Les prémices des gros ennuis : vertiges, souffle qui s'accélère. Puis bientôt, le cœur qui s'emballe, si fort qu'il s'en arrêtera, les poumons qui se bloquent, plein d'air alors qu'ils se pensent vides, une chaleur succédée d'un froid mordant, des tremblements à n'en plus finir. C'était tout du moins ainsi que se passaient les empoisonnements dans les livres.

Lily-Rose énonça une phrase qui parvint en lambeaux à ses oreilles tellement elle était centrée sur elle-même.
Une part de rationalité en elle aurait dit que la Grande et Implacable Miss Loewy n'aurait pas supporté de voir ses élèves empoisonnés à en crever la bouche ouverte dans son château. Puis en repassant soigneusement en revue : Daï, l'urne, les sélectionnés, et le nuage noir dans la Grande Salle, cette partie de son être se musela d'elle-même.

Tournant un regard vide vers la Jaune, elle gargouilla une réponse inaudible, trouvant ses muscles trop lourds et sa langue trop pâteuse pour n'articuler ne serait-ce qu'une seule syllabe.
Inspirant profondément (du moins du plus qu'elle put), elle ouvrit à nouveau la bouche, et après avoir fait passer ses dents sur sa langue... Sa langue sur ses dents, elle ânonna avec un visage exempt de toute expression :

"Médi-quoi? C'est quoi ça?"

*Bravo. Belle diversité d'mon vocabulaire.*

Lily avait pris les devant et s'était engagée à travers la porte sans prendre la peine de vérifier si l'infirmière était là. D'ailleurs, elle ne semblait nulle part dans la pièce quand Charlotte fit un tour d'horizon de l'endroit. La petite vérifia donc que les deux autres filles allaient bien avant de s'éloigner un peu fureter. De loin, elle vit qu'Alison s'était assise sur un lit. On aurait presque dit qu'elle était sur le point de s'évanouir. La première année fit quelques pas dans l'endroit qui lui avait été conseillé par son frère en début d'année et que finalement, elle avait eu de la chance de ne pas bien connaitre. Pourtant, par précaution, elle avait retenu le chemin et elle s'en souviendrait toute sa vie. Enfin, retenir le chemin était assez étrange à dire dans ce château avec des escaliers mouvants.

D'une oreille, elle écouta ce que Lily disait, et acquiesça sur ses paroles. Ensuite, elle se dirigea à petit pas vers l'armoire qui se trouvait dans un coin avant de se raviser, elle ne connaissait pas assez de produits pour pouvoir en conseiller un en toute sincérité à sa camarade. Elle réfléchit dans ses maigres connaissances de plantes sur ce qu'il fallait donner pour calmer quelqu'un qui stressait quand ça n'allait pas. Elle savait que la camomille était très efficace pour cela mais elle ne savait pas vraiment en trouver. Elle abandonna donc son essai de jouer à l'infirmière et vit un verre qui trainait dans un coin. Dans un geste assez rapide, elle l'attrapa et elle commença à ouvrir le robinet d'eau. Elle était certaine que celle-ci n'était pas empoisonnée. Après tout, c'était de l'eau de l'infirmerie, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes avec elle...

Elle entendit ensuite la question d'Alison et y répondit succinctement sur un ton toujours trop calme pour elle.

- Mé-di-ter. C'est pour être tout calme. Mais je sais pas comment on fait. La méditation ça me fait penser aux moines qui vivent dans les montagnes et qui arrivent à s'assoir super bizarrement, les jambes croisées. Tiens, j'ai un verre d'eau si tu veux.

Elle tendit le verre qu'elle avait préparé un peu trop brusquement et s'en mit un peu dessus sans faire vraiment exprès. "Zut..."

- J'aurais bien tenté une imitation des moines mais j'crois que j'ai déjà assez renversé de choses pour aujourd'hui !

Alison semblait complètement paniquée, elle hyperventilait et avait visiblement du mal à capter ce qu'on lui disait. Approuvant d'un signe de tête l'explication de Charlotte, je focalise mon attention sur ma camarade de classe. L'aidant à s'assoir sur l'un des lits blancs de l'infirmerie et cherchant à accrocher son regard de mes yeux bleus.

"Regarde moi Alison ! C'est pas le moment de t'enfoncer dans le Pays Imaginaire. Peter Pan il peut pas t'aider..." Je la tiens par les épaules, essayant de ne pas trop la secouer malgré mon ton un peu trop pressant. Essayant d'être plus calme je reprends."Essaye de boire le verre d'eau que Charlotte t'as apporté, puis suis mon rythme de respiration, d'accord."

M'éloignant un peu pour laisser Alison répondre et choisir ce qu'elle veut faire, je ne la lâche pas des yeux plus de quelques secondes le temps de lancer un Récurvite sur les vêtements mouillés de Charlotte. Ne tenant pas vraiment en place avec toute l'inquiétude courant dans mes veines je décide finalement de récupérer deux chaises pour Charlotte et moi et les installe près du lit où se trouve Alison. Je m'assois et essaye de me calmer un peu également, avant de faire une proposition générale.

"Peut-être qu'on devrait toutes méditer. On y verrait plus clair si on était toutes un peu plus calme, non ?"

Montrant l'exemple je prends de profondes inspirations et expire doucement, espérant que les filles suivent le mouvement. L'infirmière est pas là, je sais pas quoi faire, mais c'est pas en étant une boule de stress que je vais trouver une solution...

Désolée du retard les filles...
Et désolée pour Alison, parce que je doute que Lily soit actuellement d'une grande aide

En voyant Charlotte s'éloigner de quelques pas vers l'armoire, elle sentit les muscles de son visage se crisper. *Alors là, c'est non. Non avec une majuscule. Hors de question que j'teste tous les produits d'l'infirmerie, merci.*
Son regard sombre dut probablement désamorcer la tentative de la première année, car elle n'alla pas jusqu'au bout de son geste.
Enfin, elle opta plutôt d'un autre moyen pour la "soigner", à savoir un verre d'eau.
C'était certainement moins risqué que l'armoire. Qui savait si la gamine n'allait pas confondre branchiflore et dictame?

" Mé-di-ter. C'est pour être tout calme. Mais je sais pas comment on fait. La méditation ça me fait penser aux moines qui vivent dans les montagnes et qui arrivent à s'assoir super bizarrement, les jambes croisées. Tiens, j'ai un verre d'eau si tu veux. "

De moines, elle ne connaissait le moine gras. Et bizarrement, elle le voyait plus en train de sourire et de manger que de méditer. Voir un moine gras les jambes croisées lui fit froncer les sourcils. C'était déstressant de croiser les jambes? *Méthode stupide. Elle se fout de moi.*
Acceptant machinalement le verre d'eau avec un "merci" articulé du bout des lèvres, elle n'eut aucune réaction lorsque la première année se proposa pour une imitation des moines. C'était bien évidemment le meilleur moment de l'année pour tenter de jouer la comédie, hein ? Elle allait crever, mais ça, ce n'était qu'un détail !
*J'suis sûre qu't'as des talents cachés, Charlotte. Genre arriver à déclencher des situations hautement improbable dès que j'suis dans les parages.*
Un semblant de gentillesse l'empêcha d'énoncer sa théorie à voix haute. De peur que celui-ci ne dure pas, elle plongea ses lèvres dans l'eau -c'était risqué, tout de même. Mais peut-être que cela permettrait d'éliminer plus vite le poison?- *Ou alors ça va l'aggraver. *
Finalement, elle n'en aspira pas une seule goutte et tint le verre dans ses mains, dubitative.
De plus, si quelqu'un avait réussi à empoisonner des tonnes de muffins ce matin, pourquoi pas un verre d'eau?
Un scénario cataclysmique d'élèves se tordant de douleur suite à un effet secondaire du poison des muffins *ridicule comme nom* lui traversa l'esprit, la figeant sur place et menaçant de la faire replonger dans l'ouragan de sa peur.

Heureusement Lily l'en extirpa assez vite, plantant ses orbes couleur mer dans les siens, la sortant brutalement de son monde. Si vite qu'elle paniqua un instant, ne sachant plus où elle se trouvait.

"Regarde moi Alison ! C'est pas le moment de t'enfoncer dans le Pays Imaginaire. Peter Pan il peut pas t'aider..."

*Peter qui?* Elle haussa les deux sourcils légèrement, l'air totalement perdu.
Si en plus ses camarades utilisaient des mots qu'elle ne comprenait pas, elle était foutue. Bonne à mettre à la poubelle ou à noyer dans le Lac noir.

"Essaye de boire le verre d'eau que Charlotte t'a apporté, puis suis mon rythme de respiration, d'accord."

"M-mais et si ça provoque une réaction secondaire?" Bégaya-t-elle

Son accent irlandais avait mangé la moitié des mots, mais elle n'avait pas le courage de recommencer à expliquer sa théorie de réactions secondaires.
De plus, elle se sentait ridiculement petite face à Lily. La jaune savait exactement quoi faire, et elle avait l'impression de redevenir une petite fille que l'on sermonne. Ce qui était très désagréable.
Se recroquevillant un peu sur le lit, elle regarda tour à tour les deux Jaunes qui lui faisaient face, un peu craintive par rapport à la suite des évènements.

"Peut-être qu'on devrait toutes méditer. On y verrait plus clair si on était toutes un peu plus calme, non ?"

Sur ces paroles très rassurantes, Lily commença son exercice de méditation.
Elle tenta de détendre ses épaules nouées et sa gorge obstruée par une boule compacte de panique, hoquetant plusieurs fois mais réussissant finalement (à peu près) à suivre le rythme de sa camarade.



Elle lança à nouveau un regard interrogateur à Lily et Charlotte, un peu moins sur les nerfs, en quête de leur approbation.

Charlotte était inquiète. Alison semblait tout aussi paniquée et une expression d'exaspération lui passait sur le visage lorsqu'elles tentaient toutes les deux de mettre du calme sur la situation avec des mots que certainement la deuxième année avait du mal à comprendre. Selon ses souvenirs, Alison n'avait pas d'origines moldues, peut-être qu'elle avait du mal avec le folklore de l'autre culture ? Toujours est-il que le verre qu'elle avait amené pour qu'elle se calme n'avait pas servi à grand chose, en effet, sa camarade n'y avait pas touché.

La plus jeune remercia franchement Lily qui l'avait séchée avec un sortilège parfaitement effectué. Il fallait dire qu'elle n'était pas très douée dans tout ce qui était habileté et c'était encore pire dans les situations de crise comme celle-ci.

La première année admira ensuite silencieusement les mots de Lily-Rose. Elle la respectait énormément pour toutes les qualités que la deuxième année avait. Pour la plus jeune, c'était comme son ange gardien protecteur. Elle arrivait à garder son calme si facilement et pourtant la situation n'était pas simple. Avant de fermer les yeux pour méditer comme la plus calme d'elles trois l'avait signifié, elle répondit rapidement à la question d'Alison.

- Je dirais qu'un verre d'eau ne peux pas faire de mal ! Et pi, les effets du gâteaux se sont dissipés ça veut certainement dire que ça ira bien non ?

Elle fixait la jaune paniquée dans les yeux un instant. Elle voulait lui transmettre plein de choses. Regarde... On est là. Tout va bien. T'as rien à craindre ici ! Pas sûr qu'Alison comprenne mais au moins elle avait essayé.

Elle ferma ensuite légèrement les yeux, au moindre bruit, elle était déterminée à les rouvrir et à bondir sur la personne qui risquait de faire irruption. Elle inspira, expira... Et le calme revint dans ses pensées un peu excitées et paniquées. Ok. Alison l'avait demandée en mariage. Ok. tout allait bien. C'était juste un mauvais sort... Elle rouvrit les yeux une fois le moment passé et elle hocha la tête devant la tête d'Alison.

- Tu vas mieux maintenant ?

Ses yeux étaient un peu inquiets, mais vraiment chaleureux. Puis elle tourna la tête vers Lily encore une fois, elle lui sourit, pour la remercier de sa grande prévenance envers elles.

Je tiens à profondément m'excuser pour le retard que j'ai pris. J'espère que mon post vous convient à toutes les deux

Ma référence à l'œuvre moldue avait visiblement perturbé Alison, elle devait être d'une famille de sorciers pour en avoir jamais entendu parler... Il est vrai que je ne la connais pas plus que ça, en dehors de bref échanges n'excédant pas deux phrases, entre deux classes ou dans les dortoirs, on avait jamais discuté. Elle semblait encore plus petite que d'habitude dans cette situation, ce qui me perturbait grandement car c'était probablement la première fois que je dépassais tout le monde dans la pièce. Nous étions trois petites lilliputiennes dans une salle vide et beaucoup trop vaste pour nous. Sans vraiment savoir pourquoi ou comment je m'étais retrouvé au commande de notre petit groupe actuellement en contrée inconnue.

La méditation semble porter un peu ses fruits, je suis pas plus avancé sur la démarche à suivre mais au moins l'affolement est cette fois définitivement passé. Alison a suivi mon mouvement et n'a plus l'air d'hyperventiler. Elle nous adresse même un regard interrogateur l'air de demander ce qu'on fait maintenant. Le problème c'est que j'en sais rien moi, je suis pas médecin, et la dernière fois que j'ai vraiment paniqué violemment je suis tombé dans les pommes. Je pense pas que ce soit une info spécialement utile, c'est même le contraire de rassurant. Charlotte m'adresse un regard de remerciement et demande à Alison si ça va mieux. Pendant ce temps je triture mes pensées à la recherche d'une idée pour rassurer ma camarade de classe. Peut-être des mots, toute façon j'ai rien de mieux à offrir.

"Bon maintenant qu'on est un peu plus calmes, il s'agit d'être rationnelles. Si c'était un truc vraiment dangereux, tu serais d'jà dans les vapes ou pire. Donc c'est p't-être pas du poison. Vous pensez que ça existe des potions pour faire tomber amoureux ? Quelqu'un voulait peut-être faire une mauvaise plaisanterie ?"

Si c'était ça, c'était vraiment de très mauvais goût. On gâche pas de si bons gâteaux juste pour semer le chaos. En plus c'est même pas une farce drôle... Y'aurais vraiment pût avoir des conséquences graves. Enfin peut-être, je sais pas trop...

Lily est à moitié complètement pommée, à moitié dans le juste
On va pas faire trop attention à ses priorités...