21 octobre 2045, rue de Londres

Yann venait de faire de nouveaux achats pour la réserve au chemin de traverse et remontait le rue bondée de moldus pour trouver un lieu plus calme pour pouvoir transplaner en paix. Peu habitué des lieux confinés et plein de gens, il se pressait pour sortir le plus vite possible de cet endroit d'horreur. Pourquoi donc les gens préféraient habiter dans des lieux aussi petits, bruyants, à proximité d'autres gens, et pollués plutôt d'une vie calme et sereine dans la campagne? Bon, c'est vrai, il fallait avouer que son boulot n'était pas des plus "calmes et sereins", mais c'était tout de même dans de grands espaces calmes et il comptait bien faire sa retraite dans une petite ferme du fin fond de l'Écosse - s'il ne finissait pas sa vie dans la gueule d'un dragon, bien entendu. Les bruits de passants lui étaient insupportables et il accéléra encore le pas. Il arriva dans un lieu un peu moins bondé, il s'agissait d'une rue adjacente à la rue piétonne principale, mais quelques personnes s'y promenaient. La rue était en pente et Yann eut un peu de mal à la remonter. Arrivé en haut, l'une des boîtes contenant ses achats tomba de son bras et dégringola en bas de la rue.

- Nom d'un fion de Dragon!

En pestant, il amorça sa descente pour récupérer son précieux achat. Si un moldu venait à ouvrir le sac, et avec la suspicion anti-sorcière qui régnait chez les dragons, il serait dans une bien mauvaise position.

Enola était dans une rue de Londres, elle laissait simplement ses pensées aller et venir en repensant à ce qu'elle voulait faire de sa vie. Avec le contexte, impossible de trouver un job, ou alors, il passait par un serment inviolable et Enola n'était pas prête pour ça. Elle ne savait pas comment faire et elle remerciait de tout cœur ses parents qui l'accompagnait dans cette période pas très facile, aussi bien moralement que financièrement. Cela faisait une année complète qu'elle ne faisait rien, pourtant, ce n'était pas par manque de capacités, elle était juste en difficulté quant à ses choix qui impliquaient une responsabilité qu'elle n'était pas prête à assumer.

Elle avançait dans la rue en sortant du chemin de Traverse. Ses parents avaient besoin de quelque chose alors elle s'était gentiment proposé pour aller s'occuper de ça, et la voilà qui se retrouvait avec deux livres caché dans un sac en toile, pour qu'aucun moldu ne voient les livres sorciers. Sa mère lui avait donné les noms et les auteurs ce qui lui avait permit de les trouver facilement. C'était l'occasion pour elle de sortir et d'espérer secrètement retrouver une personne qu'elle connaissait. Alors qu'elle marchait dans la rue, un monsieur devant elle fit tomber une de ses boites,, elle n'entendit pas ce qu'il disait mais supposa un juron. Elle s'empressa alors de rattraper la boite pour ne pas qu'elle tombe plus que ça et la remonta en marchant jusqu'à l'Homme qui venait la récupérer. Comme un réflexe, son bras serra le sac en toile contre son corps pour ne pas que ce monsieur, qu'elle supposait moldu, ne voit pas les livres.

- Tenez ! dit-elle en souriant. Vous avez besoin d'aide pour porter ? lui demanda t-elle comme par réflexe, aider les gens étant comme une seconde nature chez elle. Elle se demanda alors ce qu'il y avait dans cette boite et regretta pendant un instant de ne pas l'avoir gardé à peine plus pour observer le contenu avant de vite revenir sur Terre et de se rappeler que c'était complétement impoli.

- J'espère qu'il n'y avait rien de fragile à l'intérieur, sinon ça risque d'être un peu cassé. dit-elle en pensant à ce bon vieux reparo qui l'aidait à réparer ses maladresses du quotidien.

Une jeune passante qui marchait derrière lui ramassa la boîte qu'il avait fait tomber. Il descendit à la rencontre de la femme et remit la boîte sous son bras lorsqu'elle lui tendit.

- Merci! Vous êtes sûre que ça ne vous dérange pas? Je ne voudrai pas vous embêter, et puis vous semblez chargée, vous aussi.

En réalité, il aurait bien eu besoin d'un peu d'aide mais il avait peur de mal s'y prendre et de sous-entendre par des gestes qui lui étaient habituels qu'il était sorcier, comme sortir sa baguette ou utiliser des expressions sorcières. Et puis, ce n'était pas complètement un mensonge puisque même si la réserve était loin, l'endroit très peu passager qu'il avait choisi pour transplaner se situait à deux ou trois rues de là.

- Oh non, rien de très fragile. D'ailleurs vu le destin du contenu de cette boîte, ce n'est pas très grave.

La boîte était en effet pleine de jeunes pousses d'une plante médicinale qui allaient être broyées pour servir de cataplasmes - très utiles pour quelques blessures mineures - qu'il avait achetées dans un magasin d'apothicairerie miteux, son favori, apothic'herbes, étant encore un champ de ruines calcinées.

- Je vous remercie de m'avoir ramené mes achats, je vais y aller, je suis attendu. Je vais réorganiser mon chargement et puis je vais y aller.

Sans attendre de réponse, Yann se décala vers le côté de la rue - il était en effet placé en plein milieu de la voie - pour correctement remettre son chargement - deux boîtes contenant ces fameuses plantes - sous ses bras. C'aurait été tellement plus simple avec le sortilège de lévitation, il aurait juste eu à les diriger. Mais dans cette rue, c'était impossible. Une fois son chargement à peu près remis en place, il poursuivit son chemin.

- Oh non, ne vous inquiétez pas, c'est seulement trois livres... Je n'ai rien d'urgent, je peux vous aider à porter. assura t-elle en voyant que l'homme avait besoin d'aide même si il ne voulait pas l'avouer. L'homme lui indiqua ensuite qu'il n'y avait rien de fragile dans ses boites. Heureusement sinon cela aurait probablement été tout cassé. Cependant, le contenu de la boite intrigua fortement Enola qui ne put se retenir de poser la question. De la nourriture ? Dans ce cas là, il devait avoir une famille très nombreuse au vu de la quantité.

- C'est surement indiscret, mais... Qu'est ce qu'il y a dans vos boites ? demanda t-elle

L'homme semblait ne pas vouloir de son aide du tout et semblait se débrouiller tout seule mais Enola voyait bien qu'il avait besoin d'aide.

- Attendez, je peux surement vous accompagner, regardez, vos boites vont tomber, laissez moi au moins faire une partie du chemin avec vous. dit-elle convaincue que la boite n'allait pas tarder à retomber. Un sortilège de lévitation ou alors un sac à extension indétectable ferrait probablement l'affaire, mais bon, impossible d'utiliser un des deux en présence d'un moldu. Elle n'était pas particulièrement forte et sa baguette n'avait probablement pas aidé au développement de ses bras, mais elle ne pouvait s'empêcher de proposer son aide à une personne qui en avait besoin.

La jeune passante souhaitait quand même l'aider, et si Yann avait en effet besoin d'aide, il souhaitait par dessus tout que personne ne sache ce qu'il y avait dans ses boîtes; cela prouverai à n'importe qui qu'il était sorcier. Gêné, il s'arrêta. Il réfléchit à toute vitesse. Puis il se résolut. Il lâcha son chargement et tout en vérifiant que les boîtes soient bien fermées afin qu'elles ne s'ouvrent pas par mégarde il lâcha:

- En effet, je crois que je vais avoir besoin d'un peu d'aide… Vous êtes vraiment sûre que ça ne vous dérange pas? Ce n'est vraiment plus très loin - il avait juste besoin de sortir de cette rue, après il pourrait transplaner très facilement - Je ne voudrais pas vous faire arriver en retard ou autre à cause de votre générosité.

Il continua, essayant d'être bref, toujours dans son asociabilité naturelle:

- Rien d'intéressant. Des plantes médicinales.

Ce qui n'était pas faux. Il posa ses deux caisses l'une sur l'autre et demanda:

- Comment on s'arrange? Je prends une caisse, vous prenez l'autre? Vous voulez que je vous décharge de vos livres durant le transport? Ce n'est plus très loin, il suffit juste de finir de monter cette rue et de se rendre dans une autre petite ruelle adjacente. En réalité, il ne savait pas s'il y avait réellement une ruelle au bout de cette rue piétonne, mais il lui faudrait de toute façon trouver un endroit le plus calme possible, hors de vue des londoniens.

L'homme accepta finalement l'aide d'Enola et celle-ci se rapprocha de lui pour l'aider, contente qu'il entende raison.

- Orf, vous savez, je ne suis attendue nul part, ma mère aura forcément besoin de ses livres à un moment mais je ne suis pas pressée. répondit-elle dans un sourire.

C'était donc des plantes médicinales qui se cachaient dans ses boites ? Intéressant, Enola se demandait bien ce que les moldus pouvaient utiliser pour se soigner. Il devait surement y avoir des plantes qu'elle connaissait puisque certaines plantes moldus étaient utilisés aussi pour les potions ou les soins.

- Oh, c'est super ? Vous êtes un médii..cin ? dit-elle en ce rattrapant de justesse avec un sourire qui ressemblait finalement plus à une grimace. Non, les moldus n'utilisaient pas le mot "médicomage" et elle espérait ne pas s'être trompée, son frère lui avait parler une fois des soigneurs moldus, qu'ils appelaient "médecin". Elle soupira intérieurement en espérant que cet homme ne remarque rien. Une erreur était si vite venue, elle devait faire attention. Pour écarter sa boulette, elle reprit rapidement, peut-être trop rapidement, mais cette fois-ci avec un vrai sourire.

- Oui oui on fait ça, pas de problèmes votre boite ne doit pas être si lourde que ça. Je n'en ai pas l'air mais je suis assez forte pour porter cette boite et mes livres ! affirma t-elle même si elle savait qu'en réalité elle n'était pas particulièrement forte. Elle prit la boite dans les mains et fut rassurée, ce n'était pas si lourd.

- Je vous suis ! Intérieurement, elle espérait qu'il ne l'emmène pas dans des ruelles trop abandonné. Elle n'avait pas envie de se retrouver complétement seul avec un inconnu, c'était légèrement effrayant.

- Médecin, non, mais je suis, heu... il chercha l'équivalent moldu de dragonologiste en faisant charbonner ses souvenirs sur les moldus. ...zoologiste. J'étudie et soigne des animaux dans leur milieu naturel. Yann se tut subitement - il en avait déjà trop dit, il était certain qu'elle allait lui poser d'autres questions sur ce métier et à chaque fois il risquait de se tromper et de prononcer un mot prouvant qu'il était sorcier.

Yann prit donc sa boîte et avança dans la rue, de front avec la jeune femme, qui portait sa deuxième boîte, ainsi que ses livres. Mine de rien, il se devait de reconnaître son tort, c'était bien plus simple ainsi. Tandis qu'ils gravissaient les derniers mètres de la rue, Yann amorça les politesses qu'il avait complètement oublié jusqu'à présent.

- Et donc, avec tout ça j'en oublie les politesses moi! Comment vous appelez-vous? Et dans quel domaine travaillez-vous - si vous travaillez, bien entendu. Moi je m'appelle Yann, Yann Kenear et je suis comme je vous l'ai dit tout à l'heure d...zoologiste.

Yann termina la montée - avec la moitié de poids à porter, il allait déjà beaucoup plus vite - et il arriva sur une rue plus calme. Il aperçut - coup de chance - une impasse relativement large (trois ou quatre mètres) à une dizaine de mètres sur la gauche, sur la rue d'en face, et vit là l'endroit parfait pour transplaner en toute sécurité. Il se rendit à l'entrée de l'impasse, et jeta un coup d'oeil dedans. Trois perrons de portes assez anciennes y étaient accolées, et au bout on aperçevait une porte en bois qui devait mener à une cour.

Il posa sur le sol, devant lui, sa caisse, puis se retourna vers la passante qui le suivait, et lui proposa de faire de même.

- C'est là, au fond. Je vous remercie de votre aide généreuse.

Plus le temps avançait, plus elle trouvait cette conversation étrange. Un sentiment assez étrange c'était installé lorsque ce Monsieur avait hésité sur son travail. Était ce parce que ce métier était peu reconnu chez les moldu ? Ou alors parce qu'en général, on se moque de ce qu'il fait ? Plutôt étrange, Enola elle trouvait qu'au contraire cela devait être intéressant, alors pourquoi hésiter ? Elle avait beau fouiller dans sa mémoire, elle ne se souvenait plus de ce qu'un zoologiste faisait. Elle s'imaginait plus en cours de soins au créatures magiques qu'autre chose. Elle le suivit jusqu'au bout de la rue et attendit qu'il finisse de parler pour lui répondre.

- Oh, ça parait plutôt intéressant ! Enchanté Yann, moi c'est Enola Bush. Et non je ne travaille pas encore, j'ai fais une année d'étude et après je suis partie en voyage. commença t-elle en ne précisant pas quel était la nature de ses études. Difficile de trouver l'équivalent des sortilèges en moldu. Là je suis à la recherche d'un travail et en attendant j'aide mes parents chez eux. Et vous, vous étudiez plutôt quel type de crea- animaux ? se rattrapa t-elle le plus rapidement possible. *Bien joué ça Enola, bien joué, ça t'apprendra à parler autant* ce dit-elle en s’efforçant de garder un sourire bien que de moins en moins naturel.

Heureusement, ils arrivaient et visiblement leurs chemins allaient se séparer. Elle posa la boite à côté de celle de Yann. Elle sourit et hoche la tête, contente d'avoir pu aider.

Désolée pour l'attente

Yann fronça les sourcils: il n'aurait pas dû engager la conversation, plus il parlait et plus il risquait de dire une bêtise. Il décida tout de même, dans la limite du raisonnable, de se rapprocher le plus possible de la réalité dans ses réponses, car il n'aimait pas mentir.

- Je suis plutôt spécialisé dans les reptiles. J'ai effectué plusieurs voyages, notamment en Roumanie, au Pérou et en Nouvelle-Zélande pour les observer mais je reste le plus souvent en écosse. Pour qui sait chercher, on y trouve de nombreux reptiles fascinants.

Yann saisit l'une des deux caisses et la posa sur l'autre, puis se releva.

- Je vous remercie de l'aide que vous m'avez apporté, je vais pouvoir transpla... rentrer chez moi.

ll eut un hoquet de surprise: Machinalement, il venait de prononcer quasiment tout le mot "transplaner". Il espéra qu'elle l'avait pris pour un simple et banal bafouillement - d'ailleurs, un moldu ne devrait pas connaître le sens de ce mot et donc ne pas forcément l'associer aux sorciers, non? Il jeta un coup d'oeil à la jeune femme pour voir sa réaction.

Pris d'un léger vent de panique à l'idée qu'elle fasse le lien entre lui et les sorciers, il ramassa ses boîtes et s'apprêta à partir le plus vite possible. Avant, bien entendu, quelques remerciements s'imposaient:

- eh bien, je vous remercie pour votre aide, c'était très aimable à vous! Peut être nous croiserons-nous à nouveau?


@Enola Bush Désolé pour le retard! Je ne sais pas si tu souhaites le continuer ou pas puisque tu n'as plus de fonction, mais dans le doute j'ai fait en sorte que le rp puisse être considéré comme terminé tout en laissant la possibilité de rebondir. Si toi ou ton compte élève tombe sur ce message, n'hésite pas à m'envoyer un hibou!