octobre 2045
Deuxième année
Feat @Clarke Kane

<sup>Pleine Lune

***

"Grandir c’est décevoir un peu
Il faut s’appliquer si l’on veut rater sa vie"</sup>

Eugène nota que son interlocutrice du moment avait ralentit le pas, surement face à ses questions. Le rouquin fit de même, sur le coup perplexe. Était-ce un sujet de discussion sensible ? Il hésita un instant, tandis qu'il étudiait les couleurs que Clarke arborait. Serait-elle une née-moldu ? Si cela était bien le cas, Eugène se doutait que sa situation était compliqué dans une maison qui se revendiquait Sang-Pur et Anti-Moldu et Né-Moldu. Pas tous, se rectifia-t-il aussitôt, pas Erin. L'irlandaise était une merveilleuse personne, pas de doute là-dessus.

— J'préfèrerais milles fois être dans ma chambre à Harrow plutôt que d'être coincé ici.

Elle ajouta après avoir marqué une pause :

— Comment se sentir bien quelque part où on ne veut pas être ? Ma répartition ne s'est pas super bien passé non plus. L'accueil dans ma maison n'a pas été agréable.
— Tu es une née-moldu, n'est-ce pas ?

Il se mordit la langue. Pourquoi devait-il parler plus vite qu'il ne pense ? Eugène ajouta aussitôt :

— Je suis un né-moldu également, si cela peut te rassurer. Tu sais, tout les Serpentard n'ont pas mauvais fond, voulut rassuré Eugène, connais-tu Erin O'Leary ? C'est une bonne personne, vous pourrez sûrement vous entendre, non ?

Il voulait aiguiller Clarke sur de bonnes fréquentations, l'aider à se sentir intégrer dans sa maison et à ne pas rester seul, surtout. La solitude à outrance n'avait rien de bien joyeux.

— C'est une amie à moi, je peux donc t'assurer qu'elle est ouverte d'esprit, conclut-il.

- Tu es une née-moldu, n'est-ce pas ?

Ma langue claque aussitôt contre mon palais, traduisant mon agacement. Pourquoi faut-il toujours que ce genre de sujet viennent sur la table ? Que ce soit ici ou chez moi, mon sang posera toujours des problèmes à certaines personnes. Les gens sont libres de penser ce qu'ils veulent, certes, mais c'est pas comme si on pouvait choisir nos parents, notre famille, ou notre sang.
Ma querelle intérieur prend rapidement fin, interrompue par Eugène.

- Je suis un né-moldu également, si cela peut te rassurer.

A défaut de me rassurer - puisque je n'avais pas besoin de l'être - sa réponse calme l'énervement qui me gagnait il y a quelques instants.

- Tu sais, tout les Serpentard n'ont pas mauvais fond. Connais-tu Erin O'Leary ? C'est une bonne personne, vous pourrez sûrement vous entendre, non ?

Erin O'Leary ? J'ai beau fouiller dans ma mémoire, ce nom m'est inconnu. Il faut dire que je n'ai pas beaucoup cherché à aller vers les autres, que ce soit à Serpentard ou ailleurs, et encore moins après ce début de repas catastrophique à la rentrée. Le coup dans les tibias m'avait provoqué une douleur qui m'a suivi plusieurs jours, augmentant ma colère contre cette garce de serpent. Heureusement, tout le monde n'est pas comme elle, et bien que je le sache, retenter l'expérience ne m'avait pas trop tenter.

- Je sais. Heureusement, je me serais tirée d'ici y'a un moment, sinon.

Quelques secondes passent, avant que j'ajoute :

- J'la connais pas, ta Erin. Ca m'dit rien, en tout cas.

- C'est une amie à moi, je peux donc t'assurer qu'elle est ouverte d'esprit.

Je hoche la tête. Erin O'Leary. Je retiens. On sait jamais. Peut-être que je la croiserai un jour ? Au moins, je pourrais mettre ce nom sur un visage.

octobre 2045
Deuxième année
Feat @Clarke Kane

<sup>Pleine Lune

***

"Grandir c’est décevoir un peu
Il faut s’appliquer si l’on veut rater sa vie"</sup>

À sa question, Clarke avait claqué sa langue contre son palais par agacement. Tout naturellement, Eugène avait détourné du regard, embarrassé. Il était bien placé pour connaître le malaise que cette question pouvait susciter.

— Je sais. Heureusement, je me serais tirée d'ici y'a un moment, sinon, répondit Clarke.

Eugène haussa les épaules :

— Pour être honnête, c'est une éventualité qui me taraude l'esprit... avec tout ce qui se passe en ce moment et cette haine des nés-moldus.

L'enfant soupira :

— J'aimerais y croire, mais je n'ai pas l'impression qu'un avenir dans ce monde qui est le nôtre soit possible, du moins, pour le moment.

Et cette question de l'avenir l'angoissait profondément. Quand il aura fini son cursus à Poudlard, pourrait-il vivre en toute quiétude dans le monde des sorciers ?

— J'la connais pas, ta Erin. Ca m'dit rien, en tout cas.
— C'est une personne magnifique, souffla Eugène, je pourrais organiser une rencontre ?

Progressivement, Eugène ralentit son pas. Ils venaient d'atteindre le premier étage, là où se trouvait sa salle commune.

— Bon, c'est ici que nos chemins...

Il lui présenta sa main.

— Ravie de t'avoir rencontré, Clarke, bonne journée à toi !

Eugène la quitta sur ses mots, disparaissant au tournant d'un couloir.

Visiblement, je ne suis pas la seule qui a songé à partir de ce château. Comme il le dit, vu tout ce qui se passe en ce moment... Mais malheureusement, même sans le contexte actuel, je reste persuadée que certaines personnes auraient quand même eu des problèmes face à notre statut. Parce qu'il faut de tout : des moutons et des bergers. Et les bergers, cela m'étonnerait qu'ils aient développés une haine soudaine pour les nés-moldus.

- C'est une personne magnifique, je pourrais organiser une rencontre ?

Une rencontre ? Sur le fond, l'idée n'est pas mauvaise. Reste à voir le pour et le contre. Je suis plutôt du genre à faire des choses sans réfléchir, mais sur ce coup, j'avoue ne pas être très en confiance.
Premièrement, je ne connais pas Eugène. Qui me dit qu'il dit réellement la vérité ? Peut-être qu'il n'est même pas né-moldu comme il le prétend.
Deuxièmement, et si je suis mon raisonnement, cette Erin n'est peut-être pas aussi merveilleuse qu'il le prétend.

En d'autres termes : comment puis-je lui faire confiance ? Si certaines personnes l'accorde sans trop de soucis, ce n'est pas mon cas. La confiance, ça se gagne. Mais est-ce que je n'en fais pas un peu trop ? Une rencontre ne va pas non plus me tuer ! Et qui serait assez fou pour oser faire quoique ce soit de grave et dangereux dans ce château apparemment si bien protégé ?

- On verra ça.

Sans que je comprenne pourquoi, Eugène ralentit le pas. Nos chemins se séparent ici, visiblement. Il me tend sa main, que je saisi au bout de quelques secondes durant lesquelles je la fixait. Puis il disparaît au détour d'un couloir. Aussi rapidement qu'il était apparu au milieu d'un autre.

A mon tour, je trace ma route pour rejoindre ma salle commune enterrée dans les sous-sols du château.

Sorryyy pour ce retard, et merci pour ce RP, ce fut un plaisir d'écrire avec toi